Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Virenque mon idole

Jeanson nous a fait une « virenquolade » aujourdêhui en conférence de presse, niant en bloc avoir déjà consommé de lêEPO. Visiblement en panne de voix lorsque les questions portaient sur ses relations avec le Dr. Duquette et sur les raisons derrière son taux dêhématocrite élevé lors des récents Championnats du monde, cêest un véritable robot qui sêest présenté aux journalistes, répétant à… 14 reprises la même phrase : « je nêai jamais touché à lêEPO ». Clairement, elle avait été « préparée » au maximum par son entourage, et le mot dêordre était assurément de protéger les acquis et de parler prudemment, sans sêengager sur des voies hasardeuses. Pourquoi risquer une suspension et mettre dans la balance la confiance de son sponsor alors que tous les tests se sont révélés négatifs ? Jeanson joue le jeu à fond, celui de lêUCI et du milieu. Pas pris, pas coupable.

En ne donnant aucune explication, Jeanson laisse cependant grande ouverte la porte aux spéculations, aux rumeurs, aux avis de toutes sortes. Elle entre donc désormais dans une nouvelle étape, celle dans laquelle elle devra apprendre à vivre, sans craquer, avec les quolibets des gens, avec les regards inquisiteurs voire accusateurs, avec les soupçons, avec les contrôles probablement plus fréquents et avec la distance que voudront certainement prendre certaines personnes envers elle et son entourage, entrainant le risque pour elle de se fermer davantage encore à lêextérieur. Elle déclarait au Point ce soir avoir l’habitude de vivre avec les soupçons, laissant entendre qu’ils faisaient partie intégrante du cyclisme. On a bien peur qu’elle sente une sacré différence sur les courses l’an prochain, parce que jusqu’ici, on peux plutôt affirmer que le public québécois et canadien la supportait avec enthousiasme. Bref, lêimage est ternie, sauf peut-être auprès dêun certain public ignorant tout du cyclisme et qui voudra continuer de croire, malgré les faits accablants, que non, ce nêest pas possible, pas elle, si jeune, si pure…

Cette affaire ressemble étrangement à lêaffaire Virenque. Rappelons que Richard avait nié en bloc pendant plus de deux ans sêêtre dopé alors que ses équipiers, pris comme lui dans lêaffaire Festina déclenchée par un soigneur de lêéquipe piqué à la frontière belge la veille du départ du Tour 1998 la voiture bourrée de produits interdits, étaient tous (sauf un, Pascal Hervé, qui avouera quelques mois plus tard) passés aux aveux. Cêest finalement au procès de Lille, le 24 octobre 2000, que Virenque craqua, soit après deux ans et trois mois dêenfer à être quotidiennement ridiculisé dans les médias (souvenez-vous du fameux « à lêinsu de mon plein gré » des Guignols de lêinfo) et sur le bord des routes.

Car Virenque a fini par craquer. Il écrit, dans son livre « Plus fort quêavant », « Jêen avais marre de passer pour un con » (p.22). Il justifiait la négation dans laquelle il sêétait enfermé ainsi : « Je savais que notre renvoi du Tour 98 correspondait à une profonde injustice, on nous montrait du doigt, on nous livrait en mauvais exemple pour étouffer le reste, pour exorciser le dopage. Jêétais furieux, révolté. Dès lors jêai voulu nier, sinon je savais quêon allait me couper la tête ». (pp. 22-23).

Jeanson nêa convaincu personne qui connaît bien le cyclisme aujourdêhui. Il aurait été préférable dêavouer les fautes, car faute avouée à moitié pardonnée dit-on. Et Virenque, peu importe ce qu’on en pense, est encore dans le peloton, mais lavé, en quelque sorte, de ses fautes passées et avec une popularité inchangée. On a bien peur que la voie que Jeanson a choisi soit, en définitive, la plus difficile qui soit et surtout la plus destructrice sur le plan personnel. Elle disait elle-même au Point ce soir « avoir la tête dure ». Elle devra être sacrément dure…

Laissons, exceptionnellement, le dernier mot à Richard : « Si demain un coureur se fait prendre à un contrôle sanguin avec un taux de 52%, la preuve quasi-évidente quêil a pris de lêEPO, on lui collera seulement un arrêt de travail de quinze jours. Cêest le règlement. Mais ce règlement, je ne lêaccepte pas, il cautionne lêhypocrisie générale. » (p.26)

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4 Commentaires

  1. Eric Fruttero

    Bonjour Laurent,

    Une petite demande d’un expatrié qui n’a pas accès à LaPresse :

    Aurais-tu la gentillesse de reporter avec moult détails les (éventuels) articles de Foglia la-dessus ?

    Encore plus mieux, si toi ou quelqu’un d’autre pouvait m’envoyer des scans des articles, ecrivez-moi sur hotmail et je vous dirais mon adresse at work (ma boite hotmail est presque explosée).

    Merci à tous,

    Eric Fruttero

  2. Eric Fruttero

    Bonjour Laurent,

    Une petite demande d’un expatrié qui n’a pas accès à LaPresse :

    Aurais-tu la gentillesse de reporter avec moult détails les (éventuels) articles de Foglia la-dessus ?

    Encore plus mieux, si toi ou quelqu’un d’autre pouvait m’envoyer des scans des articles, ecrivez-moi sur hotmail et je vous dirais mon adresse at work (ma boite hotmail est presque explosée).

    Merci à tous,

    Eric Fruttero

  3. Trudo

    Foglia n,amène rien d’intéressant. En fait c’est un des articles les plus ennuyants que j’ai lu de sa plume. Il ne fait que reprendre ce qu’il a déjà dit au printemps sur le docteur Duquette. Il dit croire Jeanson mais par amitié. Donc, il a un doute lui aussi.

  4. Trudo

    Foglia n,amène rien d’intéressant. En fait c’est un des articles les plus ennuyants que j’ai lu de sa plume. Il ne fait que reprendre ce qu’il a déjà dit au printemps sur le docteur Duquette. Il dit croire Jeanson mais par amitié. Donc, il a un doute lui aussi.

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