Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : décembre 2011

10 cadeaux de Noel pour le cycliste de goût

C'est un classique sur La Flamme Rouge à l'approche de Noel, voici, dans le désordre, mes dix suggestions de cadeau pour le cycliste de goût et qui aime le bel objet. Question de s'amuser un peu, bien sûr. Pour ceux qui les auraient manqué, voici mes suggestions en 2009 et en 2010. Ha oui ! Pour ceux qui me le demande parfois: et non, je n'ai toujours pas mon fameux tire-bouchon Campagnolo couleur bronze tant désiré !

1 – Assos Skin Repair. Un nouveau produit, et un produit qui fonctionne ! Si, comme moi, vous êtes un adepte des longues heures de selle, voici un must absolu afin de prendre soin de vos parties intimes… et de pouvoir repartir le lendemain. C'est du Assos, donc c'est du sérieux.

2 – Couvre-chaussures "pluie" Assos. Encore du sérieux de la société suisse. Rien de plus désagréable que d'avoir les pieds mouillés de longues heures. Ces couvre-chaussures, sans être 100% efficace (cela n'existe pas), vous permettront d'être au sec pendant que vos petits copains seront déjà "au jus". Confort garanti.

3 – T-Shirt Merckxtallica. Pour se faire remarquer comme fin connaisseur de cyclisme, on fait difficilement mieux. Sensations garanties… auprès des mecs!

4 – Chaussures de ville Eddy Merckx. Là encore, le détail qui tue et qui vous situe tout de suite le passionné de cyclisme. Et elles ont de la gueule, ces godasses! Disponibles au printemps prochain.

5 – Roues Campagnolo Shamal Ultra. Parce que côté polyvalence, durabilité, résistance, look et prix, on fait difficilement mieux. Des roues virtuellement indestructibles, légères, bonnes partout, et vous pouvez en plus y mettre des pneus ou du tubuless. Le bonheur, quoi !

6 – Cocottes de couleurs Token. Où comment relooker votre vélo à petit prix, question de vous distinguer de la concurrence. De plus en plus présent dans le peloton pro !

7 – Chaussures de cyclisme pour l'hiver Glacier RD de Louis Garneau. Parce que se geler les orteils n'est jamais agréable et parce qu'on peut encore, avec des automnes sec comme celui qu'on a connu cette année au Québec, rouler dehors en décembre. Laçage interne, semelle isolante, Thinsulate, imperméable, de quoi allonger vos sorties en toute quiétude.

8 – Veste sportswear Castelli Meccanico. La classe, tout simplement. Parfait sur un pantalon jean… avec les godasses Merckx !

9 – Guidon Deda Alanera. Un magnifique objet. C'est cher, ça ne s'ajuste pas tellement, mais c'est la classe, là encore. À condition de virer l'affreux porte-compteur du devant.

10 – Capteur de puissance Polar-Look Keo Power. Parce que le monopole SRM dans le domaine des capteurs de puissance m'a toujours déplu et agacé. Avec le système Polar-Look, concurrencé par le système Garmin Vector récemment lancé lui-aussi, SRM a enfin de la concurrence. Facile d'installation, le système est également sans fil et permet de mesurer la puissance différentielle de chaque jambe. Il est également facilement interchangeable d'un vélo à un autre. Brillant. J'en veux un.

100 000 euros pour Liège-Bastogne-Liège?

Dernière nouvelle: une partie du contenu des échanges courriel entre Vinokourov et Kolobnev publié sur CyclingNews. Ca sent mauvais, très mauvais.

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Le journal suisse L'Illustré affirme avoir la preuve, via des échanges courriels entre les deux intéressés, qu'Alexandre Vinokourov a acheté à Alexander Kolobnev sa victoire sur Liège-Bastogne-Liège en 2010. Au moment d'écrire ces lignes, l'article n'était pas encore disponible sur le site internet du journal suisse.

Dans un courriel apparemment en possession du journaliste, Kolobnev aurait fourni à Vinokourov, le lendemain de la course, ses numéros bancaires de la banque suisse BSI de Locarno afin d'être payé. 

Évidemment, Vinokourov a réagi en niant tout en bloc, estimant qu'il s'agissait là d'une nouvelle tentative de "salir sa réputation"

Pressé de réagir lui-aussi, Pat McQuaid, président de l'UCI, est resté pour le moment prudent tout en affirmant que si des preuves étaient avancées, il pourrait y avoir des poursuites voire des sanctions pour les deux coureurs.

Rappelons que Vinokourov a été suspendu en 2007 pour une durée de deux ans suite à un contrôle positif aux transfusions sanguines. En 2006, il faisait partie de l'équipe Liberty Seguros de Manolo Saiz, prise de plein fouet dans l'Affaire Puerto. Kolobnev, pour sa part, est un coureur irrégulier, capable de performances surprenantes sur les courses d'un jour et particulièrement lors des Mondiaux dont il fait presque une fixation. Il a été contrôlé positif au dernier Tour de France pour usage d'un diurétique mais a été condamné par sa Fédération à une simple amende. 

Que penser de tout ça ?

Ceux qui connaissent bien le cyclisme ne se surprendront jamais des "arrangements" entre coureurs avant et pendant les courses. Les critériums d'après-Tour ont toujours fonctionné sur ces bases, sans que cela ne choque grand monde. Chaque fois, l'histoire est la même: on laisse les coureurs "amateurs" locaux faire vibrer le public via une échappée en début de course, on revient dessus dans le final, les coureurs s'étant illustrés sur le dernier Tour prennent alors le relais et "s'expliquent" entre eux à l'arrivée sachant que les places ont été attribuées avant le départ. Et on permet au meilleur coureur local d'assurer une bonne place. 

Véritable spectacle plutôt que course cycliste, les arrangements sur les critériums d'après-Tour ne m'ont jamais choqué outre mesure, notamment parce que ces arrangements sont connus de (presque) tous.

D'autres arrangements sont souvent faits sur de plus grandes courses et là, je m'insurge. Car cela viole l'esprit même du sport, "que le meilleur gagne". Cela fait également primer l'argent sur le sport. 

Ces arrangements sont souvent faits lors des courses par étapes parce que divers enjeux les ponctuent. Ainsi, deux coureurs échappés dans le final d'une étape particulière pourront "sceller" une alliance – avec transfert d'argent au besoin – si l'un des deux coureurs a un intérêt pour l'autre, par exemple pour éliminer un adversaire pris derrière dans le peloton ou pour assurer un classement particulier. J'ai toujours pensé, par exemple, que Pantani avait "acheté" Guerini pour qu'il roule dans l'étape de Val Gardena sur le Giro 1998, ceci afin d'essayer de distancer un Tonkov qui restait une sérieuse menace pour le Pirate au général. Sur le dernier Tour, il n'est pas impossible que par moment, Contador et Samuel Sanchez aient pu s'entendre également.

Ces arrangements demeurent, du moins à ma connaissance, plus rares sur les grandes courses d'un jour.

Si Vinokourov a bel et bien "acheté" sa victoire à Liège-Bastogne-Liège à Kolobnev, je suis d'avis que cela mérite une sanction très sévère de la part de l'UCI.

Surtout que Vinokourov ne présente pas un dossier très net au cours des dernières années. Je n'ai jamais trop aimé ce coureur et je continue de douter des moyens qu'il utilise pour parvenir à ses fins, ainsi que de ses motivations profondes. Vinokourov me semble être doté d'une ambition démesurée, d'une soif de pouvoir et de contrôle. Préparant son retour de suspension fin 2009, il n'avait pas ménagé ses moyens pour reprendre le contrôle de l'équipe Astana alors dirigée par Johan Bruyneel. Les rebondissements – annonce de sa retraite puis volte-face puis prise de bec avec les dirigeants d'Astana – après sa chute cet été au Tour de France sont aussi une preuve du caractère assez spécial de l'individu. Enfin, plus récemment encore, on apprenait que Vinokourov se portait candidat à l'élection du gouvernement de son pays, le Kazakhstan. Rien de moins !

Tout cela me laisse croire que Vinokourov ne lésinera jamais quant aux moyens à utiliser pour parvenir à ses fins et qu'en ce sens, on peut raisonnablement douter de sa moralité. Pas un individu avec qui j'aimerais me faire photographier en tout cas !

SpiderTech 2012: une année de transition?

Le 2 décembre dernier était présentée à Toronto la version 2012 de l'équipe canadienne SpiderTech qui évolue, rappelons-le, sur le circuit UCI Continental pro

L'effectif 2012 comporte 16 coureurs, soit 13 qui étaient déjà présents en 2011 ainsi que trois nouvelles additions.

Six coureurs quittent donc l'équipe, soit Mark Batty, Zach Bell, Bruno Langlois (annoncé chez Louis Garneau en 2012), Andrew Randell (retraite), Svein Tuft (transfert chez GreenEdge) et Charly Vives (transfert chez Louis Garneau). Le départ de Tuft est évidemment ce qui porte le coup le plus dur à l'équipe SpiderTech cette année.

Treize coureurs restent: Ryan Anderson, David Boily, Guillaume Boivin, Flavio De Luna, Lucas Euser, Martin Gilbert, Hugo Houle, Kevin Lacombe, Simon Lambert-Lemay, Pat McCarty, François Parisien, Ryan Roth et Will Routley. Sept coureurs québécois sur les 16 coureurs de l'équipe, SpiderTech conserve donc un fort noyau de coureurs de La Belle Province.

Les trois coureurs qui s'ajoutent sont les Américains Bjorn Selander et Caleb Fairly ainsi que le Suisse Raymond Kunzli.

Le World Tour en 2013 ?

Que penser de l'équipe SpiderTech en 2012 et du récent recrutement ? 

Première chose, on peut penser que Steve Bauer, manager général, ne l'a pas eu très facile durant l'intersaison. Pour progresser vers le World Tour, ambition avouée de l'ex-maillot jaune canadien, l'argent est le nerf de la guerre. En l'absence, à ma connaissance, d'une annonce à ce sujet, le budget dont disposait Steve Bauer est probablement resté à peu près le même qu'en 2011. Bauer a donc dû composer avec les moyens qui étaient les siens pour 2012. 

On se rappellera que je m'étais pris à rêver de la venue d'un Mike Barry par exemple… dont on attend toujours qu'il annonce son équipe en 2012.

Deuxièmement, je pense que dans ce contexte, Bauer a su faire les bons choix et présente, en vue de 2012, une équipe qui lui permettra d'obtenir de bons résultats en attendant des jours meilleurs au niveau du budget. 

Avec les Boivin, Houle et Boily, 2e du Tour de l'Avenir en septembre dernier rappelons-le, Bauer sait qu'il dispose de grands talents en devenir au Canada et qu'il peut bâtir sur ces coureurs, pourvu de leur fournir un environnement et les chances de progresser au plus haut niveau. Il ne pouvait se permettre de perdre des coureurs de ce niveau. Simon Lambert-Lemay est peut-être un pari actuellement plus risqué, ce dernier n'ayant pas connu une grande saison 2011.

Avec les Parisien, Gilbert, Roth, Routley, Euser, De Luna et surtout Lacombe, Bauer possède des coureurs qui peuvent surprendre et faire de bonnes places dès le printemps prochain. Ces coureurs sont les piliers qui devront assurer une visibilité à l'équipe durant toute la saison 2012 en se montrant régulièrement bien placés. J'avoue un faible pour Kevin Lacombe, un coureur doté d'un énorme moteur et d'un mental de battant, pour preuve ses épreuves personnelles pour se reconstruire après de graves chutes en course, la dernière l'an dernier lors du critérium des Canadiens

Enfin, les trois nouvelles recrues me semblent des bons choix compte tenu de la marge de manoeuvre dont disposait Bauer. Selander, 24 ans en janvier prochain, est jeune et débarque après deux saisons chez RadioShack, sur le circuit World Tour. Si sa venue est, du point de vue de l'intéressé, probablement perçue comme une régression, il aura surement l'ambition et la motivation de s'illustrer afin de faire rebondir sa carrière. Son expérience du plus haut niveau pourra contribuer à tirer toute l'équipe dans le bon sens.

C'est un peu la même chose avec Caleb Fairly, 25 ans en février prochain, qui arrive après un an passé chez HTC et la saison 2010 chez Garmin. Espérons que ce coureur aura à coeur de bien faire, d'une part pour lui, d'autre part pour l'équipe SpiderTech.

Je connais moins Raymond Kunzli, un coureur suisse de 27 ans. 

Ne pas se louper à Québec et Montréal

Bref, je pense qu'on peut conclure que l'équipe SpiderTech 2012 demeure, de loin, la formation la plus forte sur la scène du cyclisme canadien. Ceci étant, Steve Bauer veut jouer dans d'autres ligues, européennes celles-là, et présente à cet égard un effectif équilibré avec de nombreux jeunes talents prometteurs. Ceci étant, on est encore loin d'une équipe pouvant prétendre au statut World Tour et à une éventuelle participation au Tour de France. Pour cela, Bauer devra internationaliser son équipe en recrutant des coureurs de premier plan en Europe, et donc disposer de budgets plus conséquents. 

C'est son défi en 2012: galvaniser ses troupes, dont certains ont beaucoup de potentiel, pour se faire remarquer le plus possible ici sur la scène canadienne (le Tour de Beauce, les GP de Québec et Montréal, les Canadiens, etc.) et sur la scène européenne afin de convaincre un grand sponsor canadien d'investir dans son équipe en 2013. En ce sens, l'équipe SpiderTech ne peut se permettre, selon moi, de se louper de nouveau sur les GP de Québec et Montréal en 2012. Il faut se montrer les boys !

Correction en date du 6 décembre

Kevin Field, directeur sportif, m'informe que Zach Bell demeure aussi avec l'équipe en 2012, portant le nombre de coureurs de la formation à 17. Merci pour cette précision.

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