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Le Tour de l’actualité

1 – Vous êtes nombreux à avoir critiqué mon analyse du parcours du Tour 2014 et je vous remercie de vos commentaires qui ont le mérite de me faire reconsidérer ma position, notamment à l’égard des étapes courtes.

Des étapes courtes, moyen de lutter contre le dopage? Je n’en suis vraiment pas sûr, du moins pour ceux jouant le général. Mais il est vrai qu’en évitant des étapes de 250 bornes, les organismes fatiguent moins.

Je continue cependant de m’interroger sur des étapes de 125 ou 145 bornes chez les professionnels. Les étapes de la Haute Route étaient souvent de cette longueur!

En fait, l’enjeu n’est peut-être pas la longueur de l’étape, mais bien les difficultés qu’on y propose. Rappelons-nous que l’étape du Galibier-Alpe d’Huez en 2011 avait été le théâtre d’une sacré bataille, Contador et Schleck mettant le feu aux poudres dès le pied du Télégraphe, Voeckler faisant une grosse connerie tactique le maillot jaune sur le dos, tout comme les Schleck dans l’Alpe d’Huez. L’étape avait conduit à un beau vainqueur, Pierre Rolland.

Peu importe donc la longueur, c’est dans la construction de l’étape que réside ses chances de donner lieu à une belle bataille. Dans ce contexte, le Tour 2014 comporte probablement quelques belles étapes, notamment dans les Vosges, avec des parcours casse-pattes.

Pour rejoindre tout le monde, disons que le Tour 2014 ne propose pas les difficultés « classiques », c’est à dire soit en montagne, soit sur les chronos. On joue plutôt la carte des autres difficultés moins habituelles sur un grand tour, c’est à dire pavés ainsi qu’étapes accidentées et piégeuses. On peut penser que sur un tel parcours, le travail d’équipe sera un très gros atout…

2 – UCI. Les nouvelles sont excellentes du côté de la Fédé internationale, Brian Cookson s’employant déjà à changer les choses.

D’une part, on apprenait que sitôt son élection, il avait commandé la saisie du parc informatique de l’UCI, ceci afin de prévenir la destruction éventuelle de fichiers compromettant pour l’organisme. L’examen des disques durs pourrait conduire à des preuves non négligeables si jamais le personnel précédent de l’UCI faisait l’objet de certains soupçons, notamment de corruption.

D’autre part, on apprenait qu’un renouvellement du personnel de l’UCI est en cours. Le conseiller juridique Philippe Verbiest et le directeur général Christophe Hubschmid, présents depuis plusieurs années, sont partis et de nouveaux vice-présidents ont été nommés, notamment le Français David Lappartient.

Enfin, Cookson affirme que des annonces pourraient être très prochainement faites à propos de la commission Vérité et Réconciliation, possiblement même la semaine prochaine. La création d’une telle commission aurait fait l’objet de pourparlers avec l’AMA qui serait donc partie prenante, voire seule responsable. Wait and see, mais tout cela va résolument dans le bon sens et c’est porteur d’un grand espoir pour le cyclisme.

3 – L’Équipe nous offre un excellent petit résumé visuel de la saison 2013 en WorldTour.

Les trois sprinters Sagan, Cavendish et Kittel sont les coureurs ayant engrangé le plus de victoires avec 21, 18 et 16 respectivement. Froome se classe 4e, avec 13 victoires. Le Top-10 des coureurs ayant le plus gagné cette saison consacre pas moins de 6 sprinters, dont les Français Bouhanni et Demare.

On y constate également que trois équipes se sont distinguées en accumulant plus de points World Tour que les autres, soit Movistar, Sky et Katusha.

On y montre surtout que L’Espagne est de loin le pays ayant marqué le plus de points World Tour cette saison, notamment grâce à Rodriguez et Valverde qui terminent 1er et 3e du classement sur l’ensemble de la saison. L’ironie du sort est que le cyclisme professionnel espagnol vit une crise importante ces jours-ci avec la disparition d’Euskaltel, une situation ayant innondé le marché de nombreux très bons coureurs pro. Par exemple, on apprennait récemment qu’un Samuel Sanchez était toujours sans contrat pour 2014…

À noter également que la Colombie figure au 3e rang du classement des pays derrière l’Espagne et l’Italie, un reflet indéniable du renouveau du cyclisme colombien.

La France est 7e, une situation meilleure que l’an dernier, et figure tout juste devant l’Australie et les États-Unis.

4 – Très intéressant reportage sur l’usine des capteurs de puissance SRM à Colorado Springs, aux États-Unis. Une occasion unique et rare de mieux comprendre comment sont fabriqués ces capteurs et pourquoi ils demeurent, années après années, si chers à l’achat.

5 – 13 ascensions du Ventoux en 48h pour souligner ses 48 ans, François-Joseph Walther l’a fait. Soit une « petite sortie » de 559 bornes dont 280 d’ascension et 20 930 mètres de dénivelé. Pour ajouter aux réjouissances, la météo aurait été capricieuse par moment. Dément! Mes respects à l’athlète, il faut reconnaitre qu’il faut une sacré dose de motivation pour réaliser ce genre d’exploit extrème.

6 – Haute Route 2014: decision time soon!

 

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  1. Zenou

    Je suis d’accord avec toi sur le fait qu’une étape « facile » ne permet pas de lutter contre le dopage.

    En effet, je n’ai jamais entendu quelqu’un proposer de réduire la longueur du 100 m malgré les nombreux cas de dopage avérés en athlétisme (Powell, Montgomery, Jones, Gay, Johnson…)

  2. Cheveche2

    Bonjour

    comme toujours très bon article.

    Pour ce qui est du spectacle dans les étapes je ne suis pas d’accord c’est juste les coureurs et les faits éventuels de courses qui font la beauté d’une étape, pas sa longueur ni sa dureté, plusieurs exemples, l’étape de la bordure en 2013 et celle de la Grande Motte en 2009 (ou 2008 je sais plus). Chaque fois parcours plat, étape classique et chaque fois possibilité de faire une bordure et une équipe se met à la planche et fait tout exploser (Columbia pour Cavendish à la Grande Motte et Quick Step pour Cavendish cette année). On a eu le même exemple l’année passée à Paris Nice ou la première étape s’est joué sur une bordure lancée par Quick Step (pour Boonen).

    En 2011 ce sont les évènements qui font que Contador attaque dés le pied du Télégraphe (laché la veille dans le Galibier) sinon pas sur qu’il aurait attaqué si tôt. Mais je suis d’accord pour dire que c’était la plus belle étape de ces dernières années.

    En 2011 d’après mes souvenirs le tour devait aussi faire du spectacle tout les jours et on a quasi rien eu, hormis la descente de Gap, les 2 passages au Galibier mais sinon c’était morne.

    Sinon le tour m’a l’air chouette, en fait il me semble dessiné pour Evans (qui sera absent).
    Mais comme je dis plus haut ce sont les coureurs qui font la course.

    Et la théorie des étapes courtes qui font diminuer le dopage c’est faux, le problème n’est pas la dureté des étapes le problème est que chacun veut gagner et pour ce faire utilise tout les moyens, sinon comme le dit Zenou il n’y aurait pas de dopage au 100 M.

    sportivement, je lis toujours avec beaucoup de plaisir les articles et commentaires sur le site

  3. Si je voulais être mauvaise langue, je demanderai bien à David Lappartient (qui est élu UMP et qui avait obtenu une licence pour Nicolas Sarkozy), ce qu’il pense de la manière dont l’ancien président français a protégé L.Armstrong…

  4. schwartz patrick

    5) tu peux réaliser une très longue sortie avec un paquets de cols du TDF, même à la limite de l’ « ultra »,
    mais 13 ascensions du Ventoux en 48h, perso, je trouve çà à la limite de la débilité, genre d’exploit gratuit basé sur la répétition d’un effort « à la chaîne »…
    çà me gêne d’avoir un avis si tranché,mais franchement,çà passe pas…

  5. schwartz patrick

    4) ok avec Martin l’Ardoisier ,
    genre de situation où sport,bizzznesss,médias,dope et
    politicards font très mauvais ménage au point qu’au final, çà pue beaucoup plus que çà ne sent bon …
    Lappartient, multi casquettes dans beaucoup d’activités
    et hyperactif ,ne me semble pas très compétent dans le cyclisme en général, et dans ce cas précis, pas transparent du tout … perso, je ne l’apprécie pas trop .

  6. Christophe J

    Je rejoins plutôt l’avis général. Plutôt que la longueur ou le relief c’est la vitesse qui rend une course difficile.
    Et donc ce que les coureurs en font. Lorsqu’en 2011 Contador a attaqué dans le télégraphe, il savait qu’il allait provoquer l’incertitude et donc une course non stéréotypée, mais je pense qu’il n’avait pas un objectif particulier. Il était en réaction de sa frustration de la veille, n’ayant plus les moyens de ses ambitions pour les raisons que l’on connait. Mais il a été le coureur pris en considération qui a déclenché tôt les hostilités, forçant les autres coureurs à réagir certainement plus tôt que ce qu’ils avaient prévu (comme A. Schleck la veille d’ailleurs). C’est vrai que le tour 2011 reste un bon cru, peut être moins stéréotypé et plus incertain que d’habitude.
    Pour ce qui est du dopage, c’est surtout une question d’honnêteté. La triche est partout, à tous les niveaux, comme l’honnêteté d’ailleurs. Pour réduire le dopage, peut être que l’exemplarité des sanctions est nécessaire, l’éducation des jeunes coureurs aussi, de même que le contrôle sérieux de l’encadrement. Il faudrait donner les rênes plutôt à ceux qui ont toujours combattu le dopage, même dans les années 90, plutôt qu’a ceux qui en étaient partie prenante. Ca semble une évidence. Cependant, parmi ces derniers, tous n’ont pas eu la même honnêteté ou maturité après coup, et je pense qu’on peut faire confiance à certains repentis.
    C’est aussi un problème de société car le sport spectacle de haut niveau prend une importance certainement trop grande par rapport à ce qu’il apporte fondamentalement à la collectivité, avec les phénomènes d’idolâtrie, l’absence de recul sur la compétition et l’exploitation des ces faiblesses par certains.
    Le pouvoir est aussi dans les mains des spectateurs. Le nombre de spectateurs augmente ? Tout va donc pour le mieux ! (j’étais dans le Ventoux en 2009 et en 2013, j’ai pu voir l’augmentation considérable du nombre de personnes – je ne me situe pas en dehors de la meute !)

  7. schwartz patrick

    à propos du Tour, j’ai pensé(eh oui!) à une chose:
    lorsqu’un gamin, peut-être destiné à être coureur cycliste un jour, (on dira pro?), naît, avec des qualités de pur sprinter (Cavendich ou Greippel) il est automatiquement et définitivement condamné à ne pas gagner le Tour ! vraiment triste pour eux qui vont autant rouler que les rouleurs et les grimpeurs et certainement plus longtemps ! donc à l’heure où toutes les spéculations,les paris,les souhaits voient le jour,à propos de la longueur des étapes, du nombres de cols,des arrivées en altitude, j’ai une pensée pour eux au moment même où certains esprits chagrins s’inquiètent à cause d’une vingtaine de bornes de pavés…En ce qui me concerne, j’aimerais beaucoup d’étapes « casse pattes » avec de petits cols et des bosses type raidillons sur des routes pas très larges sans les longues lignes droites et larges type « boulevard » qui mettent irrémédiablement les échappées en péril…juste une pensée…

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