Je sais pas vous, mais je me suis régalé ces trois derniers jours sur le Critérium du Dauphiné Libéré.
Comme quoi je peux me tromper, le parcours m’inspirait peu au départ. Mais une fois de plus, l’adage c’est avéré vrai: ce sont les coureurs qui font la course…
En l’espace d’une étape, Nibali renversait ce Dauphiné en refaisant son retard et en prenant le maillot jaune.
Sur son coup de pédale ce jour-là, je me disais bien que la course était pliée. L’Italien avait en effet une belle vélocité, et on le retrouvait bien posé sur sa machine, comme sur le Tour 2014.
Il n’en fut pourtant rien.
Samedi, coup de théâtre: le requin de Messine lâche prise, payant cash ses efforts de la veille (ou alors, il ne voulait pas trop taper dedans en prévision de juillet prochain?). Sur la route du Mont Blanc, c’est une équipe Sky retrouvée qui prend la course en main pour Chris Froome qui s’impose, avec Van Garderen tout juste derrière. Les images sont impressionnantes, surtout le travail effectué en fin d’étape par Wouter Poels pour son leader: quelle force!
Poels nous remettra ça hier (dimanche) dans la dernière étape, amenant son leader Froome dans un fauteuil jusqu’à un peu plus de deux kilomètres de l’arrivée. Ce Poels, je suis certain qu’il représente pour la Sky un des atouts clef (et caché jusqu’ici) du mois de juillet. Victime d’une grave chute sur le Tour 2012, Poels s’est doucement reconstruit depuis, terminant Giro et Vuelta l’an dernier. Cette saison, son programme a été dessiné de sorte à arriver au sommet sur le Tour, et disons que les résultats du Dauphiné nous laisse croire qu’il sera un des derniers hommes de la Sky à accompagner son leader dans les grands cols.
Je sais pas vous, mais les images de Froome hier dans les deux derniers kilomètres ressemblaient étrangement à celles qu’il nous a habitué lors du Tour 2013… avec sa moulinette destructrice.
Nibali, quant à lui, a été aux abonnés absent du final hier, se réservant probablement pour la suite. Ou alors étant carrément trop juste en cette période, allez savoir.
Bref, un magnifique Dauphiné, avec de belles images, notamment de ces lacets de Montaverney hier. Et parmi les enseignements de la semaine, la montée en puissance de Froome et Van Garderen bien sûr, mais aussi celle de Romain Bardet, de Simon Yates, de Daniel Martin, de Joaquim Rodriguez et d’Andrew Talansky.
Parmi les coureurs qui doivent se poser des questions à trois semaines du Tour, je remarque Pierre Rolland, qui subit la course, mais aussi Wilco Kelderman, que j’attendais mieux, Jean-Christophe Peraud, Bauke Mollema ainsi que toute l’équipe Trek, aux abonnés absents cette semaine. Ces derniers se sont d’ailleurs fait remonter publiquement les bretelles après la 6e étape dans un geste rare du directeur sportif Alain Gallopin.
Mention très bien enfin à l’érythréen Daniel Teklehaimanot qui ramène le maillot de meilleur grimpeur au sein de la modeste formation MTN – Qhubeka. Rafraichissant!
Le Tour de Suisse
À trois semaines du Tour de France, le Dauphiné nous a donc rassuré sur la condition de Chris Froome et de Vicenzo Nibali. L’actuel Tour de Suisse, parti samedi, pourra nous renseigner sur la condition des Thibault Pinot, Robert Gesink, Rafal Majka, Warren Barguil, Michal Kwiatlowski, Fabian Cancellara, Peter Sagan, Jakob Fuglsang, voire du solide leader actuel Tom Dumoulin.
Restera plus que deux points d’interrogation, soit la récupération d’Alberto Contador suite au Giro et surtout, surtout, la préparation de Nairo Quintana. Je crois que les deux coureurs s’aligneront sur la Route du Sud à partir de jeudi prochain, pour quatre étapes dans les Pyrénées.