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Un livre passionnant: La route vers les étoiles, de Guillaume Prébois

« Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne, alors qu’il réside dans la façon de la gravir« .

livres-route-vers-les-etoiles_largeC’est par cette citation de Confucius que le livre La route vers les étoiles de Guillaume Prébois commence. Et c’est précisement parce que Guillaume réussit si bien, à travers ce livre, à nous faire vivre cette façon de gravir cinq montagnes que ce livre est un pur bonheur, selon moi le meilleur de cet auteur.

Pour son 9e grand défi, Guillaume Prébois, le journaliste cycliste, s’attaquait à gros: gravir à vélo les plus hautes routes des cinq continents de la planète. Facile, vous pensez? Pas si simple que ça quant on considère que le sommet de deux de ces routes dépassait les 5 000m d’altitude. Qu’il fallait tout organiser seul. Qu’il ne pouvait non plus se permettre de passer chaque fois des semaines sur place pour s’acclimater. Et qu’il fallait composer avec les recommandations des médecins qui, avant son départ, étaient formels: « toujours emporter une bouteille d’oxygène, voire un caisson« . Pas simple sur un vélo!

Huit mois plus tard, le pari était réussi et ce livre en est la trace.

Dès les premières pages, on est happé par le récit qui nous amène tout de suite ailleurs, vers la découverte d’autres routes, loin des montagnes à succès et archi-connues que sont l’Alpe d’Huez, le Galibier, le Tourmalet ou encore La Redoute. Je n’imagine pas autrement les récits des grands aventuriers des autres siècles, lorsque des continents entiers étaient encore à découvrir. Terriblement dépaysant, magnifiquement écrit, mêlant à la fois description de lieux, de rencontres et d’effort cycliste, ce livre se dévore en quelques heures seulement, sans possibilité de s’arrêter! Extraits:

(à propos du final de Black Mountain, au Lesotho): « (…) Je suis une trentaine de mètres devant, arc-bouté sur le guidon, la progression se fait coup de pédale après coup de pédale. La piste semble avoir été bombardée par des météorites, la montagne entière s’effrite et s’effondre sur elle-même. (…). La pente est digne de l’escalier d’un gratte-ciel new-yorkais. La piste rétrécit encore, virages en épingle, elle s’enroule sur les bourrelets verts de la montagne tendue vers le ciel; si mes poumons ne luttaient pas contre l’appauvrissement en oxygène, je siffloterais volontiers Stairway to Heaven des Led Zeppelin. »

(à propos de son arrivée à Hawai): « (…) Brad affiche son sourire commercial au comptoir d’une marque de location de voitures. Mèche de cheveux roux fixée au gel, cou de taureau sur des épaules de footballeur américain, un abondant quintal réparti sur une ossature de deux mètres, il en impose. Brad: ‘Souscrivez notre pack assurances et vous serez protégé contre tout. Même si vous défoncez un poteau électrique, on vous couvre avec 2 millions de dollars!’ J’ai souscrit. »

Outre le récit de sa conquête de ces cinq hautes routes (Khardung-La dans l’Himalaya (5 602m), Pico Veleta en Espagne (3 400m), Chacaltaya en Bolivie (5 300m), Mauna Kea à Hawai (4 205m) et Black Mountain au Lesotho (3 250m)), l’intérêt de ce livre réside également dans trois autres sections: dans la première, Guillaume nous présente comment il a relevé son premier défi, qui était d’identifier la plus haute route sur les cinq continents. Fort intéressant, et forcément des choix, qu’il justifie, ont dû être faits.

Dans la deuxième, Guillaume décrit, sous la forme d’une foire aux questions, les détails plus techniques de son organisation: vélos utilisés, fiabilité du matériel, assistance, préparation physique, etc.

Enfin, la troisième section est vraiment d’un grand intérêt pour nous cyclistes aimant gravir des cols puisqu’il y est question de « Sport et altitude: ce qu’il faut savoir ». Réalisée en collaboration avec le médecin Émilien Fronzarolli, on y présente les aspects plus médicaux de l’adaptation à la haute altitude, et de l’effort physique en ces lieux moins hospitaliers pour le corps humain. À partir de quelle altitude, par exemple, l’effort cycliste est vraiment perturbé? Réponse dans le livre!

Bref, de la Bolivie à l’Himalaya, d’Hawaii au Lesotho, ce livre est un agréable dépaysement et m’a permis une saine évasion du quotidien, l’espace de quelques heures. Un livre parfait pour les vacances, pour qui aime le vélo!

Ce livre m’a également fait rêver de contrées où je n’irai probablement jamais, sauf peut-être Hawai, car Guillaume a su me communiquer, à travers son ouvrage, la furieuse envie de m’attaquer un jour – que j’espère proche – au Mauna Kea, selon lui et selon de nombreux autres l’ascension la plus difficile du monde (50 km d’ascension, 4 000m de dénivelé, le dernier kilomètre à 17% sans relâche).

Déclaration d’intérêt

J’ai écrit ce court article sur le plus récent ouvrage de Guillaume de ma seule initiative. Guillaume m’a fait parvenir gratuitement un exemplaire dédicacé de son livre, à titre d’ami puisque nous échangeons à l’occasion depuis un bon moment déjà et que nous nous sommes rencontrés en personne sur la Haute Route 2012. Guillaume ne m’a jamais demandé quoi que ce soit, ni pour ce livre, ni pour les autres, ni à propos de La Flamme Rouge qui demeure, j’y tiens, totalement indépendante de tout (sauf de mon seul jugement, et je suis donc seul responsable des erreurs sur ce site!). Je tiens ici à le remercier pour l’envoi de son livre.

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  1. p'tit lucien

    ha ha, et à Jausiers (petite ville près de Barcelonnette, en Alpes-de-Haute-Provence) ils sont tellement fiers de leur « route la plus haute d’Europe » à la cime de la Bonnette ! ils auraient dû préciser « en-dehors de la péninsule ibérique »!

    Quant à moi, je suivrais bien les traces de Guillaume sur l’un ou l’autre col andin en Bolivie ou au Pérou!

    Autre chose Laurent: c’est vraiment sympa de ta part, j’apprécie, de mettre La Redoute comme référence au même titre que l’Alpe d’Huez, le Galibier ou le Tourmalet ! 🙂

  2. Les épopées de ce Monsieur du vélo avec un grand « M », me font rêver et font rêver beaucoup d’amoureux (les vrais) du vélo. A voir également et à regarder sans modération, ses différentes vidéos sur son site (http://www.guillaumeprebois.com) qui résument tous ses exploits.

  3. Regis78

    ÉVIDENT !!!! bravo guillaume !!
    Voilà un « sportif » SAIN qui fait plaisir à lire, à entendre. il ne deviendra pas riche mais ce qu’il procure est une richesse !!!
    Merci tout simplement, d’être toi-même depuis toutes ces années.

  4. laumi63

    bonjour

    Mais qu’est devenu Guillaume Prébois ?
    il m’a tant fait rêver pendant une décennie !
    Il a aujourd’hui « disparu » même son site a fermé…il a bouclé la boucle définitivement !?

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