Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mai 2015 Page 1 of 2

Col Collective: le Stelvio

À moins d’un mois d’affronter pour la première fois ce col mythique des Dolomites, ce vidéo de Col Collective sur le Stelvio (depuis Bormio) tombe à pic.

Que la montagne est belle!

Équipe de choc aux 24h du Castellet vélo 2015

Avec la collaboration de Patrick Bernard

Notre communauté existant sur La Flamme Rouge est très active et dynamique, en voici une autre preuve!

Quelques fidèles lecteurs de La Flamme Rouge – qui ne se connaissaient pas autrement que via ce site – ont eu l’idée, en mars dernier, de constituer une équipe pour participer à l’épreuve des 24h du Castellet, une course par équipe.

C’est ainsi que l’équipe des Stégosaures est née. Elle est composée du marseillais Norbert Ankri, un des tous meilleurs grimpeurs du pays à 56 ans, le lyonnais Serge Piroux, rouleur d’exception de 52 ans, et des Albenassiens Éric Lapuyade, 52 ans, puissant triathlète adepte des très longues distances et de Patrick Bernard, 50 ans, une cylindrée exceptionnelle.

Norbert, Eric et Patrick sont des amis de longue date pratiquant le vélo pour la simple recherche du plaisir et du surpassement de soi sur de beaux parcours. Serge et Norbert sont aussi des compétiteurs de premier plan sur la scène des courses cyclistes.

Ce n’est que le matin de l’épreuve que Serge fait la rencontre d’Éric et de Patrick, un lien existant toutefois entre eux: La Flamme Rouge!

Voici le récit de leur course, qu’ils ont gagné haut la main (récit écrit par Patrick):

L’arrivée sur le circuit nous plonge dans l’ambiance. Formalités administratives, derniers préparatifs des vélos, installation des voitures, du campement, des ravitaillements, au paddock, reconnaissance du parcours, premières élaborations de stratégies, l’excitation monte. Notre mascotte Cédric Bernard, 13 ans, assure un rafraîchissant supplément de convivialité.

Trop intrusifs, la musique et un speaker loquace perturbent nos échanges, génèrent une première fatigue dont on se passerait bien, mais c’est la règle dans notre société du bruit. La sono sera heureusement coupée la nuit!

Prévu à 15h, le départ de l’épreuve de 24h se met en place dès 14h30. Le premier relayeur est situé à gauche de la piste, qu’il traversera en courant pour monter sur le vélo tendu par son équipier côté droit. Sont positionnés dans l’ordre, les équipes de 8 coureurs, puis 6, 4, 2 et enfin les partants solitaires. On peut trouver cet ordre injuste relativement à un classement dit scratch regroupant les équipes indépendamment du nombre de coureurs!

Sur un bitume surchauffé par un soleil accablant, le coup de pistolet donné par Richard Virenque libère enfin la meute de cyclistes. Comme prévu, ça part au sprint.

Fidèle à sa réputation, notre premier Stégosaure Serge Piroux prend sa place devant et enchaîne le nez dans le guidon nos premiers tours de 3,814 km et 41 m de dénivelée. Serge a cette capacité de démarrer très fort, même à 52 ans!

Heureusement très en deça du très fort mistral de la veille, le vent est influent. Globalement, il freine dans les parties montantes et pousse dans les descendantes. Il faiblira le soir, forcira à son maximum en fin de nuit puis faiblira en tournant à l’opposé la partie diurne du dimanche. Le ciel est clair et c’est heureux (sous la pluie, ce serait terrible), la température est de l’ordre de 26 degrés.

Je prends le relais, suivi de Eric et Norbert. Nous sommes à la hauteur du rouleur lyonnais.

Nous avons opté pour des passages d’une heure et nous nous y tiendrons.

Cédric surveille l’évolution du classement. Quatre équipes de 6 coureurs nous ont pris un tour, nous sommes juste derrière avec une avance augmentant globalement d’une minute par relais sur l’équipe de 4 des pompiers lyonnais.

Sur le vélo, il est difficile de suivre le fil de la course. Le passage au stand pour le relais occasionne la perte d’une grosse minute, et la constitution des groupes évolue en conséquence. Il y a une part d’aléatoire dans la position à la sortie du stand, et la stratégie des Stégosaures consiste à rouler sans se poser de questions! Bien sûr, on profite par moments de groupes, et notamment de celui des meilleures équipes de 6 qui se livrent une course de marquage avec transmissions de relais entendus de concert, mais le plus souvent en tête de paquet.

Deux équipes de 6 (Sanary) font course commune, en gentlemen, ce qui représente un énorme avantage.

Les organisateurs ont décidé d’un classement absurde, dit scratch, regroupant toutes les équipes quel que soit le nombre de coureurs. Ainsi sont mis en compétition les équipes de 8 (3 relais de 1h par coureur) avec les individuels (1 relais de 24h!). Il est évident qu’il y a plusieurs courses dans la course, une par nombre de coureurs, hommes d’une part, femmes d’autre part (je mets de côté les équipes mixtes), on devrait donc avoir deux scratchs par course (un hommes, un femmes), et dans chaque course les catégories ne devraient être basées que sur l’âge (je crois qu’il n’y avait pas d’handisport).

Au lieu de cela ont été créées des catégories folkloriques du type profession libérale ou uniforme qui n’avaient rien à faire dans une compétition cycliste.

Nous estimons à 2/3 la proportion de notre distance effectuée dans le vent, seul ou en tête de groupe, contre 1/3 en sillage. Nous avons lancé environ trois attaques par coureur, et avons couru derrière une dizaine. Ça fait mal. Il s’agissait bien d’une course de vitesse, à bloc tout le temps. Nous avions des prolongateurs. Serge et Eric étaient très bien posés dessus, Norbert un peu moins bien. Les miens n’ont pas servi à grand chose, le choix de mini-prolongateurs s’avérant le mauvais.

Sans surprise, ce sont les deux relais centraux nocturnes qui seront les plus difficiles. L’horloge interne est perturbée, l’obscurité demande un surcroît d’attention, le sommeil est très insuffisant (de 1 heure au total pour Norbert et moi, 3 pour Eric, 4 pour Serge) et les jambes alourdies. Mais on tient notre  place sans faiblir. Parfois, on allonge le relais d’un tour quand on est dans un groupe rapide. La communication se fait en hurlant au passage de la ligne.

Un avertissement pour sortie trop rapide des stands nous est délivré; je suis le fautif. Hum, un deuxième nous vaudrait un tour de pénalité, soit environ 6 minutes, un troisième la mise hors course! Prudence! Nous finirons avec 4 tours d’avance.

Bien aidé par le précieux passage entre les mains de sympathiques étudiants ostéopathes à disposition, un bon point de l’épreuve, de ressentir enfin la proximité de la libération finale nous redonne quelques forces. On sait que sauf incident, nous avons course gagnée. On a beau prévoir d’assurer, chacun de nous se lâchera dans 2 très bons derniers relais, tranquillisé par la présence en tenue d’un équipier dans le paddock.

Cédric est aux anges, on va gagner!

On a gagné!

907 km en 24h, soit 37,8 km/h en tenant compte des 24 ralentissements et arrêts au stand, 38,8 km/h  en les soustrayant; 9700 m de dénivelée.

Les Pompiers lyonnais sont à 15 km.

Trois équipes de six coureurs ont accompli entre 15 et 4 km de plus.

La première équipe de huit coureurs a effectué 899 km (37,4 km/h), celle de deux coureurs 845 km (35,2 km/h), le premier individuel 761 km (31,7 km/h).

Disputée entre 9h et 15h, l’épreuve des 6 h a été remporté par un duo qui a accompli 234 km, soit 39  km/h arrêts exclus.

Les classements sont là, sans le nom de tous les coureurs!

La remise des récompenses n’est pas très réussie. Excentrée, peu dynamique, mal primée (pas de coupes hors les 3 premières équipes de 6 coureurs, mais des bouteilles de vin), bruyante. Notre débriefing et notre séparation resteront plus haut dans nos souvenirs.

Lesquels accorderont une place de choix à notre participation à cet événement. Une belle page de nos histoires cyclistes.

Et pour sûr, une expérience qui nous permettrait de nombreuses améliorations logistiques pour une éventuelle participation à la prochaine édition. À l’an prochain!

Commentaire de Laurent: bravo les gars! Le genre de truc qui me plairait bien, je n’ai jamais disputé une course à relais sur 24 heures. L’an prochain, avec les maillots La Flamme Rouge? (tous les détails très bientôt!).

Les photos de la course

Serge, départ canon!

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.58.40

 Le relais entre Serge et Patrick

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.01

 Patrick à l’effort

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.20
 Éric prêt à prendre le relais

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.35
 C’est parti!

Capture d’écran 2015-05-29 à 08.59.57

 Norbert tire le peloton

Capture d’écran 2015-05-29 à 09.00.30

 Au bout de la route, la victoire!!!

Capture d’écran 2015-05-29 à 09.00.49

Le Tour de l’actualité et vos activités du week-end!

1 – Étape de transition hier sur le Giro, remportée au sprint par Sacha Modolo (Lampre), sa 2e victoire d’étape sur cette course. Aucun changement notable au général, on attend les trois prochains jours avec des étapes de montagne piégeuses.

2 – À quelle vitesse les coureurs ont-ils grimpé le Mortirolo avant-hier? La réponse ici. Les temps sont plus lents que dans les années 1990, un bon signe très certainement par rapport aux chaudières de l’époque…

3 – Orica Green Edge Backstage Pass: méchants malades! Putain, ils ont l’air de s’éclater sur ce Giro.

4 – Corruption dans le sport professionnel: il n’y a pas juste à l’UCI apparemment

5 – Vittoria Ikon, une sacré paire de godasses de vélo « à l’italienne », si vous aimez le tape-à-l’oeil. Espérons que d’autres couleurs sont aussi proposées!

6 – How to train for a time trial, ou un nouveau video du groupe GCN. Rien de bien nouveau, mais l’idée de faire de courtes répétitions (20) d’efforts de 10 secondes à des niveaux de puissance très élevés est intéressante car rejoignant les principes « tabata » dont on parle tant ces dernières années.

7 – Le Tour du Saguenay au Québec s’élance aujourd’hui et ce, pour quatre étapes (trois courses sur route et un critérium). L’épreuve de sanction UCI accueille plusieurs équipes de calibre international, dont deux équipes australiennes. Chez les équipes canadiennes à surveiller, Garneau-Quebecor bien sûr, mais également Silber.

8 – GranFondo Mont Tremblant: c’est ce samedi 30 mai, et plus de 1 500 participants sont déjà attendus. Il reste encore quelques places de disponibles pour celles et ceux souhaitant se joindre aux réjouissances du week-end. L’horaire de l’activité est disponible ici, et ça commence dès vendredi avec des sorties de vélo vous permettant d’acquérir de l’expérience à rouler dans un peloton, une initiative de Coach Pat notamment. Ne manquez pas non plus le 5 à 7 à la Microbrasserie La Diable vendredi soir, toujours un moment fort agréable dans un cadre intéressant et où j’avais pris beaucoup de plaisir il y a deux ans. Superbement organisé, le GranFondo Mont Tremblant vaut le détour, croyez-moi.

9 – Défi Gatineau-Mont Tremblant: c’est également ce week-end que ça se passe, et l’événement affiche complet. Je vous invite à découvrir ma dernière capsule vidéo sur l’événement ici, un événement pour la bonne cause selon l’expression puisque servant notamment à aider au financement d’une équipe du Casino du Lac Leamy à participer au Grand Défi Pierre Lavoie. Outre mon rôle d’ambassadeur de l’épreuve, j’oeuvrerai également comme encadreur du peloton 35+ km/h durant les deux jours, m’assurant ainsi de votre sécurité et de votre plaisir sur le vélo. N’hésitez pas à venir me trouver pour « jaser », au plaisir de vous rencontrer et de partager la route avec vous tous!

10 – Le déclic. Il y a toujours un moment, habituellement pour moi fin mai / juin, où un déclic se produit aux niveaux des sensations sur le vélo et où la « grande condition » semble enfin arriver. Je crois bien que ce déclic s’est (enfin) produit aujourd’hui pour moi, rentabilisant tout le travail effectué ces 7 derniers mois, notamment cet hiver sur mon home-trainer ou en salle de musculation. De bonne augure à quelques semaines seulement de mes grands défis 2015 en Italie! Y’a encore du boulot certes pour devenir un véritable avion de chasse, mais je progresse et j’y travaille (fort).

11 – Suite à ma couverture du GP de Ste-Agathe le week-end dernier, un lecteur français demandait des détails sur cette course et je tiens à lui répondre, La Flamme Rouge étant un blog cycliste populaire non seulement au Québec, mais aussi en France (45% du lectorat).

Le GP de Ste-Agathe est une course cycliste s’adressant aux coureurs disposant d’une licence de course délivrée par la FQSC au Québec; c’est donc une course dite « provinciale », qui regroupe des coureurs de partout au Québec. La catégorie M2 est celle, pour faire simple, des 40-49 ans et inclut certains coureurs plus âgés mais de ce calibre. Les M1 sont les 30-39 ans, et une catégorie « Séniors 1-2 » sans restriction d’âge est également présente, regroupant les tous meilleurs coureurs au Québec (en gros, les « premières catés » en France, même si le niveau est globalement moins élevé au Québec).

Il s’agit donc d’une vraie course cycliste, et non d’une cyclosportive. L’épreuve sanctionnée par notre fédération dispose d’une photo-finish, d’un chronométrage officiel et nous avons tous un dossard dans le dos!

Habituellement, les courses sur route au Québec proposent des circuits routiers de longueurs variables; celle de Ste-Agathe constituait en deux allers-retours de 30 kms chacun, pour un total de 120 bornes. Divers pelotons s’étant élancés à 15 minutes d’intervalle, ces derniers se croisaient en effet sur le circuit, sans grand danger toutefois puisque encadrés par des voitures ouvreuses et suiveuses. L’organisation était au point!

Merci de la question, et n’hésitez jamais à laisser des commentaires, c’est ce qui contribue à la valeur ajoutée de ce blog cycliste!

Astana: pas de classe non plus!

Toute une étape hier sur le Giro! Dantesque!

Vraiment, on se régale.

De la pluie, du froid, du vent, des cols, le Mortirolo, et de l’action durant toute l’étape. Quoi demander de mieux pour nous les fans? (parce que pour les coureurs, ça devait tout de même être moins drôle).

Et une équipe, Astana, qui a manqué de classe en attaquant Alberto Contador alors qu’il avait un ennui mécanique (crevaison).

Décidément, je n’aime pas beaucoup cette équipe Astana: un manager très peu recommandable (Vinokourov), des dopés à la pelle en 2014, des performances parfois (souvent) surprenantes et maintenant un manque flagrant d’éthique de course.

Dans le vélo, c’est bien connu, on n’attaque pas un adversaire au prise avec une crevaison, surtout dans un grand tour (sur certaines classiques, dont les Flandriennes, crever est plus fréquent, donc cette règle s’applique différemment).

Au lieu de ça, les Astana ont roulé plein pot pour distancer Contador. Magnifique réaction d’orgueil de l’Espagnol qui a d’abord utilisé son équipe pour limiter la casse jusqu’au pied du Mortirolo, puis a bien géré son effort lors de l’ascension, revenant d’abord sur Aru, Landa et Kruijswijk, pour déposer juste après un Aru qui a complètement craqué. Bien fait pour sa gueule!

C’est Landa qui gagne finalement l’étape, dommage pour Contador mais il est vrai qu’il avait fourni de gros efforts dans le Mortirolo qui l’ont probablement taxé en fin d’étape.

Magnifique Kruijswijk également qui se retrouve après deux années où sa condition était moins bonne.

6e de l’étape, le Canadien Hesjedal a connu une bonne étape sur ce Giro, se glissant dans l’échappée du jour, preuve qu’il ambitionne de remporter une étape désormais. Grâce à sa performance hier, Hesjedal entre désormais dans les 10 premiers du classement général, c’est bien.

Les prochains jours seront intéressants, je pense qu’on ne verra pas beaucoup de Tinkoff près des Astana! Fidèle à lui-même, Oleg Tinkoff n’a d’ailleurs pas tardé à exprimer ses sentiments sur l’étape du jour, dénonçant lui aussi le manque de classe des Astana. Chose certaine, c’est le genre d’incident de course qui laisse des traces: il ne serait ainsi pas surprenant de voir certaines actions de course sur le prochain Tour de France si jamais l’équipe Astana était en difficulté. Les Tinkoff, voire d’autres équipes, se souviendront de l’éthique de cette équipe…

Demain une étape tranquille, parfaite pour une échappée avec un petit col en début de course puis du plat jusqu’à l’arrivée. On remet ça jeudi et surtout vendredi et samedi pour le classement général!

Dire que dans un mois, je devrai moi-aussi affronter le Mortirolo lors de La Campionissimo, et ce après avoir escaladé le Gavia en début de course… Avec ce que j’ai vu aujourd’hui, je cours me chercher une cassette 11-29 et je vais m’entrainer à monter en danseuse!

Le Mortirolo baby!!!

L’étape

Ne manquez pas l’étape d’aujourd’hui sur le Giro, Pinzolo-Aprica, avec dans le final le redoutable Mortirolo, 13 kms d’ascension avec un passage de 4 kms à presque 14% de moyenne, dont une rampe à 18%. Pas moins de 5 cols à franchir, répartis sur les 177 kms de l’étape. Aie, ça va faire mal! Spectacle garanti. On n’a pas nommé le Mortirolo « la montagne de Pantani » pour rien…

Le coureur

Alberto Contador. Auteur d’un très bon chrono, il est l’homme en contrôle et l’homme à battre de ce Giro. Ce qui me frappe, c’est le temps qu’il passe en danseuse, c’est fou! La preuve très certainement d’un très gros travail à l’entrainement, notamment pour muscler les épaules, les bras et la ceinture abdominale. Quand je m’entraine à démarrer dans des bosses à 8-9%, je me rends compte à quel point ce n’est pas facile!

L’équipe

Astana, sans contredit. Contrairement à Tinkoff-Saxo, les Astana sont là quant il le faut, pour épauler leur leader Fabio Aru. On pourra d’ailleurs se surprendre quelque peu de pareille homogénéité dans le niveau des coureurs Astana qui ont tous l’air de marcher du feu de Dieu. Le collectif des Astana est probablement la seule chance de renverser Contador, en lui imposant une pression dès les premiers kms des étapes.

La surprise

Sans conteste, Mikel Landa, en passe de nous refaire le coup Wiggins-Froome du Tour 2012, alors que le lieutenant dépassait le maitre… Landa a un coup de pédale en montagne très puissant, très convaincant. Alberto Contador a raison de se méfier de lui peut-être davantage que d’Aru…

La déception

Assurément Richie Porte, qui doit désormais composer avec un nouvel échec sur les grands tours puisqu’il a abandonné ce Giro, victime notamment de plusieurs chutes. Bizarre et imprévisible équipe Sky, capable du meilleur comme du pire en si peu de temps! Le leader de la Sky sur ce Giro s’appelle désormais Leopold Konig.

Les plus cool

Sans aucun doute, l’équipe Orica-Green Edge et ses vidéos « Backstage Pass » disponibles après presque chaque étape. Les deux derniers (ici et ici) sont un régal, on a l’impression, en les regardant tous les jours, de vivre le Giro de l’intérieur avec l’équipe. C’est pas compliqué, je ne peux plus m’en passer!

Nos Canadiens

Ryder Hesjedal semblait s’être refait une petite santé sur ce Giro, faisant un bon chrono samedi dernier puisqu’il terminait 16e de l’étape à 1min58 de Kiryienka. Il a toutefois perdu 3 minutes supplémentaires dimanche sur la route de Madonna di Campiglio et pointe désormais à plus de 11 minutes de Contador. Le but pour lui est désormais de remporter une belle étape très certainement.

Le Québécois Hugo Houle continue de très bien faire sur ce Giro difficile, auteur notamment d’un très bon chrono selon moi samedi dernier, le terminant à la 41e place, à 3min45 du vainqueur. Considérant la longueur de l’exercice (60 bornes), terminer à moins de 4 minutes des gros canons après deux semaines de course éprouvante n’est pas rien. Il faut désormais s’appliquer à tenir jusqu’à Milan pour compléter ce premier grand tour en carrière, et ainsi passer un pallier dans son développement sur la scène européenne.

Pinarello

Le mythique constructeur italien, sponsor de ce Giro, a commencé à annoncer sa gamme de vélos 2016, avec notamment la création du Gan, appelé à remplacer le Marvel très certainement. Si j’ai beaucoup aimé mon Prince 2008, je déplore que Pinarello continue de ne pas vouloir proposer des cadres ultralight avec des boites de pédalier BB ou PressFit. À côté de ça, vous avez les Trek Emonda, Merida Scultura, Willier Zéro 7 ou encore Cervelo R7 et Cannondale EVO qui sont à 800 grammes ou moins! Je sais, le poids n’est pas tout, mais pour les grimpeurs comme moi qui aiment relancer, de tels cadres sont un régal.

Magnifique GP de Ste-Agathe

C’est une des belles courses que j’ai eu la chance de faire depuis 15-20 ans.

C’est ainsi que je pourrais résumer mon expérience samedi dernier sur le GP de Ste-Agathe Le Nordet St-Donat.

Le parcours surtout: difficile d’imaginer plus sécuritaire. Si on a croisé une dizaine de bagnoles durant la course, c’est le maximum. Une belle route bien large, d’un revêtement en très bon état. Et sélectif aussi: de belles grandes montées, propres à faire une sélection « par l’arrière » tout autant que « par l’avant ». Bref, un parcours usant, rendu encore plus sélectif samedi dernier par le vent, violent et très frais.

L’organisation m’a également semblé au point, avec une aire d’accueil spacieuse puisqu’au pied des pentes du Mont Garceau. J’ai pu obtenir mon dossard beaucoup plus rapidement qu’au GP de St-Raymond la semaine précédente, mais me suis tout de même pointé en retard au rassemblement général pour partir vers la ligne départ/arrivée située 4 kms plus loin, n’ayant pas compris que les trois catégories de l’après-midi (Séniors 1-2, M1 et M2) partaient ensemble lors de ce départ contrôlé. Du coup, pas de Strava, pas de lunettes non plus, le tout étant resté dans la bagnole! Ca commençait bien…

La course M2

Chez les M2, nous étions un peu plus nombreux probablement que la semaine précédente à St-Raymond. Encore quelques équipes bien représentées comme les Maglia Rosa, les Brunet et les ABC Cycles. Je me familiarise avec les forces en présence dans le peloton M2 que je découvre cette année.

Ne connaissant pas le parcours, le plan de match était simple: le reconnaitre sur les premiers 60 kms, en restant au chaud dans le peloton. Il serait bien temps de participer à la course dans la 2e moitié, surtout que le vent – fort – soufflait essentiellement de face sur la portion aller du parcours.

Malgré ce vent et les 120 bornes à faire, Éric Provost nous a refait le coup de St-Raymond en s’échappant solo très tôt dans la course: je commence à croire que c’est sa marque de commerce! Chose certaine, ce coureur est d’une force incroyable: il s’est tapé au moins 80 bornes solo samedi, dans ce vent, naviguant entre 1 et 3 minutes devant le peloton! Chapeau bien bas M. Provost, c’était impressionnant et certainement quelque chose que mes 61kg tout mouillés ne me permettent pas de faire!

La première grosse alerte est survenue sur le juge de paix de la course, une montée d’environ 1,5 km située quelques kilomètres après le U-turn du Lac au Quenouilles. Bien dans le rouge sur le haut, l’alerte a été sérieuse pour moi devant comme pour d’autres qui ont dû chasser plusieurs kilomètres durant pour rentrer.

Je me suis donc dit que la course se jouerait là au 2e tour et qu’il valait mieux prévoir ainsi.

Une autre échappée sérieuse s’est créée à l’aller sur le 2e tour, mais avec un tel vent, je me suis dit que ce serait difficile de résister au retour du peloton. La grosse sélection du jour s’est fait sur la 2e ascension du juge de paix, où j’étais beaucoup mieux que lors de la 1ere et où j’ai pu appliquer la pression pour écrémer le peloton. En haut, nous étions 3-4 devant à chasser ce qui restait de l’échappée du jour, puis une autre douzaine de coureurs a pu rentrer sur nous.

Relayant fort pour revenir sur les 3 fuyards devant qui refusaient de se rendre, dont Pascal-André Vendittoli et Normand Bertrand que j’ai eu le plaisir de rencontrer et d’échanger quelques mots, notamment sur la Haute Route, et recevant peu d’aide des autres coureurs du groupe, nous sommes venus mourir quelques secondes derrière à l’arrivée et le vainqueur Luc Bellerive. Je termine 8e de l’épreuve, un peu déçu bien sûr de ne pas avoir eu le flair de m’échapper avec la bonne – et notamment Pascal-André – un peu plus tôt.

Les résultats officiels sont disponibles ici.

Course Séniors 1-2

Comme les trois différents pelotons se croisaient sur le circuit, chacun ayant 120 bornes à faire, on était aux premières loges pour suivre la course des Séniors 1-2.

Comme d’habitude, une bonne échappée remplie de costauds est partie tôt dans la course. Visiblement, de ce groupe est sorti solo Bruno Langlois puisque nous l’avons croisé seul sur le dernier stretch de retour. Impressionnant de le voir à fond ainsi! À ce moment-là, il avait été pris en chasse par un Silber, probablement Derek St-John.

À l’arrivée, triplé pour l’équipe Garneau-Québecor! Putain, ces mecs sont vraiment forts: ils ont mis en moyenne 20min de moins que les meilleurs M2 samedi pour parcourir les 120 kms!

Bref, je vous invite à mettre à votre calendrier de course l’an prochain le GP de Ste-Agathe, vraiment une des belles courses de notre saison cycliste au Québec.

Prochain rendez-vous, le magnifique mais aussi cruel GP de Charlevoix. Ambassadeur du Défi Gatineau – Mont Tremblant cette année, je manquerai cette course désormais mythique et souhaite bonne chance à tous les coureurs. Pour ma part, je m’affuterai sur les kilomètres de route entre Gatineau et le Mont Tremblant en prévision des rendez-vous dans les Dolomites très bientôt!

Giro: des surprises tous les jours!

Ca devait être des journées tranquilles ces deux derniers jours sur le Giro.

Que nenni! La pluie est venue durcir considérablement la course.

Il semble que sur ce Giro, les coureurs ne l’auront jamais facile!

C’est pas compliqué, tous les jours il se passe quelque chose sur cette course, et c’est plutôt intéressant pour nous.

Avant-hier, lors de l’étape remportée par Zakarin, la surprise est venue de Contador qui a, dans la dernière ascension, placé une belle mine à laquelle Aru et Porte ont eu du mal à répondre. Ce n’était pas bien dangereux, c’était encore trop loin de l’arrivée (environ 6 kms de la ligne), mais ce fut probablement suffisant pour semer un doute dans la tête d’Aru.

Hier, rebelotte dans le final qui présentait une petite patate juste avant la ligne. L’équipe BMC a parfaitement manoeuvré pour lancer Philippe Gilbert qui ne s’est pas loupé cette fois-ci (souvenez-vous de l’Amstel…), mais l’information du jour est ailleurs: Contador a repris 17 secondes à un Fabio Aru pas dans un grand jour, ceci grâce aux bonifications et un léger écart sur la ligne.

Apparemment, Aru se serait mal alimenté durant l’étape, et l’aurait payé dans ce dernier coup de cul placé dans le dernier kilomètre.

17 secondes pour Contador, sur une telle journée, c’est plutôt bien, et en tout cas certainement suffisant pour une fois encore prendre un ascendant psychologique sur Aru.

Y’a pas à dire, cette fin de Giro s’annonce palpitante car les coureurs sont déjà très fatigués: tout pourrait arriver à partir du chrono samedi, puis dans les difficiles étapes des Dolomites, dont l’étape tant attendue du Mortirolo mardi prochain.

À 10 jours de la fin de ce Giro, je pense que Contador sera difficile à déloger, malgré une équipe manifestement plus faible que l’équipe Astana. Si Aru est intelligent, il se servira de son équipe, et notamment de Landa, pour dynamiter de loin la course en montagne, et ainsi isoler l’Espagnol.

Les alliances du peloton

Les avis sont partagés dans l’affaire Porte, même si globalement vous êtes plus nombreux à avoir déploré la sanction de deux minutes imposée au leader de la Sky.

Pour moi, cela pose également la question des alliances dans le peloton.

Manifestement, l’entraide entre coureurs australiens a joué l’autre jour, Clarke et Porte partageant la même nationalité.

Combien de fois dans l’histoire du vélo avons-nous vu des Italiens de diverses équipes s’allier pour barrer la route à un coureur étranger en position de gagner une épreuve sur le territoire italien?

Parfois, ces alliances sont inversées: deux Espagnols, deux Italiens, deux Belges, voire deux Français, peuvent se neutraliser pour des raisons de « meilleur coureur national » et ainsi favoriser la victoire d’un troisième larron.

Parfois enfin, les alliances sont inversées: je pense notamment aux Mondiaux gagnés il y a deux ans par Rui Costa. Lorsqu’il s’est élancé à la poursuite de Rodriguez devant, Valverde, qui partageait alors la même équipe de marque que Costa (Movistar), n’a pas bougé. Il favorisait ainsi la victoire d’un coureur de son équipe de marque, tout en privant possiblement (c’est ce qui est finalement arrivé) Rodriguez du titre mondial, donc d’une certaine gloire en Espagne.

Si Contador est isolé dans les Dolomites, pourrait-il de la sorte compter sur d’autres Espagnols sur ce Giro, comme les Movistar ? (je pense à Intxausti, Amador, Anton ou Izagirre, mais comment se comporterait Visconti, italien?).

Affaire Porte: qu’au Giro qu’on voit ça!

Comme la plupart d’entre vous, je trouve un peu excessif les deux minutes de pénalité imposées à Richie Porte pour avoir accepté la roue d’un coureur qui n’est pas dans son équipe à quelques kilomètres de l’arrivée de l’étape hier.

Deux minutes lorsque le Giro se joue sur des secondes, ça fait beaucoup.

Il me semble que les 40 et quelques secondes perdues par Porte « à la pédale » en raison de cette crevaison étaient largement suffisantes et surtout, concédées sur des critères sportifs.

Cette pénalité de deux minutes est politique et appliquée sans jugement. Si l’équipe Sky aurait dû mieux encadrer son leader dans cette phase cruciale de la course, on est d’accord, la roue acceptée de son compatriote Simon Clarke chez Orica ne vient pas fausser la course pour autant.

Personnellement, mon avis est le suivant: il n’y a qu’au Giro qu’on voit de telles choses.

Rappelez-vous en effet l’affaire « de Savone » pour Eddy Merckx sur le Giro 1969: un complot à son endroit l’a exclut de la course pour dopage, ouvrant la voie à la victoire de Felice Gimondi qui, très probablement, n’aurait pas pu battre Merckx « à la pédale ». Évidemment, Merckx ne s’était pas dopé sur ce coup là, les preuves étant arrivées des années après.

Rappelez-vous également l’affaire Fignon-Moser sur le Giro 1984: les organisateurs ont tout fait pour favoriser la victoire de Moser, sur son Giro de la dernière chance. On a annulé une étape de haute montagne défavorable à Moser, plutôt rouleur, prétextant une mauvaise météo (pourtant, 4 ans plus tard, on laissait les coureurs monter le Gavia dans une tempête de neige…), puis on a considérablement nuit à la progression de Fignon sur le dernier chrono, un hélicoptère volant beaucoup trop près de lui.

Cette année, je ne suis pas loin de croire que la « Aru Mania » y est pour quelque chose.

L’Italie se déchaine en effet actuellement pour Fabio Aru, tout simplement vu comme le successeur enfin trouvé de… Marco Pantani, nul autre. Imaginez la folie!

Aru présente en effet une physionomie proche de Pantani, léger, aérien, grimpeur d’exception dès que la route s’élève. Mieux, Aru dispose du même tempérament en course que Pantani: un attaquant, n’hésitant pas à flinguer trois fois plutôt qu’une. Les Italiens adorent, il suffit de voir actuellement le nom « Aru » peint dans les cols à tous les 5 mètres…

En infligeant deux minutes de pénalité à Richie Porte, on élimine un adversaire d’Aru facilement.

Et une victoire de la jeune sensation italienne sur le Giro serait tellement énorme pour le cyclisme italien, après la victoire de Vicenzo Nibali l’an dernier sur le Tour. Le renouveau tant attendu du cyclisme transalpin serait alors chose faite.

Avec un peu de chance, nous aurons une réaction d’orgueil de Porte dans les prochains jours!

Un GP de St-Raymond réussi

Le Grand Prix de St-Raymond avait défrayé la chronique il y a un an, une chute spectaculaire étant survenue lors du sprint final dans la course M1.

Je suis allé disputer cette course dimanche, dans la catégorie M2.

Et j’ai trouvé une course bien organisée, avec une aire d’arrivée très correcte.

Manifestement, les organisateurs se sont bien repris et il convient aujourd’hui de le souligner.

Dimanche, la sécurité a plutôt été remis en question par les coureurs eux-mêmes, si vous voulez mon avis.

Certains continuent d’adopter des comportements déplorables en course, notamment lorsqu’ils veulent se replacer à l’avant. Dans la course M2, cela nous a d’ailleurs valu une belle engueulade entre deux coureurs à l’approche de la ligne d’arrivée. Pas très chic certes, mais j’ai estimé que la réaction d’un coureur à l’endroit d’un autre était légitime, l’autre coureur ayant adopté à maintes reprises des comportements dangereux dans le peloton, malgré sa force évidente.

Par chance, des commissaires ont pu disqualifier « on the spot » un certain nombre de coureurs fautifs, alors que la course battait son plein. En attendant que les organisateurs de course aient l’autorité de stopper les voitures arrivant en face, c’est probablement la meilleure solution pour assurer une certaine sécurité du peloton.

D’autres attitudes déplorables de coureurs sont aussi à dénoncer: certains ne portent pas leur maillot d’équipe, d’autres portent des maillots sans manche, pourtant interdits…

La course M2

C’était pour moi presque une première: je courais M2 dimanche dernier. J’avais plutôt couru M1 dans mes dernières courses provinciales, en 2013.

Drôle de course que la course M2 dimanche!

Ca n’a d’abord pas roulé vite: un temps 14 minutes plus lent que les M1 au final, preuve que les M2 ont musardé autour du lac près de St-Raymond. C’est pas compliqué, par moment l’allure diminuait sous les 25 à l’heure.

Ca donnait cependant de beaux petits coups par moment.

Si un certain écrémage naturel s’est fait au fil des tours grâce aux quelques bosses du parcours, c’est tout de même un bon groupe d’une trentaine de coureurs qui pouvait prétendre à la victoire à 5 kms de la ligne. N’ayant pas beaucoup travaillé jusque là puisque seul de mon équipe (sauf une tentative d’échappée à la fin du 4e tour), j’ai été plus actif dans les derniers kilomètres, travaillant notamment pour rejoindre un petit groupe de 4 coureurs qui me semblait dangereux si près de la ligne. J’étais conscient de me sacrifier pour d’autres équipes mieux représentées, mais qu’à cela ne tienne, c’était aussi l’fun de rouler un peu!

C’est donc arrivé au sprint, un petit jeu dans lequel j’excelle moins car ne voulant pas prendre trop de risques à l’égard de mes grands objectifs européens cette saison.

Je termine à la 8 ou 9e place, le classement m’attribuant la 7e place avec 15 autres coureurs (nous sommes classés par numéro de dossard, une pratique un peu curieuse?). La plupart de ces coureurs ont terminé derrière moi.

Chez les Séniors 1-2, la victoire est allée à l’équipe Garneau et Jason Lowndes. À noter le retour de David Boily, 2e dimanche. Le sympathique coureur de l’Outaouais Geffroy Dussault – je l’ai vu à ses débuts, quelle force de la nature! – termine 4e, toujours avec sa barbe!

Tout ce joli monde se retrouve samedi prochain pour le Grand Prix Ste-Agathe Le Nordet St-Donat.

Collectif Parlee: cool!

Très beau petit vidéo fait par Collectif Parlee dont je vous avais parlé il y a quelques mois.

Ce qui m’a particulièrement intéressé dans ce vidéo, c’est qu’ils ont su capter toute la spécificité de la pratique du vélo au Québec, ou contrairement à ailleurs notre saison de cyclisme est toujours coupée en deux avec l’hiver, entrainant des processus physiques et mentaux différents d’ailleurs. L’attente, le cross-training, notamment en ski de fond ou sur home-trainer, la fébrilité associées aux premiers jours du printemps ou le mercure nous laisse une chance de rouler dehors, tout cela est si particulier aux cyclistes québécois…

Bravo au Collectif Parlee, merci Mario pour le tuyau et…  salut Nick!

Collectif Parlee – La relativité de la performance from Thomas Rinfret on Vimeo.

Contador: le rose trop tôt?

Les trois favoris du Giro, Contador, Porte et Aru, nous ont remis ça hier dans l’ascension d’Abetone, théâtre d’un exploit de… Charly Gaul, l’ange de la montagne, lors de la 3e étape du Giro 1959, ou il avait déposé tout le monde – dont Jacques Anquetil – dans sa quête du maglia rosa.

Charly Gaul n’avait cependant pas pu tenir le maillot rose toute l’épreuve, le cédant l’espace de 5 étapes à Anquetil pour le reconquérir – et ne plus le lâcher – deux jours avant l’arrivée.

Du coup, on peut se poser la question: Contador est-il en rose trop tôt dans l’épreuve?

Je pense personnellement que oui. Il reste 16 étapes, le Giro sera encore très, très long et difficile.

Avec le rose sur le dos, l’équipe Tinkoff n’aura d’autres choix que d’assumer le poids de la course au cours des prochains jours, permettant aux Astana et aux Sky de rouler dans un fauteuil. Pas bon en prévision de la dernière semaine…

Je pense donc que Contador et son équipe seront contents de laisser partir des hommes loin au général dans les prochains jours, question d’évacuer ce poids non nécessaire à ce stade-ci de l’épreuve. Contador l’a d’ailleurs déjà laissé entendre.

Pour le reste, le scénario hier a été fidèle à nos prévisions: une course de côte dans la montée d’Abetone, une première banderille de Contador, une réplique de Porte pour tester les deux autres, et finalement Aru qui y va aussi, question de montrer que lui aussi en a sous la pédale. Un cyclisme à la puissance comme le dit Alain39, avec les doutes qu’il engendre…

Et à ce petit jeu, personne pour réellement faire la différence. Je pense que dans leur tête, Contador, Porte et Aru auront tous les trois estimés qu’à ce stade-ci du Giro, il n’était pas utile de forcer la mise. Avec la fatigue, il sera plus facile de faire la différence dans la troisième semaine de course, notamment sur le Mortirolo.

Par ailleurs, on a de nouveau vu hier les limites d’Uran et de Hesjedal, encore décrochés dans l’ascension finale. S’ils limitent bien les dégâts, cela n’augure rien de bon pour la suite. Seule chance de rédemption pour eux: s’ils ont amorcé ce Giro un peu à court de condition, le rythme de la compétition pourrait leur faire du bien et ils pourraient s’améliorer à mesure que le Giro avance.

Prochain rendez-vous pour les favoris samedi prochain sur la route accidentée vers Campitello Matese!

Merida Scultura

Le vainqueur du jour hier, Jan Polanc chez Lampre, utilisait le nouveau vélo Merida Scultura, annoncé comme le vélo de série le plus léger du monde, plus léger encore que le Trek Emonda haut de gamme.

Dans sa version la plus légère, le Scultura est annoncé à… 680 grammes le cadre, 1 kilo tout juste pour l’ensemble cadre-fourche. C’est fou!

Évidemment, à ce poids-là, des compromis doivent être faits, notamment au niveau de la rigidité. Découvrez ici une récente critique du Scultura sur le site Matos Vélo.

Le Scultura utilisé par les Lampre serait un peu plus lourd, le cadre étant annoncé à 750 grammes justement pour offrir plus de rigidité au niveau de la boîte de pédalier. Pour les pros, c’est un must que d’avoir une rigidité satisfaisante.

Particularisme du Scultura? Le fait que l’aérodynamisme du cadre ait été travaillé parallèlement au poids, offrant donc un vélo ultra-léger mais aussi pénétrant bien dans l’air à haute vitesse.

Voici un tout récent petit vidéo réalisé par GCN présentant le vélo de Jan Polanc. Du beau matos! mais à ce niveau de légèreté, ça reste un vélo très typé qui ne convient pas à tous les usages. C’est un vélo parfait pour la grimpe, à condition, comme les pros, de disposer d’autres vélos pour d’autres terrains. Dans l’immense majorité des situations de coureurs amateurs, dont je suis, un tel vélo manque cruellement de polyvalence selon moi pour en faire un réel choix intéressant… à moins de faire exploser la caisse! Mais admettons que les lignes du cadre sont très bien tirées, que le vélo est élégant et bien équilibré. Un régal pour les yeux!

Giro: méchante étape hier!

Ce sont les coureurs qui font la course dit-on.

On en a eu un bel exemple hier sur le Giro. Toute une étape! Payez-vous les images ici.

En gros, les Astana de Fabio Aru ont fait le ménage dans les petits cols sur la deuxième partie de l’étape.

Du coup, exit Ryder Hesjedal, quoi qu’il en dise, car il termine avec plus de 5 minutes dans la vue. Les cyniques diront que ça s’est terminé sur le Passo del Termine pour Hesjedal! Ordinaire en tout cas pour un leader d’une équipe… qui aura tout de même pu se consoler hier soir en célébrant la victoire d’étape de son équipier Davide Formolo, 22 ans seulement, auteur d’une formidable échappée solo dans le final. Un mot: impressionnant!

Exit aussi Rigoberto Uran qui décroche à la régulière dans le final et qui perd plus d’une minute sur Aru, Contador et Porte.

Idem pour Jurgen Van Den Broeck.

Les Astana ont démontré hier une puissance collective vraiment impressionnante, étant sur-représentés à l’avant. À un certain moment, même Contador était assez isolé (une chance qu’il a pu ensuite retrouver Kreuziger parti devant plus tôt dans l’étape).

On avait déjà pu voir la puissance du collectif Astana sur le chrono par équipe samedi dernier, étant une des seules équipes à terminer avec les 9 coureurs.

En bref, des avions de chasse. Même Contador peut se faire du souci pour la suite!

Ceci étant, la question: Aru, seulement 24 ans, tiendra-t-il à ce régime pendant trois semaines, sachant que la dernière semaine est de loin la plus difficile? À son avantage, un doublé Giro (3e)-Vuelta (5e) à son actif l’an dernier, de quoi lui donner de la caisse. Mais il n’avait pas la pression qu’il a cette année sur le Giro.

Début de réponse aujourd’hui en tout cas avec une première arrivée en altitude à Abetone. Même Richie Porte prédit un feu d’artifice!

J’aime bien ces grands tours qui commencent avec des étapes compliquées, ça met tout de suite dans l’ambiance et rehausse considérablement notre intérêt pour la suite.

Page 1 of 2