Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : août 2015

Tom Dumoulin s’offre Chris Froome!

Payez-vous les images de l’arrivée hier de la 9e étape de la Vuelta.

Tout simplement électrisant.

1 km de la ligne, la flamme rouge: Tom Dumoulin est en tête, après un autre démarrage (son 3e je pense) à 1,7 kms de la ligne. Costaud, surtout que plusieurs étaient passés à l’attaque avant, dont Valverde, Quintana, Aru. À ce moment, on se dit que Dumoulin a une bonne chance de l’emporter.

Derrière, Majka a démarré, mais ne semble pas creuser le trou sur ses poursuivants 100m derrière.

900m: Chris Froome démarre. Fort.

600m: Froome dépasse Majka comme une fusée. Derrière, c’est l’hécatombe, seuls Rodriguez et Quintana parviennent à s’accrocher au vainqueur du Tour. Dumoulin a encore 50m d’avance sur tout le monde.

500m: Dumoulin toujours devant, Froome revient doucement avec Rodriguez et Majka dans sa roue, Quintana a sauté. C’est pas gagné pour Dumoulin!

400m: regroupement devant, et Rodriguez attaque. À ce moment, j’étais certain que Purito allait gagner, c’est un spécialiste de ce genre d’effort en apnée à moins de 300m de la ligne dans des pentes abruptes.

300m: Majka saute, Rodriguez toujours devant mais Froome répond et reprend la roue de l’Espagnol. Dumoulin s’accroche comme il peut mais semble alors battu, étant à une longueur de vélo de Froome. À ce moment là, au paroxysme de l’effort, la première réaction du mental est de te dire « bon, j’ai essayé, ça sera pas aujourd’hui ». Erreur!

280m: Froome attaque Rodriguez, qui cède. Dumoulin est à 5 longueurs de vélo. Les carottes sont cuites pour tout le monde, Froome s’en va chercher la gagne, c’est clair.

150m: Dumoulin rentre sur Rodriguez. Et alors?

140m: Dumoulin démarre!!! Putain, qu’est ce qu’il a bien pu se dire dans la tête? La force du mental est vraiment impressionnante, car pour quiconque s’est déjà fait lâcher à seulement quelques dizaines de mètres d’une grosse bosse, on sait comment c’est dur à ce moment là de persévérer à un tel niveau d’intensité.

100m: Dumoulin passe Froome! L’effort est probablement totalement en apnée à ce stade-là.

Ligne d’arrivée: victoire extraordinaire de Tom Dumoulin qui, je vous le rappelle, est plutôt reconnu pour ses prouesses en chrono plutôt que lors d’arrivées en altitude. Il progresse c’est évident, et rappelons-nous qu’il a terminé 3e du Tour de Suisse cette année.

Il ira loin celui-là, dois-je vous rappeler qu’il n’a que 24 ans?! Son faciès a d’ailleurs un petit quelque chose… d’Eddy Merckx!

Électrisant!

GP de Québec et Montréal: une guerre Etixx-BMC?

Je vous parlais récemment sur ce site des coureurs qui seraient probablement des Grands Prix de Québec et Montréal.

J’avais vu assez dans le mile: on connaît maintenant grâce aux organisateurs des Grands Prix de Québec et Montréal la liste des coureurs de premier plan qui devraient être au Québec dans deux semaines.

Ca s’annonce une lutte Etixx-BMC, avec comme arbitres les Tinkoff, les Lotto, les Cannondale voire la FDJ. Voyons un peu:

1 – BMC a confirmé la présence de Gilbert et Van Avermaet. Les deux ont connu d’excellents résultats sur les courses par le passé, et plus récemment (Gilbert a terminé 4e de l’ENECO Tour et Van Avermaet 5e de la Vattenfall Cyclassics). On aura donc le moyen, chez BMC, de jouer pour le mieux placé en course, voire d’alterner le leader pour Québec puis Montréal. Gilbert et Van Avermaet sont cependant deux belges, ils se disputeront donc le leadership de l’équipe de Belgique des Mondiaux et dans ce contexte, devront montrer leur condition au Québec.

2 – Etixx aura une formation plus qu’intéressante, avec Boonen, Kwiatlowski, Alaphilippe, Uran et Martin. Ouch! De quoi envoyer du lourd. Avec une telle formation, ils auront forcément la pression d’un grand résultat et pourront créer une course de mouvement.

3 – Derrière ces deux formations, d’autres auront une belle carte à jouer. Je pense aux Tinkoff, car Oleg sait mettre la pression (!), et notamment Kreuziger et Rogers. Kreuziger, en particulier, a une saison à sauver…

4 – Je pense ensuite aux Lotto, avec Gallopin et surtout le jeune Tim Wellens, qui est en forme actuellement et qui devrait trouver sur les deux courses, pas aussi longues que les grandes Classiques d’avril, un terrain à sa convenance. Deux beaux coureurs qui peuvent passer à l’attaque n’importe quand.

5 – Il ne faudra pas oublier les Cannondale avec Hesjedal, qui court à domicile. Même s’il quittera la formation en fin d’année pour rejoindre Trek, il a connu de bons moments au Québec dans le passé. Navardauskas ne peut pas être ignoré non plus.

6 – Je pense aussi à la FDJ, qui a souvent eu de bons résultats ici, notamment avec Vichot. Demare va très vite dans les sprints au bout de courses usantes, l’arrivée autant à Québec qu’à Montréal, au terme d’un assez long faux-plat ascendant, doit lui convenir.

7 – On aura ensuite plusieurs autres stars du peloton: Kristoff (Katyusha), qui en forme peut tirer son épingle du jeu surtout à Québec, Jakob Fuglsang (Astana), Rui Costa (Lampre) bien sûr qui aime courir ici, ainsi que les coureurs français d’Europcar (Voeckler, Coquard, ce dernier ayant vraiment une belle carte à jouer dans les deux sprints en faux-plat ascendant) et d’AG2R La Mondiale (Bardet, Vuillermoz) qui voudront bien faire en vue d’une sélection sur l’équipe de France des Mondiaux.

Enfin, il sera intéressant de voir si Fabian Cancellara viendra au Québec après son abandon rapide à la Vuelta. On sait que Spartacus court après un titre mondial sur route, une quasi-obsession avant la fin de sa carrière, désormais proche. Devant se rabattre à son plan B, je pense que le meilleur d’entre eux est de venir courir au Québec pour peaufiner la condition. Il y retrouverait Bauke Mollema, qui sera assurément le leader de la formation Trek.

Nibali, lui, ne viendra pas au Canada, puisque l’UCI lui a interdit de courir jusqu’à la fin de la Vuelta. Le champion italien optera probablement pour un programme italien de préparation aux Mondiaux.

Reste plus qu’à scruter attentivement les prochains résultats du GP de Plouay et du Tour de l’Alberta pour connaître qui, de tout ce joli monde, possède actuellement la frite!!

Incroyable Valverde!

Je sais pas vous, mais je suis personnellement très impressionné par la santé et la force d’Alejandro Valverde.

Le champion d’Espagne a remporté hier l’étape sur la Vuelta, dans un final exigeant, pour puncheur. C’est une de ses spécialités. Il a réussi à battre Peter Sagan, pas un manche non plus dans ce genre d’exercice.

La santé de Valverde, no 1 mondial rappelons-le, est tout simplement stupéfiante (sans jeu de mots). Voyez un peu.

Valverde remportait le 31 janvier dernier (!!!) le Trofeo Serra de Tramontana en Espagne.

Il terminait ensuite 3e du général du Tour d’Oman en février (il terminait aussi 4e du Tour de Dubai environ à la même période).

Il rempilait fin mars, s’adjugeant pas moins de 3 étapes du Tour de Catalogne, terminant 2e du général. Début mars, il avait déjà terminé 3e de la difficile Strade Bianchi en Italie.

Son mois d’avril fut exceptionnel: vainqueur de la Flèche Wallonne, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, 2e de l’Amstel. OUF!

Ô surprise, il s’est tout de même permis une petite pause en mai, lors du Giro.

Il revenait aux affaires en juin, avec une 9e place du Dauphiné Libéré pour sa reprise. Fin juin, il gagnait les Championnats d’Espagne, une victoire importante.

En juillet, il était 3e du Tour de France. Excusez un peu.

Juste après le Tour, pas de repos, il terminait 3e de la Classica San Sebastian.

Et là il vient de gagner la 4e étape de la Vuelta.

Le pire, c’est qu’on peut s’attendre que le champion d’Espagne soit aux Mondiaux de Richmond fin septembre, puis du Tour de Lombardie en octobre.

J’ignore son nombre de jours de course à ce jour en 2015, mais ça doit être impressionnant puisque je n’ai souligné dans la liste ci-dessus que ses principaux résultats. Il a participé à d’autres courses, comme Milan San Remo qu’il a terminé à la 20e place, voire le GP Miguel Indurain (5e).

Moi, j’appelle ça une saison à la Merckx, tout simplement. Présent du mois de janvier au mois d’octobre. Compte tenu du niveau du peloton professionnel européen, il faut quand même une grosse santé pour accomplir ce genre de saison.

Dire que Contador est déjà en vacances!

Le Tour de l’actualité

Plusieurs nouvelles à commenter en ce début de semaine dans le monde du cyclisme sur route.

1 – Vuelta. C’est parti samedi avec un chrono par équipe remporté par les BMC, qui ont coiffé les Tinkoff ainsi que les spécialistes d’Orica Green Edge d’une petite seconde. Il faut dire qu’un chrono par équipe sur à peine plus de 7 kms, c’est normal que ce soit serré à l’arrivée (environ 9 minutes d’effort!). Je préfère personnellement les chronos par équipe plus long, d’au moins 30 bornes, plus significatif.

2 – Vuelta bis. Les premiers écarts sont survenus hier dimanche lors de la 2e étape qui se terminait au terme d’une ascension d’environ 5 kms vers Caminito del Rey. C’est la perle d’Orica Green Edge Estevan Chavez, toujours de bonne humeur dans les vidéos Backstage Pass, qui a remporté l’étape, de loin sa victoire la plus prestigieuse en carrière.

Derrière, les favoris terminent ensemble à environ 30 secondes, et Aru a concédé un petit 5-6 secondes sur Froome-Rodriguez-Valverde-Quintana.

3 – Vuelta fin. La nouvelle du jour hier, c’est la disqualification de Vicenzo Nibali, pris en flagrant délit de rétro-poussette, accroché au bidon que lui tendait sa voiture. La décision des commissaires de course est adéquate selon moi: si on peut tolérer 1-2 secondes de rétro-poussette, le temps de s’assurer que le bidon est bien pris et que le vélo est bien droit, y’a des limites!

C’est en tout cas indigne d’un champion comme Nibali, et la honte une fois de plus pour l’équipe Astana qui, décidément, ne recule devant rien (…) pour gagner.

4 – Greipel. Le Gorille allemand est en passe de s’attribuer le titre officieux – sur foi des résultats – de meilleur sprinter de la saison 2015. Il vient de remporter hier la Vattenfall Cyclassic, seule course allemande inscrite au calendrier World Tour. Greipel qui s’impose en Allemagne, chez lui, c’est donc très bien, de surcroit devant une jolie brochette de sprinters: Kristoff (2e), Nizzolo (3e), Boonen (4e), Van Avermaet (5e) et Demare (6e). Bien joué! et il est clair que les Katusha ont déposé Kristoff juste un peu trop loin de la ligne. Il y a tant de choses à maîtriser dans un sprint…

5 – Tour du Colorado: la BMC a fait le carton plein, avec 5 victoires d’étape sur 7 possibles et les deux premières place du général. Au final, c’est leur coureur Rohan Dennis, qui s’impose avec 40 secondes d’avance sur son équipe Brent Bookwalker. Mais on retiendra surtout la belle prestation de Taylor Phinney, qui revient après des mois d’absence en raison d’une grave blessure à une jambe. Phinney a remporté la première étape et terminé 2e de la dernière.

Mentionnons également que Roman Kreuziger a remporté une étape lors de ce Tour du Colorado. Kreuziger pourrait être un homme en forme en cette fin de saison, qui sait juste à temps pour les GP de Québec et Montréal?

6 – Europcar. On savait que l’équipe arrête en fin de saison et que leur manager général, Jean-René Bernaudeau, est à la recherche active d’un repreneur. Le groupe avait décidé de rester solidaire afin de faciliter les démarches, mais voici que les premiers coureurs annoncent leur départ avec Cyril Gauthier en partance vers AG2R – La Mondiale et Pierre Rolland, le leader, vers soit Cannondale, Trek ou IAM (réponse plus tard aujourd’hui). C’est normal que les coureurs, au bout d’un moment, veuille sécuriser une place au sein d’une équipe l’an prochain.

Voilà qui laisse un doute sur le devenir en World Tour du Québécois Antoine Duchesne, actuellement chez Europcar et engagé à la Vuelta, son premier grand tour en carrière…

7 – Bétancur. L’insaisissable coureur colombien a été relaxé de son équipe AG2R – La Mondiale après leur avoir refait le coup de l’an dernier, négligeant sa préparation en vue de la Vuelta. Menant une vie incompatible avec celle d’un coureur pro, il est l’exemple parfait d’un beau gâchis. Dommage, car il est pétri de talent… Je suis toujours déçu d’une telle situation, car j’aurais personnellement bien aimé avoir le talent (lire les gênes, le moteur!) pour pouvoir passer pro en cyclisme.

8 – Haute Route. Après la Haute Route Pyrénées la semaine dernière, ils sont nombreux à s’être élancés hier sur la Haute Route Alpes. Peter Pouly est de retour et, vous ne serez pas surpris, déjà en tête au terme de la première étape à Auron, malgré une crevaison l’ayant obligé à une longue chasse. Bonne chance à tous, surtout ceux qui ont déjà la Haute Route Pyrénées dans le buffet… en attendant la semaine prochaine la Haute Route Dolomites!

9 – Freins à disque. Dans tout ce débat sur l’utilité en cyclisme sur route de cette technologie, ce vidéo produit par GCN a le mérite d’apporter des éléments concrets sur une question fondamentale: les freins à disque sont-ils réellement plus efficaces que les freins classiques? Réponse oui, mais dans certaines conditions seulement.

10 – Championnats du Québec. Toutes mes félicitations à Charles-André Bilodeau (30-39 ans) et Jean-François Blais (40-49 ans) pour leur titre de champion du Québec sur route acquis hier. Blais et son équipier Chalifoux (2e chez les 40-49 ans), que j’avais eu le plaisir de rencontrer et de côtoyer en mars dernier sur le Tour de Battenkill, semblent avoir donné tout un récital hier, réalisant une longue échappée après être parti dès le premier tour du circuit. Impressionnant!

Félicitations également à un coureur et ami de la région, Philippe Lanthier, pour sa belle 2e place chez les 30-39 ans. Vice-champion du Québec, ce n’est pas rien! Molto forte. Considérant que deux autres coureurs d’Ottawa ont gagné hier les championnats de la province voisine l’Ontario, voilà encore une autre preuve que nous avons, ici, beaucoup de très bons coureurs. On peut bien souffrir le martyr les mardi soirs dans le Parc de la Gatineau!

Cyclisme canadien: de très bonnes nouvelles!

Le cyclisme canadien progresse au plus haut niveau, et c’est là une excellente nouvelle susceptible de créer un bon momentum pour les années à venir. Voyez un peu:

1 – pour la première fois depuis les Mondiaux de Benidorm en 1992, le Canada pourra envoyer six coureurs à la course sur route des Mondiaux de Richmond dans un peu plus d’un mois. Avec six coureurs, ca commence à devenir intéressant et l’équipe pourra songer à s’organiser de façon cohérente afin de jouer ses cartes du mieux possible.

Rappelons que les meilleures nations pourront aligner 9 coureurs au départ.

Le parcours de Richmond sera usant, avec trois belles patates pentues placées à la fin du circuit de 16,5 km.

2 – Mike Woods d’Ottawa-Gatineau, récent 2e du Tour de l’Utah, est annoncé chez Garmin-Cannondale l’an prochain. C’est du moins ce que suggère un tweet sous forme d’énigme de Jonathan Vaughters, le manager général. Je vous exprimais déjà mon souhait en ce sens dans mon texte du 8 août dernier soulignant sa victoire d’étape au Tour de l’Utah.

La nouvelle reste certes à confirmer, et pour Woods se serait vraiment excellent puisqu’il y retrouverait notamment le Canadien Ryder Hesjedal, également bon grimpeur et disposant d’un gros capital expérience sur le World Tour, susceptible de profiter à Woods qui n’a pas de temps à perdre.

Woods sur le Tour de France 2016 ? Comment l’exclure ?! C’est plus que jamais une possibilité. Et à voir comment il a défoncé le peloton du A-Loop mardi soir dernier dans le Parc de la Gatineau, l’homme a de grosses capacités (mais bon, je n’étais pas là pour lui tenir la dragée haute…).

3 – Derek Gee, un jeune coureur de la région d’Ottawa-Gatineau, vient de terminer 2e de la Ronde des Vallées en France. Impressionant! Quand je vous dis que le niveau des coureurs de ma région est particulièrement intéressant… en voilà une autre preuve… et aussi la preuve que la relève canadienne est belle et bien présente, avec les autres Alex Cataford, Mateo Dal-Cin, Benjamin Perry, et j’en passe.

4 – Cyclisme Canada vient d’annoncer les coureurs qui feront partie de la sélection canadienne lors des prochains Grands Prix de Québec et Montréal.

Le leader de la formation sera assurément Mike Woods, en forme en ce moment. Se joignent à lui deux autres coureurs Optum, soit Guillaume Boivin (champion canadien en titre) et Ryan Anderson, trois coureurs de chez Silber, soit Alex Cataford, Benjamin Perry et Ryan Roth, Rob Britton (SmartStop) ainsi que Adam De Vos (H&R Block).

La majorité de ces coureurs seront sur le Tour de l’Alberta qui débute le 2 septembre prochain. Ca sera intéressant de voir tous ces coureurs canadiens en action!

5 – De nouvelles étapes importantes viennent d’être franchies dans la réalisation d’une structure rigide permettant l’utilisation du vélodrome de Bromont à l’année. C’est encourageant car après le vélodrome de Milton en Ontario, voilà que le projet d’un autre vélodrome couvert, cette fois-ci plus à l’Est du pays, se concrétise doucement. Espérons que tous ces efforts soient couronnés de succès prochainement!

Je demeure également convaincu qu’un vélodrome couvert est aujourd’hui viable, compte tenu de la popularité sans cesse grandissante du cyclisme, dans la grande région de Montréal où le bassin de population est important.

6 – Plus que jamais, l’absence d’un circuit de courses nationales au Canada devient le chainon manquant pour accélérer encore davantage le développement des talents d’ici. C’est un point que j’avais abordé avec Louis Barbeau, directeur de la FQSC, dans mon entrevue de début d’année avec lui.

Avec la création du Critérium national dans le cadre des Grands Prix de Québec et Montréal, pourquoi ne pas tenter de créer une série nationale regroupant notamment les Tour de Beauce, Tour de l’Alberta, Championnats canadiens, Critérium national, voire quelques autres épreuves comme une course sur route dans le cadre du GP de Gatineau? Un classement général visant à déterminer le meilleur coureur canadien pourrait également être établi et pourrait, je pense, amener des sponsors canadiens à investir dans le cyclisme sur route.

Cranks and Coffee: excellent!

Ca se passe chez moi, et c’est excellent. Bravo les gars! Vous m’invitez la prochaine fois?

Van Avermaet et Gilbert, têtes d’affiche aux GP de Québec et Montréal?

On connait mieux maintenant la composition du peloton qui s’apprête à prendre le départ du Tour d’Espagne, et donc on peut aussi mieux spéculer sur les coureurs qui pourraient être au Canada prochainement pour les Grands Prix de Québec et Montréal.

Chose certaine, la Vuelta s’annonce très intéressante cette année, avec comme têtes d’affiche Chris Froome, Vicenzo Nibali, Nairo Quintana, Fabio Aru, Mikel Landa, Tejay Van Garderen, Alejandro Valverde, Peter Sagan, Rafal Majka, Simon Gerrans, Dan Martin, Joe Dombrowski, Moreno Moser, Andrew Talansky, Joaquim Rodriguez, Frank Schleck, Fabian Cancellara, Tom Dumoulin, John Degenkolb et Geraint Thomas, entre autres.

Trois Canadiens devraient être de la fête: Christian Meier chez Orica Green Edge, Dominique Rollin chez Cofidis, question d’épauler Nacer Bouhanni lors des sprints, et Antoine Duchesne chez Europcar qui participera à son premier grand tour en carrière.

Voilà donc qui précise également les possibles têtes d’affiche des Grands Prix de Québec et Montréal.

Parmi les coureurs les mieux classés au monde, je pense que Greg Van Avermaet et Philippe Gilbert seront à la tête d’une puissante formation BMC sur le sol nord-américain début septembre, avec les Mondiaux de Richmond en point de mire. Ces deux coureurs ont connu du succès au Canada ces dernières années.

Je pense qu’on pourrait également y voir le champion du monde Michal Kwiatkowski, qui voudra se préparer à défendre son titre quelques semaines plus tard.

Richie Porte et Rui Costa pourraient aussi être présents. Je sais que Rui Costa apprécie particulièrement les courses du Québec et aime également les Mondiaux sur circuit, donc sera probablement présent.

Les Français Thibault Pinot, Pierre Rolland et Romain Bardet ne sont pas prévus sur la Vuelta et pourraient venir terminer leur saison au Canada: ca serait très intéressant. Si Arthur Vichot, Jéremy Roy, Yoann Offredo étaient du voyage, la FDJ aurait une belle équipe. Idem si Jan Bakelandts et Alexis Vuillermoz sont de la fête pour AG2R-La Mondiale, qui comptera aussi probablement sur Hugo Houle à domicile.

Espérons que d’autres coureurs non présents sur la Vuelta feront le déplacement au Canada: je pense à Tony Gallopin, Edvald Boasson Hagen, Julian Alaphillipe, Bauke Mollema, Simon Spilak, Tim Wellens (très en forme en ce moment), Rein Taaramae, Warren Barguil, Tony Martin et Tom Boonen par exemple, ce dernier qui a fait des prochains Mondiaux un objectif.

Côté canadien, je pense qu’on peut espérer la présence de Ryder Hesjedal, non prévu sur la Vuelta. Hugo Houle sera certainement de la partie. Reste une inconnue, la présence de Svein Tuft.

Freins à disque: vous y croyez, vous?

Ca y est, les freins à disque font leur apparition au sein du peloton pro ces jours-ci, dans le cadre d’une période d’essai de deux mois (août et septembre).

Cela pose la question, pas nouvelle, de leur réel intérêt sur des vélos de course sur route.

Personnellement, je n’y crois pas du tout. En clair, je ne vois pas l’intérêt.

Le frein à disque présente certes quelques avantages intéressants:

1 – le principal à mes yeux, c’est la force de freinage sous la pluie, à peu près pas altérée comparé à cette même force par temps sec. Donc le frein à disque améliore un peu la sécurité par mauvais temps, et notamment en descente de cols.

2 – l’autre intérêt, c’est l’absence de frottement avec la jante, qui ne chauffe donc pas. On ne risque plus le déjantage si la colle à boyau chauffe et fond.

3 – enfin, le frein à disque est moins sensible à la boue et la terre, qui peuvent parfois se loger entre les étriers de frein et la jante sur le système classique, et venir augmenter le frottement.

D’autres avantages? J’en vois peu.

Côté inconvénients, ils ne sont pas négligeables:

1 – un changement de roue plus délicat en course

2 – un réel danger causé par le disque lui-même en cas de chute, ce disque pouvant devenir très chaud et très coupant. Selon Matos Vélo, ça n’a pas été très long avant que Gustav Larsson, coureur chez Cult Energy, se fasse un beau tatouage sur le mollet après avoir monté des freins à disque… C’est donc un réel danger!

3 – un montage pas si simple, avec notamment la gestion du liquide à frein. Si le système est touché après une chute et qu’une fuite de liquide survient, qu’advient-il de la capacité de freinage?

4 – un cadre nécessitant des ergots spécifiques, donc pas de compatibilité avec les cadres actuels du marché

Considérant de surcroit que les gains de poids sont peu ou pas existants par rapport au système traditionnel de freins à étrier, je vois mal ce que les coureurs pro voire nous les pratiquants qui faisons de la course ont à gagner. Peut-être sur Paris-Roubaix et certaines autres classiques du Nord, voire sur certaines étapes de montagne lors des épreuves par étapes, surtout celles disputées sous mauvais temps.

Les cyclosportifs alors?

Là, il y a un intérêt selon moi. Surtout pour ceux qui vivent en montagne, ou qui réalisent l’essentiel de leur saison de cyclos sur celles en montagne. Le frein à disque pourra leur apporter une réelle sécurité de plus par gros temps, et le facteur poids – s’il reste important – n’est plus aussi primordial que pour celui qui joue la gagne sur des courses.

Chose certaine, les équipementiers, surtout les fabriquants de cadre, voient probablement dans l’avènement du frein à disque une occasion d’affaire, les cadres devant présenter des ergots pour les installer. Si vous voulez passer sur freins à disque, faudra donc changer votre cadre… pas économique comme solution!

Il est par ailleurs évident que le frein à disque présente un intérêt en cyclo-cross ou en VTT puisque moins sensible à l’accumulation de boue et de terre.

Matos Vélo nous propose par ailleurs cet interview avec un mécano d’une équipe pro qui livre, sous anonymat, son avis sur la question. Intéressant!

Ici disponible, un autre article intéressant et complet sur le sujet publié dans Vélo Mag.

Froome: vers un premier doublé Tour-Vuelta?

C’est intéressant: Chris Froome participera très probablement au prochain Tour d’Espagne, qui débute le samedi 22 août prochain de Puerto Banes. Donc très bientôt.

Moins d’un mois après sa victoire sur le Tour de France, où il a semblé terminer fatigué, il s’attaquera donc de nouveau à un grand tour.

Pied de nez à Alberto Contador pour le titre de meilleur cycliste au monde? Comment ne pas le penser, Contador ayant fait du doublé Giro-Tour son grand objectif cette saison. Froome pourrait-il réussir là où Contador a échoué?

Rappelons que seulement deux coureurs dans l’histoire ont réalisé à ce jour le doublé Vuelta-Tour: Jacques Anquetil, en 1963, et Bernard Hinault, en 1978. À l’époque, le Tour d’Espagne était toutefois disputé avant le Tour de France, en avril, sitôt la fin des Classiques du printemps.

Personne à ce jour n’a donc remporté un grand tour après avoir remporté le Tour de France.

Et le dernier doublé sur les grands tours remonte à… Alberto Contador en 2008, avec Giro-Vuelta. Pour un doublé impliquant le Tour de France, il faut remonter à Marco Pantani en 1998.

C’est donc un grand défi que se lance Chris Froome et son équipe Sky.

Reste à voir la concurrence: elle devrait être presque aussi importante que sur le Tour!

Vicenzo Nibali devrait en effet être au départ de cette Vuelta, avec une redoutable formation Astana incluant, excusez-un-peu, Aru et Landa. Aie! Astana pourra donc compter sur pas moins de trois leaders, et gageons que Nibali sera revanchard afin de sauver sa saison 2015.

La Movistar ne sera pas en reste avec Valverde et Quintana de retour en action. Quintana, en particulier, pourrait opposer une belle compétition à Froome, car on suppose que Valverde va finir par fatiguer d’une saison bien pleine où on le voit tant sur les épreuves par étapes que sur les classiques d’un jour.

BMC sera également de retour avec Van Garderen qui lui aussi a des preuves à faire.

Joaquim Rodriguez sera probablement de la fête lui-aussi, et l’épreuve comme les fins de saison lui réussissent habituellement. Attention à lui, il pourrait être un sacré client, bien que le parcours ne lui soit pas entièrement favorable. Il ne manquera donc que Contador, qui a déjà mis un terme à sa saison (faudrait voir ce qu’en dit Oleg Tinkoff…).

Le parcours justement: assez atypique, sans lieu archi connu. Et une montagne qui se concentre surtout en 2e semaine, et un long chrono de 39 kms en début de 3e semaine, du côté de Burgos, de quoi favoriser Froome au détriment des grimpeurs de poche.

La 11e étape, sur seulement 138 kms, comporte pas moins de 5 cols à franchir avec une arrivée en altitude à Cortals d’Encamp: aie!

Bref, ca se présente bien du côté de l’intérêt que la course aura pour nous les amateurs!

Rappelons enfin que Fabian Cancellara devrait être au départ, comme Tom Dumoulin. En préparation des Mondiaux?

Mike Woods: une 2e place à saveur de victoire

Le coureur d’Ottawa Mike Woods a donc terminé 2e du général du difficile Tour de l’Utah hier.

Une 2e place à saveur de victoire, sans aucun doute.

Car il y a du beau monde derrière lui: Frank Schleck, Chris Horner, et beaucoup d’autres.

Pour Woods, c’est une confirmation de son talent déjà pressenti depuis longtemps chez ceux qui le connaisse un peu.

Et, espérons-le, un tremplin vers une équipe professionnelle plus étoffée, afin qu’il puisse participer aux plus grandes courses.

La victoire est revenue au jeune Joe Dombrowski (24 ans) chez Cannondale. Il s’était notamment révélé sur le BabyGiro en 2012, remportant le général et deux étapes. Il continue manifestement sa progression. Frank Schleck, un revenant, est 4e, Chris Horner 5e.

Terrible accident

Les images de l’accident subit par Matt Brammeier lors d’une descente de la dernière étape du Tour de l’Utah sont spectaculaires. Ouch! Ca aurait pu être bien plus grave encore, puisque d’autres coureurs vont au tapis juste après, selon le même scénario, c’est à dire un choc avec un véhicule de la course.

Savoir descendre en contrôle de sa vitesse est un must. Il vaut parfois mieux perdre 10 secondes que d’aller au tapis.

Mike Woods: enfin une belle!

Capture d’écran 2015-08-08 à 08.52.28Ceux qui connaissent Mike Woods, le coureur pro chez Optum originaire d’Ottawa, le savent depuis longtemps: Woods pouvait en gagner une belle chez les pros cette année.

C’est arrivé hier, puisque Woods a remporté de brillante façon – solo – la 5e étape du Tour de l’Utah aux États-Unis. Woods, un excellent grimpeur j’en sais quelque chose pour m’époumoner à essayer de le suivre dans le Parc de la Gatineau certains mardi soirs, a mis à profil la bosse pentue des derniers mètres pour faire la différence: bien joué!

Il fait également coup double puisqu’il prend la tête du général.

Le plus dur reste toutefois à faire plus tard aujourd’hui lors de la 6e étape, très accidentée et montagneuse. Espérons que Woods et son équipe parviendront à préserver son avance au général. Les Frank Schleck et Chris Horner de ce monde ne sont cependant pas venus en Utah pour y faire de la figuration. Dans tous les cas, ça sera intéressant.

Espérons aussi que cette victoire de Woods lui ouvre de nouvelles perspectives en vue de l’an prochain, pourquoi pas au sein d’une équipe World Tour? Grimpeur de talent, il avait déjà attiré l’attention en terminant 5e du Tour de l’Algarve plus tôt cette saison. À 28 ans, il présente un potentiel déjà mature mais qui peut également se bonifier au cours des prochaines saisons. Une équipe Cannondale-Garmin par exemple, ou il y rejoindrait Ryder Hesjedal, pourquoi pas?!

Collectif Parlee – La cassure

Collectif Parlee – La cassure from Thomas Rinfret on Vimeo.