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Mois : août 2019

Plateau royal aux GP de Québec et Montréal

On en sait plus sur les têtes d’affiche qui s’annoncent sur les GP de Québec et Montréal, et c’est un plateau royal cette année!

D’abord, le numéro un mondial, Julian Alaphilippe, auteur d’une saison remarquable et d’un Tour de France exceptionnel. Alaphilippe a les yeux tournés vers les Mondiaux au Yorkshire, et a décidé, de concert avec le sélectionneur national Thomas Voeckler, de réduire sa charge de travail à l’approche de ce rendez-vous. Rappelez-vous qu’Alaphilippe avait sauté dans le final des Mondiaux l’an dernier, manque de fraicheur possible. Cette année, c’est 6 jours de course en septembre, et non 13 comme l’an dernier. Il sera à partir d’aujourd’hui sur le Tour d’Allemagne avant de monter dans l’avion lundi prochain pour le Canada.

Alaphilippe retrouvera à ses côtés sur ce programme son jeune co-équipier Remco Evenepoel, 19 ans, capable de tout. Sa présence à Québec et Montréal sera d’un grand intérêt. Il peut gagner!

Peter Sagan s’annonce aussi, lui qui connait du succès au Québec sur ces deux courses. Toujours un coureur à surveiller de près, tout comme Greg Van Avermaet et Michael Matthews, eux aussi des habitués et du voyage cette année encore. Rappelons que Matthews avait réalisé le doublé l’an dernier, égalant l’exploit de Simon Gerrans en 2014.

Pour Sagan, c’est même programme que pour Alaphilippe avant les Mondiaux du Yorkshire: allégé. Seulement quelques courses d’un jour, et on verra ce que ca donne en Angleterre. Surprenant de voir à quel point ils sont nombreux à privilégier la fraicheur physique à l’approche de la course au maillot irisé…

Les vainqueurs du Tour Vicenzo Nibali et Geraint Thomas seront également présents à Québec et Montréal. Pour Nibali, il s’agit d’une première et gageons que les descentes seront trop courtes au Québec pour lui permettre de faire une différence! Adam Yates et Richie Porte, eux aussi des coureurs efficaces sur les courses par étapes, sont également annoncés.

D’autres excellents coureurs de Classiques peuvent nourrir des ambitions au Québec: Michal Kwiatkowski, Olivier Naasen récent vainqueur de la dernière étape du BinckBank Tour, Tim Wellens et Diego Ulissi. Espérons que Benoit Cosnefroy, récent vainqueur du Tour du Limousin, pourra également être au départ pour AG2R – La Mondiale. Ce jeune coureur de 23 ans a été en 2017 champion du monde espoir et c’est un coureur prometteur.

On annonce également un contingent exceptionnel de coureurs canadiens, soit pas moins de 19 coureurs qui auront ainsi une chance de briller à domicile. Parmi eux, bien sûr Mike Woods, qui a fait le métier depuis 10 jours au Québec à l’entrainement, c’est moi qui vous le dit. À Montréal surtout, Woods peut nourrir de réelles ambitions, tout comme Hugo Houle qui a franchi un cap cette saison, notamment en s’affranchissant de quelques livres supplémentaires. Rappelons que les organisateurs ont ajouté deux tours supplémentaires au GP de Montréal, qui propose désormais 220 kilomètres de course et… 4700m de dénivelé. De quoi laminer un peu plus les sprinters!

Si ca arrive au sprint justement, rappelons que le Québécois Guillaume Boivin est lui aussi en forme exceptionnelle et capable de tirer son épingle du jeu dans cet exercice. Il aura la confiance de son équipe Israel Academy et a souvent été le premier Canadien à l’arrivée lors des dernières éditions.

Attention également à James Piccoli, vainqueur l’an dernier du Tour de Beauce et en vue au récent Tour de l’Utah qu’il termine à la 2e place après avoir remporté le prologue en côte. Piccoli est un excellent grimpeur.

Pour Antoine Duchesne, l’enjeu est ailleurs, venant tout juste de faire son retour après une opération à l’artère iliaque ayant ruiné sa saison 2019.

Après une claque sur le récent Tour de l’Avenir (d’où l’importance d’y aller!), les jeunes espoirs Nicolas Zukowski, Charles-Étienne Chrétien, Pier-André Côté, Adam Roberge et Laurent Gervais seront de retour en course pour acquérir de l’expérience internationale supplémentaire.

Ce contingent canadien est complété par Alex Cataford, Svein Tuft, Jordan Cheyne, Evan Burtnik, Nigel Ellsay, Adam DeVos, Matteo Dal-Cin, Rob Britton et Ryan Anderson.

Deux grands absents, Mathieu Van Der Poel bien sûr, qui mise comme Alaphilippe sur la fraicheur physique au Yorkshire et qui limite donc les déplacements, ainsi qu’Egan Bernal, récent vainqueur du Tour de France. Beaucoup d’autres sont engagés sur le Tour d’Espagne en ce moment.

Je pense que ca sera passionnant cette année! Et avec, ce week-end, les Mondiaux de vélo de montagne au Mont Sainte-Anne et toutes les stars de cette discipline présentes, Nino Schurter, Yolanda Neff, Kate Courtney et Pauline Ferrand-Prévost en premier lieu, les passionnés de cyclisme du Québec et de l’Est du Canada sont choyés.

Vuelta: un plateau faible?

La Vuelta s’élance ce week-end du côté de Torrevieja, sur la côte Est du pays.

Troisième grand tour de la saison, le plateau de cette Vuelta m’apparait plus faible cette année, presqu’un peu triste.

L’ambiance est peut-être plombée par cette « récente » victoire sur papier de Chris Froome sur la Vuelta 2011, suite au récent déclassement de Juan José Cobo, dont il ne faisait aucun doute, déjà à l’époque de la course, qu’il marchait sur la sauce.

Enfin peu importe, ce n’est pas la première fois, ni la dernière, qu’on ré-écrit des pages de l’histoire du cyclisme…

Alors, qui pour une victoire en Espagne?

Pour moi, l’équipe à battre sera la Jumbo-Visma, qui aligne Steven Kruijswijk et Primoz Roglic, deux potentiels vainqueurs. Roglic est certainement plus « frais » que Kruijswijk qui a beaucoup donné sur le Tour de France. La Jumbo-Visma a de grandes ambitions, voulant devenir aussi puissante que Ineos l’an prochain, et a allongé le budget pour recruter Tom Dumoulin. Ca commence maintenant!

L’autre équipe à surveiller, c’est Astana bien sûr, qui se présente en Espagne avec deux leaders également, soit Miguel Angel Lopez et Jakob Fuglsang. Leur collectif apparait très puissant.

Il faudra bien entendu surveiller la Movistar, dont c’est le tour national. Valverde bien sûr, mais aussi Nairo Quintana, qui a un Tour de France en demi-teinte à se faire pardonner. Rappelons que Quintana a signé chez Arkea-Samsic pour l’an prochain, faudra voir quel impact ca a sur la motivation des Espagnols à travailler pour lui.

L’autre favori, c’est Rigoberto Uran chez EF. Je pense qu’il est en bonne condition, du moins il l’était sur le Tour et il s’est entretenu.

À cette liste on peut ajouter quelques autres coureurs à surveiller: Rafal Majka, Esteban Chaves, Louis Meintjes, Fabio Aru qui progresse de course en course, voire Wout Poels chez Ineos ou encore son co-équipier Tao Geoghegan. Pierre Latour chez AG2R – La Mondiale fait également son retour sur les grands tours, après des blessures l’ayant écarté du Tour. Thomas de Gendt, quel coureur!, bouclera de son côté son 3e grand tour de la saison, un exploit dans le cyclisme moderne. Et le jeune Tadej Pogacar, 20 ans, est également au départ, pour l’équipe UAE d’Aru.

Ca se jouera où?

La Vuelta pourra se jouer n’importe où bien sûr, les coureurs exploitant aujourd’hui tous les terrains, même les descentes ou le vent pour créer des bordures. Certaines étapes seront toutefois clé pour le général, parce que montagneuses.

Curieusement, la dernière semaine est probablement plus facile que la 2e semaine, ce qui est inhabituel pour un grand tour.

La 5e étape et son arrivée à l’observatoire de Javalambre, après 170 bornes, sera le premier test révélateur pour le général.

La Vuelta a aussi cédé à la mode des étapes courtes mais accidentées, comme cette 9e étape du côté d’Andorre, avec seulement 94 kms mais trois ascensions et une arrivée en altitude. L’étape démarre dans le premier col, voilà qui lancera la course très tôt. Et dès le lendemain, lors de la 10e étape, le chrono de 36km du côté de Pau.

Deux autres étapes très accidentées en 2e semaine forgeront le général: la 13e étape de Bilbao à Los Machucos d’abord, puis la 16e étape et son arrivée en altitude à Alto de la Cubilla.

En dernière semaine, je ne vois que la 18e étape vers Becerril de la Sierra avec un fort potentiel de changer le classement général.

Pour suivre la course depuis le Canada, la meilleure option est probablement tiz-cycling.

Planète Van Der Poel

L’extraordinaire – pour ne pas écrire l’extra-terrestre – Mathieu Van Der Poel a repris sur route là où il a laissé le VTT: en gagnant.

C’est pas compliqué, chaque fois que ce type met un dossard, c’est un sacré client pour la gagne. Il a remporté hier la première étape de l’Artic Race of Norway, au sprint.

Je rappelle ici ses victoires en 2019, question de situer le bonhomme:

  • Champion des Pays-Bas de cyclo-cross
  • Champion d’Europe de cyclo-cross
  • Champion du monde de cyclo-cross
  • Vainqueur du Super-Prestige de cyclo-cross
  • Vainqueur de 8 étapes du Super-Prestige de cyclo-cross
  • Vainqueur de 6 Coupes du monde de cyclo-cross
  • Amstel Gold Race
  • Flèche Brabançonne
  • Grand Prix de Denain
  • À travers la Flandres
  • 4e du Tour des Flandres
  • 4e de Gand-Wevelgem
  • Vainqueur de 3 Coupes du monde de VTT (Nove Mesto, Val di Sole, Lenzerheide)
  • Vainqueur de 5 courses « short tract » en Coupe du monde

C’est pas compliqué, on ne fait pas plus polyvalent que ça. Van Der Poel a tout: la caisse, la technique, la tactique. Vous voyez une faille, vous? Peut-être une: son équipe sur route, peut-être un peu faible s’il venait le temps de l’épauler sur des parcours montagneux.

Son prochain grand objectif est les Mondiaux sur route au Yorkshire. Peut-il les gagner?

Bien sûr que oui!!!

Il ne sera pas tout seul bien sûr, et il y aura de sacrés clients, mais ce type a une formidable caisse et il est en course assez imprévisible, un atout de taille.

En 2020, il fera une nouvelle saison de cyclo-cross, puis son objectif principal serait l’épreuve de VTT sur les JO de Tokyo.

C’est notre cher « Poupou » qui va encore avoir de grosses émotions!

GP de Québec et Montréal: les têtes d’affiche

On se dirige doucement vers la 10e édition des Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, les 13 et 15 septembre prochain.

Juste avant, le Mont Sainte-Anne accueillent les Championnats du monde de vélo de montagne, les 1er et 2 septembre.

C’est dire que les amateurs de cyclisme ici au Québec seront privilégiés au cours des prochaines semaines!

Et à priori, il y aura du beau monde sur les Grands Prix cyclistes.

En premier lieu, ce sera l’occasion pour nous de découvrir pour la première fois le très jeune champion belge Remco Evenepoel, récent vainqueur en solitaire – excusez-un-peu – de la Classica San Sebastian.

Et Evenepoel peut gagner à Québec et à Montréal, j’en suis convaincu!

On sait également que Mike Woods sera au départ, et le circuit du Mont Royal à Montréal lui convient bien. Mike est récemment arrivé à Ottawa et préparera sereinement ces deux épreuves dans la région.

D’autres coureurs de premier plan ont confirmé leur présence, en premier lieu Peter Sagan, qui connait beaucoup de succès au Québec, en particulier sur le GP de Québec (deux fois vainqueurs déjà). Greg Van Avermaet sera également présent, et il connait lui aussi très bien les deux parcours.

On annonce aussi Tim Wellens, longtemps porteur du maillot à pois sur le récent Tour de France, Vicenzo Nibali et son coéquipier Matej Mohoric, une pointure lui-aussi. Pour Ineos, on attend Michal Kwiatkowski. Jasper Stuyven, troisième l’an dernier à Québec, devrait lui aussi être là, tout comme Sep Vanmarcke.

Enfin, le vainqueur sortant des deux GP, l’Australien Michael Matthews, devrait lui-aussi être au départ.

Ca sera intéressant cette année encore!

Un vrai vélo typé montagne: le Factor VAM

Excellent reportage sur une bête de grimpe, le Factor VAM de David Polveroni, le « chamois de Voreppe ». Le reportage est du site Vélo de route.

Beau montage également, on ne trouve rien à redire.

Le Tour de l’actualité

1 – Mathieu Van Der Poel. Décidément, la planète vélo est actuellement peuplée d’ovnis… Après les exploits de Remco Evenepoel, Mathieu Van Der Poel prend le relais avec sa deuxième victoire consécutive en World Cup Mtb, sur le difficile parcours Lenzerheide, domicile d’un certain Nino Schurter. Ce dernier a mis ça à donf dès le 2e tour, et seul Van Der Poel a pu accompagner. Ca allait si vite que ces deux là ont terminé avec… 15 minutes d’avance sur l’horaire prévu! Van Der Poel a fait la différence dans le dernier tour, manifestement plus puissant que Schurter.

Incroyable! Van Der Poel se tourne désormais vers son prochain objectif, le maillot irisé des Mondiaux… sur route au Yorkshire. Alaphilippe, Sagan, Van Avermaet et les autres peuvent se faire du souci…

Mon regret? C’est que Van Der Poel ne soit pas des Mondiaux de VTT fin août au Mont Sainte-Anne près de Québec.

Mention très bien au Québécois Léandre Bouchard qui, sur cette Coupe du Monde en Suisse, termine 14e et se qualifie pour les JO de l’an prochain à Tokyo.

2 – Ella Viviani est le nouveau champion d’Europe sur route. Outre le droit de porter un beau maillot distinctif pendant un an, tout le monde s’en fout. En cyclisme, deux maillots importent, allez trois: le jaune, l’irisé et à la limite le rose…

3 – Transferts. Ca bouge dans le peloton pro! Nibali chez la Trek-Segafredo, Quintana et Bouhanni chez Arkea-Samsic, Zakarin et Trentin chez CCC, Mas chez Movistar, Landa chez Bahrain-Merida, Viviani et Guillaume Martin chez Cofidis, il faudra s’y faire. Pour le moment, la Deceuninck Quick-Step est l’équipe qui donne l’impression de faire une vente de feu… que voulez-vous, garder Alaphilippe ca coûte un max et Lefevere n’a plus les moyens de garder ses autres stars!

4 – Quintana, la farce. Je sais pas vous, mais perso, j’ai totalement perdu confiance dans le petit coureur colombien, qui semble à chaque fois céder sous la pression et finir en couac. Il a récemment déclaré « je veux une équipe qui me soutienne à 100% ». Hey, Nairo! Pour ca, il faut terminer le travail une fois que les équipiers se rangent, façon Alaphilippe. Pour le moment…

5 – Bottecchia Emme4 Squadra Reparto Corse. Mon vélo (limited edition 8/101). Une sacré machine de guerre, c’est moi qui vous le dit. Sur L’Alsacienne et la Marmotte il y a un mois, pas un seul concurrent n’a pu me doubler en descente. J’ai des témoins. En ascension? Les résultats parlent d’eux mêmes!

6 – Chaussures extra-light: ca vaut la peine? Le tarif du extra-light est souvent prohibitif, pour des gains parfois sensibles, parfois discutables. Vous trouverez ici une rare analyse watts à l’appui des gains qu’on peut espérer trouver en portant des chaussures extra-light style Specialized Exos. Pas concluant!

7 – Clé dynamométrique. Si vous n’en avez qu’une à avoir, c’est celle-là: Effeto Mariposa Giustaforza. La classe, même pour un outil!

8 – VTT. Y’a des week-ends inattendus je suppose: samedi, première course à vie de VTT pour moi, un exercice particulier, très différent de la route. En gros, une heure à donf, avec des pics de puissance répétés et brefs, selon les sections techniques. Pour un routier, ce qui surprend en VTT, c’est le degré d’attention permanent que tu dois avoir, une seconde suffisant pour se prendre une belle gamelle dans les sections techniques remplies de caillasses, de racines et d’arbres.

Dimanche, contre toute attente, la rédemption.

Et samedi prochain, encore du nouveau avec un long raid de VTT du côté de Québec: 80 bornes de sentiers. Plus dur que La Marmotte? J’vous dirai!

Enfin! Le Canada de retour sur le Tour de l’Avenir

En août 2016 sur ce site, j’exprimais tout mon désarroi de voir partir le Tour de l’Avenir sans une équipe canadienne. La plupart des pays significatifs en cyclisme, surtout européens mais aussi l’Australie, les États-Unis, la Colombie voire l’Érythrée, ne manquaient pas ce rendez-vous si important pour les jeunes coureurs de moins de 23 ans.

Egan Bernal n’a-t-il pas remporté cette épreuve en 2017? Pas moins de neuf anciens vainqueurs du Tour de l’Avenir étaient au départ du Tour de France début juillet.

Or, Cyclisme Canada a enfin annoncé, le 29 juillet dernier, le retour d’une équipe Canada sur le « petit Tour de France ».

Une sacrée bonne nouvelle! Y’a pas que la piste comme discipline en cyclisme…

Je l’ai aussi exprimé sur ce site, je m’inquiète de la relève derrière les Woods, Houle et Duchesne actuellement en World Tour. Et le Tour de l’Avenir est une vitrine quasi-obligatoire pour les jeunes talents canadiens afin de se montrer en Europe, face à des directeurs sportifs qui ont souvent l’embarras du choix au niveau des talents à recruter.

L’équipe Canada qui prendra part à la 56e édition du Tour de l’Avenir entre les 15 et 25 août prochain sera composée de six coureurs, dont cinq sont issus du Québec. Voilà qui témoigne de la vitalité du sport cycliste dans la Belle Province, et je ne suis pas loin de penser que la présence, chaque année, des Grands Prix Cyclistes de Québec et Montréal y est pour quelque chose. Il faut simplement donner l’occasion aux meilleurs talents d’ici de se faire valoir en Europe.

Ces cinq coureurs sont Adam Roberge, Charles-Étienne Chrétien, Laurent Gervais, Nickolas Zukowsky et Pier-André Côté.

Zukowsky et Côté tout particulièrement ont déjà brillé cette saison et représentent de beaux espoirs pour l’équipe canadienne.

Pour tous ces coureurs, ce sera l’occasion certes de se montrer, mais aussi de travailler en vue d’une sélection pour les prochains Mondiaux au Yorkshire fin septembre, la course sur route des U23 faisant 193 kms sur un parcours usant.

Tous ces coureurs y découvriront aussi la haute montagne (4 étapes dans les Alpes!), un exercice parfois brutal à ce niveau et qui permet de rapidement comprendre la place qu’on pourra avoir dans le peloton pro, si jamais on y accède. Tignes, Méribel, Le Corbier, faudra y grimper!

Intéressant, un chrono par équipe est au programme lors de la 2e étape. Ca sera révélateur non seulement des forces en présence, mais aussi du degré technique des diverses équipes.

Le pire, c’est qu’Egan Bernal ou Remco Evenepoel sont encore qualifiables au sein de leur équipe nationale respective! Plus sérieusement, parmi les partants pour l’Italie, un certain Alexandre Konyshev, le fils de Dimitri, très bon coureur pro du début des années 1990. Mais aussi Ian Garrison au sein de l’équipe des États-Unis, ou encore David Dekker dans l’équipe des Pays-Bas, et fils d’Erik, bon coureur pro du début des années 2000.

Ca sera très intéressant à suivre!

Bjorg Lambrecht (1997-2019)

Une génération en or?

Egan Bernal, récent vainqueur du Tour de France: 22 ans (né en janvier 1997).

Remco Evenepoel, vainqueur de la Classica San Sebastian ce week-end: 19 ans (né en janvier 2000).

Mathieu Van der Poel, vainqueur des deux épreuves (XCC et XCO) de la Coupe du Monde de vélo de montagne à Val di Sole ce week-end: 24 ans (né en janvier 1995).

Sans oublier ce Tadej Pogacar, vainqueur du Tour de l’Avenir en 2018, et du Tour de Californie cette année: 20 ans (né en septembre 1998).

Y’a pas à dire, le cyclisme change et une nouvelle génération de jeunes coureurs commencent à obtenir des résultats précoces sur les plus grandes courses du monde, ce qui montre sans l’ombre d’un doute toute l’étendue de leur talent.

Et il y a de quoi se réjouir pour nous les fans, car le spectacle devrait être passionnant au cours des prochaines années, alors que ces tous jeunes coureurs continuent de se développer.

Rien n’est cependant gagné d’avance, il faudra voir comment ils gèreront le succès, notamment Egan Bernal qui a aujourd’hui un nouveau statut dans le peloton, et les obligations qui viennent avec, notamment au niveau des sollicitations.

Mathieu Van der Poel, un peu plus âgé (24 ans), est probablement le mieux outillé dans ce domaine. Il a déjà plusieurs années de succès derrière lui, notamment sur la scène des cyclo-cross.

Imaginez un peu, dans quelques années, un match Bernal-Evenepoel sur le Tour de France!

Ce dernier m’a fortement impressionné sur la Classica San Sebastian ce week-end, alors qu’il y avait du beau monde au départ, et notamment plusieurs coureurs en vue lors du récent Tour. Payez-vous les images (22e minute du vidéo): Evenepoel démarre à environ 20km de la ligne, question de rejoindre Skujins qui venait de sortir. Une fois revenu, Evenepoel ne se pose pas de questions, prend son relais avec les Movistar 30m derrière en chasse. Ca dure un petit moment, Evenepoel continue son effort et à un moment, le peloton est distancé. Il roule, lâche son compagnon d’échappée dans la dernière difficulté du jour pour terminer solo. Ouf!

À remarquer sur le vélo d’Evenepoel, la position des cocottes de freins, tournées vers l’intérieur, une tendance nouvelle au cours des derniers mois, reprise par plusieurs, car la prise de main serait plus confortable ainsi. De quoi donner des idées aux compagnies Shimano, Campagnolo ou Sram pour nous proposer de nouvelles cocottes retravaillées?

En vélo de montagne, Van der Poel a dominé ce week-end le champion absolu, Nino Schurter, témoignant de sa condition et de sa force actuelles. Ouf là encore… et Schurter peut se faire du souci pour le général de la saison, Van der Poel étant 2e désormais, plus très loin derrière.

La fin de saison va être très intéressante, et les prochaines années aussi. Une nouvelle génération émerge, très talentueuse, peut-être la plus talentueuse depuis des décennies. Il faudra voir comment ils gèreront le succès à l’ère des médias sociaux et de la presse tout azimut, capable d’encenser mais aussi de démolir des champions très rapidement. D’ailleurs, ne dit-on pas déjà d’Evenepoel que c’est le nouveau Merckx?!