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La survie du Tour de l’Abitibi assurée!

Grande nouvelle selon moi dans le monde du cyclisme nord-américain hier avec l’annonce que l’organisation du Tour de l’Abitibi est assurée jusqu’en 2020.

Fantastique!

Le Tour de l’Abitibi est selon moi un fleuron de notre cyclisme québécois et canadien, une épreuve désormais mythique et incontournable pour les juniors âgés de 17 et 18 ans et aspirant à passer pro un jour. Créé en… 1969, la 50e édition sera soulignée en 2018 du côté de Val d’Or. L’épreuve a vu passer au fil de son existence des coureurs devenus d’excellents pros comme Steve Bauer, Laurent Jalabert, Andy Hampsten, Bobby Julich, Tyler Farrar (vainqueur en 2002), Taylor Phinney (vainqueur en 2007), ou encore David Veilleux (vainqueur en 2005).

Surtout, le Tour de l’Abitibi permet aux jeunes coureurs d’ici de se frotter – parfois pour la première fois – aux coureurs d’autres pays, souvent européens, et donc de vivre leur première expérience internationale. Ce n’est pas négligeable pour le développement du cyclisme d’ici.

Perdre une telle épreuve aurait donc été une lourde perte pour notre cyclisme et aurait privé de jeunes générations d’une épreuve phare qui peut constituer outre un but, mais surtout un incontournable dans leur développement.

Rappelons que le Tour de l’Abitibi a connu plusieurs époques de difficultés, notamment économiques, ayant parfois menacé sa survie. Aujourd’hui grâce notamment à la participation de Desjardins, qui me donne ainsi une bonne raison de continuer à y placer mes sous, et avec l’implication des trois grandes villes de l’Abitibi, soit Amos, Val D’Or et Rouyn-Noranda, le financement sera assuré pour les 7 prochaines éditions. Bravo!

Le Tour de l’Abitibi se déroulera cette année du 21 au 27 juillet prochain dans le secteur d’Amos.

Autre point très positif pour l’épreuve, voire à mon avis crucial, son retour en 2014 dans le giron des épreuves UCI Coupe des Nations Juniors, un label que la course québécoise avait détenu entre 2008 et 2011. Un tel label donne à l’épreuve une visibilité plus importante sur la scène internationale, en plus d’attirer les équipes nationales juniors de nombreux pays, susceptibles de relever le plateau présent.

Valoriser notre cyclisme

S’il convient donc de souligner ces grands succès, n’en restons pas là! Je crois qu’il sera important que les organisateurs du Tour de l’Abitibi continuent, au cours des prochaines années, à tout mettre en oeuvre pour valoriser leur épreuve, notamment en organisant davantage de publicité dans certains véhicules, notamment des revues spécialisées (Cycle Presse, Vélo Mag, Pedal, Canadian Cyclist, etc.) et des journaux grand public. Trop de gens ignorent encore la simple existence d’une telle course chez eux!

La date en juillet est-elle également la meilleure pour les coureurs et le public? Une date plus près des Mondiaux de fin septembre ne serait-elle pas plus appropriée pour attirer les coureurs voulant préparer ce grand rendez-vous, un peu comme la Vuelta qui sert aujourd’hui de tremplin aux coureurs nourrissant des ambitions de devenir champion du monde? Un déplacement vers le début septembre pourrait également permettre au public s’assister plus facilement à l’épreuve, les vacances scolaires étant terminées. Et le début septembre est habituellement une période d’excellente météo au Québec! Y aurait-il une opportunité d’un essai en 2015 avec les Mondiaux de Richmond aux États-Unis, permettant aux équipes de limiter les aller-retours sur l’Europe?

Enfin, il sera intéressant d’organiser des étapes novatrices. Pourquoi ne pas refaire un départ du prologue à l’intérieur d’une mine, comme ce fut déjà le cas, permettant de rendre l’étape plus spectaculaire et de souligner un trait de caractère unique de la région? Pourrait-on penser à un challenge-sprint la veille du départ? Un départ dans une autre région du Québec (comme Gatineau, Montréal ou Québec) comme le fait le Tour de France?

Et comment assurer une retransmission télé?

Toutes ces idées vont dans un sens, celui de continuer à développer notre cyclisme ici. Aujourd’hui, les GP de Québec et Montréal, le Tour de Beauce, le Tour de l’Alberta ainsi que les Mardis cyclistes de Lachine sont les grands rendez-vous, auxquels il convient plus que jamais d’ajouter le Tour de l’Abitibi. Tous ces événements donnent la chance aux meilleurs cyclistes de se faire voir et valoir, que ce soit devant des observateurs-recruteurs internationaux comme du grand public.

À ce portrait manquent le retour de la Classique Montréal-Québec (ou Québec-Montréal pour les nostalgiques!) ainsi… qu’un vélodrome couvert… ou de nouveaux Six-Jours voire une épreuve de la Coupe du Monde sur piste pourraient être tenus. Je crois fermement que le public québécois – plus pratiquant de vélo que jamais, pour les bonnes raisons de santé et de respect de l’environnement – est désormais mûr pour cela.

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Impressionnant plateau sur Tirreno!

  1. Bernard

    Une couverture télé aurait certainement un effet bénéfique pour « conscientiser » le public et stimuler l’intérêt pour l’événement et le sport cycliste au Québec et en Abitibi.

  2. Roger Filion

    Bonjour Laurent,

    Il faut ajouter le Grand Prix Cycliste de Saguenay, une 2.2 UCI qui remplace la Coupe des Nations U23 et qui aura lieu du 5 au 8 juin. Le problème que nous avions avec une Coupe des Nations, c’est que nous devions accepter seulement des équipes nationales. À mon avis, l’UCI devra offrir une dérogation au Tour de l’Abitibi pour faire participer des équipes autres que nationales. Le problème ne se pose pas en Europe car les frais de voyages ne sont pas les mêmes. Nous devions en accepter une partie pour convaincre le fédérations de venir chez-nous.

  3. Vincent C

    Couverture télé?… Oui ça pourrait être intéressant, mais c’est quand même « juste » des juniors. Y’a plein d’autres courses de niveaux à présenter avant l’Abit.

    Comme M. Filion le dit y’a le Grand Prix Cycliste de Saguenay, la Beauce, les Lachines…

    M’enfin, il y a quand même des topos à RDS lors de l’évènement, c’pas si mal.

  4. zut

    Québec-Montréal ou l’inverse all the way !!!
    Faut que ça revienne…Snif…

  5. Bernard

    Couverture télé provinciale

  6. Olivier Grondin

    Laurent,

    Merci pour ce témoignage sur l’importance du Tour de l’Abitibi. Je suis impliqué dans l’organisation depuis environ 7 ans, étant abitibien d’adoption depuis près de 12 ans et je suis aux premières loges pour être témoin de l’importance du Tour auprès des jeunes coureurs qui y participent, spécialement de la part des américains qui reconnaissent qu’ils participent à une épreuve très spéciale.

    Tes commentaires constructifs sont aussi les bienvenus. Par contre, permets-moi de t’apprendre qu’un challenge sprint est tenu la veille du départ depuis déjà deux ans et qu’en retransmission web en direct est aussi en place depuis deux ans. Pour ce qui est de la date, j’en ferai part à mes collègues. Les vacances scolaires peuvent paraître comme un inconvénient, mais elles permettent aussi de recruter les 500 bénévoles nécessaires à la tenue de l’événement!

    Le retour de la coupe des nations est une bonne chose pour le rayonnement international. L’UCI a reconnu qu’elle avait besoin d’une coupe des nations juniors ailleurs que. Europe et plus tard qu’en mai-juin. Alors elle a décidé de nous autoriser à recevoir les équipes « régionales » au lieu de seulement laisser les équipes nationales participer a une coupe des nations, ce qui ne permettaient vraiment pas au Tour de faire ses frais.

  7. Stephane

    Hesjedal s’entraine aux Canaris alors que Garmin aligne une equipe a Paris Nice et une autre a Tirreno. Merde qu’est ce qu’il fout tout seul la bas pendant que ca se tire a bout portant en Italie depuis 1 semaine ? Comprend pas.

  8. Gilles B.

    Tenir le Tour de l’Abitibi en septembre pose des problèmes de logistique difficiles à contourner: l’organisation a besoin des écoles pour héberger les équipes alors que l’année scolaire commence. Le Tour s’est longtemps déroulé à la fin août, juste avant le début de l’année scolaire. Peut-être ais-je été malchanceux, mais j’ai participé deux fois au Tour, 1977-79, et j’ai gelé les deux fois. J’aurais bien aimé que la course se déroule en juillet!

  9. @Olivier,
    Merci de ce commentaire. J’ignorais en effet la tenue d’un challenge sprint. C’est dire qu’il faut probablement insister sur la publicité autour de l’événement car si moi qui suis d’habitude bien informé sur le monde du cyclisme l’ignore, c’est qu’il y a de bonnes chances qu’une majorité l’ignore aussi.
    Pour la retransmission web, c’est bien, mais possiblement insuffisant. Je suis tout à fait conscient des difficultés que pose la retransmission télé. Il faut convaincre… et on n’a même pas le Tour de Beauce ou les Lachine…
    Enfin, côté dates, ce sont des suggestions. Serait-il possible d’établir un partenariat avec les écoles des secteurs visités pour permettre aux enfants d’être bénévoles même si l’année scolaire est reprise? Un tel bénévolat, dans le feu de l’action, avec des petites responsabilités à chacun, vaut bien des apprentissages en classe…
    Bref, à réfléchir!

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