Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : novembre 2004 Page 1 of 2

Enfin, un geste courageux de l’UCI

L’UCI a fait un grand pas aujourd’hui afin que son nouveau bébé, le ProTour, naisse bien : elle a définitivement rejeté la candidature de l’équipe Phonak. Il s’agit selon nous du premier geste courageux et réellement tourné vers les intérêts supérieurs du cyclisme que l’UCI pose depuis fort longtemps. On envoie ainsi un message très fort aux autres équipes, celui que le dopage ne sera aucunement toléré au sein du ProTour et ce, peu importe l’importance de l’équipe sur l’échiquier (Phonak était la seule équipe suisse, qui plus est avec de nombreux talents et avec un engagement ferme de rester dans le cyclisme pendant des années).

La commission des licences de l’UCI a justifié sa décision d’une manière également fort courageuse et porteuse d’un message clair en écrivant « Davantage que la confirmation des cas de dopage dont certains coureurs de l’équipe sont ou ont été soupçonnés durant ces derniers mois, c’est l’attitude des dirigeants de cette équipe face à la révélation de ces cas qui suscite de sérieuses réserves ». On ajoutait même que « Les dirigeants de cette équipe ne se sont pas organisés pour lutter de façon efficace contre le dopage. » Nul doute que la contestation par Phonak de la méthode de détection des hétérotransfussions mise au point par l’UCI ainsi que le refus de rapidement licencier Perez et Hamilton suite à leurs contrôles positifs a donc lourdement pesé dans cette décision, une excellente chose pour l’avenir. Les coureurs du ProTour sont aujourd’hui avertis et sont à même de pouvoir comprendre les conséquences d’une preuve de culpabilité de dopage.

Pour être complet, ajoutons que la commission a aussi considéré que l’équipe Phonak avait enfreint le règlement de l’UCI concernant les contrats d’image des coureurs, contrats qui ne peuvent dépasser 15% de la rémunération totale du coureur.

Notons que nous avons aussi appris ce matin que l’équipe Phonak a licencié Tyler Hamilton le 25 novembre dernier (cependant trop tard aux yeux de l’UCI). Hamilton se retrouve donc aujourd’hui sans équipe, et avec un contrôle positif (voire deux) sur les bras. On est sincèrement désolé pour ce coureur sympathique et passionnant parce que dur au mal, mais les tricheurs – peu importe qui sont-ils – doivent être punis. Hamilton entend toujours prouver sa non-culpabilité dans les prochains mois, mais on se demande aujourd’hui comment il y a parviendra, le comité d’experts mis en place par Phonak n’étant pas parvenu à un consensus à ce sujet selon les récents dires de l’avocat de l’équipe, Alessandro Celli.

Bien sôr, on ne se réjouira pas de l’exclusion de Phonak pour autant puisqu’il nous rappelle que le dopage gangrène toujours le cyclisme et terni son image. D’ailleurs, les dirigeants de cette équipe ont déjà exprimé que sans accès au ProTour, une grande incertitude planait quant à l’avenir de cette équipe qui a recruté durant l’inter-saison Santiago Botero, Aurélien Clerc, Robert Hunter, Floyd Landis, Miguel-Angel Martin-Perdiguero et Victor-Hugo Peña, ne l’oublions pas. Il semble que l’équipe ne s’opposerait d’ailleurs pas à ce que certains coureurs qui veulent impérativement avoir accès aux épreuves du ProTour (Landis par exemple) brisent leur contrat pour en signer de nouveaux avec une des 19 équipes déjà admises. Dans ce contexte, il est donc fort probable que l’équipe ne perdure pas bien longtemps dans le monde du cyclisme, entraînant de nombreux coureurs au chômage. En ce sens, on pourra regretter que ce ne soit pas seulement M. Hamilton qui écope pour son geste…

Tout cela est bien triste pour l’équipe Phonak (et tous ses sponsors, vélo BMC, etc.) au final, mais il faut bien commencer le grand nettoyage quelque part…

Look Keo VS Time RXS : le match!

Look et Time sont probablement les deux sociétés les plus importantes sur le marché des pédales automatiques en cyclisme sur route. La société LOOK a commercialisé la première pédale automatique (c’était en 1985, après une année d’essai auprès de Bernard Hinault, notamment sur le Tour) et TIME a rapidement (dès 1987) offert à son tour une pédale automatique avec une particularité que Look n’avait pas, celle d’offrir une liberté angulaire supposée protéger les genoux lors de mouvements antagonistes en cours de pédalage.

Ces deux sociétés se font encore la lutte aujourd’hui dans ce marché et viennent toutes deux de lancer des pédales fort intéressantes, que nous présentons ici dans un petit match comparatif sans prétention.

look_keo_tis.jpgChez LOOK, on a baptisé la nouvelle-née KEO. On propose au moins 2 modèles, dont le Keo Carbon, faite d’un corps en carbone injecté. L’allure générale de la pédale reprend les formes caractéristiques des pédales Look, mais peut-être en plus délicat et épuré. À l’oeil, la pédale est attirante et on peut conclure à un design assez réussi, bien que somme toute assez classique et assez « lourd ».

time_rxs_carbons.jpgChez Time, on a rapidement laissé tomber les modèles Impact, pourtant commercialisés en 2001, pour faire place à la gamme RXS dont le fleuron est la RXS TI Carbon. D’un corps carbone comme la Keo, le design de cette pédale est plus novateur et plus anguleux que chez Look. Chez Time en effet, on n’hésite pas à tout remettre en question et les RXS ne ressemblent donc guère à leurs « ancêtres » Impact. Moins classique, le design de la pédale RXS plaira à beaucoup mais déplairait aussi davantage à certains que pour la Keo, qui fera probablement plus l’unanimité. De notre côté, on aime parce que le design nous apparaît plus novateur, moderne et agressif que chez les Keo.

Côté poids, c’est du pareil au même : 190 gr la paire pour Keo, 195 gr la paire pour RXS. Autrement dit, kif kif bouricôt. Idem pour l’axe, qui est en titane dans les deux cas, du moins pour les hauts de série.

Côté technique, la pédale Time situe l’axe très près du pied, une habitude pour cette marque. Il est généralement cru que plus le pied est près de l’axe, plus le pédalage est efficace, car comportant moins de déperdition d’énergie. La société Look semble dire qu’aucune étude scientifique n’a encore validé ce raisonnement, mais on en doute… Quoi qu’il en soit, on était traditionnellement beaucoup plus haut chez Look, et la nouvelle Keo place désormais le pied 6 mm plus bas (n’oubliez pas de baisser votre selle si vous adoptez les Keo!). Par ce changement, Look avoue en quelque sorte le problème avec ses anciennes pédales…

Le site web de la Keo ne précise pas si la pédale comporte une liberté angulaire. Nous croyons donc que cet aspect technique a été laissé de côté pour la Keo, alors que Time conserve cette caractéristique (5 degrés de flottement) qui a fait la réputation de la maison. Avantage Time selon nous.

Côté ajustement, les deux pédales permettent de régler la tension du ressort pour enclencher ou libérer le pied. Mais Look s’arrête là, alors que Time nous semble aller beaucoup plus loin : pour la première fois, on peut régler la distance manivelle-pédale (liberté latérale de 2,5mm), permettant ainsi de mieux adapter le pédalage à la position des genoux voire à la taille du cycliste et ainsi prévenir les frottements avec le pédalier. Avantage Time sans l’ombre d’un doute.

Côté cales, la nouvelle Keo exige une nouvelle cale Look, plus étroite et donc non compatible avec les anciens modèles. Chez Time, on annonce que la nouvelle cale des RXS permet la marche, un avantage non négligeable. Avantage Time encore une fois selon nous.

Enfin, Time mentionne sur son site web que la surface d’appui est record pour la RXS. Chez Look, on s’est aussi attaché à ce détail important, et on présente sur le site une intéressante étude comparative. Dommage cependant qu’on ait pris les anciennes Impact pour commenter les surfaces d’appui chez Time…

Pour conclure, ces deux pédales sont sans conteste du matos de pointe qui est destiné aux plus exigeants. Look innove avec la Keo en proposant une pédale certes encore classique, mais adaptée aux exigences du moment. Time nous semble cependant aller encore plus loin, et en ce sens nous apparaît avoir une longueur d’avance sur son concurrent. La RXS, plus technique, nous apparaît actuellement comme la pédale la plus intéressante du marché.

Côté prix, la Keo Titane Carbon est annoncée chez Total Cycling à 152,75 livres sterling contre 141 livres sterling pour la RXS titane carbon (incluant VAT dans les deux cas). À peu de chose près, on est dans les mêmes eaux.

Avis de La Flamme Rouge : tant qu’à investir dans une pédale haut de gamme, la Time nous apparaît davantage à la fine pointe de la technologie. On roulera Time en 2005 !

Plusieurs entrevues à lire

Quelques entrevues qui ont retenues notre attention :

1 – 2e partie de l’intéressante entrevue avec Lyne Bessette. Le journaliste a le mérite de lui poser des questions qui sortent des sentiers battus.

2 – Rare entrevue avec… Stefano Garzelli, le coureur italien auteur cette année d’une saison en demie teinte.

3 – Tyler Hamilton est sorti de son mutisme et s’explique enfin face aux médias suite à son contrôle positif pour hétérotransfusion. Ca se corse nettement, et il n’en manque pas beaucoup pour qu’on perde complètement le fil dans les procédures. Vivement que l’UCI réagisse pour clarifier tout cela!

4 – Lamentable.

Une très mauvaise journée…

Nous sommes tristes aujourd’hui : « Il Cato », le toscan Michele Bartoli, a en effet annoncé sa retraite des pelotons aujourd’hui. Voilà donc un grand champion des années 1990 qui nous quitte, et qui sera très regretté.

Bartoli, c’est en effet un des plus beaux palmarès sur les Classiques des dernières années, avec Jalabert et Musseuw (Bartoli n’a cependant jamais été contrôlé positif…). Ses plus belles victoires sont sans conteste aucune le Tour des Flandres 1996, ses deux Liège-Bastogne-Liège (1997 et 1998), sa Flèche Wallonne 1999 acquise sous la neige et ses deux Tour de Lombardie (2002 et 2003). À ces victoires sur les épreuves phares du calendrier, il faut rajouter deux classement général de la Coupe du Monde (1997 et 1998), un championnat d’Italie en 2000, deux étapes sur le Giro (1994 et 1998) ainsi que deux podiums sur les Championnats du monde (1996 et 1998).

Son plus grand regret (et le nôtre) sera d’être passé à côté d’un titre de champion du monde à deux reprises, soit en 1996 et en 1998, alors qu’il était archi-favori pour l’emporter. C’est Musseuw et Camenzind qui l’avaient emporté en 1996 et 1998 respectivement, deux coureurs qui seront convaincus de dopage quelques années plus tard… Il faut également ajouter que Bartoli fit souvent les frais (plus souvent qu’à son tour en tout cas) des politiques toujours complexes de la Squadra Azzura. Frustré des années durant par l’hégémonie de Chiappucci et Bugno, puis par celle de Pantani, Cipollini et Bettini, puis enfin par celle du sélectionneur lui-même Franco Ballerini (un ancien adversaire évoluant sur le même registre que lui…), Bartoli aura eu une carrière malheureuse sous le maillot azzuro. Ce tableau ne serait être complet sans mentionner le fait qu’il aura lui-aussi contribué à cette mauvaise relation avec l’équipe d’Italie, notamment en adoptant une attitude peu justifiable envers son ex-équipier Bettini pendant au moins un an, refusant de voir que Bettini était désormais son égal voir parfois meilleur que lui.

Quoi qu’il en soit, Bartoli quitte un peu à la manière d’un Cyrano de Bergerac, c’est à dire en emportant avec lui son panache inégalé. Quel régal en effet de le voir surgir du peloton dans La Redoute au moyen d’une accélération foudroyante qui laissait littéralement sur place tous les autres! Au départ de la Doyenne pendant des années, il n’y avait d’ailleurs que cette question : quand Bartoli attaquerait-il ? D’une fragilité apparente puisque d’un physique presque frêle, Bartoli possédait en lui une grande force intérieure à défaut d’une grande puissance. Là ou les autres passaient en force, il passait en souplesse et en finesse, attendant son heure pour lancer l’attaque fatale, attaque qui allait forcément survenir là ou on l’attendait le moins, d’ou son surnom d’Il Cato, « le Chat ».

Bartoli était également le plus beau des stylistes depuis Stephen Roche tant par sa position (il fallait voir le différentiel hauteur de selle / hauteur du guidon sur son vélo…) que par son coup de pédale qui étaient exemplaires sur un vélo. Avec Bartoli, on avait toujours l’impression que faire du vélo était facile, ce qui est, incontestablement, la marque des très grands.

Michele Bartoli? La grande classe italienne à son état pur. Bon repos, « Il Cato »! Tes attaques dans La Redoute, lorsque tu déposais tout le monde sur 400m d’accélération sèche, nous manqueront terriblement… Tu auras été, avec Pantani, notre exemple et notre inspiration pendant près d’une décennie et celui qui aura le plus façonné notre position actuelle sur le vélo.

Cunego doublera en 2005!

On annonce que Damiano Cunego, 23 ans et actuel no1 mondial, sera au départ du Giro et du Tour en 2005. Voilà une nouvelle quelque peu surprenante étant donné le défi que représente, dans le cyclisme moderne, l’enchaînement de ces deux grands tours. Le dernier doublé a été réalisé par un autre italien, Marco Pantani, en 1998. Juste avant, Indurain avait aussi réussi ce pari, en 1992 et 1993.

C’est surprenant en ce sens qu’à 23 ans, le développement de ce coureur est inachevé. Il aurait semblé plus sage de le faire débuter dans le Tour sans lui faire courir le Giro avant, qu’on aurait alors pu réserver à l’autre leader de la Lampre-Caffita, Gilberto Simoni. Ce dernier n’a d’ailleurs jamais caché son manque d’intérêt pour le Tour…

Bref, est-ce une bonne décision ? On peut raisonnablement en douter!

D’autre part, à lire cette intéressante entrevue avec Lyne Bessette. Merci à Veloptimum de l’avoir porté à notre attention.

Enfin, voici un excellent texte, original, sur les transferts de coureurs durant l’inter-saison. On y résume, à la fin, les principaux transferts en 2005 : Leipheimer en Gerolsteiner, Sevilla en T Mobile, Evans en Davitamon, Pozzato en Quick Step, Valverde en Iles Baleares, Brochard en Bouygues, Chavanel en Cofidis, Kirsipuu en Crédit Agricole, Honchar en De nardi, Le Roi Lion en liquigas allié à Di luca et Garzelli, Menchov en Rabobank, Botero en Phonak, comme Landis et Perdiguero, Popovych en Discovery Chanel avec Savoldelli.

La classe c’est…

Bienvenue à notre nouvelle chronique intitulée « La classe c’est… ». Arbitraire, et donc forcément contreversée, cette chronique vous présentera, semaine après semaine, un article cycliste qui, selon nous, « a la classe », c’est-à-dire qui se distingue des autres par un « je ne sais quoi » de plus. Nos critères de sélection seront évidemment discutables, et surtout pas rationnels ; on mettra donc de côté le rapport qualité-prix, pour se concentrer sur la performance, le look et le prestige associé à l’objet. On ne demande pas à une Ferrari d’être fiable et économique d’entretien, c’est la même chose ici!

Cette petite chronique nous permettra, chaque semaine, de parler un peu plus matos avec vous. N’hésitez pas à nous faire vos commentaires!

logo2.gifLa classe c’est : les chaussures SIDI.

En matière de godasses, rien n’équivaut les SIDI et leur fameux modèle ERGO 1 Carbon, summum de technologie et de classe. Si vous n’avez qu’une seule paire de chaussures cyclistes à vous acheter dans votre vie, achetez des SIDI. Tout évoque en effet la grande classe: couleurs élégantes (loin d’être criantes comme chez certains compétiteurs…), technologie plus que raffinée (presque toutes les pièces sont remplaçables, boucle spider-buckle, système soft-instep closure et roulette techno II system vous permettant d’ajuster facilement vos chaussures en roulant, semelle à insert carbone), confort irréprochable même après 260 kms de course et surtout, émotion de porter une marque qui a équipé Moser, Fignon ou encore Indurain et qui équipe encore aujourd’hui de très nombreux coureurs professionnels dont Paolo Bettini, Oscar Freire, Michele Bartoli, Roberto Heras, Yaroslav Popovytch, Gilberto Simoni ou encore Robbie McEwen.

Ultime raffinement, on a même poussé jusqu’à créer une chaussure dont le Lorica se teinte de couleurs différentes selon la luminosité du jour… Petit détail inutile certes, mais c’est aussi ça la classe… Bref, si d’autres chaussures peuvent présenter un attrait, aucune ne vous fera autant remarquer dans un peloton que les SIDI Ergo 1 Carbon, ne serait-ce que par le prix de détail de cet objet de culte (la classe, c’est toujours et ca doit être très cher…).

Notons qu’en 2005, SIDI nous offre une édition spéciale et limitée des Ergo 1, appelée « DINO SIGNORI » du nom du fondateur de la marque en 1960. De couleur chrome, ces godasses sont livrées avec une foule d’accessoires intéressants pour le passionné, et représente donc un concentré de classe ultime. On aime ou on aime pas, mais on n’est jamais indifférent…

C’est la reprise!

Les actualités se font plus rares, aussi nous vous proposerons dans les prochaines semaines de nouveaux sujets, plus inédits. Entretemps, voici ce qui a retenu notre attention ces derniers jours :

1 – pour beaucoup d’équipes, début décembre correspond à la reprise officielle de l’entrainement avec un premier stage. C’est ainsi qu’Euskaltel, que Discorvery, que Lampre-Caffita, entre autres, pourront dans les prochains jours se réunir question de saluer les nouveaux venus et de commencer à forger l’esprit d’équipe. Les choses sérieuses recommencent donc! Et vous?

2 – Lance Armstrong a remporté pour la 5e fois en 6 ans le Vélo d’Or mondial remis par Vélo Magazine (Cipollini avait reçu le précieux trophée en 2002). Cette nouvelle récompense pour l’Américain ne paraît pas faire justice au cyclisme en 2004 car en dehors du Tour de France, on aura très peu vu Armstrong à l’avant-scène. Le jury s’est évidemment laissé influencer par le fait qu’Armstrong a dépassé Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain dans l’Histoire du Tour, ce qui n’est pas rien il est vrai. Mais de là à faire d’Armstrong le meilleur coureur en 2004, il y a selon nous un pas que nous n’aurions pas franchi. Le Tour n’incarne pas, encore une fois, une saison complète!

Paolo Bettini (vainqueur de la Coupe du Monde âprement disputée jusqu’à la toute fin, champion olympique, etc.) et surtout Damiano Cunego (vainqueur du Giro et du Tour de Lombardie à… 22 ans, excusez un peu!) auraient été, selon nous, des choix plus logiques pour ce Vélo d’Or. L’exploit d’Armstrong n’est certes pas à minimiser, mais gagner en mai comme en octobre nous apparaît également remarquable dans le contexte du cyclisme moderne, et aurait en ce sens mérité une reconnaissance.

Quoi qu’il en soit, on envoie encore le message aux coureurs pro qu’ils peuvent être à la ramasse dans toutes les épreuves du calendrier durant une saison, pourvu qu’ils se montrent sur le Tour. Cela concentre les objectifs des coureurs sur le Tour et tue, en quelque sorte, le spectacle sur les autres épreuves. Dommage…

3 – Beloki serait bientôt de retour chez Liberty Seguros de Manolo Saiz. Voilà probablement une bonne décision de Beloki, qui témoigne également d’une certaine humilité de sa part car c’est une forme de reconnaissance de ses échecs en 2004. Car force est d’admettre que l’année passée loin de Manolo a été lamentable. Espérons que Joseba retrouvera un encadrement familier lui permettant de laisser exprimer librement et sereinement son talent sur un vélo. Le temps presse pour lui s’il veut épingler un grand tour à son palmarès, et les jeunes (Mayo, Zubeldia, Valverde, Cunego, Popovytch) poussent derrière!

4 – Il a assez peu de vélo à la télé en Amérique du Nord pour qu’on vous signale que OLN (America) tiendra les 24 et 25 novembre prochain un résumé en 10 épisodes du dernier Tour de France. C’est évidemment encore sur Lance Armstrong et on aura probablement encore droit aux commentaires exaltés (et tellement énervants) de Phil Liggett et Paul Sherwen, mais vaut mieux ça que rien du tout. Voici peut-être l’occasion d’enregistrer une petite cassette pour cet hiver, lorsque le froid et la neige nous forceront aux séances de home-trainer dans le sous-sol… Et puis, la hargne d’Armstrong est peut-être communicative!

Le médecin des Phonak démissionne

Une journée après avoir pourtant confirmé être de retour en 2005 comme médecin de la formation suisse Phonak, l’Espagnol Iñaki Arratibel a déclaré aujourd’hui dans un journal de son pays avoir remis sa démission à Urs Freuler, manager chez Phonak, sous les pressions de sa famille.

Arratibel avance comme raison principale les problèmes qu’il a vécu avec la commission médicale de l’UCI.

Si nous ne sommes pas du même avis qu’Arratibel, il est intéressant de lire cet article qui illustre bien la position difficile dans laquelle se retrouvent bon nombre de médecins d’équipe. La solution ? N’autoriser comme médecin d’équipe que des médecins indépendants, non affiliés à une équipe en particulier, et mandatés par l’UCI ou les fédés nationales.

Armstrong sur le Ronde?

Les nouvelles intéressantes se font plus rares actuellement dans le monde du cyclisme professionnel. Les suivantes ont toutefois attiré notre attention :

1 – Lance Armstrong annonce qu’il sera vraissemblablement au départ du Ronde en 2005 voire même qu’il visera une campagne complète des Classiques, sorte de retour au source de ce qu’il était au début de sa carrière. Il est vrai que son palmarès sur les Classiques n’est pas aussi étoffé que celui des autres grands champions de l’Histoire, Anquetil, Merckx et Hinault par exemple.

Dans ce contexte, pourrait-il aussi briller sur le Tour ? Difficile à dire, certains coureurs ayant connu le succès sur le Tour après une belle campagne de Classiques, mais en observant une coupure fin avril – début mai. Ce pourrait être une solution. L’autre, ce serait d’entretenir la condition afin d’enchaîner directement avec le Giro, question de défier Cunego sur ses terres. Après une pause durant le mois de juillet, une participation à la Vuelta et aux Mondiaux pourrait être possible selon ce programme…

Bref, les options sont nombreuses, et les défis aussi.

Pour revenir au Ronde, on annonce par ailleurs que son parcours sera légèrement modifié en 2005, ceci pour rendre hommage à Brick Schotte, le champion belge disparu cette année. On remet notamment au programme le Valkenberg, ce qui fera plaisir à Armstrong puisqu’il y avait connu une journée faste lors des Mondiaux 1998, signant là son grand retour. Une source de motivation de plus…

2 – Premier nouveau maillot 2005, celui des Quick-Step. Peu de changements…

3 – Témoignage éloquent de l’attitude bornée et scandaleuse de Verbruggen à la tête de l’UCI : il déclarait aujourd’hui à la presse qu’il refuserait dorénavant de parler aux organisateurs des 3 grands tours, en espérant que tout le monde se rallierait au ProTour en 2005. Avec une telle attitude évocatrice de son mode de gestion, pas la peine de chercher plus loin pour expliquer les très nombreux problèmes du cyclisme pro actuellement…

4 – Un mot enfin sur l’affaire Phonak pour montrer à quel point il faut faire attention au discours des gens impliqués dans des scandales de dopage. Le médecin de l’équipe M. Iñaki Arratibel, récemment ré-engagé (!!!) pour l’année 2005, déclarait que « l’UCI continue d’utiliser une méthode de détection qui soulève des questions actuellement… ». Si on ne faisait pas attention, on pourrait croire le médecin. Or, la situation est toute autre, la méthode de détection étant, jusqu’à preuve du contraire, infaillible. Les accusés qui deviennent les accusateurs et vice-versa, on est en train de tout inverser.

Pourtant, les choses sont claires : Hamilton et Perez sont positifs, et doivent donc être suspendus, point à la ligne. L’équipe Phonak doit être sanctionnée, et sa non-participation à l’UCI ProTour est logique. Point à la ligne.

Les nouvelles à savoir

Les dernières nouvelles à connaître dans le monde du cyclisme professionnel:

1 – UCI ProTour : c’est – comme prévu – le foutoir. Après avoir accepté la candidature de l’équipe Phonak, l’UCI ne confirmera pas cette formation au sein de son ProTour en raison des scandales de dopage qui ont fleuri en son sein (Camenzind, Hamilton, Perez). L’UCI n’apprécierait pas non plus la démarche de Phonak visant à démontrer que le test sanguin pour détecter les hétérotransfusions n’est pas fiable. On apprécie l’effort de l’UCI, mais la charte d’éthique n’aurait-elle pas dô être la première chose mise de l’avant par l’organisation ?

De plus, on vient de réintégrer au sein du ProTour le GP de Plouay, d’abord mis de côté (ce qui avait suscité de nombreuses critiques). Voilà un nouveau volte-face qui s’explique probablement par l’absence – remarquée – des grands tours dans le calendrier du ProTour. Du coup, qu’est ce que le ProTour ? Une sorte de Coupe du Monde nouveau genre, sans le label (ce qui n’est pas forcément une bonne chose) ni le prestige ni même un maillot. Bref, on peut réellement se demander à quoi tout ce cirque rime et ce que la disparition de la Coupe du Monde, assez médiatique, aura comme impact.

2 – Dans l’affaire Simeoni, Armstrong pourrait ne plus être le seul coureur à devoir répondre de ses actes envers l’Italien. La Fédé italienne songe en effet à poursuivre d’autres coureurs italiens ayant fait des remontrances à Simeoni durant le dernier Tour de France. Sont visés par cette éventuelle poursuite, Daniele Nardello, Andrea Peron, Filippo Pozzato et Giuseppe Guerini entre autres. On aime!

3 – Le Tour de France 2007 pourrait s’élancer de Londres. Cette ville est la mieux positionnée entre Herning au Denmark, Utrecht et Rotterdam aux Pays-Bas et Lugano en Suisse. Pour 2008, misez sur le Danemark.

4 – C’est l’anniversaire aujourd’hui de Bernard Hinault qui fête ses 50 printemps. Pour témoigner de toute la place de cet immense champion dans l’Histoire du cyclisme, voici ce qu’a fait la Gazzetta Dello Sport. C’est petit, c’est discret, mais c’est en français et ca en dit long sur le respect dont jouit le Blaireau en Italie… Là-bas, on n’oublie personne!

Cycling Manager 4

cycling_manager.jpgDepuis le temps que nous nous le promettions, nous l’avons fait : nous avons testé Cycling Manager 4, le jeu de gestion fait par Cyanide et portant sur le cyclisme sur route. Et on a été très impressionné par ce qu’on a découvert!

Cycling Manager est un jeu vidéo qui vous plonge dans le coeur du cyclisme en vous faisant directeur sportif d’une grande formation. À ce titre, vous aurez tout à gérer, de l’achat du matos au recrutement et à la planification de l’entrainement des coureurs, en passant par la gestion du budget de l’équipe, au dénichement de nouveaux talents, à l’organisation des stages d’entrainement, à la définition du programme de course, sans oublier votre rôle lors des courses elles-mêmes, etc. Bref, on s’y croît vraiment et on est frappé par le grand réalisme de ce jeu.

Le jeu se déroule jour après jour au cours d’une année : peu de choses à faire le 1er janvier si ce n’est de la planification, mais le 15 avril, c’est le burn-out qui nous guette ! Car le coeur du programme est les courses en elles-mêmes. Cycling Manager vous plonge alors au coeur du peloton, un peloton placé dans l’environnement fidèle de la course en question : tranchée d’Aremberg, Redoute, ou grands cols, tout y est, qui plus est en étant fidèle à la réelle saison sur route (c’est ainsi que les étapes du Tour seront réellement celles qui ont eu lieu dans le dernier Tour). Dans ce peloton, vous gèrerez vos coureurs, habituellement 8 ou 9, en surveillant leur évolution selon de nombreux paramètres : pouls, énergie, etc. Vous pourrez alors leur ordonner d’attaquer, de chasser, de contre-attaquer, de sprinter, bref toutes les actions utiles à un coureur. Vous devrez également gérer leurs ravitaillements, leurs pépins mécaniques et leurs blessures. Ces coureurs portent exactement les noms des coureurs pro du peloton dans beaucoup de cas (et sont dans les mêmes équipes que dans la réalité), pour d’autres les noms sont très proches ; c’est ainsi qu’on peut diriger un… Lance Niilstrung de l’équipe US Pystol ! (Cyanide n’a pas dô avoir les autorisations requises par ces coureurs pour utiliser dans leur jeu leur vrai nom).

Les autres coureurs du peloton, géré par l’ordinateur, ne manqueront pas de vous rendre la vie dure. C’est ainsi qu’il vous faudra répondre – ou non si on est loin de l’arrivée – aux attaques de vos adversaires. À l’issue de la course, tous les classements sont disponibles, et les coureurs marquent des points UCI qui influenceront leur prime éventuellement.

Bref, un très beau jeu pour les passionnés de cyclisme. On a été soufflé du réalisme du jeu, le monde du cyclisme en 2004 ayant été fidèlement reproduit (maillot des équipes, nom des coureurs, courses, etc.). Le graphisme est exceptionnel, même poussé dans d’intéressants petits détails (on va jusqu’à mettre les coureurs en danseuse lorsqu’ils attaquent ou contre-attaquent!). L’intelligence artificielle semble au point, ainsi que les commandes permettant d’orchestrer les coureurs de notre équipe. Le nec plus ultra et un réel plus pour les joueurs est les commentaires sonores, qui sont émis selon les événements de la course. C’est ainsi qu’on pourra entendre d’intéressants commentaires (mais forcément répétitifs après un certain temps…) lorsqu’un coureur attaque ou lorsque l’écart entre l’échappée et le peloton se modifie…

Côté critique, on pourra simplement dire que ce jeu nécessite un gros investissement en temps afin d’en comprendre le fonctionnement. Le joueur débutant pourra donc, au commencement, trouver ardu l’apprentissage de cette interface de jeu complexe étant donné le nombre de paramètres à gérer. Mais pour le passionné, il s’y retrouvera vite, réalisme oblige! Et ce dernier pourra éventuellement se mesurer à d’autres directeurs sportifs, le jeu permettant de jouer en réseau.

Une version démo est disponible ici, qui permet de se faire les dents avec l’équipe Quick Step Davitamon lors de l’étape du Tour Lannemezan – Plateau de Beille. Très bonne entrée en la matière. La Flamme Rouge, lors de son premier essai, a terminé 4e de l’étape avec un Richard Virenque qui a faibli sur la fin, ayant omis de le ravitailler!

N’hésitez pas à nous faire parvenir vos commentaires si vous êtes un joueur aguerri de ce jeu!

Quelle aventure!

Quelques nouvelles qui nous ont intéressées :

logoblocmarquevg2004.jpg 1 – La Flamme Rouge fait un écart exceptionnel à sa mission pour souligner le départ, dimanche dernier, d’une épreuve tout-à-fait exceptionnelle à nos yeux, le Vendée Globe, qui n’est autre que le tour du monde à la voile, en solitaire, sans escale et sans assistance, excusez un peu.

Les grandes épreuves par étape en cyclisme – le Tour en particulier – nous ont toujours fasciné en raison de ce qu’elles demandent aux hommes qui s’y engagent : un effort physique et psychologique dantesque, hors du commun. La longueur, la lutte permanente contre les éléments naturels, le stress de la compétition, les dangers incessants, les difficultés techniques, le courage et la détermination qu’elles nécessitent force l’admiration. En ce sens, le Vendée Globe a un point commun avec le Tour, celui de représenter une sorte de défi ultime aux hommes. Il y a peu d’épreuves dans ce monde d’une telle intensité (la troisième à nos yeux est l’ascension en solitaire et sans oxygène de l’Everest ou du K2 dont Reinhold Messner est le champion), aussi nous saluons les marins qui ont pris le départ de cette incroyable aventure et nous leur souhaitons bon vent!

2 – CyclingNews publie aujourd’hui une entrevue – intéressante parce que rare – avec Johan Bruyneel. On y apprend rien de neuf sur Armstrong et Discovery, mais plutôt sur Popovytch.

3 – Vélo101 nous informe que CSC commencera d’ici un mois son stage « spécial » de début d’année. Riis engage en effet pour organiser ce stage un ancien membre de l’Unité Commando du Danemark dont la mission sera de plonger l’ensemble de l’effectif dans les pires conditions possibles afin de souder le groupe en l’obligeant à s’entraider dans un univers infernal. Un exemple d’activité : l’année dernière, l’Italien Ivan Basso avait été lâché en plein océan avec ses coéquipiers, à deux kilomètres du rivage, alors qu’il ne savait pas nager. Un moyen efficace pour développer l’esprit collectif apparemment, même si on aimerait avoir les commentaires de Basso sur ce genre de truc… Radical, mais ca semble fonctionner aux vues des résultats de l’équipe depuis 2 ans. Si cela pouvait donner des idées à un certain Jan Ullrich…

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