La nouvelle du jour dans le monde du cyclisme est évidemment l’arrêt, fin 2008, de l’équipe CSC puisque le sponsor américain, une firme informatique, a décidé de retirer son soutien à l’équipe de Bjarne Riis. Rappelons que l’équipe CSC était présente dans le vélo depuis 2001, année à partir de laquelle elle avait repris le sponsorship de MemoryCard-Jack and Jones.

CSC justifie sa décision par cette phrase qui en dit long: cette décision traduit une redéfinition des priorités alors que la société a fait de nouveaux investissements dans le cadre d’une stratégie de développement à long terme. Lire que la société en a marre de toutes les affaires de dopage du cyclisme et qu’après une année supplémentaire – 2008 – de présence dans le cyclisme, elle peut désormais justifier son retrait avec un autre argument que le seul dopage, ce qui fait toujours un peu désordre, le sponsor étant alors accusé de ne pas soutenir le sport au moment où il en a le plus besoin. Aujourd’hui, on peut donc motiver la décision par des arguments purement commerciaux, ce qui ne donne de prise à personne dans le milieu du cyclisme. Le sponsor se retire par la grande porte plutôt que par la petite. Les apparences sont préservées!

La grande question est évidemment de savoir si Riis retrouvera un sponsor pour ses coureurs en vue de 2009. Il a certes du temps devant lui, c’est à dire plusieurs mois pour entreprendre des démarches. Ceci étant, plusieurs éléments suggèrent que ce sera difficile. D’une part, le cyclisme n’a pas spécialement bonne presse actuellement. Deuxièmement, Johan Bruyneel a échoué il y a un an à peine et aura déjà démarché de nombreuses sociétés vers lesquels Riis ne pourra donc se tourner. Enfin, Riis traine une sulfureuse réputation, ayant avoué s’être dopé à l’EPO pour gagner le Tour en 1996 et ayant déclaré ne pas être un "vainqueur légitime" de l’épreuve.

Et le programme anti-dopage de l’équipe CSC alors, direz-vous? À notre avis et à celui de nombreux experts, ce programme reste un écran de fumée uniquement destiné à satisfaire les exigences d’un plan marketing et d’un plan public relation réfléchis. Tant que ce genre de programme émanera des équipes elle-mêmes et non d’instances indépendantes, il faudra leur attribuer peu de crédibilité. Rappelons que celui qui paie pour le programme est Riis lui-même avant tout. Le supposé expert indépendant – Rasmus Damsgaard – en charge est quand même payé par Riis lui-même. Crédible, vous dites?

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