Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : avril 2011

Le tour de l’actualité

1 – Pas d’accord avec plusieurs commentaires laissés sur ce site après mon analyse de Paris-Roubaix. À plus de 30 bornes de l’arrivée et avec seulement un coureur devant, je demeure convaincu qu’Hushovd avait tout intérêt à collaborer avec Cancellara pour rentrer. Pour preuve, lui-même a chassé sur certains secteurs pavés, épaulé par son équipier VanMarcke. C’était d’ailleurs comique: on avait deux Garmin derrière qui en chassait un seul devant, Van Summeren. Une preuve hors de tout doute qu’Hushovd et Vaughters dans la bagnole derrière voulaient que ca rentre, et une preuve irréfutable que l’équipe Garmin a eu une chance incroyable que Van Summeren puisse tirer son épingle du jeu. S’il n’avait pas gagné, le discours serait d’ailleurs totalement différent !

2 – On est cependant tous d’accord: Cancellara était isolé dans le final de Paris-Roubaix comme celui du Tour des Flandres et son équipe Leopard a montré de grosses lacunes sur les Classiques. 

3 – Intéressant article sur David Veilleux après son Paris-Roubaix passé en échappée.

4 – Tour du Pays Basque. C’est une course très importante dans la mesure où les acteurs des Ardennaises sont probablement à chercher du côté de ceux qui étaient devant ces derniers jours sur cette course. C’est finalement Andreas Kloden qui s’impose au général devant Chris Horner et Robert Gesink. Attention à ces trois là sur l’Amstel, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Il faut ajouter aux coureurs ayant fait bonne figure les Vinokourov (vainqueur d’une étape), Hesjedal (en nette reprise), Sanchez (que je vois gros comme une montagne), Andy Schleck (en net progrès), Tony Martin (qui trouve une nouvelle dimension cette année), Jakob Fuglsang et Tejay Van Garderen.

5 – La justice italienne pourrait rattraper Alessandro Ballan et Damiano Cunego pour une affaire d’auto-transfusions remontant à 2009. Wait and see, mais ca sent très mauvais pour ces deux coureurs italiens. Plus ca change, plus c’est pareil…

6 – Des nouvelles de Richmond, ville américaine qui propose d’organiser les Mondiaux 2015 de cyclisme. La ville de Québec s’est récemment retirée de la course.

7 – Paris-Camembert sera disputée aujourd’hui, avec notamment la présence de l’équipe canadienne SpiderTech. Jeudi, ce sera le GP de Denain, avec notamment David Veilleux, puis le Tour du Finistère ainsi que le difficile TroBroLeon le week-end prochain. Des courses de la Coupe de France certes, mais des belles à gagner aussi! Attention bien évidemment à Thomas Voeckler, en grande condition depuis le début de la saison.

8 – Sur la scène plus locale dans la région d’Ottawa-Gatineau, les coureurs pouvaient disputer "leur" Paris-Roubaix dimanche dernier, la Clarence Rockland Classic, une course de 85 kms comportant de nombreux "secteurs" de routes de terre, souvent assez mauvaises au sortir d’un hiver qui s’est éternisé cette année. Je l’avais d’ailleurs disputé l’an dernier. Les résultats 2011 sont disponibles ici, et le vainqueur reste le même: Aaron Fillion, l’ex-champion canadien, un sacré moteur.

Paris-Roubaix: fantastique Veilleux, lamentable Hushovd

Beaucoup de choses à dire sur ce 109e Paris-Roubaix !

Tout d’abord, le vainqueur: Johan Van Summeren a créé la surprise hier dans un Paris-Roubaix estival et poussiéreux en s’imposant en solitaire après s’être dégagé de ses compagnons d’échappée sur le secteur pavé du Carrefour de l’Arbre, à quelques 15 kms de l’arrivée. C’est une victoire qui fait plaisir car celle d’un coureur plus habitué à penser aux autres – ses leaders – qu’à lui-même. Équipier de luxe, combien de fois, au cours des dernières années, l’avons-nous en effet vu tirer d’interminables bouts droits afin de chasser des coureurs échappés et ainsi donner une chance à ses patrons de gagner une course? Pour une fois que la chance a souri à cet infatiguable coureur qu’est Johan Van Summeren, je suis rudement content qu’il ne se soit pas loupé!

Superbe course également du Québécois David Veilleux qui a passé une grosse partie de sa journée devant, en échappée! Et dire qu’il y a presque exactement un an jour pour jour, je faisais un brin de causette avec lui à l’arrivée du GP de Calabogie qu’il venait de remporter haut la main… J’étais loin de m’imaginer que je causais avec quelqu’un qui animerait une course comme Paris-Roubaix un an plus tard ! Bravo David, vraiment. À chacun de tes relais, j’étais debout devant mon ordinateur et mon petit Lucas, 5 ans, s’égosillait à mes côtés pour t’encourager ! Et il a fait du vélo seul sur deux roues pour la première fois cet après-midi… Je m’en souviendrai, de ce jour-là.

Veilleux avait reçu la consigne de se glisser dans une échappée, ce qu’il a réussi à faire autour du km 85. Le groupe était important (un peu plus d’une dizaine de coureurs) et c’était la bonne en quelque sorte puisque Maarten Tjallingii, dans son groupe, termine 3e à Roubaix. C’est ainsi que pendant deux bonnes heures, le public québécois a eu l’immense plaisir de régulièrement voir David à l’avant de Paris-Roubaix. Il paraissait même assez à l’aise sur les pavés. À environ 30 bornes de l’arrivée, alors que l’explication finale avait commencé, David s’est fait distancer du groupe sur un secteur pavé, la fatigue prenant le pas sur la motivation. Comment le lui reprocher ? Rappelons-nous que c’est sa première année à ce niveau et que c’était également sa première participation à l’Enfer du Nord. 

Je me permettrai un petit commentaire à David, en toute modestie puisqu’il a bien plus d’expérience que moi sur des courses cyclistes. Mais parfois, l’analyse d’un observateur externe, qui possède le recul qu’un acteur de la course ne peut avoir, peut être utile pour l’avenir. J’ai trouvé que David en faisait beaucoup dans l’échappée comparativement aux autres. Vu à la télé, il passait souvent devant, prenait du vent, même dans les roues où il était souvent décalé. À ce niveau, il faut savoir s’économiser et surtout, ne pas trop en faire par rapport aux autres qui seront toujours sans merci plus tard, lors du final. Mais bon, c’est tout de même 10 sur 10 comme prestation !

Je donne par ailleurs un gros, un énorme carton rouge à Thor Hushovd et Alessandro Ballan pour leur manque total de lucidité et de jugement dans le final, lorsqu’ils étaient tous deux en train de revenir sur l’avant grâce aux efforts d’un Cancellara volontaire et puissant. Cancellara, sans rien demander, a bouché à lui seul une minute des 1min30 qui le séparait alors de l’échappée devant avec environ 30 bornes à faire. Hushovd et Ballan ont alors refusé de le relayer. Résultat, Cancellara s’est relevé avec raison, et l’écart est remonté au delà de la minute. Si Hushovd et Ballan avaient relayé, c’était tout bénef selon moi: tous trois seraient remontés dans l’échappée, Cancellara aurait demeuré isolé et Hushovd aurait été en position de force avec Van Summeren avec lui. Quant on connaît les risques de chutes, de crevaisons sur Paris-Roubaix, deux coureurs devant valent toujours mieux qu’un seul…

Certains penseront que l’équipe Garmin a joué la carte Van Summeren en interdisant à Hushovd de relayer Cancellara pour rentrer. Je n’en crois rien: la course n’était pas encore décantée devant, il y avait plusieurs Lotto et Van Summeren offrait tout de même peu de garantie. Ballan, quant à lui, n’avait aucune raison de s’économiser à ce moment de la course.

Les Sky de Flecha se sont par ailleurs éteints bien vite dans les 20 derniers kms… Seul Leukemans aura vraiment épaulé Cancellara dans les derniers 10 kms, répondant présent dans le final alors qu’il était déjà allé… trois fois au tapis avant ! Un guerrier, celui-là.

Mais l’homme fort du jour était une fois de plus Cancellara selon moi, sa 2e place en attestant. Il aura payé très cher son statut de favori, étant marqué à la culotte. Déplorable attitude des autres qui ont couru pour le faire perdre et non pour gagner… Ceci étant, Cancellara était tout de même très isolé très tôt dans le final, n’ayant plus d’équipiers Leopard avec lui. C’est probablement ce qui lui a manqué le plus et gageons que Leopard sera très actif à la fin de l’année pour recruter quelques autres pointures pour épauler Spartacus sur les Classiques. C’est probablement Bjarne Riis qui devait encore une fois bien rigoler dans sa bagnole, ayant par ailleurs un Baden Cooke retrouvé dans le final.

Cancellara fait (virtuellement seul) tout de même 2e de Milan SanRemo, 3e du Ronde et 2e de Paris-Roubaix en 3 semaines. Cela vous situe le bonhomme et les garanties de résultat qu’il offre sur les Classiques !

L’autre Québécois, Dominique Rollin, a été victime de malchance peu de temps après Arenberg, brisant son dérailleur en raison d’une chute survenue devant lui. C’est dommage car il avait apparemment de très bonnes jambes… L’Amstel, Dominique ?

La situation aura aussi été cafardeuse pour l’équipe Quick Step, décimée en quelques kilomètres seulement, Boonen étant stoppé dans Arenberg puis chutant quelques kms plus loin alors qu’il chassait pour remonter. Presque en même temps, Chavanel allait durement au tapis. Quand ce n’est pas votre jour…

Suivre Paris-Roubaix au Québec

Votre meilleure option, pour suivre la course en direct sur internet, est très certainement CyclingFans.com.

Un lecteur nous signale cependant qu’on peut suivre la course en direct à la télé depuis le Québec sur le canal Réseau France Outre-Mer (RFO) qui est disponible au canal 44 du système de Vidéotron, Illico. Évidemment, je suppose qu’il faut être abonné au bon bouquet de chaines mais Illico offrait aussi, quand j’y étais, de s’abonner à la carte à certaines chaines. Merci à David pour le tuyau.

Ceux qui, comme moi, sont coincés à utiliser le système Bell ExpressVu de merde, un système géré de façon malhonnête par ailleurs (je pourrais développer…) n’ont pas cette chance, RFO étant carrément indisponible.

109e édition de Paris-Roubaix

Ca sera beau et sec dimanche côté météo pour la… 109e édition de la Reine des Classiques, Paris-Roubaix.

Au menu des coureurs, 258 kms entre Compiègne et Roubaix, avec en bonus la traversée de 27 secteurs pavés. Les moments forts sont toujours les mêmes: Troisvilles parce que c’est le premier secteur, Arenberg parce que c’est la tranchée étroite de mauvais pavés ou il se passe toujours quelque chose, Mons-en-Pévèle parce que c’est long et Le Carrefour de l’Arbre parce que c’est le dernier gros secteur pavé pour faire la différence avant l’arrivée, située 17 kms plus loin. À noter que les organisateurs, ASO, ont légèrement modifié le parcours cette année en ajoutant 3 secteurs, deux avant Arenberg et un après.

Les favoris

Sans l’ombre d’un doute, Cancellara en premier lieu. On sent le champion suisse revanchard après son demi-échec dimanche dernier sur le Ronde. Cancellara a déclaré, plus tôt cette semaine, que ses rivaux devaient penser à "attacher leur ceinture" lorsqu’il se portera en tête de peloton…

Tom Boonen. Parce qu’on ne peut pas écarter un triple vainqueur de la liste des favoris. Boonen a la pression, celle de son équipe en particulier. Il se doit de réussir dimanche !

Sylvain Chavanel. Parce qu’il a les jambes en ce moment. Et il jouera à domicile…

Thor Hushovd. Parce que lui aussi est un habitué des podiums sur Paris-Roubaix ces dernières années et qu’il dispose, sur le papier, d’une puissante équipe (Hammond, Farrar, Haussler, Klier, Lancaster, Van Summeren). Et parce que Garmin-Cervelo doit obtenir des résultats, ayant peu gagné jusqu’ici en 2011.

Pozzatto. Lui aussi un habitué du top-10 ces dernières années. L’Italien est en bonne condition, c’est évident. Il a surtout la pression de Katusha et Andrei Tchmil, le manager et ancien vainqueur de Paris-Roubaix, qui commence à perdre patience devant le manque de grands résultats de la part de Pozzatto. Saura-t-il prendre l’initiative ? Pozzatto ressemble pour moi à Hincapie: toujours là, toujours placé, mais très rarement vainqueur…

Alessandro Ballan. BMC a un bon coup à jouer avec Hincapie et Ballan, lui aussi à la recherche d’une grande victoire pour signer son retour au premier plan après quelques mois de galère.

Juan Antonio Flecha. Discret sur le Ronde, l’Espagnol attend toujours une grande victoire sur la scène des Classiques du Nord. Son équipe Sky sera à son service.

Les outsiders

Georges Hincapie. L’Américain vieillissant est l’un des plus expérimenté sur Paris-Roubaix. En bonne condition, qui sait ce qu’il peut faire si la chance lui sourit enfin ?

Stin Devolder et Bjorn Leukemans. L’équipe Vacansoleil n’a pas la stature des puissantes formations du peloton, mais ces deux coureurs peuvent créer la surprise et possèdent le coffre pour gagner dimanche.

Sébastian Langeveld. On le sait en bonne condition et puissant. Avec Bos et Boom comme équipiers, qui sait ce que Rabobank pourra faire dimanche ?

Peter Sagan. Celui-là peut tout faire. Attention à lui si ca arrive au sprint en petit comité!

L’absent

Philippe Gilbert, qui se réserve peut-être pour les Ardennaises. Pourtant, son démarrage dans le Bosberg dimanche dernier sur le Ronde était sans équivoque: il a désormais la puissance pour s’imposer partout, même sur un parcours plat comme celui de Paris-Roubaix.

Les Canadiens / Québécois

Ils sont trois au départ: le Canadien Michael Barry et les Québécois Dominique Rollin et David Veilleux.

Barry aura très probablement comme mission d’accompagner Flecha le plus longtemps possible.

Pour David Veilleux, un seul objectif: rallier les portes du vélodrome de Roubaix avant qu’elles ne ferment. Go David ! Tu te dois de la finir, celle-là!

Enfin, Dominique Rollin a un bon coup à jouer dimanche selon moi. Paris-Roubaix est probablement la course qui correspond le mieux à ses aptitudes physiques et il l’a déjà faite au moins une fois ; il sait donc comment la gérer. S’il se glissait dans une échappée, je crois que c’est jouable ! Son équipe est également intéressante et expérimentée, avec notamment Guesdon et Chainel, qui pourront le conseiller et l’inspirer. Go Dominique go ! Il faut y croire!

Premier numéro de CyclePresse au Québec

Je vous parlais, le 5 janvier dernier, de la sortie prochaine d’un nouveau magazine cycliste gratuit au Québec, CyclePresse.

Et bien le numéro un de ce magazine, par ailleurs bilingue, est depuis peu disponible et distribué gratuitement (tirage, 40 000 exemplaires) dans de nombreuses boutiques de cyclisme dans toutes les régions du Québec. On peut aussi le consulter en ligne, page par page, ici. Je m’en suis procuré un exemplaire. Commentaires.

Il faut d’abord souligner le fait qu’il s’agit d’un magazine un peu spécial puisque gratuit. On ne saurait donc le comparer – que ce soit par la forme ou le contenu – à d’autres magazines payants et retrouvés en kiosque. Son caractère gratuit a par ailleurs un grand mérite et un grand intérêt, celui de rejoindre potentiellement beaucoup, beaucoup de gens au Québec.

Ce premier numéro renferme plusieurs articles intéressants. L’un d’eux est signé par le coureur professionnel Christian Meier, cette année évoluant au sein de l’équipe américaine UnitedHealthCare et ex-coureur, en 2009 et 2010, chez Garmin-Transitions. Meier revient sur un épisode douloureux de sa vie, ayant perdu son frère d’une tumeur au cerveau, et explique son engagement pour la lutte contre le cancer.

On y trouve également une entrevue avec Lyne Bessette, ex-coureuse cycliste, grande rivale, il y a quelques années, de Geneviève Jeanson et aujourd’hui s’activant auprès d’athlètes cyclistes paraolympiques.

Les cyclosportifs trouveront un intéressant article sur la Vuelta PR de Porto Rico, vue de l’intérieur par un participant. Si ca vous intéresse d’aller accumuler les kilomètres en janvier 2012 dans les chauds pays, cette épreuve est pour vous!

On y trouve enfin un guide d’achats présentant plus de 20 vélos différents ainsi qu’un petit article sur les destinations printemps pour rouler.

Évidemment, comme toute revue, on y trouve de nombreuses publicités, parfois pleine page. Louis Garneau, Willier, BMC, Look, certaines boutiques de cyclisme du Québec, Easton, Felt, Opus, KSL sont par exemple quelques unes des sociétés ou compagnies ayant logé des annonces ou publicités dans la nouvelle revue.

Bref, ma première impression est plutôt favorable dans le contexte ou c’est un magazine gratuit, rappelons-le. L’édition, toute en couleur, est très professionnelle et le contenu soigné, susceptible d’intéresser le grand public. Ses concepteurs peuvent dire "mission réussie" pour un premier numéro qui, j’en suis sûr, est suffisamment de qualité pour en appeler d’autres. CyclePresse a également signé un accord avec l’organisateur des épreuves WorldTour de Québec et Montréal pour être le "magazine officiel" de ces deux événements. Il faut s’en réjouir dans la mesure ou la gratuité du magazine permettra de rejoindre un très vaste public et donc de mieux faire connaître le sport cycliste de ce côté-ci de l’Atlantique.

Cancellara surpuissant

Une image vaut mille mots. C’est certainement le cas pour celle-ci.

Pour ceux qui auraient manqué le démarrage de Cancellara dimanche dernier sur le Ronde, au km 42 environ, voici le vidéo en reprise. Il faut regarder avec environ 1min40 de fait dans le vidéo (donc au début) et ce, pendant environ une minute. La scène est particulièrement intéressante lorsque Cancellara aborde en tête de groupe un virage à 90 degrés sur la gauche…

Génial: Assos Skin Repair Gel

À la faveur d’un récent voyage en France, je me suis procuré une nouvelle pommade, la Assos Skin Repair Gel. Il s’agit d’un gel permettant de traiter les irritations du périnée causées par la selle, irritations particulièrement fréquentes en début de saison, lors de la reprise.

Et bien je ne suis pas déçu ! Très bien. Le gel, frais, pas trop parfumé, est d’une certaine efficacité et soulage même très bien. Provoquant une légère chaleur après l’application, il favorise l’irrigation, donc la formation de nouveaux tissus pour guérir ceux qui ont été endommagés. 

Bref, je recommande cette pommade à tous, elle m’apparaît efficace et pertinente à la pratique du cyclisme. À noter qu’elle  peut être utilisée tant par les hommes que par les femmes.

Ronde: la revanche de… Bjarne Riis

Le vainqueur au sprint du Tour des Flandres hier, Nick Nuyens, n’était probablement pas l’homme le plus heureux sur la ligne d’arrivée: je crois plutôt que c’était Bjarne Riis.

Bjarne Riis galère en effet depuis 12 mois, après avoir conduit Cancellara au doublé Ronde-Paris Roubaix l’an dernier à la même période. Il y a d’abord eu l’incertitude liée au retrait annoncé pendant plusieurs semaines de Saxo Bank. Si finalement la banque a décidé de poursuivre, il n’en demeure pas moins que Riis a dû travailler fort sur le front de la recherche de partenaires pendant des mois, en plus de vivre dans l’incertitude. Il y a ensuite eu la perte de la moitié de son équipe au profit de Team Leopard. Riis l’a vécu comme une trahison, notamment des frères Schleck et de Kim Anderson, son bras droit au niveau management depuis des années. Il a rebondi momentanément avec le recrutement d’Alberto Contador, rattrapé cependant juste après par le scandale d’un dopage au clenbuterol durant le Tour. Bref, y’a pas à dire, Riis a dû passer un sale hiver.

La victoire de Nuyens aujourd’hui est donc un immense pied-de-nez de Bjarne Riis au milieu. Contre tout attente, il remporte de nouveau le Ronde, un an après l’avoir gagné avec Cancellara. Mieux, c’est Cancellara lui-même qui en fait les frais, Nuyens l’ayant battu au sprint hier. Je suis convaincu que Riis a accueilli cette victoire comme une forme de revanche après tout ce qu’il s’est passé depuis 12 mois autour de lui.

La course

La victoire de Nuyens est certes une surprise, car à 5 kms de la ligne, bien malin qui aurait pu prédire qui allait s’imposer. Remarquez qu’on savait Nuyens, déjà 2e du Ronde en 2008, en excellente condition, s’étant récemment imposé sur la course À travers les flandres. On savait aussi qu’il se débrouille bien au sprint.

Plusieurs d’entre nous, moi y compris, avait cru à l’affaire pliée après avoir vu Cancellara sortir tout le monde de sa roue avec un peu plus de 40 bornes à faire. Revenant comme une fusée sur Chavanel alors seul devant, Cancellara a rapidement creusé un trou d’une minute sur tout le monde. J’étais personnellement certain qu’on allait revoir le scénario de l’an dernier et que le champion suisse allait déposer Chavanel dans le Mur de Grammont.

Or, surprise générale, Cancellara a clairement coincé dans le Mur, perdant sa minute d’avance en quelques hectomètres seulement. Il affirmera à l’arrivée avoir été victime de crampes. 

On a ensuite vu un excellent Philippe Gilbert attaquer dans le Bosberg. Là encore, j’y ai presque cru, surtout que derrière, Cancellara coinçait encore plus. Mais Cancellara n’était pas mort, ni les autres d’ailleurs, et notamment grâce aux efforts de Ballan, ils reprirent Gilbert à environ 8 bornes de l’arrivée. Peu de temps après, un groupe revenait de l’arrière, avec notamment Hincapie. Tout était à refaire.

C’était sans compter sur Cancellara qui, à 2 kms de la ligne, a placé une sacré patate que seuls Chavanel, pour moi l’homme du jour sur ce Ronde, et Nuyens parvenaient à contrer. Cancellara a ensuite fait l’erreur de lancer son sprint de trop loin, de peur que Boonen, qui était sorti derrière, ne les reprennent. Nuyens l’a débordé, et Chavanel est passé bien près. 

Nuyens s’est donc offert selon moi une victoire inespérée. Comme quoi parfois l’attente, puis l’initiative dans les derniers hectomètres, peuvent payer. Chavanel peut en avoir gros sur le coeur d’être passé si près d’une grande, une très grande victoire ; il était clairement le plus fort du jour. À une nuance près: s’il avait roulé avec Cancellara au lieu de rester dans sa roue, ce n’est peut-être pas avec une mais deux minutes de priorité qu’ils auraient abordé le Mur de Grammont, et de là tout était peut-être possible… 

Carton rouge à qui alors ? À Katusha, incapables de s’organiser dans le final et à Pozzatto qui nous a encore servi une course d’attente. Aux Rabobank aussi, qui ont couru de façon désorganisée. À Boonen enfin, qu’on a vu sortir derrière Chavanel à un moment donné !

En terminant, un mot des Québécois. On a vu un excellent Dominique Rollin terminer 15e, à 1min24 du vainqueur. Très, très bien considérant le niveau de cette course. On a vu Rollin en tête de peloton avec environ 35e kilomètre à parcourir, ca faisait rudement plaisir de le voir parmi un groupe aussi sélect. Rollin a cependant déclaré avoir souffert d’une certaine fatigue liée à un gros programme de course depuis février, avec récemment les Trois jours de la panne. Rollin peut cependant croire en ses chances sur Paris-Roubaix, pourvu qu’il se repose cette semaine !

David Veilleux a pour sa part terminé le Ronde à sa première participation, là aussi une performance très admirable. Le métier rentre, la longueur des courses aussi, ainsi que la science du placement. Veilleux ne peut, dans ces conditions où visiblement, il s’applique, que progresser.

Mention très bien également à la Québécoise Joelle Numainville, 6e de l’édition féminine du Ronde hier.

En marge de l’épreuve

Très intéressant, ce reportage sur le matos utilisé sur le Ronde.

Intéressant aussi, ce reportage sur l’ambiance autour du Ronde.

Inquiétant, ces projets de paver le Koppenberg ainsi que le Oude Kwaremont. Comment la Belgique pourrait-elle ainsi faire disparaitre des secteurs clef d’une course qui contribue à son identité sportive ? NDLR: probablement un poisson d’avril, comme l’ont suggéré plusieurs lecteurs !!!

Le tour de l’actualité

1 – Sébastien Rosseler a remporté hier les Trois jours de la Panne, dans le nord de la Belgique, une course de préparation finale en vue du Tour des Flandres, dimanche prochain. Rosseler s’est imposé grâce à une belle performance dans le clm final. 

À retenir, la belle tenue de Sylvain Chavanel, 4e du général, et qui est en net regain de condition. Il pourrait être un allié précieux à Tom Boonen dimanche prochain. 

2 – Dimanche prochain, le Ronde !!! Plus je vieillis, plus j’aime cette course qui incarne peut-être le plus, selon moi, tout le cyclisme. Les pavés, c’est l’histoire de ce sport, la météo, souvent difficile, c’est la lutte de l’homme contre les éléments, la distance, c’est le lien avec les courses du début du siècle dernier, les monts, c’est le rappel que le cyclisme c’est aussi une lutte avec le relief, les chutes et les ennuis techniques, c’est l’association entre le coureur et sa machine, et on pourrait en rajouter encore !

3 – Favoris du Ronde: ils se dégagent déjà assez clairement. Le podium de l’an dernier bien sûr: Cancellara, Boonen, Gilbert. On peut rajouter Flecha, Hushovd, Chavanel, Haussler, Devolder, Ballan et… Sagan qui s’y frottera pour la première fois. Espérons que Dominique Rollin pourra tirer son épingle du jeu ! Il a la puissance, il connaît de mieux en mieux ces routes-là, il a une bonne équipe et un bon manager avec lui, c’est jouable ! David Veilleux sera également de la fête, mais ce sera plus difficile pour David qui en sera à sa première expérience. Brutal !

4 – Pas de coureurs positifs sur Paris-Nice. Une bonne nouvelle ? Officiellement oui. Mais plus je lis, plus je suis convaincu que les tricheurs ont toujours une longueur d’avance et plus je suis convaincu que rien n’a vraiment changé dans ce milieu. La preuve ? Les moyennes horaire ne baissent pas… Comment seraient-ils capables de rouler aussi vite sans dopage aujourd’hui qu’avec dopage hier ?

5 – Une nouvelle idée dans la lutte contre le dopage semble émerger: la politique du "sans aiguille". De nombreuses équipes, on le sait, véhiculent un véritable arsenal de médicaments et de produits médicaux avec eux. Si ces équipes doivent les déclarer, la liste n’en demeure pas moins impressionnante, surtout au sein d’équipes sportives dont les individus sont en principe pétants de santé. L’idée consisterait à interdire aux équipes le transport et l’usage d’aiguilles, donc de seringues, donc de produits injectables. Je suis évidemment pour, sans pour autant croire que cela changerait radicalement les pratiques. Tout au plus, cela compliquera encore un peu plus la vie des gens du milieu.

6 – Je l’avais oublié celui-là: Francisco Mancebo vient de remporter le prologue de la Redlands Bicycle Classic aux États-Unis. J’aime le nom de son équipe: Realcyclist. Yeah, right…

7 – Le TAS annonce qu’il souhaite rendre un verdict avant le Tour de France dans l’Affaire Contador. En effet, vivement qu’on en finisse, que ce soit d’une façon ou de l’autre.

8 – Cinq arrivées en altitude sur six étapes, c’est le programme du prochain Dauphiné-Libéré. Pas mal ! Si certaines "arrivées en altitude" sont modestes, notamment celle de Lyon lors de la 2e étape, le parcours proposé devrait permettre aux coureurs qui veulent retrouver le "coup de pédale" de la montagne de le faire sans problème.

9 – Avant-premières Campagnolo 2012: de nouvelles Bora One et un nouveau groupe dédié aux vélos de chrono.

10 – Olivier Buisson, très bon cyclosportif français qui avait parcouru 41 546 kms en 2010, est en… avance sur son tableau de marche de l’an dernier à ce jour. C’est donc dire qu’Olivier pourrait dépasser ce chiffre en 2011. Impressionnant. La revue Le Cycle de ce mois-ci lui consacre d’ailleurs un petit texte très sympa. 

C’est d’autant plus impressionnant que l’hiver s’est éternisé au Québec et que voilà seulement qu’on peut songer aller rouler dehors. J’ai de mon côté deux petites sorties à l’extérieur à ce jour, pour un total de… 85 kms !!! La prochaine au programme sera très certainement dimanche, en espérant pouvoir allonger un peu.

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