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2e édition du livre de Fred Grappe

Ca m’avait échappé mais je viens d’allumer: la deuxième édition de "Cyclisme et optimisation de la performance", l’excellent livre de Frédéric Grappe, Maître de conf’, conseiller technique de l’équipe La Française des jeux et conseiller scientifique de la FFC, est disponible depuis la fin octobre dernier. On peut notamment commander l’ouvrage chez l’éditeur DeBoeck.

Rappelons que la première édition de son livre avait connu un certain succès auprès des pratiquants et que La Flamme Rouge y avait consacré cette critique.

Je n’ai malheureusement pas pu trouver sur la toile internet les différences entre la 1ere et la 2e édition. J’imagine que c’est l’ensemble du livre qui a été "revu et augmenté", selon la formule consacrée. À l’occasion d’un voyage en Europe ces jours-ci, je tenterai de me procurer l’ouvrage et publierai, le cas échéant, une nouvelle analyse-critique dans les prochaines semaines.

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13 Commentaires

  1. Batrick P

    Avec Séb Joly en couverture, dans une attitude qui lui est propre.
    Personnellement, j’avais été étonné des valeurs de puissance calculés dans la Vuelta gagnée par Héras devant Pérez, avant déclassement. Même sous très gros dopage, c’était énorme, beaucoup plus qu’au Tour par exemple. Par ailleurs, Fred Grappe consacrait si je me souviens bien de longues pages à expliquer qu’il était possible de croire en la propreté des performances de Lance Armstrong. J’y voyais une tentative de convaincre en la validité du savoir de l’entraineur, Grappe en est un, qu’il y avait moyen de « faire des miracles » par l’entrainement et que l’immense majorité des pros s’entrainaient mal. J’étais sceptique.
    Enfin, Fred Grappe accordait à l’époque une valeur très précise aux calculs de puissance, sur lesquels il basait ses raisonnements. J’imagine qu’il doit maintenant s’accorder systématiquement aux instruments de mesure tels le SRM ou le Powertap.
    J’attends donc ta critique de la nouvelle édition, Laurent.

  2. Testocarbone

    Il y aussi ce genre de préparation,

    http://www.centreforthemind.com/newsmedia/speeches.cfm

    et ce n’est pas du pipeau, dans la mesure où l’appareil utilisé par le Dr. Snyder traite aussi en Europe, aux Etats-Unis, la dépression chronique et la schizophrénie.
    C’est, pour revenir à l’article précédent, la manière anglo-saxonne de concevoir la préparation sportive.
    Quitte à prendre cette route, alors autant mettre de véritable robots programmés sur les vélos, qui mettraient en compétition les différents fabricants et leurs chercheurs.

  3. toutouille26

    ce type la avait quand meme dit qu’armstrong etait à la limite de la limite humaine
    faut croire qu’il est maintenant à la limite de la limite de la limite

  4. Batrick P

    En cliquant sur le lien « De Boeck », on tombe sur les nouveautés dont le livre de Grappe et un livre intitulé « Quand le gène est en conflit avec l’environnement ». J’aime ce titre et surtout le sujet de cet ouvrage m’attire beaucoup (plus que celui de Grappe, qui reste pour moi de l’anecdote). Je serais curieux d’entendre l’avis de lecteurs…

  5. alain39

    Pour répondre à Testocarbone je dirai que c’est le cas depuis longtemps.
    Les vainqueurs de ces 20 dernières années doivent leur victoire plus à leur entourage et suivi médical qu’à leur seules qualités physiques.
    Avec la mondialisation on va assister à une guerre économique et non plus sportive.
    Nous avons d’un côté les pays qui laissent libre court au dopage (Espagne, USA, GB et Italie, russie) et de l’autres des pays attachés à des valeurs plus sportives qui ont une politique de lutte et de répression (France, Belgique, Hollande, Allemagne etc…).
    Il est bon de constater que les derniers vainqueurs du tdf sont tous des pays qui ont une politique de laisser faire en matière de dopage. Une politique du pas vu pas pris très empreinte du modèle américain.
    Avec la mondialisation ce fossé va s’accroître puisque l’arrivée de nouveaux sponsors (anglo saxons, russes, chinois) et donc de capitaux plus importants va élever le niveau de dopage.
    Les équipes s’appuieront sur les systèmes en place et disposeront de moyens plus importants. Il n’est pas à évacuer le risque de voir des laboratoires et autres acteurs de la santé devenir des sponsors avec bien évidemment une association facile entre leurs produits et les performances des sportifs. Après les Banania, Perrier, café de colombia et autres produits de la grande distribution la caravane publicitaires pourrait devenir une devanture de pharmacie.
    N’oublions pas que de l’autre côté de l’atlantique le secteur médical est privé et donc doit marketter ses produits. Les américaisn s’enfilent des tonnes de pilules tous les jours et il faut bien les en convaincre.
    2 cultures s’opposent une pour qui le sport est un business comme un autre (dans le secteur du spectacle) et une autre pour laquelle le sport doit véhiculer des valeurs que sont notamment l’équité l’égalité et l’honnêteté.
    Avec la professionnalisation il est évident que le curseur va aller du côté du business.
    Le vélo business reprend le modèle économique capitaliste (avec ses dérives) et dans ce système on ne trouve pas des champions on les fabriquent et ensuite on les market(comme un produit, un film, un parc d’attraction).
    Ce côté fabrication implique l’utilisation de tous les moyens légaux et scientifiques afin d’obtenir le résultat désiré à savoir améliorer au maximum les performances et par la même la renommée du champion et ainsi du sponsor pour mieux marketter les produits du sponsor et ce bien évidemment sans être pris.
    La structure des équipes devraient aussi s’en ressentir avec un staff de plus en plus médicalisé et une ribambelle de lawyers et autres business men pour s’assurer de la promotion et de la pérennité du système. La quote-part d’anciens pros devrait se reduire dans les personnels d’encadrement et ils n’auraient plus qu’un rôle limté de maître d’oeuvre (de bons exécutants).
    Le dopage scientifique va donc évoluer et après avoir été individuel, collectif (encadré par les équipes) il va être institutionnalisé. Si on n’y prend pas garde le dopage fera partie intégrante de la job description du cycliste pro.
    Armstrong n’est pas cynique quand il évoque son absence de contrôles positifs mais seulement factuels, et donc fier d’avoir rempli son job qui est de gagner sans être pris.
    Comme un avocat interprète la loi jusqu’à la limite de la légalité et est fier de son résultat qui a permis d’en détourner l’esprit sans en avoir violé l’application, Armstrong est fier d’avoir réussi à utiliser tous les moyens mis à sa disposition pour gagner et déjouer les contrôles anti-dopage. Great job.
    Le cyclisme a connu un cannibale et il va entrer dans le monde des requins de la finance et du business.
    Et quoiqu’on en dise un cannibale reste un homme et est donc bien plus attachant. On va regretter le bon vieux Eddy et son cyclisme à la papa.

  6. delirium89

    interessant post de la part d’alain39 mais pas tres optimiste. Certains vont relever le mot capitalisme employé plus haut et feront la comparaison avec le communisme. Justement c’est un des rare point que le systeme capitaliste a prit aux autres, c’est la fabrication des champions. Les uns pour la grandeur d’un systeme et d’un pays les autres pour l’épaisseur de leur compte bancaire

  7. Marmotte

    Salut Alain,

    Je sors de l’hibernation pour commenter ton (excellent dans l’ensemble) post. Il y a ceci avec quoi je suis en désaccord toutefois:

    « Nous avons d’un côté les pays qui laissent libre court au dopage (Espagne, USA, GB et Italie, russie) et de l’autres des pays attachés à des valeurs plus sportives qui ont une politique de lutte et de répression (France, Belgique, Hollande, Allemagne etc…). »

    USA, GB ? Dans les deux dernières décennies, à part 3-4 coureurs très, très high-profile donc forcément suspects, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Je fais BEAUCOUP plus confiance aux agences anti-dopage et aux coureurs nord-américains qu’à bien d’autres, exception faite de 3 cas qu’on connaît tous dans les 10 dernières années, cas qui étaient/sont d’ailleurs tous des cas high-profile qui sortaient du lot.

    Pour la plus grande part, les cyclistes nord-américains ne sont même pas de poids à être compétitifs dans les grands tours. Un peu comme les français d’ailleurs. Comment croire qu’ils sont chargés… ? Et à ma connaissance, l’USADA est l’une des agences les plus sévères avec ses propres coureurs. Jamais entendu parler de coureur américain avec une demi/quart/tiers/semi/pseudo-suspension, comme c’est le cas en Europe souvent… Je ne vois pas comment on peut dire « libre court au dopage » en Amérique du Nord. Si cela fait juste référence au cas Armstrong, je te rappelle qu’il n’a pas de contrôle positif en « bonne et due forme » encore en Europe, et qu’il est testé des deux côtés de l’Atlantique, avec les mêmes résultats. Ce n’est toujours bien pas de la faute des autorités anti-dopage si les tests reviennent négatifs. Il n’y a pas de « laisser faire ». Lorsqu’ils ont un cas positif, les américains sont parmi les plus sévères et les plus diligents. Il n’y a pas de demi-mesure pour excuses ou collaboration.

    Pour ce qui est de la GB, je ne sais pas trop, mais je n’ai pas l’impression qu’il y a de tolérance là non plus. À quoi fais-tu référence ? Peut-être qu’il y a des exemples qui me manquent, mais je ne vois pas trop.

  8. thierry mtl

    Ce Ricco est vraiment stupéfiant et sa famille l’est tout autant. Il devait en rester dans la pharmacie et tant qu’à la jeter…

    http://www.cyclingnews.com/news/riccos-partner-positive-for-cera

    Cette fois, c’est vrai que c’était pour sa blonde… Moi je ferais aussi un piss test à son chien et à sa mère.

  9. alain39

    Cette classification en 2 types de comportements à l’égard du dopage est certes contestable puisque basée également sur des appréciations et non des contrôles positifs.
    Pour la GB, sa suprématie sur la piste est étonnante surtout si on pense qu’il y a quelques années il s’agissait d’une nation pas très forte. L’évolution physique de Wiggins est également suspecte. On ne passe pas en 1 an de pistard à 4eme du tdf. C’est du jamais vu et l’histoire nous a démontré inéluctablement que ces métamorphoses avaient des explications autres que l’entrainement et autres fariboles.
    Pour les US il est bon de rappeler qu’à une époque les quelques pros américains étaient pour la plupart dans le top 40. Avec moins de coureur les US faisaient mieux que la France, Belgique et autres nations de référence. Idem d’ailleurs avec le Kazakstan et maintenant on sait comment. On peut aussi mettre en avant les prestations d’un Hincapie plus que suspectes. Je ne vais pas parler de Armstrong qui a été pris mais ne peut être condamné faute de disposer des 2eme échantillons. Ceci étant 6 contrôles postitifs sur des échantillons B ne font pas de doute sur son tdf 99. Alors pour les autres on comprend mieux sa supériorité et surtout cette aisance en montagne qui jusqu’à 99 n’avait jamais été détectée par aucun d’entre nous ni par les meilleurs entraineurs.
    Concernant le sport américain il est primordial de se rappeler que le dopage n’est pas une priorité et ce notamment dans les sports les plus populaires aux US. Les footballeurs américains utilisent tous de la créatine, anabolisants et autres substances pour accroitre leur masse musculaire. D’ailleurs leur espérance de vie et notablemment plus courte et ce études à l’appui.
    Sans parler de l’athlétisme avec le cas de Marion Jones. D’ailleurs suite à cette affaire l’athlétisme américain a perdu de sa superbe et ne domine plus.
    La natation avec Phelps n’a pas été épargnée et nous savons tous que la drogue est le pendant des protocoles de dopage qu’il faut supporter physiquement et mentalement.
    Quand le sport devient aussi astreignant que les traitements pour des maladies lourdes il est normal que les sportifs s’aident avec des susbstances illégales pour en supporter les conséquences et le changement que celà implique dans leur vie de tous les jours.
    La culture du résultat et le marketing fait autour des champions ne sont également pas étrangers à ce recours au dopage.
    La société américaine met la ligne jaune à un autre endroit et donc les référentiels ne sont pas les mêmes.
    Les américains vouent une totale confiance à la science. La prise de médicaments est un geste de la vie courante quand bien même on est en bonne santé, et les recours à la chirurgie sont monnaie courante.
    Pour les américains savoir tirer tous les avantages de la science est une preuve d’intelligence et celà s’applique également au sport après s’être appliqué à la guerre. Tout ce qui aide à l’efficacité doit être entrepris.
    Pour toutes ces raisons les US sont sur une politique de sanction et seuls ceux qui sont pris sont les loosers.
    La prévention est reléguée au second plan partant du principe du caractère dissuasif des sanctions. C’est bien évidemment un leurre mais c’est très ancré dans la culture américaine.
    En conclusion aux US le dopage n’a pas cette connotation d’atteinte aux valeurs du sport (équité, égalité des chances, exemplarité etc…) comme en France mais relève du pure droit commun.
    Voilà ce que je voulais exprimer dans mon post et je l’avoue il ne peut se baser sur des contrôles positifs puisque justement la culture américaine consiste à s’entourer pour ne pas être pris et donc de quitter le dopage amateur pour entrer dans un dopage structurellement organisé ou la place à l’a peu près n’a pas lieu.
    2 cultures s’affrontent et les années à venir vont être riches en enseignements car définitivement l’une va l’emporter sur l’autre.

  10. Testocarbone

    Bien résumé, Alain.
    C’est ce que j’appelle la culture du fétichisme de la performance, du fétichisme du plus fort, du rejet du faible, emballée dans une sorte de méritocratie ridicule et destructrice des valeurs humaines fondamentales.
    Ce fétichisme de la performance, qui dans le sport n’a donné que des vainqueur frelatés, a été transformé depuis des années, chez les anglo-saxons en machine de guerre économique pour asservir le reste du monde, sous couvert du mythe des libertés individuelles élémentaires.
    Quel que soit le pays de cette planète, même les plus rétifs comme la Chine ou l’Inde, tous ont sombré dans ce culte de la performance, bien entendu financière en premier lieu, mais dont le sport est un des bras armés.
    C’est ce qui explique les raisons des contrôles négatifs très majoritaire, alors que le dopage est positif, de manière très majoritaire. Mais comme nous sommes, grâce à cette culture anglo-saxonne, passés de l’artisanat, du bricolage à la science appliquée, les élites ont des années d’avances sur les contrôleurs.

  11. plasthmatic

    Alain, Testocarbone, si je puis me permettre, et je me permets, voilà pour vous:

    […]

    J’aime les gens qui n’osent
    S’approprier les choses,
    Encore moins les gens.
    Ceux qui veulent bien n’être
    Qu’une simple fenêtre
    Pour les yeux des enfants.

    Ceux qui sans oriflamme,
    Et daltoniens de l’âme,
    Ignorent les couleurs.
    Ceux qui sont assez poires
    Pour que jamais l’histoire
    Leur rende les honneurs.
    […]

    C’est extrait de « Les gens qui doutent ». Il existe quelqu’un portant le nom d’Anne Sylvestre, une dame, elle manie la plume autrement que pour se la mettre dans le cul et pérorer, alors elle n’intéresse pas tellement le monde.
    Bien entendu, les cyniques y verront l’apologie de la médiocrité. Qu’ils aillent chier pendant que je les plaindrai.

    Mais peut-être connaissez-vous déjà ça.
    A défaut, en prime, c’est très joliment interprété. Vincent Delerm, dans ses Favourite Songs, l’a reprise, tout aussi joliment.

    Peut-être aussi je suis complètement à côté …
    Quand on tient sa misère pour luxe, et le luxe pour rien du tout …

  12. Marmotte

    Merci Alain pour cet excellent post, d’ailleurs

  13. damebochiew

    Parfois le livre est resté le même pendant que l’édition est changée. Mais je ne vois pas vraiment pourquoi. Si c’est le même contenu alors pourquoi changé l’édition attache remorque

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