Beaucoup de nouvelles intéressantes dans le monde du cyclisme ces derniers jours.
1 – Peter Sagan. Le Slovaque a enfin levé les bras hier en remportant la 6e étape de Tirreno-Adriatico, encore disputée sous une météo difficile (pluie et froid).
Sagan l’emporte au terme d’un assez long sprint l’ayant mesuré à une autre pointure de la discipline, Gerald Ciolek parfaitement amené d’ailleurs jusqu’aux 200 mètres par son nouvel équipier Edvald Boasson Hagen. Il fallait de la ressource pour résister ainsi et ce fut un bien beau sprint.
Sagan attendait cette victoire depuis un moment déjà, ayant fait plusieurs fois 2e jusqu’ici cette saison. Le genre de victoire susceptible de le libérer… et donc d’en appeler d’autres.
Et si c’était un avant-goût du final à SanRemo dimanche prochain?!
2 – Adam-Jalabert. Pour avoir écouté quelques étapes de Paris-Nice sur France Télévision, j’ai l’impression que ce n’est pas l’entente cordiale entre Thierry Adam et Laurent Jalabert, me trompais-je? Jalabert reprend souvent Adam sur ses commentaires, ce que Adam n’a pas l’air d’apprécier beaucoup!
3 – Lance Armstrong. Le coureur texan court toujours après une remise de peine qui lui permettrait de participer de nouveau à des épreuves sanctionnées, que ce soit en cyclisme, en triathlon ou en course à pied.
Armstrong a un besoin vital de compétition et de reconnaissance. On comprend dans ce contexte que la recherche d’un moyen de rédemption l’obsède.
On apprend que l’USADA pourrait bientôt l’entendre afin de lui donner une nouvelle fois l’opportunité de vraiment se mettre à table, contre remise de peine. L’USADA comme nous tous soupçonnons en effet qu’Armstrong n’a pas tout à fait tout dit et qu’un témoignage plus complet pourrait grandement permettre à la lutte contre le dopage de progresser, plusieurs acteurs du « système Armstrong » étant peut-être encore directement ou indirectement impliqués dans le monde du cyclisme pro aujourd’hui.
Espérons donc de tout coeur que cela se fasse. Il ne s’agit pas de plaindre ni d’excuser Armstrong, mais bien tout simplement de faire avancer la lutte contre les tricheurs.
Et on apprend qu’Armstrong pourrait participer à quelques étapes d’un mini-Tour de France cet été, 24h avant les coureurs, dans le but de lutter contre le cancer. Dans le contexte d’une rédemption, why not? Que Lance Armstrong, un survivant du cancer, utilise sa notoriété pour amasser des sous pour la lutte contre cette maladie, très bien dans la mesure où l’on remet les pendules à l’heure, c’est à dire qu’on ne nous fasse pas croire qu’il a gagné le Tour de France sans se doper en 1999, année de son grand retour.
4 – Nacer Bouhanni. Dans les 5 enseignements qu’on peut tirer du récent Paris-Nice, CyclingNews souligne l’échec de Nacer Bouhanni d’aller chercher une victoire. Dur constat peut-être quant on sait à quoi peut se jouer un sprint, mais il est vrai que Cofidis a monté durant l’inter-saison une équipe spécialement pour entourer Bouhanni dans les sprints, et donc pour aller chercher plus de victoires. Partie prenante de ce plan, le Québécois Dominique Rollin.
Si je suis d’avis qu’il convient d’être encore patient – nous n’en sommes qu’au mois de mars après tout! – il est clair que la pression augmente du côté de Cofidis, Bouhanni et Rollin.
Je sais pas vous mais je trouve que Nacer est bien isolé dans les tous derniers hectomètres des sprints, comme si son équipe parvenait à le placer pas trop mal à 5 bornes de la fin, puis après plus rien.
5 – Antoine Duchesne. Le coureur québécois, qui a retrouvé la santé, vient de terminer Paris-Nice et il convient de le souligner car il s’est illustré à sa façon. Il a d’abord travaillé pour l’équipe, il a ensuite résisté à la fatigue et le mauvais temps pour aller au bout de l’épreuve, et s’est même glissé dans une échappée sur la route vers la Croix de Chaubouret en compagnie de Chris Anker Sorensen et Thomas de Gendt, deux bêtes à rouler.
Bravo Antoine! De quoi prendre de la caisse en vue des Classiques.
Antoine Duchesne champion canadien sur route en 2015! Allez, on y croit.
6 – Passo di Gavia. Ces mots génèrent en moi comme en de nombreux amateurs de cyclisme des émotions particulières. Ce col appartient en effet à la légende du cyclisme, au même titre que les Tourmalet, Galibier, Alpe d’Huez, Stelvio, ou encore Izoard.
Le Gavia sera cet été mon grand rendez-vous. Que voulez-vous, j’ai toujours préféré me mesurer à moi-même et aux éléments, plutôt qu’aux autres dans des compétitions autour d’un clocher de village. Un choix tout personnel, probablement lié à ma nature profonde, ce qui ne m’empêche pas d’admirer ceux qui brillent en compétition. Chacun sa place, en fonction des moyens que la nature nous a donné.
Le Gavia, le Stelvio, la Campionnissimo, le Marathon des Dolomites, que je découvrirai pour la première fois, sont mes grands objectifs cette année. Ce qui ne m’empêchera de prendre part à plusieurs compétitions avant pour me préparer à donner le meilleur de moi-même en Italie, où le niveau sera élevé même sur des GranFondo.
On peut découvrir le Gavia grâce à ces deux magnifiques vidéos produits par Col Collective. Le premier porte sur l’ascension, le deuxième sur la descente. Je vous invite en particulier à vous taper celui de la descente, dans des paysages grandioses. Quel terrain de jeu! Je sens que je vais m’éclater à débouler plein pot là dedans en juillet prochain, sachons vivre après tout.
Et vous comprendrez ma décision de partir avec des jantes alu: en haute montagne, pas de compromis sur la sécurité.
7 – L’intensité chez les Maîtres. Excellent petit article avec une pointure, Ned Overend, que je ne vous présente pas (plus), sur l’entrainement en intensité pour des coureurs Maîtres. Overend confirme que malgré les obligations familiales et professionnelles, malgré l’avancée en âge, on peut rester à un excellent niveau en cyclisme très longtemps pourvu de bien gérer son entrainement, sa récupération, et de faire des séances de haute intensité.
Si vous cherchez à vous en convaincre davantage, il suffit de regarder ce petit vidéo de chercheurs qui mesurent les bénéfices d’un entrainement à haute intensité.
Et Ned semble aussi être un adepte de Strava!
Cet article fait suite à la récente publication d’un livre du gourou américain de l’entrainement, Joe Friel, intitulé « Fast after 50 » (Performant après 50 ans).
Je pense qu’une des clefs du succès en vieillissant est également la musculation, afin de préserver la masse musculaire donc la force, ainsi que la coordination.
8 – Équipes et coureurs Seniors 1-2 au Québec en 2015. Excellent article d’un coureur de la région de l’Outaouais, Guillaume Lafleur, sur la composition du peloton Senior 1-2 en 2015 au Québec.
Si l’équipe Garneau-Quebecor demeure, sur le papier, d’une redoutable puissance, d’autres équipes auront des arguments à faire valoir, en premier lieu Silber. Jusqu’où ira, par exemple, l’excellent grimpeur Michael Le Rossignol ?
Également intéressant, on annonce le retour de David Boily au sein de la formation Stingray/Ultime Vélo/Trek. Rappelons que Boily avait fortement impressionné sur le difficile et sélectif Tour de l’Avenir en 2011, terminant 2e derrière Esteban Chavez, aujourd’hui chez Orica-GreenEdge. Si Boily devait s’y remettre sérieusement, je suis curieux de voir ce que ça donnerait.
Qui enfin pour la couronne de plus en plus convoitée des Mardis cyclistes de Lachine? Simon Lambert-Lemay sera-t-il de retour en 2015 avec Garneau pour un troisième sacre consécutif?
9 – PowerTap. La compagnie se lance dans les capteurs de puissance intégrés aux pédales avec ce nouveau modèle baptisé P1. Comme le souligne Matos Vélo, reste à voir la précision du système, de même que son rapport poids-solidité.
10 – Campagnolo. Faute de freins « direct mount » au sein de la gamme Campagnolo, l’équipe Europcar, qui utilise ces groupes, doit parfois utiliser les freins Shimano pour monter leurs cadres. Ce fut le cas sur Paris-Nice pour le vélo de Thomas Voeckler.
Encore une preuve que depuis quelques années, Campagnolo est malheureusement un peu à la traine des autres groupes côté innovation. L’exemple des groupes électroniques est éloquent, maintenant des freins « direct mount » ainsi que des transmissions WiFi. C’est dommage, car on s’attend au meilleur de la part de Campagnolo.
11 – Couilles. Il en fallait une sacré paire pour oser faire ça à vélo, à flanc de falaise, sans protection. Complètement dément : la moindre faute et c’était la tétraplégie voire la mort, tout simplement.