Very cool! Les Campagnolo Ghibli, mythiques, l’oeuvre d’un seul homme chez Campagnolo. J’espère qu’ils ont pris une assurance vie à son sujet!
Merci à mon ami Paolo pour le tuyau.
Very cool! Les Campagnolo Ghibli, mythiques, l’oeuvre d’un seul homme chez Campagnolo. J’espère qu’ils ont pris une assurance vie à son sujet!
Merci à mon ami Paolo pour le tuyau.
Cyclisme Canada a rendu public hier un rapport sur la consultation nationale sur le dopage, menée par l’intermédiaire d’un partenaire privé. Réactions.
La bonne nouvelle: ce rapport affirme « qu’il n’existe aucune culture ou système organisé de dopage au Canada. » Cette conclusion a été reprise en faits saillants dans de nombreux médias couvrant la nouvelle de la publication du rapport, mais je pense qu’il convient d’être plus nuancé. Le Canada ne disposant pas (plus…) d’équipes professionnelles World Tour ou de très haut niveau, ni d’un calendrier national de courses pro, ni même d’une longue tradition en matière de cyclisme, le contraire eut tout de même été surprenant.
La vraie bonne nouvelle selon moi: le rapport mentionne que « La majorité des personnes interviewées ont rapporté n’avoir jamais consommé de substances améliorant la performance. » Voilà matière à se réjouir. Il convient ici de dire que le rapport repose sur le témoignage anonyme de 32 personnes, dont 21 athlètes (ou ex-athlètes je suppose) sur une population cible de 64 personnes (taux de réponse 50%).
Les moins bonnes nouvelles: « d’autres personnes » (il eut été utile de savoir combien mais le rapport ne le précise pas…) ont confirmé s’être dopées, sous la pression de leur équipe professionnelle ou de leur entourage. Dans presque tous les cas, cette prise de produits dopants s’est faite avec l’assistance de personnes proches de l’athlète: tantôt l’entraineur, tantôt le thérapeute, tantôt le médecin d’équipe, tantôt les soigneurs, tantôt d’autres coureurs (le rapport est truffé d’exemples à ces égards). Le plus souvent, ces situations se sont déroulées hors du Canada, lors de courses internationales ou de stages d’entrainement.
Plus troublant encore: la catégorie des Maîtres est loin d’être épargnée. Extraits:
« Il (ndlr: la personne interviewée) nous a confié que dans le circuit des Masters, les athlètes vieillissant n’hésitaient pas à utiliser des substances améliorant la performance qui provenaient de fournisseurs inconnus et dangereux. Il a ajouté que les coureurs de la catégorie des Masters savaient bien qu’un certain médecin fournissait des substances améliorant la performance. »
Paragraphe suivant: « Une des personnes interviewées a bénéficié de l’opportunité (si on peut qualifier cela de «bénéficier») d’utiliser des substances améliorant la performance à l’occasion d’épreuves internationales de cyclisme de la catégorie des Masters. »
Plus loin « Une autre personne interrogée a déclaré avoir été témoin de situations suspectes lors d’une épreuve du circuit canadien des Masters. La personne interrogée a vu un coureur prendre des pilules de Viagra avant une course. Lors d’une soirée subséquente, le cycliste en question a confirmé à la personne interrogée que le produit qu’il utilisait était bien du Viagra. (…). La même personne interrogée avait aussi connaissance de l’utilisation de substance proscrite par l’entremise d’un membre de son entourage qui était en relation avec un fournisseur. Ledit membre de son entourage lui a précisé que ce fournisseur avait de l’EPO chez lui, ainsi que des fioles de fer et de vitamine B12 injectables. »
Bien sûr, toutes ces situations peuvent découler de cas isolés. Mais cela confirme néanmoins l’usage de produits dopants par certains.
Enfin, le plus inquiétant, et de loin:
« Les personnes interviewées qui se sont abstenues d’utiliser des substances améliorant la performance ont mentionné que les coureurs qui sont «propres» deviennent désabusés vis-à-vis du système. Lorsqu’ils constatent que d’autres coureurs se dopent sans se faire prendre, certains peuvent être tentés de «faire le saut» et de commencer à recourir à de tels produits ou méthodes. »
Et:
« De nombreuses personnes interviewées pensent que les situations suspectes justifient une enquête immédiate de la part des organismes sportifs et antidopage dès qu’elles sont rapportées. Cependant, ces personnes interviewées n’ont jamais rapporté leurs préoccupations aux autorités sportives. »
Bref, loin d’être seulement positif (sans jeu de mots), ce rapport montre avec éloquence selon moi les liens entre cyclisme et dopage, surtout au sein des équipes professionnelles, mais aussi dans les catégories inférieures comme celles de Maîtres. À la lecture du rapport, il est évident que:
1 – le dopage au Canada demeure le plus souvent limité à des initiatives personnelles. Par contre, dès que l’athlète atteint un certain niveau (équipe semi-pro ou pro), il apparait clair à la lecture du rapport que les situations ambiguës ou l’athlète aura à faire un choix deviennent beaucoup plus fréquentes.
2 – le dopage ne se limite pas qu’aux coureurs pro, mais existe bel et bien chez les Maîtres, et qu’il n’est probablement pas rare.
3 – l’entourage du coureur continue de jouer un rôle clef dans le dopage, notamment en fournissant les produits bien souvent
4 – que la loi de l’omerta persiste par-dessus tout dans le milieu
Partant de là, les mesures à prendre pour lutter contre le dopage dans le cyclisme sont évidentes. Espérons que Cyclisme Canada analysera avec attention ce rapport – certes basé sur un nombre limité de témoignages – et veillera à renforcer, par exemple, son programme « Race Clean ».
Enfin, il est intéressant de noter que le rapport relate qu’un « personnage relativement important » a décidé très tard de participer à cette consultation, et donc que ses propos n’ont pu être inclus dans le rapport diffusé hier (ses propos seront éventuellement inclus plus tard). On précise « penser fortement que ce personnage nous fournira des informations précieuses relativement aux pratiques de dopage sur la scène mondiale et au Canada. »
Le nombre de coureurs canadiens évoluant sur la scène mondiale étant très limité, surtout sur route, il est facile de formuler des hypothèses raisonnables sur l’identité de ce coureur « relativement important« , comme sur celle derrière de nombreux propos rapportés dans le rapport ici et là. Compte tenu donc du faible nombre d’interviews réalisées, je ne suis pas convaincu que la formule adoptée pour le rapport est la meilleure pour préserver l’anonymat des participants, un élément pourtant crucial pour garantir la pertinence des exercices futurs.
Un peu plus d’un an après l’élection de l’Anglais Brian Cookson à titre de président de l’UCI, il est utile de revenir sur les grands dossiers qui animent actuellement l’Union Cycliste Internationale, question de faire le point.
1 – Commission indépendante de réforme du cyclisme (CIRC). Cookson l’avait promis s’il était élu, Cookson l’a fait: la CICR a été créée en début d’année, et se poursuit toujours au moment d’écrire ces lignes. L’un des témoins clef, Lance Armstrong, a récemment annoncé qu’il y passerait une deuxième fois dans les prochaines semaines, tout motivé qu’il est à obtenir une remise de peine. Une fois la Commission terminée et le rapport déposé, la phase cruciale commencera: implémenter les changements nécessaires. Ce sera le véritable test de Cookson côté « courage » et « volonté politique ».
2 – L’indépendance face à l’UCI des initiatives de lutte contre le dopage. Cookson a été très actif dans ce domaine, renforçant par exemple l’indépendance de la Fondation Antidopage de Cyclisme (CADF) ou créant le Service antidopage juridique, chargé de gérer les cas de violation aux règles antidopage et ce, indépendamment des organes décisionnels de l’UCI. C’est un grand pas dans la bonne direction.
3 – Renouvellement de l’UCI. Dès son arrivée, Cookson a entrepris un renouvellement des ressources humaines travaillant à l’UCI, et a même revu certains acquis. Par exemple, il n’a pas hésité à revoir à la baisse son propre salaire. Et il a mis fin au « one-man show » qui était l’apanage des Hein Verbruggen et Pat McQuaid du passé.
4 – Refonte du cyclisme professionnel. C’est un gros dossier qui est loin d’être clos! De nombreuses voies se sont élevées ces dernières années pour souligner les manquements du cyclisme professionnel lorsque comparé à d’autres sports professionnels, notamment le tennis ou la Formule Un. Le partage des droits télé est une question épineuse, de même que le système World Tour qui présente des ratées au niveau du nombre d’équipes et des courses du circuit. Certaines factions ont même proposé la création d’un circuit parallèle de cyclisme professionnel! Si cette éventualité semble peu probable à ce stade-ci, il est clair que des changements doivent être apportés au niveau de l’équilibre entre organisateurs de course – équipes – coureurs afin d’accroitre la visibilité du cyclisme, stabiliser les revenus des équipes-coureurs et garantir le développement à long terme. Un bon point de départ serait de reconnaître pleinement le caractère « historique » ou « légendaire » du cyclisme et de miser là-dessus, comme de viser un meilleur partage des revenus.
5 – Cyclisme féminin. Déjà, on a vu des changements positifs, notamment via la création de La Course, l’épreuve féminine en marge de la dernière étape du Tour de France sur les Champs Élysées. C’est encore trop peu certes, mais c’est un pas dans la bonne direction. L’instauration d’un circuit professionnel, d’un salaire minimum et d’un calendrier de courses cohérent avec celui des hommes sont les prochaines étapes. Cookson a déjà créé une commission pour le cyclisme féminin, sous la direction de l’Australienne Tracey Gaudry, pour mener à bien le développement de ce cyclisme. Là encore, un pas dans la bonne direction.
6 – La modernisation des règlements. On parle notamment de revoir le poids obligatoire des vélos de route, actuellement et depuis 2000 et la « Charte de Lugano », de 6,8kg. Les avancées technologiques permettent désormais d’obtenir des vélos plus légers et fiables, il serait donc normal de revoir périodiquement cette règle. Un poids réglementaire de 6,4 kg est probablement tout à fait possible sans nuire d’aucune façon à la sécurité des coureurs.
On pense aussi au dossier des oreillettes en course, un peu en sourdine (c’est le cas de le dire!) ces derniers temps. Je demeure personnellement convaincu que l’intérêt du public serait grandement accru par l’élimination en World Tour de ces oreillettes, permettant ainsi d’ouvrir la course aux attaquants. Les équipes pro évoquent la sécurité pour justifier leur maintien : un système unidirectionnel et administré par la direction de course pourrait être mis en place pour prévenir les coureurs – tous les coureurs – des dangers de la route, sans nuire à la course elle-même…
7 – L’image du cyclisme. C’est peut-être le plus gros défi de Cookson, les Affaires Kreuziger et Astana nous ayant récemment prouvé que le dopage reste présent dans le cyclisme et donc que la crédibilité du sport demeure bien fragile. Une occasion de redorer l’image du cyclisme se présentera avec les résultats de la CIRC l’an prochain, sous la condition que des actions musclées soient entreprises pour « nettoyer » le cyclisme de ses parasites, à commencer par les ex-dopés qui continuent de graviter dans l’entourage de coureurs pros en activité, certains à titre de directeurs sportifs ou présidents d’équipes. Et quant on lit que la principale ligne de défense d’un Roman Kreuziger est le vice de procédure, on se dit qu’on persiste à nous prendre, nous les fans, nous le public, pour des cons.
Enfin, voici un cuissard à bretelles pour les femmes qui ne pose pas (plus) de problèmes pratiques. C’est la marque Louis Garneau qui proposera en 2015 ce système bien conçu. Espérons que ce sera disponible pour le « custom » également.
Voici le nouveau maillot LottoNL-Jumbo, qui succède au sponsor Belkin. Je sais pas vous, mais je trouve l’ensemble assez peu réussi. Et il faudra probablement prévoir un maillot alternatif pour le Tour, car l’organisation les obligera surement à trouver quelque chose qui ne pourra pas être confondu avec le maillot jaune.
Très beau vidéo d’une aventure incroyable vers le Mont Blanc. Merci à mon ami Claude pour le tuyau.
On présentera, dans le cadre des Rencontres internationales du Documentaire de Montréal en novembre prochain, un film sur M. Marinoni, réalisé par Tony Girardin. Le film s’intitule Marinoni: The Fire in the Frame.
Deux représentations sont actuellement à l’horaire, soit le 21 novembre à 20h15 à l’Excentris, et le 22 novembre 15h à l’Université Concordia.
Le film de 87 minutes raconte les 60 jours passés avec M. Marinoni avant son record de l’heure établi en 2012 dans la catégorie des 75 ans et plus. Un authentique exploit.
Voilà l’occasion d’en découvrir un peu plus sur ce grand champion cycliste qui est aussi devenu une légende au Québec, notamment grâce à son industrie de cycles. Un homme que je connais peu, mais qui impressionne rapidement par sa simplicité et son sens de la réalité concrète.
Un hommage bien mérité.
Un Tour de France qui me surprend d’abord à un égard: la longueur des étapes.
En effet, le Tour 2015 comporte seulement… une étape de plus de 200 bornes! (deux étapes comportent respectivement 200 et 201 kms).
En comparaison, le Tour 2014 en comptait quatre, et le Tour 1987, il y a environ 25 ans, pas moins de dix!
Plus encore, deux étapes du Tour 2015 comportent à peine plus de 100 kms, soit les deux dernières: la première, de montagne, se terminera en altitude à l’Alpe d’Huez et constitue, en quelque sorte, un parfait remake de l’étape du Tour 2011 gagnée par Pierre Rolland et où Alberto Contador et Andy Schleck avaient assuré le spectacle, se lançant à l’offensive tôt dans la course. La deuxième est celle de l’arrivée à Paris.
Rappelons que sur certains Tours, notamment dans les années 1980, on proposait souvent aux coureurs deux étapes dans la même journée, souvent une étape en ligne le matin suivi du chrono par équipe l’après-midi. L’étape en ligne du matin tournait souvent autour de 100 bornes (mais pas en montagne bien sûr).
Avec des étapes aussi courtes, la distance totale du Tour 2015 est de 3 344 kms. Le Tour 1987 en comptait…4 231, il est vrai sur un plus grand nombre d’étapes (25 au lieu de 21).
Cette révision à la baisse du nombre de kilomètres des étapes est assurément une volonté d’ouvrir la course en incitant à l’attaque, et bien sûr de lutter indirectement contre le dopage.
Un Tour explosif!
Sinon, un seul mot me vient en tête pour qualifier ce Tour de France 2015: explosif!
Explosif par la distance réduite des étapes d’abord, comme je viens de l’expliquer.
Explosif ensuite par la variété des genres proposés: un court chrono individuel (14 bornes, presque un prologue!) le premier jour, deux arrivées en haut de murs en première semaine (Huy et le mur de Bretagne), des pavés, un chrono par équipe sur 28 bornes, et enfin de la montagne, mais toujours sur des étapes assez courtes, le plus souvent sans grande succession d’ascensions toute la journée.
Voilà un Tour qui pourrait être difficile à contrôler pour un maillot jaune, ou qui pourrait se traduire par de nombreux maillots jaunes différents.
Chose certaine, les favoris devront se dévoiler tôt dans la course, notamment lors de la 3e étape et son arrivée au sommet du mur de Huy, juge de paix de la Flèche Wallonne en avril. Ils devront aussi répondre présents au mur de Bretagne le samedi suivant, et au chrono par équipe du dimanche avant le premier jour de repos.
Sinon, j’aime bien cette année la traversée proposée des deux grandes chaines montagneuses, les Pyrenées et les Alpes, qu’on n’a pas escamoté.
Trois étapes sont réservées aux Pyrenées, la première se terminant en haut du col du Soudet, à la Pierre-Saint-Martin. Cette étape donnera assurément lieu à une course de côte parmi les favoris.
On enchainera ensuite avec l’étape Pau-Cauterets, presque un classique, avec enchainement Aspin-Tourmalet avant une courte ascension finale vers Cauterets. 188 bornes qui feront des écarts après 10 jours de course.
La troisième étape des Pyrénées se termine en haut du Plateau de Beille, une ascension souvent empruntée ces 15 dernières années, après les cols du Portet d’Aspet, de la Core, et de Lers. 195 bornes tout de même!
Quatre belles étapes sont également réservées aux Alpes, la première proposant dans son final le col d’Allos avant la montée sur Pra-Loup, théâtre de la chute de Merckx sur le Tour 1975 alors que Thévenet l’avait torpillé à cet endroit précis.
L’étape Gap-Saint-Jean de Maurienne propose quant à elle l’ascension du Glandon, côté Allemond, dans son final, puis les lacets de Montvernier (affectueusement appelés « le stationnement à étage » par mes potes québécois), courts mais pentus, juste avant l’arrivée. Intéressant spectacle en perspective!
Les deux dernières étapes avant celle de Paris seront assurément les plus intéressantes considérant qu’on est en fin de Tour et que les organismes sont donc fatigués. L’étape du vendredi vers La Toussuire est très intéressante, avec en début d’étape l’ascension du col de Chaussy. On attaque ensuite la Croix de Fer (à quant son retour dans la Marmotte?), puis le Mollard avant d’entreprendre la montée finale vers la station de La Toussuire. J’aime!
Enfin, la très courte étape de l’Alpe d’Huez pourrait de nouveau être le théâtre d’une course à rebondissement, comme en 2011. Le Galibier, redoutable s’il en est sur son versant Valloire, est toujours impitoyable pour les coureurs avec moins de force, particulièrement dans ses huit derniers kilomètres. Seul hic, vaut mieux affronter la longue descente vers Bourg d’Oisans dans un petit groupe, le vent soufflant souvent de face à cet endroit, et limitant les chances d’un coureur isolé seul en tête de rallier le pied de l’Alpe d’Huez solo (ou alors au prix d’un effort taxant pour la suite).
Bref, ce Tour est résolument « moderne » par la longueur moyenne de ses étapes, et novateur en ce sens qu’il propose encore un parcours remodelé, dépourvu d’une structure « imposée » telle qu’on pouvait le voir auparavant (prologue, chrono par équipe en début de Tour, long chrono individuel à la fin de la première semaine, etc.).
Mon seul regret, c’est l’absence d’une autre grande discipline du cyclisme, le chrono en côte. Avec un Tour comportant si peu de kilomètres contre-la-montre, il me semble que l’occasion eut été belle d’y placer un chrono en côte, pourquoi pas en fin de 2e semaine, en arrivant dans les Alpes?
VeloWire
Comme d’hab, l’excellent site velowire.com de l’ami Thomas Vergouwen avait mis en plein dans le mile, révélant le parcours presque parfaitement quelques jours avant, sur la base d’articles de journaux locaux, d’information sur les réservations d’hôtels, etc. Un travail de moine, exigeant de rigueur, qu’il convient de saluer ici. Bravo!
L’étape du Tour
Ce sera le dimanche 19 juillet prochain, entre Saint-Jean-de-Maurienne et La Toussuire. Une belle étape, et qui ressemble beaucoup à une cyclo existante que j’ai déjà faite, l’Arvan-Villard. La vallée de la Maurienne est un excellent choix pour y passer des vacances, étant très bien située entre d’un côté des cols comme la Croix de Fer, le Galibier ou le Glandon, de l’autre la Madeleine.
En cette fin de saison, il est intéressant de regarder les principaux transferts pour mieux comprendre la composition du peloton 2015.
Côté équipes, quelques changements à souligner:
1 – Astana: sa licence WorldTour sera-t-elle renouvelée par l’UCI suite aux trois affaires récentes de dopage? La question est importante, notamment pour Vicenzo Nibali et Fabio Aru.
2 – Cannondale-Slipstream. L’équipe italienne Cannondale fusionne avec Garmin-Sharp. Pour les coureurs, cela signifie une seule équipe alors qu’avant il y en avait deux, donc des mises à pied. Dans ce contexte, le Québécois Guillaume Boivin n’a pas vu son contrat renouvelé, et espère se relancer l’an prochain aux États-Unis au sein de l’équipe Optum. Cela signifie également qu’une licence WorldTour, dont le nombre est limité à 18, est disponible, possiblement attribuable à MTN-Qubeka.
3 – Plusieurs équipes changeront partiellement ou totalement de nom en 2015. Ainsi, l’équipe NetApp-Endura devient Bora-Argon18, l’équipe Giant-Shimano devient Giant-Alpecin (une marque allemande de shampoing), l’équipe Lotto-Belisol devient Lotto-Soudal, l’équipe Omega Pharma-Quick Step devient Etixx-Quick Step et l’équipe Belkin devient De Lotto-BrandLoyalty.
Côté coureurs, voici les principaux transferts.
Peter Sagan (et son frère Juraj), de Cannondale à Tinkoff-Saxo.
Ivan Basso, de Cannondale à Tinkoff-Saxo.
Robert Kiserlovski, de Trek à Tinkoff-Saxo.
Alessandro De Marchi, de Cannondale à BMC.
Bauke Mollema, de Belkin à Trek.
Lars Boom, de Belkin à Astana.
Rein Taaramae, de Cofidis à Astana.
Luis Leon Sanchez, de CajaRural à Astana.
Dario Cataldo, de Sky à Astana.
David Malacarne, de OmegaPharma – Quick Step à Astana.
Jan Bakelants, de Omega Pharma-Quick Step à AG2R – La Mondiale.
Johan Van Summeren, de Garmin-Sharp à AG2R – La Mondiale.
Lars-Peter Nordhaug, de Belkin à Sky.
Nicolas Roche, de Tinkoff-Saxo à Sky.
Wout Poels, de OmegaPharma – Quick Step à Sky.
Leopold Konig, de NetApp à Sky.
Elia Viviani, de Cannondale à Sky.
Maxime Bouet, de AG2R – La Mondiale à Omega Pharma – Quick Step.
Tyler Farrar, de Garmin-Sharp à MTN Qubeka.
Edvald Boasson Hagen, de Sky à MTN Qubeka.
Theo Bos, de Belkin à MTN Qubeka.
Kevin Reza, d’Europcar à FDJ.com.
Jérome Coppel, de Cofidis à IAM Cycling.
Dominik Nerz, de BMC à Bora-Argon18.
Bjorn Thurau, d’Europcar à Bora-Argon18.
Matt Goss, d’Orica Green Edge à Bora-Argon18.
Nacer Bouhanni, de FDJ.com à Cofidis.
Dominique Rollin, de retraite à Cofidis.
Steve Chainel, de FDJ.com à Cofidis.
Tiago Machado, de NetApp à Katusha.
Thomas de Gendt, d’Omega Pharma – Quick Step à Lotto-Soudal.
George Bennett, de Cannondale à DeLottoBrandLoyaly.
Sans l’ombre d’un doute, les équipes Tinkoff-Saxo, Sky, Astana, MTN Qubeka, Bora-Argon18 et Cofidis ont été les plus actives au cours des derniers mois. Tinkoff-Saxo renforce sa présence sur les courses d’un jour en réalisant le transfert de l’année, celui de Peter Sagan. Astana et Sky renforcent également leur effectif pour les Classiques, en recrutant des hommes s’y étant distingués. Enfin, Cofidis montre ses intentions de revenir au premier plan par un recrutement de choix, celui de Nacer Bouhanni, qui devrait logiquement permettre à l’équipe de lever souvent les bras en 2015.
Les incertains
Janez Brajkovic (Astana). Frédéric Kessiakoff (Astana). Enrico Gasparotto (Astana). Francesco Gavazzi (Astana). Jack Bobridge (Belkin). Oscar Gatto (Cannondale). Christophe Kern (Europcar). Nick Nuyens (Garmin-Sharp). Thomas Dekker (Garmin-Sharp). Ruben Plaza (Movistar). Francisco Ventoso (Movistar). Gert Steegmans (Omega Pharma-Quick Step). Christophe LeMevel (Cofidis).
Les retraités
Andy Schleck. Thor Hushovd. Cadel Evans. David Millar. Nicki Sorensen. Jens Voigt. Karsten Kroon. Danilo Hondo. Sébastien Hinault. Thomas Lovkvist. Jeff Louder. Benjamin Day.
Les Canadiens
Antoine Duchesne (Europcar) et Hugo Houle (AG2R – La Mondiale) conservent leur poste au sein de leur formation française. Dominique Rollin fait son grand retour chez les pros, en passant chez Cofidis où son rôle sera clairement d’amener les sprints de Bouhanni. Guillaume Boivin retourne courir aux États-Unis.
Ryder Hesjedal reste chez Cannondale-Slipstream, et Svein Tuft ainsi que Christian Meier chez les Australiens d’Orica Green Edge.
La saison cycliste 2015 sera intéressante en ce sens qu’elle se déroulera sous le code mondial antidopage, version 2015, qui entrera en vigueur au 1er janvier prochain. Rappel – commenté – des modifications importantes telles qu’actuellement sur la version provisoire 2.0 de ce nouveau code.
1 – La sanction pour une première offense aux règles antidopage passe de 2 à 4 ans. De quoi faire réfléchir un peu plus les tricheurs car quatre ans, c’est long dans une carrière… Et surtout, cette mesure va dans le sens d’études scientifiques récentes démontrant que les effets de prises de stéroides, par exemple, dureraient beaucoup plus longtemps qu’anticipé, donc procurant aux athlètes des avantages bien plus longtemps que sur une période de deux ans.
Une telle mesure a également le potentiel de priver un athlète piqué positif à des Jeux Olympiques de participer aux suivants. L’introduction de la « règle d’Osaka » est donc implicite au nouveau code antidopage.
2 – Le délai de prescription passe de 8 à 14 ans dans le cas de traffic ou d’administration de produits dopants, et de 8 à 10 ans dans le cas d’usage. En clair, les échantillons prélevés pourront être conservés pendant 10 ans pour être possiblement re-testés. On pourra ainsi tester les échantillons du vainqueur du Tour 2015 en… 2025!
Il manque toujours à cette règle des indications claires quant aux conséquences sportives et surtout économiques (si l’athlète est retraité) d’un contrôle positif plus tard dans le temps.
3 – Les athlètes retraités voulant effectuer un retour à la compétition devront donner un pré-avis de 6 mois, ceci afin de permettre aux instances de tester ces athlètes avant leur reprise des compétitions. Tout à fait normal et une excellente disposition. Rappelons que Lance Armstrong avait promis, lors de son 2e retour, d’ouvrir ses livres, ce qu’il n’a évidemment jamais fait par la suite.
4 – En cas de dopage de plusieurs athlètes d’une même équipe, une enquête sur le personnel d’encadrement sera désormais obligatoire. À la lumière de l’Affaire Astana des derniers jours, voilà qui sera utile!
5 – Un accent plus marqué est donné aux activités de prévention. Ce n’est jamais inutile.
L’histoire tourne à la blague.
Je vous avoue que je ris jaune.
On apprend qu’un troisième cas de dopage a été constaté au sein de l’équipe kazakh Astana, après les deux premiers touchant les frères Iglinskiy.
En effet, le jeune Ilya Davidenok, 22 ans, membre de l’équipe « réserve » (l’anti-chambre des pros) d’Astana, s’est en effet fait prendre aux… stéroïdes anabolisants. Les deux premiers cas étaient à l’EPO.
Avouez que ça commence à faire beaucoup et le cocktail de produits est presque complet!
Voilà qui nous prouve hors de tout doute que malgré ce qu’on veut bien nous faire croire (le renouveau du cyclisme, l’arrivée d’une « nouvelle génération », les sceptiques des calculs indirects de puissance), le dopage est encore bien présent dans le peloton professionnel. Plus que jamais, la vigilance est de mise.
L’UCI commence (enfin!) à réagir et une rencontre entre Alexandr Vinokourov, manager général de l’équipe mais aussi multi-récidiviste en matière de dopage faut-il le rappeler, et Brian Cookson, président de l’UCI, est prévue très prochainement. Clairement, l’UCI laisse entendre que le renouvellement de la licence World Tour de l’équipe du vainqueur du Tour de France 2014, l’Italien Vicenzo Nibali, est en jeu. C’est peu de le dire!
Voilà qui me déçoit et me fâche au plus haut point. Putain, on en est encore là dans le cyclisme pro?
Premièrement, comment peut-on encore tolérer Alexandr Vinokourov dans le milieu? Il refuse systématiquement de répondre aux questions qui fâchent, notamment au sujet de ses contrôles positifs ou de ses liens avec l’Affaire Puerto… Comment un tel individu peut-il être un manager crédible d’une équipe cycliste professionnelle?
Deuxièmement, comment faire désormais confiance à l’équipe Astana, voire à Vicenzo Nibali qui côtoie 300 jours par année cet encadrement? Même si les trois coureurs (trois, ça fait quand même beaucoup) contrôlés positifs ont agi seuls, ça signifie que les coureurs Astana n’ont strictement aucun scrupule et qu’ils ne sont aucunement encadrés par l’équipe. Mais où diable sont les médecins d’équipe chargés de contrôler les coureurs à l’interne? Occupés à les piquer?
J’en ai vraiment plein le cul de telles nouvelles dans le cyclisme pro, qui plus est touchant – encore, mais cette fois-ci indirectement – le vainqueur du Tour de France.