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Le diagnostic Vayer: sans appel

cliquez-sur-l-image-pour-le-commanderC’est un gros, un très gros pavé dans la mare que vient de lancer Antoine Vayer avec la publication récente d’un magazine intitulé « Tous dopés? La preuve par 21«  (disponible au Québec et aux États-Unis, sous le titre « Not Normal » disponible ici au montant de 9,95$).

21, comme les 21 lacets de l’Alpe d’Huez, mais aussi comme le profil détaillé de la puissance de 21 coureurs, dont 13 vainqueurs du Tour.

Vayer se sert en effet abondamment des calculs de puissance qu’il a mis au point avec Frédéric Portoleau et dont la marge d’erreur est désormais infime pour « classer » les performances en cyclisme. Le raisonnement, auquel je souscrits totalement, est le suivant: on connaît désormais très précisément les limites des capacités humaines à l’état naturel. Pour Vayer, cette limite est de 410 watts-étalon dans un col de plus de 20 minutes d’ascension situé en fin d’étape, après plusieurs heures sur le vélo. Entre 410 et 430 watts-étalon, c’est suspect. Entre 430 et 450 watts-étalon, c’est miraculeux. Au-delà de 450 watts-étalon, on est dans le domaine réservé qu’aux mutants du cyclisme.

Le verdict de Vayer est sans appel: seul le profil de puissance de Greg LeMond ne soulève aucun doute quant à sa probité. Pour tous les autres vainqueurs du Tour depuis 1982, on peut identifier des « performances suspectes » voire « mutantes » très probablement obtenues grâce au dopage, le plus souvent sanguin. Pour appuyer ses propos, Vayer publie un profil détaillé de chaque coureur, avec calculs de puissance, permettant de bien préciser quelles performances sont suspectes.

Il publie également la méthodologie de ses calculs mis au point avec Portoleau, question de convaincre les plus sceptiques.

Le site Internet propose également un complément d’enquête assez troublant à propos de Laurent Jalabert.

Pourquoi une telle publication?

Parce que comme le souligne l’excellent journaliste Stéphane Mandard du journal Le Monde dans le magazine, personne – surtout pas l’UCI – ne peut désormais se réfugier en 2013 derrière des affirmations du style « on ne savait pas » ou « on n’avait pas de preuves » pour se dédouaner à l’égard du dopage dans le cyclisme.

Car aujourd’hui, on a les moyens sinon de savoir hors de tout doute, au moins d’identifier les coureurs qui présentent des performances tout simplement hors des capacités d’un être humain, même très bien entrainé et disposant de gênes très avantageux à l’égard du sport.

Lire pour rester critique… intelligemment

Pour nous les fans, j’estime qu’il faut lire cet ouvrage car il permet de rester critique… intelligemment à l’égard du spectacle qu’on nous offre en cyclisme. Non, tous les coureurs ne sont pas dopés et dans ce contexte, des généralisations excessives du style « ils sont tous dopés de toute façon » sont à proscrire. Mais il ne faut pas non plus croire ce que le milieu – et l’UCI – voudrait nous faire avaler ces jours-ci, à savoir que les mentalités ont changé dans le peloton. À la lumière des récentes analyses des performances du Giro 2013, Vayer et Portoleau nous montrent que des coureurs demeurent suspects, voire que des performances « mutantes » sont de retour, notamment sur le Jafferau lors de la 14e étape du Giro… (et où on pourra prendre du recul par rapport aux perfs de Santambrogio, flashé dans les zones interdites… Vayer savait donc avant les contrôles positifs que ce type carburait à autre chose que l’eau claire, une preuve de plus que le système fonctionne bien). Le magazine de Vayer comporte également des analyses des courses par étapes en 2013 à ce jour. Nombre de performances suspectes sont à mettre du côté des Sky…

Lire aussi pour se situer personnellement!

L’ouvrage est également très intéressant en ce sens qu’il nous permet, à nous cyclistes amateurs, de mieux comprendre nos performances.

Vous voulez y aller pour le KOM de Strava sur l’Alpe d’Huez dans les prochaines semaines? Go for it! Mais sachez que pour monter en 37 minutes et des poussières, Pantani a dû généré 461 watts-étalon en moyenne durant tout ce temps, et qu’il l’a fait après avoir d’abord parcouru 210 bornes dans le peloton du Tour 1994. Bon courage…

Vous pourrez aussi, grâce à cet ouvrage, mieux situer les performances de vos adversaires voire copains de club sur les grands cols. Il y aura peut-être des surprises!

Les radars du Tour 2013

Outre les profils de puissance des coureurs et anciens vainqueurs, Vayer publie ses « radars du Tour 2013 », c’est à dire qu’il présente en détails six zones où Portoleau et lui calculeront les profils de puissance des coureurs cet été, question de mettre en contexte les performances. Ces zones ont été choisies soigneusement pour permettre un calcul fiable et précis. On y retrouve notamment le Ventoux, mais aussi l’Alpe d’Huez, la Croix-Fry ou encore le Semnoz.

Faute d’une lutte efficace contre le dopage (quoique avec le retour de l’AFLD, j’ai davantage confiance), nous saurons au moins relativiser, grâce à leurs calculs, le spectacle qui se déroulera sous nos yeux et serons donc des spectateurs intelligents et éclairés du Tour.

L’ouvrage comporte également une foule d’autres informations très intéressantes, notamment sur les plus grandes performances mutantes en cyclisme, notamment celles de Contador à Verbier sur le Tour 2009 (491 watts-étalon sur 21 minutes!), de Pantani à Madonna Di Campiglio sur le Giro 1999 (490 watts-étalon sur 20 minutes), de Riis à Hautacam sur le Tour 1996 (479 watts-étalon sur 35 minutes!) voire d’Indurain à Hautacam sur le Tour 1994 (470 watts-étalon sur 35 minutes).

En conclusion

À chaque époque correspond son dopage. Il est clair que les techniques aujourd’hui utilisées dans le peloton sont différentes de celles qui étaient utilisées il y a seulement quelques années, compte tenu des progrès dans les méthodes de détection et de l’apparition constante de nouveaux produis dopants.

Ce qui ne change pas beaucoup cependant, c’est l’être humain et ses capacités intrinsèques. Aujourd’hui, nous les connaissons avec une précision inégalée, notamment grâce aux capteurs de puissance et autres tests en laboratoire.

En ce sens, les analyses de puissance, désormais au point, sont un outil très intéressant qui pourrait servir à mieux cibler les coureurs suspects ainsi que leur encadrement et ce, sur une longue période de temps afin de les débusquer, que ce soit par des contrôles anti-dopage, un suivi plus précis au passeport biologique, ou encore des opérations policières lors des courses, chez eux voire chez leur personnel encadrant.

Ce serait un moyen de plus pour atteindre l’objectif ultime, c’est à dire de garantir l’intégrité du sport cycliste et rétablir l’égalité des chances parmi les athlètes.

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39 Commentaires

  1. Pas mal ça l’idée de rendre publiques avant le départ du TDF les zones de calcul des profils de puissance.
    Au moins les coureurs auront le choix de ne pas montrer de manière trop ostensible leur niveau de capacité.

  2. Vinnnch

    Bonjour, et merci pour cet article très intéressant.
    Par contre je suis troublé, j’avais toujours cru que les performances « inhumaines » n’étaient apparues qu’avec l’EPO (1991, en gros).
    Du coup selon quels critères se basent les fameux 410 watts, si même en 82 on pouvait les dépasser ? Des tests ont-ils été faits sur des athlètes vraiment hors-normes (car il est assez communément admis que Bernard Hinault, par exemple, était un athlète hors-normes) ?

    Je sais, je réagis comme un fan de base du blaireau, mais je suis troublé ! 🙂

  3. bigmouse

    intéréssant tt ca

    Vinnch=> je crois qu’il établit son étalon sur une moyenne et sans prendre en compte les elts extérieurs

    vente, qualité de la route, evolution du matériel, des positions sur le vélo etc etc

  4. bigmouse

    avis au lecture:

    pouvez vous rentrer des les détails concernant la methodologie de vayer sur ses calculs parce que les chiffres d’un modèle ne sont jamais critiquable mais c’est tjrs le mode de conctruction du modèle qui donne la pertinence des chiffres

    (ceci dit on pzut dire sans grand risque que jaja indurain riis, amstrong, contador, et les sky sont hors jeu lol)

  5. Cyclick

    Bon Dieu! Sortir cette publication avant le Tour de France qui commence sous peu, je déchante totalement… Moi qui croyait les coureurs « blanc comme neige »…

    😉

  6. alain39

    Les calculs confirment ce que le bon sens laisse à penser.
    Depuis 91 des gros culs montent les cols avec les grimpeurs et n’ont plus un seul jour de moins bien.
    Les RPM sont ahurissantes et lorsque l’on compare les montées des années 70, 80 avec celles des années ultérieures on voit bien que ce n’est plus pareil. Les mecs moulinent sans s’essoufler sans se déhancher et pour certains la bouche fermée. Ils ne font plus le même sport et les temps enregistrés le confirment. Pantani met 10 mn à Hinault sur l’alpe d’huez. Le même Hinault devançait de peu Coppi (2-3 mn). Et Fignon lui mettait 2mn tout en étant dominé par un pur grimpeur d’exception que fut Herrera.
    Les moyennes ont pris plus de 3km/h ce qui à ce niveau est énorme.
    Les carrières éphémères sont de plus en plus nombreuses avec des vainqueurs de plus en plus vieux.
    Les vainqueurs de grands tours dominent outrageusement leurs adversaires comme le faisaient des Merckx, Hinault et l’année suivante ils rentrent dans le rang. Jalabert sur la vuelta 95, Bugno giro 90, Casero, Berzin, Riis, Wiggo, Cobo, Froome cette année etc….Ils dominent dans presque tous les compartiments de la course.
    Des nations ou des équipes dominent soudaienemnt le cyclisme mondial. D’ailleurs souvent l’avènement d’un coureur intervient de paire avec une montée subite des performances de son équipe. USP, SKY, Banesto, Gewis, Once, Astana etc…
    Les lieux d’entrainement sont de plus en plus éloignés des courses et situés dans des zones plus difficilement accessibles comme le Mexique, Les Canaries etc…
    Tous les référentiels des années avant EPO sont obsolètes et maintenant nous ne sommes plus en situation d’identifier les futurs champions. Rarement les meilleurs amateurs deviennent de futurs champions. Il est loin le temps où dès l’âge de 20-22 ans un coureur était identifié comme le champion de demain comme le furent Merckx, Anquetil, Hinault, Fignon (à un degré moindre mais dans son livre Guimard confirme qu’il avait identifié un potentiel énorme), Delgado, Coppi, Ocana, Thévenet etc.. Qui avait prédit un tel avenir à Indurain, Riis, Chapiucci, Armstrong, Wiggo, Froome, Landis, Rasmussen etc… Armstrong est le plus bel exemple. Qui aurait pu imaginer au coeur des années 80 qu’un coureur puisse gagner 7 tdf de rang entre 27 et 34 ans. Simultanément il a explosé le record de victoires et les critères de longévité.
    Alors Vayer ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes mais son travail doit être reconnu car ce qu’il écrit est la vérité. Un voleur est le mieux placé pour dénoncer un système mafieux dans lequel il a oeuvré. Il connait tous les rouages et on peut porter du crédit à ses analyses.
    Je pense qu’il a fait énormément de chemin et qu’il est conscient des ravages du dopage. Il essaye à son niveau de remettre de l’ordre et quelque part de faire son mea culpa. Nous tenons là un vrai repenti.
    La science et la technique permettent de contrôler les coureurs et donc d’identifier les tricheurs. A l’UCI de mettre en place les bonnes pratiques en y joignant un barême de sanctions adéquate. Le spectacle n’en perdra rien, la morale y gagnera, la santé des coureurs sera mieux assurée, le sport redeviendra un exemple pour la société. Un sacré travail, un challenge impossible pour certains aussi toute initiative doit être encouragée. Merci Mr Vayer pour votre contribution et vous gagnez à être connu avant d’être reconnu.
    Le chemin est encore long et la lutte ne sera jamais achevée mais c’est à l’image de la vie qui est un combat permanent. Et la vie ne vaut d’être vécue que si on mène ces combats.
    Je vais apporter ma maigre contribution en achetant ce magazine et je vous invite à faire de même.

  7. toutouille

    vayer, un voleur, un repenti?
    Soit j’ai mal lu soit tu racontes n’importe quoi.
    Armstrong était repéré comme guimard comme un futur vainqueur du tour; et il en a gagné 7. Beaucoup avant et après lui ont eu ferrari comme médecin et n’ont pas fait le quart.

  8. Vinnnch

    Je vais tenter de trouver ce magazine en kiosque également. Mais Alain, dans ta réponse, tu continues bien de distinguer le pré-EPO du post-EPO. Or apparemment, Vayer; lui, fait remonter le discrédit à 1982. Il nous manque donc toujours quelque chose !!

  9. Paul

    Y’a tu quelqu’un en quelque part qui pourrait sortir un même genre d’ouvrage mais pour d’autres sports tels le football, la baseball, le hockey, … ?

    Me semble que c’est pas juste dans le cyclisme qu’il y a de la dope. En tout cas, s’ils sont propres, il y a quelque chose dans le poulet…

  10. Vincent C

    Il faut vraiment aimer les chiffres, perso ça m’écoeure plus qu’autre chose, 410-400 watts… blablabla… rien à foutre des chiffres!

    Est-ce qu’il y a d’autre sport où la méthode de travail de Vayer est applicable? Laisser moi en douter!

    Alors à priori, on pourrait n’estimer que les grimpeurs? On fait quoi avec les mobilettes à la Cance ou les sprinteur qui roulent à 80km/h après 250km?

  11. dennis

    Concernant Armstrong, Guimard l’avait recruté en 96 (juste avant que le cancer soit diagnostiqué) avec comme objectif le Tour. Il était bien le seul à y croire à l’époque!

    Des coureurs dominateurs une année puis inexistants les suivantes ça s’est vu aussi dans les années 80: Fignon après 84, Roche après 87. Blessés, oui bon…

    L’article sur Jalabert est vraiment intéressant, mais pour l’instant il n’est repris nulle part.
    L’Equipe parle juste de Ullrich qui flingue Armstrong et de Bruyneels qui pleurniche… Et on trouve déjà plein d’excuses aux gars de Bernaudeau… Tout ça en attendant que Froome et Contador écrasent le Tour.

    Bref, pas de quoi être très optimiste pour l’avenir.

  12. Vinnnch

    Je pense que les calculs en question n’ont de sens que dans les cols en bonne partie parce qu’on peut considérer que l’aspiration des autres coureurs du peloton y est à peu près nulle. Et que les pentes y sont vraiment bien connues, au mètre près.
    Sur le plat, c’estbeaucoup plus compliqué oui.

    Quant aux autres sports, pfiouh… En sprint en athlétisme c’est certainement reproductible (piste plate, vent connu, aspiration assez nulle aussi je pense…). C’est peut-être jouable sur d’autres sports spécifiques genre aviron (encore que les vagues doivent jouer un rôle difficile à déterminer), ou natation peut-être, mais sur la plupart des sports, qui sont faits de spints courts et nombreux, c’est injouable.

    Par ailleurs, pour le repenti Vayer, je pense qu’Alain parle du fait que jusqu’en 1998, il travaillait dans l’équipe Festina.

  13. toutouille26

    J’ai bien compris; mais travailler à la société générale ne fait pas de vous un complice de kerviel; attention donc à ne pas traiter tous les banquiers de voleurs (quoique!)

  14. thierry mtl

    Sur Strava (une superbe et ludique application à laquelle j’ai adhéré… je sais, je suis en retard)on peut utiliser digitalepo.com

    En utilisant le données de Vayer avec digitalepo.com,on peut même limiter la triche pour qu’elle est une apparence de réalisme. Un peu comme fait Froome quand il s’en garde juste assez sous la pédale pour ne pas anéantir les espoirs du peloton.

  15. alain39

    Je suis admiratif devant la constance de Toutouille à défendre l’indéfendable.
    Gagner un tdf ce n’est pas en gagner 7. La marge est énorme. Et Guimard n’a jamais écrit qu’il voyait Armstrong gagner 7 tdf et son analyse était avant son cancer. Excusez du peu.
    Je ne pense pas que Guimard voyait encore Armstrong au sommet à 34 ans.
    Nous savons tous que les protocoles variaient selon les sommes investies et quand on sait que Arsmtrong investissait des sommes colossales et on peut penser qu’il bénéficiait de protocoles de dopage plus complets et efficaces.
    Si on paye des 500K€ par an c’est bien pour en tirer une avantage déterminant. Armstrong ne payait pas seulement un protocole de dopage mais un avantage définitif sur ses adversaires une sorte d’exclusivité.
    Aujourd’hui nous savons tous que Contador, Nibali sont des dopés mais il est évident que Sky a trouvé un meilleur protocole et que la suprématie de cette équipe réside bien là.
    Le fait que cette équipe traite sans égards Wiggo qui est le dernier vainqueur du tdf démontre que sa supériorité n’était pas physique mais uniquement due au dopage. Alors s’il n’est pas content il peut aller ailleurs car sa succession est assurée. le champuion kleenex que l’on jette après usage. Et lui c’était à usage unique.
    Depuis des années c’est le dopage qui dessine les podiums des tours.
    Il est évident que Wiggo va quitter Sky et monnayer son palmarès pour aller dans une équipe qui a besoin de standing. Sky n’a plus besoin de lui. Elle voulait sortir le premier vainqueur anglais sur le tdf et c’est fait. Sur la plan marketing il lui faut autre chose et ce sera le premier Kenyan.
    D’ailleurs il se voit gagner 7 tdf ce qui est le comble de la suffisance. Même Hinault qui était un peu hâbleur n’a jamais osé une telle annonce. Il se grise de son succès et il a raison d’en profiter car il est évident que son futur va passer par les tribunaux et la restitution de ses titres. Après le famous Froome nous aurons le infamous Froome.

  16. p'tit lucien

    Ainsi, selon Vayer, LeMond serait le seul vainqueur de Tour propre depuis 1982 ? C’est ça. N’est-ce pas lui l’auteur du deuxième contre-la-montre le plus rapide de l’histoire du TdF (à plus de 54 km/h) ? c’était du faux-plat descendant et avec du vent dans le dos, peut-être.
    Bon, pour Delgado, difficile de dire qu’il n’y a rien eu. Fignon aussi a révélé des choses dans son livre. Pour Hinault, Roche, on ne sait pas trop. Mais ils seraient quand même suspects et LeMond pas ? À d’autres.
    Sur ça, je rejoins Vinnch dans ses doutes.

  17. Charles

    Rendre public les profils de puissance, c’est évidemment un pas en avant, mais il faut être très prudent, vu le risque important de  »red herring » que ça amène.
    Plus qu’à rester sous les 6w/kg, et basta, on est propre!

    Il ne faut pas relâcher pour autant les contrôles antidopages et le passeport biologique.

    En fait, pour que les profils de puissance ait une réelle valeur, il faudrait les analyser conjointement avec les données cardiaques des coureurs. On pourrait alors voir que même si un coureur est légèrement en dessous du seuil critique de puissance, il n’est pas nécessairement sans reproche s’il le fait en roulant tempo! Et le rythme cardiaque, ce n’est pas comme la puissance, ça ne se contrôle pas aussi facilement.

  18. Sébastien

    Il ne dit pas que Lemond est propre. Il dit que les données à son sujet ne permettent pas de le dire. Les analyses faites dans son cas ne montrent pas de wattages dignent d’un martien. C’est tout.

  19. dennis

    Guimard évidemment ne voyait pas Armstrong gagner 7 Tours mais je me souviens très bien d’une interview suite au recrutement de l’américain chez Cofidis en 96 où Guimard avait dit qu’il l’avait pris pour tenter d’en faire un candidat à la victoire sur le Tour.
    ça m’avait beaucoup étonné à l’époque et du coup je ne l’ai pas oublié. C’est tout…

    Pour le reste je suis entièrement d’accord avec alain39, et je pense que les premiers cobayes de l’EPO sur le Tour furent les Hollandais Rooks et Theunisse en 88. Bugno au Giro 90 fut ensuite le 1er grand vainqueur de l’ère EPO.

  20. toutouille26

    Lemond etait à 2 watts du dopage avéré; si on additionne le fait que willy voet a dit que les 30 derniers vainqueurs étaient dopés, et qu’il a gagné le tour devant des dopés…
    Maintenant vayer semble le fréquenter, donc il peut pas trop dire qu’il doute!!
    alain je suis d’accord avec toi sauf pour vayer; il n’a rien à voir avec le systeme festina

  21. Pantarules

    Des que l’on parle de dopage, c’est toujours la même rengaine, et on a droit aux sempiternelles leçons d’histoire d’Alain, avec toujours quelques erreurs d’ailleurs….Pour en revenir à l’Epo, elle n’est pas apparue en 88 mais en 90….Et il semble bien que le premier bénéficiaire s’appelait Marco GIovanetti….Pour le reste, je suis depuis toujours convaincu qu’elle n’a pas tant que ça changée la hiérarchies, à l’exception de Riis….J’entends déjà ALain 39 me parler de Mottet, de Bernard, d’Indurain, etc….Pas grave, je lui prouverai qu’il a tort !!!!

  22. Pantarules

    Des que l’on parle de dopage, c’est toujours la même rengaine, et on a droit aux sempiternelles leçons d’histoire d’Alain, avec toujours quelques erreurs d’ailleurs….Pour en revenir à l’Epo, elle n’est pas apparue en 88 mais en 90….Et il semble bien que le premier bénéficiaire s’appelait Marco GIovanetti….Pour le reste, je suis depuis toujours convaincu qu’elle n’a pas tant que ça changée la hiérarchies, à l’exception de Riis….J’entends déjà ALain 39 me parler de Mottet, de Bernard, d’Indurain, etc….Pas grave, je lui prouverai qu’il a tort !!!!

  23. Pantarules

    Des que l’on parle de dopage, c’est toujours la même rengaine, et on a droit aux sempiternelles leçons d’histoire d’Alain, avec toujours quelques erreurs d’ailleurs….Pour en revenir à l’Epo, elle n’est pas apparue en 88 mais en 90….Et il semble bien que le premier bénéficiaire s’appelait Marco GIovanetti….Pour le reste, je suis depuis toujours convaincu qu’elle n’a pas tant que ça changée la hiérarchies, à l’exception de Riis….J’entends déjà ALain 39 me parler de Mottet, de Bernard, d’Indurain, etc….Pas grave, je lui prouverai qu’il a tort !!!!

  24. Max

    Annoncer qu’ils ont déjà une méthodologie fiable pour le ventoux démontre bien l’amateurisme de la chose. C’est un col où les éléments extérieurs entraînent une grande variance dans les performances. Un ventoux vent de dos n’est pas un ventoux vent de face, ni vent de 3/4. Un ventoux avec mistral à 110 km/h n’est pas un ventoux avec un mistral à 60km/h. Et le mistral est un vent soufflant par rafales violentes et plus ou moins espacées, pour lequel il est bien difficile de faire des moyennes (du moins, un grand nombre de schémas de vents correspondent à une même moyenne, en fonction de la violence des rafales et leur espacement. Il est parfois très difficile de sortir à vélo avec une moyenne annoncée à 70 km/h, et parfois à peine gênant de sortir avec une moyenne à 80 km/h).

    Bref, ils sortiront sûrement un chiffre, mais qui n’aura pas tenu compte des éléménts extérieurs (et je n’ai pas parlé de la chaleur, soummise à forte variation également). C’est ce que je reproche à la méthode: le contexte est estimé à la louche dans les calculs car non mesurable de façon exacte (beaucoup trop de variables).

    Alors vous me direz que sortir quasiment 500 watts sur 30 minutes rend le contexte négligeable pour affirmer qu’il y a dopage (et vous aurez raison), mais affirmer qu’il s’agit d’une méthode scientifique me laisse songeur.

    Au passage, pourquoi 410 watts?

  25. dennis

    Pantarules,
    Marco Giavanetti, vainqueur surprise de la Vuelta 90, juste avant le Giro de Bugno donc. Oui c’est peut-être lui le tout premier vainqueur EPO.

    N’empêche que les précurseurs de l’ère EPO sont pour moi les hollandais de PDM avec le duo phénomène Rooks-Theunisse dès 88-89 (Alpe-d’Huez + meilleur grimpeur chacun leur tour), l’histoire de cette équipe s’achevant piteusement avec « l’affaire PDM » de 91, abandon de toute l’équipe détruite par un mystérieux virus…

  26. dennis

    Giovanetti et pas Giavanetti bien sûr, erreur!

  27. Robinson

    Dire que la drogue n’a pas changé la hiérarchie c’est dire que tous les coureurs avaient la même qualité de protocole et que tous les coureurs réagissent avec la même efficacité aux drogues. Imaginons deux coureurs propres qui ont des performances semblables. Puis les deux mêmes coureurs se droguent en utilisant des protocoles de même qualité. On imagine bien que les deux seront plus forts, mais il est loin d’être évident qu’ils seront encore aussi fort l’un que l’autre. Imaginez, maintenant, la même situation avec des protocoles de qualité différente…

  28. Donjuandodu

    @ ptit Lucien, oui le contre la montre de Lemond était en faux plat descendant. @Alain 39, bon commentaire.

  29. louis

    complètement d’accord avec les 2 commentaires d’alain pour moi le « vrai » vélo est mort a la fin des années 80,fini les attaques de loin,les défaillances et les coups de panache place au vélo de laboratoire sans intéret avec des équipiers qui roulent a 60 a l’heure pendant 100 bornes et le boss qui « intervient » ds la dernière montée bouche fermée dévellopant une puissance irréelle,ce n’est pas en voyant ça que le vélo va retrouver de la crédibilité!

  30. alain39

    Dater avec exactitude l’arrivée de l’EPO dans le peloton est un exercice périlleux.
    Il est vrai que les performances de Rooks et Theunisse en 88-89 étaient étonnantes mais on a appris par la suite qu’ils tournaient à la testostérone. ceci étant, aucun des 2 a totalement changé son registre et Rooks est devenu plus complet mais à 28 ans. Ils n’ont pas écrasé leurs adversaires et d’ailleurs ils n’ont rien gagné.
    Pour ma part l’année 90 a marqué un tournant puisque cette année là les italiens qui étaient à l’agonie en 89 ont commencé à tout gagner (Giovanetti, Bugno, Chiappucci) et ce avec des coureurs qui étaient depuis longtemps dans le peloton. La transformation de Bugon a été phénoménale sur le giro 90 où il gagne dans les chronos et atomise tout le mond een montagne. Le premier d’une longue série de vainqueurs hyper dominateurs dans tous les compartiments de la course.
    Reste le mystère Lemond avec son chrono final du tdf 89 et son tdf 90. Sur ce chrono qui a été le plus rapide de tous les temps pendant 15 ans on peut être étonné car il intervient à un moment où il montrait une certaine lassitude. Fignon le dominait en montagne et à ce stade de la course ça se jouait à la fraîcheur physique. Aussi sortir un chrono comme ça est étonnant et quelque part irrationnel. D’ailleurs Guimard avait insisté sur le numéro fait par Lemond sur ce chrono plus que sur la blessure à la selle de Fignon. Si vous faites le parallèle avec le chrono du début de tdf il aurait mis tout le monde à près de 4 mn. Tient comme Indurain en 92 au Luxembourg. Sur 73 km il met 56 secondes à Fignon et lui prend 58s en 24 km. C’est énorme et Fignon n’est pas à l’agonie puisqu’il fait 2 dans un temps identique à celui de Marie (4eme à Rennes et une référence à cette époque).
    Ensuite vous avez 90 avec sa transformation physique (il est plus costaud) et son début de saison lamentable, son giro pitoyable (sauf le dernier chrono) pour ensuite être devant sur le tdf. Sa transformation physique avait été expliqué par son recours à des modes d’entrainement issus du triathlon. On sait maintenant que ce sport était aux avant postes en matière d’EPO à cette époque.
    Ajoutez à cela les commentaires de Armstrong qui prétendait pouvoir apporter des témoignages sur le recours à l’EPO par Lemond. Et sur ce point on peut faire confiance à Armstrong.
    Je pense que Lemond a touché à l’EPO.
    Désolé Pentalures que tu prennes mes commentaires pour des leçons car ce ne sont que des faits analysés à la lumière de ce que nous connaissons maintenant.

  31. toutouille

    Ah ben la tu viens de casser le moral de beaucoup de gens, qui croient que lemond était propre (remporter le tour devant des chaudières, quand même!!!)
    Il manque plus que tu dises que veilleux prenait, et la on ferme le site!!! (je plaisante, le prends pas mal Laurent!! en plus il bavait pendant son effort; ça sert à rien de se doper si c’est pour souffrir!)

  32. Pantarules

    Pour le coup, je suis quasiment certain que Lemond ne touchait pas a l’EPO…..Il gagne le tour 90 uniquement parce que BANESTO se trompe de leader…..Indurain était en effet, des 90, très supérieur à Lemond, et sans ÉPO je pense !!!!!! En 89, pas d’EPO Dans le peloton !!!!!

  33. alain39

    Oups une erreur Fignon fait 3 du dernier chrono du tdf 89.
    Vayer a trempé dans l’affaire Festina et il savait parfaitement ce qui se passait dans cette équipe et l’a lui même reconnu. Il a été du côté des voleurs mais tout le monde peut faire des erreurs.
    C’est d’ailleurs encore plus à son honneur d’avoir changé de camp et d’avoir fait de la lutte contre le dopage sa croisade.
    Vayer insiste sur les années Indurain qui sont celles de la dope libre avec en point d’orgue les victoires de Riis et Pantani. Durant cette décennie nous avons assisté à des performances inhumaines avec chaque année des montées de l’alpe d’huez de plus en plus rapides. Indurain montait en 40-41 mn pour finir avec Pantani en 37 mn.
    Suite a contrôle longitudinal et le seuil des 50% pour l’hématocrite le dopage a changé et maintenant la guerre se situe au niveau des protocoles évitant d’être pris. D’où les lieux d’entrainement exotiques, les courses hyper ciblées. A ce jeu sky semble avoir pris un avantage. On constate cette année que la Suisse est devenue un lieu d’entrainement (Contador, Froome) et ce n’est pas fortuit. N’oubliez c’est là que Zidane et Johnny allaient se faire ré-oxygéner dans des cliniques spécialisées. On comprend mieux pourquoi l’équipe de Contador a pris comme camp de base Lugano.
    Bizarre mais plus un seul champion ne s’entraine en France. Un pays déserté alors qu’il offre les plus beaux parcours et un climat clément et qu’ils pourraient en profiter pour reconnaitre tranquillement le parcours du tdf.
    Mais la course ne se joue plus sur le terrain mais dans les laboratoires et loin des contrôles.
    On n’a pas fini de parler de dopage.

  34. p'tit lucien

    Juste un petit bémol à ce que dit Louis au commentaire 29 même s’il a raison: une des plus belles séquences défaillance/attaque de loin/coup de panache on la doit justement au dopage à la testo, avec le numéro extraordinaire de Floyd Landis en 2006. Si on faisait abstraction du dopage sous-jacent, je crois que ce serait bien une des plus formidables épopées cyclistes au TdF de ces quinze-vingt dernières années. Mais bon ok, c’est peut-être une exception qui confirme la règle.

  35. Fore

    @ alain39 : Lemond à l’EPO = délire grave à mon humble avis. Chrono rapide certes, mais descendant donc moyenne élevée, donc gain accru du guidon de triathlon. Au passage, je n’ai jamais vu ce sport, le triathlon, cité en pointe pour l’usage d’EPO, jamais, contrairement au ski de fond, l’athlé, la course d’orientation, le patinage.

  36. arnaud

    A petit commentaire sur l’usage de l’EPO avant 1990.
    Il semblerait à mon avis que les hollandais peuvent étre suspectés, car ils ont eu 2 athletes morts étouffés par leur sangdurant le sommeil, dont Bert Osterbosch, qui fut un formidable rouleur mais qui ne buvait pas que de l’eau minéraledixit Willy Voet.
    Le second athlete est un athlete, coureur de 5000m, qui est décédé après les Jeux olympiques de 1984.

    Que les historiens du dopage nous renseignent sur ces 2 cas.

    ps. Pour le plaisir des yeux, et après avoir lu les commentaires, j’ai revu l’Etape de l’Alpe d’Huez du TdF 1995, et je fus impressionné de voir Laurent Jalabert, en maillot Vert, bouche fermée et « poker face » suivre les meilleurs…No comment !!!

  37. koba

    On dit souvent que les cannibales n’ont pas de cimetière. On le voit encore dans pas mal des commentaires. Vous qui êtes à la recherche des moyens de lever la suspicion et de mettre hors course les tricheurs, pourquoi ne vous contentez vous pas des travaux, par ailleurs tout à fait sérieux, des biomécaniciens? Ils sont recoupés par toutes les sources littéraires ou journalistiques. Pourquoi donc vouloir s’en prendre à Lemond? Votre voracité m’étonne. Qu’il fut dopé lors du contre la montre, c’est fort probable. A l’EPO, c’est peu plausible. Pourquoi aurait il eu de telles difficultés en montagne? Pourquoi ensuite sera t il balayé avec toute son équipe Z par les Banesto, les Carrera et les Château d’Ax? S’il utilisait de l’EPO en 1989 pourquoi aurait il cessé en 1991?
    Vous ne faites que contribuer à la fabrique du doute et au tous pourri qui créent un écran de fumée derrière lequel les directeurs sportifs et les commentateurs peuvent se cacher. Pourquoi donc, dans ces conditions incriminer les improbables Froome, Wiggins, Valverde, etc., si les mêmes accusations peuvent être proférées contre tous les autres coureurs, passés ou présents.

  38. Pantarules

    Pour polémiquer à nouveau sur l’EPO, il est important de se pencher sur le cas de Stephen Roche, coureur à la classe indéniable, affirmée des 81. Il est avéré que Roche a pris de l’EPO en 92/93, à la CARRERA de Conconi…. Malgré sa classe, il est resté bien en dessous de Indurain, Bugno, CHiapucci et autres Rominger….MAis peut être que la grande victime de cette époque se nomme ALvaro MEIJA…….Bref, on ne saura jamais……

  39. Eric

    Ces calculs sont pas mal pour se faire une idée mais ils sont loin d’être une preuve irréfutable. Il se base sur une valeur de base, pas assez personnalisée par rapport à chaque cycliste (bon ça, c’est compliqué à faire, il faudrait que chaque coureur lui envoie leurs données de puissance…). Car en puissance réelle, un petit gabarit comme Marco Pantani ne pousse pas autant de watts qu’un Miguel Indurain bien plus grand et plus lourd. Je ne sais pas si la technique est totalement fiable de ramener tout le monde à une valeur-étalon. Mais bon, ça peut alerter, donner une petite idée…
    Là où c’est plus contestable : comment peut-il affirmer que seul Greg LeMond est « normal » alors qu’il a dû batailler avec Fignon, Delgado, Chiappucci… tous dopés comme des mules à la même période ?
    Bizarre bizarre…

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