Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Vous êtes formidables!

Hier à midi, 35 commentaires laissés en réaction à mon texte « Ennuyantes les Classiques? » et rédigé suite au commentaire de Marc Madiot dans L’Équipe.

Et tous ces commentaires ont contribué à un grand débat de haute qualité, ou les idées ont été débattues en tout respect des auteurs. Je trouve cela vraiment formidable et je tiens à remercier chacun d’entre vous pour faire de La Flamme Rouge ce site si unique ou ces choses sont possibles.

Beaucoup de vos idées sont très intéressantes. En voici quelques unes que j’ai retenu:

1 – je remercie d’abord Otto pour son lien vers l’entrevue super-intéressante avec Steve Chainel qui nous fait bien comprendre la réalité des coureurs pro et la logique d’entreprise dans laquelle ils évoluent au sein de leur équipe pro. Passionnant!

2 – Pour certains d’entre vous, l’impact des oreillettes sur la course ne serait pas si important. Si je ne suis pas d’accord, je pense que l’idée déjà abondamment discutée de ne permettre que des oreillettes unidirectionnelles entre le service course et les coureurs et permettant de signaler les dangers du parcours est prometteuse. Dans ce dossier, l’UCI se heurte au lobby des équipes pro, surtout celles qui ont de grands leaders.

3 – J’adore l’idée de Legaffm de faire un final en deux temps sur certaines courses comme la Flèche Wallonne: à l’avant-dernier passage au sommet de Huy, seuls les 20 premiers sont autorisés à poursuivre la course. Et la vraie arrivée est jugée au passage suivant. Je pense que cela stimulerait beaucoup les échappées, car beaucoup de coureurs ne vondront pas prendre le risque d’un sprint dans Huy pour se qualifier pour la suite…

4 – J’adore aussi l’idée de réduire le nombre de coureurs par équipe, pour n’en admettre que 4 ou 5. Après tout, neuf coureurs étaient nécessaires du temps où les oreillettes n’existaient pas, car il fallait pouvoir ramener des échappées qui comptaient parfois plus de 15 minutes d’avance. Avec les oreillettes, rares sont les échappées qui, aujourd’hui, comptent plus de 6 ou 7 minutes d’avance. Dans ce contexte, des équipes de 4, 5 ou 6 coureurs seraient suffisantes pour « ré-équilibrer » le rapport de force échappée-peloton. Des équipes réduites permettraient également d’admettre plus d’équipes au départ, donc d’ouvrir la course…

5 – Je suis d’accord avec beaucoup d’entre vous: l’argent a beaucoup modifié la façon de courir des coureurs. Très souvent, ces derniers voudront assurer un 10e place plutôt que prendre un risque pour la gagne, question de marquer des points UCI. Comme Steve Chainel l’explique, la durée des contrats, plus courts aujourd’hui, a aussi un impact sur la façon de courir des pros, même au sein d’une même équipe. Je n’ai cependant pas de solution à cette situation, étant difficile de s’élever contre le fait que les coureurs pro gagnent aujourd’hui mieux leur vie qu’autrefois.

Merci encore une fois de tous vos commentaires, ils me donnent l’énergie et le ressourcement pour continuer l’aventure La Flamme Rouge avec vous tous.

Demain dimanche, la Doyenne!

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LBL: encore une course d’attente!

  1. françois

    Réduire le nombre de courreurs mais permette le remplacement des blessés sur les grands tours

  2. Eric

    Dans un milieu vicié comme celui du vélo, comment évites-tu les blessés de circonstances ? Ceux qui prétexte une douleur pour se faire remplacer car ils sont cuits ou sur ordre du directeur sportif… C’est la porte ouverte à toutes les déviances… Un sprinter pour la première semaine et un autre s’il s’émousse…

    Encore un avantage pour les grosses écuries qui multiplient les bons coureurs et ce n’est pas dans l’esprit du sport cycliste. TOUS sur la ligne de départ, le premier qui franchi la ligne d’arrivée a gagné.

  3. plasthmatic

    Il existe une façon de ne pas s’ennuyer devant les courses moins vivantes que d’autres : éteindre le poste tv. Sans râler, en n’oubliant pas que seuls les coureurs peuvent faire la course. Les coureurs, et leurs dirigeants. Le niveau, par le recours au dopage un peu ou beaucoup, par les méthodes proches d’entraînements, de stages, de programmations, est plus homogène que jamais, à l’évidence. Alors, c’est facile de souhaiter du mouvement. Du mouvement, ça veut dire des efforts, de gros efforts. Pas facile de sortir, et de tenir, même en étant inventif et tactiquement plus habile que la moyenne. Tiens, Thomas Voeckler, il y a des chances qu’il courre plus juste que d’autres, même s’il n’est pas mon coureur préféré … Comptons celles de ses entreprises qui aboutissent à une échappée décisive, sans chercher le fait que lui gagne ou non … Pas facile de sortir.
    Sinon, pour en revenir à l’idée de ne proposer une ligne d’arrivée qu’à une fraction du peloton de départ (!?), je propose qu’une fois passé le vingtième au sommet de Huy, on balance des centaines de punaises sur la chaussée, ça stopperait le plus gros des trainards, mais ainsi, ceux qui auront eu le malheur ou l’incompétence (…) de n’être pas bien placés dans la côte auraient droit, en cas de favoritisme de la providence ou d’habileté extrême dans le micro slalom, à une sorte de repêchage, et pourraient tenter de courir au cul des vingt heureux de devant. Moi je la trouve con mon idée.

  4. Clément

    Je voudrais tout de même souligner un point : on a coutume de dire que le dopage rend les courses moins intéressantes, mais je ne pense pas que ce soit toujours le cas. Parfois si, en effet, quand toute une équipe cadenasse la course (suivez mon regard). Mais parfois non : quand les coureurs courent + à l’eau claire, ils sont plus fatigués, et ont moins de ressources pour attaquer. On a pu le constater sur certaines courses ces dernières années, où il ne passait rien tout simplement parce que personne n’avait les jambes pour faire d’offensives ! Alors oui, le public aime beaucoup les belles offensives comme Voeckler, ou De Gendt sur le Giro en 2012, ou Landis sur le Tour 2006…pas besoin d’expliciter l’idée sous-jacente, vous m’avez compris avec cette dernière référence. Je ne dis pas qu’il faut se doper pour être offensif, pas du tout, simplement que certaines grandes offensives (y compris ces dernières années) dont on s’est félicité, n’auraient peut-être pas existé sans dopage.

    Loin de moi l’idée de défendre le dopage.
    En revanche, je pense qu’il ne faut pas forcément se focaliser sur cet élément dans le débat sur le caractère « ennuyant » des courses aujourd’hui : les autres idées avancées (seuls les 20 premiers à un instant T sont autorisés à continuer, et réduire le nombre de coureurs par équipes) me semblent bien plus concrètes et efficaces !

  5. Eric

    De toute manière il n’y aura jamais d’éradication du dopage. C’est dans la nature humaine de tricher et inscrit dans la culture du cyclisme depuis + d’un siècle. L’on ne peut que lutter pour rendre la tâche difficile aux tricheurs et sensibiliser les jeunes coureurs aux dangers du dopage et à son immoralité.

    Les longues échappées en solitaire et les dominations outrecuidantes des L.A.; Contador ou Froom ne sont pas forcément un mieux pour le spectacle, même si elles sortent parfois le spectateur de sa torpeur et excite l’imagination.

    Je préfère une arrivée comme Paris Roubaix 2014 avec au préalable une belle course de mouvement (ce qui ne prouve rien quant à la probité des coureurs).

    Pour la flèche Wallone, c’est surtout le parcours qui engendre une course d’attente car il faudrait arriver avec une sacrée avance au pied du mur de Huy tant l’on peut perdre du temps dans une bosse aussi difficile.

    Puis la flèche est placée entre l’Amstel et Liège Bastogne Liège et c’est peut être mieux d’avoir une course de côte pour que les coureurs aient récupéré le Dimanche. Le spectacle est un peu court mais reste de qualité. Il suffit de ne regarder que les 10 dernières bornes

    Il n’empêche que, d’une manière générale, si les sponsors et les dirigeants étaient prêt à l’accepter, l’ont gagnerait à prendre progressivement quelques mesures dans le règlement (points UCI, effectif par équipe et nombre d’équipes, Oreillette, délais d’arrivé sur les courses par étapes) qui rendraient la course plus difficile à contrôler, sans dénaturer l’esprit et dans le respect de l’histoire de ce sport et de ses traditions.

    C’est comme la cuisine, il faut y aller par petites touches. Enlever ne serait ce qu’un coureur par équipe pourrait déjà changer un peu la donne.

    Pour rester poli, Proposer une ligne d’arrivée qu’à une fraction du peloton de départ sur des courses qui ont parfois plus d’un siècle ne serait pas la meilleure idée…

  6. Clément

    Une note positive dans tout ça c’est les Strade Bianche, course qui existe seulement depuis 2007 et qui est devenue pour moi rien de moins qu’une des plus belles classiques du calendrier : spectacle garanti ! Le podium de cette année (1) Kwiatkowski 2) Sagan 3) Valverde) parle pour lui.

  7. Bonjour à tous,et toutes mes félicitations Laurent pour la qualité de ton site, la franchise et la diversité des articles et arguments que tu avances au fil de tes billets.Pour en revenir au débat qui nous anime ici, peut être faut il revenir au terme même de l’esprit de la course cycliste.Le premier qui franchit la ligne gagne.Il existe même un autre adage, celui qui gagne a raison.Il ne s’agit pas ici de faire preuve de morgue, mais de comprendre comment d’une logique à l’origine de confrontation individuelle on est passé à une logique d’équipe, puis en passant bien des étapes une logique d’entreprise avec l’avènement d’un management à l’anglo saxonne qui a certes amené sciences, compétences physiologiques et technologiques au cyclisme mais perdu l’âme du cyclisme héroïque (et encore je ne parle pas de l’universalité du dopage de tous temps). Comment comprendre l’intérêt pour le vintage, les épreuves atypiques comme le tour des Flandres,les Strade bianche et Paris Roubaix?Parce que dans ces épreuves les péripéties de course participent à brouiller les plans des DS et les courbes de puissances…(à ce sujet je suis effaré de ces types qui se toisent à coup de segments de 100 mètres sur Strava pour savoir qui a la plus grande…). Alors faire descendre 150 gars en haut de Huy comme dans un programme piste éliminatoire, c’est défaire l’essence du cyclisme.C’est bien le manque d’imagination de certains DS qui est à retenir, ou plutôt la peur de perdre, au vu de la distribution des points World Tour, qui annihile les audaces.La flèche était une course excitante, elle devient une course de côte.Il y a surement manière de casser le peloton sur les contreforts ardennais encore au plus près de Huy.Maintenant le cyclisme est un sport d’endurance, de longue haleine, l’ennui y existe parce que la douleur et la fatigue s’y installe lentement, que la mise en scène séculaire exige distance et heures de selle.A ce sens on s’y ennuie sans doute devant la télé a trop en montrer parfois…Néanmoins évitons de faire du cyclise une épreuve trop fermée comme les franchises américaines (bien que le système World Tour y ressemble un peu) ou la Champion’s League de l’UEFA en fermant la gagne à une vingtaine de noms…

  8. Clément

    Le scénario de Liège aujourd’hui, franchement décevant avec un sprint d’un très gros groupe, abonde dans le sens de mon commentaire précédent sur le lien dopage-spectacle. Aujourd’hui personne n’avait les jambes pour partir, le niveau était très nivelé, et c’est très bon signe niveau propreté (par exemple Anthony Roux, de la FDJ entraîné par Fred Grappe, est tout près) mais niveau spectacle c’était moins sympa c’est sûr.

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