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Greg LeMond est le dernier vainqueur propre du Tour

J’en suis convaincu depuis longtemps: Greg LeMond est le dernier vainqueur propre du Tour de France (1990), sans l’ombre d’un doute.

Depuis, très peu de vainqueurs n’ont pas eu des démêlées avec des histoires de dopage. Carlos Sastre en est un, mais il était à la CSC de Bjarne Riis… tout comme Andy Schleck en 2010.

Le seul autre pourrait raisonnablement être Cadel Evans en 2011. Jamais été testé positif, jamais impliqué de près ou de loin dans une affaire de dopage. Et aucune performance « mutant » par rapport aux watts lors de son Tour victorieux. Mais il a gagné dans cette période récente de dopage sanguin sophistiqué.

Je parle de ça aujourd’hui sur LFR compte tenu des récents débats sur ce site, et compte tenu des récentes déclarations de Johan Bruyneel, qui m’ont dérangé.

Bruyneel a notamment déclaré que « tous les champions de l’histoire du cyclisme étaient les meilleurs de leur génération« .

FAUX. Archi-faux.

Parce que le dopage sanguin a tout changé. Il y a eu le cyclisme d’avant dopage sanguin, et il y a maintenant le cyclisme à l’ère du dopage sanguin.

Jusqu’en 1988-1989, le dopage « traditionnel » en cours dans le cyclisme depuis des décennies, avec certains produits à la mode selon l’époque (strychnine au tout début, cortisone dans les années 1970, etc.) ne permettait pas de transformer un cheval de traie en cheval de course. Ce dopage était efficace pour soutenir les cyclistes, pour leur donner un « boost », façon Bomba avec Coppi dans les années 1950.

Avec ce dopage là, les champions restaient les champions et les domestiques restaient les domestiques, oui.

Le dopage sanguin, apparu essentiellement dans le cyclisme en 1988 chez les Néerlandais puis chez les Italiens rapidement après, a tout changé. Les gains avec l’EPO, qui a vu le jour à cette époque pour traiter les insuffisantes rénales, étaient tels que cette nouvelle forme de dopage a transformé les domestiques en champions, aucun doute là-dessus. Et s’est répandue très rapidement.

Bjarne Riis vainqueur du Tour? La preuve par quatre.

Je soutiens que sans dopage sanguin sophistiqué, Lance Armstrong n’aurait jamais remporté le Tour de France. Des Classiques d’un jour peut-être, comme il l’a fait assez tôt dans sa carrière. Mais le Tour, jamais.

On a vu venir Greg LeMond de très loin. Comme Hinault. Guimard ne s’était pas trompé sur leur compte. Qui a vu venir Bjarne Riis? Carlos Sastre? Même Chris Froome?

En ce sens, Egan Bernal a ce petit côté rassurant: on l’a vu venir. Comme on a vu venir Mathieu Van Der Poel, ainsi que Remco Evenepoel. Bernal appartient cependant à cette génération de Colombiens hyper-performants, et dont bon nombre ont été convaincus de dopage ces derniers temps, le dernier en date étant Jarlinson Pantano.

Greg LeMond l’a toujours, toujours affirmé: il ne s’est jamais troué la peau. Jamais. Il n’a jamais fait l’objet d’un contrôle positif, ni de soupçons, pas même des coureurs de son époque. Et il a pris un sérieux coup en 1991, comme Andy Hampsten d’ailleurs, eux qui étaient loin du dopage sanguin qui se généralisait à l’époque. Le peloton avait subitement accéléré drastiquement. Pas eux.

Bruyneel déplore également l’hypocrisie du milieu, et on se doit d’être d’accord avec lui: ça ne fait aucun sens que Riis et lui soient ainsi écartés, et qu’un Vinokourov ou d’autres du même acabit continuent de diriger des équipes World Tour.

Mais Bruyneel dérape lorsqu’il implique des ex-coureurs comme Madiot, Bernaudeau ou Lavenu. Il y a une différence entre prendre une pilule dans les années 1980 en fin de course pour se soutenir, bien que je sois absolument contre cette pratique bien sûr, et l’organisation d’un dopage systématique et ultra-sophistiqué (motoman…) au sein d’une équipe pro, avec sanctions pour les coureurs ne voulant pas y adhérer et corruption au plus haut niveau, même de l’UCI!

Bien sûr, en définitive, on ne peut se fier que sur la seule parole des gens. Je ne crois pas les demi-vérités de Lance Armstrong. Je ne crois pas Bruyneel, Riis ou Vinokourov, encore moins Michele Ferrari. Mais je crois Greg LeMond. Il a toujours fait preuve de candeur et de sincérité. Et tous ses résultats ont toujours été logiques, linéaires et cohérents durant sa carrière, ainsi qu’à l’intérieur même d’une seule saison.

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30 Commentaires

  1. Paul

    Je ne suis pas totalement d’accord sur le fait qu’on n’avait pas vu arriver Sastre.
    Avant de gagner le Tour c’est un coureur qui est régulier sur les autres grands tours. Il a fait plusieurs vuelta avec un bon classement. Sur le Tour son problème c’est qu’il était sans cesse équipier et qu’il devait bosser pour les autres.
    Regardez la différence avec Purito. Lorsqu’il est « larbin » de Valverde, il ne gagne pas une classique et pas un podium de grand tour, mais quand il a une équipe pour lui, il commence à gagner quelques courses et fait des podiums.
    Dire qu’on a jamais vu arriver Purito c’est comme dire que Sastre est arrivé du jour au lendemain.

    Je trouve qu’on a plus vu arriver Sastre que Bernal, à mon avis.

  2. Lbi

    Lemond propre. Ben dis donc tu as fait trop de ski de fond toi!!
    Alors les coureurs de tout le 20eme siècle vainqueurs du tour étaient chargés, thevenet anquetil hinault… et d un coup un américain propre est arrivé !
    Ça va me faire la journée !
    Merci Laurent.
    Ça me rappelle lucho qui disait qu il ne se dopait pas parce qu il avait essayé une fois une pilule et en avait été malade…

  3. Lbi

    Et ils ne prenaient pas une pilule en fin de course… Thevenet a dit qu il avait pris de la cortisone 2 ans et qu à la fin il n arrivait pas à marcher
    ..

  4. Lbi

    Je ne sais pas vous mais remplacer l enthousiasme de Thierry Adam par la voix déprimée du vieux riblon, ça ne le fait pas. Heureusement qu il y a sa collègue pétillante pour nous sortir de la léthargie !

  5. bigmouse

    Personnellement je rajouterai evans dedans car il a gagné pdt une période de d’accalmie sur le front du dopage (passeport sanguin, suspension de nom) juste avant l’arrivée fracassante des SKY et de leur nouvelle méthodologie

  6. Christian

    @Lbi

    J’ai toujours été fan de Lemond. En effet, il n’a jamais été associé de près ou de loin à une quelconque affaire de dopage. Lorsque l’EPO est arrivée et qu’il finissait hors délai, il n’avait pas l’air de se douter qu’il se passait quelque-chose. Il pensait que c’était son corps qui ne répondait plus des suites de son accident de chasse.

    Donc j’aurais tendance à croire qu’il était propre, arrivant des USA ou à l’époque apparemment on ne se dopait pas dans le cyclisme.

    Maintenant, il était entouré de courreurs qui se dopaient certainement. Si rien n’est prouvé avec Hinault, on se doute que ce dernier a du prendre de la cortisone (abandon au tour 1980?) et des amphétamines au moins à l’occasion (son constat de carence lors d’un critérium). Alors qui sait pour Lemond?

    Concernant Sastre, je l’apprécie aussi. Lorsqu’il gagne le Tour, il était déjà réputé comme excellent grimpeur et potentiel vainqueur. Cependant, il ne faut pas oublier que Sastre gagne le Tour à 33 ans! Il participe à son premier Tour à 26 ans je crois. C’est tout de même différent des « pépites » actuelles qui battent les meilleurs a à peine 20 ans (mais à ce sujet n’oublions pas que Jeanson a pris de l’EPO… dès 16 ans!).

    Donc si Sastre n’a été mêlé à aucune affaire de dopage, sa présence chez CSC et son développement tardif ne plaident pas en sa faveur…

    Finalement on pourrait dire qu’on peut toujours essayer de trouver un vainqueur propre du Tour… mais le constat est tout de même que même en considérant Lemond et Sastre propres, cela nous laisse très peu de vainqueurs « cleans ».

    Et bien sur, on peut extrapoler à tous les sports car c’est pareil partout.

    Enfin, concernant l’efficacité des produits, il ne faut pas croire que les produits que prenaient les courreurs avant l’EPO étaient anodins. Mondenard rappelle dans un de ses livres une course contre-la-montre que Anquetil remportait régulièrement et la différence de temps lorsqu’il a décidé une année de ne pas se doper ce jour-là. Dans mes souvenirs, il a mis 3 minutes de plus! C’est gigantesque.

    Déjà à l’époque il fallait avoir un bon médecin pour savoir quoi prendre, quand, avec quel dosage, etc.

    Alors les amphétamines et la cortisone avaient-elles les moyens de transformer un cheval de trait en cheval de course? Peut-être finalement.

  7. Michel Garand

    Touché Laurent! Comme je disais il y a quelques semaines Greg Lemond est un de ceux qui a permis de déboulonner Lance Armstrong et d’autres.
    J’ai un parti pris car quand Lemond est venu au GRAND PRIX DES AMÉRIQUES en 1988 je pense, j’étais un des supporteurs qui ont rouler avec Lemond ( manière de parler car il avait la Sureté du Québec qui le protégeais avec une auto en arrière de lui) de l’aéroport de Mirabel jusqu’à Laval. Ceci dit ton article fait ressortir ce que tous les coureurs sachent depuis longtemps, l’EPO a été et est encore9 d’une manière plus sophistiquée que les années 1988-2000) un des produits employés pour faire de super machine avec des domestiques. Un grand sujet à débat comme j’aime et malheureusement la triche est toujours présente en expérant que la jeune génération de coureurs pro tel que tu as mentionné fera une différence.

  8. thierry mtl

    Lemond prenait de la cortisone selon son entourage.

    Evans me paraît le dernier M. Propre a avoir gagné.

  9. Laurent

    thierry mtl: as-tu des sources? J’ai beaucoup lu sur LeMond depuis 25 ans, jamais vu la moindre chose sur cela, ni vu le moindre commentaire de ses proches mentionnant qu’il usait de cortisone. Jamais. Si tu as des sources, je suis preneur, vraiment!

  10. Lbi

    De memoire, evans a été flashé dans l aubisque à 440 watts etalons.
    Penser qu on ait pu remporter le tour 1989 ou 2011 à l eau claire me parait assez naïf. Comme dirait le grand, ils sont tous dopés. En tout cas pour les grands podiums.
    Et oui, le dopage traditionnel à la.cortisone peut-être presque aussi efficace que l epo, bruyneel l a dit et lui, on peut le croire. Et voeckler ne dira pas le contraire !
    En fait , tout ceci a peu d importance finalement 🙂

  11. wolber

    Le dopage traditionnel à savoir amphet, cortico et anabo aussi efficace que l epo ou l hormone de croissance, je n y crois pas. D ailleurs , toute une génération a ete débordée à cause de l efficacité de l epo. ceci dit on doit pouvoir tout utiliser a la fois.
    Pour Lemond, il suffirait de demander a Guimard.

  12. Régis

    Ne pas oublier qu evans venait du vtt (qu il dominait) ou la dope circulait bien…
    Chiotti, et bien d autres l ont démontré par ailleurs. Un des plus connus étant Rasmussen.
    Sa position, dans les années vtt, sur le dopage n’était pas très tranchée pour rester positif(!).

  13. garolou

    Comme le dit si bien wolber « Le dopage traditionnel à savoir amphet, cortico et anabo aussi efficace que l epo ou l hormone de croissance, je n y crois pas » JE suis du même avis le dopage tradiotionel ne faisait pas d’un coureur moyen une machine surtout pas sur un grand tour.

  14. Yvon

    Le peu de surveillance qu’il y a en plus en France qu’en Espagne explique le nombre de victoires plus faible pour Jalabert et Rominger en France. Pour Madiot c’est un résistant d’août 1944 les plus bruyants et pas les plus propres.

  15. Edgar Allan Poe

    Je vous prie par avance de m’excuser, mais je trouve qu’il y a quand même beaucoup de candeur dans les interventions, Lbi mis à part😁.
    Lemond est un de mes héros d’adolescence. Je voudrais tant y croire. J’étais sur le bord des routes du tour en 85, 86 et le chrono de St-E, son 2ème titre mondial à Chambéry. Il avait débarqué en France à 18 ans avec l’équipe des USA et avait trusté les victoires en Rhône-Alpes. Enorme moteur ! Le personnage était désinvolte, sympa, et à l’opposé des clichés des coursiers européeens. Tapie l’avait d’ailleurs bien compris. Mais il a été dirigé par Guimard, que j’apprécie néanmoins, période Hinault, Fignon, et on sait ce qu’il se passait à l’époque.

    Evans, à l’eau claire ? Peut-être…mais il gagne son TdF 2011 devant les 2 frères Schleck (Franck a été suspendu en 2013) dirigés par Riis, et Andersen. Le 4ème est Voeckler (No comment !). Le 5ème Contador…déclassé de ce même tour pour dopage. Samuel Sanchez 5ème, pincé à l’hormone de croissance…je continue ? 6 Cunego, 7 Basso… 8 Danielson (le pire : condamné à 4 ans !). Le 9ème est Peraud, je ne suis pas loin de penser qu’il est le vainqueur éthique !
    En tous cas, Evans, c’était superman s’il était à l’eau claire.
    Madiot, c’est connu dans le milieu. J’aurais tendance à adhérer à ce que dit Bruynel.
    Ce qu’il décrit peut paraître surréaliste pour quelqu’un qui n’a pas « trainé » dans les pelotons…peu-être d’un certain niveau, disons, mais j’ai déjà vu ce genre de choses.
    Il faut aussi savoir que le dopage est…était (? 😬) la normalité dans ce milieu. J’ai connu beaucoup de coursiers qui s’estimaient blancs comme neige car ils « se soignaient », selon le terme en vigueur. Un peu de cortisone de temps en temps, un patch de testostérone pour récupérer, quelques amphet …tout le monde le faisait, donc, rien à signaler. Les tricheurs étaient ceux qui abusaient. Idem quelques années plus tard à l’époque de l’EPO. Paradoxalement, ne prenant rien, j’étais considéré comme un fou ! La normalité, en soi, ne veut rien dire. Tout dépend où l’on place le curseur.
    En tous cas, je reste persuadé qu’il y a 2 périodes bien différentes : l’avant EPO où les hiérarchies restaient les mêmes, d’où le principe un peu stupide du dopage…et la période EPO, dont le peloton n’est pas sorti, qui bouleverse la hiérarchie …et tendrait donc « à légitimer » en quelque sorte le dopage, puisque, pour le coup, la triche paie !
    Une courbe de progression limitée pour chaque coureur, sans pics démesurés, logique dans le temps, sur plusieurs années, me semble raisonnable comme peut-être, je dis bien peut-être, celle de Pinot.
    Pour les éclosions prématurées, je n’y crois pas. Désolé. Le cyclisme est un sport d’endurance et la maturité du sportif d’endurance, c’est plutôt 26…28 à 32 ans, globalement. A la marge, 23 ans pour les plus grands, Anquetil, Merckx, Hinault, Fignon…Lemond, mais tout gagner à 19 ou 21 ans, j’ai un gros doute ! Syndrôme Obélix ?
    A vérifier dans le temps…

  16. thierry mtl

    @ Laurent
    Je ne suis sûr de rien… J’avance dans le brouillard.

    Lemond était probablement plus clean que la moyenne, mais comme l’explique EAP ce matin (qui me fait sauver du temps au clavier), les indices pointent vers un certain usage : Le contexte, l’entourage, les équipes, les adversaires… et la banalisation de certaines substances « pour rester en santé ».

    Lemond se présente nourri au pain et à l’eau, mais je n’ai pas vu ses coéquipiers ou DSP monter aux barricades pour soutenir sa « propreté »… Comme pour Basson par exemple.

    Et tout cela s’applique à Evans (qui en passant, gagnait en coupe du monde MTB par sa régularité, mais ne dominait pas ses adversaires. Il s’est très souvent fait coiffer au championnat du monde et on se demandait pourquoi …). Selon moi, la victoire de Evans est liée au changement de « programme dopage » provoqué par le passeport bio. Je crois que ses adversaires ont dû diluer leur potion magique et il en a profité pour exprimer son talent.

  17. Edgar Allan Poe

    J’appreciais bien Evans, Thierry.
    Mais il gagne un tour devant 8 chaudières, et non des moindres Schleck frères, Basso, Contador… tous condamnés. Et je n’ai pas non plus noté une diminution des moyennes cette année là, ni même des temps dans les cols…
    Ça n’en fait pas moins des champions d’exception, mais qui pour asseoir leur réputation, s’assurer un après-carrière sont passés de l’autre côté du miroir, puisque tous ont été sanctionnés et/ou montrés du doigt par certains témoins.

  18. Eap

    L epo est certes miraculeux, mais si bruyneel le dit, on peut lui faire confiance. Quand on voit la transformation de voeckler eau claire à 33 ans
    Et ne mas oublier que les labos inventent même des nouveaux produits…
    C est beau le velo pro 🙂
    A notre niveau, je crois que la licence de cette année ne sert plus à rien malheureusement !

  19. Laurent

    @thierry mtl: merci de ton nouveau commentaire. Comme toi, j’essaie d’éviter la naïveté, et ne me fais pas d’illusion sur la façon dont marchent la plupart des coureurs pro même de nos jours, en ce moment les Colombiens tout particulièrement. Bernal a fait la différence sur le Tour 2019 au delà de 2000m, là où l’oxygène est plus rare… mais pour LeMond, rien, jamais rien, pas même un autre coureur de son époque n’a pu le balancer. Et on sait par ailleurs que c’est un des très gros moteurs du cyclisme, toutes époques confondues: 92 de VO2max… pour comparer, Armstrong n’a jamais dépassé 86.

    Bref, je continue de soutenir que LeMond est le dernier vainqueur propre du Tour. Cadel Evans l’est peut-être, mais sa victoire est au coeur de l’époque du dopage sanguin… ce qui laisse des doutes plus forts. En 1990, l’EPO n’était pas encore répandue.

    @EdgarAllanPoe

    Fignon a échoué des contrôles anti-dopage dans sa carrière, mais ce n’était pas du dopage sanguin. Je crois que Guimard était assez clean avec ses athlètes, tout en sachant très bien comment marcher dans le milieu… Je pense qu’il fermait les yeux sur certaines pratiques de l’époque, tout en ayant l’intelligence de ne pas « institutionnaliser » ces pratiques au sein de son équipe, façon Riis ou Bruyneel. Ainsi, LeMond a très bien pu passer plusieurs années chez Guimard sans jamais se doper, ou être même exposé à des pratiques dopantes de ses co-équipiers, ce qui ne l’empêchait pas par ailleurs d’être tout à fait conscient des pratiques du milieu.

  20. noirvélo

    Eternel débat où je n’ai pas grand chose à rajouter sinon ,qu’à propos de ce qu’a dit Bruynel (que je ne défends évidemment et absolument pas !) là , où je lui donne raison , c’est la prise de cortisone généralisée !! A ce niveau , il y a toujours un grand flou , une énorme opacité confirmée par la grosse quantité d’asthmes soignés dans la normalité par les corticoïdes et leurs « copines en papier dûment imprimées et « innocemment » signées , les AUT … Il y a eu une « affaire Froome » assez rapidement étouffée et classée grâce aux « avocats & dollars associés » , et à mon avis le « milieu » en entier en a (très)directement profité (Comme toujours aucuns DS n’a crié au scandale !)… Je suis persuadé que la cortisone est entrée dans une phase d’ « évidence obligée » permettant au peloton tout entier de se soulager d’un maximum de douleurs diverses … Les institutions , UCI en tête , ferment les yeux en rajoutant un bandeau (pour être sûr de ne rien voir, de ne rien savoir et …de presque pas comprendre !)
    Imaginons , lors d’un grand Tour, interdire totalement la cortisone et renvoyer dans « ses foyers » , en plus , ses coureurs malades , dont les « asthmatiques » …

  21. plasthmatic

    LeMond a pris un guidon. C’est une gêne.

  22. Wolber

    Lemond et ses guidons…celui de chrono , decriè a l époque et celui de route , modèle drôle  » drop in  » ( je crois) avec les retours vers la douille de direction.

    • eric

      bonjour lemond avait son guidon au prologue je crois ca laissait donc 3 semaines a guimard pour reagir …

  23. Guillaume f

    Juste sur les 10 premiers en 2011, il me semblait que Cunego était un coureur propre? C’est ce que il clamait en tous cas.

  24. Tchmil

    Guillaume, Cunego se dopait au Nutella 😉

  25. Lbi

    Armstrong aussi le clamait.
    Disons qu il y a le cunego qui gagne le giro.
    Puis le cunego qui clame ne pas se doper.
    Qui finissait dans les etc…

    Le dernier vainqueur propre du tour c est david moncoutie. Encore 4 ou 5 analyses rétroactives et le tour 2002 est à lui 😂😂

  26. wolber

    Tout cela n a plus, pas, vraiment vraiment d importance, mais il y a eu 2 Cunego

  27. Edgar Allan Poes

    Oui, Guillaume F, ne le prend pas mal, mais je n’ai jamais entendu un coursier ne pas clamer qu’il était propre. Du moins, en public. J’en ai vus dans le peloton, sous l’effet des amphet, et parfois de caféine un peu surdosée, dire d’eux-mêmes qu’ils étaient « chargés comme des mules », ou se décrire comme des « chaudières », verbiage de peloton. Mais sur le podium, et en public, on avait à faire à des gentlemen cyclistes !
    J’en connais même un qui s’est toujours vanté en petit comité de n’avoir pas pris le départ d’une course sans se charger, en 35 ans de compétition. A plus de 65 ans, il court encore en cyclosportives alors qu’il est normalement suspendu…Un isérois, Lbi ! Qui fait se pâmer d’admiration les commentateurs.
    Cunego s’était fait tatouer « Doping free », à l’intérieur du bras, au dessus du coude, près de la veine où l’on pratique les prises de sang. Ça devait peut-être lui servir de pense-bête!🤣
    C’est vrai Wolber, on s’en fout…Oui et non. Je m’en fous, parce que ça ne m’empêchera pas de pédaler. Je ne m’en fous pas parce que Cunego gagnait plus d’un millions d’euros par an à l’époque où il marchait. Cela représente autant que les gains salariaux cumulés sur une vie pour la majorité des travailleurs en France.
    Laurent, le dopage chez Guimard, j’ai quelques témoignages d’anciens coursiers qui sont passés notamment dans l’équipe Castorama. Je reste admiratif de Guimard. Mais il fallait bien avoir des armes face à la concurrence, qui elle ne se privait pas non plus.
    On feint de découvrir le dopage institué au sein des équipes mais ce n’est pas nouveau. La seule différence, c’est qu’à l’époque, il n’y avait pas de suivi sanguin et qu’il était facile de biaiser un contrôle. Les contrôleurs ne venaient pas visiter les chambres, et les produits utilisés étaient faciles à se procurer. De fait, le dopage ne nécessitait pas un tel niveau de stratégie. Le dopage sanguin exige des contreparties : il faut avoir un réseau, connaître un toubib compétent, avoir des procédés d’approvisionnement sur les courses par étape (motoman…camping car de la famille), maintenir les produits au frais…avoir des centrufigeuses dans le camion, n’est ce pas M. Madiot, suivre des protocoles compliqués parfois. Avant, ce n’était pas comme cela. J’ai plusieurs témoignages surréalistes d’hôteliers ayant accueilli des équipes sur les grandes courses par étape pro dans les années 80. Les poubelles parlaient d’elles-mêmes au petit matin.
    A l’époque, c’était tu prends, ou tu prends pas, mais dans ce cas, il faudra marcher comme les autres, sinon tu restes à la maison l’année prochaine. Dilemme…ou pas !
    Mais Cunego a peut-être fait sa rédemption. En tous cas, en courant chez Lampre, il ne pouvait ignorer que des choses bizarres se produisaient…Quant à gagner le Giro en 2004 sans rien prendre…chapeau bas.
    Peraud vainqueur du tour 2011, Lbi…2ème ?

  28. Edgar Allan Poe

    Oui, Guillaume F, ne le prend pas mal, mais je n’ai jamais entendu un coursier ne pas clamer qu’il était propre. Du moins, en public. J’en ai vus dans le peloton, sous l’effet des amphet, et parfois de caféine un peu surdosée, dire d’eux-mêmes qu’ils étaient « chargés comme des mules », ou se décrire comme des « chaudières », verbiage de peloton. Mais sur le podium, et en public, on avait à faire à des gentlemen cyclistes !
    J’en connais même un qui s’est toujours vanté en petit comité de n’avoir pas pris le départ d’une course sans se charger, en 35 ans de compétition. A plus de 65 ans, il court encore en cyclosportives alors qu’il est normalement suspendu…Un isérois, Lbi ! Qui fait se pâmer d’admiration les commentateurs.
    Cunego s’était fait tatouer « Im’ doping free », à l’intérieur du bras, au dessus du coude, près de la veine où l’on pratique les prises de sang. Ça devait peut-être lui servir de pense-bête!🤣
    C’est vrai Wolber, on s’en fout…Oui et non. Je m’en fous, parce que ça ne m’empêchera pas de pédaler. Je ne m’en fous pas parce que Cunego gagnait plus d’un millions d’euros par an à l’époque où il marchait. Cela représente autant que les gains salariaux cumulés sur une vie pour la majorité des travailleurs en France.
    Laurent, chez Guimard, j’ai quelques témoignages d’anciens coursiers qui sont passés notamment dans l’équipe Castorama. Je reste admiratif de Guimard. Mais il fallait bien avoir des armes face à la concurrence, qui elle ne se privait pas non plus.
    On feint de découvrir le dopage institué au sein des équipes mais ce n’est pas nouveau. La seule différence, c’est qu’à l’époque, il n’y avait pas de suivi sanguin et qu’il était facile de biaiser un contrôle. Les contrôleurs ne venaient pas visiter les chambres, et les produits utilisés étaient faciles à se procurer. De fait, le dopage ne nécessitait pas un tel niveau de stratégie. Le dopage sanguin exige des contreparties : il faut avoir un réseau, connaître un toubib compétent, avoir des procédés d’approvisionnement sur les courses par étape (motoman…camping car de la famille), maintenir les produits au frais…avoir des centrufigeuses dans le camion, n’est ce pas M. Madiot, suivre des protocoles compliqués parfois. Avant, ce n’était pas comme cela. J’ai plusieurs témoignages surréalistes d’hôteliers ayant accueilli des équipes sur les grandes courses par étape pro dans les années 80. Les poubelles parlaient d’elles-mêmes au petit matin.
    A l’époque, c’était tu prends, ou tu prends pas, mais dans ce cas, il faudra marcher comme les autres, sinon tu restes à la maison l’année prochaine. Dilemme…ou pas !
    Mais Cunego a peut-être fait sa rédemption. En tous cas, en courant chez Lampre, il ne pouvait ignorer que des choses bizarres se produisaient…Quant à gagner le Giro en 2004 sans rien prendre…chapeau bas.
    Peraud vainqueur du tour 2011, Lbi…2ème ?

  29. Pantxoa

    Moi aussi j’étais fan de Greg. Le Tour 91 fut un crève cœur pour moi. En 90 les Banesto étaient en dessous des Z mais pas non plus à la ramasse. En 91 Greg se sentait encore plus fort en début de tour que l’année précédente et BAM lui et son équipe ont explosé dans les Pyrénées. Je ne vois qu’une explication…merci Sabino Padilla grand médecin sportif qui a suivi les Banesto de 91 â 95

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