On annonçait hier la disparition du Tour de Californie, une épreuve phare du cyclisme professionnel américain depuis 2006. Plus de budget.
Rappelons que le Tour du Saguenay, épreuve U23 de niveau UCI 2.2, ne sera pas non plus ré-organisé en 2020, faute là encore de budget.
Je ne suis pas surpris.
En l’absence d’une grande vedette américaine comme Greg LeMond ou Lance Armstrong, le cyclisme nord-américain est voué à végéter. C’est ainsi que cela fonctionne sur un continent où les sports populaires sont le baseball, le basketball, le football (américain), le golf et le hockey. En dehors de ca, point de salut.
Si les Grands Prix de Québec et Montréal survivent actuellement, c’est grâce aux généreuses subventions du Gouvernement du Canada, du Gouvernement du Québec, de la ville de Québec et de la ville de Montréal. Des fonds publics donc. Sans ces fonds publics, ces épreuves seraient en grande difficulté, les épreuves cyclistes ne faisant pas payer, contrairement aux autres sports, le spectacle via l’achat de billets pour les spectateurs.
Nombreuses sont les voies qui s’élèvent pour en appeler à une refonte complète du sport cycliste sur route afin d’assurer sa pérennité en Amérique. Il est en effet probable qu’actuellement, le sport cycliste soit dans une certaine forme d’immobilisme, soutenue par la popularité indéfectible du Tour de France en premier lieu, mais aussi des grands monuments que sont les Classiques d’avril, le Giro et la Vuelta. Ces quelques épreuves sont les arbres qui cachent le néant de la plaine derrière…
Je n’ai évidemment pas la solution. Celle-ci passe probablement par une combinaison de plusieurs choses: assurer un meilleur soutien aux jeunes coureurs qui veulent se développer (c’est le désert côté canadien une fois que Mike Woods, Hugo Houle et Antoine Duchesne seront à la retraite… il n’y a même plus d’équipe de haut niveau au Canada!) afin de favoriser l’émergence de stars nord-américaines du cyclisme, et création, peut-être, de nouvelles épreuves plus spectaculaires et télévisuelles pour attirer l’attention d’un public actuellement peu enclin à regarder des courses cyclistes platoniques des heures durant, faute de la présence des oreillettes. Ca manque d’action! Et l’UCI ne fait rien pour enrayer le problème… les seuls cherchant à réagir étant actuellement A.S.O. en renouvelant complètement le profil du Tour de France, désormais constitué d’étapes courtes, de parcours casse-pattes dès les premiers jours, de sections de pavés ou de graviers, etc.
Et il faudra probablement veiller à attirer davantage de grands mécènes vers le cyclisme, une mission certes très difficile car le cyclisme est également en compétition avec les autres sports, par exemple le ski alpin ou le ski de fond. Mais le modèle peut fonctionner: rappelons le fameux… Tour de Trump au début des années 1990, financé par un individu qui est aujourd’hui locataire de la Maison Blanche!