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Mois : mai 2013 Page 2 of 3

Hesjedal devrait abandonner le Giro

Ca n’a pas tardé: on a eu la confirmation que quelque chose ne tourne pas rond avec Ryder Hesjedal depuis samedi dernier.

Il a en effet perdu plus de 20 minutes dans l’étape d’hier qui se terminait en altitude du côté d’Altopiano del Montasio. Il a été lâché assez tôt lorsque l’équipe Sky a mis en route dans le Passo Cason di Lanza.

Résultat, Hesjedal pointe désormais en 33e place du classement général, à plus de 23 minutes de Vicenzo Nibali, toujours en rose avec 41 secondes d’avance sur Cadel Evans (attention à lui!) et un peu plus de 2 minutes sur deux Sky, soit Uran et Wiggins.

C’est donc très clair: son Giro est terminé, du moins pour le général.

Un choix s’offre à lui: l’abandon, ou la poursuite de l’épreuve.

Personnellement, je suis convaincu que l’abandon serait préférable à ce stade-ci.

D’une part, il ne sert à rien de poursuivre une épreuve aussi exigeante si on est malade. C’est de toute évidence le cas avec Hesjedal et continuer l’épreuve pourrait vouloir dire de sérieusement hypothéquer ses chances de guérison, et la suite de sa saison.

D’autre part, s’il abandonne, il pourra passer des tests pour clarifier la source du problème, et éventuellement se rétablir en vue du Tour de France qu’il pourrait aborder dans une bonne position pour une place au général.

Enfin, s’il poursuit le Giro, ce ne pourra être que pour une raison, une victoire d’étape qui demeure possible compte tenu de son retard au général; n’étant plus une menace pour le maillot rose, il pourrait bénéficier d’un bon de sortie sur une étape de montagne.  Mais est-ce vraiment important à ce stade-ci?

Nous serons vite fixés et je pense qu’Hesjedal et son équipe Garmin prendront la bonne décision: l’abandon.

La buse Hervé

Le week-end dernier à Montréal se déroulait le Conseil de Fondation de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), qui est son instance décisionnelle suprême.

Durant cette réunion, l’AMA a ré-affirmé sa volonté de secouer les puces – il en a beaucoup – de Pat McQuaid et de l’UCI quant aux suites à donner à l’Affaire Armstrong. Rappelons que l’UCI a insisté pour reprendre une certaine partie des opérations à l’automne dernier, on comprends mieux pourquoi maintenant: il ne se passe plus rien! La commission « Vérité et Reconciliation » n’est toujours pas opérante, et le ménage dans le cyclisme tarde. Pat Mc Quaid est davantage concerné par sa propre ré-élection à la tête de l’UCI en septembre prochain que par les intérêts du cyclisme!

Quelques ex-coureurs pro sont également venus à Montréal dans le cadre de cette réunion. C’est notamment le cas de Tyler Hamilton, qui en a profité pour donner davantage d’information encore sur ses pratiques dopantes, espérant ainsi aider à améliorer la détection. Hamilton en a également profité pour visiter une école et parler aux plus jeunes de ses dérives, et de l’importance de l’éthique dans le sport. Bravo!

Pascal Hervé (ex coureur Festina) était également de passage à Montréal, et là on est à un autre niveau. Je n’ai jamais caché mes critiques de certains ex-coureurs Festina, Richard Virenque et lui en particulier, de vraies buses. Hervé a déclaré tout de go la semaine dernier « Tu triches quand tu es le seul à le faire » ; on croit rêver! En gros, on revient à « ne te fait pas prendre, et c’est correct »…

Hervé a également déclaré que comme tout le monde se dopait à son époque, le classement serait le même si on en enlevait les coureurs dopés.

Évidemment, rien de plus faux. Tous les coureurs ne se dopaient pas. C’est un manque de respect éhonté pour les coureurs qui, à ses côtés, exerçaient leur métier avec éthique. C’est même du mépris.

Enfin, Hervé est revenu sur l’Affaire Armstrong, dénonçant un « acharnement » selon lui. Rien de plus faux évidemment, puisque la lutte contre le dopage vise absolument tout le monde. L’Affaire Armstrong a simplement été plus longue, notamment en absence d’un contrôle antidopage positif, et surtout plus médiatisée.

Bref, Pascal Hervé nous prouve sans l’ombre d’un doute que quant on manque de jugement à 20 ans, on continue de le faire à 40…

Hesjedal a perdu le Giro

Il est désormais très peu probable que le Canadien Ryder Hesjedal puisse répéter son exploit de l’an dernier et remporter le Giro 2013. Un podium demeure cependant possible selon moi.

Hesjedal a connu deux mauvais jours sur la course ce week-end.

Samedi sur le long chrono de 55 kms, il a pris un belle valise, terminant « seulement » 18e de l’étape, à 2min23 du surprenant vainqueur, Alex Dowsett chez Movistar. Plus important encore, Wiggins terminait à 10sec et Nibali à 21, signifiant que le Canadien a perdu plus de 2min à ces deux autres favoris sur cette étape. C’est nettement trop pour un coureur qui veut jouer la victoire finale.

Pire, Hesjedal a été lâché dans le final de l’étape en ligne hier, étant incapable de générer la puissance requise pour rester au contact du petit peloton de 35 coureurs en tête de course. Inexplicable! Hesjedal a encore lâché plus d’une minute aujourd’hui sur ses principaux adversaires.

Bilan? Hesjedal pointe désormais en 11e place du général, à 3min11 de Vicenzo Nibali, qui a endossé le maillot rose suite à son excellent chrono samedi. Evans est 2e, Gesink est 3e, Wiggins est 4e et Scarponi est 5e, à 1min24. C’est donc encore très serré en tête de course, mais Hesjedal est beaucoup plus loin et le moins bien placé à ce stade-ci.

Des explications?

La méforme de Ryder Hesjedal est survenue sans explication aucune puisqu’au contraire, il semblait en super-forme au départ du Giro, ayant été vu à l’attaque devant sur plusieurs des premières étapes de la course.

Comment expliquer alors cette soudaine baisse de régime? Serait-il malade?

Hesjedal lui-même affirme qu’il ne se sent pas « mal », mais qu’il a subi une baisse inexpliquée de puissance.

C’est très bizarre!

Il est possible qu’Hesjedal ne veuille pas en dire plus pour le moment, pour des raisons évidentes de cacher à ses adversaires d’éventuels ennuis. La journée de repos tombe à pic pour lui, il pourra passer des tests si nécessaire pour identifier la source du problème.

Une hypothèse possible est qu’Hesjedal aurait souffert des conditions humides des derniers jours. Si on peut penser qu’il supporte assez bien la fraicheur, l’humidité l’affecte peut-être bien davantage.

Chose certaine, Wiggins n’aime pas la pluie, lui! Il a encore été lâché dans le final de l’étape hier, en descente sous la pluie. Nibali et ses Astana n’ont pas hésité à le mettre sous pression dans la dernière descente du jour, avec succès. Malheureusement, Wiggins a pu recoler au bas de la descente, non sans avoir fourni un certain effort pour revenir seul. Ce genre d’effort inutile pourrait le taxer sérieusement dans la dernière semaine de course cependant.

La suite

Hesjedal est donc désormais assez loin au classement général. Peut-il revenir dans la course au maillot rose?

Rien n’est impossible évidemment: rappelons-nous que Thomas de Gendt avait failli faire basculer le Giro l’an dernier sur les pentes du Stelvio, lors de l’avant-dernière étape.

Mais ca sera difficile pour Hesjedal, pour deux raisons:

1 – Nibali, Evans et Wiggins ne laisseront pas partir comme ca le vainqueur de l’an dernier. Hesjedal ne bénéficiera d’aucun ticket de sortie du peloton, qui continuera de se méfier de lui.

2 – sa méforme des derniers jours indique peut-être qu’Hesjedal est malade. Si tel est le cas, ca ne pardonnera pas sur un grand tour, surtout compte tenu de la difficulté de la dernière semaine de course.

Espérons tout de même qu’Hesjedal se refasse une santé dans les prochains jours, et souhaitons lui un peu de beau temps et de chaleur. Nous serons vite fixés sur son sort, puisque la 10e étape sera courte, mais très difficile, avec une arrivée en altitude.

Pour Hesjedal, ca passe ou ca casse mardi.

Wiggins: à la recherche du temps perdu

Premier grand rendez-vous de ce Giro aujourd’hui avec le long chrono de 55 kilomètres du côté de Saltara. C’est un chrono roulant, rapide, qui permettra aux spécialistes de l’effort solitaire de bien s’exprimer.

Normalement, Bradley Wiggins aurait pu profiter de cette étape pour s’emparer du maillot rose.

Il n’en sera probablement rien tant Wiggins a perdu du temps hier dans le final compliqué de l’étape de Pescara, disputé sous la grande flotte.

C’est ainsi que Wiggins a étalé au grand jour une faiblesse: il descend comme une enclume sous la pluie! (les images du final sont ici, c’est éloquent!) Il est allé au tapis à au moins deux reprises et par la suite, il descendait vraiment comme un manche, toute confiance en lui ayant disparu.

C’était assez pathétique et surprenant pour un coureur professionnel.

Et du coup, il a perdu hier 1min24sec sur ses principaux adversaires, dont Hesjedal, Evans et Nibali.

Wiggins pointe désormais à la 23e place du général, à 1min32 du maillot rose et à presque 1min30 de Hesjedal et Nibali.

Autant dire que pour lui, c’est du rattrapage désormais. Il aura besoin de sortir tout un chrono demain pour se replacer dans la course.

Voilà une belle motivation pour Hesjedal et Nibali qui ont une chance de maintenir Wiggins à distance s’ils réalisent tous deux un bon chrono.

Quoi qu’il en soit, gageons que les adversaires de Wiggins sauront retenir que l’Anglais est un manche lorsqu’il s’agit de descendre sous la pluie. Et qu’ils ne manqueront pas d’exploiter cette faille dès que possible! Remarquez que Wiggins n’est pas le premier coureur de grande taille à ne pas bien descendre: rappelez-vous Alex Zulle il y a quelques années, c’était pire encore!

Tornado Tom visite Maranello

Giro: le mystère Wiggins

Final d’étape difficile hier sur la 4e étape du Giro puisque la pluie s’est manifesté, rendant la dernière descente assez compliquée à gérer pour les coureurs.

La victoire est revenue à l’Italien Enrico Battaglin, qui l’a emporté au sprint. Enrico est un cousin éloigné du célèbre Giovanni Battaglin, nom célèbre dans le cyclisme puisque ce coureur des années 1970 et 1980 a réalisé le doublé Vuelta-Giro en 1979 (à l’époque, la Vuelta se disputait avant le Giro, en avril). Seuls deux autres coureurs ont réussi cet exploit, soit Eddy Merckx en 1973 et Alberto Contador en 2008.

Aujourd’hui, Giovanni Battaglin a prêté son nom à une prestigieuse marque de vélo bien connue en Italie.

Wiggins lâché

La nouvelle du jour est cependant les 17 secondes lâchées par Bradley Wiggins, retardé par une chute devant lui dans le final. Les commissaires ont cependant statué que Wiggins avait été lâché avant la chute, donc il n’a pas été crédité du temps des coureurs impliqués dans cette chute.

Avec ce débours, Wiggins est désormais dans l’exact même temps au général que Hesjedal, tous deux à 34 secondes du maillot rose toujours porté par Paolini. Nibali possède actuellement un dérisoire avantage de 3 secondes sur ces deux coureurs, autant dire que les grands favoris sont encore dans un mouchoir de poche.

LA question du jour est donc de savoir pourquoi Wiggins a été lâché dans le final.

La première hypothèse est qu’il est malade. Son équipier Cataldo l’est, donc il n’est pas impossible que d’autres coureurs chez Sky soient touchés. Si tel est le cas, Wiggins vise certainement à la jouer « low profile » en attendant des jours meilleurs.

L’autre hypothèse, c’est que Wiggins a réellement eu un ennui ponctuel dans le final aujourd’hui et qu’il cache son jeu. Nous pourrons en avoir le coeur net samedi prochain lors du chrono de 55 bornes où il doit frapper un grand coup.

Enfin, la dernière hypothèse est celle qui suggère que Wiggins aurait été touché au moral suite à l’annonce par Dave Brailsford, manager général chez Sky, que le leader de l’équipe sur le prochain Tour de France serait Chris Froome. Rappelons que Wiggins a multiplié les déclarations controversées au cours des dernières semaines concernant ses réelles motivations pour la Grande Boucle. Il n’est pas impossible que la nouvelle ait touché sa volonté de se battre dans un final compliqué et dangereux.

Chose certaine, les 17 secondes lâchées sont peu de chose considérant les kilomètres encore à parcourir sur ce Giro, qui plus est compte tenu de la dernière semaine en montagne, qui sera terrible. Il faut donc rester calme! Ceci étant, voilà certainement une situation qui n’est pas l’idéal pour la confiance de Wiggins sur ce Giro.

Haute Route – Rétro

Petit moment de grande émotion ce matin en découvrant ce beau vidéo proposé par l’équipe italienne BMC présente sur la Haute Route 2012. Son leader, Michel Chocol, 2e de l’épreuve, était très sympathique.

Bref, que de souvenirs!

Et un magnifique plan de Pascale Legrand et Yves Lefevbre à 11min45, au matin de la 4e étape entre l’Alpe d’Huez et Risoul.

Avec le recul, je crois bien qu’une partie de moi est restée là-bas. De loin l’aventure sportive la plus significative de ma vie.

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Giro: Hesjedal met le feu aux poudres!

Très beau final hier sur la 3e étape du Giro où le Canadien Ryder Hesjedal a mis le feu aux poudres dans la dernière patate du jour. Payez-vous les images, elles parlent d’elles-même: il était déchainé! Il a même ré-attaqué dans la descente.

Explication de son équipe plus tard: sur de telles petites routes, qui tortillent et qui recèlent maints dangers, il n’est pas plus exigeant et probablement moins risqué de mener une course d’attaque en tête plutôt qu’une chasse derrière.

Hesjedal a donc décidé de passer à l’attaque, une attaque d’ailleurs planifiée. Bénéfice? Il termine 3e de l’étape et vient grappiller quelques secondes de bonification, lui permettant de se rapprocher de Bradley Wiggins et de combler une partie de son retard (modeste, on reste calme… le Giro est encore long…) accumulé durant le chrono par équipe de dimanche.

Bref, tout bénéfice pour Hesjedal, si ce n’est qu’une chose: en mettant ainsi le feu aux poudres (« je suis venu pour faire la course« ), Hesjedal et son équipe Garmin ne se sont pas fait d’amis dans le peloton hier. Il est à prévoir qu’Astana et Sky, voire d’autres équipes comme BMC, seront impitoyables envers Garmin si l’occasion devait se présenter dans les prochains jours.

C’est Luca Paolini, un coureur rusé et puissant, qui a remporté l’étape légèrement détaché après avoir « fait la descente » de belle façon. Du coup, il endosse également le maillot rose. Voilà qui vient en quelque sorte couronner la carrière déjà longue de ce coureur italien de 36 ans, grand ami et équipier de Paolo Bettini à ses débuts.

Ils ont déjà perdu le Giro

C’est pas encore la catastrophe, mais Michele Scarponi a été retardé hier par une chute dans le final et qui lui coûte 44 secondes sur la ligne par rapport aux autres favoris. Considérant la valise qu’il va prendre dans le chrono de 55 bornes, il devra être vraiment excellent en haute montagne pour se refaire.

Ca sera également difficile pour Betancur et Pozzovivo, désormais à plus de 1min40sec de la tête du général. Il leur faudra réaliser un petit exploit – ou un long raid – en montagne pour monter sur le podium. De nos jours, les grands tours se gagnent souvent par une poignée de secondes!

Rollin présent

Erratum par rapport à l’article présentant le Giro et publié sur ce site plus tôt: le Québécois Dominique Rollin a également pris le départ du Giro (la liste initiale de partants ne l’annonçait pas). Rollin a ainsi une belle chance de se reprendre pour un Giro frustrant l’an dernier, où il avait été mis hors course suite à un concours de circonstances. Son équipe FDJ a cependant connu un gros coup dur hier avec l’abandon de Sandy Casar sur fracture du scaphoïde. Le Français visait notamment de terminer les trois grands tours cette année.

Aujourd’hui

Plus longue étape de ce Giro, avec 244 bornes à parcourir et une autre belle patate dans le final, une ascension (le Croce Ferrata) de 6,5 kms à 6%. Idéal pour les puncheurs.

Camp d’entrainement 2013 – Rouleurs de l’Outaouais – Cornwall

Jamais utilisé IMovie avant, mais je me lance!

Tout savoir sur le Giro

Capture d’écran 2013-05-03 à 08.24.05Depuis plusieurs années déjà, le Giro d’Italia a compris que pour exister, il fallait se distinguer du Tour de France.

Et il le fait admirablement bien: des parcours variés, souvent très difficiles, des cols ou des arrivées spectaculaires, du glamour et du marketing (des vidéos, des designers comme Paul Smith pour les maillots, des filles, etc.) à la pelle, bref, on marie sport et jet set en Italie.

La recette est par ailleurs bien connue, notamment en F1.

Le parcours

Pour visualiser le profil de chaque étape, à ne pas manquer ce magnifique vidéo de 10min pour tout savoir de chaque étape, ou cette belle application proposée par L’Équipe.

En clair, c’est pas tellement compliqué: le Giro se jouera en deuxième partie, après la journée de repos prévue le 13 mai prochain. Dans la première partie, une seule étape sera vraiment cruciale, soit le long chrono de 55 bornes lors de la 8e étape et qui devrait créer la première vraie hiérarchie dans le classement. Les favoris, qui se seront cachés jusque là, devront montrer leur vrai visage à ce moment. Le chrono par équipe du 2e jour est par ailleurs trop court (17 bornes) pour créer de vrais écarts significatifs.

En deuxième partie d’épreuve, pas moins de sept étapes seront déterminantes, témoignant de l’importance, pour les favoris, de conserver des forces en première partie. Il faudra en effet être au rendez-vous lors des arrivées en altitude de la 10e étape (Altopiano del Montasio), de la 14e étape (Bardonecchia), de la 15e étape (Galibier), de la 18e étape (chrono en montagne vers Polsa), de la 19e étape (Val Martello) et de la 20e étape (Tre Cime di Lavaredo), rien que ca! En fin de Giro, trois des quatre dernières étapes sont donc d’une grande difficulté, une situation qu’on n’a à peu près jamais vue sur le Tour de France.

Dans ce contexte, nul doute que le Giro se jouera vraiment à partir du chrono en montagne lors de la 18e étape. La fraicheur physique fera la différence pour encaisser cette fin de Giro très, très difficile.

Les favoris

Ils sont trois: Bradley Wiggins, Vicenzo Nibali et Ryder Hesjedal.

Si Bradley Wiggins a fait du Giro un objectif cette année, je vous avoue mal comprendre le Britannique qui multiplie les déclarations controversées à l’endroit de ses motivations pour le Tour de France. Il était pourtant clair, il y a quelques mois, que Wiggins viserait en 2013 le Giro et Froome le Tour. Wiggins semble désormais vouloir défendre son titre sur le Tour, dans ce contexte sa motivation sur le Giro sera-t-elle à la hauteur? De plus, Wiggins n’a pas encore gagné cette année, donc on situe mal sa vraie condition. Il dispose cependant d’une bonne équipe Sky, et notamment de la présence des grimpeurs Henao et Uran.

Vizenzo Nibali est probablement celui qui donne le plus de garantie actuellement. Déjà auteur d’une belle saison, à la tête d’une forte équipe (Aru, Kessiakoff, Tiralongo), l’Italien court en Italie, donc aura le soutien du public. Son punch par rapport à Wiggins et Hesjedal, plus « diesels », pourrait faire un malheur lors des arrivées en altitude. Et il y en a beaucoup!

Ryder Hesjedal arrive quant à lui en forme, il en a donné les garanties sur les Ardennaises. Auteur d’une saison discrète jusqu’ici, le Canadien sait que répéter son exploit de l’an dernier sera difficile, les doublés sur le Giro étant très rares (dernier à l’avoir fait, Miguel Indurain en 1992 et 1993… et avant ca Merckx dans les années 1970!). La meilleure carte de Hesjedal est la constance dans l’effort, et de miser sur son endurance pour être le plus fort lors des étapes 18, 19 et 20. Il dispose également de Danielson et VanDe Velde pour l’épauler en haute montagne, deux équipiers solides.

Les outsiders

Ils sont nombreux: Cadel Evans, Samuel Sanchez, Robert Gesink, Wilco Kelderman, Michele Scarponi et Carlos Betancur.

L’ajout à la dernière minute de Cadel Evans dans l’équipe BMC de ce Giro a de quoi surprendre: chez BMC, préfèrerait-on jouer la carte Van Garderen sur le prochain Tour de France? Ou a-t-on demandé à Cadel de faire le Giro sans pression pour préparer le Tour, ayant besoin, avec l’âge, de rouler davantage pour trouver la grande condition?

Pour Samuel Sanchez, c’est l’inconnu total. Idem pour Robert Gesink, capable de tout et… de rien! Scarponi a donné des garanties sur sa condition lors des Ardennaises, mais le chrono de 55 bornes, une éternité pour lui, devrait le limiter à se battre pour une place sur le podium tout simplement. Enfin, les grimpeurs que sont Betancur, Pozzovivo, voire ceux de l’équipe de Colombie, devraient animer l’épreuve ponctuellement, mais ne devraient pas jouer la gagne.

Pour moi, un des intérêts de ce Giro sera de suivre le jeune Wilco Kelderman, 22 ans, la sensation néerlandaise, récent 5e du Tour de Romandie. On ne connaît pas ses limites et rappelons qu’Andy Schleck avait terminé 2e du Giro 2007, à 21 ans. Kelderman pourra-t-il faire aussi bien?

La liste complète des engagés est ici.

Les Canadiens

Outre Hesjedal, deux autres Canadiens seront présents sur le Giro, tous deux chez GreenEdge: Tuft et Meier. Il est clair que Tuft a été engagé pour viser (soit lui-même, soit un équipier) le maillot rose en début de Giro grâce au chrono par équipe, voire la victoire d’étape sur le long chrono individuel de 55 bornes. La longueur du chrono, justement, sera un grand défi pour lui, car il préfère habituellement des chronos un peu plus court.

Couverture télé au Québec

Ca se passera sur RDS ou RDS2 tous les matins, le plus souvent soit à 8h30, soit à 9h30, mais aussi parfois en après-midi. Il faudra chaque fois consulter l’horaire disponible ici.

Alessia Ventura: « Sara un Giro Bellissimo »

Holly shit! Côté « bellissimo », pas de doute, ce Giro sera « bellissimo » avec la belle Alessia.

Devrait être interdit, des vidéos promotionnels comme ça…

Enjoy!

Giro: on déneige le Galibier

Impressionnant petit reportage des moyens employés pour déneiger le col du Galibier où le Giro, qui s’élance samedi depuis Naples, terminera sa 15e étape dimanche le 19 mai prochain. Merci à Bertrand pour le tuyau.

Voilà qui nous montre le Galibier sous son vrai visage, celui de la neige. J’ai un immense respect pour ce Géant des Alpes, qui n’est pas étranger à mon amour du vélo et de La Marmotte. Si je l’ai gravi à de nombreuses reprises par les deux versants, c’est chaque fois avec émotion et respect que j’ai franchi son sommet, mais aussi avec grande fatigue!

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