Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : octobre 2014

De la proposition Vélolibrius

Nouveau cette année dans le paysage Internet, le site Vélolibrius s’est montré, au cours des derniers mois, particulièrement critique envers la Fédération Québécoise des Sports Cyclistes (FQSC) ainsi que l’Association des Cyclistes Vétérans du Québec (ACVQ), notamment au sujet de la refonte, cette année, des catégories de coureurs.

D’entrée, je ne vous le cacherai pas: le ton Vélolibrius, parfois, m’irrite. Une situation très certainement liée au choix des mots. Si on veut provoquer voire susciter des réactions tranchées, c’est réussi! J’ai notamment regretté, en silence, la démission de Stéphane LeBeau de la présidence de l’ACVQ en mai dernier à la suite de malheureux événements survenus lors du GP de St-Raymond. Certains textes de Vélolibrius ont pu contribuer à envenimer la situation et Stéphane a également fait l’objet d’attaques personnelles déplacées sur certains médias sociaux. Dans ce contexte, comme j’ai compris son geste!

D’autres diront que le site a le mérite d’amorcer des réflexions. Probablement.

Dans ce contexte, Vélolibrius a récemment publié une lettre ouverte invitant les coureurs Maitres du Québec à réfléchir sur les liens qu’entretiennent l’ACVQ et la FQSC. Rappelons ici que la prochaine Assemblée générale de l’ACVQ aura lieu le 16 novembre prochain.

Je vous avouerai franchement ne pas me sentir assez informé pour poser un jugement complet sur l’ensemble des enjeux soulevés par cette lettre ouverte.

Mais je me pose quelques questions de gros bons sens.

La première, c’est à propos de la nature même du problème: c’est quoi, en fait, le problème intolérable?

Ma compréhension, c’est que les membres ACVQ serait en « surplus de contribution » par rapport à la FQSC. En clair, cela veut dire que les coureurs Maitres paieraient trop cher leur adhésion, centralisée par la FQSC.

À mon sens, si tel est le cas, le « surplus de cotisation » n’est pas très important (Vélolibrius l’a lui-même estimé à 15$ annuellement), pas assez en tout cas pour s’en formaliser de trop, surtout dans le contexte où nombre d’entre nous coureurs Maitres – j’en suis – roulent sur des vélos à 4000$ et plus et vont annuellement en camp d’entrainement printanier à l’extérieur du pays.

C’est d’autant surprenant que plus loin dans la lettre, Vélolibrius suggère comme solution d’augmenter la contribution annuelle à l’ACVQ – dans l’hypothèse qu’elle serait redevenue indépendante de la FQSC – pour combler la perte éventuelle de membres suite à l’abandon de la perception des adhésions obligatoires par la FQSC!

La deuxième question que je me pose, c’est justement à propos de l’indépendance de l’ACVQ. En clair, la proposition Vélolibrius porte essentiellement sur ce point, rendre l’ACVQ indépendante de la FQSC, car la situation actuelle serait problématique. Ainsi, on pourrait investir dans la « compétition Maitre », voire dans la relève des Maitres, ou encore dans un fonds d’aide pour les « organisateurs de courses spécifiquement pour les Maitres« .

Là, j’avoue être hésitant. Juste l’expression « organisateurs de courses spécifiquement pour les Maitres » me fait peur!

En gros, on va pouvoir, par cette indépendance, créer nos courses Maitres, nos organisations? En clair, durant les week-ends de juin prochain, les coureurs Maitres iront courir à Saint-Machin, et les autres catégories ailleurs dans la province?

Personnellement, je suis sceptique quant à l’idée de diviser les forces, surtout compte tenu de la nouvelle politique de la Sureté du Québec qui facturera dorénavant ses prestations lors d’événements, ce qui ne rendra pas leur mise sur pied plus facile, ni plus simple.

Pour moi, le cyclisme au Québec est un petit milieu et dans ce contexte, il convient de se serrer tous ensemble les coudes. Si un organisateur se décarcasse pour organiser un événement, est-il logique de n’y voir que quelques catégories y participer et pas les autres, sous prétexte que les autres relèvent d’une autre « fédé » ou « association »?

On appelle ça des économies d’échelle. Au fond, ce qui est compliqué, c’est de faire partir le premier peloton. Après, tout est en place: en faire partir 7-8 autres, c’est plus facile. Le chronométrage est en place, la sécurité est en place, tout est là. Et la communauté cycliste a plaisir à se retrouver, à se saluer lors des événements!

Pris autrement, quelles garanties avons-nous que la sécurité et les autres prestations seraient mieux assurées sur des événements exclusivement ACVQ, plutôt que sous l’égide de la FQSC, alors que les moyens seraient divisés?

Par ailleurs, Vélolibrius justifie cette indépendance notamment pour « préparer la relève Maitre ».

J’avoue ne pas très bien comprendre. Je vois mal comment on pourra « préparer la relève » pour les Maitres de 50 à 59 ans. La simple juxtaposition des mots « Maitres » et « relève » apparait incongrue!

La vaste majorité de ces coureurs de 50 à 59 ans ne sont-ils pas d’ex Maitres 40-49 ans, eux mêmes pour un bon nombre d’ex Maitres 30-39 ans, plusieurs d’entre eux d’ex coureurs séniors?

Pour moi, le cyclisme est une pyramide et un des moyens les plus efficaces pour préparer la « relève Maitre », c’est probablement de s’assurer que la masse critique de coureurs cadets, juniors, séniors 1-2 et 3-4, est là. Ces coureurs séniors ne passeront pas tous pro! Plusieurs continueront d’assouvir leur passion en devenant des coureurs Maitres, et les exemples sont nombreux dans le passé (j’en suis). Que ma cotisation annuelle FQSC-ACVQ soit un peu plus importante (on parle de 15$, c’est ca?) pour moi coureur Maitre afin de donner plus de moyens à la FQSC dans la réalisation de son mandat, j’y vois une forme de contribution à la vitalité et au développement de tout le cyclisme au Québec. Et une certaine garantie de voir encore du monde dans mon peloton Maitre au cours des prochaines années!

Les tarifs de nos courses régionales en Outaouais, notamment du côté d’Ottawa, servent justement aussi à soutenir, via des bourses, les jeunes talents émergents, outre de développer la condition des coureurs de la région, coureurs Maitres compris. Mes frais de courses sont légèrement majorés pour cela: la belle affaire! Je les paie avec enthousiasme, fier des prestations nationales de coureurs comme Jean-Sébastien Perron, Matteo Dal-Cin ou encore Mike Woods qui ont bénéficié de ces bourses découlant directement de la communauté des coureurs cyclistes d’Ottawa-Gatineau.

Le développement du cyclosport est également un probable bon vecteur de développement du peloton Maitre, certains voulant poursuivre leurs nouvelles expériences sur les cyclosportives dans des courses formelles (j’en ai chaque année la preuve, mon équipe cycliste recevant de telles demandes de la part de cyclosportifs). La FQSC a fait des efforts louables dans ce sens au cours des dernières années.

Bref, pour conclure, la lettre ouverte de Vélolibrius présente clairement une option: le droit à la libre concurrence auprès de la FQSC. Je ne suis pas convaincu que dans le contexte actuel, le développement du cyclisme sur route au Québec sortirait gagnant en poursuivant une telle voie suggérant la division. Et non, je ne suis pas fédéraliste!

Je termine en regrettant amèrement la présence, dans la lettre ouverte de Vélolibrius, d’une citation d’Alexis Carrel portant sur la « qualité des hommes ». Démographe ayant travaillé à l’INED à Paris dans le passé, je suis bien placé pour savoir que le leg de M. Carrel est particulièrement controversé, ayant notamment adhéré au parti fasciste Parti Populaire Français durant les années de la Deuxième guerre mondiale, et étant connu pour ses positions en faveur de l’eugénisme qui, à l’époque comme aujourd’hui, demeure difficile à cautionner.

J’ai plutôt tendance à me dissocier avec vigueur d’un tel individu et de ses thèses pour le peu condamnables. La citation est malheureuse selon moi.

Si la vigueur d’une association ne peut être réduite au simple nombre de ses membres on est d’accord, une association bien née ne saurait non plus « choisir » ses membres sur la base de leur « qualité ».

Le Tour de l’actualité

1 – Tour de Beijing. Drôle d’époque pour « peaker », mais c’est ce que Philippe Gilbert a fait pour s’imposer au général, trois petites secondes devant le récent vainqueur en Lombardie, Daniel Martin.

Gilbert vient ainsi « sauver » sa saison compte tenu de son rang. Au total, il aura décroché quelques victoires, la plus importante étant bien sûr l’Amstel en avril dernier. Quelques semaines auparavant, il s’imposait aussi sur la Flèche Brabançonne. Il est cependant passé au travers des courses par étapes, ne parvenant pas à décrocher une victoire d’étapes sur ces épreuves en 2014.

2 – Tour de Beijing (encore). Je sais pas vous, mais le jeune Français Warren Barguil m’impressionne par sa fin de saison: 8e de la Vuelta, 19e aux Mondiaux pour la France, il termine encore 6e de ce Tour de Beijing. De quoi se « venger » de sa non-sélection pour le Tour au sein de la Giant-Shimano qui avait préféré articuler l’équipe autour du sprinter Marcel Kittel.

Attention à Barguil en 2015, ce coureur progresse vite c’est évident!

3 – Tour de Beijing (fin). Le Canadien Ryder Hesjedal termine 16e du général, et finit donc fort sa compagne 2014. De bonne augure pour 2015 au sein d’une équipe renouvelée qui fusionne avec Cannondale.

4 – AG2R – La Mondiale. Le sponsor a confirmé sa présence dans le peloton professionnel jusqu’en… 2018, estimant que son retour sur investissement était de l’ordre du 10 pour 1. La mutuelle d’assurance injecte en effet quelques 10 millions d’euros dans  son équipe cycliste, pour un retour sur investissement évalué par une firme indépendante à… 97 millions d’euros. Plus encore, fort des succès des derniers Tours de France, l’équipe de Chambéry serait aujourd’hui la numéro 1 dans le coeur des Français, avec les Riblon, Bardet et Perraud.

Voilà qui mérite d’être souligné au Québec et au Canada: le cyclisme peut être très rentable pour les sponsors! L’expérience l’an prochain de la compagnie de vélo Argon18 au sein de la nouvelle équipe Bora sera intéressante à suivre dans ce contexte.

5 – Paris-Tours. Beau final avec deux coureurs refusant de rendre les armes et qui, finalement, se disputent la victoire au sprint. Comme vous probablement, je misais Thomas Voeckler, fort de son expérience de course et de sa giclette dans les dernières bosses. Contre toute attente, le jeune (25 ans) coureur belge Jelle Wallays a résisté de très belle façon à Voeckler, prouvant qu’il avait les jambes dimanche. Du coup, dans les derniers 7 kms, je ne donnais plus très cher de la peau de Voeckler, qui s’est logiquement fait déposer au sprint à l’arrivée. Bravo à Wallays, impressionnant de force!

6 – La Tinkoff-Saxo a confirmé son stage « team build-up » début novembre au… Kilimanjaro. Rien de tel pour l’oxygénation. (je sais, elle était facile celle-là).

7 – SRM. Ca y est, le compteur SRM-8, avec GPS intégré, est mis en marché. Des promotions sont en cours si vous avez un SRM-7, et que vous voulez faire l’upgrade.

8 – Sexe et vélo. Quel sujet passionnant! Petit article intéressant disponible ici qui nous ré-affirme qu’entrainement cycliste et vie sexuelle optimisée vont souvent de pair. Je suppose que pour maximiser le plaisir, mieux vaut être en couple avec un partenaire lui aussi cycliste!

9 – Sufferfest. Avec la fin de saison qui approche au Québec, ce sera bientôt le temps de retourner sur cet engin infernal qui se nomme le home-trainer… Fort heureusement, il existe des vidéos pour nous permettre de faire passer le temps plus vite, même si on avance pas beaucoup dans son sous-sol, du moins dans l’espace… Dans ce registre, j’aime bien me taper de temps en temps les vidéos SufferFest, très bien faits et permettant un bon work-out chaque fois.

Les derniers vidéos produits sont Half is Easy, The Elements of Style et The Rookie. Dans ce dernier vidéo, on exploite les caméras embarqués dans le peloton pro, pour davantage de réaliste. C’est vraiment comme si vous étiez avec Marcel Kittel et les Giant-Shimano à l’approche de l’arrivée!

Andy Schleck: un goût d’inachevé

C’est la nouvelle de la semaine dans le monde du cyclisme: à 29 ans, ce qui est relativement jeune pour un coureur cycliste, Andy Schleck met un terme à sa carrière.

Raison évoquée, un genou usé, surtout le cartilage sous la rotule, qui est aujourd’hui à peu près inexistant. Rappelons qu’Andy Schleck s’était sérieusement blessé au genou lors de la 3e étape du dernier Tour de France.

Rappelons également que depuis sa fracture du bassin suite à une chute sur le Dauphiné Libéré en 2012, Andy Schleck n’avait jamais retrouvé de sa superbe ces deux dernières saisons. Certaines rumeurs persistantes avaient même laissé croire qu’il était au prise avec des problèmes d’ordre mental, voire avec une consommation excessive d’alcool. L’affaire de la Vuelta 2010 ou il avait été exclu de l’épreuve par son directeur sportif pour être sorti boire un verre après l’étape n’a pas aidé à infirmer ces rumeurs.

Outre sa chute au Dauphiné, la suspension pour dopage au xipamide de son frère Frank sur le Tour 2012 l’aurait aussi gravement affecté alors qu’il peinait pour revenir de sa blessure. Lui même a fait l’objet de soupçons à l’égard du dopage, certaines puissances indirectement estimées via les calculs de puissance laissant croire qu’il aurait développé, par moment, des watts « miraculeux ». Et rappelons que son directeur sportif des dernières années, l’ex-coureur pro Kim Andersen, est un multi-récidiviste en la matière, ayant été contrôlé par moins de… 7 fois positif au cours de sa carrière! Crédible comme directeur sportif, vous dites?

Enfin peu importe, à l’heure des comptes, je ne sais pas vous, mais Andy Schleck me laisse personnellement un goût d’inachevé, et c’est avec regret à quelque part que je le vois quitter le peloton professionnel ainsi.

Il est évident que ce coureur avait beaucoup de talent sur le vélo. L’année 2009 restera sa meilleure saison selon moi, avec sa  victoire sur La Doyenne et une 2e place « à la pédale » sur le Tour.

Et je demeure convaincu qu’il aurait pu gagner le Tour 2011 sur l’étape de l’Alpe d’Huez ou, échappé tôt dans l’étape avec Contador, il avait été repris peu avant le pied de l’Alpe d’Huez, obligeant Evans à faire des efforts tôt dans la course. Contador était reparti tôt dans l’ascension finale, et derrière les deux Schleck avaient fini l’étape en chassant Contador au train, Cadel Evans dans leurs roues. Gros manque de jugement selon moi, car Cadel Evans était un gros diesel; il fallait plutôt l’attaquer à tour de rôle, l’Australien n’ayant à ce moment guère d’autres options que de répondre, étant isolé dans ce final.

Somme toute, la carrière cycliste d’Andy Schleck, grimpeur d’exception, aura été à l’image de celle de beaucoup d’autres grands grimpeurs de l’histoire: une ascension rapide, parfois des coups d’éclat géniaux, des blessures fréquentes témoignant probablement d’une certaine fragilité, et une chute brutale en fin de parcours.

Son frère Frank, plus vieux que lui, poursuit quant à lui sa route, son contrat au sein de l’équipe Trek ayant été prolongé pour deux ans.

Louis Garneau 2015

Il y a quelques développements qui m’emballent du côté de chez Louis Garneau Sports en ce moment.

D’abord, ce beau petit vidéo présentant la gamme de vêtements pour l’automne 2014. Réussi, notamment la gamme des vêtements « Course ».

Il y a ensuite et surtout cette nouvelle paire de chaussures, les Course Air Light, très réussies dans leur look comme dans leur technicité. Système Boa de laçage, très légers, semelle carbone avec insert titane, semelles internes interchangeables été/hiver, c’est du haut de gamme bien conçu. J’aime vraiment beaucoup.

Enfin, Louis Garneau a annoncé quelques modifications au programme de vêtements sur mesure. D’une part, de nouveaux maillots plus techniques sont désormais disponibles pour ce service personnalisé, par exemple le nouveau maillot équipe pro. Le processus de commande a également été simplifié et les délais de livraison réduits, dans certains cas, à 25 jours. Mais surtout, les commandes minimales sont désormais de 6 unités, offrant une nouvelle flexibilité aux équipes amateurs qui ne peuvent commander, chaque année, des quantités importantes de vêtements.

Bravo!

Le Tour de l’actualité

Début de semaine riche en actualités diverses.

1 – Tour de Lombardie. C’est Dan Martin qui est venu voler in extremis la victoire, et ainsi sauver sa saison marquée par la malchance avec de nombreuses chutes à des moments clef. Tous les favoris, ou presque, terminent juste derrière, avec Valverde à la 2e place et Costa à la 3e.

Le final aura été excitant à regarder, avec une course ouverte emprunte de mouvements. L’attaque de Tim Wellens au pied de la dernière bosse était impressionnante et a mis le feu aux poudres. Gilbert a lui aussi bien tenté sa chance, contrant Wellans sur le haut et insistant un moment. Enfin, son équipier Samuel Sanchez a bien relancé dans la descente, c’était bien joué.

Mais au final, c’est Martin qui, au profit d’un démarrage à environ 450m de la ligne, a surpris tout le monde. Et comme d’hab chez les pros, tout le monde s’est regardé à savoir qui devait faire l’effort. Je crois personnellement que l’équipe BMC devait assumer, étant deux dans le groupe, mais voilà Sanchez venait juste de se relever et il était très probablement cramé.

2 – Gros carton rouge. À toute l’équipe Astana, qui nous a fait un sacré coup au cours des 72 dernières heures.

Acte 1: on annonce que Maxim Iglinskiy, frère de Valentin piqué positif un mois plus tôt, est positif à l’EPO. Comme c’est le 2e coureur de l’équipe à se faire prendre en peu de temps, l’équipe, qui adhère au Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), est menacée de ne pas disputer le Tour de Lombardie.

Acte 2: on annonce que Maxim demandera la contre-expertise de l’échantillon B. Du coup, il n’est plus « officiellement » positif, et l’équipe peut donc disputer la Lombardie avec son leader Fabio Aru.

Acte 3: on annonce hier, après la Lombardie, que Maxim ne demandera finalement pas la contre-expertise et accepte le verdict.

Acte 4: l’équipe Astana annonce qu’elle respectera le protocole du MPCC et s’auto-suspend donc sur le champ. Elle ne participera  donc pas au Tour de Pékin la semaine prochaine.

Évidemment, chez les pros, tout le monde s’en fout du Tour de Pékin qui est plutôt vu comme une punition pour les coureurs qui n’aspirent plus qu’à une chose en ce moment, prendre des vacances, à la nuance près que les sprinters pensent encore à la dernière course, Paris-Tours dimanche prochain.

Voilà un beau montage de l’équipe Astana qui fait parfaitement leur affaire: ils ont pu disputer la Lombardie, ayant une chance avec Aru, et ils se dispensent d’un voyage peu intéressant en Chine, l’essentiel de l’équipe, Vicenzo Nibali en premier lieu, étant de toute façon retenu pour des obligations de sponsors au Kazakstan.

C’est magnifique! Alexandr Vinokourov nous prend vraiment pour des cons.

3 – Tour de Pékin. Purgatoire pour la plupart des coureurs, c’est sans surprise que Valverde et Contador ont annoncé leur forfait pour l’épreuve. Valverde a chipé la place de leader au classement World Tour sur le Tour de Lombardie, terminant 2e et Contador chutant dans le dernier virage, non sans n’avoir pu suivre le groupe Valverde dans la dernière bosse.

Du coup, le classement est plié. Valverde n’a pas besoin d’aller en Chine, et Contador non plus.

4 – Giro 2015. Ca débutera du côté de San Remo par un chrono par équipe. La course descendra ensuite vers le sud le long du Golfe de Gênes, avec une première étape clef (la 5e) vers Abetone et son arrivée en altitude (pas difficile cependant, 17km à 5%), la première de six sur ce Giro.

Le 2e grand rendez-vous de ce Giro sera lors de la 8e étape et son arrivée en altitude à Campitello Matese, au bout d’une étape longue de 188 kms.

La 9e étape sera également très accidentée et casse-pattes, qui plus est considérant sa longueur (212 kms).

Le rendez-vous suivant sera celui du chrono individuel long de 59 kms, le plus long des dernières années, lors de la 14e étape. De quoi créer quelques écarts tout de même.

L’essentiel des difficultés restantes se concentrera ensuite en dernière semaine, un classique sur le Giro.

D’entrée de jeu, ce sera l’arrivée mythique à la Madonna Di Campiglio, tristement célèbre dans l’histoire du Giro pour être l’endroit où l’affaire Pantani a éclaté en 1999. Le Pirate ne s’en remettra jamais…

Après la 2e journée de repos, le Giro repartira de plus belle vers Aprica avec, dans le final, le redoutable Mortirolo. 175 bornes difficiles, de quoi décanter la course.

Après une 17e étape de transition, le parcours de la 18e étape est intéressant, avec un profil plat jusqu’à une grosse difficulté située dans le final, le Monte Ologno. Ca sera une course de côte, et surtout une intéressante descente pour rallier l’arrivée!

Restera deux arrivées en altitude sur les 19e et 20e étapes, la première au sommet du Cervinia après… 236 bornes excusez un peu, la deuxième vers Sestrières après le passage dans le final du Colle de Finestre, un sacré col dont la dernière portion est en terre battue et qui culmine à presque 2 200 mètres d’altitude. Aie!

L’arrivée aura lieu à Milan le lendemain, soit le 31 mai 2015.

Le vidéo de présentation du parcours est ici.

En bref, un Giro somme toute sans grande surprise, assez bien équilibré et fidèle à la formule habituelle. Nairo Quintana, le champion du Giro 2014, a déjà annoncé son impasse sur l’épreuve en 2015, préférant se consacrer à une préparation spécifique pour le Tour. Le duel devrait tourner entre Alberto Contador et Vicenzo Nibali qui ont tous deux annoncé leur présence sur l’épreuve italienne.

5 – Oleg Tinkoff. L’homme ne manque pas d’audace et de culot. Il a proposé le partage d’un million de dollars entre Contador, Froome, Nibali et Quintana s’ils acceptaient tous les quatre de disputer en 2015 les trois grands tours.

Je pense que cette proposition a laissé Quintana, Nibali et Froome assez froids…

Oleg, faut proposer un million de dollars chacun pour qu’ils le fassent!

6 – Cyclocross. Peu adepte de cette discipline du cyclisme, j’en demeure pas moins admiratif devant l’agilité et la condition des cyclocrossmen, des machines d’intensité. Payez-vous les images du premier cyclocross « SuperPrestige » de la saison, disputé ce week-end du côté de Gieten: c’est impressionnant! Et c’est encore plus impressionnant de savoir que c’est le jeune Mathieu Van Der Poel qui s’est imposé, battant les ténors de la discipline incluant Sven Nys (3e). Van Der Poel a 19 ans!

Wow!

Les 100 à B7

Je n’ai jamais caché mon affection pour Lyne Bessette l’ex-coureure cycliste, estimant par dessus tout son éthique de travail  ainsi que sa gentillesse, outre ses qualités d’athlète hors-norme.

Depuis l’an dernier, Lyne et son équipe ont lancé Les 100 à B7, une cyclosportive un peu différente se déroulant pour l’essentiel sur des chemins de terre tapée dans la région de Lac Brome en Estrie, la patrie de Lyne.

Je vous avais parlé de la première édition l’an dernier.

Je reviens à la charge cette année, fort des commentaires très positifs entendus à propos de l’événement de 2013.

La cyclo est donc de retour cette année, le samedi 11 octobre prochain.

Trois formules sont proposées, de quoi contenter tout le monde en cette fin de saison: un parcours de 45 kms, un autre de 85 kms et enfin le traitement royal, un parcours de 100 kms autour de Lac Brome.

Le départ et l’arrivée auront lieu au Centre national de cyclisme de Bromont.

95% de ces parcours sont en gravier tapé, donc conviendront à des vélos de tout genre, du vélo de route au VTT en passant par le vélo de cyclo-cross. Des pneus de 25 ou 28mm sont recommandés, surtout si la météo devait être humide.

L’inscription à l’épreuve comprend l’encadrement sur la route, des ravitos, un BBQ d’après course, des prix de présence ainsi qu’un village des exposants. Ambiance vélo quoi!

Très intéressant, un service de navette aller-retour depuis Longueuil sur la rive-sud de Montréal est disponible moyennant 40$, ceci afin de permettre aux cyclistes de la grande région montréalaise de participer facilement à l’événement. Voilà une belle initiative!

Les tarifs d’inscription sont très raisonnables et loin de la surenchère observée sur nombre d’événements comparables.

Je vous invite donc à participer à cet événement génial, en compagnie de Lyne. Fun garanti! Si ma participation est pour l’heure incertaine due à des obligations familiales et à mon aversion pour la terre battue (on n’a jamais vu Marco Pantani, 135 lbs mouillé, sur Paris-Roubaix non plus!), c’est avec grand plaisir que j’essaierai de me joindre à la troupe cette année!

Affaire Iglinskiy: ben voyons!!

On continue pour nous prendre pour des imbéciles, c’est net.

Je vous informais le 11 septembre dernier que le coureur Astana Valentin Iglinskiy avait été piqué positif à l’EPO lors de l’ENECO Tour au mois d’août.

L’équipe Astana avait évidemment licencié sur le champ Valentin, affirmant bien entendu qu’il avait agi seul.

La stratégie de la brebis égarée, comme toujours.

Or, on apprend hier que son frère Maxim, vainqueur surprise de Liège-Bastogne-Liège 2012, a lui aussi été piqué positif à l’EPO et ce, suite à un contrôle effectué le… 1er août.

Faut-il rappeler que Maxim faisait partie de l’équipe Astana qui a épaulé Vicenzo Nibali sur le récent Tour de France, tout juste avant le contrôle positif?

Faut-il rappeler que l’équipe Astana est sous la férule d’Alexandr Vinokourov, un multi-récidiviste en matière de dopage?

Mon avis?

Tout cela sent mauvais. Très mauvais.

D’une part, Valentin n’a pas agi seul: il merdouillait avec son frère. Voilà qui démontre sans l’ombre d’un doute que les coureurs agissent en fait assez peu souvent tout seul, et que l’entourage sait forcément des choses, voire est complice. Nous faire croire le contraire est une simple stratégie de communication.

Pourtant, l’équipe Astana émettra encore un autre de ces communiqués de presse insipide, affirmant qu’il s’agit de cas isolés. On peut avoir de gros doutes…

Deuxièmement, on pourra s’interroger sur la date du contrôle positif de Maxim, le 1er août. Pourquoi prendre de l’EPO à cette date? S’il était sur le jus à ce moment, il est probable qu’il l’ait été avant…

Enfin, on pourra raisonnablement se poser des questions à savoir ce qui se passe réellement au sein de l’équipe Astana. Clean, le Tour 2014? Possible. Mais l’Affaire Iglinskiy nous prouve que l’EPO via les micro-doses et via les médicaments génériques est encore largement répandue dans le peloton professionnel.

Plus que jamais, notre vigilance est de mise et il convient de ne pas être les dindons de la farce…

Giro d’Italia 2015

Le Tour de l’actualité

1 – « Vous auriez dû savoir » et « Vous en avez eu pour votre argent« : voilà l’essentiel, selon VeloNews, des arguments que fait prévaloir Lance Armstrong dans ses procès actuels. Le ridicule ne tue pas…

2 – Sur Strava, la ride victorieuse de Michal Kwiatkowski. Intéressant! 300 watts de moyenne sur 6h30 de course, et un début de course assez intense, tout comme un final bien sûr.

3 – Mondiaux 2015. Grâce à Pat McQuaid, ca se déroulera aux États-Unis, du côté de Richmond. Le parcours urbain est taillé pour les puncheurs, avec un circuit de 17kms à parcourir et qui concentre toutes les difficultés, soit trois bonnes petites bosses, dans les derniers 4 kilomètres de chaque tour.

4 – GP de Québec et Montréal. Avec les Mondiaux de Richmond aux États-Unis sur un circuit urbain similaire à ceux de Québec et Montréal, gageons qu’ils seront nombreux à vouloir venir se préparer au Canada avant d’enchainer avec les États-Unis…

5 – TeamLottoNL, ou le nouveau nom de l’équipe Belkin en 2015. À ne pas confondre avec Lotto-Soudal, nouveau nom de l’équipe Lotto-Belisol.

6 – Novo. Ca sera possiblement le nom d’une nouvelle équipe WorldTour en 2015, avec la participation de Fernando Alonso qui murit un tel projet depuis plusieurs années déjà.

7 – Tour de Lombardie: c’est ce dimanche, et Alberto Contador sera au départ pour sécuriser sa place de premier au classement World Tour de la saison. Thibault Pinot en a fait un objectif du côté de la FDJ.

8 – Fin de saison: après la Lombardie, restera le Tour de Pékin qui n’intéresse personne, et surtout Paris-Tours le 12 octobre prochain qui intéresse beaucoup de monde. Comme quoi le cyclisme est un sport de tradition.

9 – Tour de France 2015. C’est mercredi 22 octobre prochain que sera dévoilé le parcours du prochain Tour. Mais déjà, et comme d’hab, l’ami Thomas Vergouwen nous propose le parcours probable, sur la base des rumeurs et divers indices glanés dans les journaux et via les réservations hôtelières. Le Tour s’élancera d’Utrecht aux Pays-Bas ca c’est confirmé par ASO, devrait ensuite passer par la Belgique via Anvers, puis descendre dans les Pyrénées avant d’attaquer les Alpes en troisième semaine. Une étape est à prévoir du côté de l’Alpe d’Huez, une autre dans le secteur de la Vallée de la Maurienne.

10 – L’Étape du Tour. Les rumeurs laissent croire qu’elle se déroulerait du côté de la Maurienne en 2015.

11 – Le vidéo (caméra embarquée) saisissant de la course élite femmes des Mondiaux, avec la chute spectaculaire qui a emporté l’équipe canadienne.

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