Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mars 2018 Page 1 of 2

Un grand « Ronde » dans les cartons!!!!!

Ne manquez pas ça ce dimanche, la 102e édition du Ronde Van Vlaanderen s’annonce épique!

Premièrement, ça sera le dimanche de Pâques, quoi de mieux pour la grand-messe du cyclisme belge?! Y’aura du monde sur le bord de la route, ça sentira bon la merguez et la bière pour une ambiance du tonnerre dans les monts pavés…

Deuxièmement, ce sera pluvieux et frais, un vrai temps de flahutes. Comme on aime (nous les spectateurs, parce que pour les coureurs c’est une autre histoire…)

Troisièmement, 267 kms d’une course dure, très dure. Dix-huit monts à franchir, la plupart dans le final, dont certains sont pavés. Comme si ce n’était pas assez, Messieurs les coureurs devront aussi affronter cinq secteurs pavés durant l’épreuve.

Parmi les monts à affronter, le Mur de Grammont au km 170, deux fois le Vieux Quaremont (km 211 et 250), deux fois le Paterberg (km 214 et 253), le Koppenberg (km 221) et le Taaienberg, ou Mont Tom Boonen! (km 229).

Quatrièmement, le plateau des favoris, selon moi exceptionnel cette année tant ils sont nombreux à pouvoir nourrir des ambitions sur la course.

D’abord, deux invités surprise qui font vraiment plaisir: Vicenzo Nibali et Alejandro Valverde! Pas des manches ces deux là, tout est possible! Ils savent tous deux encaisser la distance et les monts, ça se jouera vraisemblablement au placement dans leur cas. Ils devront impérativement courir sur l’avant du peloton et ils disposent d’une équipe à leur service pour les aider. Valverde a impressionné hier sur À travers la Flandre, terminant 11e d’une épreuve difficile, courue sous la grande flotte. Ca en dit long sur sa caisse et sa motivation! Rappelons qu’il n’y a jamais eu de vainqueur espagnol du Ronde, ça serait joli!

Nibali a toutefois peut-être davantage de chance en raison de son équipe, plus rompue à ce genre de course.

Sinon, les archi-favoris sont les Quick Step, qui disposent actuellement d’une équipe de rêve. Voyez un peu: Philippe Gilbert (vainqueur l’an dernier, récent 2e du GP E3), Yves Lampaert (vainqueur hier d’À travers la Flandre), Zdenek Stybar et Niki Terpstra (récent vainqueur convaincant du GP E3). OUF!

Peter Sagan sera là avec son équipe Bora, mais je crains qu’il ne doive se débrouiller seul dans le final, ce qu’il est parfaitement capable de faire par ailleurs!

L’autre équipe belge, Lotto-Soudal, misera probablement tout sur Tiesj Benoot, très agressif hier dans le final d’À travers la Flandre. Il pourra s’appuyer sur son coéquipier Jens Debusschere.

Chez BMC, une seule carte, mais quelle carte! Greg Van Avermaet, le no1 mondial. Il veut inscrire son nom au palmarès de cette grande classique si importante pour un coureur belge. On l’a aussi vu très actif dans le final d’À travers la Flandre hier, il voulait certainement faire de gros efforts pour finaliser sa préparation en vue du Ronde dimanche.

Chez EF Education First, tout pour Sep VanMarcke.

Les Trek-Segafredo miseront pour leur part sur Jasper Stuyven.

Ajoutez à cela les Olivier Naesen, Tony Martin, Michal Kwiatlowski, Gianni Moscon, Edvald Boasson Hagen, Mike Teunissen et Alexandr Kristoff, c’est pas moins d’une vingtaine de coureurs qui peuvent aspirer à monter sur le podium!!! Ça devrait nous produire une course très animée dans le final, et je pense qu’à ce petit jeu, compte tenu du nombre de favoris, ceux qui se lanceront dans une échappée sérieuse à moins de 100 bornes de l’arrivée bénéficieront du blocage de la course derrière.

Dans ce contexte, la clef sera probablement de partir avec un Quick Step, mais idéalement pas deux!

Deux Québécois seront au départ, soit Antoine Duchesne chez Groupama-FDJ (il est suffisamment remis de ses ennuis gastriques d’il y a quelques jours) ainsi qu’Hugo Houle, en excellente condition puisqu’auteur d’une impressionnante 29e place sur À travers la Flandre hier.

Pour suivre la course depuis le Québec, je vous recommande L’Équipe TV, Steephill ou Cyclingfans. Vous devriez pouvoir trouver des liens vous amenant vers un site retransmettant les images télé.

On va se régaler!

Deux mois avant le GranFondo Mont Tremblant

Dans exactement deux mois, aura lieu la 6e édition du GranFondo Mont Tremblant. Six ans déjà!

Je vous le disais l’an dernier, cet événement, le premier de l’année dans le registre des GranFondo au Québec, incarne peut-être le mieux l’esprit « cyclosportif ». Pas de « course open » sauf sur quelques tronçons « Strava », des pelotons encadrés par des cyclistes d’expérience, une sécurité irréprochable et une ambiance festive. Chaque année, c’est environ 2000 cyclistes qui participent à cette fête du vélo, question de bien débuter leur saison.

Cette année encore, plusieurs options s’offrent à vous. D’abord, quatre choix de distance, selon votre condition physique et votre envie: 160, 125, 80 et 40 kilomètres. Ensuite, diverses vitesses sur ces distances, question de vous assurer d’être dans un groupe homogène, proche de vos capacités. Les parcours comportant quelques côtes, il convient d’être vigilant sur votre choix de parcours.

Le vendredi soir, le « sunset ride » est également disponible cette année encore, question de se débloquer les jambes en prévision du lendemain, surtout si vous avez fait un peu de route pour vous rendre sur le site.

Le GranFondo Mont Tremblant s’articule en 2018 autour de l’événement CrossRoads Tremblant, qui se veut un festival de trois jours pour le vélo. Une foule d’événements sont organisés dans ce contexte, dont des événements de vélo de montagne, un contre-la-montre, des courses pour les enfants, un village d’exposition, du big air (trial), une Coupe Canada/Québec de descente et un critérium pour les coureurs!

On s’inscrit ici. L’inscription donne droit comme c’est souvent la coutume à un lunch après le GranFondo ainsi qu’à un vêtement technique aux couleurs de l’événement.

On peut également réserver son hébergement ici. Et comme d’habitude, l’organisation de cet événement est très pro, irréprochable. Super-bien organisé!

Le plus fort, Sagan?

Merci à tous ceux qui ont laissé un commentaire suite à mon texte hier commentant la victoire dimanche de Peter Sagan sur Gent-Wevelgem.

Vous êtes plusieurs à penser que Sagan était tout simplement le plus fort.

Pas sûr!

Comprenez-moi bien: il est clair que Sagan est un coureur d’exception, une pointure du peloton. En ce sens, il est toujours fort.

Ceci étant, ses résultats jusqu’ici n’ont pas été transcendants. 8e de la Strade Bianche, clairement battu à la pédale, il terminait 6e de Milan SanRemo, nettement battu au sprint.

Je persiste et signe: Sagan a gagné au sprint dimanche devant des pointures comme Demare et Viviani parce qu’il a eu l’intelligence de partir au bon moment, c’est à dire le premier.

Sagan lui-même l’a avoué après la course, des propos rapportés par L’Équipe: « Je suis content de gagner cette course à nouveau, grâce au super travail de l’équipe. C’est toujours la loterie, je pensais juste à faire ce que j’avais à faire et partir tôt. »

Ca ne peut pas être plus clair!

Les Mondiaux en Autriche

Reportage intéressant sur la récente reconnaissance du parcours des prochains Mondiaux en Autriche par l’équipe italienne, Nibali inclut.

Les avis sont unanimes: ca sera très difficile. Une bosse de 8 bornes (!) à faire 7 fois, ainsi qu’un mur dans le final avec des inclinaisons à… 28%! Assurément l’un des Mondiaux les plus difficiles de l’histoire, avec peut-être Sallanches (1980), Chambéry (1989) et Duitama (1995).

Et sur un tel parcours, les bons grimpeurs et coureurs de grands tours comme Froome, Dumoulin, Pinot, Bardet, Barguil ou encore Nibali auront d’excellentes chances.

Sur ce coup-là, Sagan aura de la difficulté à renouveler son titre, fort ou pas!!!

Sagan, bien joué!!!

Très belle arrivée hier de Gent-Wevelgem, sprint massif avec plusieurs pointures dont Demare, Viviani, Matthews et Laporte.

Le groupe comportait aussi Naesen, Stybar, Van Aert, Gilbert et Van Avermaet.

Que du beau monde! Autant vous dire que c’était pas joué d’avance.

Et au final, c’est Peter Sagan qui gagne, car le plus malin de toute évidence.

Quelle est la meilleure façon de gagner face à des spécialistes du sprint dans le dernier kilomètre?

Réponse: les surprendre.

Sagan a fait exactement ca! Il a eu la lucidité de lancer le premier le sprint pour la ligne, et a surpris tout le monde. Il a pris trois longueurs de vélo dès son démarrage, et personne n’a pu le remonter, pas même Viviani et Demare qui finissent 2e et 3e. Bien joué Peter! Y’a des leçons à retenir là-dedans! Payez-vous les images, c’est du cyclisme 101, les fondamentaux.

Les enseignements du week-end

Vendredi sur le GP E3, on a assisté à un doublé Quick-Step, avec la victoire de Terpstra et la 2e place d’un certain Philippe Gilbert. Van Avermaet 3e, Naesen 4, Benoot 5e, Stuyven 6e, VanMarcke 7e, Moscon 8e, Stybar 9e, si vous voyez ce que je veux dire… là encore, que du beau monde!

Je pense qu’il faut retenir de ces deux flandriennes que tous les spécialistes sont plutôt bien en ce moment, et que la victoire sur le prochain Tour des Flandres sera âprement disputée. Ca risque d’être très, très intéressant comme course!!

Mention plutôt bien à Philippe Gilbert, qui arrive pile poil en condition, et à la tête d’une armada à faire peur: Terpstra, Stybar, Lampaert, Senechal, Viviani, ca peut envoyer du lourd dans les prochaines deux semaines…

L’autre équipe belge, Lotto-Soudal, devra principalement miser sur Benoot et Debusschere pour briller, c’est évident.

Je trouve que Van Avermaet chez BMC est vite isolé dans le final, ca pourrait compliquer ses affaires sur le Ronde et Paris-Roubaix. Jurgen Roelandts est solide, mais à part lui, pas grand monde autour…

J’aime beaucoup l’allure et le comportement de Groupama-FDJ en ce moment, ils sont volontaires, font la course en tête sans complexes, ont diverses cartes à jouer, bref, c’est un régal de les voir en course ces jours-ci. Naesen dans l’autre équipe française (AG2R – La Mondiale) semble vite isolé lui-aussi, il devra probablement se débrouiller dans le final des grandes flandriennes au cours des deux prochaines semaines.

Valverde encore!

Sinon, l’autre moitié du peloton était ces jours derniers sur le difficile Tour de Catalogne, plusieurs préparant là-bas les Ardennaises ainsi que le prochain Giro.

Simon Yates a gagné la dernière étape, mais ce sont surtout les victoires de Pantano et de Valverde à La Molina qui ont retenu l’attention cette semaine. Si vous avez manqué l’étape de La Molina, payez-vous les images, une grande leçon de cyclisme là-encore de la part d’Alejandro Valverde. Dans le style « je fais ce que je veux, je fais tout péter quand je le décide », on fait difficilement mieux. Molto forte!

Ce diable de Valverde m’impressionne encore et toujours. À 37 balais, j’ai l’impression que le meilleur dans son cas est encore à venir! C’est fou… et très inspirant.

Mention très bien toutefois à Pierre Latour chez AG2R-La Mondiale pour sa troisième place au classement général, dans un contexte d’un plateau très relevé. Voilà qui pourra convaincre son leader Romain Bardet qu’il dispose en Latour d’un équipier capable de faire la différence en montagne avec lui sur les prochains grands tours…

Thibault Pinot 10e, Warren Barguil 15e, Tejay Van Garderen 17e, tout cela va aussi dans le bon sens.

Par contre la Sky sur ce Tour de Catalogne… sans commentaires! Deux coureurs seulement à l’arrivée, quatre abandons le dernier jour…. pas très pro tout ca…

GP E3, Gent-Wevelgem

On y est les amis(es), le plus beau mois dans le cyclisme début aujourd’hui avec les deux premières grandes classiques flandriennes, le Grand Prix E3 puis, dimanche, Gent-Wevelgem. Yes!

Le Grand Prix E3, c’est en sorte un petit Tour des Flandres: 206 kilomètres tout de même, 15 monts, un départ et une arrivée au centre d’Harelbeke. Dur.

Parmi les monts à affronter, le Taaienberg (Mont Tom Boonen, pour les initiés, puisque Tomeke affectionnait particulièrement cette ascension), l’Eikenberg, le Paterberg et le Vieux Quaremont, si vous voyez ce que je veux dire…

Ce sera nuageux et frais demain dans les Flandres, pas de quoi durcir outre mesure la course qui demeure difficile, c’est évident.

Parmi les favoris, Greg Van Avermaet bien sûr, le vainqueur sortant, mais aussi Tiesj Benoot bien sûr (récent vainqueur de la Strade Bianche), Olivier Naesen, Peter Sagan, Sep VanMarcke, Michael Matthews, Michael Valgren, Arnaud Demare, Zdenek Stybar et Niki Terpstra.

Faudra voir pour Philippe Gilbert, qui n’a pas encore donné de garantie sur sa condition. Wait and see dans son cas.

Gent-Wevelgem

Tout ce beau monde se redonne rendez-vous dimanche pour la 80e édition de Gent-Wevelgem, une autre grande classique du début de saison. Dur aussi!

Qui dit Gent-Wevelgem dit le Mont Kemmel, même si la course se joue rarement à cet endroit. 251 kilomètres à parcourir tout de même, et pas moins de 11 ascensions à se taper. Malgré cela, il n’est pas rare de voir la course se terminer au sprint, et je pense que c’est un scénario dans les cartons pour ce dimanche compte tenu de la météo annoncée, pluie et fraicheur.

Les favoris sont essentiellement les mêmes que sur le GP E3, avec peut-être une meilleure chance pour certains sprinters capables de passer quelques bosses, comme Arnaud Demare et Michael Matthews. Greg Van Avermaet et Peter Sagan restent tout de même les hommes à battre.

Si Peter Sagan réussissait à gagner dimanche, il rejoindrait dans l’histoire les Belges Robert Van Eenaeme, Rik Van Looy, Eddy Merckx et Tom Boonen ainsi que l’Italien Mario Cipollini comme recordman de victoires, avec trois. Pas négligeable!

Suivre ces courses en direct

L’Équipe télé, Cyclingfans, SteepHill, voire l’application FilmOn restent pour moi les meilleures options depuis le Québec.

Lappartient, mention très bien

C’est en septembre dernier que David Appartient, 44 ans, a été élu à la présidence de l’UCI.

Et c’est avec un réel plaisir que je peux écrire: ça change des présidents précédents!

Car on peut être plutôt satisfait des avancées récentes de l’UCI, sous la gouverne de Lappartient. Force est de reconnaitre qu’il montre une certaine fermeté et un certain empressement à réaliser son programme.

Par exemple, un commissaire supplémentaire est désormais affecté aux grands tours et « monuments » du cyclisme, commissaire en charge de surveiller les images télé pour prévenir la triche. Une bonne idée assurément, le nombre de motos et autos entourant le peloton étant devenu presque un fléau sur les courses cyclistes, et autant d’occasions de bénéficier d’un abri illégal pour les coureurs. Les histoires à cet effet se sont d’ailleurs multipliées ces dernières années, la plus notable étant probablement l’Affaire Demare sur Milan SanRemo 2016.

L’UCI a également fait passer de une à trois secondes l’écart justifiant sur la ligne d’arrivée des temps différents pour les coureurs. Il s’agit évidemment d’une mesure visant à améliorer la sécurité des coureurs surtout dans le dernier kilomètre des épreuves, en particulier celles se terminant par un sprint massif.

Lappartient avait fait de la lutte contre le dopage mécanique une priorité et il a commencé à livrer les résultats. L’UCI a annoncé plus tôt cette semaine s’être dotée d’un labo mobile avec rayon-x, permettant de « scanner » les vélos pour en déceler d’éventuelles assistances mécaniques embarquées. Des caméras thermiques seront également utilisées en course, notamment sur le prochain Tour de France, pour vérifier des anormalités sur les vélos. Pour en arriver rapidement là, Lappartient n’avait pas hésité, au lendemain de son élection, à virer l’ancien employé en charge de ce dossier pour l’UCI, et de mettre l’ex-coureur pro et ingénieur de profession Jean-Christophe Péraud à la tête de ce dossier brulant. Bien joué!

Lappartient semble également vouloir éviter la langue de bois, ce qui nous change en particulier de Verbruggen et surtout McQuaid (triste souvenir). Il a par exemple mis de la pression sur les autorités dans l’Affaire Froome, estimant qu’un Tour de France sans verdict préalable serait difficile pour le coureur britannique. En gros, le message est clair: on a besoin d’un règlement d’ici début juillet, maximum! Lappartient essaie manifestement de faire bouger les choses en usant de son statut et c’est très bien.

Il reste évidemment beaucoup de travail encore à accomplir. Les prochains dossiers prioritaires seraient pour moi le financement de la lutte contre le dopage, le développement d’un circuit WorldTour plus étoffé pour le cyclisme féminin, la refonte de l’organisation du cyclisme professionnel ainsi que le retrait des oreillettes en course.  Lappartient voudrait d’ailleurs interdire ces oreillettes lors des prochains Mondiaux en Autriche, et ce serait vraiment très bien. Le parcours s’annonce l’un des plus difficiles depuis Chambéry (1989) et Sallanches (1980), sans les oreillettes se serait encore mieux pour le spectacle et les chances des coureurs qui oseront. La fin des oreillettes permettrait également de lutter contre les paris sportifs illégaux, un fléau en Europe et particulièrement en Italie et en Belgique, apparemment.

Tout cela va dans le bon sens!

Bientôt une cassette Campagnolo 12v?

La rumeur est sortie sur Bike Radar hier, suite à un brevet apparemment déposé aux États-Unis par la société italienne: Campagnolo plancherait sur une cassette douze vitesses.

La particularité serait que le projet n’est pas de passer à la mode du 1×12. On resterait donc sur du deux plateaux à l’avant, mais on aurait une dent de plus à l’arrière.

Campagnolo passerait donc ses groupes de 11 à 12 vitesses. La société italienne aurait réussi à préserver l’espacement intact, c’est à dire que la cassette 12 vitesses pourrait se greffer au corps de cassette actuel, qui accepte déjà les cassettes 10 et 11 vitesses. On peut imaginer que l’épaisseur de la chaine a aussi été revue.

But de l’opération? Peut-être essentiellement commercial: Campagnolo serait la première compagnie à disposer de groupes 12 vitesses. Dans la guerre commerciale qu’elle livre à Shimano et Sram, ce n’est pas rien.

But commercial probablement car par ailleurs, 11 ou 12 vitesses à l’arrière, cela changera-t-il vraiment notre vie de cyclistes pratiquants?

Surtout que Campagnolo annoncerait des cassettes 12 vitesses 11-23, 11-25, 11-27, 12-25 et 12-27. On viserait à éliminer les sauts de 3 dents, pour n’avoir que des sauts de une dent la plupart du temps, sauf possiblement pour les deux dernières dentures.

C’est dommage selon moi car le réel intérêt d’avoir 12 vitesses ne serait-il pas plutôt d’augmenter le registre d’utilisation? Visant à affronter de nouveau le terrible Mortirolo cet été, je rêve d’une cassette Campagnolo 11-29 mieux étagée que celle dont je dispose actuellement (23-26-29 sur la fin, soit un saut chaque fois de 3 dents…. pourquoi ne pas avoir 23, 25, 27, 29, ce que permettrait le 12 vitesses?).

Attendons pour voir ce que fera la société de Vicenza dans les prochains mois. Chose certaine, on peut faire confiance à cette compagnie pour nous sortir un groupe 12 vitesses en parfait état de fonctionnement. Son récent groupe à freins à disque serait un vrai charme. Campagnolo n’a jamais fait les choses à moitié et il faudra notamment surveiller les pros qui pourraient bien tester le matos dans les prochaines semaines, notamment sur le Giro au mois de mai.

Canyon se lance dans le gravel bike

La société allemande Canyon se lance dans le gravel bike en proposant un vélo original, le Grail, apparemment particulièrement adapté à ce genre de pratique avec un système avancé de filtration des vibrations au niveau de l’avant du vélo et du cintre. Le design est inhabituel!

Tous les détails ici.

Nibali sauve – en enflamme! – Milan San Remo!

Je sais pas vous, mais moi je m’emmerdais royalement sur la route de San Remo samedi matin.

L’échappée matinale avait été reprise sur le bord de mer, et on ne voyait aucune tentative sérieuse pour se dégager à l’avant. Niet. Je désespérais.

Seule action notable, la malheureuse chute de Mark Cavendish avant d’aborder le Poggio. Le pauvre s’est pris un ilot directionnel de plein fouet, la chute est vraiment spectaculaire, on a eu vraiment peur pour lui sur le coup.

Jusque là donc, même les commentateurs télé ont dû trouver le temps long! La Cipressa n’a rien arrangé.

Comme d’hab, c’est dans le Poggio que la course s’est décantée, grâce à un seul homme, Vicenzo Nibali qui a eu l’immense mérite d’assumer ses responsabilité de leader de la Bahrain-Merida. On ne peut en dire autant des autres…

Nibali s’est dégagé avec un autre coureur à environ 1,5km du sommet du Poggio, justement alors que la pente se redresse un peu. J’ai adoré!

Nibali a poursuivi son effort jusqu’au sommet, basculant seul avec une 12aine de seconde d’avance sur ce qui restait du peloton. Rien n’était joué avec un écart aussi minime! De quoi nous tenir en haleine jusqu’à la ligne!

Les motos ont-elles aidées Nibali dans les derniers hectomètres du Poggio? En l’absence d’images claires de l’hélico, difficile à dire. On peut simplement déduire qu’à quelques reprises oui, la caméra semblait bien près de lui. Mais je ne crois pas que ça a fait une grosse différence sur le résultat.

Nibali a pris quelques secondes additionnelles dans une descente époustouflante, encore une fois au millimètre. Une descente comme j’aime les faire lorsque je descends des cols! Payez-vous les images, c’était de toute beauté.

L’immense mérite de Vicenzo selon moi a été de ne jamais se retourner sur la Via Roma, dans les deux derniers kilomètres qu’il a manifestement fait à bloc et au métier. C’est là selon moi qu’il a gagné Milan SanRemo! On était alors tous sur le bout de notre chaise, et ca s’est joué à vraiment rien sur la ligne. Toute une victoire!

Chose certaine, une chance qu’on a un Vicenzo Nibali dans le peloton maintenant qu’Alberto Contador n’y est plus, sinon ce serait à mourir d’ennui… Et je vous rappelle que Nibali remportait début octobre dernier le Tour de Lombardie, et qu’il a donc repris là où il avait laissé fin 2017. Molto forte!

Carton rouge

Gros gros carton rouge à Kwiatlowki et Sagan qui n’ont jamais pris leurs responsabilités samedi. Lorsqu’une équipe complète roule pour toi (Sky et Bora), je suis d’avis que tu ne peux pas te comporter ainsi dans le final d’une Classique aussi prestigieuse. Ces deux-là se sont marqués à la culotte dans le Poggio, sans jamais essayer de gagner; ils ont simplement couru pour faire perdre l’autre. Lamentable! Il fallait essayer de sortir derrière Nibali, essayer de rentrer, c’était Nibali devant tout de même… À l’arrivée, c’est bien fait pour eux deux, et ils n’en ressortent pas grandi.

La bonne surprise

Selon moi, le collectif de Groupama-FDJ, qui ont pesé sur la course et bien joué leur plan de match, qui était sans l’ombre d’un doute de favoriser la victoire au sprint d’Arnaud Demare. Les Groupama ont été courageux et généreux dans l’effort et ce, dès le Cipressa. Aucun regret à avoir.

La passion

Toute la passion du cyclisme italien se sent dans les propos des deux commentateurs de la télé italienne, alors que Nibali était dans les tous derniers mètres de la Primavera. J’adore! Un grand moment de sport!

Guillaume Boivin

Mention très bien au coureur québécois Guillaume Boivin qui s’est longtemps maintenu avec le groupe de tête et qui termine à SanRemo en 47e position, à 32 secondes du vainqueur. Il faut le faire!

La suite

Le peloton se scinde désormais en deux: une partie part sur les Flandriennes, l’autre partie part sur le difficile Tour du Pays Basque dans l’optique de préparer les Ardennaises, un peu plus tard en avril. Le prochain mois de course sera passionnant!

Plus de 50 commentaires!

Merci à tous de vos nombreux commentaires suite au dernier article. J’ignore pourquoi mais hier soir, seuls les quatre premiers commentaires étaient visibles sur le site. Je travaille à régler ce problème dans les meilleurs délais.

Comment gagner Milan SanRemo?

On dispute ce samedi la 109e édition de la « Primavera », traditionnellement la course d’ouverture de la saison italienne de cyclisme sur route, Milan SanRemo. La première grande Classique de la saison!

Au menu de Messieurs les coureurs, pas moins de 291 kms entre Milan et San Remo. On annonce pluvieux et frais sur la route des coureurs, cela durcira assurément une course aussi longue. Dans ces conditions, le rôle des équipiers devient plus important encore.

La course se déroule en deux parties: avant et après le Turchino, ce col situé à mi-parcours environ et qui marque un jalon. Avant le Turchino le peloton musarde souvent, après le Turchino les choses deviennent sérieuses, surtout lorsqu’on arrive sur le bord de mer.

Les 50 derniers kilomètres sont intenses, avec cinq « capo » à passer: Mele, Cervo, Berto, Cipressa et Poggio. Depuis une quinzaine d’années, c’est dans le Cipressa et surtout le Poggio que la course s’anime vraiment, avec une succession d’attaques.

Les favoris

Deux coureurs se dégagent du lot: Kwiatlowski et Sagan. Derrière, on a les Alaphilippe, Gilbert, Kittel, Van Avermaet, Wellens, Nibali, Boasson Hagen, Demare, Kristoff voire Roglic ou Dumoulin qui nourrissent des ambitions.

Où démarrer dans le Poggio?

L’erreur la plus fréquente est de démarrer au pied du Poggio. Souvent, un démarrage à cet endroit est voué à l’échec, la montée étant longue (3,7kms) et usante.

L’endroit idéal est situé à environ un kilomètre du sommet, alors que la pente se redresse autour de 6%, avec un bref passage autour de 8%. Les pulsations cardiaques des coureurs sont alors élevées puisque l’ascension est débutée depuis plusieurs minutes, et les plus costauds ont encore 1000m afin de creuser un écart de quelques secondes qui s’avère souvent suffisant pour résister au retour de la meute sur la Via Roma, dans le dernier km de la course.

La descente du Poggio

Il s’agit probablement d’une des descentes dans le cyclisme où l’on peut vraiment mesurer les qualités d’un bon descendeur. Les lacets sont serrés, la sortie de ces virages se fait au millimètre en bordure de murets de pierre, il faut savoir non seulement piloter son vélo, mais aussi le pencher, bref, c’est une descente pour funanbules qui n’ont pas froid aux yeux. Toujours un moment intense de la course, et dangereux!

Comment gagner autrement?

C’est LA question! Avec les oreillettes et des équipes de sprinters qui croient désormais réellement en leur chance, il est très difficile de demeurer détaché du paquet dans les 50 derniers kms, alors que le peloton évolue en bord de mer. Je crois bien qu’aucun coureur depuis 20 ans n’a pu gagner en partant dans la Cipressa. L’échappée au long cours, au sein d’un bon groupe de coureurs, représente peut-être aujourd’hui la seule autre façon de gagner cette classique, pour un outsider que personne n’attend.

Le temps de course

7h de selle pour les coureurs. Ceux qui connaissent apprécieront…

Un Québécois au départ

Guillaume Boivin. Pas un mauvais sprinter, son défi sera de rester avec le paquet dans le Cipressa d’abord, puis dans le Poggio.

Couverture télé

Depuis le Québec, la chaine de L’Équipe est probablement la meilleure façon. J’ai pu me régaler des commentaires de Cyrille Guimard lors de la récente Strade Bianche! Bonne course à tous!

Milan SanRemo: Kittel le favori?

On parle beaucoup ces derniers jours de Michal Kwiatlowski et de Peter Sagan comme les grands favoris pour Milan SanRemo qui sera disputée ce samedi.

On annonce d’ailleurs un temps pluvieux et frais pour le week-end du côté de la Ligurie, ce qui durcira assurément la course.

Kwiatlowski est un gros client c’est sûr, il vient de remporter Tirreno-Adriatico et dispose d’une équipe Sky très forte. Il peut émerger du Poggio et résister le retour du peloton sur la Via Roma, surtout s’il est au sein d’un petit groupe.

Sagan a donné moins de garantie sur sa condition, mais il est certainement capable de faire jeu égal avec Kwiatlowski; ces deux là sont d’ailleurs d’intenses rivaux depuis les rangs junior.

Parfois, deux archi-favoris qui se marquent à la culotte favorise d’autres outsiders…

Ces outsiders pouvant brouiller les pistes sont nombreux: Van Avermaet, Alaphilippe (je serais surpris qu’il ne tente pas quelque chose dans le final!), Nibali pourquoi pas, voire Kristoff, Roglic, Boasson Hagen ou encore Dumoulin.

Mais si le grand favori, c’était plutôt Marcel Kittel?

L’Allemand s’est imposé deux fois sur Tirreno plus tôt cette semaine, et a définitivement pris de la caisse depuis les douze derniers mois. Si ça devait arriver groupé au sein d’un peloton réduit en effectif, je crois que ce coureur a ses chances. Étant à sa première participation, il n’a pas le poids de la course ni la pression, et pourra donc se faire oublier une bonne partie de la course. Quant on est sprinter, c’est un avantage!

Son défi sera évidemment de passer le Poggio, et donc il devrait effectuer une course d’attente jusque là. D’autres équipes de sprinters devraient jouer son jeu pour favoriser une arrivée groupée, notamment Groupama, Lotto, Dimension Data, UAE Emirates ou encore SunWeb. C’est jouable!

À noter que le Québécois Guillaume Boivin, bon sprinter, est annoncé au départ au sein de sa formation Israel Cycling Academy.

1er salon du vélo de Gatineau-Ottawa

C’est le week-end prochain (16 au 18) que se déroulera la première édition du Salon du vélo de Gatineau-Ottawa.

L’événement prendra place au palais des congrès de Gatineau.

De nombreux exposants d’ici et d’ailleurs sont attendus. Le guide du visiteur est désormais disponible (ici) et force est de reconnaître que les kiosques seront nombreux et variés. Comme d’hab, ces salons ont l’avantage de regrouper en un seul endroit les ressources d’une région, et donc représentent une excellente occasion d’être efficace dans ses recherches pour du matériel, des organisations, des épreuves, ou encore des équipes sportives.

Le salon était encore récemment à la recherche de bénévoles. Si cela vous intéresse, vous pouvez communiquer avec Anne Joceline Cyr (ajcyr@expodium.ca).

Poels: il roule aussi?

On voit un peu plus clair au général de Paris-Nice depuis le contre-la-montre de mercredi dernier.

Je sais pas vous, mais j’ai été surpris de la victoire de Wout Poels (Équipe Sky).

C’est vrai que le plateau n’est pas particulièrement relevé, mais tout de même, Poels, un grimpeur qui s’impose sur un chrono tout plat de 18 bornes, ca m’a surpris. Alaphilippe est à 16 secondes, Luis Leon Sanchez, maillot jaune, est repoussé à 28 secondes.

Du coup, le général se précise. Si Sanchez est encore en jaune, Poels et Alaphilippe se posent logiquement en deux protagonistes pour la gagne à Nice dimanche prochain. Les deux disposent d’une bonne équipe, de quoi donner du fil à retordre à l’équipe Astana.

Chose certaine, je suis de plus en plus gêné par les performances offertes par les coureurs de la Sky. La carrière de Poels a vraiment décollé à son arrivée au sein de l’équipe britannique, et il n’est pas le seul. Chez Sky, y’a un certain Kwiatlowski qui est en passe de devenir un coureur de grand tour!

Chez Sky, on est désormais capables de faire passer un grimpeur à un rouleur hors pair, c’est dire si les « marginal gains » sont efficaces…

Sur Paris-Nice, la Sky dispose également d’Henao et de De la Cruz qui ne pointent pas très loin. Beau tir groupé! Aie aie aie, ca sent mauvais tout ca!

Page 1 of 2