Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mai 2007

Landis persiste et signe

"Au terme du premier jour du procès Landis aux États-Unis, le principal intéressé est resté fidèle à lui-même":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/breves2007/20070514_215008Dev.html, continuant de nier s’être dopé et insistant sur les soit-disant erreurs de procédures qu’aurait commis le laboratoire de Chatenay-Malabry. On se demande vraiment combien de temps Floyd Landis pourra continuer à narguer ainsi le monde entier tant les preuves s’accumulant contre lui deviennent nombreuses et sérieuses. Il a déjà été établi que la testostérone retrouvée dans ses urines est de nature exogène. D’autres échantillons prélevés lors du Tour 2006 se sont aussi avérés positifs à la testostérone après examen de spectrométrie de masse, invalidant son point de défense que ses autres échantillons étaient négatifs. Plus récemment, "un rapport d’experts indépendants mandatés par Pierre Brody, président de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), confirmaient les résultats des analyses du labo de Chatenay-Malabry":http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-909302@51-897302,0.html, estimant qu’elles ne pouvaient être remises en doute. Devant tant de preuves, combien de temps Landis pourra-t-il tenir? La pression va devenir très forte sur l’USADA qui se doit de rendre un verdict avant le début du prochain Tour de France, son directeur Christian Prudhomme estimant qu’on ne peut plus attendre après cette limite pour connaître le réel vainqueur de l’édition 2006. Pourtant, il faudra probablement attendre plusieurs mois encore, les deux parties dans ce procès pouvant faire appel devant le TAS de la décision rendue par l’USADA. Notre opinion? Landis sera trouvé coupable de dopage et sera déchu de son titre de vainqueur du Tour 2006, mais pas avant des mois, malheureusement.

Et le Giro dans tout ca?

Les affaires de dopage – Basso, Landis, Hamilton, etc. – sont tellement prenantes qu’on en oublierait presque de parler de la 90e édition du Giro d’Italia qui part demain de Sardaigne. C’est un Giro qui aura malheureusement du mal à faire oublier toutes les affaires de dopage, surtout que son vainqueur sortant, Ivan Basso, n’est pas au départ pour défendre son titre pour les raisons que vous connaissez. Quoi qu’il en soit, il y aura tout de même un Giro et voici ce qu’on doit savoir sur la course. "*Le parcours*":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/planimetria/generale_plan.html 3486 kms à franchir pour Messieurs les coureurs, répartis en 21 étapes dont 3 clm. Le "premier clm":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/altimetria/T01_alt.html, demain, est en équipe. "Le deuxième est un clm en côte vers Oropa":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/altimetria/T13_alt.html. Le dernier, la veille de l’arrivée à Milan, "est très roulant":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/altimetria/T20_alt.html. Cette édition du Giro propose également 4 arrivées en altitude, lors des "4e":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/altimetria/T04_alt.html, "10e":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/altimetria/T10_alt.html, "15e":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/altimetria/T15_alt.html et 17e étape. L’arrivée de la 4e étape est le premier grand rendez-vous de ce Giro, rendez-vous qui forcera les favoris à déjà se dévoiler. La 2e arrivée en altitude ne devrait pas trop faire de dégâts, mais on ne sait jamais. La 15e étape est un grand rendez-vous, avec l’arrivée au Tre Cime di Lavaredo, un grand classique et le théâtre d’un exploit de Merckx en 1968. Les coureurs auront à franchir juste avant l’ascension finale les cols de San Pellegrino et du Giau, ce qui ne sera pas de tout repos. Enfin, l’arrivée au Monte Zoncolan, lors de la 17e étape, sera un moment fort, cette montée étant redoutable avec des passages inhumains. La particularité de ce Giro est "l’extrème concentration des difficultés en milieu d’épreuve":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/altimetria/generale_alt.html, soit entre les étapes 12 et 17. On devra alors enchaîner avec 6 étapes de montagne consécutives, dont certaines musclées comme la 12e étape et la 16e étape. Les facultés de récupération seront très importantes sur ce Giro! "*Les équipes*":http://www.gazzetta.it/Speciali/Giroditalia/2007/squadre/squadre_it.shtml Elles sont 22 au départ, dont 19 du ProTour (non, Unibet n’est pas au départ). Les 3 équipes hors ProTour sont Acqua e Sapone, Panaria et Tinkoff, cette dernière étant privée de Tyler Hamilton, suspendu pour les soupçons qui pèsent contre lui dans l’affaire Puerto. Pour le maillot rose, deux favoris, "italiens bien sûr":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/breves2007/20070511_182046Dev.html, se détachent et feront de ce Giro une guerre de générations: le vieux Simoni et le jeune Cunego, tous deux déjà vainqueurs de l’épreuve dans le passé. On dit Simoni en très bonne condition, pour preuve sa récente place de 24e sur L-B-L, à 31 secondes du vainqueur. Il pourra compter dans son équipe sur Riccardo Ricco, très prometteur et dont on ignore pour l’instant les limites, ainsi que sur Iban Mayo. Cunego est également en très bonne condition puisque récent vainqueur du Tour du Trentin. Son équipe est également assez homogène et bien outillée pour l’assister dans sa quête d’une victoire. Deux outsiders importants sont au départ: Danilo DiLuca, qui a déjà terminé 4e (c’était en 2005) de l’épreuve et Paolo Savoldelli, déjà vainqueur à deux reprises. Pour ce dernier toutefois, l’enchainement des étapes de montagne pourrait s’avérer trop difficile. Parmi les autres coureurs à surveiller mais qu’on ne sent pas trop, notons Stefano Garzelli, ancien vainqueur (c’était en 2000), Popovych, généralement à son avantage sur les routes du Giro et Michael Rasmussen, dont la grande condition est souvent plus tardive puisqu’il y vient pour préparer le Tour. Pour le maillot vert, la lutte sera intéressante entre McEwen, Hushovd et Petacchi. Avantage Petacchi selon nous (on est en Italie…). Pour les victoires d’étape et une belle place au général, on devra surveiller évidemment Paolo Bettini et Davide Rebellin mais aussi Emanuelle Sella, Julio Perez Cuapio, Ivan Parra, Pietro Caucchioli, Vicenzo Nibali, Franco Pellizotti, Mauricio Ardilla, Andy Schleck, Mikael Ignatiev et Axel Merckx. Il sera enfin intéressant de suivre la progression du Canadien Michael Barry ainsi que de l’Américain George Hincapie qui fait au Giro son retour en compétition après une fracture du poignet l’ayant privé de la campagne des Classiques. *Retransmission télé* Pour suivre la course à la télé depuis l’Amérique du Nord, cela sera difficile. Ni le Canal Évasion ni la chaine américaine OLN ne retransmettent l’épreuve à notre connaissance, un premier signe évident de la baisse nette d’intérêt pour le cyclisme suite à la retraite de Lance Armstrong. *58 ans de vie en rose* "Le journal L’Équipe présente une petite reconstitution en une vingtaine de photos de l’histoire de cette épreuve":http://www.lequipe.fr/Portfolio/Cyclisme/PORTFOLIO_GIROS.html. *Le fashion mode italienne* "On pourra par contre se satisfaire d’une visite sur ce site qui propose des vêtements intéressants en lien avec le Giro":http://www.officinafashion.com/. On aime mais on déplore que le string mode Giro ne soit pas encore disponible!

The Flying Scotsman

Il ne faudra pas manquer "le nouveau film The Flying Scotsman":http://www.mgm.com/sites/theflyingscotsman/ qui raconte l’aventure de Graeme Obree, l’écossais qui a battu le record de l’heure par deux fois (17 juillet 1993, 51,596 km et le 27 avril 1994, 52,713 km) en développant une position originale. Son histoire, unique et originale, est racontée dans ce film dont la bande annonce est tout simplement superbe et très inspirante. La Flamme Rouge n’a cependant aucune idée du moment ou le film sera en salle au Québec. Merci à notre ami Dan pour l’information.

On s’est trompé!

Les lecteurs de La Flamme Rouge ont vu clair et nous nous sommes fourvoyés! On saluait hier le courage d’Ivan Basso pour avoir osé parler malgré l’omerta du milieu. Nous sommes probablement allés trop vite dans nos conclusions, même s’il reste vrai qu’Ivan Basso est allé plus loin que la plupart des cyclistes dans la même situation, dont Ullrich récemment. En bref, Ivan Basso a osé parler, mais a parlé bien peu et pour dire des âneries! Nous attendions en effet plus, beaucoup plus, de la conférence de presse d’Ivan Basso aujourd’hui. Aussi, nous sommes ce soir amèrement déçu et, "comme le journal L’Équipe qui titre _Que comprendre?_":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/index.html, un peu surpris de ses déclarations qu’on pourrait qualifier de loufoques. En clair, Ivan Basso nous a dit aujourd’hui qu’il ne s’est jamais dopé mais qu’il en a bien eu l’intention en vue du Tour 2006. Son association avec le Dr. Fuentes ne serait donc qu’un passager moment de faiblesse dans une carrière par ailleurs irréprochable. Yeah, right… Il est ce soir évident selon nous qu’Ivan Basso considère que son action des derniers jours est le plus court moyen pour retourner à la compétition en toute tranquilité. Il a probablement fait le calcul qu’il valait mieux devancer les tests d’ADN – qui auraient prouvé que certaines poches de sang saisies contenaient bel et bien son sang – en avouant dès maintenant, ceci dans l’espoir d’avoir une suspension soit allégée, soit démarrant dès 2006 afin de lui permettre de revenir en course dès 2008. Basso veut de toute évidence préserver ses victoires passées de même que protéger le milieu en affirmant avoir agi seul, à l’issu de tous et sans connaître les pratiques des autres. Bref, en parlant, Basso nous semble être très calculateur et simplement vouloir se sortir du guepier de l’affaire Puerto du mieux possible et le plus rapidement possible. Il nous apparaît clair ce soir qu’Ivan Basso en dira le moins possible, juste le minimum afin de préserver sa place et sa réputation dans le milieu. Basso prépare déjà son retour! Le positif dans tout ca, c’est qu’un autre coureur de l’affaire Puerto est tombé, sera sanctionné et qu’en ce sens, le cyclisme poursuit son timide ménage. Ca avance tranquillement, mais au moins dans la bonne direction!

Le courage de Basso

La nouvelle du jour concerne évidemment Ivan Basso qui, selon un communiqué de presse émis par le CONI qui l’a entendu aujourd’hui, "serait passé aux aveux dans l’affaire Puerto":http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-907043@51-897302,0.html, admettant être bel et bien impliqué avec le médecin espagnol Fuentes. Témoignage de l’importance de la nouvelle, elle a fait la une des quotidiens sportifs L’Équipe en France et la Gazzetta Dello Sport en Italie. Ivan Basso donnera une conférence de presse demain pour confirmer ses propos tenus aujourd’hui devant le CONI. Le "coming-out" devant le public est donc pour demain et on devrait ainsi en apprendre plus sur les détails de l’affaire. Ce soir, La Flamme Rouge tient à rendre un vibrant hommage à Ivan Basso l’homme (pas forcément le cycliste!) et à saluer son courage. Car son témoignage aujourd’hui prouve une chose hors de tout doute: Ivan Basso aime le cyclisme et a les couilles de tout déballer, défiant ainsi l’omerta du milieu. Il n’y avait en effet aucun avantage pour lui de passer ainsi aux aveux. Explications. 1 – Ivan Basso n’a jamais échoué de tests anti-dopage de sa carrière. Dans ce contexte, il pouvait continuer de nier afin d’éviter une suspension et de respecter la sacro-sainte omerta qui prévault au sein de la famille cycliste professionnelle. Les tests d’ADN auraient peut-être prouvé que le sang contenu dans les poches saisies était bien le sien, mais le flou juridique et pénal entourant les procédures de l’affaire Puerto – comme celui entourant l’affaire Armstrong et ses échantillons du Tour 1999 positifs à l’EPO – l’incitait plutôt à nier en bloc toute implication. 2 – Ivan Basso perdra gros en tant que cycliste: que restera-t-il en effet de sa victoire sur le Giro 2006? Que restera-t-il de ses places de troisième (2004) et de second (2005) sur les Tours de France? Quelle carrière pourra-t-il espérer poursuivre une fois que la sanction – deux ans de suspension très vraissemblablement – seront purgées? Bref, il est évident que Basso le coureur n’avait aucun avantage à tout déballer ainsi. Son témoignage pourrait toutefois aider grandement le cyclisme et voici pourquoi: 1 – Le geste de Basso pourrait faire boule de neige et inciter d’autres coureurs à parler, notamment ceux impliqués dans l’affaire Puerto. Qui sait dans quelle mesure Basso n’a-t-il pas été inspiré par David Millar qui est passé par le même chemin et qui a repris sa place dans le peloton aujourd’hui? En ce sens, les instances seraient bien inspirées de témoigner envers Basso un geste de compassion en considérant ses aveux. Il faut faire un geste pour inciter d’autres cyclistes à témoigner de leur expérience. Si la remise de suspension ne serait pas appropriée, une négociation autour de la date du début de cette suspension pourrait être envisagée selon nous. 2 – Le geste courageux de Basso peut également être vu comme un signe évident d’intelligence, ce qui contribuera peut-être à rehausser l’image des cyclistes, image ternie ces dernières années par les déclarations aussi malheureuses que loufoques des Floyd Landis (c’est la faute du whisky), Tyler Hamilton (c’est la faute de mon jumeau…), Franck Vandenbroucke (l’EPO était pour mon chien malade…) ou Lance Armstrong (c’est la faute des Français qui m’aiment pas…). Les cyclistes pro avaient jusqu’ici la facheuse habitude de prendre leurs fans pour des cons; le geste de Basso est différent et on peut en ce sens y voir une certaine preuve de respect pour ses fans, ce qui est globalement positif (sans jeu de mots) pour le cyclisme. 3 – L’Affaire Basso prouve une fois de plus que les contrôles anti-dopage sont presque totalement innefficaces, Basso n’ayant jamais été testé positif lors d’un contrôle en carrière. Une fois de plus, c’est une enquête policière et judiciaire qui mène à ces aveux et qui permet au cyclisme de faire un peu de ménage. C’était déjà le cas avec les affaires Festina ou Musseuw. Les instances dirigeantes doivent en prendre acte et cesser de marteler au public que le cyclisme est un sport propre parce que les cyclistes sont les athlètes les plus testés. Ca ne veut rien dire! 4 – Pourquoi Basso devrait-il assumer tout seul à partir de maintenant? Est-il raisonnable qu’on permette à Bjarne Riis de continuer d’être directeur sportif de la CSC? Comment croire une seconde que Riis n’était pas au courant des agissements de son leader, un homme avec qui il passait le plus clair de son temps ces dernières années? Bref, les aveux de Basso devraient selon nous mener à l’exclusion pure et simple de l’équipe CSC du ProTour et surtout, à la radiation à vie de Bjarne Riis du cyclisme. Quelqu’un l’arrêtera-t-il un jour? Après avoir remporté un Tour de France chargé comme un mulet, il est aujourd’hui au centre d’un des plus gros scandales de l’histoire du cyclisme… Bref, on ne doit pas faire seulement payer les coureurs qui ont le courage de parler, mais on doit aussi sanctionner les dirigeants et entraineurs de leurs équipes, forcément au courant des pratiques en cours. Basso essaiera probablement demain de ne parler que de son expérience afin de protéger ses ex-équipiers et son ex directeur sportif, toujours en activité. Ceci étant, la négation de Basso demain face à des questions du style "votre équipe ou votre directeur sportif vous ont-t-ils incités à…" doit être interprétée… Bref, ce soir, le cyclisme est peut-être sur le point de commencer un gros ménage car Basso est un gros poisson dont les aveux auront des conséquences graves. On a d’autant plus hâte maintenant de connaître les suites de l’affaire Puerto, notamment les noms des autres coureurs impliqués et qui composent presque 50% du peloton pro européen. On salue enfin la volonté de certains dirigeants du cyclisme, Christian Prudhomme en tête, à faire avancer le dossier Puerto. Pourvu que ca continue! En on conspue, comme d’hab, les déclarations d’un Pat McQuaid maladroit et tentant, une fois de plus, de bien paraître dans l’affaire alors que l’UCI n’est pour rien dans l’affaire Puerto et que les contrôles en compétition sont toujours aussi faciles à déjouer: _I am especially sad to learn that a talented rider like Basso has apparently partaken in illicit practices. However, I try to see this news in a more positive context. Our increased efforts, with our other cycling partners, to put riders under pressure appear to be paying off. Today it is not easy to circumvent the rules._ Ridicule!

Affaire Puerto: au tour de Valverde?

Voici les nouvelles qui ont retenu notre attention ces derniers jours: 1 – Le journal sportif italien La Gazzetta Dello Sport, dont les propriétaires organisent de nombreuses courses pro en Italie dont le Giro et Milan SanRemo, "révèle aujourd’hui que l’Espagnol Alessandro Valverde pourrait bien être lié à l’affaire Puerto au même titre que Jan Ullrich et Ivan Basso":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/may07/may07news. Dans cette affaire, tout fonctionnait par nom de code mais les Italiens pensent bien qu’on peut y identifier le leader espagnol. Attendons de voir jusqu’ou tout cela ira mais gageons que voilà une nouvelle affaire qui risque de faire du bruit et… du mal au cyclisme. 2 – On salue toutefois le courage de Christian Prudhomme, directeur du Tour qui, à force d’insister, a obtenu de Pat McQuaid, président de l’UCI, et de Patrick Lefevere, président des équipes du ProTour, une sorte d’union sacrée pour lutter contre le dopage. Les trois partenaires se sont entendus sur l’urgence de la situation, sur le fait qu’il fallait aussi augmenter les contrôles innopinés. C’est un pas dans la bonne direction. 3 – C’est le jeune Thomas Dekker qui s’est imposé au Tour de Romandie, arrachant la victoire à un Chris Horner qui avait en point de mire sa plus belle victoire en carrière. Dekker a su signer le meilleur temps du clm aujourd’hui pour s’emparer du classement général. Savoldelli a quelque peu sombré dans l’étape de montagne hier, manquant cruellement d’équipiers dans l’ascension finale. Il faut aussi dire que les conditions climatiques étaient difficiles (pluie et froid).

Les fans se font toujours flouer…

"On apprend aujourd’hui que l’équipe T-Mobile a suspendu de leurs fonctions les deux médecins responsables de leur programme anti-dopage cette saison":http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30755988@7-37,0.html, programme annoncé comme très innovateur, très complet et apportant des garanties quant à la moralité des coureurs de l’équipe, équipe profondément renouvellée d’ailleurs durant l’intersaison pour s’éloigner du scandale Ullrich. Ils ont été suspendus parce que dénoncés par Jef d’Hont, cet ancien soigneur chez Deutsche Telekom entre 1992 et 1996 et qui affirme que les deux médecins en question, Andreas Schmid et Lothar Heinrich, auraient encouragé l’usage d’EPO parmi les coureurs de l’époque, dont évidemment Bjarne Riis et Jan Ullrich. Si l’information est vraie (et on voit mal pourquoi Jef d’Hont mentirait…), c’est une preuve de plus qu’on prend vraiment les fans pour des cons en essayant de capitaliser sur leur ignorance du milieu. T-Mobile a annoncé en grande pompe son programme anti-dopage en 2007, programme présenté, avec le renouvellement en profondeur de l’effectif des coureurs, comme un autre élément témoignant de la virginité nouvelle de l’équipe. Il n’en est finalement rien, les mêmes médecins verreux étant toujours dans le giron des équipes (on pourrait discourir également des individus qui siègent sur la commission anti-dopage de l’UCI…). C’est probablement la même chose chez les CSC de Bjarne Riis qui ont, eux-aussi, instauré un soit-disant programme anti-dopage assez complet et supposé apporter la garantie que les coureurs sont clean. Nous avons également lu récemment que certains coureurs comme Cancellara chez CSC continuent évidemment de travailler avec les médecins sulfureux de la dernière décennie, notamment les Ferrari, Cecchini et Padilla ou leurs disciples. Bref, on prend une fois de plus les fans pour des cons. Pour La Flamme Rouge, c’est une preuve de plus qu’aujourd’hui, on ne peut plus prétendre être pro en Europe tout en étant à l’eau claire. Le dopage sanguin est aujourd’hui nécessaire et les scandales à répétition ne changent rien sur le fond. On fait simplement plus attention aux apparences et on complexifie les réseaux de distribution. La vigilance est plus que jamais à l’ordre du jour!

Les dopages

"De toute façon, ils sont tous dopés donc c’est encore le meilleur qui gagne". Combien de fois, et encore récemment, avons-nous entendu cet argument concernant le dopage. Les gens ne semblent tout simplement pas comprendre qu’il n’y a pas *UN* dopage dans le cyclisme, mais bien *DES* dopages. Explications. Il existe fondamentalement deux formes de dopage dans le cyclisme: le dopage *régulier* et le dopage *sanguin*, plus sophistiqué. Le premier fait appel aux substances "classiques", c’est à dire amphétamines, anabolisants et stéroides. Très souvent, dans le dernier cas, il suffit de prendre des petites pillules par voie orale et le tour est joué. Le dopage "classique" est un dopage très accessible, présent à tous les niveaux, dans toutes les catégories de pratique. La plupart d’entre vous ont probablement déjà été exposé à ce dopage, les clubs de fitness et salles de musculation étant souvent des endroits ou l’on peut se procurer facilement de tels produits qui pourront être utiles pour développer la masse musculaire et la résistance à l’effort, la capacité d’entrainement. Autre point fondamental, ce dopage est très accessible parce que bon marché. L’autre dopage est le dopage sanguin. Ici, plus d’improvisation. C’est d’abord un dopage par injection, il faut donc avoir les couilles de se piquer et savoir le faire. C’est un dopage sophistiqué, fait de protocoles précis à respecter. Le non respect de ces protocoles peut entrainer de sérieux risques pour la santé, voire entraîner la mort. C’est également un dopage hyper-cher, une seule ampoule d’EPO se détaillant près de 2000$CAN au Canada. Très souvent, ces cures sont de véritables cocktails, mariant hormones de croissance, testostérone et autres produits connexes (ferritine par exemple), d’ou leurs coûts très élevés. Il n’est donc accessible qu’à l’élite, qu’aux coureurs qui ont les moyens de se payer de telles cures. L’efficacité du dopage sanguin est redoutable, décuplant les capacités aérobiques et anaérobiques de l’organisme. On parle parfois de gains d’efficacité de l’ordre d’au moins 15%. Alors, quelle proportion du peloton professionnel a accès au dopage sanguin? En Amérique, nous croyons que c’est une minorité de coureurs, les revenus étant nettement insuffisants pour assumer les coûts d’un tel dopage. Le dopage sanguin existe bel et bien, mais demeure peu répandu et surtout peu utile pour des épreuves souvent courtes et demandant beaucoup de puissance (critériums par exemple). D’ou le peu de cas positifs au cours des années récentes. En Europe, nous croyons que le dopage sanguin est beaucoup plus répandu. D’une part, les réseaux de distribution sont bien développés, l’affaire Puerto l’ayant prouvé. D’autre part, le niveau des coureurs est très élevé et les épreuves très exigeantes physiquement, obligeant presque le recours à de telles pratiques pour seulement pouvoir suivre le rythme des courses. Nous croyons que les domestiques européens ont accès au dopage sanguin pour préparer certains objectifs majeurs, comme le Tour par exemple. Pour les leaders, le dopage sanguin est accessible à l’année, le cas Virenque en 1998 l’ayant prouvé avec un budget annuel dopage assez impressionnant. Alors, qu’est ce que les grands leaders ont de plus? Un programme complet, garanti par les plus grands médecins du dopage de ce monde (notamment les Ferrari, Cecchini, Fuentes, Sabilla, etc.). Ces médecins leur offre un programme "d’entrainement" complet en fonction de leurs objectifs, un programme d’entrainement très détaillé, avec non seulement les efforts à faire sur le vélo mais aussi les produits à prendre, quand et en quelle quantité, avec les dosages. Ils offrent surtout la garantie d’être tranquille lors des contrôles, ce qui justifie le prix de tels programmes de dopage "clef en main". D’ou la richesse de certains médecins comme Cecchini qui roulent en Ferrari et ont des cliniques à St-Moritz en Suisse… Tous à armes égales, les pros européens? Loin de là. Il nous apparaît évident qu’Anthony Charteau, modeste grégario du Crédit Agricole, n’a pas accès aux mêmes produits qu’un Ivan Basso chez CSC l’an dernier…

L’avenir du cuissard?

La marque italienne "Santini":http://www.santinisms.it/, fondée en 1965, propose depuis peu un nouveau cuissard fabriqué en lycra, mais renforcé de fibres carbones pour aider au maintien de la musculature. Le carbone est décidemment partout! Mais jusqu’ici, rien de bien tangible pour nous intéresser… si ce n’était du nouveau chamois. En effet, le chamois de ce cuissard particulier est non seulement fait de gel, une substance qui a fait ses preuves en terme de confort pour le cycliste puisque absorbant et filtrant bien les vibrations de la route, mais aussi… d’air! "Le système, breveté sous le nom de AirGelTechnology, permet à l’utilisateur de gonfler des petites poches d’air situées dans le chamois":http://www.aruotalibera.it/la_bicicletta/prodotti.asp?ID=705. En gonflant ainsi ces poches d’air, le cycliste peut en tout temps régler l’épaisseur de son chamois, donc son confort. La petite pompe pression permettant de gonfler ou de dégonfler le chamois est située discrètement dans le dos du cuissard, un peu au dessus du chamois. Nous n’avons évidemment pas encore eu la chance d’essayer un tel cuissard. Nous savons cependant que certains pros, dont Gilberto Simoni, ont adoré leur expérience avec ce nouveau vêtement. Dans un monde ou la lutte au poids devient la priorité, le confort des selles de vélo est souvent malmené. Pas surprenant que certains pros, dont Tom Boonen, restent fidèles à des modèles qui sont pourtant dépassés technologiquement et ce, pour préserver leur confort sur le vélo. L’avenir passe toutefois peut-être par des selles tout carbone, exemptes de coussinets et donc ultra-légères (une centaine de grammes!) mais à condition de les utiliser simultanément avec des cuissards plus confortables, dotés de la technologie AirGel… L’élément confort migrera donc peut-être prochainement de la selle au cuissard!

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