Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : janvier 2010 Page 1 of 2

Site perturbé

La Flamme Rouge connaîtra encore durant quelques jours des mises à jour peu fréquentes. Étant en déplacement professionnel en France, j’éprouve en effet de nombreux problèmes d’accès à internet et ne peux donc pas offrir le service normal. Retour au service habituel dimanche prochain au plus tard, avec une couverture du lancement de l’équipe Cofidis auquel j’ai pu assister jeudi dernier à Paris.

2e édition du livre de Fred Grappe

Ca m’avait échappé mais je viens d’allumer: la deuxième édition de "Cyclisme et optimisation de la performance", l’excellent livre de Frédéric Grappe, Maître de conf’, conseiller technique de l’équipe La Française des jeux et conseiller scientifique de la FFC, est disponible depuis la fin octobre dernier. On peut notamment commander l’ouvrage chez l’éditeur DeBoeck.

Rappelons que la première édition de son livre avait connu un certain succès auprès des pratiquants et que La Flamme Rouge y avait consacré cette critique.

Je n’ai malheureusement pas pu trouver sur la toile internet les différences entre la 1ere et la 2e édition. J’imagine que c’est l’ensemble du livre qui a été "revu et augmenté", selon la formule consacrée. À l’occasion d’un voyage en Europe ces jours-ci, je tenterai de me procurer l’ouvrage et publierai, le cas échéant, une nouvelle analyse-critique dans les prochaines semaines.

Home-trainer : the Sufferfest is there

Pour tous ceux qui, comme moi, s’astreignent à d’interminables séances de home-trainer seuls dans leur sous-sol – un comportement qui remet en question l’état de ma santé mentale selon ma conjointe – et ou la souffrance est toujours au rendez-vous, voici de quoi vous faire litérallement péter les varices : le vidéo Fight Club de Sufferfest.

En gros, vous chargez ce vidéo sur votre ordinateur et vous suivez le guide. Au menu, une heure d’intervalles sur fond de course sur route des derniers Mondiaux de cyclisme, le tout rythmé au son d’une musique entrainante. Vous pourrez ainsi vous taper, surtout la première fois, 60 minutes d’extase ou, selon le site Sufferfest, "60 minutes of scrappy, punchy, messy racing with prolonged time trial and climbing efforts with surprise attacks.

Tout le monde à vos home-trainer et c’est parti ! No pain no gain. Just do it. Whatever it takes.

Le cyclisme anglo-saxons sur Stade 2

À ne pas manquer, le reportage de l’émission Stade 2 sur le récent Tour Down Under avec, comme sujet, le cyclisme nord-américain et les différences qu’il présente par rapport au cyclisme des nations traditionnelles (Belgique, Pays-Bas, France, Italie, Espagne pour l’essentiel).

Merci à delirium89 pour le tuyau.

Les brèves du début de semaine

1 – Victoire d’Andre Greipel (HTC – Columbia) au classement général du Tour Down Under. La dernière étape a été une répétition de la Cancer Classic avec un doublé Sky de Chris Sutton et Greg Henderson. Beau sprint par ailleurs, avec comme 3e, 4e, 5e et 6e les Graeme Brown, Robbie McEwen, Andre Greipel et Allan Davis.

2 – Le président de l’UCI, Pat McQuaid, était sur le Tour Down Under ces derniers jours et ses déclarations ont été quelque peu surprenantes. McQuaid a en effet affirmé qu’en matière de dopage, une grande différence existait entre les pays anglo-saxons (ce qui inclut le Canada…) et la "culture mafieuse" de l’Europe occidentale. Voilà qui plaira beaucoup à tous les dirigeants d’équipes ProTour… 

Je pense pour ma part que la déclaration de McQuaid est maladroite et naive: les scandales de dopage dans le cyclisme australien sur piste sont encore récents, du moins pour moi…

3 – Petite entrevue avec Johan Bruyneel au terme de ce Tour Down Under. Il y fait le point sur la préparation de son équipe RadioShack et y affirme que Contador sera bien difficile à battre sur les routes du Tour en juillet prochain. Je suis plutôt d’accord avec lui, Contador ayant prouvé en 2009 être non seulement le meilleur dans les cols, mais aussi dans les clm…

4 – Retour à l’UCI pour deux autres nouvelles: d’une part, la fédé internationale ne veut pas voir l’AFLD sur les contrôles antidopage du Tour 2010, qui devraient plutôt se faire avec l’AMA. D’autre part, l’UCI songerait à mieux encadrer les transferts à l’inter-saison, le recrutement agressif de l’équipe Sky ayant fait des mécontents.

5 – Tour de San Luis: Nibali atomise sur cette course. Attention à lui cette année, ce pourrait être une grande révélation du Giro ou du Tour. Sa progression est constante et il ne semble pas encore avoir atteint ses limites.

6 – La Caisse d’Épargne arrêtera de sponsoriser son équipe cycliste à la fin de 2010. Raison évoquée ? Le désir de sponsoriser des activités plus proches du mouvement olympique, notamment les équipes de France pouvant y faire figure. Unzue, le directeur sportif, épaulé très probablement par Echevarri, ont donc plusieurs mois devant eux pour dénicher un nouveau partenaire. Rappelons que la structure administrative de l’équipe Caisse d’Épargne existe depuis longtemps puisqu’elle découle de l’équipe Reynolds, puis Banesto, plus Iles Baléares.

Les guignols – dopage

Rigolo. À voir et à revoir.

Campagnolo Hyperon One

Brillante idée de Campagnolo : après la Bora "one", voici la toute nouvelle Hyperon "one", la roue à jante plate en carbone, faite pour les longues ascensions mais capable de résister à Paris-Roubaix.

La roue Hyperon "one" est disponible pour les pneus seulement alors que la série Hyperon "two" se décline en version boyaux ou pneus.

Rappelons le principe de la série "one" : rendre accessible aux pratiquants que nous sommes les prestigieuses roues carbone Campagnolo, jusqu’ici vendues à prix prohibitifs, autant les Bora (2500$ minimum) que les Hyperon (3200$ minimum).

Avec la nouvelle série "one", le prix est réduit. Les économies se font essentiellement sur le moyeu, en alu au lieu d’être en carbone comme sur la série "two", ainsi que sur les roulements qui ne sont pas en céramique mais plutôt en acier.

Détenteur d’une paire de Bora, je ne peux que recommander à tous l’usage de telles roues. Les Hyperon font assurément partie de la famille des roues qui donnent entièrement satisfaction à leurs utilisateurs. Seul petit hic, le freinage, notamment par temps de pluie. Les patins de freins spéciaux pour jantes carbones de Campagnolo ont été améliorés, mais le freinage n’est jamais aussi efficace que sur une jante alu, du moins à mon avis.

Les brèves

1 – Nouvelle victoire impressionnante de Greipel lors de la 2e étape du Tour Down Under, une victoire acquise au sprint et avec une facilité déconcertante. À 400m de la ligne, Greipel n’est nulle part, à 300m il apparaît derrière, à 200m la porte s’ouvre, à 100m il se lance et à la ligne, il est fin seul. Ouf !

2 – Intéressants articles ici et ici sur l’homme d’affaire et ex-cycliste de haut niveau Louis Garneau. Ces reportages nous font connaître un peu mieux l’homme derrière le pdg.

3 – Lu sur CyclisMag, les grandes phrases du cyclisme en 2010. Excellent !

4 – L’ex-cycliste québécoise Lyne Bessette se convertirait au triathlon et envisage une participation à l’IronMan d’Hawaii. Une entrevue avec Lyne est disponible sur le blog dédié au triathlon d’un lecteur régulier de LFR.

5 – Selon Chris Carmichael, Lance Armstrong serait en avance dans sa préparation physique lorsque comparée à celle qu’il avait à la même période en 2005, 2002 ou 2003. Selon Carmichael, Armstrong serait "as good as ever".

Personnellement, je doute que cela suffira face à Alberto Contador ou Andy Schleck voire à Edvald Boassom Hagen en juillet prochain.

6 – Un autre produit intéressant, les chaussures Lake CX170.

7 – Le final du Tour des Flandres sera un peu moins difficile cette année puisque les monts du Valkenberg et Eikenmolen disparaissent du parcours. Le triptique Tenbosse, Muur-Kapelmuur et Bosberg demeure toutefois. Rappelons que Lance Armstrong a annoncé être au départ de cette importante classique et avec des ambitions.

8 – 972. C’est mon numéro de dossard confirmé sur la prochaine Marmotte. More to come on this…

Tour Down Under, mate !

Ca y est, on peut dire que la saison 2010 est partie, du moins pour plusieurs coureurs qui participent, ces jours-ci, au Tour Down Under en Australie. Comme l’an dernier, la course reçoit une couverture médiatique très importante étant donné la présence de Lance Armstrong qui y fait sa rentrée.

La course est relativement facile, ponctuée d’étapes assez courtes (140-150 kms maxi) et dépourvues de grosses difficultés. Parfait pour une rentrée en douceur pour les pros.

La première étape a été remportée aujourd’hui par le sprinter allemand Andre Greipel de l’équipe HTC-Columbia. RadioShack a placé un coureur à la deuxième place, le Belge Gert Steegmans. La nouvelle équipe britannique Sky a également été vue à son avantage, prenant notamment les deux premières places de la Cancer Council Classic courue dimanche dernier en guise de répétition générale au Tour Down Under.

Je vous invite à regarder la vidéo de l’arrivée de la première étape, Greipel étant impressionnant de puissance quant il démarre son sprint. Le duo Greipel – Cavendish pourrait faire des ravages cette saison !

Trop de courses UCI au Québec ?

C’est confirmé: les trois courses féminines UCI de l’Est du Canada (épreuve de Coupe du Monde sur le Mont Royal à Montréal, Tour du Grand Montréal et Tour de l’Ile-du-Prince-Édouard) sont annulées en 2010. Raison ? Retrait des organisateurs (l’équipe de Daniel Manibal) pour difficultés essentiellement financières, les démarches pour trouver de nouveaux sponsors s’étant avérées très difficiles.

C’est évidemment une mauvaise nouvelle pour le cyclisme québécois et canadien. J’y vois aussi motif à s’interroger plus en profondeur sur les raisons de ces annulations ainsi que sur l’avenir du cyclisme nord-américain tout entier.

Du côté des raisons en effet, je trouve que peu de médias ont analysé la situation avec satisfaction, c’est à dire en évoquant tous les éléments attachés de près ou de loin à ces annulations.

Il y a bien sûr les raisons financières : faute de sponsors, de tels événements ne peuvent être organisés, les commandites publiques (essentiellement des gouvernements) ne suffisant pas. À ce chapitre, on peut probablement évoquer la crise économique mondiale comme élément de contexte, les sponsors étant probablement plus prudents qu’il y a quelques années avant se lancer dans le sponsoring. Autre élément financier qui a certainement joué, les JO de Vancouver qui avait probablement déjà siphonné une grande partie des budgets de commandites de bien des partenaires potentiels, qu’ils soient publics ou privés. Les difficultés financières des organisateurs des épreuves féminines UCI sont, dans ce contexte, bien compréhensibles. 

Il y a aussi d’autres éléments qui expliquent probablement une partie de la situation. Le premier d’entre eux sont les exigences de l’UCI, apparemment à la hausse. Comment ne pas voir dans les volontés mercantiles de l’UCI une contradiction avec une autre volonté, celle de mondialiser le cyclisme ? La disparition des épreuves du Canada ne peut être, en ce sens, une mesure de succès pour l’UCI…

L’arrivée de deux épreuves masculines ProTour au Québec ont surement également joué en défaveur des épreuves féminines, les sponsors étant probablement plus attiré à financer des événements sur lesquels on pourrait voir les tous meilleurs mondiaux, particulièrement Lance Armstrong. Le Québec voire le Canada ne sont pas des pays de tradition cycliste ; les budgets de sponsoring liés à ce sport ne sont pas illimités. Davantage d’acteurs veut donc nécessairement dire davantage de compétition pour obtenir des fonds. Dans ce contexte, on peut se demander s’il n’y a pas trop d’épreuves UCI au Québec en 2010 ? Les cancellations annoncées sont peut-être un signe de cela et espérons qu’autres épreuves, notamment le Tour de Beauce ou le Tour de l’Abitibi, qui ont déjà connues certaines difficultés dans le passé, ne se retrouveront pas en situation précaire prochainement. Dans certains cas, abondance de biens nuit…

Enfin, je suis convaincu que l’absence de grandes cyclistes canadiennes a joué négativement sur l’avenir des épreuves UCI récemment annulées. Rappelons que ces épreuves ont vu le jour au moment où le Québec comptait deux des meilleures cyclistes de ce monde: Lyne Bessette et Geneviève Jeanson. Leur renommée ainsi que leur rivalité ont été déterminantes pour attirer des milliers de spectateurs sur le Mont Royal, garantissant le succès populaire. Depuis le retrait de Bessette et la déchéance sportive de Jeanson, aucunes autres filles d’ici n’ont pu combler les places vacantes. Conséquemment, il devait être difficile pour les organisateurs d’attirer des sponsors sachant que depuis quelques années, les épreuves n’attiraient que peu de gens sur le bord des routes.

Quel avenir pour le cyclisme nord-américain ?

À la vue des récents événements, on peut se demander quel est l’avenir du cyclisme de haut niveau en Amérique du Nord ? Mon avis ? Je vous le donne tout entier: il est intimement lié à la capacité des États-Unis et du Canada de "produire" de grands cyclistes. En l’absence de stars qui pourront attirer les foules et susciter l’intérêt des sponsors, le cyclisme est condamné à rester un sport de second niveau en Amérique du Nord selon moi. Outre l’effet Bessette-Jeanson, d’autres exemples sont éloquents : il ne faut pas oublier que les États-Unis viennent de vivre trois decennies de grâce pour le cyclisme pour deux raisons: Greg LeMond, qui a mis la table avec ses 3 victoires sur le Tour, et Lance Armstrong qui est passé par après, connaissant encore plus de succès.

La courte retraite (3 ans) de Lance Armstrong aura d’ailleurs suffi pour sonner le glas du Tour de Georgie. Le Tour de Californie a connu d’importantes difficultés financières, momentanément évitées en raison du retour d’Armstrong et d’une nouvelle niche (en mai) au calendrier 2010. Ajoutons à cela qu’on m’a confié, lors de ma récente visite à la Fondation LiveStrong, qu’après 2 ans de vaches maigres au niveau des donations, l’année 2009, celle du retour à la compétition du champion américain, avait été la meilleure de leur histoire…

Les États-Unis tiennent peut-être, en Taylor Phinney, la prochaine star qui permettra au cyclisme de garder un certain intérêt des médias et du public américain. Qui au Canada ? Pour le moment, Hesjedal et Rollin sont nos meilleurs atouts mais qui dans l’avenir ? L’importance d’une base large et solide de pratiquants et de courses régionales est alors évidente. 

La Flamme Rouge chez Lance !

Invité par une université américaine à prononcer une conférence dans le cadre d’un colloque scientifique à San Antonio Texas, je n’ai pas résisté à faire le colloque buissonnier l’espace d’un jour pour une bonne raison : un rendez-vous avec Lance Armstrong… ou plutôt avec Austin, sa ville, sa boutique, sa fondation. Récit d’une journée pas comme les autres… 

8h45 mardi matin, the sun is out, 15 degrés au thermomètre, me voici lancé, le coeur léger, à 70 miles per hour (limite oblige), direction Austin Texas, la ville natale de « Lance », comme tout le monde dit par ici. Ma rutillante Dodge Avenger louée ne mettra que 1h15 pour couvrir les 80 miles qui séparent Austin de San Antonio. À défaut de l’accélérateur, musique dans le tapis bien sûr.
 
 
Première impression du Texas : c’est plat. Tout plat. Pas la moindre bosse à l’horizon. On se demande comment une telle région a pu accoucher de cyclistes (Bobby Julich vient de Corpus Christi) capables de descendre aussi bien les cols les plus tortueux ! Et c’est aride, le Texas : la végétation est sèche, le temps est sec, il n’y a aucun vent. Je ne peux m’empêcher de penser que nous cyclistes du Québec l’avons moins facile que ceux du Texas, surtout si on tient aussi compte de la qualité des routes…
 
Arrivée à Austin, ville de 700 000 habitants environ. Il fait 22 degrés. Quelques gratte-ciels composent le centre-ville, je mets illico le cap sur Mellow Johnny’s, la boutique de Lance. Première impression vu de l’extérieur : vraiment, c’est ici ? Jugez vous-même…
 
 
 
L’édifice est modeste. Le coin de rue anodin. L’enseigne discrète. C’est pourtant le magasin d’un coureur qui a remporté 7 fois le Tour. La réalité est implacable : vu d’ici, à Austin, les Cowboys de Dallas sont d’un intérêt beaucoup plus grand qu’un gus qui pédale sur un vélo. The what ? The Tour de France ? Who cares anyway ? Évidemment, le magasin serait à New York ou L.A., ce serait bien différent.
 
Une fois à l’intérieur, l’impression est tout autre : plus qu’un magasin, c’est dans un véritable musée que je viens de pénétrer. Yellow jerseys au mur, posters de Lance partout, ses vélos suspendus au plafond (y compris les premiers de sa carrière, alors qu’il était encore chez Motorola), atmosphère très décontractée, matos de pointe, je dois dire que je suis conquis. All right. L’impression persistante d’être dans un authentique temple du cyclisme. L’espace de quelques heures, c’est à une communion qu’on m’invite. Je ne louperai pas l’occas…
 
 
 
 
 
 
Mellow Johnny’s, c’est ambiance cool je dois dire : les vendeurs me laisseront tout le loisir d’errer dans le magasin pendant une heure, sans jamais me solliciter. J’y boierai également un excellent expresso au petit café attenant « Juan Pelota » ou se côtoient, dans le bar à drinks, les boissons énergétiques et les soft drinks. Car Mellow Johnny’s, c’est aussi un commuting centre. For a buck (1$) a day, les gens qui viennent travailler au centre-ville tout près peuvent s’y changer, prendre une douche et y laisser leur vélo qui, au besoin, fera l’objet d’une révision technique. Visiblement, Mellow Johnny’s, on y vit presque davantage qu’on y achète. Cool.
 
 
Oh ! wait, here’s Kevin Levingston. Propriétaire de Pedal Hard, un training centre situé au sous-sol de Mellow Johnny’s, Kevin vient d’arriver. Ce sera mon seul regret de la journée, celui de l’impossibilité de prendre une photo avec lui car il passera l’heure au téléphone. Son assistant m’avouera que Lance vient régulièrement faire son test de lactates avec Kevin, question de mesurer sa progression. Voici d’ailleurs son home-trainer SRM. Les passionnés remarqueront en effet la selle caractéristique de Lance… Je ne comprendrai également pas pourquoi 4 ou 5 cyclistes viendront s’échiner sur des CompuTrainer dans un sous-sol alors qu’il fait grand soleil et 22 degrés dehors… Silly.
 
 
 
 
Pause dans le commuting centre to satisfy a call of nature. Je m’approche de l’urinoir. En face, un poster d’un Ride of the Rose. Merde, c’est signé. Je porte attention. Moment de grâce : pour la première fois de ma vie, j’urine tranquillement en lisant la signature de Miguel Indurain, Eddy Merckx et Lance Armstrong sur un poster. Very cool. Ca vaut bien deux photos.
 
 
 
Retour dans le store. L’impression favorable est illico renforcée par le constat qu’outre des Trek en abondance, des vélos Eddy Merckx et surtout Pinarello jonchent le plancher. All right.
 
 
 
 
Au détour d’une rangée, je tombe même sur ce display mariant Pinarello géométrie et couleurs femmes aux vêtements Louis Garneau femmes. Very nice. Et oui ! Chez Mellow Johnny’s, vous pouvez aussi acheter du Louis Garneau, preuve irréfutable de la réputation de la marque québécoise qui y côtoie d’autres marques comme Giordana ou Capo. Le Québec m’est soudainement apparu beaucoup plus proche !
 
 
Visite du premier plancher over. Je descends au sous-sol. Outre le Pedal Hard Centre, on y trouve une superbe salle de réunion et un petit local visiblement réservé pour les tests de position, le BikeFit Studio. Kevin Livingston s’y entretient toujours au téléphone, avec Lance depuis Hawaii qui sais-je ?
 
 
Ambiance "cosi" au sous-sol. Superbe wall of wheels. Fauteuils cuirs pleine fleur. Maillot vert de Thor Hushovd. Je prends une pause pour me détendre cinq minutes.
 
 
 
Que vois-je autour de moi ? Des DeRosa Idol, des DeRosa King3 et, dans la salle de réunion à l’écart, deux superbes Pinarello Dogma 60.1. Mellow Johnny’s got it right about this bike: sur le carton de presentation du vélo, c’est écrit “enough said”. Ca résume tout, non ? More than 11,000 bucks. Aie aie aie.
 
 
 
Retour au premier plancher. Comique, j’y trouverai cette pub d’un produit énergétique mettant en scène… Alberto Contador ! Chez Lance…
 
 
Plus loin, j’y découvre un espace fermé à clef : service course, Radio Shack Pro Cycling Team. On ne me la fait pas à moi : le local est beaucoup trop petit et vide pour être le service course de la nouvelle équipe américaine…
 
 
Je quitte Mellow Johnny’s, allégé de quelques bucks, pour mon prochain rendez-vous : le siège social de la fondation LiveStrong. Quelques minutes de route au travers du centre-ville d’Austin, sans y voir de cyclistes. J’y suis déjà. Édifice moderne, une ancienne usine reconvertie en un édifice satisfaisant aux normes environnementales LEED, très exigeantes.
 
 
 
Dès l’entrée, encore des yellow jerseys. Un univers épuré, lumineux, motivant : partout, les leitmotivs de la fondation : attitude is everything. Unity is strenght. Hope rides again. Puissant marketing. Si ca sauve des vies, why not ?
 
 
 
 
Mon hôte me fera gentiment faire un rapide tour du jardin. Me montrera cette sculpture étonnante et importante pour Lance puisqu’elle retrace les événements marquants de sa vie, notamment la naissance de chacun de ses quatre enfants. On me dit que le champion américain y vient en moyenne une à deux fois par mois, entre les courses.
 
 
Je repars vers le centre-ville. Avant de partir, détour vers le Capitole d’Austin, apparemment plus grand que celui de Washington, preuve que les texans ne font rien à moitié.
 
 
Épilogue
 
Fort Alamo (San Antonio), mars 1836. L’histoire d’une poignée de colons américains qui ont préféré la liberté à l’autorité d’un dictateur mexicain et sa puissante armée. Retranchés dans le fort Alamo, les ricains se sont battus pendant plusieurs jours, refusant de se rendre, fidèles à leur mot d’ordre : « victory or death ». S’ils périrent tous (sauf un), leur esprit survécu jusqu’à ce jour et forge de toute évidence la mentalité texane, tout ou rien. Comment faire autrement ? Fort Alamo est omniprésent à San Antonio, du souvenir pour touriste du plus mauvais goût au menu de restaurants.
 
 
Après quelques jours à San Antonio et à Austin, je repars avec le sentiment d’avoir mieux compris qui est Lance Armstrong. Comme ses compatriotes texans, il est frondeur, entier, arrogant même. Les Texans sont visiblement des gens déterminés pour lesquels il n’existe pas de demi-mesure. Une de leur devise, visible partout au Texas, n’est-elle pas « Don’t mess with Texas » ? Même le manifeste de la fondation LiveStrong reprend l’esprit des colons de Fort Alamo : We’re about the hard stuff. And if it comes to it, being in control of how your life ends. It’s your life. You will have it your way. Take no prisoners.
 
D’esprit analytique, j’ai suffisamment de maturité et d’expérience, à 39 ans, pour savoir que la nuance et l’équilibre sont la marque des grands sages de ce monde. Accusant un très gros retard dans ma préparation pour la Marmotte 2010 en raison de 3 mois d’inactivité totale, je repars cependant du Texas avec l’impression que ce séjour m’a fait du bien, que l’esprit texan m’a pénétré et qu’il me sera utile sur le plan sportif dans les prochains mois. Et s’ils avaient raison ? Et si l’homme ne se sublimait que dans les situations désespérées ? Victory or death. Rendez-vous le 3 juillet prochain à Bourg d’Oisans. I’ll be there. Ready. Whatever it takes.
 

Dures nouvelles de Laurent Fignon

C’est pas gagné d’avance. Le témoignage est, comme d’habitude venant de cet homme, prenant de sincérité.

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