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Pas facile d’être pro en Europe!

Il est extrêmement positif et excitant de voir le cyclisme canadien et québécois se développer depuis quelques années. En 2013, pas moins de 8 coureurs canadiens font partie des grandes formations cyclistes professionnelles, soit Ryder Hesjedal (Garmin), Svein Tuft et Christian Meier (GreenEdge), Dominique Rollin (FDJ), David Veilleux (Europcar), Hugo Houle (AG2R – La Mondiale), Guillaume Boivin (Cannondale) et François Parisien (Argos-Shimano). On peut rajouter à cette liste les David Boily (Amore&Vita) et Will Routley (Accent.jobs – Wanty), deux équipes également européennes.

Il est également très intéressant de voir que plusieurs d’entre eux font face à une période d’adaptation plus ou moins difficile, témoignant du niveau des courses en Europe. Ces derniers jours, David Veilleux a fait part de la difficulté du Tour de Romandie, la première course par étape de cette longueur pour lui. S’il a pu terminer l’épreuve, il était loin de jouer les premiers rôles. Pourtant, sur les courses au Québec, nul doute que David fait désormais partie des quelques coureurs vraiment au dessus du lot. Voilà qui pourra en faire réfléchir plus d’un sur le niveau des coureurs pro en Europe, un niveau qui me fascine tant il est beaucoup, beaucoup plus élevé qu’ici en Amérique du Nord. Être fort après 200 bornes n’est pas la même chose qu’être fort après 130 bornes!

Hugo Houle a lui aussi émis quelques commentaires récents nous faisant mieux comprendre la difficulté des courses européennes. Il a notamment souligné que contrairement à ici ou seule une poignée de coureurs se battront pour la gagne, en Europe 150 des 200 coureurs au départ d’une course peuvent prétendre la remporter, une sacré différence. La compétition est donc plus forte, plus féroce.

Il n’y a aucun doute que le programme de courses « élite » (ou sénior 1-2) au Québec et au Canada permet de développer convenablement des coureurs jusqu’à un certain niveau. Il n’y a aucun doute également qu’il doit également être accessible aux coureurs qui commencent leur développement à ce niveau. Mais à la lumière des commentaires de nos coureurs pro désormais en Europe, on peut cependant se demander s’il y aurait moyen de mieux préparer nos jeunes coureurs à faire le saut en Europe. Augmenter la distance de plusieurs courses élite serait-il un moyen efficace? La course « élite » du récent GP de Calabogie comportait 112 bornes. Y aurait-il un intérêt à porter cette distance au-delà des 150 kms afin de mieux préparer nos coureurs aux compétitions internationales?

Existe-t-il d’autres façons de mieux préparer nos coureurs à l’Europe et ainsi à faciliter leur adaptation au rythme et à la difficulté des courses là-bas? Une façon évidente est d’augmenter leurs occasions de courir en Europe, notamment en augmentant les moyens financiers, mais ne pourrait-on pas aussi réfléchir à réduire l’écart entre le niveau des courses européennes et d’ici? Comment faire?

Ces questions méritent d’être posées!

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14 Commentaires

  1. toutouille

    Même en france, au niveau régional, certaines régions sont beaucoup plus difficiles par leur niveaux que d’autres.
    Le niveau pro est très difficile, et on dirait pas à la télé, mais les sky roulent çà bloc et épuisent le peloton, pour finir à 5 dans la dernière montée et tout le monde largué derrière.

    Un peu de lecture pour cet été:
    http://www.alternativeditions.com/

  2. Zboy

    Faciliter le transfert des jeunes talents junior en Europe.

    Mais augmenter les distances risque d’écoeurer la masse de coureurs. Celle qui ne fait ça que pour le plaisir sans objectif de percer.

  3. bikelarue

    Avec un bon programme de dopage et toutes les personnes ressources dans ce domaine?

  4. Pierre Dumais

    Ce n’est pas en participant à des critériums de 50 kms(les mardis cyclistes de Lachine)qu’un coureur québécois peut rivaliser avec des coureurs européens.

    La distance et la vélocité sont les qualités primordiales pour se frotter aux meilleurs.

  5. C’est surtout une question d’encadrement, que l’on soit au Canada, ou comme autour de moi , en Europe del’Est.
    De bons dirigeants, s’ils ont un jeune plein de talent, vont se debrouiller pour le placer dans un bon club en europe de l’Ouest. Mais ce n’est pas facile du tout, cela demande souvent un sacrifice financier de la part de l’entourage, et surtout du serieux de la part du club qui recoit le jeune talent.Et la, il y a parfois des questions a se poser…les clubs occidentaux jusqu’a maintenant ont toujours eu l’embarras du choix, et recruter un ou une etrangere peut aussi bousculer un peu les habitudes des coureurs « maison ». Les jeunes talents sont fragiles, et ils doivent etre bien conseilles, « drives » et ils sortent de leur pays ou ils etaient les petits rois pour redevenir des no-names et devoir tout reapprendre.
    Le transplant ne marche pas toujours.

  6. bonaventure

    Mis à part aller courir jeune en Europe je ne vois pas.. et ce n’est pas évident côté sacrifice à faire et incertitude de l’avenir : Parisien, Hesjedal sont des exemples, mais pour combien d’échecs (et encore ces 2 coureurs ont un parcours spécifique) ?

    En Europe il y a une masse de coureurs qui font de la compétition dès le plus jeune âge, des régions densément fournies comme la Bretagne : en minimes-cadets des pelotons dans lesquels je courrais (50-70 coureurs et dans une zone de 50 kilomètres) il y a aujourd’hui 3 professionnels, 2 en Conti-pro et 1 en world Tour.
    Donc cette densité élève le niveau, le calendrier des courses est également fourni.

    Je crois malheureusement que ce n’est pas seulement la structure mais une question de culture qui amène tant de jeunes à se tourner vers le cyclisme : regardez des petits pays comme la Belgique ou les Pays-Bas où c’est encore meilleur qu’en France.

    Donc difficile de changer cette culture qui se pérennise sur des décennies .. aujourd’hui le Canada s’en tire très bien au niveau des professionnels par rapport à ce manque je trouve.

  7. Bertrand

    Salut Laurent,

    Redoublement d’effort pour l’arrivée du Giro le 19 mai au sommet du Galibier
    http://alpes.france3.fr/2013/04/26/le-col-du-galibier-se-prepare-pour-le-tour-d-italie-le-19-mai-241853.html

    A bientôt

  8. schwartz patrick

    Je pense simplement qu’il faut être patient et persévérant, travailler pour avoir la caisse, se construire un physique de coursier de haut niveau et un
    gros moral sans lequel tu n’obtiens rien, surtout quand
    tu es canadien et que tu viens de loin ! tu as vingt
    ans, pas l’expérience de tes ainés,leur maturité, leur puissance, leur sens de la course, tu participes aux
    classiques flamandes et ardenaises, des courses de guerriers, sûr que tout le monde veut gagner le Ronde
    ou Roubaix, d’en rêver c’est bien mais sur le terrain,
    évidemment çà change, ( San Rémo 2013!…)
    Tu prends Gilbert ou Voeckler, ce n’est pas venu à la
    première course ! d’autres sont plus précoces …
    L’important, c’est d’y croire et de persévérer !

  9. Nelson

    Je pense qu’il y a plus d’un facteur qui fait que nous sommes désavantagés comparativement au Européen ;
    – Au Canada le temps ne nous aide pas, l’hiver il faut s’exiler pour rouler le moindrement
    – Le style de course nuit, un critérium et une course sur route c’est deux mondes
    – La masse critique de coureur, le vélo n’attire pas beaucoup de jeune au Canada si on le compare au hockey ou au soccer. Plus tu attires de jeunes plus tu as de probabilité de trouver les perles rares et plus tu as de perles rares dans un peloton, plus l’effort à fournir pour gagner sera grand. Malheureusement il n’y a pas de culture du vélo qui fait que les jeunes sont attirés par le vélo.

    Il faut quand même noter une amélioration de la participation canadienne dans le peloton européen.

  10. Francois

    On peut citer pas mal de pistes d’explication:(i) l’éloignement des circuits hautement compétitifs;(ii)une masse critique de coureurs beaucoup plus petite (manque de profondeur);(iii)des occasions réduites de courir;(iv) une culture sportive qui fait peu de cas du vélo compétitif (celà change peu à peu);(v) le manque de ressources financières;(vi) et oui même le climat mais pour moi là où le bât blesse, c’est l’encadrement des jeunes. Un coach de hockey ou un parent-bénévole qui s’improvise coach de vélo c’est très courant au Canada et clairement ces personnes quoique bien intentionnées,n’ont pas la formation, l’expérience et les connaissances nécessaires pour former adéquatement les jeunes.À mon humble avis, une emphase particulière doit être mise sur le développement de coachs compétents et sérieux.

  11. l'orignal

    Le gros défi: aller courir en Europe très jeune et tenter d’éviter de se brûler à cause du défi qui est de taille quand on arrive d’Amérique. La solution: prendre son temps. Le problème: ça prend de très bons programmes, de bons contacts et bien sûr de bons budgets.

    Généralement, seuls les coureurs canadiens qu’on pourrait qualifier de phénomènes physiologiques ont réussi à performer au niveau pro. La disparition de l’équipe Spidertech est une très lourde perte pour le cyclisme canadien, car elle représentait justement une avenue pour développer sur un horizon de 2-3 ans les meilleurs espoirs sans leur mettre la pression des résultats immédiats.

  12. Zboy

    Je compare ça au golf. On ne peut le pratiquer à l’année au Québec.. Combien de pros au monde proviennent d’ici ? Moins qu’en cyclisme je pense ! Pourtant, on en joue du golf ici.

  13. JM

    Augmenter la distance ne fait pas beaucoup de sens pour le peu de coureurs faisant partie des pelotons québécois.

    J’ai proposé à deux reprises à l’AGA de la FQSC une réforme des catégories comme en France ou ils fonctionnent avec des catégories. Nos pelotons sont très peux nombreux. En regroupant les masters, juniors et seniors, on aurait droit à des pelotons plus imposants, homogènes. Par le fait même, les organisateurs de courses pourraient offrir de meilleur service aux coureurs et également augmenter les bourses, car le regroupement de catégories réduirait les coûts. On pourrait également assister à une augmentation de l’offre avec plus de courses au calendrier de meilleure qualité.

    Bien sûr, tout cela n’empêche pas d’avoir des championnats de fin d’année par catégorie d’âge.

    JM

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