Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Quelques précisions…

Revenons sur quelques nouvelles afin d’apporter des précisions :

1 – le nouveau champion du monde Oscar Freire possède un palmarès stupéfiant (sans jeu de mots) sur les Championnats du monde : vainqueur en 1999, il terminait 3e en 2000, gagnait de nouveau en 2001, abandonnait sur une chute dans les derniers kms en 2002 et terminait 9e l’an dernier à Hamilton, avant de s’octroyer un nouveau titre ce week-end. Impressionnant et surtout inédit depuis peut-être Greg LeMond qui, en matière de Championnats du monde, possède pourtant un belle réussite.

Freire n’a toutefois gagné qu’une grande Classique jusqu’ici, la Primavera au printemps dernier. Pourquoi ?

C’est en fait un coureur de circuit, doté d’une grande intelligence en course. Il commet peu d’erreurs et sait se placer à l’approche des difficultés répétitives. Cette science du placement lui permet de courir « à l’économie » durant la majeure partie de la course, préservant ses jambes (et donc sa pointe de vitesse, qui est excellente) en vue du sprint à l’arrivée. À condition que les bosses à passer ne soient pas trop pentues, ce qui est généralement le cas dans les Mondiaux mais qui le condamne généralement sur des courses comme le Ronde ou la Doyenne, Freire devrait donc continuer de régner pratiquement sans partage dans ce registre bien particulier.

Il a de surcroit eu l’intelligence de joindre une équipe spécialisée dans les courses d’un jour, Rabobank, qui convient bien à ses aptitudes. Fort de cette expérience, nul doute que cela lui permet aussi de mieux orchestrer la tactique de course de l’équipe d’Espagne dans les grandes occasions d’un jour comme hier, équipe d’Espagne remarquablement bien dévouée à sa cause par ailleurs et qui ne connaît pas les problèmes d’orgueil mal placé si fréquent au sein de l’équipe d’Italie.

Son point faible ? Son dos, qui le fait régulièrement très souffrir.

2 – très intéressante entrevue avec A. Vayer concernant la récente retraite de Richard Virenque puisque cet entraineur l’a suivi de près au début de sa carrière et connaît donc avec précision la « cylindrée » d’origine de ce coureur. Vayer est très dur, mais force est d’admettre qu’il a raison sur à peu près tout, notamment sur le laxisme du peloton lors des raids de Virenque. Les ténors du peloton étaient en effet assez intelligents pour réaliser les bénéfices de laisser gagner un Virenque pour le bienfait de la course, notamment dans la presse, surtout lorsqu’il était loin au général. Et Richard était assez intelligent pour l’avoir compris, n’hésitant jamais à prendre quelques étapes « en dilletante », question d’être repoussé loin au général et bénéficier, le jour idoine, du ticket de sortie…

Virenque aura aussi, comme le dit Vayer, commis de nombreuses erreurs tactiques durant sa carrière, dont certaines lui auront coôté cher (l’étape de Besançon en 1997 en est un exemple éloquent). Quant au dopage, pas la peine d’en rajouter, si ce n’est qu’on se pose la même question que Vayer : comment pouvait-il faire pour bruler 8000 calories en 6 heures, à 35 ans ?

3 – sans surprise, la France se livre au procès de son cyclisme suite à la piètre performance de l’équipe nationale dimanche lors des Mondiaux. C’est culturel en France après chaque grande défaite, que ce soit au foot, au rugby ou dans le cyclisme : on remet tout en question et on cloue au pilori quelqu’un, question de faire un exemple.

Coureurs, entraineurs, anciens champions (Thévenet, Jalabert, Hinault, Madiot, Mottet, Géminiani) se sont tour à tour prononcés sur les raisons de cette déconfiture. Mauvaise planification ou mauvaises méthodes dans l’entrainement des pros, manque de motivation des coureurs à ce temps-ci de l’année, courses nationales déficientes et pas assez longues, structures du cyclisme à revoir, mauvais encadrement des plus jeunes, voire trop de coureurs étrangers dans les équipes françaises (!!!), tout est invoqué car il faut bien trouver quelque chose à dire en dehors de la simple pression exercée sur les cyclistes français par la FFC en terme de dopage, via la suivi longitudinal.

Pour nous, c’est simple : une rupture très nette s’est produite au moment de l’instauration du suivi longitudinal en France (après l’affaire Festina), les coureurs français ne parvenant plus à être dans le coup dans le final des grandes Classiques et des grands tours. Seuls Jalabert et Virenque, tous deux licenciés en Suisse et courant pour des équipes étrangères, ont encore connu le succès sur la scène internationale entre 1999 et 2004, c’est tout. À notre avis, c’est la première fois qu’une telle rupture se produit dans le cyclisme français qui, historiquement, a toujours eu quelques bons coureurs pouvant gagner sur la scène internationale.

Parce qu’on se dope moins en France en raison d’un contrôle beaucoup plus sévère, les coureurs français ne peuvent tout simplement plus rivaliser avec les coureurs italiens et, plus encore, espagnols. Cyclisme à deux vitesses ? C’est évident. Parlez-en à Jean-Cyril Robin, Christophe Bassons voire Erwan Manthéour…

Au lieu de faire un procès aux coureurs et à l’encadrement en France, pourquoi ne pas se féliciter d’avoir, depuis 1999, aucun scandale de dopage ne touchant des coureurs français ?

Quoi qu’il en soit, il faut certainement y voir un signe évident que la la loi du silence prévaut non seulement chez les coureurs encore en activité mais aussi au sein des champions d’hier qui protègent ainsi leur sport, son image et, à titre personnel, leur palmarès.

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6 Commentaires

  1. tuco

    et l’affaire cofidis? elle touche pourtant une équipe française?

  2. tuco

    et l’affaire cofidis? elle touche pourtant une équipe française?

  3. tuco

    et l’affaire cofidis? elle touche pourtant une équipe française?

  4. polo

    monsieur l’Éditeur, vous dites n’importe quoi quand vous parlez, de façon répétitive, du suivi longitudinal des français si “sévère”. Certes cela a été vrai pendant 2 ans (98 et 99) mais Savez-vous que TOUS les coureurs pro de GS2 et GS1 sous soumis au MEME suivi par l’UCI depuis 2000? Alors tout ceci n’est qu’une excuse. (Encore une fois, je vous conseille de vous renseigner, sinon de voir le site uci.ch)

  5. polo

    monsieur l’Éditeur, vous dites n’importe quoi quand vous parlez, de façon répétitive, du suivi longitudinal des français si “sévère”. Certes cela a été vrai pendant 2 ans (98 et 99) mais Savez-vous que TOUS les coureurs pro de GS2 et GS1 sous soumis au MEME suivi par l’UCI depuis 2000? Alors tout ceci n’est qu’une excuse. (Encore une fois, je vous conseille de vous renseigner, sinon de voir le site uci.ch)

  6. polo

    monsieur l’Éditeur, vous dites n’importe quoi quand vous parlez, de façon répétitive, du suivi longitudinal des français si “sévère”. Certes cela a été vrai pendant 2 ans (98 et 99) mais Savez-vous que TOUS les coureurs pro de GS2 et GS1 sous soumis au MEME suivi par l’UCI depuis 2000? Alors tout ceci n’est qu’une excuse. (Encore une fois, je vous conseille de vous renseigner, sinon de voir le site uci.ch)

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