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Mois : avril 2017 Page 1 of 2

David Drouin positif

Capture d’écran 2017-04-29 à 19.49.36C’est un coup dur pour le cyclisme québécois: le jeune espoir David Drouin, 21 ans, qui s’est révélé l’an dernier avec une 10e place sur le Tour de Beauce et une participation aux deux épreuves WorldTour du Québec, a été trouvé positif au RAD-140, un agent anabolisant qui serait, selon certains sites, plus efficace que la testostérone pour bâtir du muscle.

L’échantillon B a confirmé le contrôle positif.

Sa nouvelle équipe Silber a évidemment mis fin au contrat sans délai, et on les comprend.

Le principal intéressé se dit dévasté, on le comprend, et ne pas savoir comment une telle substance a pu se retrouver dans son organisme.

Le problème, c’est que la substance était dans son organisme…

Difficile donc de voir clair dans cette histoire. Drouin ira s’expliquer très prochainement devant le CCES, qui entendra ses explications avant de prononcer la sentence. Il risque quatre ans de suspension, ce qui serait un frein important à sa carrière émergente.

Je rappelle que les cyclistes de haut niveau ne nous ont pas habitué, ces deux dernières décennies, à leur faire confiance. Les explications vaseuses à des contrôles positifs sont légions dans le sport, malheureusement. Comment dans ce contexte croire Drouin?

La musculature très développée de l’athlète n’aide en rien, car on pourrait croire que le RAD-140 a été efficace à bâtir cette masse musculaire, surtout durant l’intersaison. Des doses infinitésimales auraient été retrouvées dans son organisme: justement, la beauté du RAD-140, c’est qu’il en faut très peu.

Si Drouin dit la vérité en affirmant ne pas savoir comment une telle substance a pu se retrouver dans son organisme, alors il s’agirait probablement de contamination croisée. L’erreur aurait été grossière pour un coureur pro, même jeune: il ne faut jamais faire confiance aux poudres de protéines et autres suppléments, le risque de contamination à des produits interdits étant réel. N’importe quel entraineur digne de ce nom avise généralement ses athlètes dès le moment qu’il commence à travailler avec lui.

Bref, wait and see, mais je vous avoue être pour le moment très déçu de cette nouvelle histoire qui, une fois de plus, fait beaucoup de tort au sport cycliste.

Hampsten et le Gavia – Giro 1988

Le départ du Giro sera donné dans exactement une semaine, cette course fantastique notamment en raison de la passion que l’épreuve suscite chez les tifosi.

L’histoire du Giro est truffée d’étapes de légende, et l’une d’entre elles est certainement l’étape du Gavia sur le Giro 1988, Giro remporté par l’Américain Andy Hampsten.

Étape mythique car le Gavia avait été escaladé sous la neige cette année-là depuis Ponte di Legno, par des températures très froides. La plupart des coureurs en course ce jour-là décrivent l’étape comme la plus difficile qu’ils ont eu à affronter en carrière.

Grâce à sa performance sur cette étape, Andy Hampsten a pu devenir le premier Américain, et le seul à ce jour, à avoir remporté le Giro. Aujourd’hui, les noms du Gavia et d’Hampsten sont indissociables, comme celui d’Anquetil et Poulidor sur le Puy-de-Dome, de Jean-François Bernard ou de Tom Simpson sur le Ventoux, de Charly Gaul dans la Chartreuse, de Bernard Thévenet à Pra-Loup, voire de Marco Pantani et le Mortirolo.

Le Gavia lui-même n’est pas une simple affaire. Pour l’avoir découvert en course sur La Campionissimo en 2015, je confirme: aie! Même à l’entrainement quelques jours plus tard, ce col m’avait fait souffrir grandement, car on ne se hisse pas au sommet du Gavia, long de 25km depuis Bormio, sans y laisser pas mal de jus.

Tout a été écrit sur cette étape lors du Giro 1988? Si j’ai beaucoup lu sur le sujet, j’ai trouvé ce long reportage couplée de beaucoup de citations des principaux coureurs en course ce jour-là, incluant le vainqueur de l’étape Érik Breukink, très intéressant. À ne pas manquer pour revivre cette étape mythique et se mettre dans l’ambiance du Tour d’Italie.

On pourra également découvrir l’ascension du Gavia avec ces vidéos de Col Collective, très bien faits. L’un présente l’ascension par Ponte di Legno, celle empruntée par les coureurs du Giro 1988, l’autre par le versant Bormio, que j’ai aussi fait en 2015. Je pense que le côté Ponte di Legno est un peu plus difficile.

Vivement que j’y retourne!!! (c’est dans les cartons).

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Je file un mauvais coton…

Les saisons se succèdent mais ne se ressemblent pas toujours.

Le départ l’an dernier de ma saison avait été plutôt très bien, retrouvant vite d’excellentes sensations sur le vélo.

Cette année, c’est tout le contraire. Souvent enrhumé, je galère de kleenex en kleenex, planté complet à chaque séance d’entrainement où je traine ma misère, les sensations en vrac. À des années lumières de mes dernières années.

Et puis, l’ambiance vélo est plutôt morose ces temps-ci, non?

Y’a d’abord la mort de Michele Scarponi, un des clowns du peloton, un mec bien, apprécié de tous, père de deux petits garçons de 6 ans. Fauché par un camion à la sortie de son village, sa vie s’est arrêtée net fret, that’s it, end of the story. Ca me fout un de ces cafards… Les images de ses funérailles hier n’arrangent rien, et ce sont des coureurs brisés comme Fabio Aru, Alexandre Vinokourov ou Davide Cassani qu’on a pu voir autour de son cercueil.

Y’a également la mort d’un cycliste de 32 ans sur une piste cyclable près de chez moi hier matin, au bas d’une petite descente succédée d’un virage assez serré. Le cycliste se serait retrouvé dans la rivière des Outaouais. Aie.

Y’a ensuite ma propre équipe cycliste, peu épargnée par la malchance en ce début de saison: trois chutes en trois courses, dont deux se sont soldées par des plâtres et des fractures, ainsi qu’une sévère commotion. Huit semaines d’arrêt de travail, c’est vraiment pas la joie pour une course le dimanche. Prompt rétablissement à mes coéquipiers(ères) Caroline et Erwan…

Y’a aussi cette agression à l’entrainement de Yoann Offredo survenue récemment, le coureur ayant eu des démêlées avec un automobiliste frustré. Si le déroulement des événements n’est pas très clair, ça fait quand même peur de constater que le coureur s’est fait battre à coup de manche à balai et ce, jusqu’au sang. Mais dans quel monde vivons-nous?

J’ai l’impression que la violence envers les cyclistes augmente avec la popularité grandissante du sport cycliste: si de plus en plus d’automobilistes sont aussi cyclistes et font donc attention à ceux qui roulent à vélo sur les routes, les autres automobilistes sont de plus en plus écoeurés de la présence de tous ces cyclistes partout sur les chaussées. Du coup, la patience est vite épuisée et des scènes disgracieuses surviennent de plus en plus souvent. Je n’emprunte plus certaines routes rurales de l’Outaouais, trop peur de ces fous furieux au volant de « pick-up » (camions) Ford F150 Triton V12 Supercharge avec des rétroviseurs surdimensionnés et une paire de fausses couilles (c’est tout ce qu’ils ont) qui pendouillent derrière (comble du mauvais goût) qui nous frôlent avec plaisir, espérant nous faire peur: c’est réussi. Que voulez-vous, je n’ai pas une tonne de tôle autour de moi pour me protéger d’un impact…

Et puis, il y a la menace des textos au volant… Si ceux qui textent peuvent se retrouver dans la voie de gauche en situation de face-à-face, ils peuvent aussi se retrouver à droite dans le bas côté de la route, précisément là où évoluent souvent les cyclistes…

Enfin, il y a cette nouvelle à Montréal de la fermeture tout l’été du Circuit Gilles Villeneuve, seul endroit près de l’île de Montréal où les cyclistes de performance peuvent s’entrainer en sécurité (le circuit du Mont Royal et Camilien Houde est une autre paire de manche à cet effet). Comme plusieurs, je déplore le manque de consultation auprès de la communauté sportive, le manque de considération. Comme l’a bien écrit un chroniqueur du journal La Presse, le problème #1, c’est que les cyclistes qui utilisent le CGV ne rapportent pas d’argent… du moins pas directement. Ils en rapportent pourtant beaucoup en se maintenant en bonne santé, et donc en utilisant beaucoup moins les services de santé de la province, tout en polluant moins également. Ca aussi, ça compte…

Vraiment, sale temps pour le cyclisme en ce moment, et pour moi. Il ne reste plus qu’à continuer de faire le métier, en espérant des jours meilleurs… tout en n’oubliant pas ceux qui nous ont quitté tragiquement.

GranFondo Mont Tremblant: de nouveau au départ!

Capture d’écran 2017-04-25 à 21.25.44Je participais, à l’automne 2013, à la première édition du GranFondo Mont Tremblant et j’avais publié ce reportage sur La Flamme Rouge, enchanté de mon expérience.

Que de chemin parcouru depuis pour cette organisation qui, année après année, a reçu prix et distinctions pour la qualité de son accueil. L’an dernier, vous étiez presque 2000 participants sur l’épreuve, wow!

Depuis quelques années, le GranFondo Mont Tremblant a lieu fin mai, et la 5e édition aura lieu le 27 mai prochain.

Après 3 ans d’absence dû à un conflit avec un autre événement qui me tient à coeur, je redécouvrirai cette année le GranFondo Mont Tremblant lors de sa 5 édition, m’étant inscrit sur le grand parcours de 160 kilomètres. Tant qu’à faire, autant maximiser le plaisir!

La formule offerte reste assez unique dans le genre, les réjouissances commençant dès le vendredi soir, la veille de l’épreuve, par un cocktail et soirée d’accueil dans la microbrasserie La Diable, située au coeur du village, au pied des pentes. Le défi pour moi sera de rester raisonnable à l’égard du programme qui m’attend le lendemain matin…

Plus tôt le vendredi (17h30), vous pouvez même vous joindre à quelques pointures du cyclisme québécois – François Parisien, Charly et Maxime Vives – ainsi que l’acteur Sébastien Delorme pour un petit 30 kms d’initiation à rouler en peloton. Sympa pour se dégourdir les jambes si vous venez de loin!

Plusieurs parcours sont disponibles sur le GranFondo lui-même, question de satisfaire tout le monde: 160 kms pour les plus entrainés(ées), 125 kms (le plus populaire), 80 kms voire le mollo-fondo de 45 kms, pour une première expérience dans le genre.

L’inscription inclut bien entendu les ravitaillements durant l’épreuve, un vêtement technique (souvent une veste sans manche, pratique tôt le matin) et le repas au terme de votre fondo. La sécurité n’est pas négligée bien entendu, avec voitures et motos d’encadrement des pelotons, dépannage technique, premiers soins, et une voiture-balai en cas de pépin, que tout le monde voudra éviter…

Pour l’aspect sportif, chaque participant est muni d’une puce de chronométrage, et des tronçons sont aussi chronométrés permettant un classement alternatif amical si jamais Strava ne vous suffisait pas. Personnellement, je n’irai pas faire la course ce week-end là, mais plutôt accumuler les kilomètres en préparation de mes prochains objectifs comme la Coupe des Amériques, plus tard en juin.

Pourquoi participer au GranFondo Mont Tremblant?

J’ai fait beaucoup, beaucoup de cyclosportives depuis 30 ans en Europe surtout et, depuis quelques années, au Québec et aux États-Unis, y compris 10 fois la Marmotte, une Haute Route, un Marathon des Dolomites, une Campionnissimo, la Grand Bo, la Galibier, l’Arvan Villard, et j’en passe.

Le GranFondo Mont Tremblant se distingue de toutes les cyclosportives sur quelques points.

D’une part, le lieu, qui rassemble et concentre en un point unique, le village de Mont Tremblant au pied des pentes, tous les participants. Cela crée dès le vendredi soir une excellente ambiance « vélo », bon enfant, ou la bonne humeur règne, notamment autour du village-départ et ses exposants. C’est toujours agréable et en ce sens, le GranFondo Mont Tremblant rejoint certaines grandes cyclos comme La Marmotte et son site d’arrivée à l’Alpe d’Huez, en peut-être plus sympathique.

D’autre part, pour la qualité de cette organisation où rien n’est laissé au hasard. À l’écoute chaque année de la rétroaction des participants, l’organisation a su, au fil du temps, apporter une attention particulière aux petits détails. Le résultat aujourd’hui est une organisation rodée, sympathique, chaleureuse, ou on frise la perfection dans la gestion d’un événement de masse.

Enfin, pour la qualité des parcours proposés, qui demeurent accessibles tout en posant un réel défi de par la distance (pour le long parcours) et, surtout, le dénivelé offert.

Je salive déjà à l’idée de me refaire quelques merguez en étant au… 7e ciel dès le vendredi soir! Évidemment que je vous raconterai tout tout tout…

David Gaudu, l’espoir français

La présence au sein des premières positions du jeune David Gaudu mercredi dernier dans le Mur de Huy sur la Flèche Wallonne a piqué davantage ma curiosité et j’ai voulu en savoir plus sur ce néo-pro.

Ben dit donc, la France pourrait tenir là un futur grand champion.

D’abord, le chiffre: 92.

C’est la valeur de sa VO2max, telle qu’estimée par l’entraineur de son équipe FDJ, Frédéric Grappe. Du jamais vu selon lui!

Ensuite, le gabarit: 1m73, pour 53 kilos.

Je fais 1m73 pour 62 kilos, je commence le jeûne dès demain matin!

Autrement dit, format grimpeur, c’est certain. À 53 kilos toutefois, la puissance chez les pros risque de lui manquer un peu, mais à 20 ans, il a tout le temps devant lui pour se développer.

Enfin, peut-être le plus important, un mental à toute épreuve, aucun complexe, une excellente confiance en lui. Il l’a d’ailleurs prouvé dans le Mur de Huy, étant le premier à accélérer l’allure dans les derniers mètres avant l’arrivée.

Le palmarès chez les amateurs confirme également toutes ces qualités: vainqueur l’an dernier de la Course de la paix, du Tour de l’avenir, 3e du Championnat de France, il semble plutôt taillé pour les courses par étapes où la montagne a une belle part des étapes.

Cette année, outre sa présence devant dans les derniers hectomètres de la Flèche Wallonne, il s’est également distingué sur le Tour de Catalogne où il a réussi à suivre Froome et Valverde dans certaines ascensions.

À 20 ans, le plus difficile sera de le faire progresser doucement au niveau professionnel, sans le cramer. Faisons confiance à Marc Madiot et Fred Grappe pour ne pas passer à côté d’un si grand talent, peut-être le plus intéressant – mais dans un autre registre – depuis Bernard Hinault.

Gaudu est au départ aujourd’hui du Tour de Romandie – une de mes épreuves préférées du calendrier – dans les rue d’Aigle, siège de l’UCI. Après le prologue du jour, la 1ere et la 4e étape devrait lui permettre de s’exprimer, avec des arrivées en altitude de Champéry et Leysin. À surveiller de près!

Alejandro, en mémoire de Michele

C’est tout le petit monde du cyclisme professionnel qui a été secoué par la disparition tragique ce week-end de Michele Scarponi, le sympathique coureur italien qui roulait pour l’équipe Astana.

Scarponi venait de s’imposer sur une étape du Tour des Alpes (l’ancien Tour du Trentin) plus tôt dans la semaine, et préparait son Giro. Il était le père de jumeaux, deux petits garçons qui n’ont probablement pas encore 10 ans.

Moi, ça me fout un cafard…

C’est en ce sens que la victoire d’Alejandro Valverde sur la Doyenne hier m’a redonné le moral, ce dernier ayant promis que s’il s’imposait, tous ses prix iraient à la famille de son ami Michele. À l’arrivée, il a rajouté ceux de la Flèche Wallonne.

Valverde entretenait une amitié avec Scarponi, et le coureur était très ému en évoquant sa mémoire à l’arrivée (voir ci-bas).

Sinon, la course hier a été longue à se décanter, peu de mouvement des favoris survenant avant la côte de la Redoute. C’est surtout dans la côte de St-Nicolas que les choses ont bougé, parfaitement maîtrisées cependant par les Movistar qui auront su jouer leur carte avec brio, plaçant Valverde en position de gagner dans la dernière ascension vers la ligne.

Le reste n’était que formalité, l’aisance avec laquelle Valverde est allé chercher cette victoire laissant tout simplement pantois.

Mention très bien également à Dan Martin, qui a au moins osé défier Valverde dans les derniers hectomètres, à Tim Wellens qui a attaqué dans le final, à Romain Bardet excellent 6e, et au Canadien Mike Woods, excellent 9e d’une telle course. Payez-vous ses données Strava de l’épreuve: impressionnant!!!

Sans titre.

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Le Tour de France expliqué en 10min

LBL: il faudra partir de loin!

La Doyenne des Classiques – Liège Bastogne Liège – sera disputée ce dimanche, souvent perçue par les coureurs comme étant la course de l’année la plus difficile.

Autre indice de sa difficulté: Eddy Merckx en est le recordman, avec 5 victoires…

C’est dur parce que c’est usant: 258 kms, et une succession, sur les 100 dernières bornes, d’ascensions très difficiles parce que longues et pentues.

C’est pas compliqué, il faut toutes les qualités cyclistes pour rêver s’imposer au terme de cette course: de l’endurance, de la puissance, de la science du placement, une bonne équipe, et des nerfs d’acier.

L’archi favori est évidemment Alejandro Valverde qui a accroché une 5e victoire sur la Flèche Wallonne à son palmarès.

Michal Kwiatkowski est l’autre grand favori, disposant également d’excellents équipiers comme Sergio Henao pour menacer les Movistar de Valverde.

Les Cannondale – Drapac, avec notamment le Canadien Mike Woods 11e sur la Flèche mercredi dernier, les Lotto, les BMC et les Quick Step (Martin, Jungels…) sont les autres équipes qui, normalement, devraient faire la course devant.

Ceci étant, pour battre Valverde, je ne vois qu’une solution: l’isoler en partant de loin. Il faudra que les autres grandes équipes lancent des coureurs en échappée dans le final, obligeant ainsi les Movistar de prendre la chasse à leur compte. Petit à petit, en répétant la formule, ils pourraient isoler Valverde dans le final, et ce dernier ne pourra pas courir après tout le monde.

Si un peloton ou un petit groupe se présente avec Valverde pour la gagne au pied de la dernière ascension vers l’arrivée, je crois bien que ce sera de toute façon perdu pour tout le monde sauf l’Espagnol…

La présence de Greg Van Avermaet pourrait-elle venir brouiller les cartes? Pas impossible, le coureur est volontaire et voudra se manifester dans les derniers kilomètres. Les BMC ont une excellente carte à jouer dimanche.

Ca risque d’être fort intéressant! La météo devrait être acceptable dimanche dans les Ardennes, nuageux et frais mais sans pluie et avec peu de vent. Il est d’ors et déjà à prévoir qu’un gros groupe se présentera au pied de La Redoute…

Valverde, l’inusable

Certains d’entre vous ont laissé des commentaires sur les diverses techniques d’entrainement utilisées par les pros. En gros, certains ne sortent de leur entrainement que pour gagner des courses: c’est toujours surprenant! Froome est de ceux-là, ou Quintana: on ne les voit pas et boum, ils claquent de grosses perfs sur des courses sélectionnées.

D’autres, dont Valverde, privilégient une autre approche: courir, et encore courir. Ceux-là, on les voit donc beaucoup! Ce serait mon approche en tout cas: garder le rythme de course dans les jambes, faire des efforts, garder le moteur bien vivant, bien rodé, c’est pour moi la meilleure façon de conserver longtemps une excellente condition. Ceci étant, cela pose une question évidente: comment se fait-il que ces coureurs – dont Valverde – ne semblent jamais se fatiguer??? J’avoue être perplexe quant à la capacité de certains pros d’être présents de février à octobre à un niveau si élevé…

Valverde: (m)Huy bien!!!

Si j’étais le maire de la commune de Huy, je songerais sérieusement à faire ériger un monument à la mémoire sportive d’Alejandro Valverde, qui a remporté hier sa… 5e victoire sur la Flèche Wallonne, au sommet de la célèbre ascension.

Il avait déjà le record absolu avec 4 victoires, le voilà à 5! De quoi être tranquille un moment dans les livres d’histoire…

Strava nous permet de réaliser la performance de l’Espagnol, le KOM étant présentement détenu par Kwiatkowski qui n’a terminé « que » 7e. Michal a escaladé le Mur en 3min19sec, donc Valverde est monté quelques secondes plus rapidement. Plus encore, Mike Woods, excellent 11e hier, est aussi monté en 3min19, à une puissance moyenne d’environ 526 watts. OUF!

Je vous rappelle que Valverde aura 37 balais la semaine prochaine, ça situe la caisse du bonhomme, inusable par ailleurs puisqu’il sera très certainement au départ du Tour de Lombardie pour la gagne en octobre prochain!

Et Valverde est sous contrat chez Movistar jusqu’en 2019, il aura alors 39 ans…

C’est fou. C’est inspirant.

Sinon, la course a été assez peu convaincante. Outre la perf de Valverde, en parfaite maitrise durant l’ascension finale qu’il connait par coeur, c’est l’effort de Bob Jungels qui a retenu l’attention dans le final, ce dernier résistant bien au peloton pendant les 10 derniers kms. À certains moments, Jungels enroulait le 53×11, tout à droite, il faut quand même le faire après 200 bornes de course. Celui là a une sacré caisse aussi, 24 ans seulement, et meilleur jeune du Giro l’an dernier. Attention à lui dans les prochaines années, il fera mal!

Bravo enfin à Mike Woods, qui a appris de ses erreurs de placement l’an dernier sur l’épreuve et qui était aux avant-postes dans la dernière ascension, bien entouré par son équipe Cannondale-Drapac. Pas si simple à ce niveau car les places sont chères! Woods a faibli un peu dans les 100 derniers mètres, perdant rapidement plusieurs belles places. 11e tout de même, remarquable!

Je vais essayer de rejoindre Mike dans les prochains jours en préparation de la Doyenne dimanche.

Liège-Bastogne-Liège

Évidemment, l’archi-favori sera une fois de plus Valverde sur la Doyenne des Classiques. Je pense toutefois que cette course sera beaucoup plus difficile à maitriser, les attaques pouvant fuser à bien des endroits dans le final. La Movistar aura fort à faire pour contenir tout le monde en vue de placer Valverde au pied de la dernière bosse pour la gagne.

Sur un tel parcours, les Jungels, Kwiatkowski, Martin, Henao, Albasini, Theuns ou encore Bardet et Barguil peuvent surprendre et s’imposer. Ca sera très ouvert dimanche, et la course sourira probablement aux plus audacieux… car si les coureurs attendent la dernière bosse vers la ligne d’arrivée, Valverde sera difficile à battre.

Il faut passer à l’attaque!

Flèche Wallonne: Valverde ou Kwiatkowski, qui d’autre?

Capture d’écran 2017-04-18 à 18.11.16On dispute aujourd’hui dans les Ardennes belges la 81e édition de la Flèche Wallonne, sur 204,5 kilomètres.

Le parcours, ponctué de plusieurs belles bosses, comporte trois ascensions du célèbre Mur de Huy, une bosse de 1,3 kilomètres avec des passages à plus de 20%, notamment dans les virages. L’arrivée, jugée chaque année en haut, exige d’avoir des watts sous les pédales lorsque vient le temps de s’arracher à la pente.

L’ajout, il y a quelques années, de la côte de Chérave à 5 kilomètres de l’arrivée n’a pas réussi à changer drastiquement la configuration de la course qui, plus souvent qu’autrement dans le cyclisme moderne, se résume à une course de côte sur la dernière ascension du Mur de Huy.

Les favoris

Pas compliqué, je n’en vois que deux: Alejandro Valverde, ou M. Flèche Wallonne, et Michal Kwiatkowski.

Valverde a remporté les trois dernières éditions, portant à 4 ses succès sur l’épreuve belge, record absolu.

Son principal atout est de connaître parfaitement comment doser son effort lors de la dernière ascension du Mur, où il ne commet jamais d’erreur. En forme, avec une belle équipe à son service, je pense qu’il est l’homme à battre demain. La stratégie des Movistar? Contrôler la course et déposer Alejandro au pied du Mur au km 203. S’ils réussissent, c’est quasiment gagné d’avance!

L’autre, c’est évidemment Michal Kwiatkowski, le seul à accompagner Philippe Gilbert dimanche dernier dans le final de l’Amstel. En l’absence de Gilbert, blessé à un rein (quelle histoire! il a remporté la course malgré cette blessure, impressionnant… faut croire que les jambes lui faisaient plus mal que les reins dans le final!), Kwiatkowski a vraiment un bon coup à jouer, lui qui avait terminé 3e de l’épreuve en 2014.

Les outsiders

Hormis ces deux archi-favoris, je vois seulement quelques autres coureurs capables de faire une belle place (un podium) à Huy aujourd’hui.

En premier lieu, Tim Wellens chez Lotto. Si ce dernier n’a pas la puissance de Valverde dans une ascension comme le Mur de Huy, je pense que son tempérament agressif peut bien le servir demain, en plus de son excellente condition. Son meilleur atout est probablement de s’échapper avec d’autres dans l’avant-dernière ascension et d’essayer de résister au retour du paquet. S’il se présente au pied du Mur de Huy avec 30 secondes, c’est jouable!

Pour l’accompagner, pourquoi pas le Canadien Mike Woods, qui a montré récemment des signes de bonne condition physique? Le Canadien ferait bien de surveiller les Lotto dans le final, ce qui permettrait de surcroit à son leader, Rigoberto Uran, de se réserver pour le Mur, disposant d’une puissance plus grande que Woods. J’aime cette équipe Cannondale aujourd’hui!

Michael Albasini chez Orica est en grande condition, et maitrise aussi cette course. Attention à lui, tout comme à Dan Martin, Dries Devenyns et Gianluca Brambilla chez Quick Step.

Outre Kwiatkowski, la Sky dispose aussi de plusieurs atouts, je pense à Sergio Henao. Ce dernier est en grande condition aussi, et ajoute un atout à la stratégie de l’équipe britannique.

Enfin, des coureurs comme Jarlinson Pantano, Warren Barguil, Louis Meintjes et Romain Bardet peuvent viser selon moi une place dans les 5 au terme de l’ascension du Mur de Huy.

Outre Woods, je ne vois aucun autre Canadien dans l’alignement prévu demain.

Alors, qui pour battre l’inusable Valverde?

Retour sur l’Amstel

J’ai été impressionné par le sprint de Philippe Gilbert dimanche dernier sur l’Amstel. Ce dernier s’est fait bouffer 10m dès le départ du sprint, pour ensuite revenir arracher la victoire à Kwiatkowski au terme d’un long, long, long sprint. Après plus de 260 kilomètres et une chute assez significative ayant imposé une bonne chasse pour revenir, je lui lève mon chapeau. C’était du grand art, et la preuve qu’un sprint, c’est parfois très, très long.

Sinon, belle course dans l’ensemble, avec du mouvement dans le final. On a pu réaliser l’importance de ne jamais laisser de trou chez les pros, Van Avermaet et Valverde en ayant fait les frais, n’ayant jamais pu revenir sur le petit groupe devant pourtant à portée pendant plusieurs kilomètres.

Chapeau également à Kwiatkowski pour son retour solo sur la bonne échappée et ce, en quelques hectomètres seulement à environ 30km de l’arrivée. Ces signes-là ne trompent pas, le Polonais est en très grande condition. Ce n’est pas la première fois que Kwiatkowski court juste, ce type est intelligent en course et c’est très bien.

Amstel: les favoris

Les Ardennaises commencent ce week-end avec l’Amstel Gold Race et son fameux Cauberg, où Mont Philippe Gilbert!

Au menu de Messieurs les coureurs, 261 kms tout de même, ponctués de 35 ascensions. Ouch, ça va faire mal dans le final… vraiment?

Cette année en effet, le Cauberg sera escaladé plus loin de l’arrivée, une volonté des organisateurs de voir les coureurs passer à l’offensive plus tôt dans la course. L’Amstel se résumait en effet ces dernières années à une course de côte, tout le monde attendant la dernière ascension du Cauberg pour faire la différence.

Les favoris

Ils sont quelques uns à avoir la pancarte dans le dos.

Philippe Gilbert, car l’homme est en grande condition, fort de sa victoire plus que convaincante sur le Ronde il y a deux semaines. Il connait parfaitement bien le parcours, et présente une équipe Quick Step très forte, avec notamment Vakoc, Devenyns et Dan Martin. Ils ont de quoi animer la course!

Je place ensuite Alejandro Valverde comme un grand favori, fort de sa récente victoire sur le Tour du Pays Basque. Valverde est aussi un homme en grande condition en ce moment, et il a connu beaucoup de succès jusqu’à présent dans sa carrière sur les Ardennaises, notamment sur la Flèche Wallonne.

Enfin Greg Van Avermaet peut tout faire sur l’Amstel, car il est lui-aussi dans une forme resplendissante. Et il sprinte aussi…

Hormis ces trois grands favoris, plusieurs autres peuvent gagner cette Amstel.

Michal Kwiatkowski tout d’abord, le parcours lui convient bien et rappelons qu’il a remporté la Strade Bianche il y a quelques semaines.

Enrico Gasparotto, le vainqueur sortant, et surtout son coéquipier Sonny Colbrelli, récent vainqueur de la Flèche Brabançonne, seront à surveiller de près.

Chez Lotto, je vois bien Tim Wellens ou Tiesj Benoot être présents dans le final.

Enfin, n’oublions pas Olivier Naesen chez AG2R – La Mondiale, il est revanchard après avoir eu la poisse sur les récents Flandriennes. Rui Costa, Rigoberto Uran et Sébastien Langeveld complètent selon moi ce tableau.

Les Canadiens

Un seul au départ, le Québécois Antoine Duchesne chez Direct Énergie qui est annoncé. Pour tout vous dire, je suis un peu surpris de le voir dans l’alignement provisoire, lui qui a été victime d’un incident sérieux sur Paris-Roubaix dimanche dernier.

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