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Mois : août 2014

Vuelta, 6e étape: une lutte à la mort!

Beau spectacle dans les derniers 1500m de l’étape d’hier sur la Vuelta qui se terminait à La Zubia. On peut dire que les principaux favoris se sont tous arrachés jusqu’à la ligne, on souffre presque avec eux à regarder les images!

La victoire est allée à Valverde qui, décidément, a de beaux restes. La surprise du jour est la 3e place d’Alberto Contador le convalescent, qui nous prouve que malgré tout, il faudra compter sur lui sur cette Vuelta. Froome est 2e de l’étape, et n’a pas  pu faire la différence dans les derniers mètres. Rodriguez est à 8 secondes, Quintana termine à 12sec. Ca laisse penser que ce Tour d’Espagne va être très serré!

LA question: que nous réserve Contador?

Prochain rendez-vous dimanche avec l’arrivée en altitude à Valdelinares, suivi lundi du chrono de Vera de Moncayo-Borja sur 37 kms, pour en savoir plus sur la condition des grands favoris. Le chrono sera particulièrement intéressant pour établir une hiérarchie sur le haut du classement.

GP de Québec et Montréal: le plateau

Comme vous probablement, je m’inquiétais un peu du plateau que pourraient proposer les Grand Prix de Québec et Montréal en raison des coureurs actuellement engagés sur la Vuelta.

Le plateau de l’épreuve espagnole est en effet très relevé cette année, avec notamment Froome, Contador, Rodriguez, Quintana, Sagan, Hesjedal, Martin, Cunego, Pozzato, Gesink, Kelderman, Evans, Gilbert, Pinot, Kolobnev, Van Den Broeck, Valverde, Boonen, Martin, Uran et Cancellara.

C’est certain, parmi ce beau monde, beaucoup pensent à préparer les Mondiaux de Ponferrada plus tard cet automne.

D’autres pensent à sauver leur saison, après divers problèmes plus tôt dans l’année. On pense ici à Chris Froome et Alberto Contador bien entendu, mais aussi à Joaquim Rodriguez, Ryder Hesjedal, Cadel Evans ou encore Peter Sagan, mouché à de nombreuses reprises sur le Tour pour ce qui est de la victoire d’étape.

Les Grand Prix de Québec et Montréal proposeront quand même un plateau très intéressant, avec peut-être des coureurs un peu moins connus du grand public, mais digne d’intérêt pour les connaisseurs que nous sommes.

On annonce en effet les coureurs suivants: Rui Costa le champion du monde, Jean-Christophe Péraud, Tejay Van Garderen, Greg Van Avermaet, Chris Horner, Romain Bardet, Tony Gallopin, Simon Gerrans, Michael Rogers, Arthur Vichot, Edvald Boasson Hagen, Geraint Thomas ou encore Frank Schleck.

Plusieurs de ces coureurs pourront tester leur condition sur le prochain Tour de l’Alberta et ainsi nous informer sur leurs chances de s’imposer à Québec et Montréal. Déjà, il est à prévoir que les américains Van Garderen et Horner seront à surveiller, de même que Simon Gerrans qui s’est déjà imposé en sol québécois.

Par ailleurs, les Van Avermaet, Gallopin ou encore Costa trouveront sur les circuits proposés des terrains parfaitement à leur convenance. Ce sont de très beaux coureurs à voir évoluer, au tempérament agressif en course.

Les Canadiens

Également annoncés sur les épreuves de Québec et Montréal, les Québécois Hugo Houle (AG2R-La Mondiale) et Antoine Duchesne (Europcar) de même que le Canadien Christian Meier (Orica-GreenEdge). Une équipe nationale du Canada sera également autorisée à se joindre aux équipes World Tour et sera dirigée par Steve Bauer. On y retrouve un intéressant « mix » de coureurs confirmés comme Bruno Langlois ou Ryan Roth, et de jeunes coureurs comme Matteo Dal-Cin ou encore Pierrick Naud. Pour les côtoyer de temps en temps, les deux coureurs d’Ottawa Dal-Cin et Woods pourraient surprendre s’ils prennent des initiatives!

La composition de l’équipe nationale du Canada:

Ryan ANDERSON (Vancouver) Optum
Matteo DAL-CIN (Ottawa) Silber Pro Cycling
Bruno LANGLOIS (Québec) 5-hr Energy
Garrett MCCLEOD (Wolfville, NS) Team H&R Block
Pierrick NAUD (Québec) Garneau-Québecor
Benjamin PERRY (St. Catharines, ON) Team NCCH p/b DEC Express
Ryan ROTH (Cambridge, ON) Silber Pro Cycling
Mike WOODS (Ottawa) 5-hr Energy

Un parcours modifié à Québec

Le Grand Prix de Québec devrait être un peu moins difficile cette année par rapport aux années précédentes, puisque les coureurs iront emprunter la côte de l’Église du côté de Sillery pour redescendre en bas sur le Boul. Champlain. Ils ne passeront donc pas cette année par la côte Gilmour, qui est actuellement en réfection dans le but de pouvoir la rendre praticable en hiver.

Ce changement quant au tracé du parcours signifie que les coureurs auront davantage de moments de récupération que par les années passées, notamment sur le Boul. Champlain et sur la Grande Allée. La succession des difficultés intervient moins rapidement qu’avant, ce qui va ouvrir la course et donner possiblement plus de chance aux échappées.

Grande lessive sur la Haute Route Alpes

Une charge de travail importante m’empêche actuellement de mettre à jour La Flamme Rouge régulièrement. Ce n’est que partie remise, j’espère reprendre le rythme normal très bientôt, notamment à l’occasion des GP de Québec et Montréal qui arrivent très bientôt.

Ceci étant, je pense particulièrement aux cyclistes qui affrontent actuellement la Haute Route Alpes sur laquelle j’étais il y a exactement deux ans.

La journée d’hier était un parfait remake de l’étape-reine en 2012: Courchevel – l’Alpe d’Huez via les cols de la Madeleine et du Glandon avant l’ascension finale vers la célèbre station de ski.

Sauf qu’il y a deux ans, il faisait un temps radieux.

Pas cette année: pluie, froid, vent étaient au rendez-vous.

Ce petit vidéo parle de lui-même. Impressionnant.

Je tire un grand coup de chapeau à ceux qui ont terminé l’étape dans ces conditions hier. Pour avoir déjà affronté la pluie (donc la neige en altitude…), le froid, le vent sur la Marmotte, je sais ce que c’est et je peux vous dire que cela durcit considérablement l’épreuve. Je n’ai jamais tant souffert sur un vélo que sur les Marmotte 2001 et 2002!

Et à tous ceux qui rêvent d’une Haute Route, c’est un penser-y-bien: il faut être prêt mentalement à affronter ce genre de condition. Heureusement, des vêtements très techniques aident aujourd’hui à survivre convenablement dans ce genre de condition.

Pour certains coureurs sur la Haute Route cette semaine, le plus dur sera peut-être de repartir ce matin…

Vincenzo Nibali – Un siciliano a Parigi

Intéressant reportage sur le récent Tour de France victorieux de Vicenzo Nibali, que l’on découvre de l’intérieur par moment. C’est en italien, mais on comprend l’essentiel!

Propre, le Tour 2014?

La réponse, c’est qu’on ne sait pas!

De nombreux articles sont désormais disponibles pour décortiquer les performances sportives des Nibali, Peraud, Pinot, Valverde, Bardet et les autres.

Tous concluent la même chose: les chiffres sont plausibles, possibles, mais on flirte avec les limites de la performance humaine. Et dans certains cas, les chiffres du Tour 2014 sont comparables avec ceux qu’on a observé au début des années 2000, l’époque « noire » du cyclisme.

Bref, il convient de se garder une petite gêne et en toute honnêteté intellectuelle, personne ne peut affirmer actuellement que les premiers du Tour 2014 étaient dopés. Personne ne peut affirmer qu’ils ne l’étaient pas non plus, même si il faut ajouter que la présence de Jean-Christophe Péraud et Thibault Pinot sur le podium est quelque peu rassurant, ces deux coureurs jouissant d’une excellente réputation du côté de leur éthique de travail. Et pour Péraud, il est bien connu aujourd’hui que ce type possède des capacités physiques tout à fait uniques, donc ses performances sont tout à fait possibles à l’état naturel.

Pour ceux voulant en savoir plus sur les VO2max, le rapport poids-puissance, les seuils anaérobiques et les performances des coureurs du Tour 2014, voici quelques liens très intéressants:

1 – le billet final d’Antoine Vayer, expert du dopage et des calculs de puissance, au terme du Tour 2014. Antoine exprime certains doutes quant aux performances du requin de Messine.

2 – les temps d’ascension d’Hautacam, ou on peut voir que le temps de Nibali cette année, le 27e au classement, est très loin de la performance mutante de M. 60% – Bjarne Riis – lors du Tour 1996. On était alors dans le paranormal!

3 – cet article de Charles Dauwe, intitulé « Was de TDF 2014 clean« , qui tente notamment d’estimer plusieurs paramètres de la performance des coureurs du Tour 2014. Très intéressant!

4 – cet article très nuancé publié récemment dans « The science of sport » qui montre à quel point de légères variations dans certains paramètres de la performance peuvent faire passer les acteurs du Tour 2014 de la zone « propre » à la zone « suspect », montrant à quel point il est parfois difficile de trancher sans l’ombre d’un doute.

5 – cet article de Charles Dauwe sur les capacités physiques des récents vainqueurs de grands tours, incluant le Canadien Rider Hesjedal lors du Giro 2012.

6 – cette entrevue proposée par VéloChrono avec Mark Kluszczynski, expert du dopage, qui estime « qu’il n’y a plus d’exploits surhumains » sur le Tour.

Vous voulez estimer vous-aussi vos watts lors de grandes ascensions mythiques? C’est possible via le site Chronoswatts.com en cliquant ici!

Hinault vs LeMond and USA news

« Slaying the badger« , un petit reportage d’un peu plus d’une heure diffusé récemment par le réseau ESPN aux États-Unis sur la rivalité Hinault-LeMond dans les années 1980, avec évidemment un focus sur le Tour 1986. On y voit notamment Andy Hampsten, un autre coureur que j’admire pour son intégrité et son intelligence, ainsi que Paul Koechli, le directeur sportif de La Vie Claire à l’époque, un homme largement sur-évalué à l’époque et encore aujourd’hui.

Je respecte Bernard Hinault, mais Greg LeMond est d’un autre niveau selon moi, à la fois physiquement et intellectuellement!

Une longue et intéressante entrevue avec Greg LeMond, réalisée par Paul Kimmage, est également disponible ici. Merci à Étienne pour le tuyau!

Six ascensions difficiles aux États-Unis

Intéressante comparaison entre certaines ascensions mythiques en Europe et aux États-Unis. La comparaison confirme ce que je pensais: l’ascension de Whiteface est plus difficile que celle de l’Alpe d’Huez!

Robin Williams

Le populaire acteur américain est mort hier. C’était un amoureux du vélo et du Tour.

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Le Tour de l’actualité

1 – Clasica San Sebastian. Victoire impressionnante d’Alejandro Valverde qui a joué ses cartes très intelligemment, ne s’affolant d’abord pas derrière Joaquim Rodriguez dans la dernière difficulté pour ensuite distancer ses adversaires dans la descente. Voilà qui témoigne d’une grande lucidité en course lors du final, et d’une condition physique intéressante.

Surtout, il s’agit d’une victoire personnelle de Valverde puisqu’il répond ainsi aux critiques des dirigeants de Movistar à la suite de sa 4e place sur le Tour de France, à un souffle du podium.

2 – Marco Pantani. La justice italienne vient de rouvrir l’enquête à la suite de la présentation d’un dossier soulevant de nombreuses questions autour de la mort du Pirate dans une chambre d’hôtel de Rimini. Sa mère a toujours exprimé sa conviction que Marco Pantani avait été assassiné, et n’avait donc pas succombé à une overdose de cocaïne. À la lecture des éléments présentés, il est vrai que beaucoup de détails sont troublants et qu’un possible meurtre ne puisse être exclu à ce stade-ci.

Quoi qu’il en soit, la nouvelle faisait hier la une de la Gazzetta Dello Sport, preuve que le champion italien demeure en Italie immensément populaire et que personne ne l’a oublié.

3 – Tour de Pologne. Ce fut l’apocalypse lors de la première étape, le peloton ayant croisé un violent orage. Il sera intéressant de suivre la course puisque quatre Canadiens y sont à l’oeuvre: les Québécois Hugo Houle et Guillaume Boivin, 4e hier et portant le dossard 91 pouvant signifier que la Cannondale l’a désigné leader de la formation sur la course, ainsi que Christian Meier et Ryder Hesjedal, en préparation finale pour la Vuelta qui commence à la fin du mois.

4 – 38,805 km. C’est le nouveau record de l’heure chez les… 75-79, établi ce week-end par un coureur américain sur la piste de Mexico. Impressionnant, je suis loin d’être sûr que je pourrais m’approcher d’une telle marque!

5 – Andy Schleck. Il se remet doucement de sa blessure au genou subie lors des premières étapes du Tour. Une blessure qui tombe très mal pour le Luxembourgeois puisque son frère Frank et lui sont en renouvellement de contrat avec Trek. Si Frank vient de terminer 12e du Tour, preuve qu’il peut encore évoluer au plus haut niveau, Andy n’a pratiquement aucun résultat ces deux dernières années. Changement d’équipe pour les Schleck? Pas impossible!

6 – Roman Kreuziger. Le coureur tchèque vient d’être suspendu par l’UCI ce week-end en raison des anormalités que présente son passeport biologique. C’est à nouveau le cafouillage dans l’affaire puisque l’UCI avait d’abord permis à Kreuziger de participer à des compétitions en dépit de l’annonce de ces anormalités. Revirement donc de situation, ce qui n’est jamais bon. L’équipe Tinkoff-Saxo s’en est d’ailleurs plaint à l’UCI, non sans raison, et des actions en justice pourraient suivre.

Le passeport biologique est un outil intéressant mais il faut une procédure plus claire du moment que des doutes s’installent.

7 – Campagnolo. La compagnie de Vicence a récemment relooké son site Internet. Bien! Pour 2015, Campagnolo a revu notamment ses roues, avec des innovations du côté des Bora (35 et 50mm) et le lancement de la nouvelle roue alu Shamal Mille. Comme d’hab, du beau matos!

Déjanté!

Bouhanni, Rollin chez Cofidis en 2015

On se doutait bien que Nacer Bouhanni, non sélectionné pour le Tour par Madiot à la FDJ.fr qui lui a préféré Arnaud Demare qui s’est par ailleurs complètement loupé en juillet, signerait dans une autre formation pour la saison prochaine.

Les rumeurs allaient bon train depuis un moment déjà et Cofidis était sur les rangs.

Pour la petite histoire, les rumeurs portaient également sur le salaire demandé par Bouhanni, très élevé.

On apprend ce matin que Bouhanni a finalement signé chez Cofidis. Aucune surprise donc, il signe au sein d’une formation française qui lui a probablement octroyé un salaire proche de ce qu’il demandait.

Pour Cofidis, c’est un bon coup, voire une décision nécessaire pour sa survie chez les pros. Avec très peu de résultats depuis 2-3 ans et notamment la retraite de David Moncoutié, on se demandait en effet où cette formation s’en allait. La signature de Bouhanni, un excellent sprinter, va leur permettre de renouer avec l’avant-scène en remportant des courses. Elle va également motiver tout le groupe déjà existant.

Ce que je n’ai jamais vu venir par contre, c’est le retour du Québécois Dominique Rollin chez les pros!

Il a en effet signé chez Cofidis avec très certainement comme objectif principal d’amener les sprints de Bouhanni.

Si elle surprend, la nouvelle fait du sens puisque Bouhanni et Rollin ont déjà travaillé ensemble chez FDJ.fr dans le passé et qu’il est connu que Bouhanni appréciait les services de Rollin. Bouhanni aurait d’ailleurs exprimé le souhait que la FDJ.fr garde Rollin à la fin de la saison 2013, une option que Madiot n’avait pas retenu.

À 31 ans, il est évident que Rollin a encore beaucoup à donner au niveau professionnel. S’il faudra voir l’impact d’un an d’arrêt de compétition, je pense qu’il retrouvera rapidement sa place dans le peloton pro. Il dispose déjà de plusieurs mois d’ici janvier 2015 pour préparer son retour.

Sa signature chez Cofidis est intéressante: l’équipe, sans grand succès depuis des années, pourra probablement lui permettre de jouer sa carte personnelle à certaines occasions, notamment lorsque Bouhanni ne sera pas du départ. C’est ce que je souhaite pour Rollin: qu’il pense un peu plus à lui, qu’il retrouve l’an prochain une mentalité de vainqueur, et pas seulement d’équipier, pour viser rien de moins que la gagne sur certaines courses lui convenant.

Rappelons que les actuelles autres pointures de l’équipe Cofidis sont Jérome Coppel, Daniel Navarro, Christophe Le Mevel et Rein Taaramae.