De retour d’Athènes, Lyne Bessette a gentiment accepté de répondre à nos questions, poursuivant ainsi notre série d’entrevues amorcée il y a une dizaine de jours.

LFRLyne, première question, souffres-tu encore de séquelles suite à ta chute dimanche dernier dans la course sur route des Jeux?

LB – J’ai seulement une côte qui me fait toujours souffrir mais en dehors de ça, non, pas autre chose.

LFRCrois-tu que cette chute a pu influencer négativement ton clm mercredi dernier ?

LB – Non, absolument pas.

LFRComment juges-tu, avec un peu de recul, ta performance dans ce clm?

LB – Considérant mes qualités dans les contre-la-montre pris sur une seule journée, c’est-à-dire qui n’intervienne pas dans un grand tour, je suis satisfaite.

LFRLa stratégie de l’équipe canadienne dans la course sur route était visiblement d’attaquer, de créer une course de mouvement. Maintenant que la course est terminée, et compte tenu du parcours, était-ce selon toi une bonne stratégie?

LB – Selon moi, c’était carrément la strategie parfaite à adopter.

LFRTu étais aux avant-postes du peloton au moment de ta chute, assurément pour surveiller les contre-attaques derrière Sue qui était à ce moment échappé. Tu venais également de produire un gros effort dans ta propre tentative d’échappée. Comment te sentais-tu au moment de ta chute?

LB – Pour tout te dire, je me sentais alors en parfait contrôle de mes moyens.

LFRLa moyenne horaire de la course sur route féminine est de 34 km/h, ce qui peut paraître assez faible. Cette moyenne est-elle un bon reflet de ce qui s’est passé dans la course ou était-ce beaucoup plus dur qu’en apparence?

LB – Le parcours était difficile, avec beaucoup de virages et beaucoup de relances. Il y avait aussi deux bornes de montée, une section pavée, bref, un parcours digne des Jeux Olympiques. Le vent soufflait aussi très fort car il y avait une dépression qui s’ammenait sur Athènes cette journée là. Chose certaine, ce n’est pas parce qu’une moyenne n’est pas élevée que la course était facile !

LFRTa préparation pour les Jeux passait, si nos informations sont exactes, par un stage d’entraînement en France début aoôt. À quel endroit t’es-tu entraînée?

LB – Nous étions en fait basé à Annecy, au coeur des Alpes françaises.

LFROn lisait très récemment que tu comptais participer au GP T-Mobile le 12 septembre prochain, mais pas forcément aux Mondiaux de Vérone. Quel sera ton programme de fin de saison ?

LB – Je compte disputer une course au Vermont, puis le GP San Franscisco. Je ne suis pas encore décidée concernant une participation aux Mondiaux de Vérone.

LFRTu as beaucoup gagné cette année (Pomona Valley Stage Race, Redlands Classic, Sea Otter Classic, Nature Valley Grand Prix, course sur route des championnats canadiens, Tour The International), tu es capitaine de route et leader chez Quark, tu t’es mariée, la vie sourit à Lyne Bessette non? Estimes-tu que 2004 est ta meilleure année en carrière jusqu’ici ?

LB – Oui, sans aucun doute, et je suis très heureuse, à vélo bien sôr mais avant tout dans ma vie personnelle, ce qui, pour moi, compte avant tout.

LFRMalgré tous ces succès, l’épreuve du Mont Royal, devant ton public, t’a échappé, une fois encore. Est-ce l’épine dans le pied en 2004 ? Dans la négative, y-a-t-il une course, un événement en 2004 pour lequel tu nourris des regrets ?

LB – Non, car c’est ça le sport, on ne peut pas toujours gagner!!

LFROn connaît assez peu l’équipe Quark, un fabriquant de chaussures pour femmes. En portes-tu et sont-elles confortables ?! Blague à part, est-ce une équipe canadienne ou américaine? Quark s’est-il engagé dans le cyclisme pour une durée déterminée?

LB – Quark a en fait signé pour trois ans, et c’est une équipe américaine. Les chaussures Quark sont les plus légères du monde, et ce n’est pas une blague!

LFRL’Équipe Quark a beaucoup de charme, dans tous les sens du terme puisqu’on compte également dans ses rangs les espoirs Audrey Lemieux et, plus récemment, Emilie Roy. Prépare-t-on l’avenir chez Quark ? Que penses-tu de ces deux filles pour l’avenir?

LB – Audrey a été avec nous depuis le début de la saison. Dans le cas d’Émilie, nous l’avons mise sous contrat dans le but de lui permettre de courir avec nous certaines épreuves de la Coupe du monde ainsi que le Tour du Grand Montréal. Audrey a, selon moi, beaucoup de talent et une très bonne tête, ce qui en fera une excellente leader plus tard, elle a ça en elle! Chose certaine, ces deux filles là sont une belle relève.

LFRTon mari Tim Johnson, pro chez Saunier-Duval-Prodir, passe maintenant beaucoup de temps en Europe, à Gérone si nos renseignements sont bons, Gérone étant le véritable « camp de base » des coureurs nord-américains en Europe. Comment gère-t-on la vie sur deux continents?

LB – Ce qui est difficile, c’est que Tim et moi étions, depuis trois ans, sur la même équipe. On a eu de la chance! Maintenant, cela demande une autre adaptation. On se voit moins souvent c’est évident, mais nous savons tous les deux que cette vie séparée ne durera qu’un temps…

LFRCôtoies-tu davantage les pros masculins qui y habitent, comme Hamilton, Landis, Armstrong, Leipheimer, Hincapie?

LB – J’ai effectivement eu la chance de les rencontrer et Tyler Hamilton est un bon ami de Tim. Ceci étant dit, je connaissais aussi Levi Leipheimer car il était chez Saturn en même temps que moi.

LFRTu évoquais récemment que tu désirais un programme de course allégé pour 2005. As-tu des projets ou objectifs précis pour l’an prochain?

LB – Après 8 ans passés dans une équipe professionnelle avec un calendrier de courses très chargé, je pense que je mérite bien une année un peu plus relaxe, afin de mieux attaquer la suivante!

LFRVerra-t-on Lyne Bessette sur des épreuves de cyclo-cross cet hiver?

LB – Hum… pas cette année… mais l’an prochain, peut-être…

La Flamme Rouge remercie Lyne pour cette entrevue et lui souhaite évidemment une bonne fin de saison, qu’on suivra avec intérêt. Vous retrouverez le palmarès 2004 de cette grande athlète québécoise ici, sur le site de notre confrère de Véloptimum.

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