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Jalabert-Arsenault: Jalabert a raison !

Une petite polémique est née entre Laurent Jalabert et Serge Arsenault suite à la tenue récente des deux épreuves ProTour du Québec.

La polémique est née des propos de Laurent Jalabert suite à son séjour au Québec. Il a affirmé, dans une entrevue à un quotidien suisse, "ne me parlez pas du ProTour, je n’y crois pas beaucoup. Je le vis un peu comme une arnaque. Au départ, le ProTour, c’était les meilleures équipes avec les meilleurs coureurs. Et on se rend compte avec ces deux courses au Canada que les vedettes, à une ou deux exceptions près, ne viennent pas."

M. Arsenault a senti ses épreuves, dont le succès est incontestable, visées. Il a réagi publiquement aujourd’hui, c’était peut-être normal. On pourra toutefois regretter sa maladresse, Arsenault ayant formulé quelques attaques personnelles à l’endroit de Jalabert, attaques inutiles selon moi: "Ça a peut-être été un grand athlète, mais malheureusement, la suite n’est pas tellement intéressante. C’est un être triste."

Des propos malheureux de Serge Arsenault car rien, dans les affirmations de Jalabert, ne visait directement l’intégrité du promoteur canadien.

Et surtout, parce que Jalabert a raison. Quiconque s’intéresse au cyclisme professionnel depuis quelques années ne peut arriver à une autre conclusion que celle là. Jalabert l’a dit tout haut, c’est tout, et j’y vois la preuve qu’il aime le cyclisme et qu’il dénonce simplement les dérives de l’UCI. En ce sens, il y a maldonne car les critiques de Jalabert ne visaient – selon moi – nullement Serge Arsenault ou les GP de Québec et Montréal mais bien l’UCI et son président, Pat McQuaid.

Car le ProTour est mal né il y a quelques années, et reste sans signification aucune pour pas mal tout le monde dans le cyclisme. Exactement comme la Coupe du Monde du début des années 1990 et auquel appartenait le GP des Amériques, organisé par M. Arsenault.

Le principe même du ProTour, élaboré par l’UCI et qui tient dans la formule "les meilleurs coureurs au sein des meilleures équipes sur les plus grandes courses mondiales", ne tient pas la route. D’où l’arnaque dont parle, avec raison, Jalabert.

Regardez le calendrier de course de l’UCI ProTour pour vous en convaincre. Pas de Milan SanRemo. Pas de Paris-Roubaix. Pas de Paris-Nice. Pas de Tirreno-Adriatico. Pas de Flèche Wallonne. Pas de Liège-Bastogne-Liège. Pas de Giro. Pas de Tour de France. Pas de Vuelta. Pas de Paris-Tours. Pas de Tour de Lombardie. Dois-je en rajouter ?

Les plus grandes courses alors ? Pour moi, il en manque un paquet ! Je suis absolument convaincu qu’une majorité de coureurs s’aligne sur les courses sans tenir compte du fait qu’elles possèdent, ou non, le label "ProTour". Leur intérêt et leur motivation à les gagner dépend mille fois plus du prestige et de l’histoire des courses que sur un éventuel label ProTour.

Prenez ensuite le classement des coureurs, d’une confusion totale. Le classement mondial UCI, accessible sur la page même réservée au ProTour, tient compte, lui, des épreuves énumérées ci-haut et absentes du label "ProTour". Alberto Contador en est donc le leader en raison principalement de sa victoire sur le Tour de France, épreuve pourtant absente du calendrier officiel ProTour ! La confusion totale… Que veux dire le label ProTour dans ce contexte? 

Enfin, les meilleurs coureurs aux plus grandes courses, c’est faux. Le plateau présenté à Québec et Montréal était d’excellente qualité, là n’est pas l’enjeu. Mais si le ProTour était réellement le circuit le plus prestigieux en cyclisme, les meilleurs coureurs ne seraient pas en Espagne actuellement. Plus encore, comment ne pas voir, dans l’expérience de l’équipe Footon-Servetto cette année, la preuve même des dérives du ProTour ? Footon-Servetto a eu les moyens financiers de se payer une licence ProTour en 2010, lui donnant accès à ce circuit de course. Mais sur le plan sportif, l’équipe était nettement inférieure à bien des équipes Continentale Pro. La dérive de l’argent…

Qu’est ce que le ProTour alors ? Une nouvelle tentative – après l’échec de la Coupe du Monde au début des années 1990 – de l’UCI d’internationaliser le cyclisme, de s’approprier une partie du rôle des organisateurs de courses et de s’approprier également la gestion des droits télé et de courses. Et de contrôler la façon dont on y menera la lutte anti-dopage, donc de contrôler – plutôt de préserver – l’image du cyclisme.

ASO a d’ailleurs vu clair et a refusé que toutes ses épreuves soient incrites au circuit ProTour, estimant qu’elle devait garder le contrôle sur les équipes invitées à ses épreuves, de même que sur les droits télé. Je la comprends car comment en effet imaginer un Tour de France sans équipe française dans la situation où aucune d’elles n’auraient les moyens de se payer une licence ProTour, fort chère par ailleurs ? On est d’ailleurs pas très loin de cette situation puisque seules Ag2R-La Mondiale et la Française des Jeux sont désormais inscrites à ce ProTour… 

La confusion totale, je vous dis.

Bref, le ProTour, ca ne veut strictement rien dire dans le cyclisme. En l’absence de la présence des plus grandes courses du monde – celles d’ASO surtout – toute tentative est vouée à l’échec. Parce que les gens n’y reconnaissent pas "les meilleurs coureurs sur les plus grandes courses mondiales". Et que le ProTour n’est qu’une tentative maladroite de l’UCI de créer un produit commercial à l’image de celui créé par Bernie Ecclestone en F1. Sauf que Ecclestone n’est pas une fédération mais bien un privé qui peut donc imposer à sa guise ses décisions.

Tout sport a besoin d’une fédération, là n’est pas le point. L’UCI a un rôle important à jouer pour le cyclisme mondial. L’idée d’un circuit mondial professionnel n’est pas mauvaise en soi non plus. Mais force est de noter que l’UCI n’a pas su, jusqu’ici, trouver le bon équilibre – les bonnes règles – permettant d’inclure toutes les grandes courses cyclistes professionnelles tout en respectant une certaine indépendance des organisateurs. Les événements de 2010 autour de l’exclusion de l’équipe RadioShack à certaines épreuves organisées par RCS Sport n’en sont qu’une preuve supplémentaire, voire les négociations – terminées sur un échec – de Serge Arsenault pour permettre que l’équipe canadienne SpiderTech participe, en plus de l’équipe canadienne, aux deux épreuves ProTour qu’il organise. Les coureurs de SpiderTech auraient d’ailleurs probablement mieux figuré à Québec et Montréal que ceux de Footon-Servetto !

Le succès d’un circuit mondial professionnel sera atteint quant il inclura toutes les plus prestigieuses épreuves de cyclisme sur route et qu’il permettra hors de tout doute de reconnaître le meilleur coureur mondial à la fin de l’année. Un peu comme le classement "Super Prestige Pernod" entre 1958 et 1988 et qui pourrait, parce qu’il possède une histoire et un palmarès éloquent, être la solution viable tant recherchée…

En complément, à lire "60 ans de Challenges mondiaux" par l’excellent site Mémoire du cyclisme.

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19 Commentaires

  1. garolou

    D’accord a 100% avec LFR, C’est exactement ce que je disais a ma blonde hier lorsqu’elle me demandais une explication sur les dessous de l’afffaire. Jalabert ne visait pas directement Arsenault, ce dernier par contre… -79 pour Arsenault.

  2. michel legendre

    Tout a Fait dac avec LFR.
    Je me demandais justement si tu allais en parler de cette affaire Laurent.
    J’ai pas aimé du tout la réaction publique de S. Arsenault. On voit qu’il y croit au « label » ProTour de son événement. Et ce n’est peut-etre que dans les nouveaux marchés comme l’amérique(nation sans histoire et inculte) que le label, avec force marketing, peut espérer etre pris au sérieux par le nouveau public.
    Mais le ProTour ne tiendra pas la route…les parcours de Québec et Montréal par contre on peut penser que oui.

    mleg

  3. Stéphane

    Il y a 2 volets à cette situation. Tu as raison de dire qu’il y a de grandes courses qui ne font pas parties du circuit. C’est vrai qu’il y a une réorganisation à faire à l’intérieur du Pro Tour. Ceci doit se régler au niveau de l’UCI.

    Par contre, si on veut avoir de la visibilité pour organiser des courses de vélo au Québec, les organisateurs doivent passer par le Pro Tour pour s’assurer que les équipes pro vont venir. Cette compétition est nouvelle et au Canada en plus. Je comprend que ce n’est pas les meilleurs coureurs mais on doit commencer quelque part. Avec le succès obtenu, j’ose croire que la prochaine édition 2011 va attirer plus de coureurs connus.

    Je suis estomaqué de lire autant de négativité entourant ces 2 courses. Ce n’est pas parfait et je suis certain que les organisateurs vont faire un bilan et corriger ce qui n’a pas fonctionné.

    Si j’étais un organisateur et que je lisais ces commentaires, je ne suis pas certain que je voudrais organiser d’autres courses.

  4. michel legendre

    Stephane,
    je pense que les critiques et/ou commentaires sur le ProTour natteignent pas vraiment ou ne remettent pas en cause le fait que les évenements de Qc/Mtl fassent partie de celui-ci.
    Il me semble qu’il est possible de remettre en cause la crédibilité du ProTour et de l’UCI sans tout jeter avec; le bébé, l’eau, le bain, il est posible de garder la savonnete. Je pense que pour bien vendre ces événements ici l’organisation a bien fait de s’intégrer au ProTour.
    Ceux qui ont des intérets financiers dans le projet cependant ont de la difficulté a garder une liberté de pensée. Nous on peut commenter et critiquer.
    Mais je croie que S.arsenault a transporter le débat sur le plan perso…c’est moche et ca évacue le sens du débat

    mleg

  5. Michel

    Excellente mise au point. À sa face même, Laurent Jalabert avait raison de décrier le Pro-Tour. Classement un peu bidon et sans réelle valeur aux yeux des coureurs et de l’amateur. Un sceau de qualité, en quelques sortes, mais garant de quoi au juste?

    Et M Arsenault qui s’est empressé de réagir en disant à M Jalabert de retourner en France et d’y rester… Il aurait mieux fait de prendre une grande respiration avant de répliquer de la façon dont il l’a fait et il devrait s’excuser auprès de Laurent Jalabert.

    Et dire que plusieurs journalistes ont fait le jeu de Arsenault en se dépêchant de relayer la réaction de ce dernier sans apporter de quelconque nuance et y allant de jugements personnels sur Jalabert… qui a plutôt été élogieux sur les épreuves du Québec. Mais trop souvent dans la belle province, la critique, même constructive, est reçue comme un désavoeu, une insulte, un outrage. On a un bien gros problème d’identité mais c’est un autre débat…

  6. max

    Les deux courses québécoises ont un plus par rapport à d’autres courses pro tour, c’est qu’elles ont un intérêt sportif. Peut-on en dire autant du tour down under, du tour du Quatar? Un tas de courses pas assez sélectives car construites pour faire du show: dates précoces dans le calendrier et parcours pas trop difficiles pour que les meilleurs viennent s’y préparer sans trop se fatiguer. On préfère drainer Armstrong, Evans i tutti quanti plutôt que de faire de vrais tracés difficiles et sélectifs. Idem pour le tour de Suisse qui est en train de supplanter le Dauphiné: déjà le dauphiné est ô combien plus dur, mais en plus ça dévalorise le potentiel d’un pays suisse qui en a pourtant beaucoup.

    Quel intérêt que tous les coureurs soient tous là au même endroit au même moment? De toute façon, pics de formes obligent, ils ne se mesureront à armes égales que sur un ou deux objectifs par saison. Plutôt que de mondialiser, pourquoi ne pas au contraire localiser? multiplier les courses dans divers endroits du globe pour toucher un maximum de partenaires locaux (générant donc des profits un peu moindres mais plus nombreux), sachant que de toutes façons les gros poissons se retrouveront toujours sur le Tour de France, le Tour des Flandres ou Liège-Bastogne (qui elles ont le renom historique pour attirer et les coureurs et les investisseurs). N’est-ce pas mieux pour le public qui, ne l’oublions pas, reste un public de proximité? Et niveau sportif, ça permettrait à d’autres champions en herbe, actuellement étouffés par les gros, de se montrer: une école de formation qui rajouterait du piment en relevant la compétitivité des plus grandes épreuves…

    Ce qui est dommageable, c’est qu’on préfère baser le médiatique sur de la spéculation plutôt que sur du résultat. Refaire cent fois un duel Armstrong-Contador (sans intérêt vu l’écart de niveau entre les deux) dans les feuilles de journaux plutôt que de s’enthousiasmer d’un vrai spectacle dans le présent de la course.

    C’est dommageable aussi qu’on néglige l’aspect historique: beaucoup de coureurs préfèrent gagner des semi-classiques plutôt que le Tour down under, ne serait-ce que pour des raisons de prestige. C’est une fibre sur laquelle il faudrait plus appuyer pour jouer pleinement sur la gloire passée du cyclisme.

    au lieu de ça, on invente un système bidon basé sur le profit immédiat qui va s’essouffler et mourir tout seul, faute de perspectives à long terme. Mais ne nous leurrons pas: c’est parce qu’on préfère voir briller les Australiens et les américains pour attirer les juteux entrepreneurs yankees non? le sens que l’on accorde au mot « mondialisation » me fait bien rire.

  7. AL

    Pour une fois, je trouve que tous les commentaires vont dans la bonne direction! Et si c’était ça le problème du label ProTour?

    Bien que Jaja ne soit pas très loin de la vérité, j’aurais aimé qu’il propose des solutions alternatives au cyclisme exclusivement européen.

    Je suis d’avis que pour exporter le cyclisme professionnel hors Europe, l’UCI n’a d’autre choix que d’instaurer un «label» pour inciter les plus grandes équipes à s’y déplacer.

    Sommes toutes, malgré les imperfection du ProTour, nous ne pouvons que nous réjouir des deux superbes courses auxquels nous avons eu droit, non?

    Parce que nous avons deux belles courses!

    AL

  8. Jean-Philippe

    Jalabert a raison? Et puis?

    Cet ancien coureur a été engagé par l’organisateur comme consultant (et très bien payé je présume) pour l’aider à mettre en place des assises solides pour des épreuves de cyclisme de haut niveau au Québec.

    Première chose qu’il fait à son retour, alors que l’on aurait espéré qu’il contribue a donner de la visibilité à l’événement : il lui « câlisse » une bûche dans la roue avant.

    Je peux comprendre la réaction de M. Arsenault.

    Je peux aussi comprendre la réaction de l’auteur de ce blog. Je le cite, en date du 20 août :

    « […]Prenez encore la venue du ProTour au Québec: partout aujourd’hui, on annonce, je cite, « De grands coureurs à la grande première du circuit ProTour en Amériques ». Vrai ou faux ? Vous donne-t-on une information juste ?

    […]

    C’est évidemment un abus de langage si on considère les grands absents – ils sont très nombreux – aux épreuves ProTour du Québec […] C’est encore plus un abus de langage lorsqu’on considère qu’aux yeux du grand public, l’utilisation de l’expression « grands coureurs » réfèrera forcément à ceux qu’ils connaissent, donc très peu (le cyclisme n’étant pas un sport très connu ici) et se limitant probablement aux Lance Armstrong, Alberto Contador, Andy Schleck voire Tom Boonen. Or, aucun d’eux n’est présent et on peut imaginer que plusieurs seront déçus, une fois sur le circuit et devant la liste des engagés, de ne reconnaître pratiquement aucun nom parmi les coureurs…

    […] »

    Ce qui me frappe : Je n’ai vu aucun spectateur ou journaliste déçu, autant à Québec qu’à Montréal. Pourtant, la majorité des experts sur ce blog semblent très négatifs par rapport à ces épreuves.

    Quelqu’un a une explication? Souhaitez-vous le retour de ces épreuves l’an prochain et par la suite? Devrait-on laisser ce sport aux Européens?

    Jean-Philippe Paradis

  9. SALUT LAURENT, félicitations pour ton article et ta réaction
    bonne continuation
    à plus
    YVES

  10. Louis

    Je suis d’accord avec AL et Jean-Philippe. Bien que le Pro-tour ne soit pas devenu le Grand Chelem des courses cyclistes, le titre «Pro-tour» permet à des événements tels que ceux qu’on a eu ici au Québec d’avoir un statut privilégié pour de nouvelles course, soit d’avoir immédiatement accès aux meilleurs équipes(bien que pas tous les meilleurs coureurs soit là, mais quelle course peut se vanter de ça?) et d’avoir une couverture médiatique importante au niveau local et international. Peut-être pas autant que le tour des flandres mais plus que n’importe quelles autres nouvelles courses. Après, il faut laisser le temps faire les choses. Si les courses de Qc et de Mtl fonctionnent bien et sont apprécié autant du public que des coureurs, elles resteront au calendrier longtemps. Personnelement, je crois que l’UCI a marqué un gros coup avec ces deux courses dans son projet de mondialisation du cycliste, aussi farfelu ce projet peut-il être.

  11. Jeff

    Depuis deux ou trois ans, il devient beaucoup plus rentable pour une équipe d’être de niveau Continental Pro que ProTour. Ormis le coût en moins de l’exorbitante licence Pro Tour, ces équipes s’évites un paquets de requirements exigés par l’UCI pour être éligible à ce label (nombre minimum de coureurs, obligations financières stricts, etc.).

    Combiens d’équipes non-ProTour ont réussies à s’incérer dans toutes les courses de ce circuit ou presque sans même en faire partie?

    Nous avons la Cervélo, Cofidis, BBox Bouygues, BMC… Toutes ces équipes ont participés à plus de courses encore que la formation RadioShack qui est de niveau ProTour pourtant. Aujourd’hui plusieurs des grandes vedettes n’hésite plus à signer pour une équipe Continental Pro car ces équipes savent que les organisateurs vont les inviter lorsqu’elles comptes un Hudshov ou un Sastre en leur rang.

    Je suis entièrement d’accord avec Laurent pour dire que le label ProTour n’est qu’une marque de commerce.

    Il faut également savoir que les coureurs ont leurs objectifs bien à eux. Il ne faut pas s’étonner si certains de ceux qu’on attend le plus au détour sur une course ne performent pas. C’est tout à fait normal. Un coureur qui prépare ses objectifs doit absolument inclures certaines courses dans son programme d’entraînement si il désire se maintenir en rythme. En connaissez-vous beaucoup de coureurs qui se donne à 100% sur tous les courses auquels ils participes?

    Thomas voeckler est l’un des coureurs qui prend part au plus grand nombre de courses sur une saison. Il doit faire aux alentours de 100 jours de courses dans une année. Sur 100 jours, il y en aura peut-être 30 sur lesquelles il se sentira en grande forme. Il peut cependant y avoir des exceptions quand on regarde ce qu’il a fait à Québec malgré son statu de forme. Le corps peut parfois nous surprendre lorsqu’on lui accorde quelque temps de repos.

  12. max

    Et si c’était leur position sur le calendrier plutôt que le label qui avait attiré les coureurs?

    2 courses d’un jour de distance honorable à 2 jours d’intervalles, avec un dénivelé intéressant et un rythme intéressant en plein milieu d’un mois de septembre où l’on a d’habitude que la vuelta et de petites courses européennes pour se préparer aux mondiaux et aux dernières classiques…

    ça offre une super alternative pour ceux qui ont déjà beaucoup de jours de courses ou qui pour une raison ou pour une autre ne veulent pas se farcir 3 semaines sous 45 degrés. En préparation pour les mondiaux ou en objectif avéré d’ailleurs.

    Quant à la composition du plateau, si l’organisateur a effectivement envie de faire les choses en grand (ce qu’il a fait), c’est pas compliqué: tu invites les meilleures équipes, tu payes les frais et tu fais des primes conséquentes aux participants et aux vainqueurs. Avec ça plus les raisons sus-citées, je pense que la licence pro tour devient un peu superflue.

  13. Richard Godin

    Je ne partage pas entierement votre avis. Arsenault a malheureusement reagi promptement, certes; mais Jalabert n’aurait pas mieux fait en parlant de la sorte. Has been, s’il en est un, ce dernier semble manger au ratelier des tenants d’un cyclisme « Europe vintage ». Arsenault le business man nous a permis de revoir un peu de cyclisme de niveau releve, dans les rues de Qc et Mtl. Good job. Les commentaires de nombreux coureurs furent excellents (voir twitter de Leiphemer). Donnons la chance aux coureurs.

  14. Marmotte

    Même s’il a raison sur le fond, c’est franchement pas fort de la part de Jalabert d’avoir sorti ces commentaires à ce moment. Belle façon de scraper un fragile nouvel enthousiasme pour le sport cycliste. Peut-être le sport cycliste est assez solide en France pour recevoir de tels commentaires (bien sûr qu’il l’est), mais pas au Québec. Laissez les gens être enthousiastes.

    Laurent, tu as raison la grande majorité du temps. Mais à force de trop vouloir avoir raison au nom de la vertu, je pense qu’on peut déraper. Je cite:

    « […]Prenez encore la venue du ProTour au Québec: partout aujourd’hui, on annonce, je cite, « De grands coureurs à la grande première du circuit ProTour en Amériques ». Vrai ou faux ? Vous donne-t-on une information juste ?

    Come on. Vraiment, vous vous posez la question ? Ça va vous prendre quoi pour parler de « grands coureurs » ???

    Gesink, Sanchez, Boasson Hagen, Sagan, Leipheimer, Horner, Brajkovic, Basso, Popovich, Chavanel, Pinot, Voeckler, Casar, Voigt, Breschel, Cunego, Monfort, Rogers, Ciolek, Gerdemann, Fedrigo, Ballan, Hincapie, Tuft… Evans devait être là… Basso n’a pas couru. Ils le savaient au moment de faire cette publicité ?

    Même en OUBLIANT EVANS, vous avez l’or olympique, un championnat du monde sur route, trois championnats du monde en TT, un vice-championnat du monde en TT, deux podiums du TdF, trois premières places au Giro, quelques podiums, un méchant paquet d’étapes du TdF et d’autres grands tours, le Paris-Nice de l’année, des vainqueurs de classiques en masse (pardon, des semi-classiques pour les plus difficiles). Quelqu’un doute de l’honnêteté des organisateurs quand ils disent « grands coureurs ». Comment ils devraient appeler ça ? Merde, ça prend absolument Contador et les deux Schleks pour appeler ça des grands coureurs ? Ça vous prend quoi.

    Moi, j’ai vu un paquet de grand coureurs vendredi et dimanche. Je SAIS que plus de la moitié du peloton était du remplissage par rapport, par exemple, au peloton du TdF. Mais sur les classiques aussi il y a du remplissage… il y en a même sur le Tour parfois. Il faut arrêter de chialer pour chialer et apprécier ce qui passe. D’habitude, je suis monsieur « discours tempéré », mais là, ça frôle la connerie. C’est tellement extraordinaire de recevoir ce niveau la première année d’une épreuve hors continent… c’est comparable (je ne dis pas pareil, je dis comparable) au niveau du peloton sur le Tour de Californie… qui en est à sa combientième année au juste ? Avec quel budget ? Et quelle population habitant autour ?

    Moi aussi, je trouve que le ProTour est une joke. Une grosse joke. Mais quand bien même il ne servirait qu’à accélérer la progression des nouvelles courses hors-Europe, il serait déjà utile. D’ailleurs, c’est pas mal sa seule utilité. Mais sans le ProTour, on aurait eu une couple de coureurs Français, peut-être même pas Hesjedal qui serait peut-être retourné sur la Vuelta vu l’absence de défi, et une couple d’équipes continentales nord-américaines, qui sont d’ailleurs très bien aussi.

    Pour ceux qui lisent en diagonale (je peux comprendre), je résume :

    1 – Jalabert a bien raison, mais pas en ce qui concerne l’utilité du ProTour pour le développement du cyclisme hors Europe. En sortant ces critiques juste après les courses de Qc-Mtl, il fragilise le nouvel enthousiasme. On comprend pourquoi Arsenault réagit alors, mais on n’est évidemment pas d’accord avec le caractère personnel que la réponse prend.
    2 – Arsenault a fait un travail de maître, il a droit à notre respect et notre admiration. L’UCI, pour une fois, a eu une vision fondée sur autre chose que les dollars (c’est quand même pas ici qu’ils vont faire la manne), i.e. sur le développement du « fan-base » et sur le développement du cyclisme hors-Europe. On peut aussi les féliciter, ils font des bons coups aussi, des fois.
    3 – Le ProTour est UTILE à développer le cyclisme là ou le cyclisme ne va pas d’emblée. Comme ici, précisément. En Europe, il est inutile, mais je ne chierais pas dessus en tant que non-Européen qui désire voir le sport cycliste se développer chez moi aussi.
    4 – Quand à croire qu’on nous raconte des bobards en nous promettant des grands coureurs… wow… Arrêtez de chercher les puces et soyez francs. Pensez vous qu’il n’y avait pas de grands coureurs à Québec et Mtl ? Il n’y avait pas QUE ÇA, mais il y avait facilement une trentaine de grands coureurs. En masse pour justifier l’utilisation du pluriel… Surtout considérant ce à quoi on compare en terme de niveau cycliste ici. NON, on ne compare pas au TdF, on compare à ce qu’il y avait au Québec comme meilleur niveau ces dernières années (la Beauce sûrement…). Alors oui, il y avait de grands coureurs. Pas mal de grands coureurs en plus de ça.

    Soyez contents. Réjouissez-vous. Soyez positifs, pour une fois.

  15. zut

    Le Pro Tour est-il à la hauteur de ses propres prétentions?
    Je comprends le principe.

    Mais moi, j’ai trippé.

    Et le public en général a été conquis.

    Partons de là… Et on verra dans 5 ans.

  16. rolan

    Pour l’historique des challenges, il aurait fallu expliquer le classement « Vélo-FICP » qui a lancé le concept vraiment international en éclipsant le SSP dès 1984.

  17. Vincent

    Tout à fait d’accord avec Marmotte. Je suis pas de nature très positive, mais là j’ai été emballé par le spectacle que j’ai vu! Y’avait du calibre! C’était du beau cyclisme!

    Effectivement, je trouve que vous cherchez des poux là!

    Jalabert à dit une connerie, Arsenault à répliquer avec une autre. Mais disons qu’Arsenault était plus excusable avec le week-end qui venait de passer. Quel stress pour lui vous imaginez pas!

    Je lui tire mon chapeau.

    Pour le « label » ProTour ça toujours l’avantage de nommer une catégorie de coureurs et la nommer en disant que c’est la crème de la crème! Pour les néophytes ProTour, Continental Pro, Continental, National, Senior c’est la même chose ou presque. En étant coureur combien de personne dans mon entourage m’ont demandé si j’allais faire ces courses là?! Vous voyez, ils ont aucune espèce d’idée du calibre! Je cours Senior, j’fais des Lachines, j’en gagne pas, mais je cours contre des gars qui ont couru en fin de semaine (équipe canadienne évidemment).

    C’est vraiment dure de faire naître une culture cycliste là où il y en n’a pas vraiment. On part de rien! Quand est-ce que le gens sauront se qu’ils regardent? Quand est-ce qu’ils arrêteront de tout comparer aux Armstrong, Contador et Schleck de ce monde? C’est pas demain la veille si on mets des battons dans les roues au lieu de les féliciter!

  18. pilotte

    Pour faire un grand résumé de tout ce magnifique débat, les émotions sont toujours le problème numéro un, dans lequel practiquement tout le monde aime y mettre le feu de façon conciente ou inconciente.

    Je suis d’accord avec presque tout les propos émis dans les commentaires, soyons plus constructif, on sait tous que le problème vient de l’UCI, dans parler un peu ça va, mais ça sert à rien de blamé lui ou l’autre, les 2 courses on été extraordinaire et il y a avait pour une première année quand même des grosses pointures, pas tous bien sur et cest normal, mais je pense que pour une première c’était très bien sinon exceptionnel.

    Pour les propos de JAJA ou de Arsenault ils ont fait leurs travails qui à mon avis était très bien mais qui avec tous se stress et tension leurs à fait mettre un peu de piquant dans l’affaire…… un point cest tout, pourquoi blamé toute l’affaire ça va servir à rien sauf faire des taches sur la beauté du travail accomplie, parce que de parlé d’un sujet aussi délica on règlera rien sauf pelté des nuages…… en parler un peu ca va mais faut pas s’éterniser la desssus non…..

    Merci Laurent ton article était vraiment spicy, d’ailleur le gout de piment fort reste un peu dans la bouche de tous… en espérant que ça reste pas trop longtemp pour qu’on puisse y gouté encore une fois plus tard….. salut

  19. Marmotte

    Ceci dit, Laurent, même si je ne suis – pour une très rare fois – pas d’accord avec le petit bout de texte remettant en question la qualité des coureurs (je suis sûr que c’était plutôt une invitation à discussion d’ailleurs), je te félicite et te remercie sincèrement pour ta couverture des événements des derniers jours. Les médias Québécois ont livré la marchandise… c’est à souligner… mais tu les as battus à toi seul comme toujours ! 🙂

    D’ailleurs, tu te demandais récemment à quoi servait encore ton blog après toutes ces années. Je crois que ces prochaines années, dans le contexte, il est appelé à faire connaître le cyclisme à encore plus de gens qui en veule plus une fois conquis par les courses professionnelles, la nouvelle piste cyclable de leur quartier ou leur premier visionnement du TdF sur Évasion. Je crois qu’entre autres choses, ton blog fait la promotion du cyclisme.

    D’ailleurs, une suggestion: pourquoi ne pas tenter d’obtenir le statut de journaliste « officiel » sur les courses ProTour de l’an prochain ? Ton blog justifie amplement d’obtenir un accès de journaliste, et il y a des centaines de lecteurs qui appuieraient ta démarche si cela t’intéresse bien sûr. Bonne continuation.

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