Le bilan de l’année 2012 sur la planète cycliste ne peut mener qu’à un amer constat selon moi: les affaires de dopage, de Contador, de Frank Schleck, et surtout de Lance Armstrong et de tous ceux qui sont passés aux aveux dans la foulée – George Hincapie, Michael Barry, Jonathan Vaughters, Tom Danielson, Levi Leipheimer, Christian Van De Velde, David Zabriskie, Matt White, Stephen Hodge – ont totalement occulté les résultats sportifs en cyclisme au cours des 12 derniers mois.
Comment ne pas penser qu’en cette fin d’année, le cyclisme vit une très grave crise de gouvernance, entre le président de l’UCI discréditée s’acharnant à garder le contrôle, et les sponsors qui quittent le cyclisme, écoeurés de ne rien voir changer? Comment ne pas conclure que notre sport est à la dérive, notamment en constatant la récente décision de l’UCI de priver Katusha d’une licence WorldTour alors que les Bjarne Riis, Alexandre Vinokourov, Giusseppe Martinelli, Patrick Lefevere, voire Johan Bruyneel et Michele Ferrari, continuent d’officier au sein du peloton pro?
Bref, il est bien difficile d’être actuellement optimiste pour l’avenir du cyclisme… si vous voyez matière à se réjouir, merci de les partager via les commentaires!
Ceci étant dit, il y a quelques belles performances sportives qui nous ont fait vibrer en 2012.
Pour moi, c’est très clair, LA victoire marquante de l’année est celle de Ryder Hesjedal sur le Giro d’Italia. Victoire inattendue dans un premier temps, au terme d’une course ponctuée de plusieurs rebondissements intéressants et dont l’issue s’est jouée dans les deux derniers jours. De loin la plus belle course par étape de l’année. Et ce jugement n’a rien à voir avec le fait qu’Hesjedal est canadien, comme moi!
J’ai bien aimé également le retour du Golden Boy du vélo, Tom Boonen, vainqueur du GP E3, Gent-Wevelgem, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, le Championnat de Belgique ainsi que Paris-Bruxelles. Boonen est de ceux qui font vibrer le public et le vélo aura su, grâce à lui, oublier ses « affaires » quelques semaines en avril dernier.
Outre Hesjedal et Boonen, il a eu quelques victoires « ponctuelles » qui ont fait très plaisir: celle de Thibault Pinot sur une étape du Tour, comme celle de Rolland, sont de ceux là. Et j’ai aimé la victoire de Philippe Gilbert aux Mondiaux, alors qu’il a assumé la pression et qu’il est allé chercher la gagne en champion.
Pour le reste, c’est triste. Bradley Wiggins a certes réalisé une très grande saison, vainqueur de Paris-Nice, du Tour de Romandie, du Dauphiné Libéré, du Tour de France, du chrono des JO, mais sa domination, comme celle de son équipe Sky, ne peut faire autrement qu’éveiller de forts soupçons. J’ai beaucoup de mal à croire aux images d’un Michael Rogers ou d’un Richie Porte surpuissants en montagne sur le Giro ou le Tour…
Alberto Contador n’a pas été mieux sur la Vuelta, qu’il a renversé sur une seule étape… le lendemain d’un jour de repos. Comment là encore y croire?
Joaquim Rodriguez nous a certes offert une superbe performance « au courage » sur le Tour de Lombardie, mais son niveau en 2012 a aussi étonné par moment, les analyses proposées par Frédéric Portoleau le confirmant…
Bref, on ne sera pas fâché de tourner la page sur la saison 2012. Le gros problème, c’est que je ne vois actuellement aucune raison d’espérer que la saison 2013 sera meilleure…