Quel week-end de course mes amis!
Paris-Nice m’a ravi. J’étais debout avant-hier samedi devant mon ordinateur, alors que le québécois Antoine Duchesne (Direct Énergie) se battait sur ces interminables pentes de la côte de Duranus: un passage en tête signifiait qu’il allait pouvoir endosser le maillot de meilleur grimpeur de l’épreuve.
Et il l’a fait! Magnifique!
Restait le plus dur hier: garder ce maillot au terme d’une étape nerveuse (seulement 134 kms) mais accidentée sur les pourtours de Nice.
Et il l’a refait! Magnifique!
Antoine Duchesne s’est en effet glissé tôt dans l’étape dans une échappée pour aller grapiller – il fallait le faire – les quatre premiers « grimpeurs » de l’étape: côte du Durans, côte de Levens, côte de Chateauneuf, col de Calaison sur les 70 premiers kms.
Chapeau bien bas l’artiste! Duchesne signe là une des belles performances du cyclisme canadien sur la scène du WorldTour depuis 10 ans. Plus encore, c’est l’attitude que j’ai particulièrement aimé: à l’attaque sur les deux dernières étapes, sûr de ses moyens. Je suis certain qu’Antoine Duchesne a pris conscience de certaines choses durant ce Paris-Nice et qu’il évoluera désormais à un autre niveau, pour notre grande satisfaction.
Contador, le panache
Pour le reste, il y a eu une course hier grâce à un seul coureur, Alberto Contador.
J’aime Alberto Contador, car j’ai toujours retrouvé en lui du Pantani: un coureur offensif, imprévisible, intelligent, et volontaire. C’est électrisant de le voir évoluer.
On est loin d’un Richie Porte attentiste et courant le plus souvent à l’économie.
Contador a allumé tout le monde hier dès le 50e kilomètre environ, dans la côte de Chateauneuf: ne se contentant pas d’attendre sagement la dernière difficulté du jour – le col d’Èze – comme beaucoup, il allumait tout le monde à plus de 80 kms de l’arrivée!!
Loin d’être découragé de s’être fait reprendre par le paquet au pied du col d’Èze, Contador a remis ça à plusieurs reprises dans la dernière ascension pour finalement réussir, à force d’insister, à se dégager. Il aura fallu une descente plein pot de Geraint Thomas et l’aide de… Tony Gallopin – malgré la présence de Tim Wellens devant pour Lotto – pour que le gallois réussisse à sauver son maillot jaune sur la Promenade des Anglais et ce, pour 4 malheureuses secondes. Il peut aussi dire merci (et lui donner un gros chèque) à son coéquipier Sergio Henao.
Bref, toute une étape hier qui nous a tenu en haleine dans le final. Contador tout de même, quel coureur! Richie Porte complète ce podium de Paris-Nice 2016.
Pour le reste, on retiendra de l’épreuve la 4e place d’Ilnur Zakarin, le vainqueur surprise du Tour de Romandie l’an dernier, et qui confirme en quelque sorte ce résultat. Deux Français terminent dans le top-10, Tony Gallopin 8e et Romain Bardet 9e, ce dernier ayant cependant davantage subi la course selon moi. Déception, du moins pour moi, du côté d’un autre Français, Pierre Rolland, seulement 18e du général à plus de 4 minutes: si c’est ça les techniques modernes d’entrainement de Jonathan Vaughters, il confirme mon impression depuis quelques années, c’est à dire qu’avec lui, c’est beaucoup de bla bla et pas grand chose derrière.
Grosse impression aussi du côté de… Ian Stannard, souvent présent tard dans les étapes accidentées, malgré un gabarit pour le moins peu adapté. Celui-là sera à surveiller sur les Flandriennes, c’est moi qui vous le dit…
Milan SanRemo
Plus tard cette semaine Tirreno-Adriatico se termine, avec comme prochain rendez-vous la Primavera (première grande classique de la saison), Milan SanRemo, et son si particulier Poggio dans le final. On entre dans le vif du sujet!