90%.
Neuf athlètes amateurs sur dix consommeraient des suppléments alimentaires.
Poudres de protéines, shakes de récupération, vitamines, BCAA, remèdes homéopathiques, probiotiques, brûleurs de gras, autres produits dont l’industrie vante les propriétés dynamisantes pour l’exercice physique: force, tolérance aux lactates, VO2 max, etc.
Ces produits ne sont pas sans danger.
On apprenait la semaine dernière qu’un coureur maitre de 47 ans en Irlande a été contrôlé positif à de nombreuses substances dopantes, et condamné à une suspension de quatre ans.
On a retrouvé dans ses échantillons les substances suivantes: « epioxandrolone, oxandrolone, 18-noroxandrolone, boldenone et boldenone metabolite(s) ».
God knows what this is all about!
Raison évoquée du dit-cycliste: consommation de plusieurs suppléments alimentaires, certains ayant été achetés aux États-Unis via Internet.
D’autres cas de contaminations croisées sont bien connus.
Ces cas malheureux nous rappelle que nous sommes responsables des produits qu’on peut retrouver dans notre corps.
En qu’en matière de suppléments alimentaires, l’extrême prudence est de mise si vous faites de la compétition.
La recommandation des autorités en la matière est simple: ne consommez rien.
De toute façon, pour la vaste majorité des produits dont on nous vante les mérites à grands coups de « testimonials » sur Internet, les effets ne sont pas prouvés scientifiquement. Toutes mes lectures sur le sujet pointent dans une même direction: si vous avez une alimentation équilibrée, pas besoin de suppléments. Ils présentent parfois des effets indésirables, parfois graves.
L’étude la plus sérieuse que j’ai trouvé est cette thèse de doctorat déposée en 2017 à l’Université de Lorraine.
Bref, ces suppléments, c’est le plus souvent du flan. Autrement dit… du vent.
Si vous tenez quand même à utiliser ces suppléments alimentaires, sachez qu’il existe quelques ressources vous permettant de limiter les risques de contamination avec des produits strictement interdits par le code mondial antidopage.
Je pense au label « Certified for Sport » de la NSF aux États-Unis. Les produits portant cette étiquette présentent des risques très réduits de contamination, sans le garantir de façon absolue. Bref, vous réduisez quand même le risque considérablement de vous faire piquer au contrôle.
Le Centre canadien d’éthique sur le sport présente aussi une page intéressante sur son site Internet à propos des suppléments.
En France, la Société française de nutrition du sport (SFNS) propose également une page listant les produits énergétiques ayant reçu la norme « AFNOR » qui garantit l’absence de produits interdits. Parmi ces produits, tous ceux que j’utilise depuis la fin des années 1990: Overstim’s. Serious stuff.
Je ne prends aucun risque dans ce domaine. J’y reviendrai.
Autre ressource très intéressante, le site de l’IRBMS, soit l’Institut de recherche du bien-être, de la médecine et du sport-santé. Vraiment un site avec de nombreuses informations crédibles, dans une grande variété de sujets. On y retrouve plusieurs pages dédiées aux suppléments, notamment celle-ci à propos de l’intérêt des BCAA (rapport final payant). Conclusion de l’étude:
Les recommandations de consommation proposées par les fabricants de supplément alimentaire BCAA sont très souvent excessives et ne respectent que rarement les apports nutritionnels conseillés, même pour les sportifs à haut niveau de performance. Ainsi, des produits « hors norme nutritionnelle » sont en vente libre!
IRBMS, dossier spécial BCAA, 2019
Ou cette page plus générale sur les compléments alimentaires. Selon l’IRBMS, 15% de ces compléments contiendraient des substances dopantes ou dangereuses pour la santé présente et future. De quoi faire réfléchir un peu!
Enfin, vous avez toujours le site GlobalDro pour vérifier si un médicament ou une substance est autorisée ou non selon le code mondial anti-dopage, mais ce site ne contient pas d’information reliée aux suppléments alimentaires.
Une alimentation équilibrée
Pour des conseils dans ce domaine lorsque vous êtes sportif intense, j’aime beaucoup le site diététiquesportive.com que je consulte depuis un bon moment déjà.
J’aime bien leurs fiches consacrées à certains aliments plus précis: spiruline, rhodiola, etc. On voudrait juste que le site soit plus fréquemment alimenté! (sans jeu de mots…)
Et la page des compléments alimentaires est particulièrement intéressante dans le contexte de cet article.
Le cannabis
Légal au Canada, il demeure sur la liste des produits « interdits » de l’Agence mondiale anti-dopage (AMA). Il convient donc de faire attention avec l’usage du cannabis, qui est considéré comme une substance « à seuil », c’est à dire qu’il ne faut pas dépasser une certaine concentration de cannabinoïdes, faute d’être positif.
Fait intéressant toutefois, le CBD (cannabidiol) ne fait plus partie des substances interdites par l’AMA. Soyez toutefois prudent dans sa consommation, les produits de CBD n’étant généralement pas exempts de THC, ce dernier étant toujours interdit au-delà d’un certain seuil.
Les produits pour les allergies saisonnières
C’est un eldorado du dopage chez les coureurs cyclistes maitres selon moi, l’usage de pompes type « Ventolin » étant très répandu. Rien de tel qu’un peloton cycliste pour y trouver une grosse concentration d’asthmatiques sur papier!
Il existe pourtant des solutions.
Souffrant d’allergies saisonnières en croissance chaque saison depuis dix ans (l’année 2020 ne fut pas de tout repos à ce sujet), j’en sais quelque chose.
Mon médecin et moi avons trouvé une solution propre: le Montelukast. Famille d’un nom à coucher dehors: un antagoniste des récepteurs des leucotriènes. Commercialisé par Merck (c’était prédestiné!) sous le nom de Singulair. Officiellement autorisé par la législation anti-dopage, sans autorisation à usage thérapeutique (AUT).
Je n’utilise donc pas de pompes, rien. Juste ce médoc autorisé, pour lequel je suis tranquille à 100%.
Mais je vous ai menti: pas à l’eau claire. En fait le reste, c’est du riesling…