Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Lieu de fabrication et coût réel des cadres carbone

Il y a un petit moment que je fouillais le web pour documenter un article sur les lieux de fabrication des cadres carbone, ainsi que leur coût de revient.

En effet, vous êtes nombreux à me poser des questions quant à la qualité des cadres carbone, de même que sur leur rapport qualité-prix.

Je suis récemment tombé sur cet excellent petit texte publié sur le site de l’Union Sportive Rehonnaise, un club très probablement de la petite ville de Rehon en Meurthe-et-Moselle, tout près de la frontière avec le Luxembourg et la Belgique.

Cet article comporte un tableau très intéressant nous proposant le lieu de fabrication des cadres carbone des plus grandes marques de cycles actuelles. Et l’article confirme la tendance largement véhiculée: la très vaste majorité des cadres carbone de vélo provient en fait de Taiwan ou de Chine. Très peu sont fabriqués à l’extérieur de ces deux pays. Parmi ces exceptions, on note les cadres Cipollini, fait en Italie, les cadres Time et Cyfac, fait en France et les cadres Look, fait en Tunisie.

L’article confirme également que certaines compagnies de fibres carbone taïwanaises ou chinoises fabriquent des cadres vendus à plusieurs sociétés européennes ou nord-américaines. Ainsi, votre cadre Scott payé à prix d’or est peut-être le même qu’un cadre d’une marque moins connue, au marketing moins agressif et donc vendu moins cher. Pas sorcier par ailleurs à deviner, certains cadres sont strictement identiques à l’oeil!

Enfin, le prix. Là encore, l’article confirme ce que j’ai toujours pensé: le prix de revient d’un cadre carbone est très éloigné de son prix de vente. La plupart de ces cadres carbone sont facturés autour de 400 à 500$ pièce par les sociétés qui les fabriquent en Asie. Par exemple, Pinarello paiera ses cadres Dogma 65.1 environ 500$ chez Torayca. Il faudra ensuite les peinturer en Italie, puis éventuellement les assembler. Et on vous les revend autour de 5000 à 5500$ le cadre peinturé, seul… mais embelli d’une déco tape-à-l’oeil et d’auto-collants vantant les mérites de tel ou tel concept…

Les marges de profit sur cadres carbone sont donc titanesques au sein des compagnies de vélo actuellement. Voilà qui explique pourquoi certaines sont aujourd’hui – plus que jamais auparavant – capables de financer à elles-seules, ou presque, des équipes World Tour: Giant-Shimano, Trek Factory Racing, BMC, Cannondale, et il y a quelques années Cervélo.

Voilà surtout pourquoi elles peuvent se permettre de couvrir les défauts de fabrication si facilement. Certains coureurs de mon entourage en sont à leur… 3e cadre sous garantie d’une même compagnie en quelques mois, les deux premiers ayant soit fissurés, soit présentés des défauts de fabrication. Qu’à cela ne tienne, les compagnies ont fourni un nouveau cadre (gratuit) sans trop de discussion, une fois le problème évidemment reconnu. C’est leur jeu actuel: ces compagnies – même les plus prestigieuses – préfèrent assurer un minimum de contrôle de qualité et mettre les produits en circulation, quitte à devoir plus tard les remplacer. Ce qui permet de faire cela? La marge de profit mirobolante réalisée sur le vélo lors de son achat!

Bref, je suis d’avis depuis longtemps qu’un cadre carbone à 5000$ ne reflète en rien les réels coûts de fabrication. Certains évoqueront les travaux en recherche et développement pour justifier de tels coûts. Difficile à croire que la facture puisse augmenter de telle sorte avec la R&D seulement, surtout considérant les volumes! La vraie raison de tels prix est selon moi 1) la recherche de profits 2) financer un marketing qui devient de plus en plus omniprésent (faut voir les efforts mis par les marques-phare de vélos – Pinarello, Bianchi, DeRosa, Trek, BMC, Giant, etc. – sur les sites web et sur la publicité via de multiples médiums) et 3) la capacité d’honorer les remplacements de cadres sur le volume produit, les contrôles de qualité étant minimaux.

Quoi qu’il en soit, je vous invite à lire l’article publié sur le site de l’Union Sportive Rohannaise, c’est très intéressant.

Partager

Précédent

Les résultats du week-end

Suivant

La Haute Route en deux épisodes sur Eurochannel

40 Commentaires

  1. fraysse

    Simplement, ces marques adoptent les mêmes principes que Nike ou Adidas ou d’autres marques de outdoor type North Face : on baisse au maxi le coût de fabrication et on investit au maximum dans la publicité & marketing. Se reporter au bouquin « No logo » qui décrit ce processus.
    Pour ma part je préfère acheter mon matos de sport chez Décathlon c’est fabriqué au même endroit avec quasiment la même qualité et au moins la R&D est en France.

  2. Guillaume

    Qu’en est-il des cadres qui ne sont pas en carbone? Dans le haut de gamme, il y a le titanium mais il y a aussi tous les autres types de cadres.
    Je soupçonne une bonne marge de profit mais pas aussi élevée que celle sur les cadres en carbone.

    Ce qui est surprenant, c’est que toutes ces compagnies vendent à gros prix. J’aimerais quand même avoir leur version de l’histoire (c’est facile de râler) mais je soupçonne un peu de collusion non-dite…

    • Les fabricants artisanaux méritent d’etre à l’honneur, car ils sont à peine plus cher que ces vélos en plastique….
      Grand fan de la marque Legend notamment un artiste Marco bertoletti

  3. David Maltais

    On est pas loin de la «formule» des Ford Pinto avec tous ces cadres qui cassent!

  4. Marc-André

    Il y quand même les choses suivantes à considérer:
    -Le prix du produit est en fonction de la valeurs perçue et de ce que la clientèles est prête à payer pour le produit.

    -De par la nature du sport et du milieu cycliste, la clientèle est très, pour ne pas dire exagéremment, influencée par un discours technique typiquement associé au marketing qui fait la promotion des ces cadres. Pour 99% des cyclistes, de la fibres 50K, 40K,5280K… un nouveau cadre 12%, 8% plus rigide en torsion au niveau du boitier de pédalier etc… est-ce que ça leurs dits quelque chose quand ils roulent à 35 km/h le vent dans le dos, les mains sur les cocottes ou encore après 2 min à fond en montagne et qu’après ils se rassoient pour finir le reste de la montée au train?

    Bref, dans la vie, ils faut se faire plaisir et s’acheter un vélo identique à celui d’une équipe pro, c’est super (C’est ce que le très haut de gamme cherche à nous faire acheter). Si on en a les moyens et qu’on en a envie c’est parfait. Il faut juste être lucide quant au produit et quant à ce qu’on s’achète réellement. Sûr que plus on paye chère, la qualité et la raffinement du produit augmente mais pas de façon proportionnelle au prix et pas de façon proportionnelle au rendement du produit en question.

    Les compagnies de vélos sont aussi en business et ils ont certainement intérêt à y aller avec ce qui leurs dégage la meilleure marge de profit dans un objectif commercial. C’est le résultat de l’essor et de la globalisation de ce marché. Les fabricants de vélo haut de gamme sont passés d’un mode opératoire artisanal à un mode opératroire industriel en l’espace de quoi, 25 ans? Le résultat est ce qui est constaté dans l’article d’aujourd’hui…

  5. JNB

    Très bon article Laurent. Pour faire suite à ce sujet, il y a Matos Vélo qui en parlait récemment:

    http://www.matosvelo.fr/index.php?post/2013/12/31/Que-penser-des-copies-et-contrefacons-de-velos-asiatiques

    Bonne journée!

    JNB

  6. Vincent C

    Ils vendent le prix des vélos comme si la main d’oeuvre venait d’ici. Il y a un sérieux problème avec la main d’oeuvre dans l’industrie du cycle! Les fabricants Chinois vendent au même prix aux particuliers qu’aux grands fabricants. Ce n’est pas la faute aux fabricants Chinois, c’est l’hypocrisie de l’industrie; après ça, on nous fait sentir mal de ne pas encourager l’industrie locale… c’est à eux à ne pas vouloir trop grossir et faire plus de profits. Y’a moyen de rester local prener exemple sur Marinoni.

    Avez-vous vu une baisse des prix des vélos depuis que la majorité font faire leurs vélos en Asie? Du tout, au contraire, le prix augmentent sans cesse.

    Perso, je coupe les intermédiaires; j’achète directement de Chine. Je viens tout juste de commander mon 3ème vélo,que des cyclocross et TT, j’ose pas pour la route, trop de risque. Et moi aussi, j’ai eu droit à 3 retours de garanti… un peu normal quand tu paies ton cadre 4500$… dans le fond, je me suis payé 3 fois mes retours 😉

    Moi dernier achat; 600$ pour un cadre cyclocross Di2, fourche, headset, livré et peint, fibre 24 tonnes, poids tout à fait correct. C’est le même le prix qu’un fabricant me ferait en staff deal!

    Effectivement, trop d’argent dans le marketing, c’est pour ça que j’hais profondément Spec et Trek.

    Il y a une question à se poser sur le financement des équipes pro et la méthode dont le cyclisme fait son profit, cela guide comment les compagnies de cycle dirige leur recherche, le développement et la vente de vélos.

    Le caffouillage de SRAM avec les freins hydraulique démontre cette rivalité un peu mal saine de la nouveauté. On planifie la sortie de nouveauté des années à l’avance (Campy et Shimano) pour être sur de garder un marché.

    Et que dire de la distribution de pièces et d’Internet? … j’arrête là, j’vais me fâcher.

  7. François

    L’Acheteur Cycliste publie toujours les endroits de fabrication des cadres.Il y a 3 ou 4 ans un ingénieur de chez Giant disait qu’un cadre de très haut gamme coûtait un maximum de 900 eur. Maintenant,l’expertise,la technologie et les coûts de fabrication sont moindres.

  8. Vincent C

    @Francois, et le dit cadre est revendu 6 000euro, bonjour la marge de profit. Tous prend une quote et c’est le consommateur qui est berné. Pis après, on le rend responsable et coupable d’acheter directement en Asie. alors qu’eux mêmes le font.

    @Marc-André « Les fabricants de vélo haut de gamme sont passés d’un mode opératoire artisanal à un mode opératroire industriel ».

    Effectivement, mais pas tous. Et la distribution est encore à l’ancienne. Jamais ou très rarement, le consommateur peut faire affaire avec le fabricant. Pourtant, dans de nombreuses industries, il est facile de « dealer » directement avec le fabricant, surtout dans l’électronique. Pas de distributeur qui prenne une quote et qui ne veut pas assumer les garanties. Un RMA direct du fabricant et hop, pas de chichi.

    Avez-vous déjà essayer d’avoir une garantie de Shimano? Il faut absolument passé par un « local dealer ». Tout le fardo sur les détaillants.

    Et là, j’vous parlerai pas de la variation de prix d’année en année parce que le distributeur est rendu « gold » ou « silver », 10% moins cher parce que 10% trop cher l’année d’avant vu le nb de vélo achetés par le distributeur. Et les marques qui passent d’un distributeur à l’autre…

    Tant qu’à moi, cette façon de faire est révolu ou tout de moins devrait être repensé.

  9. Marc-André

    @Vincent Effectivement et vous avez raison sur ce point. Mais pour les fabricants dont le mode opératoire demeure artisanal, il me semble que le marketing est différent de ce qu’on retrouve avec les « gros » fabricants. On le voit en prenant votre exemple de Marinoni. D’ailleur ces derniers ne cherchent pas à vous vendre le rêve d’un vélo du World Tour (D’ailleur ils ne font beaucopup de publicité tout court…).

  10. Bertrand Garneau

    Le vélo ne fait pas abstraction au commerce de tout bien de consommation. Les fabricants ne veulent plus rien savoir de bien durable. Ils font évoluer les technologies et le cosmétique pour que tu regardes ton vélo comme si c’était une antiquité alors qu’il a à peine 3 ans. Le carbone devient alors le matériau idéal pour faire vendre de plus en plus. Premièrement, tu fais un design accrocheur, t’en fais un moule et développe des recettes à partir de fibres plus ou moins sophistiquées selon la gamme de prix que tu vises. Alors la recette s’apllique là où la main d’oeuvre est la moins chère, incluant les conditions de travail, s’entend. Deuxièmement et les fabricants l’on bien perçu, le carbone quand ça pète, ça pète même si ça se répare, un doute subsiste et pas de chance à prendre, on le remplace.

    Pour ma part, je préfère moins flash mais durable. J’en ai 2, un en titane acheté de Marinoni mais fabriqué par Litespeed à l’époque (1997), aujourd’hui non. Campy Record 9 V, roues Rolf Vector Pro, un merveille de roulement et non le moyeu arrière pour Campy ne casse pas; allez savoir pourquoi. L’autre, un Cyfac Cadence tout carbone, toujours équipé en Campy mais 10 V avec des roues Fulcrum racing zero 2 Way fit en tubeless bien entendu. ( En passant chez la toute française Cyfac, vous avez la chance de vous procurer un vélo en carbone, acier, alu et même titane entièrement fabriqué à la main et si vous avez le gousset personalisé et sur mesure).

    Deux vélos construits à la main par des artisans amoureux du beau et faits pour durer. Une fortune me direz vous? Non voilà, il s’agit de profiter des occasions qui passent et d’apprendre la mécanique. Pépère comme machines,c’est ce que je suis mais fada de beaux vélos pour faire du vélo. Les voleurs n’en veulent pas et c’est tant mieux car jamais je m’en départirai. La vie est un long fleuve tranquille pour peu qu’il y ait une route qui le longe.

  11. Pierre

    Pensez-vous que le prix du rouleau de papier de toilette coûte 25 cents ? Là aussi les marges sont grandes, comme partout où la distance entre le fabricant et le consommateur est grande (intermédiaires) C’est juste qu’en quelques années, dans le cyclisme, avec l’accès direct aux peu nombreux manufacturiers, cette distance s’est rétrécie et les détaillants veulent ne le reflètent pas …

  12. Claudio

    On est libre d’acheter ou pas un vélo de médecin. Personnellement, je préfère un cadre et un groupe « moyen de gamme » auquel je viens greffer des roues top. Par contre je n’achèterais jamais un cadre direct from China : j’ai dû en percer un avec une Makita l’été dernier pour un copain parce qu’il manquait des trous pour les câbles!!

  13. Marco674

    Et les nombreux intermediaires qui se prennent une cote de >50% à chaque étape….ca passe entre 3 paires de mains et hop, on est passé de 600$ à 1200$ à 2400$ et 4800$!

  14. Eric Dupuis

    Site très intéressant. Merci!

  15. Alex Lavallée

    Laurent,

    En tant que designer industriel (et cycliste ayant travaillé dans l’industrie) je ne peux pas être complètement en accord avec toi. Oui, quelques marques (peu) font du gros cash, mais, ton texte est teinté de demi-vérités.

    Je trouve que tu n’as pas très bien fouillé le sujet en ce qui a trait aux prix des cadres de carbones. J’aimerais prendre le temps de bien expliquer, mais je n’ai pas le temps. Tu serais surpris le nombre de marques de vélo qui ne font presque pas de marge de profit avec leur cadre de carbone haut de gamme. Il s’agit souvent de produit étendard pour donner de la crédibilité à la marque. Bref, voici des trucs à fouiller pour écrire un article honnête :

    /Design
    /R&D (oui, ça coûte cher pour vrai)
    /Coût d’outillage / amortissement
    /frais de transport (par conteneur, distribution, détaillants, etc.)
    /douane et autres taxes (y’en a beaucoup)
    /Marketing (plus pour certaines marques)
    /Coût des garanties (remplacement en cas de « defect »)
    /Frais de gestion (overhead, etc.)
    /profit (enfin, si possible)

    PS: Il est possible d’avoir deux cadres identiques vus de l’extérieur, mais la qualité est ailleurs et malheureusement peu visible. Tous les fabricants ont leurs recettes, allô R&D. (Type de carbone, Layout, type de résine, curing, etc..)

    Merci pour une suite à ton article

  16. @Alex,
    Merci de ton commentaire nuancé qui apporte une vue différente de l’industrie du cycle.
    Nul doute que l’expérience de « petits » joueurs comme par exemple Guru au Québec ou d’autres est très différentes des poids lourds de l’industrie comme Pinarello, Trek, Specialized, Giant, Bianchi, DeRosa, Canyon, BMC, Lapierre, Look, Time, BH, Colnago ou encore Focus ou Scott.
    Le volume est probablement la variable clef. Le défi, augmenter le volume tout en gardant les prix élevés, pour décupler les profits. Ca passe probablement par un marketing agressif. L’exemple de Merida ces deux dernières années est éloquent en la matière!

  17. Stephane J.

    Je vais également dans le même sens que le 10e commentaire de M. Garneau. J’ai personnellement un Litespeed Sienna de 1996, et un Deddacciai Assoluto RC (cadre acheté chez Marinoni l’an dernier). J’assemble tous mes vélos moi-même avec des pièces Campagnolo achetées en ligne la plupart du temps. Je n’ai jamais eu un aussi bon vélo que mon Litespeed, et qu’importe ce qu’en pensent les détracteurs des cadres en titane, il auraient bien intérêt à en essayer un d’abord… J’ai acheté un cadre carbone uniquement dans le but de me créer un vélo plus léger (avec des Zipp 202 usagées) pour les épreuves de montagne, mais n’ai jamais cessé de douter de leur qualité et je me garde d’en parler avec la plupart des autres cyclistes que je connais désormais. Je suis parfois découragé de voir à quel point les gens ont le cerveau lessivé par tout le marketing fait autour des produits qu’on achète. Un tel est convaincu que son cadre est tellement plus rigide, l’autre vous dira que c’est 100% garanti (ce qui est faux: en cas de bris, la boutique vous proposera souvent un cadre « au cost », ce qui revient au même prix que de s’en trouver un neuf d’une compagnie moins connue).
    Petite parenthèse quant à l’achat en ligne: je supporte tout de même les boutiques locales et l’ai fait encore dernièrement, mais je suis fatigué de me faire mentir en pleine face par certains vendeurs. Je me suis justement fait dire dernièrement que des roues faites à Taiwan et vendues en ligne (communément appelées des roues Chinoises, ou sans nom, mais des copies de produits bien connus) explosaient littéralement suivant un impact, qu’elles étaient fabriquées avec une qualité de fibre différente, n’avait pas le même contrôle de qualité, etc… BULLSHIT!
    La réalité ne plaira pas à ceux ayant des bikes à 10 000$, mais dans les faits, la seule différence avec ceux sans nom est souvent le bling bling: le marketing, le beau présentoir en boutique avec des néons, le décalque de la marque sur le cadre, et les belles pub dans les magazines de vélo…
    Je veux bien encourager l’achat local, mais on dirait que les marchands l’encouragent indirectement dans leurs façon de faire. Je m’explique; j’ai récemment dû aller sur YouTube pour comparer le bruit de certains rouleaux d’entrainement parce que la boutique refusait de m’en faire essayer un prétextant qu’elle n’a pas assez de place pour installer des démos… Dans une quincaillerie, et ce deux fois cet automne, me faire dire par un conseiller d’aller voir en ligne car la pièce que je cherche n’est pas en inventaire. Encore dans la même quincaillerie, me faire gentiment renvoyer vers le centre de service DeWalt pour réparation pour une meule toujours sous garantie et dont j’avais conservé la facture. Mais par contre, lorsque on demande aux conseillers que est l’avantage de payer plus cher pour acheter local, on se fait réponde: Le service…

  18. Alex Lavallée

    @ Stephane J.
    Tu dis :
     » La réalité ne plaira pas à ceux ayant des bikes à 10 000$, mais dans les faits, la seule différence avec ceux sans nom est souvent le bling bling: le marketing, le beau présentoir en boutique avec des néons, le décalque de la marque sur le cadre, et les belles pub dans les magazines de vélo… »

    Tu as tout faux, tant sur le fait que les cadres de carbones (et autres composantes en carbones) sont tous de même qualité que sur les liens entre le prix d’un cadre et l’effort marketing d’une marque.

    On comprend ce que tu veux dire mais il s’agit d’une explication simpliste d’une dynamique marchande beaucoup plus complexe que l’argument du simple « bling bling ». Voir post 15 et 16

    … mais au fond tu as peut-être raison, la société fonctionne par complot et il faut se faire sa propre idée sans écouter les gros méchant de l’industrie, les médias, la politique pis la science, tous des conspirationnistes.

  19. schwartz patrick

    Il n’y a qu’un très bon pilote qui peut exploiter les capacités d’une voiture surpuissante; il n’y a qu’un
    super skieur qui peut exploiter les skis d’Herman Maier
    Pour le vélo c’est pareil, beaucoup de poudre aux yeux,d’effets marketing pour des cadres inexploitables
    pour le commun des cyclosportifs; il y en a combien qui tordent leurs cadres tant ils ont de puissance ?
    De la vanité, de l’image, de l’égo, çà fait partie du
    sport chez certains, du buisness chez les autres …
    Mon cadre Seven titane fête ses 6 années et je l’aime toujours autant ! un coup de passion et même un investissement mais si je peux le garder encore longtemps, je signe…je l’ai monté moi même (je suis du métier )Mais je le dis tout le temps, tout se passe
    dans les roues, les pneumatiques et les roulements, alors le dernier cadre à 800gr avec du « power frame concept, laissez moi rire…Jusqu’à l’an prochain, date de sortie du « dernier encore meilleur plus rigide plus confortable et plus beau » des kilomètres auront encore roulé sur les ponts…
    Le seul problème, c’est la multiplication des standards
    des boites de pédalier, des fourches et les bêtises (mon avis perso) des dérailleurs électriques, totalement inutiles et des freins à disques (pas mieux)
    Alors si certains s’excitent comme des fous sur la vraiment toute dernière super nouveauté, laissons faire
    il y a un marché, un sport,des passionnés,des commerciaux de tous bords à faire vivre, chacun ses choix, il y aura toujours des naifs à dire tout le temps oui et des pragmatiques pointilleux à dire tout le temps « non ou mais » qui cherchent la petite bête se nourrissant de leur vieux Colnago,Pinarello,Masi,
    acier avec nostalgie ou le dernier Cannondale,Willier,
    Casati …

  20. Christian

    Quelqu’un aurait ce type d’information concernant les cadres Guru ?

  21. Stephane J.

    @ Alex
    Outre ton exagération de mon commentaire par une vision défaitiste de la société en général, je voudrais te rappeler que nous sommes trop souvent orientés dans une logique de tape-à-l’oeil, et que l’on nous vends du rêve, comme par exemple l’image d’une telle ou telle boisson (ou eau en bouteille), voiture (les Subaru que l’on associe aux aventuriers), etc…
    Je n’ai rien contre le fait que l’on puisse payer plusieurs milliers de dollards pour un vélo (à chacun ses priorités et qui serais-je pour en juger moi qui en ai quatre!). Mais personnellement, je préfère payer pour le travail bien fait d’un artisan, d’une géométrie raffinée, de soudures bien finies, de tubulures travaillées, que pour une « image de marque ».
    Il semble que mon commentaire t’ai touché mais ce n’est qu’une réflexion comme une autre; mon opinion vaut la tienne. Je renchéris d’ailleurs dans la même ligne de pensée que Patrick (commentaire 19) au niveau des sois-disantes innovations. Des fois on se demande ce que l’on va encore inventer pour faire changer des standards et accélérer l’obsolescence programmée des produits que l’on consommes. Je ne suis pas un anti-capitaliste ou un communisme, juste un gars franc et décu de ce genre de pratiques commerciales visant avant tout à nous faire consommer à outrance.

  22. PILOTTE

    Laurent je pense que tu pouvais pas trouver un meilleur sujet !

    Après avoir tout lu se débat bien intéressant ou il y aura jamais de réponse exacte je vous conseil de suivre votre instinct et de demander conseil a un gars qui fait des courses depuis au moin 10 a 15 ans, Pour le reste tout est lier a votre philosophie et expérience de vie perso, Pour se qui est de toute cette industries, tout se que je peut dire après 30 ans dans se milieu, c’est que tout le monde ou au moin 75 a 80 % de la masse et de l’industrie a trop fin, les gens on un peu perdu le bon sense malheureusement et ça fait que tout deviens trop exagérer pas juste dans cette industrie qui est le sujet du jour mais dans beaucoup trop de chose aujourd’hui, Bref l’idée du sujet est bonne pour essayer de tirer un Max d’info pour ceux qui commence et connaisse moin, mais essayer pas de trouver une réponse juste, c’est impossible!! Perso, je vote pour les marques local comme Guru et Marinoni, Bonne journée

  23. Pierre Lacoste

    Quelques idées en vrac:

    Laurent, ton analyse sur la capacité des fabricants à remplacer les cadres défectueux met de côté un aspect pourtant primordial: la responsabilité civile, surtout sur le marché le plus lucratif, les USA, où l’on poursuit une entreprise pour tout et son contraire. Que ça coûte X milliers de plus par année pour respecter la garantie sur une fissure «anodine» est une chose, mais lorsque c’est le bris soudain d’une fourche ou d’une potence, que les poursuites peuvent potentiellement se solder par des dédommagements de plusieurs millions par plaignant, ça, c’est autre chose encore. Alors, oui, la plupart des compagnies se soucient sérieusement de la qualité et je connais des directeurs de produit qui se tapent de très fréquentes/longues visites en Asie pour surveiller ça de près. Les Trek de ce monde détestent payer leur bataillon d’avocats pour se défendre dans pareil cas, mais pour une petite boîte, ça peut vite signifier la faillite, ciao les amis.

    Prix: entre la recherche du plus faible coût possible et un prix détail de 5,000 $, il y a une marge; il y a même beaucoup de latitude entre les extrêmes. Certaines marques offrent plus de réelle valeur que d’autres. Comme dit Alex, non, ils ne sont pas tous pareils sous les logos. Cela dit, un cadre route de ce prix est plutôt difficile à justifier. Entre un vélo de 7,000 et un de 10,000, par exemple, les différences deviennent, mettons, assez subtiles, voire indétectables. Ça dépend où on investit le supplément de $, mais les gains de performance, passé un certain point, sont minimes et plus c’est cher, plus la loi des rendements décroissants s’installe…à un moment, on paie pour du vent, ça devient ridicule.

    Marketing: il est difficile, on dirait, d’établir une réelle crédibilité de marque, si le vélo en question n’a pas «fait ses preuves» auprès d’une équipe pro. Apparemment, lorsque Cervélo s’est retrouvé à soutenir seul l’équipe CSC, ça lui a causé des problèmes de liquidités assez inquiétants, mais ils ont gardé la cap, sachant que l’effet sur les ventes allait les remettre en bonne posture…comme de fait. Specialized, Trek, Cannondale, et Scott n’avaient aucune crédibilité dans le cyclisme route avant de prendre le taureau par les cornes, mettre le fric et se doter d’équipes ProTour; aujourd’hui, ils sont incontournables…et nous payons tous pour nous faire convaincre que les pros «choisissent» l’un ou l’autre de ces vélos. C’est d’autant plus ridicule qu’elle est loin l’époque bénie où un fabricant pouvait se contenter de fournir une quantité (toujours croissante) de matériel aux équipes. Maintenant, en plus, il doit allonger beaucoup de fric pour jouir de l’insigne privilège d’être vu sous tel ou tel coureur à la télé…

    Innovation: il y a des gens qui trippent sur l’innovation à tout crin, mais il faut se questionner sur l’effet concret qu’aura telle ou telle nouveauté sur sa pratique cycliste personnelle, en course ou autrement. Toute chose ne convient pas à tout le monde. Il faut savoir que l’industrie au complet tourne autour d’un cycle annuel axé sur les grands salons tel Interbike, Eurobike, etc, où à chaque automne il devient impératif de présenter QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU à tout prix, ne serait-ce que de nouvelles couleurs, à défaut de mieux. On s’en doute, c’est pas évident de pondre des innovations substantielles à chaque fois. Les percées techniques qui ont vraiment changé le vélo depuis 25 ans se comptent sur les doigts de la main, sans plus. Donc chaque Interbike comporte forcément son lot de bullshit, c’est impossible d’y échapper, car la logique marchande l’exige et les médias cyclistes en dépendent largement aussi, de par les ventes de pub et le reste…

    Si quelqu’un me demande quelle sera la tendance la plus marquante des prochaines années dans le vélo, je réponds que les vélos seront de plus en plus coûteux.

  24. schwartz patrick

    OK avec Pierre Lacoste,23
    ta dernière phrase est la meilleure conclusion possible

  25. Vincent C

    « Si quelqu’un me demande quelle sera la tendance la plus marquante des prochaines années dans le vélo, je réponds que les vélos seront de plus en plus coûteux. »

    Tendance inverse si tu coupes les intermédiaires. Tu peux trouver des cadres chinois pour 450$ sur eBay, shipping inclus, le prix ne change pas, mais la qualité et le choix augmente sans cesse! Totalement l’opposé du marché dit régulier.

    Cette logique, est la logique capitaliste à outrance que Stephane J fait mention. Cette logique n’a pas touché l’Asie encore, mais elle gangraine l’Occident. Tout le transport des marchandises, la mondilisation de la production, la délocalisation des usines, on paie des extra pour tout ces conneries. Les inudstries veulent faire plus de sous, ils coupent les coins ronds en prennant des décisions qui au bout de ligne fera qu’ils refilleront la note aux consommateurs.

    Et ne me parlez pas d’exploitation de la main d’oeuvre en Asie, on n’a aucune leçon à donner ici. Le salaire minimum est risible pour un pays dit développé, malgré une main d’oeuvre qualifiée. Et que dire de l’inflation de « pas d’allure » avec les salaires qui ne suivent pas. Vraiment aucunes leçons à donner à l’Asie qui eux fabriquent tout chez eux.

  26. collin

    salut a tous ; j ajouterai juste que si en plus de ces profits « cosmiques  » ( y a un jeu de mots là ) on dénote de grosses carences dans le suivi Sav malgré des prix de produits de luxe ; il y a de quoi vraiment revoir sa position envers les gros fabriquant . Exemple : j ai attendu 7 mois …! que le SAv de cannondale daigne passer voir mon cadre supersix dont la patte de dérailleur avant avait cedé..Cela parce qu il n y a plus de concession cannondale dans mon département .. Avec des pratiques comme celle ci faudrait plus s’étonner non plus . Donc je conchie ( c est pas un gros mots …) la sociéte Americano-tawainaise Cannondale et j ai commandé un brave time nxs parce que j ai la chance de pouvoir me le permettre …Néanmoins et pour finir il faut toujours se dire qu il vaut mieux un bon cadre alu ( ou titane ) qu un mauvais carbone …
    cordialement …

  27. normand

    Petite réflexion a faire; roues de carbonne de compétition pour la moto, bearing ceramique, marché microscopique, RetD très importante et couteuse, doivent en smasher des dizaines avant la mise en marché, conséquences légales si une roue explose en haut de 300 klm-h… je vous laisse deviner.

    $3500…

    Zipp;

    On a des gros égos en vélo, y a pas à dire !

  28. albert

    Peut-être avez vous tous raison et cette industrie est pourrie par le marketing et l’argent…mais entre mon vélo d’entrainement Giant Defy en alu/fourche carbone/105 et roues R500 et mon vélo de compétition tout carbone Cervelo R5/ Ultegra et roues Shimano DA C24, il y a un monde de nervosité, maniabilité et retour. Donc aller dire que $1000 ou $5000 c’est du pareil au même est crétin, la comparaison entre un Nissan Z370 et une Porsche 911 aussi….

  29. LACOSTE Jean-Louis

    Ce qu’il serait important de savoir lors de l’achat d’un cadre en carbone, la provenance et la certification. Jamais je n’ai vu rien de tel chez un marchand de cycles. A part peut-être les cadres fabriqués en France, Time, Cyfac d’après ce que j’ai lu. Quant à la certification, j’avais lu qu’elle se faisait au « pif » dans un ou plusieurs containers on prend dans le lot quelques cadres, on teste et si tout est « ok » le lot est bon. Il est impossible de tester tous les cadres. Je répète ce que j’ai lu. La provenance et la certification connues, après c’est le client qui décide, prix ou pas prix, il décide pour se faire plaisir.
    Je suis tenté par des roues en carbone pour boyaux, la fabrication en est-elle de même ? il me semble que là aussi, c’est le flou artisitique.
    Dans ce texete, je ne parle pas de contrefaçon

  30. Dan couture

    Ouain, j’ai commandé un Marinoni squadra en campi-chorus. Mais je me suis présenté chez Marinoni pour me faire faire un vélo sur mesure en acier… Après bien des discussions avec un sympatrique vendeur et le prix moins dispendieux chez Marinoni. je commende enfin mon premier carbone Full + guidon, tige de selle et potence. Je connais les vélo en acier et je peux vous dire que mon vieux Pinarelo en Chromar est rendu mou et moins fiable. Par contre j’ai encore de la difficulté à me convaincre que le carbone est pour moi!!! Comme on as une hiver pour rouler sur le rouleau je n’ai pas pu essayer un vélo en carbone. Pensez vous que j’ai fait un bon choix?
    merci!

  31. ffe

    Essaies le titane

  32. Charnet

    Brb je viens de lire le commentaire de Laurent il y a de quoi ce tiré les cheveux quand je vois ou sont construit les velos et maquillée en France quel honte j’aimerai savoir sur quel sites il achète le vtt parce que as ce prix la je suis partant je pratique la course vtt merci

  33. Sepult

    Bizarre que chez cippollini les cadres fait en italie coûte le même prix que les cadre pinarelle fait a Taïwan

  34. Frank

    Bonjour, ne perdez pas de vue que le prix de vente public en France (et en Europe avec taux parfois un peu différent) comprend la TVA (France 20 %). Sur vélo vendu TTC 4900 € il y a 816 € de TVA donc le montant perçu par le revendeur est de 4083 €.

  35. nelmico

    Il en va des vélos comme du reste des produits que nous achetons: ça n’est jamais au prix de revient que nous achetons mais au prix de marché.
    Les services marketing des marques passent leur temps à nous « segmenter » (entrée de gamme, rapport Q/P, haut de gamme, aéro, endurance, etc.) à tester ce que nous attendons, voire à nous fabriquer des attentes que nous n’avons pas. Elles valorisent la réponse à ces attentes en termes de prix, segment de marché par segment de marché, en tentant si possible de nous rendre captifs par des solutions techniques non compatibles avec leurs concurrents.
    Tant qu’il y a des réponses positives des consommateurs ça continue… C’est rarement le meilleur techniquement qui gagne, c’est toujours le meilleur en marketing…
    Comme disait Coluche: « dire qu’il suffirait qu’on arrête d’en acheter pour que ça ne se vende plus… »

  36. Brunot

    J’habite Madagascar depuis juin 2006 et j’ai découvert par hasard un fabricant DE cadre Carbonne à Madagascar Français d’origine ???? A qui vend il ???? Brunot Guy

  37. C’est le monde « moderne » ou le marketing vous explqiue que si t’a pas ton pinarello a 25 ans t’a raté ta carrière . Bref si vous ecoutez les revues cyclistes depuis 25 ans chaque nouveau velo ets plus rigide, plus confortable , plus leger etc etc etc et aucun n’ose expliquer qu’un velo c’est comme une pêrche pour le sauter : trop rigide il ne saute pas ; trop souple il saute peu . Que’lle puissance au seuil pour prendre du plaisir avec tel cadre ?
    Cependant c’est le marché et le marketing relayé par les journalistes qui n’ont d’autre choix que de recopier ce que le marketing dit , et il impose ( freins à disques ) mais cela sous entend qu’il y a des cyclistes pour acheter . Si les cyclistes n’achètent pas le marché change .
    C’est marrant de voir sur les stages de cyclisme des cyclistes sur de beau pinarello ou autres vedettes chez les pros tout a gauche dans le premier col ….alors qu’on leur avait expliquer qu’ils allaient gagner 10 secondes au km avec les nouvelles roues .
    Le monde actuel est ainsi fait et il faut choisir en fonction de ses capacités physiques et financieres car avant tout pour 90% des cyclistes c’est le plaisir qui compte et celui-la n’a pas de prix …

  38. Dubreuil

    hélas, le lien n’existe plus.. Si quelqu’un a l’info, je prends.. Merci

  39. Lahouari

    Une nouvelle technologie qui rend les vélos actifs avec une énergie électrique permanente en alimentant le système de production d’énergie électrique qui fonctionne en continu et sans interruption.

L’auteur de ce blog encourage tous les lecteurs à laisser un commentaire en réaction à l’article du jour, cela contribue à enrichir le propos. Vous pouvez contribuer à la qualité de ce site en utilisant un langage décent, poli et respectueux d’autrui, et en étant pertinent et concis envers le sujet traité. L’auteur peut modérer les commentaires, et se réserve le droit de censurer sans avertissement les commentaires considérés hors sujet, diffamatoires, irrespectueux d’autrui, portant atteinte à l’intégrité d’une personne ou encore haineux.

Répondre à Guillaume Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.