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Mondiaux: Sagan, par un trou de souris

Nul doute possible aujourd’hui: Peter Sagan a une sacré paire de couilles en course!

Les images des 300 derniers mètres d’hier lors des Mondiaux de cyclisme sont éloquentes: encore 8e à ce moment, Sagan a parfaitement synchronisé son sprint pour venir gagner la course et ainsi conserver son titre acquis l’an dernier à Richmond.

Surtout, Sagan a choisi de passer dans un tout petit espace, sur la droite de la route, coincé entre les balustrades et Giaocomo Nizzolo. Si ce dernier avait roulé 15 cm plus à droite, ou s’il avait « fermé la porte », c’est probablement à l’hosto qu’on aurait retrouvé Sagan après la course, et non sur le podium. Il fallait une grosse paire de couilles pour oser passer là selon moi!

Sagan disposait d’une sacré réserve de puissance également puisque ce n’est pas lui qui a choisi le chemin le plus court des 300m jusqu’à la ligne.

Quoi qu’il en soit, le sprint a été royal hier avec Mark Cavendish 2e et Tom Boonen 3e. Trois champions du monde sur le podium, du jamais vu!!!

Cavendish s’en voulait après l’arrivée et je le comprends: il aurait tellement dû faire confiance à son compatriote Adam Blythe qui a lancé le sprint pour lui, plutôt que de choisir de rester dans la roue de Sagan. S’il avait pris cette décision, je suis convaincu que ce serait lui le champion du monde aujourd’hui.

Tom Boonen a quant à lui clairement manqué de jambes à 25m de la ligne, coupant même son effort une fraction de secondes avant de le relancer. Je pense qu’il est parti un peu tôt.

Michael Matthews termine 4, Nizzolo 5e, et deux Norvégiens sont aux 6e et 7e places, soit Boasson Hagen et Kristoff. Ce dernier n’était pas content après la course du « lead-out » offert par Boasson Hagen, estimant que celui-ci avait plutôt joué sa carte personnelle. Les images tendent en effet à donner raison à Kristoff, mais montrent aussi que ce dernier était nettement trop court face aux autres sprinters.

Peter Sagan est en tout cas un bien beau champion du monde, puisqu’un excellent ambassadeur du cyclisme sur route. Il aura surtout été présent de février à octobre, remportant début avril le Tour des Flandres, devenant maillot vert sur le Tour de France en juillet, participant aux JO de Rio sur l’épreuve de VTT en août, puis gagnant le GP de Québec début septembre pour enfin décrocher deux grandes victoires tout récemment, soit le Championnat d’Europe et maintenant les Mondiaux. Quelle saison! C’est à mon sens le meilleur coureur en 2016, aucun doute là dessus.

Excellent Ryan Roth

Le coureur canadien de chez Silber Ryan Roth a terminé ces Mondiaux à la 15e place, une belle performance compte tenu du niveau et de la chaleur de Doha. Champion canadien du chrono cette année, voilà qu’il confirme qu’il évoluait à un très haut niveau cette saison après ses victoires au Valley of the Sun Stage Race, à la Winston-Salem Cycling Classic, au Tour du Saguenay et au Tour de Delta.

Les autres Canadiens engagés n’ont pas terminé la course, notamment parce que plusieurs d’entre eux ont été obligés d’arrêter leur course sur avis des organisateurs, les estimant trop loin de la tête de course. Curieux règlement au niveau professionnel!

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13 Commentaires

  1. jmax

    le coup de bordure a été fumeux mais on a des équipes nationales avec toute l’élite.

    Les data de Niki Terpstra témoignent de la vitesse : bordures à +70 km/h, 56km de poursuite à 60km/h !

  2. LaVoitureCaPue

    Merci les bordures. Il y en a qui aiment les sprints. Pas moi, massif tout du moins. C’est une course sur route, le sprint c’est pour les pistards. Faire 250 km en aspi dans les roues pour 5 min d’effort et 30 s de sprint, je n’y vois pas d’intérêt (allez regarder les pistards y’a moins de temps mort !!). Au moins avec ces bordures, tu as une vraie course et tu élimines les pistards reconvertis dans la route.
    Déçu de Demarre. Il devait justement être dans ses sprinters qui peuvent pédaler avant. Les allemands, normal qu’ils sautent, il n’ont pas les jambes pour cette course de mouvement.
    Sagan, le meilleur de la saison 2016. C’est le meilleur, le plus beau, le plus la classe.

  3. alain 39

    Les CM de la honte. Pas de spectateurs, un circuit dénué de difficultés et une course morne.
    Un jour on apprendra les pots-de-vins qui ont amené à cette aberration sportivo/financière.
    Par chance le podium est magnifique et sauve la face. Sagan a passé un cap la saison passée et il est au sommet du cyclisme mondial. Il a le meilleur jump du peloton et son sprint d’hier est la parfaite illustration de sa saison. Il reste bien calé dans les roues et saute tout le monde sur les 200 derniers mètres. Certes il a pris le risque d’être enfermé (heureusement que ce n’était pas Bouhanni devant lui) mais sans équipier il n’avait pas d’autre choix. Mais quelle accélération et quelle assurance il dégage.
    Très différent du sprint de Paris-Tours car Boonen était bien emmené et donc pas de flottement dans le dernier km. Celui qui a perdu est Cavendish qui a été gêné et à même dû cesser de pédaler. Pas certain toutefois qu’il aurait gagné car son accélération semble moins foudroyante que celle de Sagan mais ça se serait joué de peu. Il aurait dû utiliser Blythe pour le lancer sans se soucier de Sagan. Elle réside là la supériorité de Sagan, les mecs basent leur sprint sur lui et comme il a le meilleur jump et de la chance ils se font battre. Il s’est imposé psychologiquement avant de s’imposer physiquement.
    Côté français on paye une mauvaise stratégie. Il faut un seul leader et pas 2. C’est con car ils avaient les moyens de jouer le podium mais faute de décision ils ont fait pschiit.
    Il faut savoir imposer une stratégie de course et ne pas compter sur les faits de course. Mais pour ça il faut un vrai chef, et Bourreau n’en est pas un. Un bon entraîneur certes mais pas un chef qui dicte la stratégie. Il fallait un leader désigné et faire la course devant. En matière de bordures nous savons tous que la prime revient aux attaquants. Il fallait attaquer avec les belges et mettre Bouhanni devant ou Demare et que pour ça l’un des 2 se sacrifie pour l’autre et donc participe activement à la bordure. Au lieu de ça ils ont attendu l’attaque et Demare abandonne et Bouhanni finit loin.
    Bravo à Sagan qui est un beau champion du monde et qui peut préparer sereinement la saison prochaine et envisager de briller lors des classiques. Il va lui être difficile de maintenir ce niveau et de conserver cette chance qui depuis un an ne le quitte plus.
    Demare et autres doivent travailler leur jump et surtout ne plus focaliser sur Sagan mais faire leur propre course avec leurs moyens. Il fallait éliminer Sagan au lieu de baser sa course sur lui. Merci à Tom qui a justement tenté de changer le scénario mais qui a manqué de soutien et de force. Il est en fin de carrière et justement il nous offre un super spectacle et confirme qu’il a bien été le champion des courses en ligne d’une génération.
    Bonnes vacances à tous.

  4. Fredo

    Une autre réussite pour Sagan cette année… il est au sommet du classement de l’UCI, loin devant Froome (2eme).

    Un champion authentique… Bravo!

  5. legafmm

    Non Alain, Bourreau a fait son job, il leur a dit que ça allait péter a cet endroit, mais les coureurs ne pensaient pas comme lui, ils pensaient qu’il y aurait une petite sélection mais qu’en étant dans le premier tiers du peloton (entre 30 et 60e), ça passerait tranquille.

    Bourreau n’est pas à leur place sur le vélo, il ne va pas leur hurler dessus pdt 1 heure pour leur faire comprendre qu’il faut être devant au virage, il leur a dit, ils n’ont pas écouté, ils ont été punis, bien fait pour eux.

    Je serais à la place de la fédé et de Bourreau, je les exclu tous de la sélection pour l’an prochain.

    Avec Coquard, Alaphilippe et Gallopin, on a de quoi faire de toute façon, on peut se passer de ceux qui se qui pensent tout savoir et qui se foutent des consignes.

    Plusieurs ont couru sur le Tour du Qatar, c’est quand même dingue de ne pas apprendre des précédentes expériences, c’était évident que les belges allaient tout faire pour provoquer une grosse sélection grâce au vent.

  6. alain 39

    Au regard de la tournure de la course et du podium on comprend bien que nous ne pouvions pas nous passer de sprinteur.
    Il fallait un seul leader désigné et en changer en cas d’accident de course.
    C’était à Bourreau de faire ce choix qui je l’avoue est toujours contestable car les 2 sprinteurs sont du même niveau.
    Si l’équipe avait eu une stratégie de course et non une attitude attentive elle aurait participé à la sélection.
    Mais voilà chaque leader avait son quota d’équipiers qui travaillaient non pas pour le collectif mais pour des leaders distincts.
    Bilan: les 2 leaders sont sortis.
    Pour ma part j’aurais mis Demare en leader et toute l’équipe à son service avec pour stratégie de durcir la course pour éliminer le plus de sprinteurs notamment ceux des nations les moins bien représentées dans le peloton (dont Sagan).
    Il fallait toute une équipe car il aurait fallu relayer l’attaque des belges pour écrémer.
    la Belgique qui avait une stratégie s’est retrouvée avec ses meilleurs coureurs devant car ils savaient ce qu’ils devaient faire et pour certains se sacrifier très tôt.
    La course d’attente n’était pas la bonne option et c’était à Bourreau de l’anticiper sachant que les belges avaient prévenu.
    Il serait inepte de sanctionner les coureurs qui n’ont fait qu’appliquer une absence de tactique. C’est bien français comme mal que de sanctionner tout le monde au lieu de sanctionner le véritable fautif. Et puis mettre Alaphilippe sur ce terrain est inconcevable et Coquard est cuit. Quand à Gallopin il ne voulait pas y aller.
    Non, nous avions la bonne équipe mais pas le bon chef d’orchestre.
    Il faut en sport faire des choix et ils ne sont pas évidents avec en plus des médias qui mettent de l’huile sur le feu. Imaginez ce qu’aurait dit Bouhanni si on lui avait annoncé dès le départ qu’il ne serait pas le leader. Et pourtant il fallait le faire et s’il refusait alors il n’était pas retenu. Bouhanni aurait crié au crime, au racisme, au délit de faciès et Bourreau aurait été mis sur la sellette.
    Idem avec Demare qui aurait certainement parlé de manque de confiance, de favoritisme, de racisme à rebours, que sais-je encore pour passer pour une victime.
    Rappelez vous le championnat d’europe de foot avec la non sélection de Benzema qui a fait couler beaucoup d’encre.
    Et pourtant justement ils sont allés en finale car l’équipe était équilibrée avec une stratégie de jeu partagée par tous.
    Il a fallu du courage à Deschamps pour faire ce choix et affronter des médias pas toujours conciliant voire clivant. Et oui cette société n’aime pas les hommes de conviction et elle leur fait payer alors qu’elle protège les mous.
    Bourreau, envers qui je n’ai rien contre, illustre cette période et cette pensée majoritaire qui castre les hommes de décisions en les faisant passer pour des rétrogrades, des dictateurs et autres parias.
    Mais voilà à ce jeu là on ne gagne pas les CM.

  7. Wolber

    Tristes championnat du monde comme la majorité des courses de vélo aujourd’hui.En réponse à Alain je crois que l équipe de France n avait pas les moyens de provoquer une sélection loin de l arrivée. Les coureurs français ne jouent pas dans la même cour . Teepstra aurait rouler à 70 km h pendant le coup de bordure… Tout cela laisse songeur

  8. legafmm

    Le rapport avec l’histoire Benzema n’est pas judicieux je trouve, l’attaquant du Real s’est mis dans la merde tout seul et les médias ont plutôt suivi le choix de la fédé de ne pas le sélectionner (au contraire de Deschamps qui lui voulait plutôt le prendre)

    Pour en revenir au vélo, je la conviction que le résultat aurait été identique si Bourreau avait fait le choix de ne prendre qu’un seul sprinteur.

    Les français avaient la certitude qu’il ne se passerait rien (ou presque rien) dans le désert.

  9. L'oiseau

    1949, 1957, 1981, 1985, et peut-être d’autres années encore…

  10. LaVoitureCaPue

    Si, le rapport avec benzema est cohérent.
    Ce joueur a eu 100 matchs pour faire ces preuves en EDF et a constamment montré qu’il n’y avait pas sa place.
    Je n’ai jamais compris l’acharnement a garder ce gus.
    Il a fallu bcp de cran au sélectionneur pour l’évincer, (en profitant de l’aubaine judiciaire pour que la pilule passe mieux).
    Force est de constater que l’équipe va bcp bcp mieux sans lui !!
    On avait un peu le même schéma avec Ribery avant.

    Une équipe n’est pas que la somme des individualités !!

    Bouhanni et démarre se détestent, dur d’en évincer 1 vis a vis de la presse. D’ailleurs le foin avec coquard qui n’est qu’un sprinter de continental…

    De tte façon, quand tu perds, on te tombe dessus et on te critique…

    Et oui, aussi, on aurait évincer bouhani, ma chemise qu’on aurait parlé racisme…

    Bouhanni est plus pur sprinter, démarre plus sprinter en petit comité de classique. En arrivée massive miser sur bouhanni. En mode « bordure » miser sur demarre. Mais il s’est bien chier dessus démarre…

  11. Edgar-Allan POE

    Il me semble necessaire d’être un peu objectif : les 2 sprinters français sont encore en dessous des pointures Sagan, Cavendish, Kristof, Kittel, Greipel, Boonen des grandes années….et d’autres routier-sprinters comme Gaviria, Viviani…
    Les palmarès parlent d’eux-mêmes : celui de Démarre est plutôt du niveau des courses de second niveau, à part Milan San Rémo, mais permettez moi d’avoir des doutes sur la probité de sa victoire. Celui de Bouhanni est plus étoffé, avec notamment des victoires au Giro et au tour d’Espagne, mais 2016 n’a pas été une grande année pour lui, avec pas mal de péripéties périphériques au déroulement strict des courses.
    Ensuite, dans une course comme un championnat du monde, qui plus est quand on sait où la course va de jouer, ce sont les plus costauds qui sont devant.
    Je veux bien croire en partie à l’erreur tactique, mais il me semble que ça s’est joué « à la pédale » sur le coup de bordure. Ce n’est pas Quintana, ou Contador qui ont été piégés dans une étape plate d’un grand tour qui en comportent 20 ou plus, mais bien 2 leaders , spécialistes du sprint qui avaient axé leurs fins de saison sur cette course.
    Le constat est certes dur, mais je crois qu’ils n’étaient tout simplement pas en capacité de gagner hier.
    A noter que Sagan,fidèle à son attitude « je me prends pas la tête » est arrivé au Quatar jeudi, alors que certains de ses concurrents y étaient depuis le tour de Lombardie.
    Je penche pour croire que son approche particulière des courses, et du vélo plus globalement, est inhérente au fait qu’il se connait très bien.
    Ses sprints tendent à le prouver : il fait rarement des erreurs, tant au niveau du placement que de l’instant où il porte son effort. Il sait aussi reconnaitre qu’il est parfois battu par plus fort que lui.
    Je trouve le commentaire sur Coquard « qui n’est qu’un sprinter continental » assez dur : son palmarès est en construction, mais on le retrouve 4ème de l’Amstel Gold Race 2016, vainqueur des 4 jours de Dunkerque, battu par Kittel à la photo finish sur une étape du Tdf…2ème de l’étape sur les Champs Elysées 2015, des titres mondiaux sur piste, medaille d’argent des JO 2012 en Omnium.
    Coquard n’est professionnel que depuis 2013, et ne dispose pas vraiment de train pour l’amener sur la ligne d’arrivée, comme Demarre et Bouhanni.
    J’ai l’impression que sa marge de progression est encore importante.
    A noter que Sagan avait un équipier, loin d’être mauvais, avec lui…pour une fois.
    Je ne l’ai néanmoins jamais entendu critiquer un équipier ou se plaindre d’avoir été seul et isolé au moment d’aborder un sprint.

  12. L'orignal

    Beau numéro du canadien Ryan Roth, devant durant toute la course. D’accord, il s’est laissé tirer en dernière place du groupe de tête un bon bout de temps, mais pour un gars du nord qui court en continental surtout en Amérique, chapeau! Dommage qu’il ait déjà 33 ans, une offre top niveau serait surprenante à cet âge.

  13. Zardoz

    Bravo Sagan. Dire qu’après sa première partie de saison assez mitigée en 2015 (sprint raté à San Remo, course en demi-teinte aux Flandres), je reconnais avoir redouté qu’il ne se mette à stagner, voire à baisser. Depuis le Tour 2015, il est vraiment au sommet de son art.

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