Une fois tous les 4 ans, je sors du monde du cyclisme sur route pour vous parler d’un événement qui me passionne: le Vendée Globe, qui s’élance ce dimanche des Sables d’Olonne en France.
Peut-être, selon moi, la dernière grande aventure humaine, avec la traversée de l’Antartique. Le Tour de France, à son départ en 1903, était une grande aventure, alors que les coureurs se lançaient à l’assaut de la montagne sur des chemins pierriers, de nuit, et qu’on leur annonçait la présence d’ours…
Aujourd’hui, il reste peu de telles aventures. Parce que, par exemple, l’Everest voire le K2 sont malheureusement devenus une autoroute.
Il faut une sacré paire de couilles – mais des femmes marins l’ont fait comme Ellen McArthur, 2e en 2000-2001, respect – pour s’élancer seul dans le grand large, pour un tour du monde à la voile, plus de 40 000 kilomètres à parcourir sans assistance aucune, et sans escale possible. Dément.
Près de 80 jours de mer, parfois à des endroits où le plus proche être humain est à 6h de vol, en autonomie complète, à près de 30 noeuds de moyenne, dans un bateau de 60 pieds qui est une véritable Formule Un des océans, un tape-cul qu’il faut à la fois savoir maîtriser ET endurer.
Pas de routing autorisé non plus, vous devez être totalement autonome sur le choix des trajectoires, et notamment dans vos tentatives d’éviter les anticyclones ou les icebergs. On dort quand Monsieur?
Moi, ça me donne chaque fois la chaire de poule.
Cette année pour la 8e édition de cette course mythique qui n’a lieu qu’une fois tous les 4 ans, 29 skippers sont de la partie, soit le plus grand nombre à ce jour. Un ancien vainqueur, Vincent Riou, qui a donc la chance de rejoindre Michel Desjoyaux, le seul double vainqueur de l’épreuve à ce jour. Riou en est à sa 4e participation, tout comme les Jean-Pierre Dick, Bertrand De Broc et Jean Le Cam.
Tellement cool d’ailleurs les noms de marins: Tanguy de Lamotte, Armel Le Cléac’h, Jean Le Cam, Bertrand De Broc et surtout, surtout, Kito de Pavant. Ca claque, ça en jette, c’est même romantique! Moi, j’aurais aimé m’appeler Kito de Pavant, tellement cool comme nom!
Deux éléments défraient la chronique cette année.
D’une part, l’absence de femmes au départ, ce qui est bien dommage.
D’autre part, la présence de bateaux équipés de foils, ces lames qui permettent, au portant, de faire monter la coque du bateau pour la faire planer au dessus de l’eau façon hydroglisseur, et donc de réduire la résistance entrainant une hausse de la vitesse (gain d’environ 10 noeuds). LA question: ces foils, en carbone, résisteront-ils aux mers formées, et notamment au gros temps habituellement rencontré dans les mers du Grand Sud, autour de l’Antartique?
Une édition passionnante en perspective!
N’ayant pas le pied marin et ayant le vertige assez facilement, la nature ne m’a pas doté des capacités pour assouvir deux autres intérêts que le cyclisme, soit l’alpinisme et la voile. Je les vis donc par procuration. Je serai scotché à mon écran pour voir qui des 29 concurrents passera le Cap de Bonne Espérance en tête pour l’entrée dans le Grand Sud, et qui en ressortira devant (et vivant!) un mois plus tard en passant le mythique Cap Horn à la pointe de l’Amérique du Sud.
À tous les marins engagés, bon vent!