Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : août 2010 Page 1 of 2

Laurent Fignon est décédé

Je suis consterné. 

C’est allé très vite.

Laurent Fignon est décédé aujourd’hui des suites de son cancer du poumon. 

Putain de cancer de merde.

Il venait d’avoir 50 ans.

En juillet, il avait pourtant commenté le Tour de France pour France Télévision. Il avait le moral, disait vouloir se battre contre cette saloperie.

C’est allé très vite.

Avec cette annonce, c’est tout le monde du cyclisme qui est plongé dans le deuil. Les premières pensées vont à sa famille et La Flamme Rouge lui présente évidemment ses plus sincères sympathies. 

D’un point de vue plus personnel, Laurent Fignon était un coureur spécial. Il portait d’une part le même prénom que moi ainsi que des lunettes, enfant je l’avais vu comme un signe. Du haut de mes 12 ans, je découvrais alors le cyclisme avec ses exploits sur le Tour 1983. Touché par la grâce pendant deux ans, 1983 et 1984, Fignon semblait voler au dessus du peloton. Son maillot jaune. Ses cheveux blonds. Son beau vélo Gitane bleu. La guidoline jaune. Les premiers cables de frein qui passaient à l’intérieur du cintre. La classe. La très grande classe. Côté matos et côté sportif.

Plus tard et encore aujourd’hui, c’est l’homme que j’ai apprécié. Jamais il n’a ouvert la bouche pour ne rien dire. Intelligent, fin analyste, ses propos étaient toujours pertinents, droits au but. La langue de bois, il n’a jamais connu, et peu importe si cela lui a attiré des ennuis avec les journalistes ou dans ses relations d’affaire. Un homme droit, fidèle du début à la fin à ses intimes convictions. Jamais une marionnette comme beaucoup de ces ex-champions à qui on fait faire tout et n’importe quoi, pour une liasse d’argent. 

Plus que jamais, il demeure pour moi aujourd’hui un modèle, un guide. 

Greg LeMond doit être sous le choc. Après avoir été adversaires, et quels adversaires !, ils étaient depuis des années amis.

Là-haut, je suis sûr qu’il a déjà retrouvé son pote Pascal Jules qui l’attendait depuis un moment déjà pour de franches parties de rigolades. Pascal Jules qu’il n’avait jamais oublié.

Laurent Fignon, nous ne t’oublierons jamais non plus.

Vidéo sympa de la victoire de Keven Lacombe au GP des Marbriers

Les coureurs cyclistes québécois ont atomisé sur la scène internationale au mois d’août et ca fait bien plaisir. Bilan d’un mois faste pour le cyclisme de la Belle Province:

1 – David Veilleux a d’abord terminé 2e du Tour d’Elk Grove avant de remporter le prestigieux USPRO Criterium Championships aux États-Unis. Il a également enlevé la 9e étape des Mardis cyclistes de Lachine le 10 août dernier, témoignant d’une excellente condition.

2 – Dominique Rollin vient de terminer 2e, à quelques centièmes de secondes du vainqueur, du Tour de Poitou-Charentes. Condition physique en hausse là encore.

3 – L’équipe SpiderTech n’est pas en reste avec sa campagne européenne. Keven Lacombe a obtenu un succès de prestige au difficile GP des Marbriers. Guillaume Boivin a remporté pas moins de deux étapes de la Mi-Août Bretonne avec, à la clef, une belle 7e place au général.

4 – D’autres coureurs québécois, membre de l’équipe canadienne, ont également obtenu de belles places en Europe durant le mois, notamment Hugo Houle ou Arnaud Papillon.

Tous ces excellents résultats sont de bonne augure pour la suite et notamment pour les deux épreuves ProTour du Québec, même si le niveau sera très relevé.

 À ne pas manquer, ce petit vidéo "ambiance" du GP des Marbriers, avec à la clef la victoire de Keven Lacombe. 

BELLIGNIES 2010
envoyé par jjdelrot. – Foot, rugby, surf et encore plus de sports en vidéo.

Petit guide du parfait spectateur des courses ProTour de Québec et Montréal

Petit guide du spectateur informé en prévision des courses cyclistes ProTour de Québec (le vendredi 10 septembre) et de Montréal (le dimanche 12 septembre).

Les meilleurs endroits pour se fixer sont toujours les difficultés importantes du parcours, c’est à dire une bonne côte ou, en Europe, les grands cols. Raisons:

1 – le peloton y roule moins vite, ca grimpe ! Vous avez donc plus de temps pour reconnaître et apprécier les coureurs.

2 – le peloton est plus étiré, là encore vous permettant de mieux voir les coureurs et surtout, que le spectacle dure un peu plus longtemps que celui que présente un peloton compact lancé à près de 50 km/h.

3 – les coureurs sont à l’effort, vous permettant de vivre la course plus intensément.

4 – c’est dans les difficultés importantes du parcours que d’éventuelles attaques sont le plus susceptibles de survenir. Le spectacle n’est que meilleur.

5 – à défaut d’avoir identifié les meilleurs coureurs passés au galop, vous aurez probablement le loisir d’identifier et d’apprécier l’effort des coureurs lâchés, souvent plantés dans la côte. Rappelez-vous que leur mérite n’est pas moins grand que ceux qui étaient devant à se disputer la gagne, la souffrance est souvent équivalente voire pire pour ceux qui sont derrière, physiquement épuisés et avec, en prime, un coup au moral…

À Québec, les côtes de la montagne et de la potasse sont donc les endroits à privilégier. À Montréal, la montée Camilien Houde évidemment, ainsi que la courte mais difficile côte Polytechnique. 

Le hic ? C’est que beaucoup de gens penseront – maintenant que vous êtes bien informés – exactement comme vous ! Il risque donc d’y avoir congestion en ces points névralgiques des courses.

Une solution pour les agoraphobes ? Regarder la course à la télé ! Vous pourrez ainsi suivre l’intégralité des compétitions et ne rien manquer des attaques, peu importe où elles surviendront. Et comme ils mesureront probablement les cotes d’écoute, vous contribuez aussi à soutenir les événements…

Pour ceux qui se rendront sur les parcours, ne pas oublier de l’eau, de bonnes chaussures, de quoi se protéger du soleil ou de la pluie le cas échéant voire de la nourriture, sous peine de perdre votre place si vous devez partir en quête de quoi manger. Les mieux équipés apporteront avec eux une radio voire une petite télé portative leur permettant de rester informés de la course lorsque le peloton n’est pas devant eux. 

Prendre des photos: pas terrible. D’une part, un peloton passe vite et il est très difficile, à moins d’être bien équipé et de bien connaître la photo, de réussir ses clichés. D’autre part, si vous prenez des photos au moment ou passe (vite) le peloton, vous ne profiterez pas du spectacle, ou alors au travers d’un viseur de 1cm carré, l’esprit ailleurs à essayer de réussir une (très) hypothétique photo !

ATTENTION: n’essayez pas de toucher les coureurs, ne les poussez pas ! Vous risquez de les déséquilibrer et de provoquer un accident grave. Ca s’est déjà vu. 

ATTENTION (bis) aux enfants. Il faut leur tenir la main lorsque le peloton passe, car 176 coureurs lancés à pleine vitesse, ca peut faire mal. Idem pour vos animaux de compagnie, tenez-les en laisse si vous décidez d’aller voir la course avec eux. L’idéal est de laisser vos fidèles compagnons à poils à la maison.

Encourager les coureurs: la voix est encore le meilleur outil. Pour les Italiens, on dit "vai vai" ou "forza". Pour les Espagnols, on dit "vamos" ou "aupa". Pour les Français, on dit "allez allez". Pour les Américains, on dit "go go go" ou "let’s go". Pour les Québécois, on dit "enweye". Évidemment, je blague.

Côté encouragements, vous pouvez aussi opter pour la cloche à vache que j’adore, ca donne un petit relent de l’ambiance européenne des grands cols. Pour la trompette du Carnaval de Québec, je ne suis pas sûr mais vous pouvez toujours essayer !

À faire selon moi: peindre la route du nom des coureurs afin de les encourager. C’est une tradition en Europe, pourquoi pas ici ? C’est d’autant plus sympathique que ca reste un peu après la course, permettant de se souvenir de l’événement et probablement de le rappeler plus longtemps au bon souvenir du public. Vous pouvez prévoir de la peinture blanche sous forme de spray mais l’idéal est de la peinture liquide et un rouleau pas trop large, ca fait une plus belle job. Évidemment, il faut passer à l’acte lorsque les chances qu’une voiture passe sont faibles voire nulles, donc dans la nuit ou une fois que le parcours est fermé à la circulation. 

Attendre. C’est souvent moins intéressant une fois que les coureurs sont disparus de votre champ de vision. Le voisin de droite est parfois un "beauf" qui tient des propos très lourds… Un passe-temps ? Identifier, dans les voitures qui ne manqueront pas de passer, les personnalités et anciennes gloires du peloton. C’est ainsi qu’on peut agrémenter considérablement sa journée. À titre d’exemple, j’ai pu rencontrer Laurent Jalabert au départ de l’étape de Chambéry sur le dernier Tour de France.

RINGARD: se rendre sur la course en pantalons jeans et son maillot d’équipe de vélo. Ce n’est pas la place pour faire la promotion de votre équipe cycliste, il y a d’autres occasions pour cela. Et pas besoin non plus de faire savoir aux autres que vous êtes vous-même cycliste: de toute façon, vous êtes vous aussi sur le bas côté de la course et non dans la course… La discrétion d’une tenue "normale" est 100 fois mieux selon moi.

Difficiles nouvelles de Laurent Fignon

Une lectrice de La Flamme Rouge, Claudine, nous a donné des nouvelles de Laurent Fignon aujourd’hui par voie de commentaire.

Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout.

Le 2e poumon de Laurent Fignon serait atteint par le cancer et l’ancien grand champion cycliste serait sous morphine. Des nouvelles pourraient filtrer dans les médias dans les prochaines heures ou dans les prochains jours.

Laurent Fignon avait récemment trouvé la force de commenter le Tour de France pour France Télévision. C’est sa dernière apparition publique je pense.

Peu importe en fait, puisqu’il s’agit, en ces heures pénibles, de respecter l’intimité de la vie de Laurent Fignon. Mes pensées, de même que celles de tous les lecteurs de ce site, sont pour lui. 

Basso et Hesjedal, têtes d’affiche des courses ProTour au Québec

C’est un peloton de qualité qui sera au départ du GP de Québec et du GP de Montréal, les deux seules épreuves UCI ProTour disputées en Amérique du Nord en 2010.

Ivan Basso (Liquigas), récent vainqueur du Tour d’Italie et qui a déjà terminé 2e du prestigieux Tour de France, de même que Ryder Hesjedal (Garmin-Transitions), auteur en juillet de la 2e meilleure performance canadienne sur le Tour, sont les têtes d’affiche d’un peloton regroupant une partie de l’élite mondiale cycliste.

Outre Basso et Hesjedal, d’autres coureurs de premier plan seront présents aux épreuves de Québec et Montréal : l’Espagnol Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi), le Néerlandais Robert Gesink (Rabobank) ou l’Américain Christopher Horner (RadioShack), respectivement, 4e, 6e et 10e du dernier Tour de France. Il faut ajouter à cette liste Damiano Cunego (Lampre), ancien vainqueur du Giro, Levi Leipheimer (RadioShack), ancien vainqueur du Tour de Beauce et qui s’est récemment imposé sur le Tour de l’Utah, le grand espoir norvégien Edvald Boassom Hagen (Team Sky), George Hincapie (BMC), Alessandro Ballan (BMC), champion du monde en 2008, ou encore les Français Jérome Pineau (Quick Step), Sylvain Chavanel (Quick Step), Thomas Voeckler (Bouygues-BBox) et Pierrick Fedrigo (Bouygues-BBox), tous récents vainqueurs d’étape sur le Tour de France.

Serge Arsenault, promoteur des deux épreuves, a su dessiner des courses au profil digne des plus grandes courses européennes : par la distance d’une part, près de 200 kms à parcourir, mais aussi par la dénivelée, chaque fois accidentée. C’est ainsi que les coureurs auront à affronter 15 fois les côtes de la montagne et de la potasse dans le Vieux-Québec vendredi 10 septembre avant de se frotter, deux jours après, à 16 répétition de l’usante combinaison montée Camilien Houde du Mont Royal et côte Polytechnique, un mur de 300m à 13%. De quoi faire la sélection et offrir la garantie que les coureurs qui s’imposeront à Québec et Montréal seront de la même étoffe que ceux qui, avant eux, se sont imposés sur le parcours du Mont Royal, notamment Eddy Merckx en 1974 lors du seul Championnat du monde de cyclisme sur route tenu au Québec.

Bientôt les Championnats du monde à Québec ?

Les Championnats du monde, Serge Arsenault les a d’ailleurs en point de mire, preuve que c’est un homme qui a de la suite dans les idées. Promoteur à la fin des années 1980 du GP des Amériques, Arsenault effectue donc en 2010 un retour dans l’organisation d’épreuves internationales de cyclisme avec l’objectif avoué d’obtenir, pour le Québec, les Mondiaux de cyclisme sur route dans les prochaines années. La ville canadienne d’Hamilton les avait obtenu en 2003. La nouvelle épreuve de Québec, le vendredi 10 septembre prochain, a été imaginée avec l’objectif d’en faire un test pour un éventuel Championnat du monde sur le même parcours. Arsenault bénéficie de l’appui du maire Labeaume de Québec qui y voit, avec raison, l’occasion unique de faire la promotion de sa ville dans le monde entier, les Championnats du monde de cyclisme étant retransmis dans un très grand nombre de pays. L’Union Cycliste Internationale soutient également avec ferveur les ambitions d’Arsenault, y voyant un excellent moyen d’alimenter ses objectifs de mondialisation du cyclisme.

Les favoris

Sport excessivement exigeant, la victoire sur de telles épreuves cyclistes ne s’improvise pas. Ceux qui s’imposeront au Québec seront des hommes en forme et c’est dans les récents résultats d’épreuves européennes et nord-américaines qu’on peut probablement trouver de sérieux indices quant aux coureurs qui seront aux avant-postes à Québec et à Montréal.

En premier lieu, on peut penser à Levi Leipheimer, récent vainqueur du Tour de l’Utah et qui connaît bien le Québec, s’étant imposé à trois reprises sur le Tour de Beauce. Bon grimpeur, bon puncheur, possédant une petite pointe de vitesse, les bosses du Vieux-Québec et du Mont Royal seront probablement à l’avantage de Leipheimer qui court dans l’équipe RadioShack d’un certain Lance Armstrong. RadioShack, un sponsor américain, serait surement content qu’un de ses coureurs gagne au Canada !

Par ailleurs, comment exclure de la gagne un coureur comme l’Italien Damiano Cunego, vainqueur du Tour d’Italie 2003 et homme fort des fins de saison ? Puncheur, triple vainqueur du Tour de Lombardie disputé en octobre, récent 6e des Tre Valle Varesine, Cunego sera aussi à surveiller, surtout qu’il a une saison à sauver, n’ayant pas gagné de courses importantes en 2010.

Ivan Basso, vainqueur du Tour d’Italie cette année, sera probablement un peu juste, fatigué d’une lourde saison où il a enchainé Giro-Tour de France. Chez Liquigas, la menace viendra certainement plus du jeune Peter Sagan ainsi que de Daniel Oss, ces deux-là venant de réaliser un joli doublé sur le Tour de Vénétie, prouvant qu’ils sont en bonne condition physique.

La surprise pourrait venir de Francesco Gavazzi (Lampre), récent vainqueur de la Coppa Agostini en Italie et dont le gabarit, 1m72 pour 62 kg, correspond bien aux exigences des courses québécoises.

Comment enfin exclure les Canadiens des protagonistes à la victoire ? Ceux-ci ont l’avantage de la glace ! Ils seront particulièrement motivés à se montrer devant leur famille, leurs amis, leur public. Ryder Hesjedal, chez Garmin-Transition, 7e du récent Tour de France et excellent grimpeur, sera probablement le Canadien à surveiller lorsque les jambes seront lourdes dans les derniers kms. Hesjedal a récemment terminé 7e de la Coppa Agostini, prouvant qu’il est resté concentré après le Tour en vue des épreuves québécoises.

Michael Barry, originaire d’une famille cycliste de Toronto et coureur de l’équipe britannique Sky, devrait aussi trouver dans les deux courses un profil lui permettant de s’exprimer.

Le Bouchervillois Dominique Rollin – surnommé "The Horse" par ses équipiers pour sa capacité à développer jusqu’à un cheval-vapeur durant les tests d’effort – voudra probablement se glisser dans une échappée tôt dans la course, les parcours, très acccidentés, ne le favorisant pas forcément à ce niveau de compétition. Récent 2e du Tour de Poitou-Charentes, Rollin affiche présentement une belle condition physique et voudra l’exploiter afin de se montrer dans des épreuves du niveau ProTour, étant à la recherche d’un nouveau contrat pour 2011 après que son sponsor, Cervelo, aie annoncé la fin de son équipe cycliste et sa fusion avec l’équipe américaine Garmin-Transitions.

Charles Dionne, de la Rive-Sud de Québec, court quant à lui sur ses routes d’entrainement et a prouvé, notamment en remportant le GP de San Francisco devant Lance Armstrong en 2002, être capable de tirer son épingle du jeu sur une course usante ou le punch sera déterminant. Dionne a fait de ces deux épreuves un grand objectif de sa saison – et de la fin de sa carrière internationale ? – et s’est beaucoup entrainé pour cela.

Enfin, les David Boily, Guillaume Boivin, Bruno Langlois, François Parisien, Martin Gilbert et Keven Lacombe, auteurs d’une impressionnante campagne européenne très récemment pour l’équipe SpiderTech, surprendront probablement en jouant la carte de l’agressivité et de l’attaque. Tous ces coureurs, auquel il faut ajouter Will Routley de Whistler (C.-B.), seront regroupés sous le maillot de l’équipe nationale canadienne dirigée pour l’occasion par Steve Bauer lors des deux épreuves.

Les absents

La longueur de la saison cycliste ainsi que le Tour d’Espagne, qui se dispute au même moment, rendent inévitables l’absence de quelques champions cyclistes, en premier lieu Alberto Contador, vainqueur du Tour de France et qui a mis un terme à sa saison. Son dauphin, le Luxembourgeois Andy Schleck, ne sera également pas au départ puisqu’il est annoncé à la Vuelta pour aider son frère Frank à remporter l’épreuve. Les Luis Leon Sanchez, Thor Hushovd, Carlos Sastre, Tyler Farrar, Christian VanDe Velde, Mark Cavendish, Joaquim Rodriguez, Filippo Pozzato, Alessandro Petacchi, Philippe Gilbert et Juan Antonio Flecha sont aussi tous engagés sur le Tour d’Espagne. Tom Boonen est quant à lui blessé au genou.

Lance Armstrong, qui a mis un terme à sa saison cycliste après sa décevante 23e place au Tour de France, participera au même moment à un événement caritatif dans les Laurentides visant à recueillir des fonds pour la lutte contre le cancer ; il pourrait cependant être présent pour offrir son soutien lors des deux épreuves.

Un rendez-vous

C’est donc deux courses de très haut niveau et excitantes qui sont proposées à la population du Québec. Un rendez-vous à ne pas manquer et une occasion unique de découvrir quelques uns des plus grands athlètes de la planète ainsi qu’un sport terriblement exigeant. Soyez nombreux à vous rendre sur le circuit des deux courses, que ce soit sur les remparts de Québec ou au belvédère du Mont Royal, deux endroits privilégiés pour être au contact des coureurs et vivre intensément la course. Le Canal Évasion et Radio-Canada diffuseront également les courses pour ceux ne pouvant se déplacer.

Et puis, plus tard, n’hésitez pas, si vous êtes vous-mêmes pratiquants de cyclisme, à vous frotter aux deux parcours, question de mieux comprendre leurs difficultés voire vous mesurer, par procuration, aux coureurs professionnels!

Quel avenir pour Dominique Rollin ?

En marge des courses ProTour au Québec dans quelques jours, on apprend que l’équipe Cervélo arrêtera à la fin de la saison. Carlos Sastre a déjà signé pour la nouvelle équipe Geox (le fabriquant de chaussures) où il y rejoindra Denis Menchov, en partance de Rabobank. 

La fin de l’équipe est évidemment un coup dur pour le Québécois Dominique Rollin qui y évoluait depuis deux saisons. On peut se demander quelle sera son équipe en 2011 et on peut déjà, selon moi, formuler quelques hypothèses. Deux se dégagent probablement:

1 – Rollin suivra le mouvement naturel et aboutira chez… Garmin-Cervelo en 2011, des rumeurs persistantes de fusion entre les deux équipes nord-américaines allant bon train. Les cycles Felt laisseraient ainsi la place aux cycles Cervelo qui donnent des signes d’avoir trouvé lourd l’administration d’une équipe comme sponsor principal. La fusion avec Garmin est, dans ce contexte, une bonne solution pour Cervelo afin de rester présent dans le cyclisme professionnel.

Rejoindre Garmin-Cervelo présenterait, pour Rollin, plusieurs avantages: d’une part, il y trouverait une culture nord-américaine, facilitant son adaptation à la vie de l’équipe. D’autre part, il y rejoindrait les Canadiens Svein Tuft, Christian Meier et Ryder Hesjedal. Enfin, l’équipe Garmin, une équipe ProTour, lui offrirait un calendrier de course très intéressant, l’équipe étant présente à la fois sur les grandes épreuves européennes – Tour de France compris – que sur les épreuves nord-américaines. À l’inverse, il faut voir ce que Rollin peut apporter à Garmin-Cervelo et je vois personnellement deux choses: un renfort important pour l’équipe de Classiques, permettant de mieux épauler Maaskant dans le final des courses, ainsi qu’un équipier de premier ordre dans le train du sprinter Tyler Farrar. 

2 – Rollin pourrait se joindre à l’équipe canadienne SpiderTech qui veut progresser dans la hiérarchie et obtenir un statut Continental Pro. L’expérience acquise par Rollin chez Cervelo depuis deux saisons et sa connaissance des grandes courses européennes seraient des atouts non-négligeables pour l’équipe de Steve Bauer afin de lui permettre de continuer son ascension. Rollin y trouverait une culture toute canadienne et des amis qu’il connait depuis longtemps, amis qui ont très bien performé récemment en Europe. Il y trouverait aussi un beau défi, celui de construire, avec ses équipiers et Steve Bauer, la première équipe canadienne évoluant en Europe avec, en point de mire, une éventuelle participation à un prochain Tour de France. Par contre, Rollin aurait moins de garantie côté calendrier de course, SpiderTech n’étant pas encore une équipe ProTour comme Garmin. De plus, Rollin pourrait-il aspirer, chez SpiderTech, à un contrat à la hauteur de celui qu’il pourrait probablement obtenir chez Garmin ? Je l’ignore. 

D’autres options existent-elles ? Rollin a-t-il été approché par d’autres équipes européennes ? Ce n’est pas impossible. Chose certaine, l’expérience a prouvé, ces dernières décennies, que l’intégration d’un coureur nord-américain à des équipes italiennes, espagnoles voire même françaises n’est pas toujours évident.

Nous aurons la réponse d’ici peu je pense ! Et le timing est excellent pour Rollin avec la tenue des courses ProTour du Québec ainsi qu’une excellente condition physique qui lui permettra probablement de s’illustrer dans les prochaines semaines. Ce n’est jamais négligeable lorsqu’il faut renégocier un contrat !

La Flamme Rouge fête ses… sept ans d’existence!

C’était le 27 août 2003: je lançais La Flamme Rouge avec un petit texte portant sur la signature du coureur américain Tom Danielson au sein de l’équipe Fassa Bortolo de GianCarlo Ferreti. Ce texte fondateur est disponible ici.

Jamais je n’imaginais alors que La Flamme Rouge deviendrait, au fil des ans, le site qu’il est devenu. Aujourd’hui, La Flamme Rouge compte un lectorat important et une petite notoriété dans le monde du cyclisme, au Québec comme en France. 

Jamais je n’ai cherché ces succès relatifs. À travers La Flamme Rouge, je n’ai cherché qu’à me faire plaisir et qu’à assouvir ma passion du cyclisme, tout en faisant bénéficier mon entourage de mes connaissances sur ce magnifique sport qui mêle exploits sportifs et aventure humaine. J’y ai laissé d’innombrables heures de travail – était-ce du travail ? – et je n’en regrette aucune.

En regardant ce soir derrière, je demeure fier, un peu comme le personnage de Rostand – Cyrano de Bergerac – qui m’a toujours inspiré, d’avoir été fidèle, toutes ces années, à ma pensée, à mes idées et à ma ligne de conduite, faite de respect des autres mais aussi de qualité de l’information et des opinions qui sont formulées. Je suis également fier, je dois l’avouer, d’avoir eu raison dans l’Affaire Jeanson, d’avoir également eu raison dans les nombreuses fois ou j’ai dénoncé le dopage. J’estime que les événements des 12 dernières années dans le cyclisme m’ont largement donné raison et ont prouvé la crédibilité de ce site.

Et pourtant, ce septième anniversaire est de très loin le plus difficile. Il survient au milieu d’une très profonde remise en question quant à l’avenir de ce site. Qu’est ce que La Flamme Rouge apporte encore sur la toile ? Il y a sept ans, la réponse était simple tant le cyclisme – et ses travers – était méconnu du grand public. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, la prolifération des médias internet alimentant les internautes de masses d’information. Dans ce flux continu, qu’est ce que La Flamme Rouge vous apporte encore ? Tourne-t-elle en rond, notamment sur la question du dopage et de sa dénonciation ? Tout n’a-t-il pas été dit et redit ? D’autres sites, notamment CyclisMag, SDVMag voire Veloptimum qui sont d’excellents sites ne suffisent-ils pas à fournir ce dont les passionnés de cyclisme ont besoin et recherchent? 

Et puis, dénoncer les travers et éviter la langue de bois ne se fait pas sans un certain prix… Des gens influents du milieu cycliste n’ont certainement pas toujours apprécié les propos tenus sur ce site, même s’ils étaient justes et fondés. Prenez encore la venue du ProTour au Québec: partout aujourd’hui, on annonce, je cite, "De grands coureurs à la grande première du circuit ProTour en Amériques". Vrai ou faux ? Vous donne-t-on une information juste ? 

C’est évidemment juste si on considère que les coureurs du ProTour – tous les coureurs ProTour, même Vidal Celis Zabala de l’équipe Footon-Servetto – sont les tous meilleurs du monde.

C’est évidemment un abus de langage si on considère les grands absents – ils sont très nombreux – aux épreuves ProTour du Québec et notamment le fait que le mieux classé des coureurs présents, Samuel Sanchez, n’est que 10e coureur mondial. Les Contador, Schleck, Evans, Armstrong, Cancellara, Boonen, Gilbert, Cavendish, Greipel, Hushovd, sont tous absents… C’est encore plus un abus de langage lorsqu’on considère qu’aux yeux du grand public, l’utilisation de l’expression "grands coureurs" réfèrera forcément à ceux qu’ils connaissent, donc très peu (le cyclisme n’étant pas un sport très connu ici) et se limitant probablement aux Lance Armstrong, Alberto Contador, Andy Schleck voire Tom Boonen. Or, aucun d’eux n’est présent et on peut imaginer que plusieurs seront déçus, une fois sur le circuit et devant la liste des engagés, de ne reconnaître pratiquement aucun nom parmi les coureurs… 

Certains verront dans cette mise au point un signe de l’aigreur qui habite l’auteur de ce site, estimant qu’il ferait mieux de faire la promotion aveugle de ces épreuves puisqu’elles sont au Québec. La mauvaise foi de ces gens mine à la longue puisque bien évidemment, le but de l’opération n’est évidemment pas de nuire à la venue de deux épreuves ProTour au Québec. Le but est simplement de garder à l’esprit le sens des mots tout en ne prenant jamais les lecteurs pour des imbéciles qu’on peut alimenter de propos imprécis voire portant à confusion.

Quoi qu’il en soit, La Flamme Rouge fête son septième anniversaire tout en ne sachant pas s’il y en aura un huitième. Je cherche les réponses à toutes mes questions, et je veux ces réponses intelligentes, réfléchies et exemptes d’émotions. D’où le mutisme qui est le mien depuis plusieurs semaines.

La lueur d’espoir ? C’est que si je continue, et la réponse surviendra bientôt espérons-le, La Flamme Rouge ne sera que meilleure !!! 

Merci à tous les lecteurs de ce site de votre fidélité et de votre soutien au fil des ans. La Flamme Rouge m’a fait rencontrer des gens formidables – vous vous reconnaitrez ici au Québec comme en France – et j’y vois le plus beau retour sur mon investissement ces sept dernières années.

Monument du cyclisme

Retour aux sources

Beaucoup de choses dans ce petit vidéo d’une grande étape.

La léthargie

Définition: abattement, apathie, atonie, inertie, stagnation, torpeur.

Ca m’arrive de temps en temps: panne sèche. Je suis en léthargie complète. Autant pour La Flamme Rouge qu’au travail et dans ma pratique du cyclisme. C’est humain faut croire. On ne peut pas toujours être inspiré.

Je vais essayer de me ressaisir dans les prochains jours. L’actualité cycliste est pourtant riche en événements, notamment sur la scène des transferts. 

Cyclisme sur route: la France gagne de nouveau!

Grosse embellie dans le cyclisme français depuis quelques mois !  

Tout le monde a bien sûr en tête les récentes victoires d’étape des coureurs français sur le Tour de France. Du jamais vu en plus de 10 ans.

Beaucoup d’espoir repose également sur la jeune génération de coureurs français, menée par Romain Sicard qui continue ses classes dans l’équipe espagnole (!) Euskaltel.

Mais il y a plus, et l’avenir semble prometteur pour le cyclisme français. Comment en effet ne pas souligner les excellents résultats de l’Équipe de France aux récents Championnats du monde juniors disputés à Offida en Italie ? Les jeunes coureurs français y ont décroché pas moins de… six médailles, soit deux d’or, deux d’argent et deux de bronze.

Fait exceptionnel, les deux nouveaux champions du monde junior sur route sont français avec Pauline Ferrand Prévot chez les femmes et Olivier Le Gac chez les hommes. Ferrand Prévot a également décroché l’argent au clm individuel et est donc passée bien près de réaliser l’exploit de la cycliste québécoise Geneviève Jeanson en 1999 ou elle avait été sacrée (on sait comment depuis…) double championne du monde sur route et dans le clm.

Bref, la France gagne depuis quelques mois et les résultats des juniors laissent présager un avenir meilleur pour le cyclisme français. Par ces très bons résultats, c’est toute la structure du cyclisme en France qui est valorisée, même si des défis comme la baisse du nombre de licenciés demeurent toujours d’actualité.

Des Canadiens(ennes) étaient présents(es) sur ces Mondiaux juniors mais malheureusement, aucun résultat particulier n’est à signaler.

L’actualité commentée

1 – Les coureurs canadiens et québécois ont brillé ce week-end en Europe.

Il faut d’abord souligner la victoire d’étape de Svein Tuft au clm du Tour du Danemark, victoire qui lui a assuré une belle 2e place au général, derrière le grand espoir Jakob Fuglsang. La condition de Tuft, un homme souvent en forme en fin de saison, serait donc à la hausse et c’est une bonne nouvelle dans la perspective de la Vuelta et surtout du clm des Mondiaux. Rappelons que Tuft a déjà terminé 2e de l’épreuve.

Soulignons ensuite la bonne tenue de l’équipe canadienne SpyderTech en Allemagne sur une course UCI 1.1 remportée en solo par Niki Terpstra. Le Québécois Guillaume Boivin s’est même permis d’aligner… Andrei Greipel au sprint pour terminer 2e de la course ! Chapeau bien bas, surtout que la course était usante et disputée sous la pluie. L’équipe SpyderTech disputera prochainement la Mi-Août bretonne puis le GP Zottergem. Il sera intéressant de suivre leur progression.

2 – Transferts: ca bouge ! Depuis que Contador s’est casé, les autres équipes peuvent budgeter leur recrutement. Greipel (HTC) serait ainsi annoncé chez Lotto-Omega-Pharma qui compte déjà sur Philippe Gilbert et Jurgen Van Den Broeck. Visiblement, l’équipe veut se renforcer sur la scène des sprints. Samuel Sanchez, un moment possible transfuge, aurait pour sa part renouvellé son contrat chez Euskaltel-Euskadi jusqu’en 2012. Brice Feillu quittera quant à lui Vacansoleil, déçu (il ne s’en remet pas, le pauvre) d’avoir raté le Tour de France. Et si ASO avait sélectionné Vacansoleil plutôt que Footon-Servetto ??? (oui, oui, je sais, Footon détient une licence ProTour… mais ce n’est pas forcément la preuve d’une équipe compétitive). Christophe LeMevel rejoindra de son côté les Américains chez Garmin, ce qui peut être inquiétant, des Français au sein d’équipes américaines n’ayant jamais fait très bon ménage (les cas sont nombreux depuis 10 ans).

Le revenant Kasheckin a signé chez Lampre tandis que Nicolas Roche a prolongé chez Ag2R qui sent bien que le coureur irlandais monte en puissance. Enfin, Devolder rejoindra la saison prochaine Vacansoleil et Hoste ira chez Katusha.

3 – Tour 2011. On sait déjà que le Grand Départ aura lieu en Vendée, terre de cyclisme. Les rumeurs veulent que le Tour se dirige ensuite vers la Bretagne, terre de cyclisme aussi, et fasse notamment étape à Redon et Châteaulin. Dans ce contexte, est-ce à dire que les Alpes pourraient être traversées avant les Pyrénées l’an prochain encore? La Normandie pourrait-elle être visitée, de même que l’Alsace ?

4 – Matos: voici un aperçu de la gamme de roues Mavic 2011. La couleur noir-mat se généralise.

5 – Vu sur VeloGessiens, la gamme 2011 des vélos Opéra, marque produite par Pinarello. Les peintures sont réussies.

6 – Ne manquez pas d’aller faire un petit tour sur le blog cycliste de Patrick Bernard, grosse pointure en cyclisme (dans tous les sens du terme) et fidèle lecteur et commentateur de LFR. Son carnet ouèbe est magnifique puisque ponctué de nombreuses photos de ses sorties dans les Alpes françaises. Avec de grosses performances à la clef. À quand le prochain reportage Patrick ?

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