Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : avril 2020

La lutte contre le dopage en temps de coronavirus…

Nouvelle contribution aujourd’hui de Marc Kluszczynski sur La Flamme Rouge, qui nous parle de la lutte contre le dopage en ces temps de coronavirus, y compris au Canada.

Il n’est pas le seul à se poser des questions, parmi eux des coureurs pro comme Romain Bardet.

Si la pandémie de printemps a eu pour effet de stopper toutes les compétitions (Science & Vie – SV  N°180), il n’en a sûrement pas été de même pour le dopage, d’autant plus que la plupart des agences antidopage annonçaient une réduction de leur activité.

L’AFLD reconnaissait récemment « rouler au pas » en raison du confinement strict imposé à la population. Mobilisés sur le front du Covid-19 à l’hôpital et en ville, on avait compris que les préleveurs de l’AFLD avaient une marge très réduite, en raison d’un stock de masques proche de zéro, des mesures de distanciation sociale et des réductions des déplacements. Certaines agences, comme l’AFLD, choisissaient alors la méthode Coué (méthode d’auto-persuasion inventée par le pharmacien Coué au XIXème siècle) pour garder bonne figure. Se mettant à la place des éventuels tricheurs, elle avait fini par penser « A quoi bon se doper quand on n’a plus de compétition à préparer ?».

Avec le report des JO de Tokyo 2020 à juillet 2021, World Athletics ne prendra pas en compte les performances qualificatives réalisées avant décembre ; le but est de décourager la dope, mais durant ces huit mois, comment les athlètes vont-ils se préparer ? La directrice de l’UKADA, Nicole Sapstead, reconnaissait aussi que les contrôles antidopage étaient fortement réduits en Angleterre et mettait en garde ceux qui seraient tentés. L’UKADA ne tarderait pas à les confondre grâce à la dénonciation (ou contrôle intelligent) d’usage admis en Angleterre, l’obligation de localisation ou encore le passeport sanguin. C’était la même chose en Allemagne, aux USA et au Kenya. L’AIU admettait aussi avoir stoppé ses contrôles inopinés dans plus de 100 pays. En Russie et au Canada, l’antidopage était également au point mort. Pour la Russie, et le Kenya, ces annonces sonnent comme une catastrophe et une aubaine pour les entraîneurs et agents de coureurs n’ayant jamais pu couper avec le dopage.

Comme les mises en garde de toute sorte n’ont jamais été efficaces en prévention (les « experts médiatiques » le savent-ils ?), on pouvait donc sans trop se tromper supposer que certains sportifs véreux allaient profiter de cette période pour se refaire (ou se faire) la cerise avec l’arsenal habituel (EPO, stéroïdes ou hGH) comme on l’écrivait dans SV N°180. On pouvait alors lire sur Internet la litanie des mises en garde des grands spécialistes de l’antidopage : médecins, entraîneurs et l’AMA.

Dans son blog du 14 mars, le Dr. Jean-Pierre de Mondenart (JPdM) avertissait sur les dangers de l’utilisation des AINS et de la cortisone pendant la pandémie car ils aggraveraient les symptômes de l’infection au coronavirus. D’après JPdM, ces substances sont massivement utilisées en milieu sportif, et il est donc important pour lui de relayer l’information. Jean-Claude Vollmer, de la cellule marathon à la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), pense qu’il serait stupide de se doper pendant le confinement car « quand on ne sait pas pourquoi on se dope, cela ne sert à rien, se doper pour 2H de home-trainer ou 1 H de footing ne sert à rien ». Vollmer élimine la question avec légèreté.

Witold Banka, nouveau président insipide de l’AMA à la solde (au sens propre!) du CIO, réplique à ceux qui s’inquiètent de la réduction ou de l’absence des contrôles, que l’agence dispose d’autres armes (localisation, filage de l’athlète, analyse des résultats à la reprise). Reste à savoir si le paysage sportif des compétitions va être chamboulé ou pas à la reprise. Pierre Sallet, le chantre antidopage de Spé 15, écrit que le dopage s’organise par rapport à la compétition et que l’usage de dopants est donc inutile pendant le confinement.

Avec les mises en garde des spécialistes sur le danger d’un dopage pendant le confinement et l’auto-persuasion des responsables, il n’y aurait donc plus de dopage pendant la pandémie. Christophe Bassons, qui vient de quitter professionnellement le domaine de la lutte antidopage, est le seul à imaginer un dopage possible avec les stéroïdes, et avec l’EPO. À juste raison ! On suppose une action à long terme pour les anabolisants et, faut-il le rappeler, la durée de vie d’un globule rouge est de 120 jours. Avec la levée progessive du confinement en France dès le 11 mai, et le TdF au départ programmé le 29 août (Giro en octobre et Vuelta en novembre ?), on peut d’ores et déjà clamer bien fort que le confinement aura vaincu le dopage…

La Gimenez remis en question

La formule d’entrainement par intervalles « Gimenez » a eu beaucoup de succès depuis 15-20 ans ici au Québec comme en Europe.

J’ai toujours eu des doutes sur cette formule et je ne l’ai jamais adopté pour cette raison. Trop difficile de bien calibrer la minute d’intensité, et surtout les quatre minutes qui suivent qui doivent être une récupération partielle.

J’ai toujours préféré des intervalles purs: une minute à bloc, full gaz, suivi d’une récupération d’une durée variable, selon la condition. Et cette récupération en zone vraiment facile, juste tourner les jambes sans pression.

Guy Thibault vient en quelque sorte de confirmer ce que je pensais de la formule Gimenez par cet article sur son excellent site Nature-humaine. La Gimenez, y’a mieux. J’en étais convaincu depuis fort longtemps!

Dixit Guy: « La Gimenez est une formule qui n’est pas inintéressante, mais elle jouit bizarrement d’une popularité qui met dans l’ombre des tas d’autres formules au moins aussi pertinentes. Des simulations informatiques effectuées par mon collègue Jérémy Briand, champion canadien de triathlon olympique 2019, indiquent qu’avec des périodes de « récupération » à 65 % de la PAM entre les minutes à 100 %PAM, exécuter cette séance est aussi difficile que d’égaliser son record sur un test continu de 45 minutes. »

Je sais pas vous, mais égaler son record sur 45 minutes chaque semaine, voire deux fois par semaine, hum…

Je ne fais jamais de pub pour quiconque sur La Flamme Rouge, mais j’aime beaucoup l’application de Guy Thibault et Bruno Langlois intitulée 1-2-3 Go! Couplée au fameux graphique de Guy (ci-bas), je n’ai jamais eu besoin d’autre chose pour bien planifier mes intervalles. Le plus difficile? Bien estimer sa Puissance Maximale Aérobie (PAM): mon expérience me confirme qu’elle varie selon les périodes, et qu’il convient de l’évaluer périodiquement afin de s’assurer de bien calibrer ses séances d’intervalles.

Et à 49 ans, je continue de progresser, résultats à l’appui. Merci Guy!

L’hémoglobine du ver marin utilisée dans le traitement du COVID-19

Je diffuse encore aujourd’hui un autre article éclairant de Marc Kluszczynski qui fait un lien entre dopage ultra-moderne dans le cyclisme et Covid-19.

C’est lors des mondiaux de ski nordique de Seefeld (Autriche) en février 2019 que l’on apprit l’existence d’une hémoglobine soluble d’un animal marin.

Les enquêteurs autrichiens avaient découvert cette nouvelle hémoglobine du ver marin Arenicola Marina lors d’une perquisition au domicile du Dr. Mark Schmidt, personnage central de l’affaire Aderlass.

Le petit ver des plages de Bretagne avait donc ridiculisé les plus grands groupes pharmaceutiques à la recherche depuis des décennies d’un transporteur d’oxygène bien supporté par l’organisme humain. Son découvreur, le biologiste Frank Zal, s’était posé la question de savoir comment le ver pouvait survivre entre deux marées sur les plages de Morlaix, où est basée son entreprise, HEMARINA. C’était grâce à son hémoglobine soluble, c’est-à-dire non incorporée dans un globule rouge comme chez l’homme. Zal est à l’origine de la plus grande innovation pharmaceutique de ces cinquante dernières années, après la synthèse de l’EPO. Malgré les brevets déposés, on sait que d’autres hémoglobines solubles existent sur le marché, les géants de l’industrie pharmaceutique ayant vraisemblablement profité des travaux de Zal.

La question de son utilisation dans le cyclisme ou en marathon ne fait pas l’ombre d’un doute. Elle pourrait expliquer des « miracles ». Le début de saison 2020 pré Covid-19 d’un certain cycliste et sa résurrection en pose une autre. Un test de détection existe uniquement pour l’hémoglobine d’HEMARINA. Mais cette méthode classique basée sur l’électrophorèse ne peut la détecter que quelques heures. Et autre mauvaise nouvelle, cette hémoglobine a une durée de vie très courte (2 jours et demi), et disparaît totalement en 5 jours. Des microdoses ne seraient détectables qu’entre 4 et 24 H.

Rappelons les propriétés de cette hémoglobine, aussi impressionnantes que celle de l’EPO : elle transporte 40 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine (156 atomes contre 4), elle est 250 fois plus petite qu’un globule rouge. Soluble, elle est directement dissoute dans le plasma. Elle agit donc comme un super perfluorocarbone (PFC) avec les dangers en moins : Mauro Gianetti, qui avait utilisé un PFC au Tour de Romandie 1998, avait passé quelques jours en réanimation à l’hôpital de Lausanne. L’Oxyglobin (hémoglobine de bœuf utilisée par Michael Rasmussen et Jesus Manzano sur le Tour de France 2003) provoquait des vasoconstrictions avec risque d’infarctus du myocarde. L’hémoglobine du ver marin est rigoureusement atoxique, non immunogène, facile à conserver et à administrer. C’est le Graal du dopage sanguin, capable de leurrer le passeport sanguin qui s’avère encore une fois la ligne Maginot de l’antidopage.

La 1ère application thérapeutique de cette hémoglobine commercialisée sous le nom d’HEMO2Life ou M 101 a été le traitement du greffon (organe qui va être transplanté). L’hémoglobine permet d’oxygéner le greffon et ainsi de réduire le risque de rejet de la greffe. La durée de vie de l’organe à transplanter, placé dans un bain d’hémoglobine (cœur, rein, foie ou visage) peut être doublée. L’armée est bien sûr intéressée, officiellement pas pour un dopage sanguin, mais pour le traitement des blessures de guerre (brûlures, souffles d’explosion qui mettent le cerveau en hypoxie, plaies). Mais cinq après sa mise au point, HEMO2Life, pourrait trouver avec la pandémie de Covid-19, le tremplin thérapeutique qui lui a manqué jusqu’à présent. Tout récemment, après l’accord de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) et du CPP (Comité de protection des personnes), l’HEMO2Life sera testé chez 10 patients positifs à la Covid-19 dans un hôpital parisien en cas de syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA). Le but est de retarder ou d’éviter le passage en réanimation lourde (respirateurs artificiels, oxygénation par membrane extracorporelle), le nombre de lits disponibles en réanimation dans les hôpitaux français étant limité, et certains médicaments commencent à manquer (une intubation nécessite l’emploi de curares).

De l’affaire Aderlass à la Covid-19, le chemin est long et semé d’embûches pour la petite entreprise de Morlaix. Bien que dans cette affaire, une hémoglobine de ver inconnue et différente de celle d’HEMARINA soit en cause, il est curieux de constater que ces hémoglobines suivent le chemin inverse de celui de l’EPO. A l’origine destinée pour soigner l’anémie des patients hémodialysés ou cancéreux, l’EPO fut détournée vers le milieu sportif dès 1997 (mondiaux de Lahti en ski nordique). L’hémoglobine de ver marin, utilisée officiellement en ski de fond en 2019, mais vraisemblablement avant en course à pied et cyclisme, frappe maintenant aux portes de la thérapeutique médicale.

Covid-19, masque FFP2 et hypoxémie à l’entrainement

Je diffuse aujourd’hui cet intéressant article de Marc Kluszczynski qui traite de l’usage des masques pour simuler une dette d’oxygène, permettant ainsi de reproduire, en quelque sorte, un entrainement en altitude. Alors, avec ou sans masque vos séances de fractionné sur le home-trainer?!

Le gouvernement français a choisi le confinement de la population face à la propagation du Covid-19. Par une mesure lourde, le peuple paie donc l’incapacité de la prévision à long terme des hommes politiques, ignorant les avertissements du monde médical depuis des années sur la survenue d’une prochaine pandémie à coronavirus.

En 2009, l’Etat français et l’Europe s’étaient désengagés du projet « Emergence de nouvelles épidémies virales » mené par Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des coronavirus. Le stock de masques chirurgicaux FFP 1 disponibles lors de l’épidémie du virus H1N1 ayant été détruit après 2009, certains personnels soignants, surtout ceux en contact avec les malades Covid-19 positifs, ont dû utiliser les masques FFP 2, à capacité filtrante et barrière plus importante. Une aubaine pour les sportifs ! Ces masques bien ajustés sont difficiles à supporter, tant ils provoquent au bout de quelques minutes une difficulté respiratoire avec diminution de la SaO₂ artérielle de 2 à 3% (saturation en oxygène du sang artériel), soit 93 à 95% par rapport à la valeur normale de 98 ou 99%. Rien de mieux pour favoriser un environnement hypoxique et une hypoxémie (diminution de la teneur en oxygène du sang artériel) bénéfique pour l’entraînement en endurance!

Il est même possible de faire des exercices d’apnée entre deux étages dans une cage d’escalier, de préférence en courant, ou dans un couloir (si personne ne s’y trouve, car vous ne serez pas en capacité de répondre à un bonjour !). Alberto Salazar utilisait un masque d’hypoxie lors de ses entraînements de course à pied dans les années 80. Emile Zatopek retenait sa respiration à intervalles réguliers sur le trajet de son travail à l’usine dans les années 50. Le masque hypoxique (Training Mask) connaît actuellement un regain d’intérêt chez les sportifs. L’hypoxémie induite par l’exercice au niveau de la mer (HIE) permet de mieux comprendre les avantages du port d’un masque.

L’hypoxémie est naturellement présente chez la moitié des athlètes des sports d’endurance. L’HIE  à une intensité comprise entre 60 et 80% du VO₂ max n’est pas encore bien comprise actuellement. Réduirait-elle l’apport de l’oxygène vers les muscles au cours de l’exercice ? Les spécialistes hésitent entre la cause d’une altération centrale, qui diminue d’au moins 4% la saturation en oxygène de l’hémoglobine (Sa O₂) entre le repos et la fin de l’exercice, et l’existence de mécanismes adaptatifs (métaboliques ou musculaires) permettant aux sujets hypoxémiques d’atteindre des hauts niveaux d’exercice malgré la réduction de l’oxygénation du sang artériel, car le VO₂ max de ces sujets n’est pas affecté par cet état, sauf en altitude. A haute intensité, des spécialistes suspectent l’existence de micro-œdèmes alvéolaires chez les sujets HIE.

Le port d’un masque (FFP 2 ou Training Mask) reproduit donc l’HIE. Il y a d‘ailleurs de fortes ressemblances entre les effets du stress hypoxique à l’exercice et la physiopathologie de la HIE. Et le FFP 2 imposé aux personnels soignants en cas de promiscuité avec un patient Covid-19 positif augmente l’acidose locale et facilite le relargage de l’O₂ par l’hémoglobine. C’est une bonne nouvelle, car aucun médicament dopant n’avait encore jamais réussi à agir sur ce relargage. L’extraction musculaire de l’O₂ est accélérée, ce qui explique l’HIE qui serait le fait d’athlètes très entraînés. Le port d’un masque permet donc d’agir sur ces adaptations périphériques : augmentation de la capillarisation musculaire, de la concentration en myoglobine, de la densité mitochondriale, de l’efficacité des voies oxydatives. Il ne faut pas espérer augmenter le taux d’hémoglobine. Par contre, la perfusion musculaire est favorisée grâce à l’augmentation de la synthèse du VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor). A quelque chose, malheur est bon, mais le port du masque chirurgical ou FFP 1 (recommandée par l’Académie de médecine pour toute la population en France) ne permettra pas ces adaptations.

Covid-19: rouler dehors, ou pas?

J’entame une semaine « Covid-19 » sur La Flamme Rouge, et quelques articles intéressants sont à suivre, notamment de mon ami Marc Kluszczynski.

Mais d’abord, vous êtes plusieurs à me demander mon avis: devrait-on rouler dehors ou pas?

En France, c’est clair: les autorités ont interdit la pratique du cyclisme à l’extérieur. La seule option est donc de rouler sur home-trainer chez soi. Voilà une belle occasion de faire du spécifique, sur des séances de 60 à 90min ponctuées de travail fractionné, que ce soit de la musculation, du one-leg intervals, des pyramides de cadence, et des séances d’EPI de diverses durées. Résultats garantis! Mais assurez-vous de bien vous hydrater.

Au Québec, les autorités sanitaires n’ont pas interdit la pratique du cyclisme à l’extérieur, comme de la moto d’ailleurs. Ce qui est interdit, ce sont les regroupements de personnes, l’accès aux parcs et espaces publics, voire les déplacements entre régions pour des raisons non-essentielles.

Alors, rouler dehors, ou non?

La réponse pour moi: vous avez le droit. Mais ca dépend de vous, d’à quel point vous vous sentez à l’aise avec cela. Vous pouvez préférer aller marcher, c’est votre choix.

Pour moi, c’est une question d’analyse risques/bénéfices.

Il est clair que la pratique du vélo dehors comporte certains risques, surtout de chute ou d’accident. Mais quelle activité n’en comporte pas? Le risque zéro n’existe pas: vous pouvez vous casser un coude en glissant dans les marches chez vous un matin en descendant pour votre petit-déjeuner. Et que dire des risques associés à la pratique de la moto?

La circulation automobile étant fortement réduite, j’estime même que les risques à vélo sont significativement moins importants actuellement qu’en temps normal. C’est un élément à considérer.

Je roule dehors oui, de temps en temps. J’adopte des mesures de prudence par ailleurs: je limite certains exercices plus dangereux, comme des sprints « full gaz » où les risques sont plus importants (rupture de chaine, la roue avant qui glisse, la vitesse élevée, etc.).

Je respecte évidemment les consignes et je ne roule pas à plusieurs. Le plus souvent solo, parfois à deux avec quelqu’un de confiance, car rouler à deux ca veut aussi dire une sécurité accrue en cas de pépin.

Je m’assure que mon matériel est tip-top, je suis complètement autonome sur la route, et je ne m’éloigne pas à plus de 25km de la maison, de façon à pouvoir y retourner rapidement en cas de problème. Quitte à refaire plusieurs fois le même circuit.

Et pour ceux qui me connaissent, oui je porte un casque 100% du temps!

Pour moi, cette pratique du cyclisme dehors engendre un énorme bénéfice pour ma santé physique et mentale, et j’estime que ce bénéfice surpasse de très loin les risques associés à cette pratique. Étant responsable professionnellement de deux programmes critiques de Statistique Canada à l’égard de la situation actuelle (l’un d’eux étant de fournir des estimations de la population à échelle géographique détaillée pour l’Agence de la santé publique du Canada dans son effort de prévision pandémique) ainsi que de plus de 50 employés(ées), le maintien d’une activité physique me permet de demeurer efficace et positif au travail, en plus de maintenir une bonne santé physique générale.

Je ne suis pas le seul à penser comme cela.

Doit-on s’inquiéter de surcharger le système de santé? Là encore, il faut utiliser son jugement: même en situation normale, la pratique du cyclisme n’est pas un facteur important de surcharge du système de santé. Il y a bien d’autres facteurs que cela, par exemple l’incidence des accidents cardiaques et vasculaires ou les simples chutes au sein de la population en général.

Je termine en rappelant qu’il incombe à chacun de déterminer sa zone de confort, et qu’il convient de respecter les décisions d’autrui, dans la mesure qu’elles respectent les consignes des autorités de santé publique, les seules autorités compétentes aujourd’hui pour permettre ou interdire certaines choses/activités.

En ce sens, j’estime qu’il est peu avisé de s’improviser justicier comme certains le font, en particulier sur les réseaux sociaux. Faites plutôt confiance aux autorités compétentes. Laissez-les faire leur travail, laissez la police faire son travail, ne mélangez pas les genres, faites votre travail et restez à votre place. Respectez les interdits, faites preuve de jugement dans vos choix afin de ne pas mettre les autres à risque (ces « autres » étant surtout les personnes plus âgées). Et soyez cohérent avec vous-même, évitez, comme j’ai récemment vu, de vous improviser justicier pour ensuite trahir vous-même vos positions prises sur les médias sociaux.

Plus que jamais, rappelons-nous les paroles de Pierre Foglia à une époque: « Tu sais c’est quoi, l’État policier? Non, c’est pas quand la police est au pouvoir. Ça, c’est une dictature. L’État policier, c’est quand une majorité de citoyens se réveillent le matin avec une âme de flic. »

La Covid-19, ce n’est pas terminé. Ca s’inscrira encore dans la durée. En ce sens, il est très important de prendre soin de nous tous, collectivement, en gardant un bon état d’esprit!

The Impossible Route – Mauna Kea (Hawai)

Soleil de juillet

Pour passer un bon moment en ces temps de confinement. J’ai aimé. Le maillot jaune est en effet LE symbole du cyclisme, s’il en est un.