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Délit de sale gueule sur LFR ?

L’actualité cycliste pourra attendre, certains récents commentaires m’ont interpellé. Ces commentaires laissaient entendre que les positions de ce site envers les coureurs dopés étaient ambigües, certains ex-dopés étant apparemment vénérés (Pantani) et d’autres pas. Mise au point.

Tous les coureurs dopés sont et continueront d’être dénoncés sans relâche sur ce site, point final. 

Après, les nuances viennent des circonstances. 

Ceux qui nient les évidences scientifiques, les faits objectifs ou qui refusent de répondre à des soupçons légitimes alors qu’ils en ont les moyens, ceux qui ont recours à n’importe quel argument lié aux procédures pour éloigner l’attention du public des réels enjeux, ceux qui méprisent le public par des propos qui sont une insulte à l’intelligence humaine, ceux qui nous prennent pour des imbéciles en ayant recours à des explications qui ne tiennent pas la route, ceux qui manifestent une arrogance déplacée, tous ceux là continueront de faire l’objet d’un traitement particulièrement dur sur ce site. Les Lance Armstrong, Alberto Contador (pour le moment), Alexandre Vinokourov, Jan Ullrich, Roberto Heras, etc., sont de ceux-là.

Ceux qui par ailleurs avouent leur faute et contribuent ainsi, par leurs explications, à notre compréhension du dopage continueront de faire l’objet d’un traitement de faveur. D’une part parce que faute avouée est à moitié pardonnée, d’autre part parce qu’ils ont le droit à une deuxième chance après avoir purgé leur peine, surtout lorsqu’ils ont fait preuve de courage dans leur façon de faire face à un contrôle positif. David Millar, Ivan Basso, Geneviève Jeanson, Bernard Kohl et Floyd Landis tombent dans cette catégorie.

De plus, ceux qui ont payé un prix trop élevé à l’égard du dopage, parce qu’il existe tout de même des délits plus graves dans la vie, ceux là feront l’objet de nuances aussi. Pantani, Vandenbroucke sont de ces coureurs qui ont probablement fait l’objet d’un certain acharnement à la fois des autorités et de la presse. Je leur exprime une certaine sympathie car tout dopé qu’il était durant sa carrière sportive, Pantani ne méritait tout de même pas de terminer ainsi. S’il est pour beaucoup dans sa déchéance, notamment question consommation de cocaïne, le milieu du cyclisme a une responsabilité.

Enfin, jamais je ne comparerai les dopés d’avant 1990 aux dopés d’après. Le dopage est certes du dopage, peu importe les époques. Mais avant l’introduction du dopage sanguin, on ne transformait pas un bourricot en pur-sang. Cela n’excuse évidemment pas le recours au dopage à toutes les époques, mais le dopage sanguin est à mes yeux particulièrement grave en ce sens qu’il fausse tout. Il est également grave parce qu’il est beaucoup plus dangereux pour la santé, les morts étant trop nombreux déjà dans le peloton pro depuis 1990. Fignon et beaucoup d’autres champions avant 1990 ont été piqués positifs au contrôle, c’est vrai et ce n’est pas bien du tout. Il faut le dire. Le dopage sanguin est cependant à mes yeux bien pire encore. Je ne peux raisonnablement pas mettre la même faute sur Laurent Fignon que sur Bjarne Riis ! Le premier a commis deux ou trois fautes isolées durant sa carrière ; l’autre a édifié sa carrière grâce au dopage…

Je ne peux non plus conclure cet article en soulignant que les cyclistes pris pour dopage ne seront jamais les seuls, sur ce site, à être condamnés. Les médecins verreux, les entraineurs louches, les directeurs sportifs complaisants voire hypocrites, les autorités parfois plus soucieuses de préserver l’image du cyclisme que de réellement s’attaquer au dopage feront également l’objet, le cas échéant, de positions fermes. 

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14 Commentaires

  1. bikelarue

    Délit de sale gueule, dans les dents.

  2. Batrick P

    Tu m’avais bien entendu, Laurent, que ma question portait sur le site « commentaires inclus ».
    Sur ce site, « commentaires inclus » donc, Landis et Kohl ne sont pas traités comme tu le dis, Vinokourov non plus. C’est d’ailleurs suite à un commentaire sur le premier, que beaucoup s’offusquent ici de le voir courir après qu’il ait purgé sa peine, que j’ai posté un premier commentaire sur la question. Je ne le regrette pas, ce genre de petites crises permet de faire sortir ici un peu de fond. Même si la platitude au service de la recherche du conflit non pour le fond mais pour la forme s’y immiscera encore, comme ce commentaire n°1.
    Quant à David Millar et Ivan Basso, on leur a accordé une nouvelle respectabilité sur une falsification de la vérité. Ces gars n’ont avoué qu’après avoir été contraints de le faire par l’existence de preuves irréfutables. Et encore, ils n’ont pas avoué le dixième du centième des faits (qui nous les publie, ces aveux?). Oui, Basso nie avoir gagné le Giro 2006 avec des transfusions sanguines, nie même en avoir jamais utilisées!
    Oui, je m’insurge que Basso, Millar, Vinoukourov, Scarponi aient le droit de courir (et ils gagnent, sans dopage si on en croit leurs promesses la main sur le coeur, c’est juré devant Dieu sur la tête de sa fille d’après l’Italien) quand Rasmussen et Landis ne l’ont pas. Je n’aime pas la différence de traitement. Cette différence est officielle, l’UCI et les organisateurs de grandes courses oeuvrent pour les empêcher de courir. Son soutien par, disons, l’opinion publique des amateurs de cyclisme, renforce cette décision.
    Bernard Kohl a été un des plus courageux, un des plus honnêtes des dopés (ça tient). Très mal traité aussi sur ce site, « … » inclus, imagine les réactions s’il émettait le souhait de recourir.
    Quant à Pantani, on touche à la passion. Il n’y a alors plus d’échanges possibles.

  3. touille26

    ce put… de dopé de basso qui nous prend pour des c.., qui gagne le giro 2010 sans se doper en battant toute une série d’italiens transfusés

  4. PierrO

    Ia Orana, amis cousins québécois, tout d’abord bien le bonjour d’un maudit français immigré en Polynésie.

    Je vous lis depuis quelques temps et me permets de vous laisser ce premier message. Je suis content de voir que le vélo déchaîne les passions chez vous autant qu’en Europe. Content aussi de lire des commentaires de qualité, contrairement à tous ceux que je trouve sur les sites francophones (en France). Figurez-vous que je viens de lire un sondage révélant que 22% des internautes croient à l’innocence de Contador ! Il y a encore des gens qui croient au Père Noel.
    Je voulais juste commenter ce sujet sur le « délit de sale gueule ». Pour ma part repenti ou pas, ces coureurs là (Basso, Millar et Cie) ne méritent aucune sympathie. Ils sont tombés lors de circonstances plus ou moins étranges. Je ne dirais qu’une chose : dopé un jour, dopé toujours. Point.
    Pantini et VDB ont étrangement ma sympathie, sans doute à cause de mes origines pour le premier et le fait d’avoir croisé un jour dans une montée et parlé au second. Deux beaux gâchis. La faute à qui ?
    Je suis consterné par les réactions de l’UCI (depuis toujours) et de son mentor, des anciennes « gloires » ayant construit leur brève carrière grâce au dopage et qui maternent leurs coureurs, des sponsors qui ne tranchent pas quand il faut, des nations qui se foutent du dopage dans ce sport (et dans d’autres).
    En fait, l’actualité à beau m’irriter que je n’arrive pas à détester ce sport. Vélo n’est-il pas l’anagramme de LOVE ? Et puis trop de kilomètres parcourus.
    Quand aurons-nous des sanctions exemplaires : amendes rétroactives, suppression de licence collective, suspensions plus lourdes (à vie ?), interdiction absolu de manager une équipe à tous coureurs jadis impliqués dans la moindre affaire de dopage, implication des Etats dans la lutte contre le dopage et prison ferme à tous les fournisseurs. C’est beau de rêver ?
    Voilà, je vous laisse le tour de l’île m’attend par 37°C et 60% d’humidité. J’hésite entre l’eau claire ou le jus de mangue. Bonne route à tous et continuez d’échanger sur ce site.

    Nana.

    PierrO

  5. Flos

    Effectivement Basso n’a pour ma part jamais avoué on a retrouvé son sang chez Fuentes tout comme Ullrich d’ailleurs et Basso qui nous prend pour des couillons « Oui mais non j’ai gagné le giro sans ça et je l’aurais pas utilisé pour le tour de toute façon ma petite poche protéiné »… Faut arrêter ….
    Je préfère encore Ullrich qui la ferme, pris dans la nasse. Kohl a mille fois plus mon respect que tous les autres, il a peut être déja sauvé la santé de quelques uns….
    Rasmussen n’a pas trop cherché d’excuses bidon finalement comparé aux landis, contador, armstrong etc… Ricco non plus il s’est dit je me la ferme et je revient dans 2 ans… et malheureusement ça marche et il revient aussi fort qu’il est parti… Je vois pas de solutions comme dit Rubiera…

  6. Batrick P

    Dit en langage fleuri, Toutouille.
    La respectabilité, c’est ça: Basso, Vinokourov tenant table dans un salon du cycle, et présenté en photo dans le dernier Vélo Magazine.
    Rasmussen, Landis, et surtout Kohl ou Manzano, c’est inimaginable.

  7. Batrick P

    Dit en langage fleuri, Toutouille.
    La respectabilité, c’est ça: Basso, Vinokourov tenant table dans un salon du cycle, et présenté en photo dans le dernier Vélo Magazine.
    Rasmussen, Landis, et surtout Kohl ou Manzano, c’est inimaginable.

  8. C’est bien dit tout cela.

    Par contre, y a une problematique que personne ne parle…
    si on prend un gars comme Basso qui a couru plusieurs années dopés. Lorsqu’il fait sa suspension en ayant aucun doute qu’il va revenir…

    le gars, il a gardé sa base aérobique de dopé non? sa prend des années a gagner en endurance, alors son avantage c’est pour du long terme…

    C’est peut etre ca qui m enerve encore plus, c’est de revoir, les bassos, ricco (enfin il est mal barré encore), revenir et etre au plus fort…

  9. Il y a Valverde aussi qui a fait tres fort… en continunat a gagner des courses alors qu’il savait que la fédération espagnol n’allait pas pouvoir le proteger pour un temps indéfini…

    Tu gagnes des courses et tu as pas le droit d’entrer en Italie! La classe.

  10. plasthmatic

    Laurent, je ne crois pas qu’on puisse (honnêtement) penser ou dire que tu verses dans le délit de sale gueule. Il faudrait être non lecteur ! Et piètre psychologue, pour qui te connaît de chair et d’os.
    Certainement pas Patrick, d’ailleurs il a été assez grand (1,93 tout de même !) pour se charger de la clarification, apparemment nécessaire.

    Sur le constat de cette différence, assez générale quand même, de traitement des athlètes pris en faute, je rejoins Le Grand, cent pour cent, et il le sait bien. Et puis, c’est une telle évidence. Tiens, en natation, les beaux gosses ne prennent que deux mois ?

    Bon, disons que l’opinion, le préjugé, allez, la vindicte, et bien ça a manifestement autant besoin d’idoles que de tondues. Comme si vénérer d’un bord et lapider de l’autre n’étaient que la déclinaison d’un même besoin primitif, j’ai pas dit primaire …
    Bon, ça, c’est valable pour ceux qui se complaisent dans le confort de leur bêtise, leur ignorance, et l’habitude salutaire de jamais reculer ou décaler d’un pas. Et y en a !
    Pour d’autres, certains « usagers » du cyclisme (usuriers ?), il y a des chances que leurs intérêts passent par la narration de belles histoires de repentis redevenus tout beaux tout propres, comme par l’édification de vilains vraiment bon à rien d’autre qu’à être jetés. Mais n’étant pas bon raisonneur, je laisse aux soins de Patrick, de toi, et de qui voudra s’y coller la mise en lumière desdits éventuels calculs d’intérêts.

    Tiens, le sympathique David Millar, affable, ouvert, à l’accent si agréable à mon oreille. Je déteste pas, aujourd’hui encore. Mais voilà que j’ai commencé de moins l’apprécier à compter du moment où il a trop parlé. Et trop parlé de sa probité, de sa nouvelle mission, etc …
    Voilà que tu m’apprends récemment que sa victoire sur son dernier chrono, il pense la devoir, un peu au moins, à son choix de retirer le frein arrière.
    David Millar, je l’aperçois encore, second plan, sur un documentaire Cofidis, durant une Tirreno-Adriatico, à l’attaque d’une bosse, dans le paquet, instant de course parfaitement banal, sortant de sa poche un tube de Ventoline, et s’en envoyer quelques bouffées. L’asthmatique que je suis, et qui prend du salbutamol (tu le sais) en fut stupéfait ! Qui n’est pas asthmatique peut peut-être moins que moi mesurer ce que ce geste laisse entrevoir de pratiques et surtout de psychologie de l’intéresé, face à l’angoisse, bien commune et bien naturelle, de l’incertitude inhérente à l’engagement compétitif.
    Le même avait aussi fait retirer, on s’en souvient, et pour le regretter amèrement, et aussi se faire bâcher grave par ses mécanos, le petit plateau pour le prologue du Tour, je sais plus quelle année à Paris.
    Et bien, le « nouveau » David Millar, le nouvel étendard d’un cyclisme propre, quand il retire son dérailleur arrière, l’autre jour, je perçois ça (et cela n’engage que moi) comme la continuation de son inclination à adopter des conduites dopantes.
    Précisant que je fais bien la différence avec une prise de produits stimulants, autrement dit que si je juge cette conduite dopante, je ne la juge pas immorale pour un sou, ni même condamnable, faut pas tout mélanger.

    Pas mieux qu’une saine propension à la crédulité pour servir le confort d’une opinion bien arrêtée. Et bien, sur quoi d’autre peut se fonder le crédit que je donne à tel quand je le refuse à tel autre ? C’est bien fragile quand même.

    Quant à Marco Pantani et Franck Vandenbroucke, tu l’as très bien dit Laurent, ils ne méritaient vraiment pas … moralement … de finir leur vie de cette manière. Mais qu’on le veuille ou non, ce n’est pas le hasard qui les a conduits à cette sortie-là, mais les choix (un refus est un choix …) qu’ils ont fait. Comme toi, je n’oublie pas qu’une fois lancés, on les a un peu aidés. Beaucoup ? …
    En revanche, quelle que soit la dimension tragique, ou romantique, de leur décès, elle ne fait pas d’eux, pour autant, autre chose que les humains qu’ils auront été, rien de plus. Tu n’as pas dit le contraire, Laurent.

    Dis, à propos, et parce qu’on sait jamais : tu as vu, la Time passe à 133 km, départ de Sallanches, puis Colombière, Croix Fry (versant qu’on a descendu ensemble, donc le bon côté), fin des Aravis, Saisies, et enfin Megève. Et c’est le 12 juin. Et j’aurai pas besoin de sauter dans la voiture, le lendemain est lundi de Pentecôte.

  11. touille26

    alex a mon avis il perd toute ses capacités, mais comme ils se redopent pour 90 pour cent d’entre eux, ça n’a pas d’importance!! (peut etre parfois avec des produits moins lourds)
    prenons beloki; il a fait 2 ou 3 du tour, et puis apres son passage chez les français.. plus rien
    sans dopage la puissance n’est rien

  12. Cyclick

    Comme le dit touille26, l’exemple de Beloki est très bon…

  13. thierry mtl

    Je prend aussi exemple de T. J. Van Garderen qui nomme candidement dans son blog sur « cyclingnews » qu’il prend un cachet pour dormir après le prologue de la Vuelta. La façon dont il le nomme, la désinvolture du geste, me laisse croire qu’il est un habitué du comprimé. Il est pourtant bien jeune.

  14. schwartz patrick

    Ce que je n’accepte plus de personne, c’est lorsqu’on
    dit d’un dopé après ses deux années d’interdiction de courir, il a payé ! ou pire, il a parlé, balancé, soi-
    disant pour faire avancer les enquêtes …Belle bande de faux-culs que ces hypocrites, Millar, Basso en tête,
    pour çà aussi ils sont gagnants! aujourd’hui, il y en a
    au moins un qui essaye quelque chose de nouveau, qui
    sait que c’est pas bien, qui s’en fout, qui nous dit
    merde, qui va gagner des tunes pendant des années et qui va se faire prendre,pleurer, regretter, etc,etc,etc
    Alors les défendre encore, même un peu, parcequ’il a
    fait quelque chose d’énôôôôrme dans une course et qu’en
    plus de son humour, il a encore une belle gueule, non
    merci et merde …

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