Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Les retraités 2007

Voici une liste de ceux qu’on ne reverra plus sur un vélo en course en 2008 car ils prennent leur retraite sportive: 1 – *Peter Van Petegem*. Un coureur spécial s’il en est. Hormis deux semaines en avril, du Ronde à Paris-Roubaix, et une semaine en septembre, pour les Mondiaux, ce coureur était totalement absent. Nous croyons que Van Pet aura performé en deça des attentes durant sa carrière. Son fait d’arme demeurera cette semaine de grâce en avril 2003 ou il remporta coup sur coup le Ronde et Paris-Roubaix. 2 – *Michael Boogerd*. Un autre coureur qui, selon nous, a nettement performé durant sa carrière, notamment sur la scène des Classiques. Souvent sur le podium mais très rarement premier, il doit être l’inspiration de George Hincapie… Nous retiendrons surtout de Boogerd son travail impressionnant certaines années dans les cols du Tour de France pour son leader. 3 – *Axel Merckx*. Encore un "under-achiever". Merckx aura peu gagné durant sa carrière et on regrette qu’il soit passé si près à de nombreuses occasions. Ses faits d’armes demeureront une médaille aux JO d’Athènes, sur les Mondiaux, ainsi qu’un Championnat de Belgique et une étape du Giro. Marié à une Canadienne de Vancouver, Axel projette de passer une partie de sa vie au Canada. Espérons qu’il travaillera à développer le cyclisme ici! 4 – *Giusseppe Guerini*. Il laisse derrière lui de belles perfs sur le Giro ainsi qu’une victoire d’étape à l’Alpe d’Huez durant le Tour de France, victoire hautement médiatisée puisque victime d’une chute à l’approche du dernier km, chute causée par un spectateur en train de prendre une photo. 5 – *Nico Mattan*. Un coureur de classique dont la carrière fut inconstante et contreversée. Il a tout de même remporté le Gand Wevelgem en 2005, mais la victoire avait été contestée puisqu’acquise suite à un démarrage dans le final avec l’aide des… motos responsables de la couverture de la course. Mattan était également un grand ami de Franck Vandenbroucke et il fut éclaboussé dans certains scandales de dopage. On ne s’ennuiera pas de lui. 6 – *Cédric Vasseur*. On conservera de ce coureur français l’image d’un coureur solide, dur au mal, à l’aise dans les courses du Nord. Sa carrière fut lancée chez Gan en 1997 alors qu’il porta le maillot jaune durant une petite semaine suite à une magnifique victoire d’étape acquise grâce à une longue échappée solitaire. Depuis, le coureur était un excellent équipier prisé des grands leaders de ce sport. Son passage chez US Postal au début des années 2000 aura cependant été une expérience malheureuse. 7 – *Didier Rous*. Éclaboussé par l’affaire Festina, le coureur s’était rebâti une réputation de dur parmi les durs. Il aura offert quelques belles performances, surtout sur le sol national. 8 – *Carlos Da Cruz*. Une carrière très courte, peu de victoires, on ne retiendra pas grand chose de lui. 9 – *Matt White*. Un Australien qui aura passé sa carrière à servir ses leaders, mais il le faisait très bien, surtout sur les Classiques du Nord, son terrain de prédilection. Il aura notamment aidé George Hincapie des années durant, sans goûter à la consécration puisque ce dernier ne gagne jamais. 10 – *Alexandre Vinokourov*. La honte et on ne s’ennuiera pas de lui, tout comme on ne s’ennuie pas non plus de Lance Armstrong, Jan Ullrich, Roberto Heras, Floyd Landis, Tyler Hamilton, Aitor Gonzales et autres (la liste est longue).

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21 Commentaires

  1. Flos

    Tiens Joseba Beloki aussi… Il m’avait tout de même épaté dans l’alpe d’huez 2003 et avec lui armstrong n’aurait pas gagné le tour mais ullrich. Mais il y a eu le champ…
    Bon pas à l’eau clair non plus lui hein….

  2. Rafaël

    J’ai encore en mémoire les râles de chatte en chaleur de LFR lors de l’attaque de Vino dans la Schlucht en 2005 (“On était debout dans son salon”). Marrant comme le temps passe…

  3. Mike

    Non mais c’est quoi ces conneries des deux derniers répondants….

  4. patrick B

    Carlos Da Cruz, récemment: “Aujourd’hui les coureurs qui ne trichent pas sont traités comme ceux qui contournent les règles!”

    Je suis convaincu que Vinokourov a eu recours au dopage, et au dopage lourd. A côté de ça, son discours vis-à-vis des coureurs avec “peu de victoires” (je te cite, Laurent) a été odieux. Je souhaite que ce gars disparaisse du milieu (que j’espère être le milieu cycliste et c’est tout), définitivement.

    Personnellement, à un niveau très inférieur à celui de Da Cruz, et malgré mes 23000 km annuels d’entrainement avec sorties longues, fractionnés, travail du temps de soutien au seuil, je ne gagne presque jamais. Et j’entends être respecté autant que mes vainqueurs les Anthony Cheytion, Serge Garnier et autres Olivier Buisson (qui ne feraient pas le poids contre un Carlos Da Cruz).

    Je franchis souvent le pas de ne pas croire accessibles à a la pédale et sans recours au dopage sanguin, les premières places dans les grandes épreuves du Pro Tour. Je suis donc persuadé, plus que convaincu, que les frères Schleck, Cunego et autres Cancellara en croquent. J’ai des éléments pour penser cela, je les ai déjà exposés de nombreuses fois ici même. Cette croyance sans preuve me vaut quelques inimitiés, dont certaines me sont désagréables. Même si je défends avec énergie l’idée qu’on ne doit pas condamner sans preuve. Ce que j’ai aussi souvent fait sur ce site. Des exemples: je crois qu’Ullrich et Basso auraient du courir le Tour 2006, qu’on ne devait pas exclure Rasmussen du Tour 2007. Et ce même si j’avais la conviction qu’ils étaient dopés, et lourdement. Bien entendu, on ne légitime pas une décision de justice par des éléments a posteriori…

    Pour ce qui est de Da Cruz, je ne sais pas s’il se dope, ni légèrement ni lourdement. Et je n’ai aucun élément pour en être persuadé. Alors, je veux croire qu’il est sain. C’est un principe dogmatique chez moi. Je considère qu’il n’est pas dopé. Je prèfère initimement le risque d’absoudre un coupable que de condamner un innocent.

    Maintenant, qui peux m’assurer qu’un Da Cruz n’a pas rien pris (ou rien de lourd) et n’a pas été privé de nombreuses et belles victoires uniquement de ce fait?

    Je bouclerai mon intervention en les renvoyant à sa citation initiale.

  5. didier

    patrick,

    on peut tous croire au père noël,

    on a tous le droit d’avoir des croyances et des convictions,

    on peut même se targuer d’une attitude éthique,morale voire mystique

    mais ,penser que la terre est plate avec le soleil qui tourne autour,ça relève de la bêtise et du foutage de …..

    bon noel a tous

  6. Thierry Lemaire

    on peut croire au père noël ou bien on peut juste enquêter, démontrer les choses et arriver à des conclusions qui sont que ces dernières années Lance Armstrong, Jan Ullrich, Floyd Landis, MIchael Rasmussen, Marco Pantani, Alexandre Vinokourov, Roberto Heras, Richard Virenque, Alex Zulle, Oscar Sevilla, Laurent Dufaux, Danilo Di Luca, Ivan Basso, Laurent Jalabert, Johan Bruyneel, Stefano Garzelli, Evgueni Berzin, Alejandro Valverde, Davide Rebellin, Tyler Hamilton, Oscar Camenzind, Frank Vandenbroucke, Philippe Gaumont, Erwan Manthéour et de nombreux autres ont tous eu recours au dopage, notamment à l’EPO pour améliorer leurs performances. Et donc que nous ne connaissons pas leur valeur. Personne ne peut dire aujourd’hui si ces gens sont de vais champions car ils n’ont pas pédalé avec leurs capacités propres.
    En revanche nous devons accorder le bénéfice du doute à Gilles Delion, Christophe Bassons, David Moncoutié, Carlos da Cruz, et quelques autres qui sont moins connus car ils gagnent très rarement.

  7. didier

    je me suis peut être mal exprimé,quoique…

    le bénéfice du doute,la présomption d’innocence sont de très beaux concepts à la R. Badinter qui fonctionnent si l’on est dans un État de Droit;

    pour le moment,le cyclisme professionnel en est très loin et n’a même plus grand chose à voir avec le simple spectacle sportif.

    pour simplifier,il y a quelques valeurs que ce petit monde transgresse depuis très longtemps: le respect des règles du jeu,la compétition à armes égales et la notion toute bête du “que le meilleur gagne”.

    les règles du jeu sont soumises au bon vouloir des organisateurs ou des fédérations voire des avocats des uns et des autres,

    la notion d‘égalité des chances dépend de la valeur financière du coureur et de son préparateur

    quant au meilleur qui gagne,sic et resic

    ces gens là se moquent de nous: pratiquants,spectateurs,simples curieux,acheteurs de matériel et même tout bêtement citoyens respectueux des règles sociales qui permettent de vivre ensemble sans se tirer dessus pour une voiture mal garée.

    alors c’est à eux, à eux tous de nous démontrer leur innocence,leur honnêteté,d’arrêter de nous prendre pour des imbéciles,des gogos et des triples idiots;

    c’est à eux de ne plus jouer les alibis ,les victimes ou les complices malgré eux;

    s’ils savent quelque chose ,qu’ils le disent; s’ils ont des preuves ,qu’ils les donnent !!

    et même si d’autres sports sont plus vérolés encore,ça ne change plus rien,il y a tellement d’autres choses à faire ,à voir ou à aimer

  8. patrick B

    “Quoique…”, tu disais, Didier.
    Je suis un peu brut de décoffrage, donc les images et autres paraboles dépassent souvent mes capacités d’imagination. Merci donc de me dire PRECISEMENT en quoi “je crois au Père Noël”, “je me targue d’une attitude mystique”, “je crois que la Terre est plate” (pour ce qui est du Soleil qui tourne autour de la Terre, j’en suis convaincu depuis 25 ans), et en quoi “je relève de la bêtise et du foutage de gueule”?
    Sans agression cette fois (!), sans paraphrase et surtout en ne me citant que dans le texte. Ce n’est quand même pas parce que je donne la présomption d’innocence à un Carlos Da Cruz.

    Par ailleurs, puisque tu m’as agressé, permet-moi d’en faire autant: accuser “eux, eux tous”, sans les nommer ni les définir, “les” mettre dans un grand sac et les sommer sans distinction de résoudre des problèmes inhérents à l’ensemble de la société, ne pas voir que l’idéal n’est pas l‘état de droit mais de s’en approcher sans cracher sur ce qui n’est pas parfait, et ainsi oeuvrer à sa destruction parce qu’on n’a pas su sortir de son état d’enfance où l’innocence était incompatible avec le compromis, ce n’est pas très responsable.
    Tu m’as traité d’inculte (“la Terre est plate”), d’idiot, tu m’a accusé de me foutre de la gueule des lecteurs de ce site. Je te demande d’abord pourquoi, et je te demande ensuite de façon un peu plus constructive d’aller t’informer sur ce qu’on appelle “le principe de Peter”… en tout bien tout honneur…

  9. didier

    après une bonne nuit,je vais détailler ma réaction à ton post de noël,pas le second,sinon,on part en vrille.

    quand un coureur professionnel,Da Cruz,tient un discours de victime et qu’il reçoit un soutien comme le tien sur ce site,ça me donne l’impression que j’ai exprimée :me faire couillonner une fois de plus.

    “ les coureurs qui ne trichent pas considérés comme ceux qui contournent les règles “, ça ,c’est du foutage de gueule parce que c’est exactement l’inverse qui se passe depuis plus de quinze ans,

    la réalité :c’est le contournement des règles de façon générale par tous les membres du milieu cycliste pro : coureurs,directeurs sportifs,organisateurs et fedé,et bien sur les médias voire les consommateurs que nous sommes de ce spectacle sportif;

    c’est ce détournement qui peut ,peut être connaître un coup d’arrêt avec la mise en place des mesures qui touchent tous les coureurs et qui peuvent mettre fin au “ pas pris donc propre comme les autres ,silence ,rien a voir,merci “

    et c’est vrai que ça met en cause la présomption d’innocence puisqu’il y aura sans doute un ou deux ou trois pauvres gars privés de boulot car leurs paramètres seront incompatibles avec l’exercice de leur profession ,tout comme toi et moi ,puisque tu aimes citer des exemples personnalisés,si le médecin du travail nous déclare inapte sans que l’on comprenne pourquoi .

    ce genre d’argument qui mêle les notions de culpabilité et de responsabilité m’insuporte , c’est d’ailleurs le même qui est utilisé pour dénigrer la politique de sécurité routière en france : “on est pris pour des délinquants, rouler a 65 en ville et perdre son permis ,c’est pas juste “ sauf que ça a sauvé des milliers de vie en cinq ans et mis fin à une délinquance collective ,la mienne inclue ..

    j’ajouterais pour conclure,que ce site est le seul qui ,depuis des années,défend la mise en place de mesures de contrôle générales ,en partant du principe du renversement de preuves face a un milieu de type maffieux: démontre que ta formule sanguine est normale ,physiologique et habituelle plutôt que de jouer avec tes avocats et ton médecin avec les tests de contrôle ; c’est ce qui se fait avec le crime organisé, il leur faut démontrer l’origine légale de leur fortune visible

    alors ,on va en rester là, Da Cruz n’a pas le palmarès qu il mérite sans doute mais ça ne le rend pas légitime pour dire n’importe quoi,même la veille de noël.

  10. patrick B

    Didier
    Tu dois avoir des informations que je n’ai pas pour affirmer avec certitude que “tous les membres du milieu cycliste pro contournent les règles: coureurs, directeurs sportifs, organisateurs et fédé…”.
    En l’absence de ces infos, j’avoue avoir des doutes, dans les deux sens. Et dans le doute, je fais le choix que j’ai exposé auparavant. Au moins je ne considère ainsi pas de la même manière ceux qui ont été pris (la longue liste de cadors dressée par Thierry Lemaire prouve quand même que tout n’est pas pourri) que ceux sur qui, comme Carlos Da Cruz, j’accorde sans hésiter la présomption d’innocence.
    J’espère bien que si le médecin du travail me déclare inapte, je comprendrais pourquoi!
    Quand tu repars sur des paraboles, je n’arrive à nouveau plus à te suivre. Je ne vois pas le parallèle entre nos discours et le fait de rouler en ville à 65. Jusqu‘à preuve du contraire, on ne montre pas du doigt un automobiliste parce qu’il est susceptible de rouler au delà des limitations, mais parce que sa vitesse a été mesurée telle. Je ne crois pas que tu sois pour la verbalisation préventive (personnellement, je serais pour le déclenchement de bridage des moteurs selon les limitations, par un système radio partant des panneaux). Alors ne considère pas que Da Cruz se fout de ta gueule avant qu’il ne soit prouvé qu’il se dope.
    Je ne sais pas si Da Cruz a eu le palmarès qu’il mérite. Ce que je sais, c’est qu’il a été coureur professionnel au plus haut niveau durant 10 ans, qu’il a tenu sa place dans le peloton des plus grandes courses, qu’il a vécu de l’intérieur de nombreuses grandes épreuves, et ça, c’est pas rien…

  11. plasthmatic

    Les nouveaux retraités de cette liste ont vraisemblablement, au moins pour partie, gagné leur notoriété et beaucoup plus par le recours à des artifices. Aujourd’hui, Lance Armstrong est à la tête d’un petit empire financier. Comme quoi l’imposture ça peut rapporter.
    Par un jeu bien inconscient d’associations d’idées je suppose, la liste m’a rappelé ces athlètes des anciens pays de l’Est qui ont trusté les podiums mondiaux et olympiques durant une trentaine d’années. Ceux-là n’eurent même pas cet honneur de figurer dans une dernière “liste-hommage” … Aucune publicité, aucune célébration d’aucune sorte à l’heure de leurs mises à la retraite.
    Quoi de plus normal. Après avoir largement bricolé leur corps voire leur psychisme, dès l’enfance bien souvent, par l’usage de moyens aussi variés que terrifiants, c‘était la moindre des choses que l’Etat Providence continuât de les considérer comme des objets quand apparurent les premiers signes d’essouflement de la machine.
    Quel rapport avec la liste ci-dessus ? Aucune idée précise.
    Simplement, le dopage a fait un peu, ou beaucoup, des coureurs comme Vinokourov, Armstrong, et d’autres éléments de cette liste, à n’en pas douter. Et le dopage continuera de nourrir leur famille une fois le dernier dossard retiré. Les sommes volées aux coureurs “propres”, les dividendes apportés par la célébrité, fut-elle sulfureuse, ne se remboursent pas, c’est supercherie que de dire ou donner à penser le contraire.
    Pendant que le dopage organisé et souvent subi par les athlètes, nageuses et autres gymnastes soviétiques ou allemands de l’est visait lui à nourrir exclusivement le prestige de la Très Sainte Eglise Communiste, à savoir pour être précis, ses tenanciers Privilégiés.
    L’injustice, l’exploitation de la force d’autrui, l’appropriation à des fins privées des fruits de la sueur versée par son prochain ne sont ainsi pas l’apanage du seul capitalisme … d’aucuns le découvrent peut-être. A croire que ceux qui ont lu les milliers de pages produites par ce cher Karl s’y sont usé les yeux à un point qu’ils en subirent consécutivement et inévitablement cet aveuglement si caractéristique.
    Il faut toutefois rendre un hommage à ces serviteurs zélés de la Doctrine ( il conviendrait d’ailleurs d‘écrire “usagers de la doctrine”) : à défaut d’avoir fait montre de quelques qualités humanistes, ils auront excellé dans un art au moins, celui de la fabrication. Fabrication de preuves pour de jolis procès, fabrication de la vérité en général, fabrication d’athlètes ou nageuses hors de portée de baskets ou de brasses des imbéciles d’occident de l‘époque. Pardon pour eux.
    Sans l‘écran infranchissable du Rideau de Fer, le palmarès du Tour de France des années Guerre Froide aurait aujourd’hui un visage différent. Concernant la probité des vainqueurs, le doute qui nous ronge à des degré divers cèderait alors sa place à une confortable certitude …
    On parlera longtemps encore de Vino. Peut-être même sera-t-il un jour ministre des sports, en tous cas il est dores et déjà “roi du pétrole” dans son pays le Kazakhstan. On parlera longtemps encore de Lance, on l’entendra même encore parler. On parlera un peu moins c’est vrai de Nico Mattan. Mais que sont devenus tous ces individus, des hommes et peut-être plus souvent des femmes, médaillés olympiques, parfois détenteurs des plus étonnants records, évanouis depuis dans l’anonymat ? La réponse tient en un mot : broyés. Broyés par l’administration de la Grande Union de l‘époque. On s’en fout. Le monde médiatique s’en fout. Les humains ne sont rien, seul le Parti vaut. Merci pour lui.
    A ce sujet, il est intellectuellement prudent de ne pas penser que tout ceci appartient au passé. Nul besoin d’avoir pris des leçons de voyance ou de posséder le don particulier de lecture dans les entrailles de toutes sortes pour déjà annoncer une belle panoplie de champions et championnes olympiques chinois cet été à Pékin, dont le niveau baissera ensuite aussi rapidement que le monde sportif les oubliera.
    Pas grave. La Grande Chine pourra fièrement bomber le torse, le monde entier connaîtra son hymne national aussi bien que jean-marie la marseillaise. Peut-être même les joyeux dignitaires du Saint Parti connaîtront-ils enfin pour l’occasion les joies et les bienfaits d’une petite érection. Oups.
    Frédérick Taylor inventa le taylorisme. A-t-il fallu recourir aux services de l’espionnage organisé pour que le monde communiste accède à sa pensée, l’histoire ne le dit pas. Toujours est-il que cette gigantesque fabrique des produits de luxe que furent ces champions usa manifestement de tout le savoir-faire propre aux entreprises privées des pays du Grand Capital. Le prestige, à l’instar de l’argent, n’ayant pas d’odeur …
    Sélection impitoyable. Rendement. Cadences infernales. Rentabilité. Seuls les produits ayant obtenu tous les labels de conformité à l’objectif furent placés sur le marché aux médailles et à la Gloire Politique.
    Pendant que le reste de la production était prématurément orienté sur la voie du rebut …
    Ainsi la bible séculaire marxiste, le Capital, a-t-elle peut-être connu sa plus belle réussite sur un terrain d’action qu’elle ne se destinait pas : l’ouvrage aura, certes indirectement, largement contribué à la plus belle production de sportifs de niveau international, dans une proportion à faire pâlir de jalousie le plus accompli des traités de physiologie de l’entraînement.
    Sinon, pour revenir à la liste des départs en retraite, et aux commentaires de leur auteur (Laurent ?), concernant Guerini j’ai aussi toujours en mémoire cette victoire qu’il avait malicieusement chipée à Sandy Casar et aux deux autres. Et Carlos Da Cruz, je l’ai un après-midi d‘été accompagné debout dans mon canapé, il avait la meute aux fesses ( il y a deux ou trois ans ? ). J’ai eu beau appuyer “de tous mes watts”, pendant que mon épouse téléphonait au docteur, il lui a manqué cinquante mètres je crois. Quelle déception.
    Je n’aurais jamais dû la faire cette séance d’intensité le matin même …

  12. Bark

    Qui a enquêté sur Da Cruz, sur Moncoutié, sur Casar?
    Personne car ça ne rapporterait pas un kopeck de publier un livre sur eux!
    On sait également que c’est la police qui a confondu la plupart des dopés et non les enquêtes journalistiques.
    Comme Rafaël, je me rappelle les pots de LFR sur les exploits de Vino et Landis. Le temps passe…

  13. Thierry Lemaire

    Un livre sur les non-dopés ce serait une idée !
    Des gens comme Bassons, Delion ou Moncoutié ont été souvent cité en exemple de refus du dopage par des repentis (volontaires ou non) dans leurs livres.
    Bassons a été mis hors de cause dans l’affaire Festina par tout l’encadrement de son équipe et les témoignages de ses coéquipiers.
    Armstrong n’a jamais été confondu par la police, mais bien par une enquête journalistique. C’est Damien Ressiot qui a démontré tout seul la tricherie de l’américain sur le tour 99.

  14. patrick B

    UNE STATUE
    Une statue de Michaël Boogerd, c’est ce que devrait faire ériger la Rabobank en hommage à l’exceptionnelle carrière de son emblématique coureur. Généreux dans l’effort, assumant ses fonctions de leader comme d‘équipier sur tous les terrains tout au long des nombreuses saisons de sa longue carrière, jamais avare d’un relais ni même d’un sprint, je dis BRAVO.”
    Voici ce que j‘écrivais sur la Flamme le 23 juillet 2007. Je persiste, en ajoutant que les persifleurs qui se gaussent des ses nombreuses 2ème voire 3ème place dans les plus grandes Classiques sont bien aveugles de ne pas voir qu’il s’agit là d‘énormes performances; résumer une course cycliste à 1 vainqueur et 199 perdants est bien réducteur, les places d’honneurs sont aussi des victoires, plus ou moins grandes.
    Et pourtant, il est très probable que ce coureur a eu recours à des artifices dopants. Comme cela était certain pour Landis et Vinokourov, comme cela l’est pour tous les principaux protagonistes des grandes épreuves du Pro Tour quand elles se jouent à la pédale.
    Alors, que Laurent ou d’autres s’enthousiasment devant des performances exceptionnelles comme celles de Landis à Morzine ou Rasmussen la veille à La Toussuire n’a rien de naïf (en passant, et contrairement à ce qu’on veut bien dire, le Danois ne s’est pas fait en un jour, rappelez-vous par exemple cet inoubliable exploit lors d’une étape du Dauphiné arrivant à Grenoble par la Matheysine). Dès lors que certains des plus grands coureurs ont recours au dopage sanguin pour ces épreuves, le niveau atteint est si haut qu’un coureur non chargé ne peut être au devant de la course, même avec des qualités de champions. Et la naïveté consiste à élaborer des arguments romantiques comme le nombre d’attaques successives, les facultés de récupération trop visibles, l’irrégularité en course, le visage qui ne marque pas la douleur (ce qui ne signifie pas son absence), etc…
    Dans le dernier petit groupe qui mène la course au Tour de Lombardie, dans la montée vers les 3 cimes du Lavaredo ou de l’Aubisque, sur le podium des mondiaux du chrono, toute personne censée qui a un tant soit peu réfléchi aux puissances développées et qui s’est un tant soit peu instruit sur les effets du dopage sanguin, sait pertinement que ne figurent que des coureurs qui y ont recours. Mais le vrai passionné du cyclisme, parce qu’“il faut tenter de vivre”, fera temporairement le vide des ces faits et s’enthousiasmera comme un cadet devant la course. Oui, j’avoue m‘être régalé devant le festival de Landis lors de l‘étape de Morzine. Et il ne faisait pourtant aucun doute qu’il pétrolait au gros dopage, dont la testostérone n‘était qu’un élément. Tout comme ses adversaires, Peireiro, Sastre, Klöden.
    Bien entendu, j’ai méchament les boules de savoir que des coureurs se font berner par le dopage, et c’est pourquoi je n’aime pas qu’on agresse a priori des coureurs comme Da Cruz sans donner d’autres arguments que ses paroles considérées comme méprisantes: “Aujourd’hui les coureurs qui ne trichent pas sont traités comme ceux qui contournent les règles!”. Et si c‘était vrai, qu’il ne prend rien, ou rien de lourd. Mettez-vous à sa place.
    Montcoutié est pour moi un cas limite: il a tout de même fini 13ème à 21’ d’Armstrong du Tour 2002 (juste derrière… Boogerd). Etait-ce possible sans dopage? J’aurai tendance à dire non, vous imaginez, 21 petites minutes avec des arrivées au sommet et des chronos (il n’avait pas pris de temps “pas à la pédale”, dans une échappée de facteurs). Mais si je me trompe, ce serait vraiment terrible: accuser faussement.
    Il y a aussi Delion, dont la carrière était si bien partie avant la généralisation de l’EPO qu’on peut le considérer comme une de ses plus grandes victimes. Parce que lui, je le crois vraiment propre, même de dopage léger. Ce postulat posé (on peut le contester), son apport aura été énorme: prouver qu’avant l’EPO, c‘était possible. Et accréditer du même coup la superbe carrière de notre Charly régional, Monsieur Mottet, pourtant elle aussi amputée mais, hasards du destin, il était né 4 ans avant; 4 petites années qui firent la différence entre une carrière étouffée dans l’oeuf et une carrière écourtée sur la fin. Mottet et Delion, deux cas d‘école à retenir.
    Le cas Bassons est délicat. Pour moi, aucun doute, ce gars aura su dire non à une période où c‘était le plus difficile et le plus dommageable. Je lui tire mon chapeau. Ce qu’il a fait est exceptionnel. La question est: avait-il l’immense talent qu’on lui prête? Si oui, aucun doute, un Montcoutié était dopé. Je ne mets pas la parole de Bassons en doute, je suis bien convaincu que ses tests étaient très très prometteurs. Mais ces tests étaient réalisés en début de carrière et peut-être avait-il en lui des caractéristiques physiques de progression limitée entre 20 et 25 ans. Par exemple, qui se souvient d’Heinrich Trumheller? Né en 1972, en voilà un qui promettait au moins autant que son adversaire ,et ainé de… 4 ans, Alex Zülle dans les plus grandes compétitions espoirs internationales de 1990.
    Bassons est aussi un cas d‘école. Parce que si ce qu’il dit et écrit est vrai et son potentiel non surestimé, alors il n’est même pas possible de finir un grand Tour sans avoir recours au dopage “léger” (léger pour le milieu pro, très lourd pour nous). Et alors, la totalité des coureurs pro du Tour de France (notamment) a recours au moins au fameux rééquilibrage hormonal. Et le cercle des individus (depuis Bellocq et Sainz jusqu‘à Fuentes qui va encore plus loin) qui pronent ce traitement comme un soin médical souhaitable augmentera jusqu‘à sa taille critique d’acceptation; restera à ne pas cacher d‘éventuels impacts sur la santé à long terme. Sans parler de ce bon sens populaire qui caractérise Christophe Bassons, qui aborda sa carrière comme sa vie d’homme par une pensée fondamentalement bio qui exclu a priori et au maximum le recours à la médication et même à la supplémentation en vitamines. On peut toujours en faire des gorges chaudes, mais les dernières études sur les effets des apports extra-alimentaires en les anti-oxydant vitamines A, C et E sont assez perturbants.
    A priori, j’aime les coureurs, j’aime Landis, Ullrich, Boogerd, Basso, Rasmussen et même Vinokourov et Armstrong. Pour la force de caractère qui leur a fallu pour tenir sur la distance la rigueur à l’entrainement, en course, à table, à la salle de sport, au lit, et même, pourquoi pas, à la piquouze (parce que ça doit pas être marrant tous les jours). Même si j’ai plus d’admiration encore pour celui qui trouve la force de faire le métier sans la piquouze et tout en sachant que d’autres y passent; là, je suis profondément épaté. Je constate trop mes propres faiblesses pour ne pas me cacher mon admiration pour ces hommes par le fait que, sûrement pour certains et peut-être pour d’autres, ils se dopent.
    Mais je ne respecte pas certains comportements d’humains. Quand armstrong ou vinokourov (et bien d’autres) se répandent en méchanceté vis-à-vis de certains de leurs adversaires, somme toute parce qu’ils n’ont pas de résultats (à mes yeux, le simple fait d‘être passé pro et qui plus est de faire le Tour est déjà un résultat ENORME), là, je ne respecte plus l’homme. Ce respect, je le donne toujours à un Ullrich ou à un Boogerd même si je sais pertinemment par où ils sont passés, comme je le donne au premier comme au dernier des petites courses auxquelles je participe.
    Quant aux Bassons, Mottet et autres Delion, mon admiration se double d’une véritable fascination…

  15. patrick B

    Bark
    Le journaliste qui, après enquête, prouverait la culpabilité ou l’innocence en matière de dopage des Montcoutié, Casar et autres Da Cruz, non seulement il vendra bien son livre et gagnera ainsi bon nombres de Kopeck (il en vendra plus malheureusement plus encore s’il prouve leur culpabilité), mais en plus son apport dans notre connaissance du sport sera majeure. Personnellement, et je crois ne pas être le seul, j’aurai une réponse sérieuse à une question fondamentale: est-il possible en ce début de XXIème siècle d’accéder à un niveau sportif comme celui du Tour de France sans en croquer (pour ce qui est des premières places, j’ai déjà la réponse).
    En l’abscence de l‘édition d’une telle enquête éditée, ma position reste fermement la présomption d’innocence.

  16. TOUTOUILLE26

    moi le respect je te le donne à toi , qui monte le saint eynard en 47 minutes, en te reservant le présemption d’innocence, jusqu‘à preuve du contraire!!!

  17. patrick B

    Je me réjouis de ton retour sur ce site, Toutouille. J’espère qu’on n’enquêtera pas sur moi. Trouver quelque chose en réjouirait certainement quelques-uns, y compris sur ce site, mais le marché reste quand même bien réduit.
    Quant au St-Eynard, au-dessus de Grenoble, un rapide coup d’oeil sur le classement relativise ma performance (01/09/07):
    1 Serge Garnier (40 ans) 42’04 (record)
    2 Michael Gallego 42’24
    3 Christophe Rajat 42’25
    4 Norbert Ankri (47 ans) 45’25
    5 Yves Chizelle 45’36
    6 Michel Leurat (52 ans) 45’48
    7 Patrick Bernard (42 ans) 47’34
    Merci à toi de nous rappeler cette belle course, penser aux rendez-vous estivaux aide à trouver la motivation pour s’entrainer en ces jours glacials.

  18. TOUTOUILLE26

    oui mais tu dis pas qu’ils pesent35kg tout mouillés et que toi tu fais 1m90 et 90kg, c’est la que se situe l’exploit…

  19. patrick B

    J’ai la photo du podium sous les yeux. C’est vrai que Serge et Michaël font penser à Vicente Belda et Marco Pantani. Mais être un poids plume ne suffit pas, encore faut-il avoir le talent et la hargne.
    Et le seul autre gars au gabarit de trois-quart de rugby qui ose se présenter à ces courses de côte à pour pseudo… Toutouille!
    Y-a-t-il d’autres exemples de rencontres sur le terrain suite à une rencontre sur la Flamme Rouge? Je pose la question, et remercie Laurent.

    Je suis un peu surpris que l’article “les retraités 2007” de Laurent n’ait pas suscité un débat plus riche, hormis l’arrivée tonitruante de Plasthmatic et de son commentaire décoiffant. Ce ne sera pas faute de m‘être déployé à quelques provocations.
    Ce doit être la trêve des confiseurs, les chocolats ont (provisoirement) remplacé les châtaignes.

  20. Jyrki

    Je lis régulièrement LFR depuis des années, je l’apprécie énormément et ceci est le TOUT PREMIER commentaire que j’y écris !
    Mais je ne pouvais rester silencieux devant l’un des textes les plus choquants et décevants que LFR ait jamais publié (avec certains concernant LA ou FL dont on devinait l’enthousiasme hors de propos – heureusement vite reniés) : celui concernant Carlos Da Cruz.

    Ce coureur était l’exemple de ce que l’on pouvait encore attendre d’un cycliste ces derniers années : un discours incroyablement courageux contre le dopage (difficile de trouver plusieurs cyclistes en activité ces dernières années au plus haut niveau à en avoir dit autant – manifestement certains ici ne l’ont jamais écouté), une philosophie de la course magnifique (un attaquant touche-à-tout nous évoquant le meilleur du cyclisme d’antan) et des résultats très honorables vu le dopage généralisée chez ses concurrents (notamment en matière de places d‘étape sur le Tour de France ou en soutien sur tous les terrains à ses leaders).

    Toutes mes salutations, mes félicitations et mes remerciements à Carlos Da Cruz pour sa belle carrière, malheureusement trop courte.

  21. patrick B

    J’espère que ce ne sera pas le dernier. On manque parfois un peu de bon sens sur ce forum…

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