Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : septembre 2012

The Secret Race

Vous n’avez pas le choix: il faut lire le livre de Tyler Hamilton, The Secret Race, si vous voulez comprendre le cyclisme professionnel.

Point final.

J’en suis à un peu plus de la moitié et ce livre est passionnant. Disponible sur Amazon.ca ou sur ITunes, c’est un 15$ très bien investi dans votre culture cycliste et dans votre capacité à être un observateur éclairé du cyclisme.

La crédibilité? Très bonne, aucun doute là-dessus. Le degré de détails que donne Tyler Hamilton ne laisse absolument aucun doute. Le ton aussi: calme, posé, sans rancoeur. Qui plus est, le co-auteur, Daniel Coyle, avait mis quelques conditions à sa collaboration, dont celle de pouvoir corroborer chaque fait rapporté par Hamilton au moyen d’une source indépendante.

Le président de l’AMA, David Howman, a également lu avec un grand intérêt le livre et estime qu’il sera utile dans la lutte contre le dopage.

Mais attention, ce livre est aussi explosif. On y apprend surtout le côté sombre du cyclisme, comment les coureurs jonglent avec le dopage. Dans la première partie, on y apprend aussi la personnalité de Lance Armstrong, peu recommandable. Et on y apprend, faits à l’appui, que le dopage était bien institutionnalisé chez US Postal et ce, dès 1998, année du retour d’Armstrong au premier plan.

Je vous proposerai une critique plus complète de ce livre d’ici quelques jours. Mais d’ors et déjà, je peux vous affirmer que tous ceux qui veulent comprendre le milieu cycliste professionnel et cesser d’être manipulés par les déclarations loufoques des cyclistes pro à la presse quant au dopage doivent lire ce livre.

Pool de cyclisme: près de 1500 points pour le leader!

Exceptionnellement, je publie les résultats du pool de cyclisme sur la page principale de La Flamme Rouge, le temps de régler un problème technique!

La présente mise à jour tient compte des courses depuis la fin du Tour de France: Classica San Sebastian, ENECO Tour, Tour de Pologne, Jeux Olympiques (chrono et route), Cyclassics, Plouay, Vuelta et GP de Québec et Montréal.

Au classement général, Éric Blettery domine avec… 1427 points déjà! Et c’est normal lorsqu’on regarde son équipe: outre Wiggins, Sagan et Boonen, il a eu le flair d’aller chercher des coureurs comme Moreno Moser, Arnaud Demare, Tony Gallopin ou encore Alejandro Valverde. Tous ses coureurs « marchent » bien!

Éric dispose d’une confortable avance sur la deuxième du général, Claudia Dao, 1343 points. Le troisième, Christian Tremblay, n’est que 20 points derrière (1323) et ca s’annonce donc chaud pour la 2e place puisqu’il reste encore les courses suivantes: Mondiaux, Paris-Tours, le Tour de Lombardie et le Tour de Beijing.

Je ne suis personnellement pas mécontent de ma… 11e place au général!

Voici le classement général en date du 13 septembre:

Nom du participant Total points
1 – Eric Blettery 1427
2 – Claudia Dao 1343
3 – Christian Tremblay 1323
François-Xavier Beloeil 1288
Mathias Urbain 1273
Pascal Lussier Duquette 1263
Martin Charron 1250
Dédé 1239
Julien Gagnon 1225
Sébastien Moquin 1214
Laurent Martel 1191
Bernard Houle 1183
Rémi Lavoie 1156
Éric Wiseman 1156
Stéfan de Vichy 1120
Jérémie Durieu 1099
Sylvain Blais 1085
Alexis Sicard 1079
Rémi Bérubé 1077
Guillaume Pincon 1051
Dominique Beaulieu 1035
Frédéric Fernandez 1028
Richard Pilon 1027
Pschau 1021
Louis Dupuis 1015
Jean-Michel Plantard 1003
Francis Cloutier 994
Hugo Tardif 994
Jean-Pierre Lavoie 973
Fabrice Kohl 968
Marco Desbiens 965
Jean-Daniel Azuelos 960
Mario Beauregard 956
Éric Tardif 955
Audrey Lemay 950
André Lamarche 949
David St-Martin 947
Ismael Choesmel 943
Benoit Gagnon 937
Pierre Authier 937
Stéphane Bayle 927
Stéphane Martel 922
Éric LeRoux 908
Jean-Sylvain Gauthier 907
Claude Bourrier 887
Jean-Christophe Serra 873
Patrice Beaulieu 873
Mulot 864
Marc-André Latour 864
magicrème! 857
Éric Guimbard 850
Claude Bouchard 847
Fred 841
Pierre-Luc Croteau 832
Xavier Martin 814
Gilles Manzano 812
Le Stéphanois 806
Guy Bergeron 792
VC Gauthier & Gauthier 790
Éric Ladouceur 786
Michel Gervais 780
Philippe Lanthier 780
Dominic Picard 778
Pascale Panter 774
Vincent Rucquoy 770
jpierre riehl 763
Rock Desbiens 746
Marc Beaulieu 738
Dan Simard 713
David Desjardins 709
Éric Le Page 701
Jean-Pierre Charest 687
Pascal Leroux 685
Daniel Masse 685
Cédric Renzi 684
Bernard Fouquet 663
Marmotte 660
Rock Mathieu 658
Pierre Coulombe 656
Marc Gagnon 652
Vincent Courcy 652
Michel Onsow 640
David Gendron 630
Karl Clavet 629
Vapiano 627
Jean-Sébastien Zahra 626
Olivier Richard 625
Luc Bérubé 618
David Onsow 617
Maxime Morin 614
Virginie Ordano 613
Audrey Troye 602
Robert Caron 600
Yannick Dusseault 576
Denis Doyon 575
David Caharel 574
P’tit Lucien 567
Élise Saindon 566
Hugo Pelletier 560
Sébastien Houde 560
Martin Caya 548
Dédé la moulinette 546
Mathieu Lapointe 542
Nicolas Roques 533
Tactacbadaboum 532
Alain Dauphin 524
Denis Laberge 517
Philippe Rucquoy 507
Noé Castille 503
Laetitia Nicetta 502
Claude Taillon 500
Alexandre Bideau 496
Martin Lessard 494
Jasmin Houle 490
babassteam2012 485
Jean-François Bourrier 475
Patrice Marcotte 465
Francine Marseille 464
Bird 450
Philippe Dessureault 449
Michel Vignola 449
Hugo Gosselin 447
Linda Filion 410
Dominic Fillion 387
Lucas Bourrier 382
Nicolas Tremblay 380
Richard Marcotte 378
Annie Charette 370
Aroussen Laflamme 365
Andy Lamarre 357
Christian Pouliot 356
Alexis Zarégradsky 352
Kenneth Trueman 339
Pierre-Alexandre Lenoir 335
Claire Croteau 321
Christophe Bourrier 301
Mike 299
Simon Dubuc 293
Robert Garneau 281
Marc-Olivier Abel 250
Alain-Philippe Le Guelte 228

Au chapitre des courses par étapes, voici les 10 premiers du classement:

Nom du participant Total Étapes
Mathias Urbain 1091
François-Xavier Beloeil 1067
Eric Blettery 1060
Martin Charron 1057
Christian Tremblay 1032
Julien Gagnon 1032
Dédé 1026
Claudia Dao 997
Rémi Bérubé 983
Sébastien Moquin 974

Et enfin au chapitre des courses d’un jour, voici les 10 premiers du classement:

Nom du participant Total Un Jour
Marmotte 445
Mario Beauregard 439
Richard Pilon 429
André Lamarche 413
Marco Desbiens 409
Jean-Daniel Azuelos 394
Vincent Courcy 387
Pschau 385
Sylvain Blais 377
magicrème! 377

Prochaine mise à jour après les Mondiaux!

Sur les petites jambes des coureurs pro…

S’étonnant des « petites jambes » de nombreux coureurs professionnels qu’il a pu voir de très près lors du récent GP de Québec, un lecteur de La Flamme Rouge me demande comment ces coureurs peuvent-ils générer 500 watts de puissance dans ces conditions, avec en apparence si peu de muscles visibles? Évoquant par exemple Ryder Hesjedal et ses échasses en guise de jambes, il se demande ce qui explique cette physionomie particulière et si une technique d’entrainement ou le dopage sont derrière tout ca.

M’étant moi-aussi posé ces questions il y a cependant fort longtemps, voici, cher lecteur, les réponses. Et surtout, je vous remercie de votre intérêt pour La Flamme Rouge!

En fait, il existe non pas une, mais bien des physionomies parmi les coureurs cyclistes pro, de la même façon que pour le grand public.

Ainsi, les jambes des sprinters ou des spécialistes des chronos seront habituellement plutôt musclées, impressionnantes, hypertrophiées. Celles d’un André Greipel par exemple sont éloquentes à ce sujet. Mark Cavendish a également une bonne paire de cuisses, sans évoquer celles de Tony Martin ou de Fabian Cancellara! Ces coureurs ont habituellement un grand nombre de fibres musculaires rouges, dites rapides, leur permettant de générer beaucoup, beaucoup de watts sur une période de temps assez brève (de quelques secondes à maximum une heure environ).

Les jambes des grimpeurs (Andy Schleck, Joaquim Rodriguez) ou des coureurs plus complets (Alberto Contador, Alejandro Valverde, etc.) seront souvent plus fines, élancées, voire émaciées. Dans certains cas, on aura du mal à voir les mollets! (c’est souvent le cas chez les coureurs très grands comme par exemple Hesjedal, Froome, Wiggins, les Schleck ou Van Summeren). Leurs muscles sont à dominante de fibres blanches dites lentes, permettant de soutenir des efforts d’extrême endurance. La puissance est certes moindre, mais le rapport poids/puissance est optimisé. Ces coureurs ne peuvent rivaliser, sur le plat, avec les meilleurs sprinters ou spécialistes du chrono qui disposent de beaucoup plus de force, de puissance pour tourner les pédales; par contre, dès que la pente s’élève, c’est une autre histoire, car la gravité prend son importance! Et la gravité tire la masse vers le bas!

Vous avez vu beaucoup de coureurs aux jambes fines, élancées à Québec tout simplement parce que les équipes ont sélectionné des coureurs susceptibles de bien faire sur des parcours accidentés comme ceux des GP de Québec et Montréal. L’équipe Sky, par exemple, savait pertinemment qu’il était inutile de s’amener avec Mark Cavendish au Canada car les chances que les courses se terminent au sprint étaient à peu près nulles. Idem pour Lotto avec Greipel.

Mais il y a plus.

Ce plus, c’est qu’il n’y a absolument aucun lien entre grosseur des muscles des jambes et performance en cyclisme. Rendez-vous, cher lecteur, sur une course FQSC au Québec: vous y verrez des coureurs aux muscles impressionnants, bien définis. À côté d’eux, j’ai l’air d’un chétif poulet!!! Mon ami Dominic Picard est impressionnant à ce chapitre! Actuel champion québécois Maître A (30-39 ans) sur le chrono et sur route, excusez-un-peu (mes félicitations en passant Dominic!), il n’est cependant pas coureur pro pour autant, même si sa musculature n’a rien à envier à celle de Cancellara.

Tout cela pour dire que ce qui fait un coureur pro, c’est une chose et une seule: le moteur. C’est à dire la VO2max, la capacité pulmonaire, les facultés de récupération, bref la « santé ». Et tout cela est en très grande partie déterminé par les aptitudes physiques à la naissance. Par les gênes.

En gros, vous l’avez ou vous l’avez pas. Et si vous ne l’avez pas, ben il n’y a rien à faire pour l’avoir! Les carottes sont cuites.

J’aurais personnellement pu m’entrainer 30 heures / semaine depuis l’âge de 12 ans, jamais je ne serais passé pro. Je n’ai tout simplement pas hérité d’un bagage génétique me permettant d’atteindre ce niveau. Mes parents, mes grands-parents n’étaient pas de grands athlètes privilégiés par un bagage génétique idoine. Par contre, Taylor Phinney, Nicolas Roche, Andy et Franck Schleck, Moreno Moser, etc. le sont tous. Les exemples de transmission de ces gênes de pères en fils sont légion dans le peloton. Certaines familles toutes entières sont même passées à l’histoire comme les Vandenbroucke en Belgique tant il y a eu des coureurs cyclistes pro parmi elles!

Il faut donc savoir que le cyclisme sur route est un de ces seuls sports ou le travail, l’entrainement ne suffit pas: il faut avoir les dispositions physiques au départ. Les dispositions mentales peuvent se travailler par la suite, mais sans les dispositions physiques, point de salut.

Bref, ne devient pas coureur cycliste professionnel qui veut. Tous les coureurs pro du World Tour présentent des prédispositions génétiques à la naissance. Par exemple, à 12 ou 14 ans, ils auront « coté » 70 ml/min/kg à un test de VO2max tandis que vous aurez coté 45. Avec l’entrainement, ils seront passés à 88 et vous à 60 car leur réaction aux stimulis d’entrainement est également meilleure que la vôtre. S’il est bien connu que Lance Armstrong ne disposait pas d’une VO2max très importante lorsque comparé à d’autres champions cyclistes, il était tout de même à plus de 70 après plusieurs mois de chimiothérapie et 6 mois d’arrêt complet. Je n’ai pour ma part jamais coté plus haut que 67 au meilleur de ma forme!!!

Enfin, l’entrainement permet d’optimiser cette VO2max, de la bonifier mais dans des proportions modestes. L’entrainement permet surtout de développer d’autres facettes importantes dans le sport cycliste, comme la récupération dont une partie des qualités émanent aussi d’aptitudes à la naissance.

Voilà donc réponse à vos questions, c’est-à-dire pourquoi certains coureurs pro ont l’air de frêles gamins au départ d’une course et qu’il vous soit difficilement concevable que ces gamins puissent rouler 250 bornes à 43 de moyenne sur un parcours d’enfer. Rappelez-vous ceci: ces gamins en apparence disposent d’avantages physiologiques sur vous et vous êtes hors concours avant même d’avoir enfourché votre vélo! J’écrivais, en début de texte, m’être posé les mêmes questions que vous, mais il y a longtemps: j’avais été particulièrement impressionné par Viatcheslav Bobrik (équipe Gewiss à l’époque) au départ de l’étape de Cluses sur le Tour 1994, alors que j’avais 23 ans: Bobrik avait de plus petites jambes que moi (aucun muscle apparent) et ce coureur qui se changeait juste à mes côtés était un coureur du Tour! Pourquoi pas moi alors?!

Voilà aussi pourquoi, si vous êtes pratiquant, vous serez un jour écoeuré de voir un nain bedonnant vous dépasser dans un col, alors que vous souffrez en montant à votre limite et que vous êtes affuté comme une dague: il a certainement un meilleur moteur que vous.

Voilà surtout pourquoi en cyclisme, la modestie est toujours, toujours de mise. Les crâneurs, les vantards sont habituellement remis à leur place assez rapidement merci! Une seule sortie suffit… Les « grands » coureurs pro sont aussi ceux qui savent rester modestes en respectant les autres cyclistes, quels qu’ils soient, puisque même si ces derniers roulent moins vite qu’eux, la souffrance est la même pour tous du moment qu’on roule tous « accotés ». À 52 ou à 32 de moyenne, un chrono peut être aussi difficile pour deux coureurs, selon leurs moyens physiques.

Deux autres choses encore.

Le dopage permet quant à lui d’améliorer les performances. Le dopage « classique », soit avant les années 1990, ne permettait pas de changer la hiérarchie naturelle (basée sur la génétique à la naissance), même au sein du peloton pro. Le drame avec le dopage sanguin, c’est qu’il peut transformer un « modeste » coureur pro en un vainqueur du Tour de France. Les exemples de Bjarne Riis et de Lance Armstrong, deux coureurs qui n’auraient jamais remporté le Tour sans un recours massif au dopage sanguin, sont éloquents à ce sujet. Ces deux coureurs disposaient cependant de dispositions génétiques à la naissance leur permettant d’être de bons coureurs pros, comme plusieurs autres.

Finalement, vous évoquez « une shape d’anorexique » et vous avez raison. La maigreur de certains coureurs pro depuis quelques années étonne jusqu’aux meilleurs médecins par ailleurs totalement étrangers au sport cycliste et disposant donc d’un regard teinté de recul. Il est possible que certains nouveaux produits dopants, comme l’AICAR, soient liés à cette situation puisque ces produits maximisent la force musculaire tout en brulant les graisses, faisant atteindre à ceux qui en prennent des taux de gras vraiment très bas tout en bonifiant leur puissance. Si on ne saurait, par un simple examen visuel, conclure au dopage pour des coureurs très maigres (après tout, Fausto Coppi n’était pas, à l’oeil, très gros dans les années 1940 et 1950!) il est probablement de mise de rester prudent quant à l’interprétation des performances de certains coureurs pro de premier plan présentant des profils émaciés. Dans ce contexte, les analyses de puissance de M. Portoleau (voir mon texte d’hier) sont un éclairage utile pour tous ceux voulant être des observateurs éclairés du cyclisme.

Puissance à la hausse sur la Vuelta

Tous ceux qui veulent être des observateurs éclairés du cyclisme n’ont d’autres choix que de lire les analyses de puissance développée par les meilleurs coureurs de la récente Vuelta et proposées par Frédéric Portoleau. La précision des calculs n’est plus à démontrer.

Je sais que plusieurs d’entre vous demeurent cependant sceptiques sur l’outil. Je ne le suis pas, estimant qu’il s’agit là d’un authentique outil de lutte contre le dopage. La machine humaine est ce qu’elle est et on sait depuis fort longtemps déjà ce que l’humain peut faire du côté athlétique. Il y a des puissances qui n’ont tout simplement aucun sens, surtout en fin d’étape, après 150 ou 200 bornes et plusieurs cols au programme.

Globalement, Portoleau montre que les puissances développées sur la récente Vuelta étaient plus élevées que sur le Giro et le Tour cette année. Rodriguez a fleurté avec des puissances très élevées, limites louches: Portoleau estime sa VO2max à 95! Considérant qu’il est habituellement reconnu que le fondeur Bjorn Daelhie est l’être humain à avoir testé le plus haut sur cet indice (96 – Greg Lemond était à 92), c’est exceptionnel de la part de Rodriguez.

Portoleau montre aussi que Contador était au moins à son niveau du Giro 2011 qu’il avait dominé de la tête et des épaules. Sa récente suspension n’aura donc pas nuit à sa puissance de travail!

Et les mauvaises langues diront qu’il n’est pas surprenant que ce soit en Espagne, parmi des cyclistes espagnols de surcroît, qu’on retrouve les puissances les plus élevées chez les coureurs cyclistes professionnels!!! Il faut remonter aux Tours de France 2007 et 2009 (gagnés par Contador) pour trouver des puissances moyennes comparables à celles observées sur la récente Vuelta.

Les calculs de Portoleau sont aussi très intéressants parce qu’il donne quelques comparaisons temporelles sur l’ascension des lacs de Cavadonga par exemple. Pas de doute possible: c’est vraiment à la fin des années 1990 que les puissances étaient les plus élevées. Il est également rassurant de constater que les puissances ont été à la baisse ces dernières années, bien que certaines valeurs, notamment développées par Rodriguez, demeurent exceptionnelles et… louches.

L’autre intérêt de l’article de Portoleau est qu’il met en relation les trois grands tours de l’année… et donc la puissance développée par le Canadien Ryder Hesjedal sur le dernier Giro qu’il a remporté. Rassurant de constater que des trois vainqueurs des grands tours en 2012 (Hesjedal, Wiggins et Contador), c’est le Canadien qui présente les performances les plus… humaines!

Bref, c’est à ne pas manquer.

L’article détaillant les puissances sur la première moitié de la Vuelta est ici.

L’article détaillant les puissances sur la deuxième moitié de la Vuelta est ici.

Le Tour de l’actualité

1 – GP de Montréal: victoire de Lars Petter Nordhaug devant Moreno Moser et Alexander Kolobnev dans une course au scénario similaire à celui de l’an dernier.

C’est en effet dans les 5 derniers kilomètres que la course s’est jouée, après la dernière difficulté de la côte Polytechnique. Sur Edouard Montpetit, tout le monde se regardait un peu et la victoire est allée à ceux qui ont osé prendre l’initiative: l’an dernier c’était Costa, Fedrigo et Denifl, cette année ce fut Moser, Kolobnev et Nordhaug.

Il y a des enseignements à tirer en prévision de la course l’an prochain! On dirait bien que tout le monde court après tout le monde tant qu’il y a des difficultés; une fois celles-ci terminées, tout le monde se regarde de nouveau et la dernière section, roulante, permet à quelques coureurs de souvent résister au retour du peloton.

Celui qui m’a le plus impressionné est sans conteste Moreno Moser, un jeune coureur italien issu d’une famille célèbre de cyclistes professionnels dont le plus connu est évidemment « Il Checo », Francesco Moser, notamment triple vainqueur de Paris-Roubaix et aussi vainqueur du Giro (dans la contreverse il est vrai, c’est certainement Laurent Fignon qui aurait dû gagner ce Giro 1984). Attention à ce jeune Moser, déjà vainqueur cette année du Tour de Pologne: c’est probablement un futur grand du cyclisme transalpin.

Quoi qu’il en soit, belle performance également de David Veilleux qui aura eu le mérite d’essayer de s’échapper dans la dernière ascension de Camilien Houde. Il est probablement parti un peu trop tôt et une attaque sur Côte-des-Neiges, pour surprendre tout le monde, aurait peut-être eu davantage de chance de fonctionner. Ryder Hesjedal a également été vu à son avantage dans le final, mais il lui aura notamment manqué un équipier.

2 – GP de Montréal bis: ce n’est peut-être qu’une impression, mais j’ai cru voir nettement moins de spectateurs que l’an dernier sur les derniers hectomètres de la montée Camilien Houde. En 2010 et 2011, trois rangées de spectateurs bordaient la route; cette année, j’ai cru voir à la télé des espaces de libre, et seulement une rangée éparse de spectateurs. Quelqu’un sur le circuit peut confirmer? La présence de spectateurs sur le parcours aurait-elle été moindre cette année?

3 – GP de Montréal encore: couverture télé à TVA. Au secours! Ou plutôt, « oh la la ». Insupportable, ce commentateur Randy Ferguson était carrément insupportable, du moins pour mes oreilles. Je me suis beaucoup ennuyé de Dominique Perras, passé chez RDS…

4 – Victoire d’Alberto Contador sur la Vuelta après une 20e étape difficile avant-hier ou il s’est fait décroché par Rodriguez dans les tous derniers kms de la montée vers Bola del Mundo. Les images de la foule, de la pente étaient assez spectaculaires encore une fois.

Par cette victoire au général, Contador se replace comme un des grands coureurs cyclistes du moment et se désigne un des favoris du Tour 2013. Il sauve sa saison, mais surtout sa réputation. La question: sera-t-il des Mondiaux dans deux semaines?

L’autre enseignement de cette Vuelta, c’est l’arrivée de Degenkolb comme un très grand sprinter: 5 victoires d’étape! Celui-là, il sera l’un des favoris pour les sprints du prochain Tour de France et il se pose comme un des principaux challengers de Mark Cavendish en 2013.

5 – Dominique Rollin. Le Québécois termine cette Vuelta après avoir quasiment terminé le Giro en mai dernier, bouclant pour ainsi dire deux grands tours dans sa saison, excusez-un-peu. De quoi lui donner une caisse plus importante encore. J’espère de tout coeur que cette charge de travail saura lui être bénéfique en vue de la saison 2013 ou une grande victoire serait bien méritée.

6 – Mondiaux aux Pays-Bas: outre Philippe Gilbert, il faudra probablement compter avec Tom Boonen qui vient de remporter la Classique Paris-Bruxelles. Selon le dicton populaire « abondance de biens nuit » et le sélectionneur belge aura bien du mal à faire cohabiter Gilbert et Boonen au sein de l’équipe de Belgique, les deux voulant probablement jouer la gagne sur ces Mondiaux. Boonen accepterait-il de se mettre au service de Gilbert qui a davantage besoin que lui d’une victoire? L’approche intelligente serait de laisser à Gilbert la chance de jouer sa carte personnelle dans une échappée dans le final et de garder Boonen en cas d’une arrivée au sprint au sein d’un petit groupe.

Beaucoup de nouvelles…

1 – GP de Québec. Après Robert Gesink l’an dernier, c’est Peter Sagan qui, hier, s’est cassé les dents sur ce difficile dernier kilomètre du GP de Québec.

En haut de la côte des Glacis, dernière difficulté du jour, je croyais bien que Sagan, parti à la chasse de Gerrans et Van Avermaet devant, avait course gagnée. Il s’est rapproché à quelques longueurs de vélo seulement des deux leaders à environ 1,2 kms de la ligne, pour faiblir ensuite puis se rapprocher de nouveau aux 500m. Il a finalement craqué dans les 400 derniers mètres. Le tempo rapide de la course et ce, dès le départ, a peut-être surpris plusieurs coureurs dans le final!

La victoire est donc revenue à Gerrans, qui connaît une très belle saison: champion d’Australie, vainqueur du Tour Down Under puis de Milan San Remo au printemps, il est revenu en force depuis un mois et sera assurément un favori aux prochains Mondiaux aux Pays-Bas. Le parcours de Québec convenait parfaitement au puncheur australien qui peut générer beaucoup de watts sur une brève période de temps.

Greg Van Avermaet termine 2e et Rui Costa, vainqueur l’an dernier du GP de Montréal, 3e. Attention à ce dernier dimanche dans les rues de Montréal!

Les Canadiens

Superbe course! Après s’être complètement loupés l’an dernier, les SpiderTech se sont bien repris cette fois-ci et ont montré le maillot grâce à Euser et Houle dans la longue échappée du jour. Le travail a été terminé par François Parisien, auteur d’une excellente 10e place qui fait plaisir lorsqu’on connaît les problèmes physiques du coureur en début de saison. Bravo donc aux SpiderTech pour une performance d’ensemble qui va certainement aider Steve Bauer dans sa recherche de partenaires financiers importants, question d’essayer de passer en World Tour dans les prochaines années.

Une mention toute spéciale à Bruno Langlois, un coureur que j’adore pour son tempérament agressif. Je crois bien que je n’ai jamais vu ce coureur prendre le départ d’une course sans tenter quelque chose. Langlois s’est échappé dans le final pour l’équipe canadienne avec Chris Anker Sorensen, et il fallait de la force pour le faire à ce moment. Chapeau bien bas.

Enfin, Ryder Hesjedal a craqué dans le final, mais c’était prévisible puisqu’il est actuellement à court de compétition.

2 – En marge du GP de Québec, ce reportage sur le cyclisme canadien publié par le site Vélochrono. Serge Arsenault, promoteur des GP, et moi y parlons du développement du cyclisme de ce côté-ci de l’Atlantique.

3 – Vuelta. Deuxième victoire d’étape pour Philippe Gilbert, qui est en train de sauver sa saison. Attention, il sera très certainement LE grand favori des prochains Mondiaux aux Pays-Bas, sur un parcours qui lui conviendra à merveille.

4 – Affaire Armstrong. L’Illustré, un magazine suisse, publie un dossier intitulé « Dopage: les preuves de l’imposture » en collaboration avec Antoine Vayer. Le dossier complet est disponible ici: Sujet dopage. Il faut le lire car Antoine Vayer sait de quoi il parle. S’il maitrise avec brio l’art de la formule-choc et qu’il se veut provocateur pour stimuler les réactions, ses propos doivent être pris au sérieux, n’en déplaise à l’UCI. Chiffres à l’appui, Vayer nous illustre les performances « surhumaines » de Lance Armstrong durant sa carrière. À quand l’utilisation des mesures de puissance comme outil de lutte contre le dopage?

5 – Comme prévu, il est probable que l’UCI ne fasse pas appel des sanctions appelées par l’USADA à l’encontre de Lance Armstrong, convaincu de dopage et ce, durant toute sa carrière. L’UCI a bien trop peur que la preuve soit rendue publique, révélant des éléments très embarrassants pour elle. Lance Armstrong sera donc lâché par ses amis de l’UCI sur ce coup-là. Que voulez-vous, à un moment donné, la solidarité ne tient plus quant il s’agit de sauver sa propre peau…

Chose certaine, la descente d’Armstrong se poursuit: le marathon de Chicago vient de lui interdire le départ, conformément à son banissement à vie prononcé par l’USADA.

6 – L’UCI pourrait introduire un concept « amnistie » dans le cas ou des coureurs pris pour dopage parlait ouvertement de leur expérience, permettant de mieux comprendre les techniques et les réseaux, et permettant surtout de confondre d’autres personnes également impliquées.

C’est évidemment une bonne idée, puisqu’elle pourrait inciter les coureurs à librement parler à l’UCI. Mais pourquoi diable n’y venons-nous que maintenant? Cette idée aurait dû être mise en place il y a des années déjà… C’est bien la preuve que l’UCI ne bouge en matière de dopage qu’au compte-goutte et quant elle y est contraint.

GP de Québec: les favoris

Le GP de Québec, épreuve UCI World Tour, sera disputé demain (départ 11h). Au menu des coureurs, 202 kms soit 16 tours du circuit du Vieux-Québec, un circuit qui comporte deux difficultés, la côte de la Montagne suivi de la côte de la Potasse/des Glacis. C’est un circuit sélectif, usant, créant une importante sélection par l’arrière. Pour preuve, les deux derniers vainqueurs, Thomas Voeckler et Philippe Gilbert, sont deux excellents coureurs.

La météo annoncée est bonne, la course sera donc agréable à regarder sur les bas-côtés de la route.

Le meilleur endroit pour regarder passer les coureurs est à mon avis le haut de la côte des Glacis, juste à l’entrée du Carré d’Youville. C’est à cet endroit que les coureurs sont au taquet et que la sélection s’opère très souvent. La côte de la Montagne n’est pas si difficile que ca puisque les coureurs s’y présentent frais après une récupération sur le boul. Champlain.

À la télé, la course sera retransmise sur le réseau TVA Sport au Québec et sur SportsNet au Canada.

Les favoris

Edvald Boasson Hagen. Le récent vainqueur du GP de Plouay est en forme et peut compter sur une bonne équipe Sky avec lui, notamment Lars Peter Nordhaug et Geraint Thomas. Pour moi, c’est le favori #1.

Peter Sagan. Le jeune prodige slovaque a connu jusqu’ici une saison remarquable, enchainant les grandes victoires. Le parcours de Québec lui convient encore mieux qu’à Montréal, en particulier cette dernière ligne droite en faux-plat ascendant sur la rue St-Louis/Grande Allée. Je ne vois tout simplement personne pour le battre s’il se présente à la flamme rouge en petit comité. Son équipe Liquigas me paraît toutefois un peu faible pour être capable de bien contrôler la course.

Ryder Hesjedal. On ne peut l’exclure des favoris, même si Hesjedal est dans l’inconnu, n’ayant pas couru depuis son abandon sur le Tour de France. Dans ce contexte, difficile de prédire s’il aura le rythme de la compétition pour être présent dans le final.

Thomas Voeckler. On ne peut l’exclure lui-aussi, surtout qu’il a gagné la course en 2010. Il dispose d’une bonne équipe Europcar à ses côtés, notamment avec Charteau, Gauthier, Kern et Veilleux.

David Veilleux. Le Québécois joue à domicile et il est en forme, sa victoire sur le Tre Valle Varesine l’ayant prouvé. Une victoire à Québec serait une grande surprise, un grand accomplissement et j’estime qu’il en est capable! Allez David!

Heinrich Haussler. Attention à lui, il a une saison à sauver et a montré des signes de forme récemment. Un Hesjedal pourrait bien cacher un Haussler chez Garmin!

Fabian Wegmann. Lui aussi est en forme et possède une grande expérience des courses en circuit. C’est un coureur pro accompli qui connaît toutes les ficelles du métier.

Rui Costa. Un homme en forme à l’automne, vainqueur du GP de Montréal l’an dernier. L’équipe Movistar sera assurément à son service.

Simon Gerrans. Si sa condition physique actuelle est inconnue, c’est un homme dangereux sur ce genre de parcours sélectif.

Jelle Vanendert. Une saison à sauver lui-aussi, un bon grimpeur qui a montré un bon sens tactique dans le passé. Son équipe Lotto devrait être capable de bien le servir.

Luis Leon Sanchez. Celui-là, il ne faut pas le laisser partir dans les 20 derniers kilomètres! Capable de tout, surtout de se faire oublier pour surgir au moment opportun!

Chris Horner. La saison a été longue pour le coureur américain de 40 ans, mais il possède un bon niveau et a souvent été aux avant-postes ces deux dernières années sur cette course. Avec Zubeldia, King et Gallopin, les RadioShack ont un bon coup à jouer et ils peuvent brouiller les cartes.

Les Canadiens/Québécois

Outre Michael Barry (Sky), Ryder Hesjedal (Garmin) et David Veilleux (Europcar), on note la présence de plusieurs autres coureurs canadiens/québécois sur l’épreuve: chez SpiderTech d’abord, les Guillaume Boivin, Ryan Anderson, Martin Gilbert, Hugo Houle (à surveiller), François Parisien et Ryan Roth. Les organisateurs ont aussi pu inclure une équipe nationale canadienne, ce qui est très bien puisque cela donne l’opportunité à de jeunes coureurs de se frotter à l’élite internationale l’espace d’une ou deux courses. Le Canada sera représenté par Rob Britton, Marsh Cooper (que je ne connais pas), Antoine Duchesne, Nic Hamilton (que je ne connais pas), Bruno Langlois (auteur d’une belle saison en Amérique du Nord), Rémi Pelletier-Roy, Sebastian Salas (un gros moteur) et Charly Vives.

Allez les gars, faut montrer le maillot!

Dominique Rollin (FDJ) est par ailleurs engagé sur la Vuelta et ne sera donc pas des courses World Tour au Québec.

Contador atomise la Vuelta

Celle-là, je vous avoue franchement ne pas l’avoir vu venir!

À 5 jours de l’arrivée à Madrid, alors que tout le monde croyait que Joaquim Rodriguez avait la Vuelta gagnée puisqu’il avait su répondre jusqu’ici à toutes les attaques de Contador voire avait su le distancer sur les derniers mètres des étapes grâce à son punch redoutable, voilà que Contador a renversé la course en remportant l’étape et en s’emparant du maillot amarillo! Le vidéo de l’étape est ici.

Contador s’est imposé au sommet du Fuente Dé en surprenant tout le monde par une course très axée sur l’attaque, après un gros travail de son équipe. Contador est parti à 40 bornes de l’arrivée, dans l’avant-dernière difficulté du jour, rejoignant dans un premier temps deux équipiers s’étant glissé dans un contre, puis partant seul pour escalader la dernière difficulté du jour. Joaquim Rodriguez a semblé dépassé par les événements, incapable d’hausser son niveau pour réagir à la course de mouvement créée par Contador. Rodriguez a également manqué d’équipiers autour de lui pour l’assister dans le sauvetage de son maillot (l’aide de Losada un temps fut très insuffisante!).

On pourra écrire ce qu’on veut sur la façon dont les pros arrivent à de tels niveaux de performance, force est de reconnaître aujourd’hui que Contador a eu du panache et a su prendre l’initiative, des qualités qu’on retrouve de plus en plus rarement au sein du peloton, devenu très calculateur en raison des enjeux financiers présents. En ce sens, cette étape de la Vuelta aura probablement été un des meilleurs jours de course en 2012! En tout cas, Contador m’a fait vibré l’espace de quelques instants avec cette attaque audacieuse, et j’ai cru retrouver un cyclisme des grands raids aujourd’hui disparu.

Bref, Alberto Contador se retrouve désormais leader de la Vuelta avec 4 étapes à faire, dont une seule présente encore un certain danger (la 20e étape et son arrivée au sommet du difficile Bola Del Mundo, samedi). Il possède presque 2 minutes d’avance sur Alejandro Valverde, 2e, et 2min28 sur Rodriguez, 3e. On voit mal comment Contador pourrait être inquiété!

Contador va donc sauver sa saison 2012 et se rétablir comme un des grands patrons du peloton. Plus encore, il se pose, par cette très probable victoire sur la Vuelta, comme un des favoris du Tour de France 2013. La course pourrait être intéressante l’an prochain si on a Wiggins, Froome (qui a sombré hier), Evans, Andy Schleck, Contador, Hesjedal, Rodriguez et Nibali au départ!

Le cyclisme pro, une véritable mafia

É-C-O-E-U-R-É.

Je suis écoeuré du cyclisme professionnel aujourd’hui.

Profondément écoeuré. Tellement que je n’irai pas sur les GP de Québec et Montréal au cours des prochains jours. Je ne désire plus cautionner de quelque façon que ce soit un tel milieu.

Tous ceux qui veulent être des observateurs éclairés du cyclisme n’ont d’autres choix que de lire les déclarations de l’ex-coureur Jorg Jaksche, pris dans l’Affaire Puerto et depuis exclut du peloton pro parce qu’il a osé raconter ce qui se passe vraiment dans le milieu du cyclisme pro. Aujourd’hui, Jorg Jaksche n’a plus de liens avec le cyclisme professionnel, étant étudiant universitaire en économie, et en est donc totalement indépendant, rendant ses déclarations éminemment crédibles.

Les propos de Jaksche sont accablants pour Bjarne Riis, pour l’UCI et pour une grande partie de ceux qui oeuvrent dans le milieu des courses cyclistes professionnelles.

En gros, on y apprend que:

le dopage est bien institutionnalisé au sein des grandes équipes. C’était notamment le cas chez CSC, qui envoyait ses coureurs à Madrid chez le Dr. Fuentes. Les propos de Jaksche sont corroborés par ceux de Johnny Weltz, ancien directeur sportif dans cette équipe et qui avait eu le malheur de poser quelques questions à Bjarne Riis sur les fréquentations madrilènes des coureurs. Et vous avez Bjarne Riis qui, le 1er septembre dernier, déclarait ne pas connaître le Dr. Fuentes! Cela en dit long sur le mépris que porte Bjarne Riis à tous les amateurs de cyclisme et cela en dit long sur son estime des fans qu’il méprise de toute évidence. Pendant combien de temps continuerons-nous de nous faire prendre pour des imbéciles par de tels individus?

– que Jaksche a été exclu de tout le milieu cycliste pro pour avoir trop parlé à la police et à l’UCI. Contrairement à Ivan Basso par exemple, qui « la ferme », Jaksche n’a jamais retrouvé de contrat pro après avoir purgé sa suspension. Cela en dit long sur ceux qui régentent le cyclisme pro.

– que l’UCI n’a strictement rien fait une fois avoir entendu ce qu’avait à dire Jaksche sur les pratiques dopantes dans le milieu. Pour moi, c’est le plus grave et cela témoigne à quel point la priorité de l’UCI est d’abord et avant tout l’image du cyclisme, et non la lutte pour un cyclisme propre. Selon Jaksche, l’UCI est composée de nombreuses personnes à la morale assez douteuse et dont les intérêts premiers sont loin d’être ceux du cyclisme lui-même. Dans ce contexte, le cyclisme n’est qu’un show, rien qu’un show. On est à des années-lumières du premier principe du sport, « que le meilleur gagne ».

– que la neutralité voire la moralité d’un Phil Liggett est douteuse. Ce type jouit pourtant d’une certaine réputation dans le milieu du cyclisme. Il ne faut plus écouter les sornettes de ce triste personnage, tout comme celles de ses acolytes. Il ne s’agit pas de journalisme sportif, il s’agit de propagande visant d’autres buts que celui d’informer le public à propos du déroulement d’une course cycliste.

Enfin, j’aime la conclusion de Jaksche: « demandez-moi qui ne fait pas partie du problème plutôt que ceux qui en font partie. La liste est beaucoup plus courte. » (traduction libre).

Cela confirme ce que j’ai toujours écrit: le cyclisme n’a aucune chance si des gens comme Pat McQuaid (et donc Hein Verbruggen), Bjarne Riis, Johan Bruyneel, Giusseppe Martinelli, Patrick Lefevere, Lance Armstrong, Phil Liggett, et bien d’autres encore, continuent d’oeuvrer de près ou de loin dans le milieu cycliste professionnel.

Je trouve cela terriblement décevant et triste pour des gens comme David Veilleux et d’autres encore qui poursuivent leur rêve de devenir des coureurs pros accomplis, ou de gagner de grandes courses. Décevant, triste et… très inquiétant pour la suite de leur carrière. Il leur faudra être très fort pour résister à ce milieu qui n’est rien d’autre qu’une véritable mafia.

Vuleta: incroyable Cuitu Negru!

24% au sommet. Payez-vous ces images, c’est incroyable.

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