Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juillet 2018

Sky is the (new) limit

Geraint Thomas a remporté le Tour de France 2018, le 6e anglais à s’imposer au cours des sept dernières éditions, et tous chez Sky.

Y’a pas à dire, la décennie 2010 est celle du cyclisme anglais. Celle des années 2000 du cyclisme américain. Et celle des années 1990, du cyclisme espagnol.

En attendant celle des années 2020, du cyclisme colombien?

J’aime toujours regarder les résultats du dernier chrono, que je trouve révélateurs après trois semaines de course.

Ben ils sont six coureurs Sky parmi les 25 premiers! Kwiatlowski, Castroviejo, Poels et Bernal ont pourtant abattu un travail colossal au cours des deux semaines précédentes, à amener leurs deux leaders dans les cols voire dans la plaine… et ils sont toujours là, parmi les meilleurs de ce chrono. Façon US Postal.

Recette Sky… c’est pas compliqué, on a l’impression qu’il suffit de signer chez Sky pour devenir un super coureur. Putain, j’aimerais bien être chez eux tiens!

Faudra maintenant voir la suite: qui de Froome ou de Thomas mettra les voiles à l’intersaison pour une autre équipe? Je vois mal actuellement ces deux-là cohabiter encore longtemps.

Pour le reste, ce Tour de France ne passera pas à l’histoire, tellement on s’est ennuyé durant la course. Et il y a eu beaucoup de conneries selon moi:

1 – 176 coureurs pour plus de sécurité? Ridicule, et je vous l’avais déjà écrit en début d’année. Ca n’a pas moins chuté sur ce Tour que durant les éditions précédentes. Il faut selon moi garder la formule de 8 coureurs par équipe, voire descendre à 7, et admettre davantage d’équipes (25?) pour dynamiser la course.

2 – la grille de départ: aucun effet significatif.

3 – les points bonis durant la première semaine: je n’ai pas vu un grand effet non plus.

4 – les oreillettes: il est grand temps de les abolir, car le cyclisme s’en va droit dans le mur. D’ailleurs, ils sont nombreux à avoir remarqué une baisse d’audience télé sur ce Tour, comme des rangs plus clairsemés sur les bords de la route, notamment dans les cols.

5 – des étapes courtes? Ce seront toujours les coureurs qui font la course… et en présence d’une équipe Sky surpuissante, ben des étapes courtes ou longues, ca ne change rien. La recette n’est pas là.

Pour conclure, plusieurs d’entre vous auront remarqué que ce cyclisme-là m’écoeure. Parce qu’il est simplement non crédible et sans intérêt aucun.

Tour: même l’ambiance est pourrie

Non mais qu’est ce qu’on s’emmerde sur ce Tour de France!

J’en perds mon inspiration… et ne regarde plus que les résumés d’étape.

C’est tous les jours pareil: la Sky contrôle façon US Postal, filtre les échappées, contrôle grâce aux oreillettes et tue la course grâce à des performances époustouflantes de coureurs qui évoluent à un niveau qu’on ne leur connaissait pas (Kwiatlowski, Bernal, Poels, Castroviejo voire Moscon plus tôt dans l’épreuve).

En bref, on roule aux watts, et les niveaux sont très similaires, sauf la Sky. C’est du millimètre, donc il ne se passe rien, on la joue conservateur au max. Aucune prise de risques, y’a trop à perdre (surtout des $$$).

Reste deux étapes significatives, vendredi dans les Pyrénées sur 200 bornes (c’est long!) et samedi le chrono de 31kms.

Je suis sûr que Chris Froome aura un sursaut d’orgueil, même s’il a déclaré hier après l’étape se mettre au service de Geraint Thomas, jusqu’ici inébranlable.

Pour le reste, seul Dumoulin offre une certaine opposition à Thomas, mais il est bien isolé dans le final des étapes. Son objectif sera de limiter les dégâts vendredi et jouer son va-tout samedi sur le chrono, son épreuve de prédilection. On ne sait jamais, Thomas n’est pas particulièrement adroit sur son vélo.

Nombreux sont ceux qui voudront « sauver » leur Tour vendredi: les Bardet, Barguil, Gaudu, Landa, Soler, Zakarin, Roglic, Mollema… espérons une course de mouvement, ce qu’on n’a pas vu jusqu’ici. Roglic, en particulier, a un bon coup à jouer pour essayer de monter sur le podium du Tour.

Pour le reste, même l’ambiance est pourrie sur ce Tour…

Il est question des fumigènes utilisés par les spectateurs, de l’hostilité du public face à la Sky et en particulier Froome (je vous l’avais dit en début de Tour…), des propos malheureux de Brailsford sur les Français, des coups de gueule d’Offredo et de Madiot quant au cyclisme sport malade, du geste violent de Moscon face à un autre coureur, etc. Et l’étape d’hier, originale parce que très courte, n’a rien donné de nouveau. Sur une étape un peu similaire au début des années 2010 par delà le Galibier et l’Alpe d’Huez, Contador avait foutu le feu d’entrée de jeu, secondé un temps par Evans qui avait cédé… au profit d’Andy Schleck. Hier, rien.

Maillots distinctifs

Côté maillots distinctifs, c’est aussi plié: Sagan pour le vert (même s’il a chuté hier), Alaphilippe les pois, Latour le blanc. Réglé, sauf chute avec de la casse ou défaillance majeure qui serait surprenante à ce stade-ci de la course.

Aujourd’hui, on va s’emmerder pendant 170 bornes. Au mieux, la Sky laissera filer des gus qui sont à au moins 20min du maillot jaune, question de préserver le spectacle et de ne pas en faire trop compte tenu des critiques et de l’ambiance actuelle.

Autour du Tour

Ne ratez pas l’excellent Radio Bidon, le 9e opus, où on parle du Tour bien sûr. C’est ici.

Côté couverture média, la meilleure est sans contredis celle offerte par le journal Le Monde. Je me régale des articles de Clément Guillou, Henri Seckel, Antoine Vayer et Olivier Haralambon.

Ha oui! Hier, c’est Quintana qui a gagné, en partant presqu’au pied du dernier col, le Portet. Il a sauvé son Tour, et il en avait bien besoin. Sinon, R.A.S., outre que Froome a eu une altercation avec un flic en redescendant à vélo à son bus d’équipe après avoir franchi la ligne d’arrivée. Nous en sommes rendus là.

Thomas ne se laissera pas faire!

En remportant l’étape prestigieuse de l’Alpe d’Huez hier, Geraint Thomas, maillot jaune, a envoyé un message très clair à ses adversaires, au public de ce Tour de France et surtout, à sa propre équipe: il est un solide leader qui ne se laissera pas faire!

Thomas a fait coup double hier, puisque Chris Froome a montré ses limites dans les derniers kilomètres de l’étape. Se portant à l’attaque avec 4 kms à faire, il a été repris au train par un Tom Dumoulin remarquable, assurément LE principal adversaire de la Sky sur ce Tour. Plus encore, Dumoulin a remis ca au panneau des 2 kms, et Froome lui-même a été mis en difficulté quelques hectomètres durant, avec Bardet.

Bref, Thomas a prouvé hier être un très solide leader pour la Sky, capable de remporter des grosses étapes et de ramener du pognon dans la cagnotte. C’est un message puissant à ses coéquipiers!

Froome a quant à lui montrer quelques faiblesses, signe que peut-être n’est-il pas au niveau qui est habituellement le sien.

Évidemment, la route jusque Paris est encore longue, et il faudra tenir pour Thomas. On sait par ailleurs que Froome est très fort en 3e semaine, les Pyrénées seront donc décisives dans cette lutte fratricide.

Nibali out

Le Tour a perdu un atout de taille hier, Vicenzo Nibali, victime d’une chute bête à 4km de l’arrivée sur les pentes de l’Alpe d’Huez. Touché à une vertèbre, c’est abandon pour le champion italien qui montrait des signes évidents de forme ces deux derniers jours. Dommage, car c’est un adversaire de moins pour la Sky…

Aujourd’hui un sprint, quel sprint?

L’étape vers Valence pourrait conduire à un sprint, mais quel sprint? Il ne reste que très peu de sprinters sur le Tour, la plupart ayant été éliminés selon la règle des délais. Rien que hier, exit Groenewegen, Greipel, Zabel et Gaviria. Cavendish et Kittel avaient déjà faits les frais des délais d’élimination durant les deux premières étapes alpestres. Pour Sagan, c’est la voie royale vers le maillot vert à Paris!

Mal barré, Froome?

On commence à enfin voir clair sur ce Tour de France.

En gros, c’est Sky, Sky, Sky. Le reste du paquet est presque à la rue!

Et Chris Froome est peut-être très mal barré, son adversaire le plus sérieux étant certainement son propre coéquipier Geraint Thomas.

Reverrons-nous une lutte fratricide à l’image de celle qui opposa Greg LeMond à Bernard Hinault sur le Tour 1986? Ou Froome lui-même face à Bradley Wiggins il y a quelques années?

Chose certaine, la Sky est maitre des comm: Thomas a sitôt l’étape terminée déclaré que le seul leader, c’est Chris Froome.

Mouais. Disons que Thomas, qui dispose d’un avantage de 1min25 sur Froome, ne se laissera pas faire!

Ca se résumera probablement à ceci: ce sera à qui « contre » le premier suite à une attaque d’un adversaire. Froome pourra prétexter vouloir protéger Thomas en couvrant les échappées.

Thomas, quant à lui, devra espérer des collaborations avec d’autres équipes, Movistar en premier lieu, pour sauver son maillot jaune si Froome se retrouve isolé devant. Des Movistar qui hier ont montré leurs limites, tout comme Nibali, Bardet ou encore les Lotto-Jumbo.

En dehors des Sky, surpuissants, c’est Tom Dumoulin qui est probablement l’adversaire le plus sérieux. Rappelons qu’il aura le dernier chrono à son avantage.

Chose certaine, jusqu’ici, je peine à m’enthousiasmer pour ce Tour…

Le maillot vert

C’est déjà plié pour Sagan. Sauf abandon sur chute.

Le maillot à pois

Rien n’est fait pour Alaphilippe, qui porte la tunique actuellement. Barguil se rapproche! De belles luttes à prévoir pour ce maillot distinctif et prestigieux.

Le maillot blanc

Latour! Bernal est un sérieux prétendant, mais son travail d’équipier chez Sky ne lui permettra pas de lutter pour ce paletot. Guillaume Martin pourrait demeurer une menace pour Latour, surtout si ce dernier doit travailler pour Bardet dans le final des prochaines étapes de montagne.

Première semaine du Tour: même les pavés ont été ennuyants!

Cette première semaine du Tour ne passera pas à l’histoire: ce fut d’un ennui! Deux victoires au sprint de Gaviria, deux de Sagan, deux de Groenewegen, hier Dekengolb et les BMC dans le chrono par équipe et ce fut plié.

Surtout, aucune échappée n’a pu nous divertir en se rendant au bout. Le peloton a toujours maîtrisé les écarts, merci les oreillettes.

Que reste-t-il du sport? Que reste-t-il du flair en course, de l’initiative, du sens tactique?

L’étape des pavés hier n’aura finalement fait aucun écart parmi les favoris, hormis Rigoberto Uran le perdant du jour. Mais son retard sur la ligne n’est pas la catastrophe non plus. Romain Bardet s’est bien fait peur, étant malchanceux avec les crevaisons toute la journée, mais a pu revenir dans le groupe des favoris grâce à un gros travail de son équipe. C’était le plus intéressant durant l’étape!

On regrettera l’abandon de Richie Porte, qui avait spécialement préparé ce Tour de France. Encore un exemple du danger de tout miser sur une seule épreuve en saison…

Devant, deux vainqueurs de Paris-Roubaix se disputaient la victoire, Van Avermaet le maillot jaune et Degenkolb, flanqués de Lampaert, un autre homme fort des Classiques. On attendait aussi Sagan, toutefois rapidement isolé et donc incapable d’être un acteur de ce final. J’espère que son équipe Bora s’est fait remonter les bretelles à l’arrivée!

Cette semaine devrait être plus intéressante, avec le Tour qui entre dans les Alpes. Trois superbes étapes – ne manquez pas les images! – qui créeront cette fois des écarts décisifs, c’est certain. Vendredi, plusieurs coureurs auront définitivement perdu le Tour.

Difficile de dire qui semble le mieux actuellement. L’équipe Sky me semble surpuissante encore une fois, et la dynamique Thomas-Froome sera intéressante à suivre si jamais les deux étaient dans le coup. Bardet est bien, mais il a laissé des forces sur les pavés. Nibali ? Impossible de dire actuellement comment il encaissera la haute montagne. Reste Dumoulin et les Movistar (Landa, Quintana, Valverde), qui pourraient tout faire sauter s’ils adoptent une stratégie agressive. Et Yates!

Après une semaine, c’est comme si le Tour n’avait pas encore commencé!

Chiant, le Tour?

Personnellement, je suis ravi de la réaction quasi-unanime dans les médias actuellement quant aux 7 premières étapes du Tour: d’un ennui mortel!

Tellement que j’en perds mon inspiration pour vous entretenir du Tour…

L’Équipe titrait hier « Sept jours de sieste« , c’est dire! Le Monde n’y va pas de main morte non plus, titrant au sujet de l’étape d’hier « Le jour le plus long« .

C’est vrai que Messieurs les coureurs ont musardé solide hier: 231 kms tout plat parcourus à une moyenne d’à peine 40km/h, ce fut long longtemps. Les coureurs étaient même en retard par rapport à l’horaire le plus lent (42km/h) prévu dans le guide du Tour!

Surtout, les coureurs se sont refusés à se lancer dans des offensives, sauf Offredo et Pichon. Offredo en particulier en avait gros sur la patate à l’arrivée, l’organisation ne lui ayant pas octroyé le titre de coureur le plus combatif de l’étape malgré les kilomètres passés devant. Je suis bien d’accord avec lui! Et Dieu que j’aime son franc-parlé devant la dictature des oreillettes en course: « Non, d’accord, mais après, qu’est-ce qu’on fait ? On se regarde les quéquettes (sic), on attend l’arrivée et on fait un sprint. Je me suis dit pourquoi pas, si on est plusieurs. »

Non, ca ne tourne pas rond jusqu’ici sur le Tour. On nous avait promis davantage de sécurité pour les coureurs en passant à des équipes de 8; il n’en est rien, les chutes étant au moins aussi nombreuses qu’avant. C’est tout simplement la faute aux oreillettes là encore: quant tu as 20 directeurs sportifs qui hurlent dans ces machins qu’il faut remonter devant car il y a une difficulté ou un écueil qui arrive sur la route, ben tu as des chutes.

Les oreillettes ont tué toutes les échappées jusqu’ici. Je comprends certains coureurs: à quoi bon la dépense d’énergie et la galère devant si c’est pour se faire revoir à 100% dans les deux derniers kilomètres, outre bien sûr le fait de montrer le maillot à la télé? Offredo a même déclaré après l’étape: « Ces étapes-là sont une mascarade. Là, j’ai juste envie de faire mes valises et de rentrer chez moi. » Ouf!

On est loin du Giro ou de la Vuelta qui n’hésitent pas à placer des étapes accidentées voire de montagne (l’Etna…) en début d’épreuve…

Par chance, on arrive dimanche sur les pavés de Paris-Roubaix, puis la semaine prochaine dans les Alpes. On verra si la Sky pourra tout cadenasser, ou si les autres favoris oseront (Nibali, Quintana, Landa, Dumoulin, Bardet, Yates, etc.).

Espérons qu’avec du relief, c’est tout le Tour de France qui en prendra. Il en a bien besoin.

Le Tour du Tour #2

1 – Partir trop tôt, c’est l’erreur classique en sprint et ca se voit aussi chez les pros! Hier, il est clair que Greg Van Avermaet ou Philippe Gilbert sont partis beaucoup trop tôt en vue de l’arrivée. Sagan a su attendre un peu plus longtemps, et il a la puissance pour corriger le tir en cours de route. La ligne est survenue 35m trop loin pour Colbrelli qui tourne autour… gageons qu’il en gagnera une d’ici Paris!

2 – Sagan surpuissant, il n’a même pas besoin d’équipe pour s’imposer. Pour moi c’est simple, il est la ré-incarnation d’un Sean Kelly, 25 ans plus tôt. Sans être le meilleur en vitesse pure, il s’impose dès que le sprint est compliqué, c’est à dire au terme de routes sinueuses ou dans une arrivée en faux plat ascendant.

3 – Aujourd’hui, le Mur de Bretagne, deux fois plutôt qu’une! Misez les puncheurs, Alaphilippe ou Gilbert en premier lieu, mais aussi des coureurs comme Nibali ou Valverde, de ceux qui peuvent s’imposer en haut du Mur de Huy ou sur le Tour de Lombardie. Ca sera intéressant, surtout s’il y a du vent.

4 – Dimanche, les pavés de Paris-Roubaix! Ne manquez pas ca!

5 – Plus sécuritaire, un peloton composé de 176 coureurs plutôt que 198? Les articles commencent à fuser de toute part pour encore une fois dénoncer le fait qu’on nous prend vraiment pour des cons…

6 – Un maillot sans fermeture centrale pour UAE Team Emirates. Pas sûr du tout!

7 – La position de descente assis sur le tube horizontal, un must? J’ai souvent exprimé mes réserves sur cette technique ici… estimant que les gains en aérodynamisme ne valaient pas la prise de risque au niveau de la direction du vélo. On voit encore cette position dans le peloton pro, avec parfois des chutes comme hier durant l’étape. Vraiment, je ne la recommande à personne, surtout pas notre communauté de pratiquants qui évolue sur des routes ouvertes à la circulation!

8 – Intéressante analyse de l’effet d’aspiration dans un peloton, effet souvent sous-estimé. C’est fou!

9 – Tous les vélos du Tour, équipe par équipe. Nice! J’ai un petit faible pour Canyon.

10 – Matos: analyse des meilleures crèmes pour chamois. Intéressant! J’utilise pour ma part la crème Assos depuis des années, avec satisfaction. Mais rien de vaut le Assos Skin Repair selon moi. Tout simplement miraculeux!

Chrono par équipe: les équipes françaises à la rue!

La BMC a mouché de quelques secondes les Sky hier dans le chrono par équipe, je sais pas pourquoi mais ca m’a bien fait plaisir.

Du coup, voilà un Belge, Greg Van Avermaet, en jaune la veille d’un France-Belgique sur la Coupe du Monde de foot!

Les bonnes opérations du jour sont à mettre au compte des SunWeb de Tom Dumoulin, des Michelton-Scott d’Adam Yates et des Education First-Drapac de Rigoberto Uran.

Romain Bardet et ses AG2R – La Mondiale ont su limiter la casse de belle façon aussi, Bardet pointe désormais à 20 petites secondes de Froome près les trois premières étapes, bien joué!

De l’ensemble des favoris pour la victoire finale, c’est Dumoulin qui est le mieux placé pour le moment, à 11 petites secondes du maillot jaune. Uran suit avec un retard de 35 secondes.

AG2R – La Mondiale a été hier la seule équipe française à offrir une performance décente sur ce chrono par équipe. Toutes les autres sont en queue de classement. Il faut y voir assurément les objectifs de ces équipes, qui n’ont personne pour le général. Barguil avait déjà annoncé ne pas viser une place au général, mais bien des victoires d’étape en montagne: perdre du temps est donc une bonne chose pour obtenir un bon de sortie plus tard dans l’épreuve.

Groupama-FDJ n’a visiblement pas confiance en Gaudu pour une place au général. Direct Energie et Cofidis, dernière équipe hier, joueront aussi les victoires d’étape.

Ceci étant, on peut se demander si les équipes françaises n’auraient pas intérêt de travailler un peu plus cet exercice spécifique en saison, ne serait-ce que pour se rapprocher du maillot jaune en début de Tour? La vaste majorité des coureurs français sont déjà loin de la tête de course, hormis Alaphilipppe (ainsi que Bardet et Rolland)auteur d’un bon chrono avec son équipe belge QuickStep.

Aujourd’hui, on est dans la région du président de l’UCI, David Lappartient. Ca arrivera au sprint, 100% sûr. Misez Colbrelli.

Le Tour du Tour…

1 – Des équipes de huit coureurs pour accroître la sécurité? Mon oeil! Y’a autant de chutes que d’habitude sur ces premières étapes, notamment hier où ils ont été nombreux à payer de leur personne (l’Espagnol Leon Sanchez étant le plus touché, avec des fractures au coude et aux côtes). Encore une fois, on nous prend pour des cons. Des équipes de huit c’est bien, mais pour limiter le pouvoir d’une seule équipe à cadenasser la course. J’aurais aimé voir deux ou trois équipes de plus dans le paquet, pour dynamiser encore davantage la course!

2 – Sagan a gagné hier, c’était du 10 contre 1. Le dernier faux-plat vers la ligne lui convenait parfaitement et comme d’habitude, ils ont été nombreux à tomber dans le piège de partir trop loin, notamment Demare. Colbrelli a pour sa part très bien joué son sprint, il n’aurait pas fallu que la ligne soit 5m plus loin sinon c’est lui qui gagnait… Attention à Sony sur les prochains sprints, il sera présent.

3 – Chrono par équipe aujourd’hui. Toujours spectaculaire tant la cohésion de groupe est importante. Et le parcours, casse-pattes, ne favorise justement pas du tout cette cohésion de groupe. Les équipes auront beaucoup de mal à bien rester homogènes, et je pense qu’elles seront nombreuses sur la ligne avec le nombre minimal de coureurs pour arrêter le chrono.

4 – AG2R – La Mondiale. Le chrono sera délicat pour Romain Bardet puisque deux de ses hommes sont touchés en ce moment, soit Dillier et Gallopin. Froome pourra-t-il refaire son retard dû à sa chute sur la première étape sur le coureur français aujourd’hui?

5 – Jusqu’ici tranquille, Tom Dumoulin est peut-être celui des favoris qui fera la meilleure opération aujourd’hui…

6 – Eurobike, c’est parti en marge du Tour. Et la société Rotor qui sort un 1×13 vitesses… pour prendre Campagnolo et son 12 vitesses de court! Et oui, un 9 dents à l’arrière, c’est possible.

7 – Toutes les compagnies de vélo se mettent à produire des « aero bike » pour la route: Argon 18, Cannondale SystemSix, BMC TimeMachine, Specialized Venge, Trek Madone, Ridley, Willier (qu’utilisait Sylvain Chavanel hier durant son échappée). La vaste majorité de ces vélos sont équipés de freins à disque, qui semblent gagner du terrain. Faudra peut-être s’y mettre bientôt!

8 – Excellent papier original décalé sur le Tour! À lire!

Froome sera hué

Je sais pas vous, mais moi j’ai bien l’impression que ce Tour de France va être « lourd » pour Chris Froome en raison du public sur le bord des routes.

J’ai l’impression que Froome se fera copieusement hué sur ce Tour de France, partout où il passera.

Espérons qu’un geste malheureux à son endroit sera évité, mais je n’en suis pas sûr. Beaucoup de fans de vélo ont été excédés par la récente décision de l’UCI d’abandonner la procédure à l’endroit de Froome dans l’affaire du Salbutamol.

Le sport cycliste est un sport où la proximité du public est très présente, car on ne peut pas mettre 200 bornes de barrières sur les étapes. L’ambiance sera lourde pour les Sky, surtout qu’un Français (Bardet) peut nourrir des ambitions sur ce Tour de France.

La réaction du public à l’égard de Froome a déjà été très négative hier lors de la présentation des coureurs. Et déjà, par les années passées, Froome n’était pas le coureur le plus populaire en France auprès du public massé sur les bords de route…

Ca finira par peser dans l’équation je pense…

Tour de France: les nouveautés en 2018

Plusieurs nouveautés sont introduites au Tour de France cette année. Petit tour d’horizon vous permettant de mieux comprendre la course.

1 – Équipes de huit coureurs. Avec un coureur en moins de disponible par rapport aux années précédentes, cela force les équipes à faire des choix plus drastiques en fonction de leurs objectifs. La taille du peloton complet passe de 198 coureurs à 176. Chaque abandon se paiera davantage « cash » que par les années passées.

2 – Le col du Portet. Selon Christian Prudhomme, cette ascension des Pyrénées serait la plus difficile en France après celle du Mont Ventoux. Au terme d’une étape courte de 65 kms, dégâts garantis!

3 – La grille de départ. Pour limiter la guerre des premiers kilomètres et donner une chance aux meilleurs de partir l’étape du bon pied, on positionnera les coureurs selon une grille de départ en fonction du classement général lors de la 17e étape, très courte (65 kms). Ca partira assurément très vite puisqu’on part dans la montée de Peyragudes. Festival du home-trainer avant l’étape!

4 – Les points bonus en cours d’étape, généralement en haut des bosses. Ces points seront attribués sur les 9 premières étapes, à l’exception bien sûr du chrono par équipe, et donneront des secondes de bonification à ceux qui en marqueront le plus.

5 – Les pavés de Paris-Roubaix. Si les pavés ont déjà été au programme du Tour, il y en a davantage en 2018, soit 15 secteurs en 70 kms seulement. Plusieurs de ces secteurs sont les mêmes que ceux de Paris-Roubaix, ca sera donc du costaud.

Vivement samedi!

Affaire Froome: 7 millions d’euros!!!!

Après une absence de plusieurs jours à l’extérieur du pays avec connexion Internet limitée, La Flamme Rouge revient progressivement au service normal.

Et comme vous, j’ai été choqué d’apprendre que l’UCI abandonnait l’affaire du Salbutamol de Chris Froome, et donc le blanchissait de tout soupçon.

Cinq jours avant le début du Tour de France… Orchestré vous dites?

Surtout, je suis outré d’un chiffre, celui avancé par de nombreux sites d’information: 7 millions d’euros.

C’est ce que l’équipe Sky aurait dépensé pour assurer la défense de Chris Froome dans cette affaire, engageant les meilleurs avocats (Mike Morgan) et produisant apparemment 1500 pages d’un dossier étoffé, à grand renfort « d’études scientifiques » commandées depuis 8 mois.

7 millions d’euros!

En 2015, le coureur moldave Alexandr Pliuschin n’a pas eu cette chance: controlé lui aussi avec un niveau de Salbutamol trop élevé, il a été suspendu de son équipe puis sanctionné 9 mois par l’UCI. Sa carrière est aujourd’hui terminée… Sans oublier les cas de Diego Ulissi (2014) et Alessandro Petacchi (2007), eux aussi suspendu par l’UCI pour des niveaux excessifs de la même substance…

Froome n’a non seulement pas été suspendu par son équipe, mais il s’en sort en soulevant un « doute raisonnable », c’est à dire que les niveaux très élevés de Salbutamol trouvés dans son organisme peuvent découler d’une prise de ce médicament « dans les limites acceptées ». En d’autres mots, selon le rapport soumis par la Sky, on ne peut pas dire que Froome a essayé de tricher.

Le dossier élaboré par la Sky montrerait que Chris Froome est un cas particulier, et qu’il stockerait dans ses reins ces substances, plutôt que de les éliminer. L’AMA a parlé d’un cas « extrêmement complexe ».

C’est très intéressant: Froome serait en fait un très grand malade. Voyez un peu:

  • atteint de bilharziose
  • souffre d’asthme sévère (très pratique pour les AUT)
  • souffre d’urticaire
  • atteint de blastocystose (très pratique pour expliquer l’extrême maigreur…)
  • atteint de fièvre thyphoide

Avec de nombreuses voies qui s’élèvent pour affirmer qu’on assiste actuellement dans le peloton au retour d’un dopage plus « classique » et utilisé grâce notamment aux AUT et autres justifications médicales, je pense que c’est ca la stratégie actuelle: passer pour un grand malade! Un petit coup (donc autorisé) de ceci pour maigrir et donc atteindre un rapport poids-puissance exceptionnel, un petit coup de ceci pour la respiration, un petit coup de cela pour la récupération (en plus de tout le reste, cryothérapie et autre), et vous avez les ingrédients actuels du super-champion. Sans  oublier bien sûr les stages à Ténérife pour faire des globules…

Le grand malade Chris Froome sera donc présent sur le Tour, blanc comme neige (et blanc comme un drap). Reste à voir l’accueil du public… je crois personnellement que ca risque de mal se passer. Les huées seront plus nombreuses que jamais selon moi.

Froome sort indemne de tout ce scandale. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant du cyclisme…