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Petit guide du Maratona…

Capture d’écran 2015-07-07 à 07.20.19… à l’attention de ceux qui voudraient, un jour, participer à cette cyclosportive mythique.

Emplacement: secteur Corvara – La Villa dans les Dolomites italiennes, par delà Bolzano. L’endroit est assez difficile d’accès: pas de grande ville située tout près, pas de grands autoroutes non plus, il faut bien compter 1h15 de voiture depuis Bolzano, dans des petites routes de montagne (Passo Gardena).

Décor: remarquable à tous les points de vue, assurément parmi les plus beaux décors de montagne que j’ai pu voir. Vaut vraiment le détour.

L’histoire: première édition du Maratona en 1987, ce qui en fait une des plus anciennes cyclosportives qui existe. La première Marmotte a eu lieu en 1983.

Organisation: top! Manifestement, le Maratona Dles Dolomites bénéficie de l’appui de la population locale et des administrations. Dans la vallée, on vibre « Maratona » de concert avec les cyclistes qui y participent. Malgré le nombre imposant de cyclistes (près de 10,000!), l’efficacité de l’organisation peut être évaluée au temps que ça prend pour retirer le kit du participant: quelques minutes tout au plus. Très bien rodé. Et partout, les villages sont décorés aux couleurs du Maratona.

Village-départ: décevant. Quelques exposants (Campagnolo, Pinarello, Castelli, Selle Italia, DT Swiss, Enervit, etc), mais bien en deça de ce qu’on peut trouver sur celui de la Marmotte par exemple. Impossible de se procurer, par exemple, des vêtements d’équipe pro si vous en cherchez (alors que c’est l’embarras du choix à l’Alpe d’Huez).

Hébergement: top là encore. Des hôtels et restaurants en grand nombre, vibrant au rythme de l’événement. Presque partout par exemple, des menus « spécial Maratona » étaient offerts dans les restaurants. Les hôteliers sont manifestement contents d’accueillir tous ces cyclistes et ça se passe dans la bonne humeur. Certains journaux locaux avançaient le chiffre de… 100 millions d’euros de retombées économiques liées au Maratona pour la région… on comprend pourquoi ici, tout le monde vibre Maratona…

Le parcours: plus accessible que La Marmotte, l’autre grande cyclo mythique. Avec 138 km, c’est jouable, malgré les 4,200m de dénivelé annoncé. La grande différence selon moi est que les cols à passer (Campalongo 2 fois, Pordoi, Sella, Gardena, Giau et Falzarego) ne présentent pas de gros pourcentages, et sont plutôt réguliers dans la zone des 5-8%. Seul le Giau, entre les kms 87 et 97, présente une difficulté significative, avec plusieurs kilomètres à 9-10%.

Les participants: en général, moins affutés que dans les autres grandes cyclo de montagne. Certainement moins affutés qu’à la Campionissimo par exemple. Le parcours plus accessible attire manifestement une clientèle qui vient se faire plaisir, même si elle est moins en forme. J’y ai vu plusieurs cyclistes bedonnant, loin d’être affuté pour passer une grande journée en montagne, malgré un matériel au top!

Mon expérience en course: un peu la galère, pour être honnête. Le Maratona constitue 4 sas de départ différents: le premier pour les avions de chasse (moins de 5h15), le deuxième pour les très bons coureurs (moins de 6h), le troisième pour les expérimentés de l’épreuve (moins de 8h) et le quatrième pour tous les autres, y compris ceux qui y participent pour la première fois.

Vous voyez le topo.

Dossard 10323, je suis donc parti en queue du peloton, très très loin derrière.

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L’attente d’abord: le speaker annonce le départ à 6h30 précise (c’est d’ailleurs très tôt, trop tôt?), mais nous nous sommes élancés qu’à 7h05. Longue (et froide!) attente donc sur la ligne.

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Preuve de l’importance de l’épreuve, pas moins de trois hélicos survolent le peloton dans l’aire de départ, et les images sont retransmises en direct sur la télé italienne.

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Ensuite, les bouchons, particulièrement dans le premier col du jour, pas difficile du tout, le Campalongo: j’ai dû poser pied à terre à quatre reprises, bloqué par la masse de coureurs devant moi. Certains montent déjà à 5-6 km/h, alors que sur un tel col, un 15-18km/h est facile. Vous voyez le bordel!

J’ai mis 60 bornes, soit la première boucle du « Sella Ronda » et ses 4 cols, afin de cesser de devoir ralentir en raison de cyclistes moins rapides devant moi.

Une fois libre, l’épreuve se joue beaucoup dans le Passo Giau, entre les kms 87 et 97. C’est là que de nombreux concurrents coincent avec la pente de 9-10% qui se dresse devant vous.

Le dernier col, le Falzarego/Valporela, n’est pas difficile du tout (4-5%).

L’arrivée: avec un tel nombre de participants, l’arrivée peut être un joyeux bordel. Là, chapeau aux organisateurs pour une organisation efficace. Une fois la ligne franchie, plusieurs sas vous attendent: le premier pour récupérer la puce de chronométrage (on ne l’oublie ainsi pas), le deuxième pour vous donner tout de suite à boire (eau ou boisson de récup), le troisième pour vous remettre la médaille du « finisher », le quatrième pour vous diriger doucement vers l’aire de restauration.

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Le repas d’après-course: au point: grand choix de boissons (incluant bière!), bon repas (pâtes, strudel aux pommes, etc.), le tout servi avec une efficacité assez remarquable dans un grand stade à l’abri du soleil et de la pluie. Rien à redire!

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Chronométrage: au poil là encore, avec des résultats disponibles en temps réel sur le site d’arrivée.

En conclusion, je pense que le Maratona Dles Dolomites vaut le détour, et est une expérience inévitable pour tout cycliste ayant la passion des cyclosportives et de la pratique du cyclisme en haute montagne, dans les cols. Il faut pouvoir dire « j’ai déjà fait le Maratona » et participé à cette grande fête du vélo.

Je suis donc heureux d’y avoir participé pour une première fois cette année, mais je ne crois toutefois pas y revenir plus tard. Le gigantisme de l’épreuve m’a quelque peu frustré par moment, notamment lorsque j’étais bloqué derrière une marée de participants plus lents devant moi.

J’ai eu davantage de plaisir, cette année, sur La Campionissimo, une cyclosportive proposant un parcours plus difficile et plus long, mais aussi moins de participants.

Vous envisagez de participer à des cyclosportives en montagne au cours des prochaines années? Mon conseil est donc de privilégier celles qui sont peut-être un peu moins connues, mais probablement plus satisfaisantes comme La Campionissimo, La Grand Bo, la Luc-Alphand, ou encore la Vaujany ou les Trois Ballons.

Mon conseil est également d’arriver une semaine avant, question de bien récupérer du vol et du décalage horaire. Si vous choisissez d’arriver plus tôt encore, soyez vigilant de bien gérer vos sorties dans les jours précédents: le vélo en montagne, ça draine et je termine personnellement mon séjour de deux semaines sur les rotules, très fatigué des quelques 19,000m de dénivelé parcourus au cours des derniers jours.

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  1. Yvon

    Je ne vois l utilité de prendre du matériel électrique pour faire les pavés. Madiot a pourtant gagné Paris Roubaix. Il perdra Pinot.

  2. Yvon

    Pourquoi utiliser du matériel électrique sur les pavés.. Madiot connaît bien l endroit

  3. Beau CR, ça me fait penser à ce qu’on a vécu aux Mondiaux de Trento… le monde en moins (ça filtrait un peu au niveau des qualifs, et les sas partaient par âge décroissant).
    Plus cher qu’en France (quoique comparé à la Marmotte, hum hum), mais parfait niveau organisation et sécurité. Par contre à faire devant (comme tu dis), sinon frustration (un peu comme une Ardéchoise où tu pars loin derrière).
    D’ailleurs comment ça se passe pour les sas ? Peut-on espérer être placé devant en présentant des résultats d’autres épreuves similaires ?

  4. p'tit lucien

    Super expérience ! merci pour ces chouettes reportages !

    Avant de quitter cette région, et si tu as le temps, offre-toi aussi les Tre Cime di Lavaredo, de l’autre côté de Cortina. Les cinq derniers kilomètres sont hallucinants !

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