À l'occasion de la première journée de repos sur la Vuelta, c'est le moment de tirer un premier bilan des forces en présence.
Un constat se dégage de la première semaine de course: la Vuelta est cette année bien imprévisible et personne n'a encore gagné la course ! Six coureurs se tiennent encore à l'intérieur d'une minute de retard sur l'actuel leader, l'inattendu Chris Froome chez Sky, auteur d'une remarquable perf (2e derrière Martin) contre-la-montre dimanche dernier.
Depuis le départ samedi il y a 9 jours, c'est pas moins de sept (!!!) leaders différents qu'on a pu voir en maillot rouge: Fuglsang, Bennati, Lastras, Chavanel, Rodriguez, Mollema et maintenant Froome. Imprévisible vous dites ?
Le pire, c'est qu'il est actuellement bien difficile d'imaginer qui remportera cette Vuelta dans deux semaines à Madrid. S'il ne reste plus de contre-la-montre, il reste encore sept étapes de montagne, dont trois arrivées en altitude avec notamment l'Angliru et ses terribles pourcentages dimanche prochain. C'est peut-être seulement à ce moment qu'on aura une meilleure idée de celui qui montera sur la plus haute marche du podium.
On connait cependant ceux qui ont déjà perdu la Vuelta, en premier lieu Igor Anton, mais aussi Nicolas Roche, Michele Scarponi, Daniel Martin, Carlos Sastre et Andreas Kloden.
La surprise vient du Suédois Fredrik Kessiakoff, 30 ans, coureur chez Astana et qui pointe actuellement en 5e place à 34 secondes du leader Froome. Venu du mountain bike, le seul fait d'arme de Kessiakoff sur la route à ce jour est sa récente victoire au Tour d'Autriche avec une victoire d'étape à la clef.
Si on me demande de me prononcer, je mise Vicenzo Nibali pour la gagne à Madrid, tout simplement parce qu'il m'apparait comme le coureur le plus expérimenté sur les grands tours parmi les actuels 15 premiers. Ses facultés de récupération et sa capacité d'être présent tous les jours sans connaître de jour sans sont ses principaux atouts. Wiggins est aussi un candidat sérieux mais je demande à voir sur les forts pourcentages de l'Angliru dimanche.
Chose certaine, cette Vuelta est un peu à l'image du Giro et du Tour de France cette année, une course surprenante où des coureurs inattendus ont réussi à surprendre. Sur le Giro, ce fut Gadret, Rujano et Kruijswijk. Sur le Tour de France, Voeckler bien évidemment mais aussi Rolland et, dans une moindre mesure, Jeannesson. Enfin, sur cette Vuelta, ce pourrait être Kessiakoff, Fuglsang mais aussi Froome. Doit-on y voir quelque chose, notamment une baisse du niveau de dopage dans le peloton ? Je ne suis pas loin de le penser, fort des récents propos de Jérémy Roy sur ce site: avec la régression du dopage, cela permettrait à plus de coureurs de s'exprimer, nivelant les niveaux et donc les chances de succès.
Je m'en voudrais de ne pas évoquer, en terminant, la remarquable perf de Tony Martin dans le clm de Salamanque. C'est pas compliqué, il a mis une valise à tout le monde, Cancellara compris, le 2e de l'étape étant relégué à une minute, excusez un peu. Rappelons que Martin avait déjà mis tout le monde d'accord sur le clm de Grenoble la veille de l'arrivée à Paris lors du dernier Tour de France. Tony Martin est devenu, cette année, LA bête à rouler du peloton et je crois bien que Fabian Cancellara aura fort à faire s'il veut redevenir champion du monde du clm à Copenhague dans trois semaines…
Et un petit conseil: si vous allez voir une course cycliste, notamment les GP de Québec et Montréal, faites attention à vos enfants et tenez-les par la main !