Demain matin, nous mettrons en ligne l’édition 2006 de notre pool de cyclisme. Avis aux intéressés! Ce soir, nous revenons sur la présentation récente de deux équipes du ProTour, soit Cofidis et Iles Baléares.

*COFIDIS*.

Voilà 10 ans que « l’équipe française Cofidis »:http://www.equipe-cofidis.com/ est dans le peloton professionnel (rappelez-vous, c’est l’équipe qui avait mis sous contrat Lance Armstrong en… 1997!). Après une année 2004 en eaux troubles suite à l’affaire Clain-Millar, l’équipe a quelque peu retrouvé « du crédit » l’an dernier, notamment grâce aux victoires d’O’Grady et de Moncoutié. 30 coureurs composent l’effectif de 2006, un effectif qui s’est assez considérablement renouvellé.

Deux départs d’abord qui sont d’importance : celui d’O’Grady (CSC) et du solide Cedric Vasseur (Quick Step), un coureur selon nous sous-estimé dans le peloton pro.

Deux arrivées sont remarquées, bien qu’elles ne compensent pas vraiment le départ d’O’Grady, un coureur de premier plan : celle d’abord du Belge Rik Verbrugghe qui voudra retrouver son niveau qui lui a permis, il y a quelques années, de briller sur les Ardennaises tout comme dans certains contre-la-montre sur les grands tours. Cofidis, une entreprise de crédit, prend donc un risque important avec Verbrugghe qui n’offre selon nous aucune garantie pour l’instant. L’autre arrivée, c’est celle du Colombia Ivan Parra, le petit frère de Fabio, 3e du Tour 1988 derrière Delgado et Rooks. Il aura évidemment la mission de jouer le général d’un grand tour, du moins d’être présent dans les grandes étapes de montagne.

On remarquera également le recrutement du prometteur américain Tyler Farrar, vainqueur d’une étape du Tour de l’Avenir en 2005, tout comme des fistons Herve Duclos-Lassalle et Nicolas Roche qui devront continuer d’essayer de se faire un prénom dans le monde du cyclisme. Pour le reste, on continue de faire confiance à Chavanel, même s’il peine à confirmer les espoirs placés en lui (certains le présentaient comme le successeur de Jalabert, un poids bien lourd à porter pour ce coureur qui, les années passant, ressemble un peu à Jean-François Bernard à la fin des années 1980 qu’on voyait comme le successeur de… Bernard Hinault). « Moncoutié demeure également un pillier de l’équipe »:http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=9761&Section=Elites1, fort de son image de « M. Propre » du peloton et garantie que chez Cofidis, on lave désormais plus blanc que neige. Enfin, on visera à poursuivre le développement de Bradley Wiggins, probablement le coureur avec le plus de potentiel dans cette équipe.

À ce portrait il faut ajouter la présence depuis l’an dernier d’un directeur sportif qui n’a pas la langue dans sa poche, l’ex-coureur pro Éric Boyer, notamment équipier de Greg LeMond en 1990 chez Z. Boyer fait également partie du plan « renouveau » de chez Cofidis visant à faire oublier les sales histoires de 2004.

Cofidis en 2006 ? Il faut être réaliste selon nous : l’équipe comporte de bons petits coureurs mais aucun lui permettant de rêver à une victoire sur les Classiques ou les grands Tours, sauf surprise bien évidemment. Des victoires d’étape ici et là ainsi que quelques belles places sur les épreuves d’un jour voire la Coupe de France avec Chavanel nous semblent être le maximum qu’ils puissent espérer. « _Le plus important, c’est le comportement_ » déclarait François Migraine (PDG de Cofidis) lors du lancement de l’équipe : il ne faut pas attendre beaucoup plus de cette équipe sur les très grandes épreuves du calendrier.

*Iles Baléares – Caisse d’Épargne*.

« La présentation »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=features/2006/caisse_depargne_team_pres de l’équipe hispano-française « Iles Baléares – Caisse d’Épargne »:http://www.illesbalearsteam.com/ s’est déroulée à Paris puisque la banque française est désormais le sponsor principal de cette formation dont le grand leader est Alejandro Valverde. Rappelons que cette équipe a une grande histoire puisqu’il s’agit de l’équipe Reynolds des années 1980 (Arroyo, Delgado), devenue Banesto (Indurain puis Olano) durant les années 1990. Jose Miguel Echevarri, Eusebio Unzue, Francis Lafargue sont d’ailleurs toujours aussi présents aux commandes de cette équipe. Le sponsor français a cependant très certainement exigé la présence dans l’effectif de coureurs nationaux, si bien qu’on a engagé les Nicolas Portal, Florent Brard (7e de Paris-Roubaix), Eric Berthou et Mathieu Perget.

Mais chez Iles Baléares – Caisse d’Épargne, c’est traditionnellement tout pour le Tour, un héritage des ères Arroyo-Delgado-Indurain. Valverde, mais aussi Karpets, ont la claire responsabilité de jouer le général des grands Tours. Valverde continue sa progression, c’est évident, et nous pensons qu’il n’a pas fini de nous surprendre. Capable de s’imposer aussi bien dans une grande étape de montagne du Tour (Courchevel 2005) devant Armstrong ou au sprint après une course en ligne sur un parcours peu sélectif (Madrid 2005 derrière Boonen), Valverde est assurément le coureur de demain et le joyau de l’Espagne. Karpets a pour sa part connu une saison 2005 en demi-teinte, mais c’était peut-être normal après une saison 2004 assez exceptionnelle.

Deux arrivées sont remarquées parmi cette équipe : celle d’abord d’Oscar Pereiro, transfuge de chez Phonak et qui devrait pouvoir épauler efficacement son leader Valverde sur tous les terrains dans les grands tours. Il aura probablement le champ libre sur la scène des Classiques puisque dans ce registre, l’équipe est assez pauvre. L’autre, c’est celle de Constantino Zaballa, vainqueur de la Clasica San Sebastian 2005, un coureur dont le registre véritable nous échappe un peu.

Un départ notable saute évidemment aux yeux, celui de Mancebo parti en France chez Ag2R. Le calcul est probablement le bon chez Iles Baléares puisqu’on a l’impression que Mancebo a déjà montré ses limites, ce qui n’est pas le cas de Valverde.

Bref, chez Iles Baléares, c’est tout pour les grands tours et l’équipe devrait être assez inexistante sur la scène des courses d’un jour hors d’Espagne. Seul Pereiro et Valverde semblent pouvoir également jouer dans ce registre au sein de cette formation.

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