Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juin 2017 Page 1 of 2

Le journal du Tour, J-2

Après plusieurs jours d’absence, La Flamme Rouge reprend le service normal pour cette 104e édition du Tour de France, qui débute samedi depuis Dusseldorf en Allemagne. On reprend la formule « journal du Tour » avec les nouvelles qui ont retenu mon attention.

1 – Le Tour, différemment. J’essaierai de vous offrir une couverture un peu différente du Tour de celle retrouvée sur les autres médias, notamment en publiant des opinions engagées sur les faits de course, mais aussi les à-côtés. Essayons d’avoir du plaisir tous ensemble en juillet!

2 – Cardoso. Ca devient une habitude: à l’approche du Tour, il y a toujours un ou quelques cas de dopage qui sortent. Cette fois, c’est le tour du Portugais André Cardoso chez Trek-Segafredo, contrôlé positif à l’EPO. Hé oui, ça existe toujours, l’EPO…

Ce qui est également discutable, c’est le droit de son équipe de le replacer à quelques jours du Tour… ne devrait-on pas imposer aux équipes de fixer leur effectif coureurs dès le soir des Championnats nationaux, et interdire tout remplacement dans la semaine précédent le Tour? Ca ajouterait un peu de pression aux coureurs: si t’es piqué positif, ben ton équipe part à 8 sur le Tour, plutôt qu’à 9…

3 – Estomaqué. Cette nouvelle m’a estomaqué: un coureur italien de… 14 ans a été piqué positif à un anabolisant sur une simple course régionale récemment. 14 ans!

4 – Favoris. Les articles sont nombreux sur les favoris du Tour cette année. La présentation des coureurs, qui a eu lieu hier, est par ailleurs disponible ici dans son intégralité.

Pour moi, onze coureurs sont à surveiller pour le classement général, dans l’ordre: Chris Froome, Richie Porte, Alberto Contador, Nairo Quintana, Jakob Fuglsang, Thibault Pinot, Fabio Aru, Bauke Mollema, Alejandro Valverde, Esteban Chaves, Romain Bardet.

Fuglsang m’apparait personnellement comme l’outsider #1, il sera vraiment intéressant à surveiller.

La Sky fait cependant figure d’épouvantail avec, outre Froome, Sergio Henao, Luke Rowe, Mikel Landa, Geraint Thomas, Vasil Kiryenka, Michal Kwiatlowski, Mikel Nieve et Christian Knees. OUF!!! (et je ne suis donc pas d’accord avec Richie Porte!)

Les autres équipes comportant plusieurs coureurs menaçants pour le général sont Astana (Aru-Fuglsang), Trek-Segafredo (Contador-Mollema), Movistar (Quintana-Valverde) voire Orica-Scott (Chaves-Yates), de quoi donner des options pour la stratégie!

Les équipes qui rouleront pour les sprints seront: Bora-Hansgrohe (Sagan), Bahrain-Merida (Colbrelli), Cofidis (Bouhanni), Dimension Data (Cavendish), FDJ (Demare), Lotto-Soudal (Greipel), Katusha-Alpecin (Kristoff) et Sunweb (Matthews). Ca sera intéressant!

Les équipes condamnées à chasser les victoires d’étape parce que sans grand leader ni sprinter sont: Cannondale-Drapac, Direct Énergie, Fortuneo-Vital Concept, Quick Step, Lotto-NL, UAE Emirates et Wanty – Groupe Gobert. Gageons qu’on verra souvent ces maillots dans les premières échappées du jour…

Les absents de marque qui feront bronzette en juillet: Tom Dumoulin, Vicenzo Nibali, Rui Costa, Fernando Gaviria, Julian Alaphilippe.

5 – Canadiens sur le Tour. Pour la première fois depuis 2008, pas de Canadiens au départ de ce Tour de France puisque ni Antoine Duchesne, ni Ryan Anderson, ni Svein Tuft, ni Hugo Houle n’ont été retenus.

Rappelons qu’en 2013, ils étaient trois au départ: David Veilleux, Ryder Hesjedal et Svein Tuft. Rider Hesjedal est le coureur canadien à avoir pris le départ du Tour le plus souvent avec 7 départs en carrière, entre 2008 et 2015.

Pas de coureurs russes non plus au départ de ce Tour de France, une première en 20 ans.

6 – Étapes plus courtes. La tendance récente veut que les étapes soient plus courtes que dans le passé. C’est effectivement le cas, avec une moyenne de 201 kilomètres par étapes en ligne sur le Tour 1987, comparativement à 185 kilomètres sur le Tour 2017.

Ceci étant, le Tour cette année propose plusieurs étapes de plus de 200 bornes dès la première semaine, ça sera intéressant car la fatigue s’installera vite, surtout si la météo ne collabore pas. Ca pourrait d’ailleurs être un début de Tour assez pluvieux.

7 – Hors délai. On me pose souvent la question: non, il ne suffit pas de terminer les étapes pour demeurer en course. Sur le Tour, des délais d’élimination sont instaurés, forçant les coureurs lâchés à quand même appuyer sur les pédales. Le chiffre à retenir est 15%, généralement il faut que les coureurs lâchés ne mettent pas plus de 15% de plus de temps que le vainqueur de l’étape pour franchir la ligne d’arrivée. Mais cette moyenne masque des écarts assez grands: 3% sur des étapes courtes et sans difficulté, 22% lors de grandes étapes de montagne, voire 25% sur les chronos.

8 – Armstrong. L’Américain a dénoncé avec vigueur sur Twitter (il a notamment écrit « Fuck ASO ») la non-invitation de Jan Ullrich au départ du Tour samedi depuis Dusseldorf, dénonçant l’hypocrisie ambiante, des coureurs comme Laurent Jalabert ou Richard Virenque étant bien présents sur la Grande Boucle.

C’est rare, mais sur ce coup-là, je suis bien d’accord avec Armstrong!

9 – Le Tour en chiffre. C’est ici, et c’est amusant à lire. Je retiens que le plus jeune coureur du peloton n’a que… 22 ans, et le plus vieux 40. Sylvain Chavanel entame son… 17e Tour de France, incroyable.

10 – Coquard. Le sprinter de l’équipe Direct Énergie a été laissé à la maison par le directeur sportif Jean-René Bernaudeau, sur fond de dispute sur le contrat de la saison prochaine, Coquard ayant signé pour une autre équipe.

Direct Énergie peut-elle se permettre le luxe de laisser son meilleur sprinter à la maison? Si l’entente est plombée entre ses équipiers et lui, oui. Cela pourrait également permettre aux baroudeurs de l’équipe d’obtenir plus de liberté pour chasser les étapes, comme Voeckler, Chavanel, Sicard ou encore Calmejane.

11 – Sécurité. À l’heure du terrorisme, le Tour emploie de gros moyens pour assurer la sécurité des coureurs, de l’encadrement, voire du public massé sur les routes.

12 – Cookson et l’UCI.  À 66 ans, Brian Cookson brigue un nouveau mandat à la tête de l’UCI. Les élections auront lieu en septembre prochain. Le Français David Lappartient, 44 ans, lui fait une rude compétition.

J’estime personnellement que Cookson a un bilan trop mitigé pour avoir mon appui. S’il a certes donné un nouvel élan au cyclisme féminin, qui en a bien besoin, c’est la confusion quant à la réforme du cyclisme, et il a échoué dans sa tentative d’améliorer la lutte contre le dopage, surfant sur l’ère du temps. Plus jeune, je pense que Lappartient peut insuffler un souffle nouveau, du moins on a rien à perdre!

13 – Blanc. Le blanc sera à l’honneur dans le peloton du Tour, avec l’équipe Sky et l’équipe Trek Segafredo qui ont dévoilé un nouveau maillot à dominance blanc pour ce Tour de France. Espérons qu’on pourra bien distinguer les différences du haut des airs! Et personnellement, j’aime le blanc, ça fait classe!

Dal-Cin champion canadien!

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Beaucoup d’émotions hier à Ottawa lors des Championnats canadiens puisque c’est un coureur d’Ottawa qui a gagné, le sympathique Matteo Dal-Cin.

On savait tous que Matteo était en forme, il venait de gagner l’étape-reine du Tour de Beauce au sommet du Mont Mégantic il y a 10 jours.

Matteo participant souvent aux sorties d’entrainement dans la région, on aura le bonheur de rouler avec le champion canadien pendant un an, wow!  Mais ça ne va pas arranger nos « A-loop » du mardi soir dans le Parc, où ça roulera encore plus vite… avec l’avantage de tirer tout le monde vers le haut, les coureurs de la région d’Ottawa-Gatineau multipliant les podiums partout sur la scène des courses provinciales, encore ce week-end sur la Coupe des Amériques.

J’ai assisté à la course hier, la vitesse des coureurs était vraiment impressionnante sur un parcours tout plat, favorisant les coureurs puissants. Ca filait régulièrement entre 50 et 55 km/h, le peloton en file indienne… Un directeur sportif m’a confirmé après la course avoir tenté de ramener un de ses coureurs derrière sa bagnole, à plus de 60 à l’heure: il n’est jamais revenu!

Les orages, les bourrasques de vent ont également compliqué la course, et l’ont même interrompue un moment.

On pourrait dire que la course s’est jouée en deux temps: dès la reprise après l’interruption due au premier gros orage (km 50 environ), ou pendant 15 bornes, le peloton a roulé vraiment très, très vite. Du coup, une première grosse sélection s’est opérée, et c’est avec surprise que j’ai vu rentrer au bercail des coureurs comme Antoine Duchesne.

La course a ensuite repris des allures plus normales, avec des tentatives d’échappée toutes vouées à l’échec en raison des coups de vent. Et pendant tout ce temps, un coureur me faisait vraiment forte impression: Svein Tuft, qui semblait se balader même quand ça roulait vite derrière une nouvelle tentative.

Il faut dire qu’avec des équipes comme Silber, Garneau ou Rally, la bonne échappée devait avoir la bonne composition, ce qui n’est pas arrivé.

Le deuxième acte s’est joué dans l’avant dernier tour, lorsque Dal-Cin et Marc-Antoine Soucy (Garneau) se sont dégagés juste au moment où le vent tombait (bien joué!). Ils ont su résister avec brio aux coups de butoir des Silber d’abord, de Svein Tuft ensuite, un Svein Tuft bien isolé toutefois dans ce final et sur qui reposait le poids de la course.

L’entente devant entre Dal-Cin et Soucy était très bonne puisque chacun d’eux était promis à un titre de champion canadien s’ils allaient au bout: à Dal-Cin le titre élite, à Soucy le titre U23.

Les deux hommes se sont quand même disputés âprement la victoire au sprint, Dal-Cin coiffant Soucy un peu avant la ligne.

Pas de public

Bref, une belle course disputée toutefois sur un circuit très roulant rendant difficile la sélection. Antoine Duchesne a d’ailleurs critiqué ce choix de parcours et je vous avoue franchement bien le comprendre.

Ce qui surprenait davantage, c’était l’absence quasi totale de public: personne le long du circuit, pourtant urbain (mais décentrée du centre-ville d’Ottawa et situé dans un parc d’édifices du gouvernement fédéral). J’étais à peu près tout seul sur le circuit, avec quelques amis(es). Seule une petite centaine de personnes, presque toutes de la famille, de l’encadrement ou de la communauté cycliste locale, se sont rassemblées pour l’arrivée.

Il faut dire que la météo difficile n’a certainement pas aidé.

Il y avait pourtant dans le peloton deux coureurs ayant disputé le Tour de France (Svein Tuft et Antoine Duchesne), plusieurs grosses pointures (Guillaume Boivin, Ryan Anderson, etc.).

Si la pratique cycliste explose au Canada depuis quelques années, il reste encore bien du chemin à parcourir pour que les courses cyclistes deviennent un réel centre d’intérêt pour le public canadien… et ça me fait toujours un pincement au coeur devant le talent immense et l’énergie que déploient les coureurs cyclistes, ces athlètes d’exception.

Le chrono

On reprend les mêmes ce mardi pour le titre de champion canadien du contre-la-montre. Ca se disputera dans le Parc de la Gatineau, en clair une ascension du stationnement Gamelin à l’entrée du parc jusqu’au Belvédère Champlain et retour. Ca monte et ça descend. Ca sera intéressant, surtout du côté de la côte Black, la plus difficile.

La Flamme Rouge en pause

La Flamme Rouge est actuellement en pause, certainement encore quelques jours. Je fais face à des défis professionnels extraordinaires actuellement, me grugeant 150% de mon énergie mentale. La concentration est difficile, le goût des choses aussi. J’vous reviens d’ici peu j’espère, à temps pour le Tour!

Beauce: la grande victoire de Dal-Cin!

Celle-là me fait vraiment plaisir!

C’est un coureur d’Ottawa qui s’est imposé hier sur l’étape-reine du Tour de Beauce, celle qui se termine au sommet du Mont Mégantic: Matteo Dal-Cin, de l’équipe américaine Rally.

Deux en deux pour les coureurs canadiens donc sur ce Tour de Beauce, inespéré! La première étape avait en effet été remportée par Émile Jean chez Silber.

J’aime bien Matteo Dal-Cin, que je croise régulièrement sur mes entrainements dans la région. Un mec simple, généreux dans l’effort, et un sacré moteur aussi. Voilà qui cale également le niveau des fameuses « A-Loop » chaque mardi aux deux semaines dans le Parc de la Gatineau, une boucle avalée chaque fois sur les chapeaux de roue. Pas facile de suivre Matteo et quelques autres pointures locales lorsque ça embraye dans la montée du Lac Pink (avalée cette semaine en moins de deux minutes, les connaisseurs apprécieront…) ou la montée Fortune.

Mine de rien, Matteo se forge un joli palmarès depuis quelques années: il a notamment gagné le Tour du Saguenay en 2015, puis la Redlands en 2016, et une étape du Tour de Gila  plus tôt cette année. Il confirme en quelque sorte en Beauce qu’il peut s’imposer sur tous les terrains. C’est un coureur qui progresse dans sa carrière, et espérons qu’il pourra intégrer une meilleure équipe encore en 2018!

Il avait également manqué de peu l’an dernier une victoire dans l’épreuve sur route des Championnats canadiens. Ces derniers ayant encore lieu à Ottawa cette année, Matteo Dal-Cin sera logiquement l’un des favoris. Je vous avoue franchement que j’aimerais bien qu’il s’impose à domicile! Il ferait un bien beau champion canadien.

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Le Tour de l’actualité

1 – Tour de Beauce: déjà une victoire canadienne (québécoise) avec Émile Jean, le coureur de l’équipe Silber. Le classement de l’étape apparait un peu bizarre: 25 coureurs devant, le gros du peloton terminant plus de 26 minutes derrière, incluant certains favoris comme Francisco Mancebo. Des coureurs comme Bruno Langlois étaient cependant devant, il y a un bon coup à jouer pour la suite! Attention au coureur français Clément Russo, un spécialiste du cyclo-cross, plusieurs fois champion de France de la discipline…

2 – Tour de Suisse: victoire impressionnante de Peter Sagan hier, qui met tout le monde d’accord par un sprint sur-puissant, lancé de loin. Ouf!!!

3 – L’ancien président de l’UCI, Hein Verbruggen, est décédé récemment des suites d’une leucémie. Vous connaissez mon avis: on ne s’ennuiera pas de lui! Je demeure convaincu que ce type était très corrompu, protégeant le « business » du cyclisme davantage que s’attaquant au réel problème de son temps, le dopage sanguin. Ses liens avec Lance Armstrong ont été dénoncés, plusieurs affaires – notamment financières – ayant été rendues publiques. Le fameux mot d’Armstrong (« merci pour tout ») dans le livre d’or pour Verbruggen à l’occasion de son départ de l’UCI en disait long…

4 – La petite équipe italienne Bardiani-CSF a été suspendue pour un mois suite au contrôle positif de deux de ses coureurs. Pas de doute, le dopage demeure bel et bien présent au coeur du peloton: les grosses équipes avec de gros moyens, notamment pour brouiller les pistes, les petites équipes tentant de jouer à armes égales avec les moyens du bord… avec les risques qui s’en suivent…

5 – Le nouveau BMC TeamMachine SLR01, un très, très beau vélo.

6 – Matos toujours, vous trouverez ici un aperçu des prototypes actuellement à l’essai dans le peloton pro, un classique à partir du Dauphiné. Specialized, Merida, Trek, Lapierre, BMC, du beau matos qui sera disponible l’an prochain aux pratiquants.

7 – Matos encore: très bien, cette veste Castelli Perfetto Light, pour les matins plus frais, ou les descentes de col… c’est la saison!

32e édition du Tour de Beauce

Capture d’écran 2017-06-12 à 22.12.48C’est une institution pour le cyclisme nord-américain: le Tour de Beauce. Une épreuve à la réputation enviable: difficile à gagner, usante, et qui situe la caisse de son vainqueur.

Pas surprenant dans ce contexte que peu de coureurs du Québec se soient imposés en Beauce depuis la première édition, en 1986: Yvan Waddell en 1987, Gervais Rioux en 1988, Czeslaw Lukaszewicz en 1991, Jacques Landry en 1994, et c’est tout!

La dernière victoire canadienne remonte à 2008 avec Svein Tuft.

Cette année, la 32e édition sera un peu spéciale puisque peu de coureurs canadiens de premier plan y seront présents: pas de Svein Tuft, pas d’Hugo Houle, pas d’Antoine Duchesne, pas de Mike Woods, pas même d’équipe nationale canadienne.

Dans ce contexte, la course de cinq étapes se jouera très probablement parmi les grosses écuries américaines comme Holowesko-Citadel, Axeon Hagens Berman, United Health Care, Canyon Racing ou encore la formation Inteja-Dominican.

Des coureurs comme l’inusable Francesco Mancebo, Robin Carpenter ou encore Evan Huffman seront à surveiller pour le général qui demeure toutefois assez ouvert au départ de la course.

Côté canadien, il sera intéressant de regarder les Matteo Dal-Cin, Bruno Langlois, Alex Cataford (sur le chrono), Ryan Roth, Pierrick Naud ou encore Marc-Antoine Soucy, récent vainqueur d’une étape du Tour du Saguenay. Ils peuvent espérer une victoire d’étape, ce qui serait déjà très bien! Faut y aller les gars!

L’étape la plus intéressante selon moi est celle se terminant au sommet du Mont Mégantic: écarts garantis! Arrivant tôt dans la course (2e étape), il s’agit de ne pas se louper et d’avoir une bonne équipe permettant d’arriver placé au pied de l’ascension, pour avoir une bonne chance de victoire. Le Mont Mégantic, c’est un peu notre Planche des Belles Filles, les filles en moins?!

Pour le général, l’autre étape cruciale est le chrono de 19 bornes dès la 3e étape, soit le lendemain du Mont Mégantic. Avec une bonne équipe, la suite demeure difficile, mais jouable.

Je mise Mancebo, il a l’expérience de la Beauce!

Quel Dauphiné!

Quel Critérium du Dauphiné avons-nous vécu ce week-end!

Trois étapes dans les Alpes, trois étapes de feu, avec des cols et des paysages magnifiques qui faisaient aussi le régal des yeux.

Mon Dieu! que Chambéry et sa région me manquent en ce moment…

Y’a d’abord eu cette étape de vendredi dernier, avec l’arrivée à la Motte Servolex, une proche banlieue de Chambéry. Payez-vous les images absolument fantastiques de la descente du Mont du Chat, côté Lac du Bourget, une descente que j’ai faite l’an dernier à pareille date après être monté du même côté. Ascension difficile que ce Mont du Chat, mais curieusement – et ça devient une constante – c’est dans les descentes que les leaders creusent désormais l’écart.

Chris Froome y est en effet allé plein pot, ce qui suggère qu’il avait reconnu cette descente à l’entrainement et savait que ça passait à cette vitesse. Les trois autres – Fuglsang, Porte et Aru – ont eu bien du mal à tenir sa roue dans la plongée!

L’étape de samedi vers l’Alpe d’Huez a également été spectaculaire, avec ce pittoresque et sauvage col de Sarenne, un secret bien gardé dans le secteur. On y a vu un Romain Bardet en jambes, ça faisait plaisir de le retrouver ainsi à ce niveau.

Enfin, le Dauphiné a basculé hier pour Richie Porte, leader mais isolé très rapidement en début d’étape puis cuisiné à petit feu par tous ses adversaires. Au final, c’est un impressionnant Jokob Fuglsang qui s’impose, surpuissant dans la dernière ascension.  Froome a marqué ses limites sur ce Dauphiné, mais sachant qu’on est à six semaines de la dernière semaine du Tour, pas de panique Monique! Idem pour Contador dont l’objectif principal était de terminer ce Dauphiné avec encore de la fraicheur physique.

Pour Porte, il faut retenir plusieurs choses de ce Dauphiné: d’une part, sa défaite est la défaite de son équipe, qui n’a vraiment pas été à la hauteur hier. C’est même proprement scandaleux il me semble, à ce niveau de professionnalisme…

Deuxièmement, Porte a encore une fois connu un jour de moins bien sur un grand tour, que ce soit pour des raisons physiques ou tactiques. Ca devient une habitude… et on peut se poser la question: peut-on réellement lui faire confiance sur le Tour, une épreuve de trois semaines? C’est un gros risque…

Troisièmement, ses déclarations à l’arrivée hier, où il estimait que les autres avaient couru « négativement » contre lui. Foutaise! Il s’attendait à quoi, Porte? C’est évident qu’il était la cible #1 de toutes les autres équipes, et qu’on ne lui ferait pas de cadeau. Il a tardé à réagir dans la Colombière, c’est là qu’il fait des erreurs tactiques, car il savait qu’il ne pouvait plus compter sur des équipiers. Dans ce contexte, il se devait d’accompagner Fuglsang et Froome, les 2e et 3e du général… Au lieu de ça, il a marqué Froome, tardé à réagir, et s’est retrouvé en chasse patate toute l’étape. Pas fort!

Contador et Froome ont pour leur part bien travaillé sur ce Dauphiné, et on a eu l’impression qu’ils en ont gardé sous la pédale.

Valverde a baissé pavillon hier, je ne sais trop ce que ça signifie en prévision du Tour…

Aru, Fuglsang et l’équipe Astana sont sans conteste les grands vainqueurs de ce Dauphiné, les deux coureurs ayant affiché une excellente condition, assurément à la hausse. Je pense qu’Aru pourrait être une belle menace sur le Tour, il aura de la fraicheur physique c’est certain. Et bien difficile de dire jusqu’où Fuglsang peut aller…

La Flamme Rouge: la passion du cyclisme

Vous vous acharnez depuis des années à détruire ma passion du cyclisme.

Vous êtes souvent des athlètes respectés, des champions que je ne suis pas, que je ne serai jamais. Vous gagnez des courses, des titres de champion du monde. On vous respecte, on vous adule, on vous consacre des articles dans des grands journaux, certains vous prennent en exemple et s’inspirent de vous. On vient vous voir pour des conseils, vous faites autorité.

Et pourtant.

Et pourtant, vous vous dopez.

Au fond, vous n’aimez pas le cyclisme. Vous n’aimez qu’une chose: vous. Être le meilleur, donc gagner à tout prix, quitte à mépriser vos adversaires.

Car le drame du dopage, c’est surtout cela: le manque de respect des adversaires. Cette envie furieuse de dominer l’autre vous habite. Je suis triste pour vous. Surtout lorsque vous êtes des coureurs maitres, chez qui tout espoir de passer pro ou de disputer les Jeux Olympiques s’est envolé depuis fort longtemps.

On apprenait hier que Gérard-Louis Robert, 67 ans, multiple champion du monde sur piste chez les maitres depuis des années, a été testé positif à la testostérone lors des Championnats québécois sur piste en août dernier. Il a été suspendu par le CCES pour une durée de huit ans, n’en étant pas à sa première infraction au code anti-dopage.

M. Robert jouissait d’une certaine notoriété dans le milieu, ses résultats imposant le respect. Des journaux à grand tirage lui avaient consacré des pages entières encore récemment. Parmi ses activités, il collabore avec le Peak Centre de Haute Performance à Montréal, sous la direction de Pierre Hutsebault, un centre qui emploie par ailleurs Pascal Hervé, qui se passe de présentation.

Je vous avoue franchement que cette nouvelle m’a jeté par terre. Je ne connais pas M. Robert, je ne l’ai jamais rencontré. J’étais toutefois de ceux qui étaient admiratifs de ses performances. J’y voyais un exemple de persévérance, un exemple du « bien vieillir » sur le vélo, une source d’inspiration pour moi qui ne rajeunit pas.

La testostérone à 67 balais, ça devait être rudement pratique, quant on sait que la testo est un important facteur de performance et diminue rapidement avec l’âge. Un apport exogène devait lui permettre de mieux préserver sa force donc sa puissance.

M. Robert s’est prévalu de son droit d’être entendu auprès du CCES, qui a toutefois maintenu la suspension. Par honnêteté intellectuelle, il convient de mettre en lien la déclaration de M. Robert diffusée hier, qui estime avoir été victime d’une justice à deux vitesses. Je laisse aux lecteurs de ce site le loisir d’exercer leur jugement, tout en exprimant un air de déjà-vu quant à l’argument de « l’incompréhension » chez un athlète positif.

Chose certaine, le cyclisme québécois n’avait pas besoin de ce nouveau cas de dopage, après celui il y a quelques semaines du jeune espoir David Drouin. On va encore parler négativement de mon cyclisme, et j’en ai plein le cul!

Ben vous savez quoi? Je ne vous (les dopés du sport) laisserai pas ternir ma passion du cyclisme.

On passe à un autre appel. On vous raye de nos vies, comme on a effacé des livres du cyclisme Lance Armstrong. Vous n’avez aucune place dans le cyclisme. Vos titres et médailles n’ont aucune valeur, ils ont été volés à d’autres.

Je continuerai de vivre ma passion du cyclisme en retrouvant avec plaisir mes adversaires sur les prochaines courses provinciales; je peux les regarder droit dans les yeux, car je les respecte en me présentant à la ligne 100% clean. Eau claire, that’s it. Et je suis aussi suivi médicalement comme M. Robert, ayant la chance d’avoir un médecin de famille (pas facile dans l’Outaouais!). Jamais mon médecin ne m’a offert de « corriger certaines carences » (pourquoi donc, si on est en santé?), et je ne l’aurais pas accepté. 100% clean. Si t’as des carences, ben tu arrêtes de pédaler et tu te reposes!

Je continuerai de vivre ma passion du cyclisme en explorant l’effort total et les limites que m’impose mon organisme lorsque je le sollicite à fond. J’me prendrai encore des claques, comme dimanche dernier à Whiteface. Au moins, ce sont de vraies claques: je sais aujourd’hui que j’étais fatigué sur Whiteface, et je me repose cette semaine.

Surtout, je continuerai de vivre ma passion du cyclisme en le pratiquant pour ce qu’il est à la base: la simple joie de rouler, d’être libre, totalement libre, en équilibre sur deux roues, cette sensation unique des boyaux qui sifflent, la tête au vent.

La passion du cyclisme chez moi, ça signifie me sentir vivant. Vous, coureurs dopés, avez cessé de l’être du moment que vous vous êtes dopés.

Je continuerai enfin de vivre ma passion du cyclisme en écrivant La Flamme Rouge, parce que quant on a une telle passion du cyclisme, on aime la partager. Les lecteurs de ce site me le rendent bien: au fil du temps, nous avons bâti ensemble une communauté unique, forte, internationale (surtout France et Québec), où nous échangeons nos idées sur une foule de sujets reliés au vélo, les débattons poliment et respectueusement. Et dénonçons le dopage de plus en plus communément, contribuant modestement à éveiller les consciences, donc à lutter contre ce fléau.

Et surtout, La Flamme Rouge continuera de partager la passion du cyclisme en restant fidèle à sa ligne directrice, affichée sur ce site dès le premier jour en août 2003, et qui est tirée du livre Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand:

« N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !« 

Chrono du Dauphiné: Porte, Valverde, Contador les gagnants

Les résultats sont intéressants sur le chrono d’hier au Dauphiné, court il est vrai (24 kms).

Richie Porte qui s’impose devant Tony Martin, c’est une surprise, je ne l’attendais pas à ce niveau. Ce qui est inquiétant avec Porte, c’est qu’on ne sait jamais: il a toujours connu le jour sans jusqu’ici dans un grand tour, et ce résultat hier ne donne pas encore de garanties pour juillet selon moi. Attendons de voir à quel point il sera solide en montagne vendredi, samedi et dimanche.

La grande surprise de ce chrono, c’est Alejandro Valverde qui, à 37 ans, s’améliore constamment. Le voilà 3e de ce chrono, à 24 secondes de Porte. C’est à se demander qui de Nairo Quintana ou Alejandro Valverde aura le leadership de la Movistar en juillet, surtout que Quintana n’a pas vraiment rassuré sur le récent Giro…

Contador termine 7e de ce chrono, à 35 secondes de Porte. Lui aussi a agréablement surpris dans une discipline qu’il peut maitriser. Attaquant, il s’est donné une belle chance de remporter ce Giro dans la montagne en fin de semaine.

Chris Froome est « seulement » 8e deux petites secondes derrière Contador, rien d’affolant je pense, surtout que les écarts ne sont pas très significatifs. Froome voudra cependant se tester davantage dans la montagne, ça sera intéressant.

Les déceptions sont à mettre du côté de Dan Martin et Fabio Aru, rejetés à 1min18, ainsi que de Romain Bardet, 46e seulement de ce chrono à 1min53. Bardet s’est pris une veste, il aura fort à faire sur les trois dernières étapes pour se rapprocher du podium. Je suis surpris de cette performance de Bardet, je croyais qu’il s’était amélioré davantage dans cet exercice au cours des 12 derniers mois.

Thomas De Gent porte toujours le maillot de leader au terme de ce chrono, avec 27 secondes d’avance sur Porte. C’est peu, et c’est beaucoup à la fois. De Gent a déjà sorti de grands numéros, notamment sur le Stelvio il y a quelques années, il faudra aller le chercher… et il vendra chèrement sa peau.

Encore très ouvert, ce Dauphiné!

Dauphiné: le premier test aujourd’hui

Après quelques jours réservés aux sprinters, voilà que le Dauphiné entre aujourd’hui dans le vif du sujet avec un premier test, un chrono de 24 bornes du côté de Bourgoin-Jallieu. Un chrono roulant, à l’avantage de ceux qui auront beaucoup de puissance. Les spécialistes comme Tony Martin devraient s’imposer.

En clair, les enjeux sont simples pour les grands leaders: rouler vite aujourd’hui, afin de se positionner à l’approche de la montagne et surtout, surtout, se rassurer et envoyer un message aux adversaires.

Ce sera notamment l’objectif de Chris Froome, dont on est sans repère depuis un moment. À trois semaines du départ du Tour, l’étape aujourd’hui est importante.

Idem pour Contador, qui semble depuis quelques années ne plus être en mesure de gagner le Tour. Il a tout misé cette saison sur cet objectif, préservant ses énergies pour juillet. Il doit nous rassurer dans une épreuve qu’il avait l’habitude de dominer plus tôt dans sa carrière.

Le troisième homme à surveiller de près est Richie Porte, qui a tout à prouver en vue du Tour de France. Peut-il réellement s’imposer sur la Grande Boucle? Si oui, il doit présenter des garanties sur ce Dauphiné.

Alejandro Valverde, Dan Martin, Fabio Aru, Romain Bardet, Simon Yates, Esteban Chaves et Andrew Talansky voudront aussi gagner la pleine confiance de leur équipe. Tous ces coureurs devront se livrer à fond, plus le choix!

Enfin pour beaucoup d’autres, c’est une place sur l’équipe du Tour qui est dans la balance, ce qui ne manquera pas de rehausser le niveau de ce chrono. Ils seront en effet nombreux à vouloir battre les coéquipiers, ceci afin d’attirer l’attention de leurs directeurs sportifs.

Les classements ce soir seront révélateurs!

Koen Bouwman

Je vous avoue franchement que je ne connaissais pas le jeune (23 ans!) coureur Koen Bouwman de chez Lotto-NL Jumbo, vainqueur de l’étape d’hier au sprint au sein de l’échappée de six coureurs qui est donc allée au bout.

Son palmarès amateur n’est pas très étoffé, outre une 4e place aux Mondiaux contre-la-montre U23 en 2015. Une performance qui rassure cependant sur le moteur de l’individu…

Ce qui m’a impressionné chez ce jeune coureur hier, c’est sa maitrise, sa lucidité et son sang froid dans le final. Il est parti au bon moment pour lui, misant sur un sprint long. Très fort, il n’a jamais vraiment été inquiété et ceci, après avoir fait plusieurs « grimpeurs » dans l’étape pour se rapprocher du grand prix de la montagne. Ouf! quelle étape!

Je pense qu’on entendra de nouveau parler de lui…

Les sprinters mouchés

C’est assez rare pour qu’on le souligne, une échappée est allée au bout hier, incroyable dans ce monde dominé par les oreillettes…

Les équipes de sprinters – FDJ, Katusha, Cofidis en particulier – ont donc été mouchées sur la troisième étape de ce Dauphiné, et c’est rudement bien fait!!!

On aurait bien besoin de davantage d’étapes comme celle-là sur le Tour en juillet. Putain, ça fait du bien de pouvoir y croire!

40e saison des « Lachine »: ça débute ce soir

Créés en 1978, les Mardis cyclistes de Lachine sont devenus au fil des ans une véritable institution dans le paysage cycliste du Québec, au même titre que le Tour de Beauce ou le Tour de l’Abitibi.

Pour les meilleurs coureurs du Québec, gagner un « Lachine » est devenu un passage obligé – ou presque – pour entrer dans l’histoire du cyclisme d’ici.

Le coup de génie du fondateur Tino Rossi? Le général de la série, selon moi! Les Lachine, c’est un « critérium par étapes » sur plusieurs semaines!

La 40e saison des Mardis cyclistes de Lachine débute ce soir, et se terminera plus tard en août.

Et l’enjeu est intéressant pour cette 40e édition: Jean-François Laroche, six fois champion de la série, pourrait devenir le premier coureur à s’imposer à sept reprises au général de la saison. Yannick Cojan partage actuellement avec lui le record de six victoires acquises dans les années 1990.

Laroche aura cependant fort à faire, notamment pour contenir les coureurs de l’équipe Garneau, toujours eux. Puis il y a aussi quelques indépendants pour venir pimenter le tout! Le travail d’équipe sera encore cette année crucial.

Je n’ai personnellement jamais fait de Lachine, intimidé par la vitesse du peloton: plus de 50 à l’heure! Faudrait que j’essaie une fois. Une bourse existe même pour celui qui battra le Lachine le plus rapide de l’histoire: 51,4 km/h de moyenne sur les 50 kms de l’épreuve, établi par Simon Lambert-Lemay le 6 août 2013. Ca déménage! Les virages ont été travaillés pour permettre aux coureurs de bien les négocier, et des portions d’asphalte ont été refaites à temps pour le lancement de l’édition 2017.

Rappelons aussi que les Mardis cyclistes de Lachine bénéficient d’une subvention de 250 000$ de la ville de Montréal pour les trois prochaines années et que la responsabilité de cette épreuve passera aux Cycles Neron à la fin de l’année.

L’avenir

Ce qui serait vraiment bien pour l’avenir, c’est que les Mardis cyclistes de Lachine soient télévisés. Le spectacle est intense, les coureurs roulent vite, il y a de l’action, des chutes, des incidents mécaniques, du travail d’équipe, de la stratégie, je ne peux pas croire que les Québécois ne trouveraient pas ça intéressant. Si je peux comprendre que regarder les 260 bornes de Liège-Bastogne-Liège peut être fastidieux, surtout lorsque le peloton musarde derrière l’échappée matinale, un Lachine plié en 59 minutes ça vous tient en haleine du premier au dernier instant…

Mettez là dessus deux ou trois bons commentateurs bien informés et il me semble que le produit pourrait attirer de bonne cote d’écoute sans occuper une plage horaire trop longue ni coûter trop cher à produire, des caméras fixes pouvant être installées sur les 1,6 kms que comporte le tour.

Le Québec n’était peut-être pas prêt à cela il y a quelques années, mais avec le développement constant de la pratique cycliste, peut-être que le moment est adéquat pour relancer l’idée? Ce serait, en tout cas, un formidable vecteur de développement pour tout le cyclisme dans la province. M. Arsenault?

Coup de vieux sur Whiteface…


Le comprenez-vous? (à propos du titre). Je ne suis pas Antoine Blondin, mais je m’applique…

Ha! mes amis(es), comme je me sens vieux à ces heures, vous ne pouvez pas savoir. Vieux, vieux, vieux, juste très vieux.

La présence de mon ami Guillaume Belzile – dois-je le présenter? – à mes côtés durant le week-end n’a rien arrangé, même si j’ai eu du gros fun avec lui.

Oui, vieux. Un de ces jours, j’vais vous faire une esquive à la Charly Gaul…

35 ans de vélo derrière moi, et je demeure fasciné par une chose: la capacité de ce sport de vous donner rapidement l’heure juste sur votre condition, forçant l’humilité.

Tu penses que t’es bien et bang! tu t’en prends une.

35 ans à monter des cols, surtout dans les Alpes, et ces derniers continuent de me fasciner autant qu’à 17 ans, lorsque j’ai découvert le Galibier: le défi ultime en cyclisme. Quel bonheur quant les ailes sont déployées, quelle galère quant elles sont brulées…

Hier lors de ma 6e participation au Whiteface Hill Climb Race – une ascension proche mais un peu plus difficile que l’Alpe d’Huez – ben mes ailes étaient brulées.

Laurent 2, Whiteface 4.

Match revanche: non prévu pour l’heure.

Après 500m d’ascension, j’étais fixé sur mon sort: zéro jambes, zéro force, des puls bloquées, un braquet de 36-27 difficile à amener dans la pente régulière à 8.6% de moyenne, pas de punch, la « misère ». Très loin de mes sensations et de mon meilleur temps personnel l’an dernier… et même pas pris le temps d’apprécier le paysage. Au final, quatre minutes de plus que l’an dernier, Laurent qui met une valise à Laurent.

Tout un contraste avec les récentes sensations, pourtant plutôt bonnes.

J’pourrais penser à au moins 10 raisons pouvant expliquer cette contre-performance. J’préfère évoquer que « You’re only as good as your last performance« , qu’ils disent… Ben là, avis à tous: j’suis franchement m-a-u-v-a-i-s.

Mais j’ai été prévoyant: ma doublure placardée La Flamme Rouge terminait parmi les premiers, devant…

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Ma doublure, lors du cool-down

Oui, juste vieux, j’me sens juste très vieux. Une fléchette de botox dans l’c..l, ça fonctionne-tu? En vieillissant, j’me mets p’être à ressembler à Blondin, au fond: pas un cycliste et écrivain qui boit, mais bien un buveur qui pédale et qui écrit…

L’avion

J’ai parfois des ailes en montagne, d’autres ont le kit complet: ailes et moteur!

Et à ce chapitre, mon ami Guillaume fait plutôt partie de la catégorie « avion de chasse ». 6e hier à sa première ascension de Whiteface, plutôt bien, il jouait encore la gagne à quelques hectomètres du sommet.

C’est pas juste, la loterie génétique…

Putain, ce type est incroyable nom de Dieu. Mais aussi tellement gentil et généreux dans ses relais. On a eu du bon temps ce week-end.

Oui, Guillaume roule toujours. Moins qu’avant en quantité, raisons familiales. Oui, Guillaume avance encore bien, je confirme, la sortie de décontraction la veille s’est faite à 34 de moyenne, et on a roulé un moment à 20km/h… Non, j’vous raconterai pas notre soirée samedi soir.

Sa plus belle? 4e des Mondiaux junior chrono 1994, avec un équipement loin de celui qu’utilisaient les trois premiers. Quant tu as le moteur, ben tu as le moteur. Sa Vo2max? Elle est environ équivalente à la valeur que pourrait atteindre l’âge modal au décès au Canada en 2035-36, si vous voulez savoir!

La classe, on l’a aussi vu hier avec Véronique Fortin qui habite ma région, et qui termine à peine deux minutes derrière Guillaume. Ouf… Respect… surtout que Véronique avait explosé la compétition la veille sur le Whiteface/Wilmington 100 kms en VTT, une épreuve bien fréquentée puisqu’un « Leadville qualifier ».

Non, c’est décidément pas juste, la loterie génétique.

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Avec Guillaume, avant le départ

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Avec Guillaume, après l’arrivée. Lui seul avait gardé le sourire!

Mon équipe des Rouleurs

Après un début de saison difficile ponctué par plusieurs mauvaises chutes en course et une météo capricieuse, l’équipe semble reprendre le dessus avec plusieurs coureurs sur Whiteface hier. D’autres représentaient l’équipe au Défi Gatineau-Mont Tremblant, une belle cyclosportive qu’il m’a fallu manquer cette année.

Sur Whiteface, une très belle perf est à mettre du côté de notre grimpeur colombien (toute équipe cycliste digne de ce nom se doit d’avoir un grimpeur colombien, non?!) Alberto Padilla, bientôt la soixantaine, qui me prend 60 secondes et qui explose son PB des dernières années de 4 minutes. Awesome ride Alberto!!! You are now pulling in the Gatineau Parc, not me anymore…

Kudos également à ma coéquipière Anne-Marie Roy, qui a surpris avec un excellent temps hier. Le ski de fond qui paye, probablement!

Enfin, kudos à une autre coéquipière, Mélanie Gauthier, qui termine sur le podium la veille, lors de l’épreuve VTT. Mélanie enchaine les podiums été comme hiver (et bientôt l’automne…), j’me demande même: à force, ça doit devenir lassant, non?!

Espérons que la spirale de succès de l’an dernier est désormais relancée au sein de l’équipe avec ce week-end, tout en étant personnellement l’exception qui, je l’espère, confirmera la règle!

Capture d’écran 2017-06-04 à 21.36.07

Mélanie, sur fond Chagall…

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