Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juin 2013 Page 1 of 2

Mes Championnats canadiens

C’était la course sur route des Championnats canadiens hier (vendredi) du côté de Lac Mégantic. Un objectif pour moi cette saison.

Et comme d’hab cette saison, le temps était assez moyen avec des averses de pluie, une certaine fraicheur (16 degrés) et pas mal de rafales de vent. Parti sous le sec, le peloton s’est même pris une belle douche dès les premiers kilomètres!

Sur la ligne cette année, du beau monde puisque tous les meilleurs coureurs chez les 40-49 ans étaient présents, avec bien sûr Pascal Buissières, le champion canadien sortant. Au menu, 120 kilomètres, soit deux boucles de 60 bornes autour du lac Mégantic. Rien de bien méchant côté difficultés (rien en tout cas de comparable à l’an dernier), si ce n’est deux belles et longues bosses à la sortir du village de Piepolis. Situées trop loin de l’arrivée cependant, et dans ce vent, je doutais que ces bosses puissent faire la différence.

Après un départ rapide qui en a surpris quelques uns, la course a maintenu un rythme élevé durant tout le premier tour, réduisant le peloton d’environ moitié. Nous avons maintenu un rythme si élevé que notre peloton de Maîtres B est revenu sur le peloton Maîtres A des 30-39 ans juste après le début du 2e tour. Cette situation aurait pu créer un joyeux bordel mais il convient de féliciter les commissaires de course qui ont su gérer avec brio la situation, neutralisant quelques instants la course des « A » pour laisser passer le peloton « B » en toute sécurité.

Hey! Les « A »: c’est carrément la honte!

À l’approche des bosses de Piepolis dans le deuxième et dernier tour, ma stratégie était claire: sans aucun équipier, j’ai choisi de m’assurer de rester au contact des leaders jusqu’à 8kms de l’arrivée, alors qu’on s’engageait sur la voie de contournement de la ville de Lac Mégantic. Roulante, exposée au vent mais aussi avec quelques bons faux plats ascendants, c’était là qu’il fallait partir.

Et c’est là que plusieurs attaques ont fusé: mon ami Dominic Picard plusieurs fois, David Gazsi qui venait de remporter la veille le titre du chrono (congrats Dave!), un Ontario et… moi, par au moins 3 fois. Chaque fois je me suis mis bien dans le rouge, question d’essayer de fausser compagnie au reste du peloton. Rien à faire… il faut croire que le peloton m’avait à l’oeil, je n’ai jamais pu prendre plus de 200m sur le peloton.

La fin de course? Vraiment dangereuse: une grande descente dans la ville, à fond les manettes (80 km/h), un virage à droite en bas puis, 300m plus loin, un « S » gauche-droite à prendre sur une chaussée mouillée puisqu’il pleuvait à ce moment. Et nous étions encore une trentaine dans le peloton de tête.

Évidemment, vous me voyez venir: chute il y a eu.

Fort heureusement, sans grande gravité.

Au sprint, deux coureurs inconnus du peloton au Québec (Steeve McKey et Chris Firek) ont terminé 1er et 2e, avec le malin John Malois 3e. Pour avoir été dans la roue de John à de nombreuses reprises durant la course, ca ne prenait pas la « tête à Papineau » pour voir qu’il se baladait, et que son coup de pédale était excellent: il était définitivement un des hommes à surveiller pour le titre.

Bref, une bonne course pour moi qui confirme que j’ai des bonnes jambes. Une course somme toute bien organisée également, avec une sécurité assurée. Bravo aux organisateurs!

Les autres catégories

Félicitations au rusé Gilbert Marois, mon équipier, qui termine dans le top-10 chez les Maîtres C (50-59 ans) et chez lesquels un certain… Steve Bauer termine 4e, après s’être fait discret toute la course.

Félicitations également à l’athlétique Chantal Gosselin et à la charmante Anais Courteille, deux Roulettes, pour leur 2e et 6e place chez les femmes 30-39 ans. Il s’en est fallu de peu pour qu’on décroche un titre de champion canadien dans l’équipe des Rouleurs, au sein de laquelle l’ambiance, cette saison, continue d’être très bonne.

Les résultats

Ils ne sont pas encore disponibles pour toutes les catégories, mais ils seront ici.

La Flamme Rouge: merci!

Plusieurs coureurs (vous vous reconnaitrez) sont venus me trouver avant, pendant et après la course pour me dire quelques mots très gentils à propos de mon travail sur La Flamme Rouge. Dans le feu de l’action, je n’ai souvent pas eu beaucoup de temps pour engager la conversation, étant concentré sur ma course. Je vous en remercie, cela fait toujours plaisir!

Premier journal du Tour

La couverture du Tour de France commence sur La Flamme Rouge.

Comme premier journal du Tour, voici tout ce que vous devez savoir sur l’épreuve.

Le parcours

Au menu de Messieurs les coureurs pour cette 100e édition du Tour de France, 3404 kilomètres à parcourir, répartis en 21 étapes.

En gros, c’est pas compliqué, la course se déroulera en deux temps: la première semaine, et la dernière semaine. Entre les deux, ca sera une deuxième semaine de transition, sans grand intérêt pour la course au maillot jaune si ce n’est le court chrono de 33 bornes du côté du Mont St-Michel, trop court selon moi pour faire de gros écarts.

Particularité du Tour cette année, ca débute fort avec trois étapes piégeuses sur les routes de Corse. La deuxième étape en particulier, entre Bastia et Ajaccio et qui passe par Corte, au centre de l’Île de Beauté, sera à surveiller, car elle se déroule en montagne, sur des routes très étroites et sinueuses. Ajoutez à cela la nervosité du peloton en début de Tour et vous avez tous les ingrédients réunis pour un festival de chutes…

Bref, le Tour ne se gagnera pas en Corse, mais il s’y perdra pour certains favoris. Le travail d’équipe sera hyper-important cette année en début d’épreuve.

Les deux autres moments forts de la première semaine sont le chrono par équipe dès le retour sur le continent, ainsi que la courte traversée des Pyrénées.

Le chrono par équipe est cependant assez court (25 kms) et ne devrais donc pas créer de gros écarts entre les principaux favoris.

L’arrivée au sommet à Ax-3-Domaines sera une étape susceptible de créer de gros écarts puisque le final sera très difficile, avec l’ascension du redoutable col de Pailhères directement suivie de la montée vers Ax. Ce sera le premier gros écrémage du Tour et on saura, au terme de cette étape, qui sera dans le coup pour la gagne à Paris.

L’étape du lendemain vers Bagnères de Bigorre, avec 5 cols à franchir, sera également difficile mais je doute qu’elle permette aux favoris de se distinguer, l’arrivée étant située après 30 bornes de descente susceptible de favoriser les regroupements.

L’entrée dans la troisième semaine sera raide, avec l’arrivée au sommet du Ventoux lors de la 15e étape, longue de 242 kms excusez un peu. On abordera le Ventoux par Bédoin, son versant le plus difficile, après 221 kms de course, et ca sera alors une véritable course de côte. S’il fait chaud, ca sera une étape avec de gros écarts et des rebondissements.

Nous aurons ensuite droit à trois très belles étapes au coeur des Alpes, et qui seront forcément décisives pour la victoire à Paris. Il faudra encaisser deux ascensions de l’Alpe d’Huez lors de la 18e étape, une étape parfaite pour Contador.

Le lendemain vers Le Grand Bornand, pas moins de 5 cols à franchir et 205 kms, dont, en début d’étape, Glandon et Madeleine, de quoi lancer la course très tôt. Ca sera usant, et ca sera difficile à gérer pour le maillot jaune si ses adversaires passent tôt à l’attaque.

Enfin la 20e étape sera courte mais nerveuse, avec l’arrivée en altitude au magnifique Semnoz, sur les hauteurs d’Annecy. Une dernière chance pour les grimpeurs de grapiller quelques secondes de plus…

Les favoris

La liste (provisoire) des engagés est ici.

L’épouvantail est évidemment Chris Froome (Sky). Il a démontré, cette année, une aisance insolente sur à peu près toutes les courses auxquelles il a participé. À la tête d’une excellente équipe dévouée à son service, il est l’homme à battre et arrive en pleine confiance de ses moyens. Personnellement par contre, je ne le sens pas : j’ai bien peur qu’il soit éliminé non pas sur sa condition, mais bien parce qu’il n’est pas le meilleur à frotter. Pour lui, la chute est probablement son pire ennemi…

Les autres grands favoris sont Alberto Contador, Joaquim Rodriguez, Ryder Hesjedal et Cadel Evans.

Contador est selon moi le plus talentueux du paquet et de sa génération. Il est capable de tout et c’est un sacré attaquant. Il ne nous a cependant pas rassuré récemment, mais a plutôt joué la carte de la fraicheur physique. Si c’est vrai, alors Contador sera possiblement le plus fort en dernière semaine de ce Tour.

Rodriguez a bien caché son jeu, et je suis certain que ce Tour n’est pas pour lui déplaire. Il jouera la carte du punch lors des arrivées en altitude, c’est certain.

Hesjedal a manqué de chance sur le Giro et le Tour de Suisse. Dans ce contexte, il est frais, mais aussi à court de compétition. Je le vois lutter pour une place sur le podium.

Enfin Evans a aussi bien caché son jeu, se faisant même discret avec les médias, notamment à propos de l’autre coureur BMC, Tejay Van Garderen, et le rôle de leader chez BMC. Il a fait un bon Giro et à 36 ans, il a besoin de rouler pour être en forme. Diesel, il jouera j’en suis sûr la carte de la régularité sur ce Tour.

Les outsiders

Ils sont nombreux dans ce rôle à pouvoir créer la surprise: John Gadret, Jakob Fulgsang, Janez Brajkovic, Bauke Mollema, Tejay Van Garderen, Thibault Pinot, Pierre Rolland, Thomas Voeckler, Igor Anton, Dan Martin, Jurgen Van Den Broeck, Rui Costa, Nairo Quintana, Alejandro Valverde, Michal Kwiatkowski, Andy Schleck, Roman Kreuziger et Richie Porte.

Tous ces coureurs ont largement les moyens de s’illustrer sur ce Tour de France, et à créer une course de mouvement. À surveiller en particulier les Movistar, avec Costa, Quintana et Valverde. Ils pourraient vraiment renverser la course à tout moment, et ils possèdent une belle profondeur.

Les Canadiens

Ils sont trois au départ, du jamais vu! Outre Hesjedal, Svein Tuft chez Orica-GreenEdge ainsi que David Veilleux chez Europcar sont de la partie.

Si Hesjedal joue une place au général, Tuft et Veilleux réussiraient leur Tour s’ils parvenaient à remporter une étape et terminer à Paris.

Les grands absents

Bradley Wiggins, le vainqueur sortant. Vicenzo Nibali, vainqueur haut la main du Giro cette année. Tom Boonen. Fabian Cancellara. Rigoberto Uran. Nous devrions revoir tous ces coureurs en fin de saison, que ce soit sur la Vuelta où aux Mondiaux.

Hinault

Le Breton, au mental explosif, a pété les plombs récemment en réaction à l’Affaire Jalabert, estimant qu’on s’en prend de trop au vélo, et pas assez aux autres sports.

C’est un point qui se défend.

Mais là où Hinault déconne, c’est en affirmant que « «C’était il y a 15 ans, il faut arrêter de sortir les morts. On n’a rien appris de nouveau à dire qu’à la fin des années 90 et au début des années 2000 il y a eu une période extrêmement sombre du vélo. Ça on le sait. Le vélo a triché, peut-être plus que les autres, mais aujourd’hui il n’est pas différent des autres».

Aujourd’hui pas différent des autres, M. Hinault?

Non mais qu’est-ce que vous en savez vraiment? Le peloton est plus propre aujourd’hui? Les moyennes ne baissent pas vraiment. Portoleau et Vayer continuent de montrer que de nombreux coureurs continuent de développer des puissances « miraculeuses » ou « mutants » sur les fins d’étapes lorsqu’elles se terminent en altitude.

Hinault donne évidemment dans la désinformation du public, et surtout joue le jeu du « milieu » qui tente de gérer les crises en jouant la carte – déjà vue – du renouveau.

Je vous invite en tout cas à être prudent quant aux performances que nous verrons en juillet, et nous aurons les calculs de puissance pour, à court terme du moins, identifier les coureurs suspects.

La couverture télé au Québec

C’est sur RDS et DRS2 que ca se passe, tous les jours du 29 juin au 21 juillet. Bonne nouvelle, les étapes seront rediffusées le soir, aux heures de grande écoute, permettant une meilleure pénétration du sport cycliste dans les foyers québécois.

Les horaires journaliers sont disponibles ici.

La Presse

Le premier quotidien francophone en Amérique du Nord a dépéché sur la course le journaliste… Simon Drouin. Ca va être d’une tristesse… mais nous avons fort heureusement une alternative: suivez Jean-François Racine, lui même un ex-coureur cycliste, dans le Journal de Montréal, ca sera beaucoup mieux. Racine connaît assez bien David Veilleux, donc nous pourrons ainsi avoir de ses nouvelles régulièrement et mieux suivre sa course. Racine a d’ailleurs déjà signé cet intéressant (mais trop court!) article sur David.

Comprenez-vous A.S.O.?

La société française Amaury Sport Organisation (ASO) est propriétaire du Tour de France, mais aussi du journal L’Equipe.

On pourrait penser que relevant du même proprio, les deux entités ne chercheront pas à se nuire…

Or, c’est le journal L’Equipe qui a révélé les contrôles positifs à l’EPO de Laurent Jalabert sur le Tour 1998, suite aux travaux du Sénat français sur le dopage. Évidemment, cette nouvelle porte un nouveau coup à la crédibilité du Tour et du cyclisme.

Qui plus est, cette nouvelle sort à quelques jours seulement du grand départ du Tour. Cette situation est de plus en plus fréquente à l’approche du Tour, où les scandales sortent chaque année.

Comment comprendre la situation?

Je ne vois qu’une explication crédible, et cette explication a récemment été évoquée par plusieurs: le dopage fait vendre!

Quoi de mieux en effet qu’un scandale de dopage touchant un grand champion français pour faire parler du Tour et ainsi rappeler à tous qu’on est à quelques jours du départ de cette grande épreuve sportive?

En manque de crédibilité, le cyclisme pourrait-il entretenir l’intérêt qu’on lui porte grâce à tous ces scandales de dopage?

Qu’en pensez-vous? Votre opinion serait intéressante!

Le Tour de l’actualité

Plusieurs nouvelles importantes dans le monde du cyclisme récemment:

1 – Laurent Jalabert. Des échantillons prélevés auprès du champion français lors du Tour 1998, celui gagné par Pantani, re-testés en 2004 ont révélé des traces d’EPO.

Quelqu’un de surpris?

En tout cas, certainement pas moi, ni Antoine Vayer et Frédéric Portoleau. Voici selon moi la preuve sans aucun doute possible que les calculs de puissance peuvent vraiment nous révéler presque en instantané les tricheurs. Leurs calculs publiés récemment dans ce magazine choc montraient justement que Jalabert présentait plusieurs « exploits athlétiques » au caractère très louche. Et le pire n’est pas le Tour 1998, mais bien le Giro 1999 qu’il termine 4e…

Chose certaine, je me délecte des commentaires ridicules de Laurent Jalabert, qui gère en mode « gestion de crise » et en tentant de préserver au mieux sa réputation. Extraits:

« Je ne peux pas dire que ce soit faux, je ne peux pas dire que ce soit vrai« . Ou l’art de ne rien dire!

«J’ai toujours fait confiance aux médecins des équipes, je n’avais aucune raison de penser qu’il fallait être méfiant. On était soigné mais il était difficile de savoir les médicaments qui nous étaient administrés». Ben voyons! On parle ici de Laurent Jalabert, un grand champion cycliste professionnel pendant 15 ans!!! Il nous prend vraiment pour des imbéciles.

Anyway, pour des imbéciles nous continuons d’être pris par le milieu qui s’évertue à nous faire croire que fort heureusement, les choses ont changé et le peloton est désormais plus propre que jamais.

Heureusement qu’il y aura les radars de Vayer et Portoleau sur le Tour 2013 pour nous permettre de comprendre si c’est effectivement le cas…

2 – Jan Ullrich. Lui aussi est passé aux aveux ces derniers jours, là encore aveux qui ne surprendront personne. C’est même d’un presque total manque d’intérêt si ces aveux s’arrêtent là. Jan Ullrich pourrait contribuer davantage, pourrait manifester son intérêt pour le cyclisme en nous révélant les moyens utilisés, les personnes impliquées dont certaines oeuvrent probablement encore auprès de coureurs pros.

Anyway, tout cela est d’une tristesse infinie et le CIO songe désormais à enlever à Ullrich ses médailles olympiques, dont celle de la course sur route des JO de 2000 à Sydney, en Australie. De toute façon, le palmarès des épreuves cyclistes des 15 dernières années, c’est devenu du grand n’importe quoi… et ca ne veut plus rien dire. On attend désormais que Bradley Wiggins soit détrôné d’ici 3 ou 4 ans, le temps de mettre au point les moyens de détection des dernières molécules à la mode, dont très certainement le GW1516.

3 – Blanco est devenu Belkin. Découvrez ici le nouveau maillot, dont le haut est à dominance de vert-lime. C’est globalement assez réussi, ca ressemble étrangement au… maillot de mon équipe!

4 – La légende du Tour de France, ou deux émissions de télé d’environ 1h produites par France Télévision et récemment diffusées par RDS au Québec. La première partie est ici, la deuxième ici. À regarder confortablement assis dans votre salon, depuis votre Apple TV, pour tous ceux qui ignorent l’histoire du Tour de France. Merci à mon ami Fredo pour le tuyau.

5 – Les champions nationaux du week-end (en gras, ceux qui seront sur le Tour): Greipel (Allemagne), Devolder (Belgique), Bell (Canada), Kiserlovski (Croatie),  Morkov (Danemark), Herrada (Espagne), Taaramae (Estonie), Vichot (France), Cavendish (Royaume-Uni), Santaromita (Italie), Arashiro (Japon), Vaitkus (Lituanie), Jungels (Luxembourg), Hushovd (Norvège), Hoogerland (Pays-Bas), Kwiatkowski (Pologne), Brandao (Portugal), Sagan (Slovaquie), Olsson (Suède), Schär (Suisse).

6 – Cyclingnews vient de lancer une nouvelle app vous permettant de suivre les coureurs du Tour en direct, à mesure que l’étape progressera. Ca semble assez réussi comme app puisqu’elle fait appel à des systèmes GPS. Les détails des étapes sont également présentés, pour ne rien manquer des difficultés que posent chacune de ces étapes.

7 – UCI. L’adversaire de Pat McQuaid à la présidence, l’Anglais Brian Cookson, axe son programme vers la lutte contre le dopage afin de restaurer la crédibilité du sport cycliste.

Quoi de plus normal en ces temps durs où les ex-champions tombent comme des mouches sous les enquêtes, les aveux ou les contrôles rétrospectifs?

Pat McQuaid, lui, préfère continuer de mondialiser le cyclisme en oeuvrant pour la création d’une course en Mongolie supérieure, au mois de janvier… tout en continuant de nous rassurer qu’il n’y a pas de conflits d’intérêt même si de nombreux membres de sa famille directe, dont ses enfants, ont des intérêts très importants dans le cyclisme…

8 – Intéressante interview avec Dominique Rollin suite à la récente course sur route des Championnats canadiens. Ca s’appelle « courir avec la pancarte dans le dos » et ca explique pourquoi les coureurs canadiens des équipes WorldTour ont parfois bien du mal à gagner sur le sol de leur pays. Il faut être sacrément costaud pour le faire!

Sagan Roof Parking

Celle-là, je ne l’avais pas encore vue. Pas mal du tout, mais je ne m’essaierais pas avec ma bagnole.

Et l’histoire ne dit pas si Sagan conduit avec les godasses de vélo…

 

Quelques précisions… et d’autres nouvelles

1 – SpiderTech. Afin d’en savoir plus sur la fin du projet de Steve Bauer de monter une équipe canadienne en WorldTour, je vous invite à lire cette courte entrevue accordée par Bauer sur le site CyclingNews.

Bauer évoque en conclusion sa volonté toujours présente de développer le cyclisme canadien. Je crois en effet que le cyclisme canadien a grand besoin de personnes comme lui, avec une crédibilité et une expérience unique du professionnalisme, pour développer le sport ici. Il y a beaucoup de choses à faire sur le plan des infrastructures, et une consultation initiale avec les Australiens pour comprendre comment ils ont réussi à lancer leur cyclisme serait probablement une bonne idée.

2 – Merci à un lecteur de m’avoir signalé un oubli hier pour les autres Canadiens en WorldTour: évidemment, il faut ajouter à la liste François Parisien chez Argos-Shimano.

3 – Louis Garneau. Il participera en fait aux Championnats canadiens chez les… pros, ayant une licence pro de l’UCI cette saison. Donc pas de courses chez les Maitres pour lui, mais bien chez les pros ce samedi!

4 – Curtis Dearden de Colombie-Britannique est le nouveau champion canadien du chrono en l’absence de Svein Tuft, resté en Europe car il s’apprête à prendre le départ du Tour de France. Christian Meier chez Orica-GreenEdge termine 2e, Hugo Houle 5e et un excellent cycliste de la région d’Ottawa-Gatineau, Aaron Fillion, est 6e. Lui aussi nous fait beaucoup souffrir les mardi soirs dans le Parc de la Gatineau, tout comme Matteo Dal-Cin, excellent 8e.

Pour en savoir plus sur qui est Curtis Dearden, 29 ans et coureur amateur, je vous suggère cet article.

5 – Les autres champions du chrono: Sylvain Chavanel (France), Fabian Cancellara (Suisse), Alex Dowsett (Royaume-Uni), Brian Vandborg (Danemark), Edvald Boasson Hagen (Norvège, juste devant Thor Hushovd), Lieuwe Westra (Pays-Bas).

6 – Composition de l’équipe Sky sur le Tour de France: Froome (leader), Porte, Boasson Hagen, Kennaugh, Kiriyienka, Lopez, Sioutsou, Stannard et Thomas. Aie!

7 – Vacansoleil: le sponsor se retire en fin d’année et l’équipe est donc à la recherche d’un repreneur. Toujours une info importante à l’approche du Tour! La situation est la même avec Europcar.

8 – Europcar justement. L’équipe a été suspendue  de toute participation au Conseil d’administration du Mouvement pour un cyclisme crédible en raison de l’Affaire Rolland sur le Dauphiné.

Cette suspension ne devrait pas remettre en question la participation d’Europcar au Tour de France. Le MPCC ne peut pas faire ça, ce serait condamner cette équipe française qui est à la recherche d’un repreneur pour la saison prochaine. De plus, il convient de rappeler que Rolland n’a pas échoué de tests antidopage, mais qu’il a simplement été placé en arrêt de travail en raison d’un taux de cortisol très bas.

SpiderTech: c’est terminé

Il y a des bonnes et des mauvaises nouvelles pour le cyclisme canadien en ce moment.

Les bonnes: trois coureurs canadiens devraient être au départ du Tour de France, un record. Il s’agit de David Veilleux chez Europcar, Ryder Hesjedal chez Garmin et Svein Tuft chez Orica-Green Edge, aussi annoncé partant.

Une autre bonne nouvelle est le fait le Canada compte cette année un nombre record de coureurs dans les équipes pro en Europe, si on ajoute les Rollin (FDJ), Houle (AG2R La Mondiale), Meier (Orica-GreenEdge), Boivin (Cannondale) et Boily (Amore&Vita).

Les mauvaises: outre le fait que la Classique Montréal-Québec n’existe plus, on apprend ces dernières heures que l’aventure SpiderTech de Steve Bauer est terminée.

Rappelons que Bauer avait décidé de stopper l’équipe fin 2012 et l’espace d’un an afin de se concentrer sur la recherche de gros sponsors au Canada lui permettant de monter une équipe World Tour.

Le projet a donc échoué.

Bauer évoque plusieurs raisons à cet échec:

– le scandale Armstrong, qui a rendu les sponsors potentiels très frileux quant à un éventuel investissement dans le cyclisme, un sport gangréné par le dopage. Merci notamment Pat McQuaid…

– le manque de culture cycliste au Canada et la compétition avec d’autres sports comme le hockey par exemple;

– la situation économique actuelle, très incertaine;

– les jeux de coulisse entourant la possible ré-élection de Pat McQuaid à la tête de l’UCI.

Pas de surprise, mais des inquiétudes

La nouvelle ne m’a malheureusement pas surpris: j’évoquais déjà, le 13 octobre dernier sur ce site, les difficultés que Bauer rencontrerait sur son chemin dans la création d’une telle équipe, à un tel niveau, soulignant que l’UCI n’aidait en rien le développement du cyclisme dans des pays non-européen, hors de la zone « traditionnelle » du cyclisme.

Seuls de grandes multinationales canadiennes ayant des intérêts ailleurs dans le monde auraient pu se montrer intéressées par un tel partenariat visant à monter une équipe WorldTour. La liste de candidats potentiels n’était pas très longue si on voulait limiter le sponsor à un sponsor canadien: Bombardier, BlackBerry, SNC-Lavallin, qui d’autres? De plus, ces compagnies devaient certainement exiger des garanties quant à une présence sur le Tour de France, chose actuellement difficile avec des coureurs seulement canadiens.

On peut de surcroit être inquiet pour l’avenir de certains coureurs, dont Guillaume Boivin je pense, car si ma mémoire est bonne, leur salaire actuel au sein de leur équipe World Tour est en fait assumé par Bauer et SpiderTech. L’aventure se terminant, les équipes accepteront-elles, en fin de saison, d’assumer leur salaire la saison prochaine? Dans certains cas, si les résultats ne sont pas jugés suffisants, il est possible que ce ne soit pas le cas… et cela pourrait présenter des défis supplémentaires pour ces coureurs afin de se maintenir dans une équipe de haut niveau en Europe.

Des éléments d’explication

Je crois que d’autres éléments plus généraux expliquent également l’échec de Bauer, des éléments qui font appel à la structure actuelle du cyclisme au Canada : je pense notamment à l’absence d’un vélodrome couvert dans l’Est du Canada ainsi qu’à l’absence d’une structure élaborée de courses de haut niveau.

C’est d’ailleurs tout à l’honneur de Bauer que d’affirmer que loin de se laisser abattre, il se concentrera dans les prochaines années au développement de jeunes coureurs de moins de 23 ans, estimant que la construction du vélodrome couvert de Milton en Ontario à l’occasion des Jeux PanAm l’aidera à développer la relève d’ici. Il a tout à fait raison!

Un vélodrome couvert dans la région de Montréal – donc la garantie qu’il y aurait de l’achalandage – serait également un formidable levier de développement du cyclisme au Canada, l’exemple des Australiens ces 20 dernières années étant à ce sujet éloquent. Nous avons besoin de ce vélodrome plus que jamais, compte tenu de l’explosion de la pratique du cyclisme au Québec et au Canada!

J’estime qu’il faudrait également revoir la longueur des courses séniors 1-2 au Québec, pour les porter à au moins 160 kms. Comment en effet espérer que nos meilleurs séniors 1-2 puissent faire rapidement le saut en Europe avec succès si leurs courses ici dépassent rarement les 130 bornes? En Europe, on dépasse les 130 bornes dès le niveau junior… L’intensité en course est certes importante, mais il faut aussi savoir encaisser la distance…

Bref, l’aventure SpiderTech a été très intéressante ces dernières années et aura permis de donner une impulsion au cyclisme canadien, en plus de permettre à certains de nos coureurs de vivre leur rêve d’être coureurs pro en Europe. C’est dommage que ca s’arrête là, mais les difficultés auxquelles faisait face Bauer étaient vraiment très importantes. Il faut désormais mettre en place les infrastructures, et un tel projet de monter une première équipe canadienne WorldTour sera alors viable d’ici une dizaine d’années, avec des coureurs canadiens pouvant aspirer à briller au plus haut niveau. Pour le moment, les éléments ne sont tout simplement pas encore en place, limitant les chances de voir un tel projet réussir.

Si Ryder Hesjedal pouvait gagner le Tour 2013 et Veilleux ou Tuft une étape, si Pat McQuaid n’était pas ré-élu à la présidence de l’UCI et si un vélodrome couvert était construit dans la région de Montréal, on serait en business pour viser une équipe canadienne de niveau WorldTour d’ici 2020, avec de jeunes talents!

Le Tour de l’actualité

Beaucoup de nouvelles intéressantes ces derniers jours, que je commente avec vous:

1 – Tour de Suisse. Victoire finale et doublé (il avait déjà gagné l’épreuve l’an dernier) du Portugais Rui Costa chez Movistar.

La victoire de Costa a été sans appel: il s’est imposé dans les deux étapes les plus difficiles, soit la 7e étape en montagne vers La Punt, puis lors de la 9e et dernière étape, un chrono en côte.

Mine de rien, c’est un joli palmarès que Costa, 26 ans seulement, s’est forgé ces dernières années. Rappelons qu’il a été champion du Portugal du chrono en 2010, qu’il a gagné le GP de Montréal en 2011 sur le difficile circuit de Camilien Houde, et qu’il est maintenant double vainqueur du Tour de Suisse.

À n’en pas douter, il y aura deux leaders chez Movistar sur le Tour, soit Valverde et lui. Attention à cette équipe qui pourrait surprendre, notamment en début de Tour en Corse, où dans les Pyrénées qui arrivent vite cette année.

2 – Tour de Suisse toujours. Parmi les bonnes nouvelles, Andy Schleck, 35e du chrono en côte le dernier jour, une indication que sa forme, si elle n’est pas encore au top niveau, est bien meilleure maintenant. Il est définitivement sur une pente ascendante et pourrait créer la surprise sur le Tour, notamment en 3e semaine.

Deux autres bonnes nouvelles françaises, Perraud et Pinot qui terminent dans les 10 premiers du chrono du dernier jour, pas mal du tout! Pinot est 4e du général, tout simplement superbe pour ce très jeune coureur français plein de promesse.

Les autres coureurs ayant bien fait en Suisse sont Kreuziger, Frank, Martin, Brajkovic et Roche, tous en préparation pour le Tour.

Petite déception du côté de Van Garderen, je le voyais franchement mieux que sa 7e place au général, ce qui n’est évidemment pas mauvais mais pas non plus au niveau de quelqu’un qui veut briller au général sur le Tour.

3 – Route du Sud. Victoire finale de Voeckler qui a renversé la course sur l’étape de montagne par delà le Port de Balès. Voeckler donne ainsi les garanties de sa bonne condition à deux semaines du départ du Tour. L’équipe Europcar aura donc deux leaders, peu importe les déclarations de Voeckler dans la presse à savoir qu’il se mettrait au service de Rolland.

Côté couverture de la course, j’ai adoré le direct assumé par Radio Vélo lors de la grande étape de montagne. Il est agréable pour quelqu’un qui a un accent québécois d’entendre l’accent du sud de la France et la passion du cyclisme chez les commentateurs enthousiastes de cette épreuve. Abonnez-vous vite à leur podcast, je n’en manque aucun chaque semaine!

On a aussi accès, sur You Tube, à la Route du Sud vue de la voiture FDJ et de la voiture La Pomme-Marseille. Et ici, un briefing d’avant-course chez Cofidis.

4 – Tour de Beauce. Je croyais à la victoire de Mancebo, c’est finalement Nathan Brown chez Bontrager qui s’impose en renversant la course lors de la dernière étape.

Très belle victoire donc qui prouve que le vélo, c’est aussi de la science de la course, de la tactique. Brown a rejoint l’échappée lors de la dernière étape, voyant que Mancebo était isolé et qu’il ne pourrait donc pas compter sur son équipe pour assumer la chasse. C’est bien joué! Mancebo n’a rien pu faire derrière, une fois Brown devant.

Rappelons que cette année, Brown a terminé 3e au US Pro et 2e de Liège-Bastogne-Liège U23. Très bonne saison donc pour ce jeune coureur qui monte. Cette victoire en Beauce pourrait lui ouvrir toutes grandes les portes du circuit WorldTour dès l’an prochain.

Beaucoup de coureurs, notamment canadiens, ont abandonné lors de cette dernière étape, c’est une déception et un peu un manque de respect selon moi envers l’organisateur. Enfin, passons.

Christian Meier chez GreenEdge (mais courant pour l’équipe canadienne en Beauce) aura été le meilleur Canadien, avec une belle 3e place. Mike Woods chez Garneau termine 9e, très impressionnant à ce niveau de compétition. Le Canadien suivant est Robert Briton pointant en… 25e place!

5 – Boucles de la Mayenne. Victoire de David Veilleux qui confirme donc qu’il est en feu ces jours-ci! Si l’épreuve n’est pas du niveau World Tour, toute victoire est bonne à prendre, ne serait-ce que pour la confiance à deux semaines du départ du Tour. Et puis, ce qui est pris n’est plus à prendre. Enfin, cette victoire revêt une importance supplémentaire pour David considérant l’incertitude liée au devenir de son équipe, le sponsor Europcar se retirant en fin d’année.

Le sommaire de course proposé par David lui-même est ici.

Une entrevue avec David est par ailleurs disponible ici.

6 – Championnats nationaux. C’est ce week-end dans nombre de pays à travers le monde, y compris au Canada. On trouvera un preview amusant de quelques championnats nationaux ici, notamment au niveau des parcours.

Au Canada, les Championnats auront lieu samedi du côté de St-Georges de Beauce, avec un circuit routier totalisant 187 kms. Du beau monde sera au départ, avec notamment les Rollin, Houle, Meier, Boivin et tous les autres, qui se sont notamment affutés sur le Tour de Beauce. Il me manquera que Hesjedal et Veilleux, pour des raisons évidentes.

7 – Ryder Hesjedal. Les nouvelles sont bonnes, l’athlète s’entraîne chez lui du côté de Gérone après sa lourde chute au Tour de Suisse, et qui a fait craindre le pire. Il sera donc au départ du Tour et devrait être pleinement opérationnel, surtout en 3e semaine de course où, s’il n’a pas beaucoup couru récemment, sa fraicheur physique pourrait jouer en sa faveur.

8 – UCI. Ca ne va pas très bien pour Pat McQuaid qui voit la contestation à son endroit prendre de l’ampleur. Récemment, un rapport soulevant de nombreuses interrogations sur ses actions durant les années Armstrong a été discuté à huit clos lors d’une rencontre du comité de gestion de l’UCI. Le concurrent de McQuaid à la présidence, l’anglais Brian Cookson, a promis qu’une enquête allait être menée pour faire la lumière sur les allégations contenues dans le rapport.

Chose certaine, McQuaid fait face à une grave crise de confiance qui ne cesse de grandir. Ses récentes actions, au cours des derniers mois, étaient donc clairement une stratégie de sa part pour tenter de garder le contrôle de l’agenda. Ce contrôle semble lui avoir désormais échappé et sa ré-élection bien compromise, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Espérons que le contenu de ce rapport sera également rendu public prochainement!

9 – Rabobank. L’équipe néerlandaise, dont les aveux de nombreux ex-coureurs ont confirmé la présence d’un système de dopage bien organisé au sein de la formation, utilisait une machine, le Sysmex XE-2100, afin de contrôler l’hématocrite des coureurs sur une base régulière, permettant de bien se conformer aux règles, notamment celle de la limite de 50% à ne pas dépasser.

Rien de bien nouveau là dedans, les centrifugeuses sont en usage depuis 20 ans au sein des équipes!

10 – Louis Garneau. L’ex-cycliste olympien et prospère homme d’affaire s’alignera aujourd’hui sur la 2e étape des Mardis cyclistes de Lachine puis, dans une 10aine de jours, aux Championnats canadiens dans les catégories Maitres. Après le retour, l’an dernier, d’Yvan Waddell, voilà un autre client pour les concurrents! Le but de Garneau? Promouvoir l’activité physique et ce, à tous les âges. Inspirant!

Une belle journée sur Whiteface

C’était le « Whiteface Mountain Uphill Bike Race » samedi matin (hier).

J’y participais pour la 2e année de suite. Une très belle épreuve de type « cyclosportive », à 3h de route de la région d’Ottawa-Gatineau et de Montréal.

En gros, c’est très simple: 4 bornes de descente-plat (45 de moyenne), un virage à gauche et 13 km d’ascension à 8-9% jusqu’au sommet de Whiteface, via le « Memorial Highway ».

Rappelons ici que l’ascension de Whiteface, ben c’est l’Alpe d’Huez à 3h de route du Québec. Les profils des deux ascensions sont très proches, que ce soit par la longueur ou la pente moyenne. Whiteface est peut-être plus difficile à gérer mentalement puisque la montée est faite de longues lignes droites parfois un peu décourageantes, alors que les lacets de l’Alpe d’Huez, numérotés, peuvent permettre de « couper » la montée plus facilement en petits objectifs.

Et samedi, nous avions le soleil avec nous, même si c’était un peu frais et venteux au départ.

La course

Toujours un peu angoissant car on ne sait jamais comment le corps va réagir une fois tourné le virage à gauche, alors que l’ascension débute. Sans grand réchauffement, en peloton, il faut savoir se « caler » rapidement sur son rythme de grimpée, sans trop de tergiversation. Des fois ca marche, d’autres fois ca coince.

Samedi pour moi, ca a marché. Curieux, car je n’avais pas eu une bonne semaine à l’entrainement, étant sans force.

Ben la force, elle est revenue dans Whiteface!

Premier jalon, la « gate » de péage, avec comme temps de référence 20 minutes. C’est habituellement le temps que ca prend du pied jusque la « gate » pour la majorité d’entre nous.

Cette fois-ci, 18min50. Tout bon. Calé pas très loin de mon poisson-pilotte mon équipier Richard, je tiens le rythme.

Après la gate, c’est 36 minutes d’effort jusqu’au sommet.

Dans les deux derniers kilomètres, j’entre dans le dur, mais j’entre aussi en moi-même. Une amie m’a annoncé il y a quelques jours qu’elle combattait un cancer agressif depuis 12 mois. Cette ascension, c’était pour elle, donc pas question de baisser de régime: j’ai remis une dent.

À l’arrivée, située 250 mètres plus loin que l’an dernier donc prolongeant l’effort d’environ 30 secondes, j’explose mon « personal best » d’environ 2 minutes. 54 minutes 30 sec cette année, contre 56minutes 30 secondes l’an dernier.

C’est une confirmation: j’ai de bonnes jambes cette année, mieux que l’an dernier. Bizarre, je souffre cependant toujours autant!

Et dire que je ne retourne pas sur la Haute Route cette année! Misère!

D’autres grandes perfs

Le vainqueur présente un temps final de 55 minutes 46. Considérant qu’il a fallu environ 7 minutes 20 pour rejoindre le pied de l’ascension, il monte Whiteface en 47 minutes. Pas mal du tout, mais loin du record d’environ 44 minutes toujours détenu, je crois, par Aaron Fillion d’Ottawa.

Le 2e est un type de… 52 ans, 56min04! Incroyable.

Mes équipiers Philippe et Richard terminent ensemble, en 11e et 12e place, montant en 1h pile. Ils me bouffent 2 minutes, soit 2 de moins que l’an dernier.

En 18e place, un certain Charly Vives…

Et en 138e place, Kenneth Cesctone, qui monte en 1h 14min, soit un excellent temps qui lui vaut la… première place chez les 70-99 ans. Il en a 76. Inspirant!

Tous les résultats sont ici.

Les Rouleurs en force

Pas moins de 7 Rouleurs étaient présents sur la course, et tous terminent bien cette ascension. Photo ambiance en haut:

P1040995

Un retour dans les roues…

… de la famille Vives, soit Bernard (le papa), Charly et Maxime. Après une descente ensemble, le petit brin de causette fut fort agréable. Désolé les fils, mais au jugement des mollets, le papa me semble plus affuté que vous deux! Nos routes se sont quittées lorsque les Vivès ont poursuivi vers Lake Placid alors que je retournais pour me taper ma… 2e ascension de Whiteface de la journée, question de prolonger un peu le plaisir de la grimpe.

Un accident dans la descente

La descente de Whiteface est très dangereuse étant donné l’état du revêtement, très inégal et bosselé. Ces bosses dans la route peuvent surprendre et créer des mouvements inattendus du guidon si on ne le tient pas fermement.

La course hier a été assombrie par une grave chute d’un concurrent dans la descente, près de la gate. À l’arrivée des secours, il était toujours inconscient et saignait beaucoup. On ignore son état de santé ce matin (dimanche).

Bref, une recommandation: Whiteface est un endroit formidable pour s’entrainer en montagne, mais il convient d’être très prudent dans la descente qui doit être faite à une vitesse contrôlée. Pas question donc de « faire la descente » sur Whiteface comme dans les Alpes, ou alors c’est la chute assurée.

Mont Mégantic: les Canadiens au travers

Aie.

Nos espoirs d’une victoire canadienne au Tour de Beauce se sont encore une fois butés à la difficile ascension du Mont Mégantic hier sur le Tour de Beauce.

Sans surprise, c’est Francesco « Paco » Mancebo qui s’est imposé. Rappelons que Mancebo, 37 ans (!!!), a été meilleur jeune du Tour de France 2000, champion d’Espagne sur route en 2004, et a terminé 4e du Tour en 2005. C’est tout de même un sacré coureur, qui plus est avec désormais beaucoup d’expérience même en Beauce puisqu’il a gagné l’épreuve en 2011.

Du coup, Mancebo a pris une option sur la victoire finale, même si le chrono de demain risque encore de modifier la hiérarchie puisque pas moins de 8 coureurs sont à moins d’une minute du leader. Attention à Ben Day, un ancien vainqueur de la course et très bon contre le chronomètre!

Le meilleur Canadien au Mont Mégantic aura été Mike Woods (Garneau) qui termine à 59 secondes de Mancebo. Je comprends mieux désormais pourquoi ce type nous massacre dans le Parc de la Gatineau les mardis soir… Venu récemment au vélo (en 2012!), Woods possède à n’en pas douter une VO2max exceptionnelle. Espérons qu’il pourra se développer encore un peu, il n’a « que » 26 ans et est encore très frais pour le cyclisme.

Christian Meier a également limité la casse, terminant à 1min12 de Mancebo.

Pour les autres, c’est course terminée pour le général. Rollin est à presque 4 minutes, Boily à plus de 7 (une déception) comme Boivin, bref nos Canadiens devront se rabattre sur une victoire d’étape s’ils veulent briller dans les prochains jours.

Des photos, un vidéo de l’étape sont disponibles ici.

Le Tour de l’actualité

Retour sur quelques nouvelles qui ont retenu mon attention cette semaine, de même que quelques compléments d’information suite à vos nombreux commentaires laissés ces derniers jours.

1 – Europcar. Plusieurs commentaires laissés à la suite de mon texte « que se passe-t-il chez Europcar« , et je vous en remercie. J’invite cependant plusieurs d’entre vous à user de réserve et de sens critique: lucidité oui, questionnement oui, mais pas de conclusions hâtives, ni de raisonnement sectaire! Il ne s’agit pas de mettre tout le monde dans le même panier, ni de condamner (trop) facilement.

Le court entretien avec le médecin Alain Simon, consultant de L’Équipe pour des questions médicales, permet de mieux cerner les explications possibles d’un taux de cortisolémie bas. Rolland souffrait-il du talon d’achille et cette blessure aurait-elle conduite à des infiltrations de cortisone? Il n’est tout de même pas interdit de recevoir des soins médicaux en cas de blessures, même chez les coureurs pros!

Bref, s’il convient de rester vigilant et de se poser les bonnes questions, je refuse de condamner pour le moment, en attendant d’en savoir plus.

2 – Ryder Hesjedal. Et merdeuu…. Hesjedal a chuté dans la 3e étape du Tour de Suisse et a dû être admis à l’hôpital pour multiples contusions et une possible… commotion cérébrale. La chute a donc dû être sévère. C’est vraiment pas de chance pour le Canadien qui nous avait montré une excellente condition physique dans l’ascension vers Crans-Montana, la veille.

C’est la 2e année de suite que Hesjedal est « sorti » sur chute, l’an dernier c’était sur le Tour de France.

Vraiment pas de chance pour lui, et pour le cyclisme canadien. Espérons qu’il pourra se rétablir à temps pour prendre le départ du Tour dans trois semaines. Il sera toutefois un peu à court de compétition, et cela pourrait lui porter préjudice compte tenu des étapes nerveuses et casse-pattes de la Corse, suivi du chrono par équipe.

3 – David Veilleux. Il sera du prochain Tour de France chez Europcar, normalement. Il convient de souligner à quel point c’est un exploit et à quel point c’est mérité de ce coureur discipliné, régulier, simple et sympathique. Je suis extrêmement content pour lui et le Tour prendra assurément une autre saveur avec lui dans le peloton. Si la course au maillot jaune est écrasée par la maîtrise de Froome, on aura toujours David à suivre pour nous rendre les étapes passionnantes!

4 – La descente du col de Sarenne, assez dangereuse et technique pour l’avoir fait l’an dernier sur la Haute Route (l’organisation de la course l’avait cependant neutralisée justement parce qu’elle est très dangereuse et le bitume très mauvais), ne fait pas l’unanimité auprès des coureurs, du moins si on en croit Tony Martin.

5 – Andy Schleck. Il est au Tour de Suisse, largué dans l’ascension vers Crans-Montana le 2e jour, mais toujours là, à travailler pour retrouver son niveau. Selon son « mentor » Kim Andersen, Schleck est en forme ascendante et pourrait se tester un peu plus tard cette semaine en Suisse. Ca sera très intéressant puisque ce coureur est une sacré pointure, ne l’oublions pas.

6 – Tour de Beauce. Victoire d’étape et maillot de leader hier pour le Québécois Guillaume Boivin, qui gagne de nouveau après une longue traversée du désert due à une blessure à un genou. Boivin a bénéficié dans le final du travail exceptionnel de son équipe nationale canadienne, et notamment de Dominique Rollin et Christian Meier. Boivin devrait toutefois perdre le maillot demain sur la difficile étape du Mont Mégantic, où ceux qui visent le général devront se dévoiler. Attention à David Boily, Francesco Mancebo, Mike Woods ou Philip Deignan.

7 – Tour de Suisse. On attend les étapes du week-end pour sceller la course. Pour le moment, Matthias Frank chez BMC est le leader, mais ils sont plusieurs en embuscade juste derrière. Je mise personnellement sur Rui Costa pour défendre avec succès son titre acquis l’an dernier…

8 – Pat McQuaid. Mauvaise nouvelle pour lui, meilleure pour ceux qui ne souhaitent pas sa ré-élection à la présidence de l’UCI: un appel de la décision de la fédé suisse de le parrainer à la présidence a été logé par trois membres de cette fédération, probablement pour irrégularité ou action contraire aux règles en vigueur. L’appel sera entendu dans les prochaines semaines par le Tribunal suisse d’arbitrage dans le cyclisme.

9 – Route du Sud. La sympathique épreuve du sud-ouest de la France débute aujourd’hui, et c’est une préparation pour le Tour de France pour de nombreux coureurs français. Voeckler est au départ pour Europcar, et les équipes WorldTour Sky, Movistar, AG2R La Mondiale et FDJ y participent aussi.

10 – Calcul de puissance. Certains d’entre vous remettent en question une fois de plus ces calculs, se questionnant – et c’est légitime – sur la précision des calculs et se demandant si des paramètres comme le vent, la chaleur peuvent être pris en compte.

Évidemment que oui!

Je vous invite à vous informer sur les équations utilisées par Portoleau et Vayer pour calculer ces puissances, ainsi que sur les exercices de validation qui ont été effectués depuis quelques années, notamment avec l’aide de coureurs pros qui possèdent des systèmes de mesure de la puissance sur le vélo comme des SRM. Vous n’aurez pas de peine à réaliser la surprenante précision des calculs effectués! Il faut le voir pour le croire.

11 – Le débat sur le port du casque en vélo ne sera probablement jamais tranché, estiment certains scientifiques. Un article intéressant!

12 – Je roule en tubeless depuis plus d’un an déjà, avec très grande satisfaction côté confort, rendement et « sensations ». Certains d’entre vous me demandez comment ajouter du scellant dans les pneus tubeless. Ce court vidéo vous enseigne la technique sur une roue de VTT, et cette technique est la même sur une roue de vélo de route.

13 – Panne de jambes. Très bonnes jambes jusque dimanche dernier, puis depuis mardi, c’est la panne complète, comme si j’avais soudainement perdu 80 watts d’un coup. Inquiétant! C’est à se demander si je ne me suis pas fait piqué par une mouche tsé-tsé lors de mon récent séjour à Victoria, B.C.! Un essai sur home-trainer hier soir n’a pas été très concluant. Vivement le retour à la normale, car c’est franchement un peu déstabilisant. Le corps humain est fascinant, capable du meilleur, puis de passer du meilleur au pire si rapidement!

Le diagnostic Vayer: sans appel

cliquez-sur-l-image-pour-le-commanderC’est un gros, un très gros pavé dans la mare que vient de lancer Antoine Vayer avec la publication récente d’un magazine intitulé « Tous dopés? La preuve par 21«  (disponible au Québec et aux États-Unis, sous le titre « Not Normal » disponible ici au montant de 9,95$).

21, comme les 21 lacets de l’Alpe d’Huez, mais aussi comme le profil détaillé de la puissance de 21 coureurs, dont 13 vainqueurs du Tour.

Vayer se sert en effet abondamment des calculs de puissance qu’il a mis au point avec Frédéric Portoleau et dont la marge d’erreur est désormais infime pour « classer » les performances en cyclisme. Le raisonnement, auquel je souscrits totalement, est le suivant: on connaît désormais très précisément les limites des capacités humaines à l’état naturel. Pour Vayer, cette limite est de 410 watts-étalon dans un col de plus de 20 minutes d’ascension situé en fin d’étape, après plusieurs heures sur le vélo. Entre 410 et 430 watts-étalon, c’est suspect. Entre 430 et 450 watts-étalon, c’est miraculeux. Au-delà de 450 watts-étalon, on est dans le domaine réservé qu’aux mutants du cyclisme.

Le verdict de Vayer est sans appel: seul le profil de puissance de Greg LeMond ne soulève aucun doute quant à sa probité. Pour tous les autres vainqueurs du Tour depuis 1982, on peut identifier des « performances suspectes » voire « mutantes » très probablement obtenues grâce au dopage, le plus souvent sanguin. Pour appuyer ses propos, Vayer publie un profil détaillé de chaque coureur, avec calculs de puissance, permettant de bien préciser quelles performances sont suspectes.

Il publie également la méthodologie de ses calculs mis au point avec Portoleau, question de convaincre les plus sceptiques.

Le site Internet propose également un complément d’enquête assez troublant à propos de Laurent Jalabert.

Pourquoi une telle publication?

Parce que comme le souligne l’excellent journaliste Stéphane Mandard du journal Le Monde dans le magazine, personne – surtout pas l’UCI – ne peut désormais se réfugier en 2013 derrière des affirmations du style « on ne savait pas » ou « on n’avait pas de preuves » pour se dédouaner à l’égard du dopage dans le cyclisme.

Car aujourd’hui, on a les moyens sinon de savoir hors de tout doute, au moins d’identifier les coureurs qui présentent des performances tout simplement hors des capacités d’un être humain, même très bien entrainé et disposant de gênes très avantageux à l’égard du sport.

Lire pour rester critique… intelligemment

Pour nous les fans, j’estime qu’il faut lire cet ouvrage car il permet de rester critique… intelligemment à l’égard du spectacle qu’on nous offre en cyclisme. Non, tous les coureurs ne sont pas dopés et dans ce contexte, des généralisations excessives du style « ils sont tous dopés de toute façon » sont à proscrire. Mais il ne faut pas non plus croire ce que le milieu – et l’UCI – voudrait nous faire avaler ces jours-ci, à savoir que les mentalités ont changé dans le peloton. À la lumière des récentes analyses des performances du Giro 2013, Vayer et Portoleau nous montrent que des coureurs demeurent suspects, voire que des performances « mutantes » sont de retour, notamment sur le Jafferau lors de la 14e étape du Giro… (et où on pourra prendre du recul par rapport aux perfs de Santambrogio, flashé dans les zones interdites… Vayer savait donc avant les contrôles positifs que ce type carburait à autre chose que l’eau claire, une preuve de plus que le système fonctionne bien). Le magazine de Vayer comporte également des analyses des courses par étapes en 2013 à ce jour. Nombre de performances suspectes sont à mettre du côté des Sky…

Lire aussi pour se situer personnellement!

L’ouvrage est également très intéressant en ce sens qu’il nous permet, à nous cyclistes amateurs, de mieux comprendre nos performances.

Vous voulez y aller pour le KOM de Strava sur l’Alpe d’Huez dans les prochaines semaines? Go for it! Mais sachez que pour monter en 37 minutes et des poussières, Pantani a dû généré 461 watts-étalon en moyenne durant tout ce temps, et qu’il l’a fait après avoir d’abord parcouru 210 bornes dans le peloton du Tour 1994. Bon courage…

Vous pourrez aussi, grâce à cet ouvrage, mieux situer les performances de vos adversaires voire copains de club sur les grands cols. Il y aura peut-être des surprises!

Les radars du Tour 2013

Outre les profils de puissance des coureurs et anciens vainqueurs, Vayer publie ses « radars du Tour 2013 », c’est à dire qu’il présente en détails six zones où Portoleau et lui calculeront les profils de puissance des coureurs cet été, question de mettre en contexte les performances. Ces zones ont été choisies soigneusement pour permettre un calcul fiable et précis. On y retrouve notamment le Ventoux, mais aussi l’Alpe d’Huez, la Croix-Fry ou encore le Semnoz.

Faute d’une lutte efficace contre le dopage (quoique avec le retour de l’AFLD, j’ai davantage confiance), nous saurons au moins relativiser, grâce à leurs calculs, le spectacle qui se déroulera sous nos yeux et serons donc des spectateurs intelligents et éclairés du Tour.

L’ouvrage comporte également une foule d’autres informations très intéressantes, notamment sur les plus grandes performances mutantes en cyclisme, notamment celles de Contador à Verbier sur le Tour 2009 (491 watts-étalon sur 21 minutes!), de Pantani à Madonna Di Campiglio sur le Giro 1999 (490 watts-étalon sur 20 minutes), de Riis à Hautacam sur le Tour 1996 (479 watts-étalon sur 35 minutes!) voire d’Indurain à Hautacam sur le Tour 1994 (470 watts-étalon sur 35 minutes).

En conclusion

À chaque époque correspond son dopage. Il est clair que les techniques aujourd’hui utilisées dans le peloton sont différentes de celles qui étaient utilisées il y a seulement quelques années, compte tenu des progrès dans les méthodes de détection et de l’apparition constante de nouveaux produis dopants.

Ce qui ne change pas beaucoup cependant, c’est l’être humain et ses capacités intrinsèques. Aujourd’hui, nous les connaissons avec une précision inégalée, notamment grâce aux capteurs de puissance et autres tests en laboratoire.

En ce sens, les analyses de puissance, désormais au point, sont un outil très intéressant qui pourrait servir à mieux cibler les coureurs suspects ainsi que leur encadrement et ce, sur une longue période de temps afin de les débusquer, que ce soit par des contrôles anti-dopage, un suivi plus précis au passeport biologique, ou encore des opérations policières lors des courses, chez eux voire chez leur personnel encadrant.

Ce serait un moyen de plus pour atteindre l’objectif ultime, c’est à dire de garantir l’intégrité du sport cycliste et rétablir l’égalité des chances parmi les athlètes.

Page 1 of 2