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Entrevue avec David Veilleux

Quelques heures avant de monter dans un avion qui le ramène en Europe et après deux 22e places remarquées aux GP de Québec et Montréal, David Veilleux m'a – très gentiment – accordé une entrevue téléphonique plus tôt aujourd'hui. 

La Flamme Rouge: David, bien récupéré des GP de Québec et Montréal cette semaine ?

David Veilleux: Oui, bien récupéré cette semaine par des entrainements légers ponctués de quelques efforts. Mais il est évident que j'ai eu une grosse fin de semaine il y a sept jours !

LFR: Tu montes dans l'avion pour l'Europe ce soir. Quel est ton programme de course pour la fin de saison ?

DV: J'ai un automne chargé en fait, Jean-René Bernaudeau me fait courir à bloc car je crois qu'il est content de ma condition actuelle. Au cours des prochaines semaines, c'est d'abord la course sur route des Championnats du monde au sein de l'équipe canadienne, puis le Circuit Franco-Belge, Paris-Bourges, Paris-Tours, le Tour du Piedmont, le Tour de Lombardie et la course sur route des PanAm au Mexique fin octobre. Je pense tenir ma meilleure forme de la saison, je me suis par exemple surpris dans le final du GP de Montréal à pouvoir tenir le rythme, faire la sélection finale et être présent pour le sprint final. Je suis très content d'aller disputer le Tour de Lombardie, possiblement avec le leader de l'équipe Thomas Voeckler. 

LFR: Tu ne fais pas le contre-la-montre des Mondiaux ?

DV: Non, j'estime que le parcours, plat, ne me convient pas trop et je préfère garder des forces pour donner le maximum lors de la course sur route. Seul Svein Tuft y participera pour le Canada.

LFR: Justement, l'équipe canadienne a-t-elle déjà parlé stratégie en prévision de la course sur route des Mondiaux, une course que tu feras avec Dominique Rollin et Svein Tuft comme équipiers ?

DV: Non, nous n'avons pas encore élaboré de stratégie commune mais il est certain que nous voudrons jouer la course d'attente pour être présent dans le final et tenter notre chance dans les derniers kilomètres ou au sprint, que ce soit Dominique ou moi. Je crois donc que la stratégie tournera autour de cela.

LFR: Revenons sur les GP de Québec et Montréal. Il y avait une stratégie chez Europcar ? Étais-tu un coureur protégé ?

DV: Mes coéquipiers savaient évidemment que je courais à domicile, donc que j'étais très motivé. Alors oui, ils m'ont protégé et m'ont facilité le travail. D'autres coureurs de l'équipe ne savaient pas trop comment ils allaient réagir, avec notamment le décalage horaire. Pierre Rolland n'était pas non plus au niveau qui était le sien au dernier Tour de France. Mais d'autres coureurs étaient également protégés, comme Cyril Gauthier par exemple. 

LFR: Au GP de Québec, il ne te manque pas grand chose pour accrocher le groupe Gilbert dans la dernière ascension de la côte de la Montagne. Ca s'est joué à la pédale ?

DV: Oui, c'est vraiment ça, à la pédale. Un trou s'est créé et personne n'a su le boucher. On était tous à bloc, complètement à bloc. Il n'y a rien de plus à ajouter, c'était à la pédale !

LFR: À Montréal, tu attaques à trois tours de la fin, au passage sur la ligne départ-arrivée. Sur ordre de ton directeur sportif ou sur un coup de tête ?

DV: En fait, j'ai simplement pris un relais en tête du groupe, et personne ne m'a suivi ! J'ai donc décidé d'insister un peu, ça se regardait beaucoup derrière et j'avais alors espoir que d'autres coureurs sortent pour venir avec moi tenter quelque chose. Malheureusement, personne n'est venu et j'ai donc coupé mon effort un peu avant d'entreprendre la montée Camilien-Houde, question de récupérer avant cette avant-dernière ascension.

LFR: Au premier tour, on a vu l'équipe Lotto de Philippe Gilbert chasser furieusement une échappée d'environ 8 coureurs devant. Ils ont tellement chassé qu'ils ont réussi à couper le peloton en deux. As-tu compris pourquoi l'équipe Lotto a chassé cette échappée si tôt dans la course ?

DV: Difficile à dire, j'étais à ce moment derrière, dans le deuxième groupe ! J'ai toujours besoin de me "mettre en route" et le premier tour a été vraiment vite. Je pense que l'équipe Lotto ne voulait pas laisser partir un aussi gros groupe: huit coureurs (ou un peu plus), c'est beaucoup et c'est donc dangereux pour une équipe qui a des ambitions.

LFR: Quel est ton plus grand souvenir jusqu'ici pour la saison 2011 ?

DV: C'est sur que mon échappée dans Paris-Roubaix reste un moment fort, un grand souvenir compte tenu du prestige de cette course. Mais je suis aussi vraiment content de ma performance au GP de Montréal où je me suis surpris moi-même de pouvoir rester ainsi parmi les meilleurs, même dans le final, et pouvoir disputer le sprint final avec ceux qui jouaient la gagne. Être capable de faire la sélection, à ce niveau, c'est une source de satisfaction.

LFR: As-tu été déçu de ta course sur route des Championnats canadiens, plus tôt cette année ?

DV: Oui, un peu, car c'est certain qu'un titre de champion canadien, pour un coureur, ça compte ! Tous les coureurs rêvent de porter un jour le maillot de champion national. Mais l'équipe SpiderTech était très forte et très bien organisée ce jour-là, et je ne disposais pas des meilleures jambes, notamment en raison de la fatigue engendrée par le contre-la-montre, 48h avant (ndlr: David Veilleux a terminé 3e de cette épreuve derrière Tuft et Meier). Je suis cependant content pour Svein, c'est un grand coureur qui le mérite.

LFR: Comment se présente ta saison 2012 ?

DV: Mon contrat chez Europcar était d'un an et j'ai bon espoir qu'il soit reconduit l'an prochain. Nous verrons dans les prochaines semaines.

LFR: David Veilleux sur le Tour 2012, c'est possible ?

DV: C'est le rêve de tout coureur professionnel ! Mais il est trop tôt pour moi pour tirer des plans. Ca reste cependant un de mes objectifs pour les prochaines années.

LFR: Avec un an de recul maintenant, tu te qualifierais comment: coureur de Classiques, ou coureur de courses par étapes?

DV: Plutôt coureur de Classiques. Les courses d'un jour me conviennent bien et je l'ai démontré cette année, notamment sur le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix.

LFR: Comment organiseras-tu ton hiver, ton intersaison ?

DV: Une fois la saison 2011 terminée, je vais couper complètement le vélo trois ou quatre semaines, au Québec. Je ferai probablement un peu de ski pour faire une base, puis ce sera, je l'espère, les camps d'entrainement de l'équipe dans le Sud de l'Espagne. Puis le retour en Europe en janvier pour accumuler les kilomètres en prévision des premières courses. 

Merci David d'avoir pris le temps de me répondre, bon vol ce soir vers l'Europe et surtout, bonne fin de saison. Nous suivrons, sur La Flamme Rouge, tes résultats avec intérêt en espérant que tu pourras profiter de ta bonne condition physique actuelle pour te montrer et, qui sait, en remporter une belle !

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  1. Denis

    Excellente entrevue!

  2. rocheto

    génial !

  3. thierry mtl

    Super.

  4. Marc

    Merci pour l’entrevue et bravo David!

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