Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : octobre 2009 Page 2 of 3

Vandenbroucke comme Pantani

Il est pas beau le cyclisme ?

Demain, ils seront des milliers, UCI en tête, à souligner l’enfant prodige mais aussi le cas isolé d’un individu à la santé mentale chancelante. Comme Pantani, on dira de lui qu’il était fort des jambes mais faible de la tête.

Franck Vandenbroucke, 34 ans, a été trouvé mort dans une chambre d’hôtel du Sénégal où il était recemment parti en vacances. Embolie pulmonaire, apparemment. Peu importe.

Ce qui frappe ce soir, c’est la similitude de la vie sportive et de la mort entre Franck Vandenbroucke et Marco Pantani. Même emprise du dopage, même acharnement de la justice, même délire de persécution, même toxicomanie, même mort au même âge, 34 ans… ca me fait froid dans le dos.

Comme Pantani, Vandenbroucke était un artiste sur le vélo. Hyper-doué. Capable de choses uniques, comme ce fameux démarrage dans La Redoute sur Liège-Bastogne-Liège 1999 et qui laissa sur place un Michele Bartoli, pourtant double champion défendant, réduit à un vulgaire cadet

C’est tout le cyclisme qui est ce soir en deuil et qui devrait faire, cela n’est malheureusement pas la première fois, un examen de conscience. Cet examen ne viendra évidemment pas. Car si la mort de Vandenbroucke est assurément lié à une santé mentale fragile, je demeure convaincu que les causes profondes, les ancrages les plus solides sont du côté de cette culture du dopage dont Vandenbroucke avait adopté, comme presque tous, les principes et qui l’a progressivement mené vers la toxicomanie. N’a-t-il pas lui-même écrit, dans sa biographie intitulée "Je ne suis pas Dieu", que le point de départ de sa déchéance était ce moment en 1998 ou un équipier lui proposa "un trip" en avalant un somnifère avec de l’alcool, rendant le médicament fortement hallucinogène: "C’est à cette seconde précise que tout a commencé: lorsque j’ai simplement dit oui à la question: prendre ou ne pas prendre ces pilules."

J’ai aimé Franck Vandenbroucke parce que j’aime profondément le cyclisme: il était, avec très peu d’autres, ce qui se faisait de mieux sur un vélo et en ce sens, je l’admirais. Ce soir, un seul mot me vient à l’esprit pour saluer son départ: salut l’artiste ! Il n’y en a pas eu beaucoup des comme toi.

La Flamme Rouge transmet évidemment ses plus sincères sympathies à sa famille ainsi qu’à ses petites filles Cameron et Margaux qui, ce soir, se retrouvent sans leur papa.

Putain de dopage.

J’aime Philippe Gilbert !

J’aime bien Philippe Gilbert, 27 ans et magnifique vainqueur hier de Paris-Tours.

J’aime bien Philippe Gilbert d’abord et avant tout parce que c’est un attaquant, parce que la course d’attente, lui, très peu. Quant il dit qu’il sera présent, il est présent. Gilbert n’avait pas hésité, tôt dans la course, à se glisser dans un contre derrière l’échappée matinale. Repris, il n’a pas hésité, dans le final, à embrayer sur le démarrage de son équipier Van Avermaet et de Boonen, signe d’un coureur attentif, bien placé dans le peloton et qui faisait la course.

J’aime bien Philippe Gilbert parce qu’en échappée, il est toujours volontaire. Boonen déclarait d’ailleurs à l’arrivée hier: "J’aime bien me retrouver dans le final avec Gilbert. C’est un coureur qui assume la course, sur qui on peut compter."

J’aime bien Philippe Gilbert parce que c’est un redoutable puncheur, capable de boucher un trou en très peu de temps, comme de lancer une attaque très sèche. Il me rappelle un peu, par moment, Michele Bartoli et ses démarrages foudroyants. Très explosif, Gilbert est un coureur spectaculaire dans le final des courses lorsqu’il est en bonne condition. Il n’a à peu près pas perdu de sprints cette année après une course longue et difficile !

J’aime bien Philippe Gilbert parce que c’est un coureur intelligent. Attentif aux moindres détails, il avait remarqué que le vent soufflerait probablement de dos dans la longue ligne droite finale. Conséquemment, c’est lui qui a déclenché le sprint très tôt (aux 300m) et Boonen n’a pas pu le remonter. Autre détail qui en dit long, Gilbert avait demandé qu’on lui monte un plateau de 54 à l’avant en raison de ce probable vent de dos dans la dernière ligne droite. Ca a payé hier !

J’aime bien Philippe Gilbert parce qu’il est ambitieux. N’a-t-il pas déclarer à l’arrivée hier "je n’ai pas de temps à perdre", parlant de ses ambitions sportives ? Vainqueur cette année de la Coppa Sabatini, il avait aussi terminé 3e du Tour des Flandres, 4e à la fois de l’Amstel et de Liège-Bastogne-Liège et 6e des récents Mondiaux. Avec la Coppa Sabatini et maintenant Paris-Tours pour la 2e année consécutive, Gilbert s’inscrit, avec Boonen et Devolder, parmi les redoutables chasseurs de Classiques. 

J’aime enfin Philippe Gilbert pour cette déclaration: "je ne m’impose pas en parlant, mais en pédalant".

Un mot en conclusion sur la belle fin de saison des Silence-Lotto, Cadel Evans s’étant imposé lors des récents Mondiaux. Très critiquée en début de saison alors qu’il n’y en avait que pour les Quick Step – l’autre équipe belge – de Tom Boonen et Stein Devolder, les Silence-Lotto se rachètent en grand depuis un mois et auront deux excellentes cartes à jouer samedi prochain lors du Tour de Lombardie !

Paris-Tours demain

La 103e édition de Paris-Tours sera disputée demain dimanche. Au menu des coureurs, 230 kms entre Chartres et Tours, sur un parcours majoritairement dénudé de relief, sauf quelques petites bosses dans les 50 derniers kms (Epan, Pont Volant et surtout Petit pas d’âne, à 4km de l’arrivée).

Le mot d’esprit

Il provient d’Albert Bouvet, vainqueur de la classique en 1956 et qui se plaisait à dire "Eddy Merckx et moi avons tout gagné dans le cyclisme: moi Paris-Tours et Eddy tout le reste !". Paris-Tours est en effet la seule classique qui manque au palmarès d’Eddy Merckx, comme Paris-Tours est la seule victoire professionnelle d’importance d’Albert Bouvet.

Les favoris

Comme d’hab, les sprinters auront leur mot à dire et si tel est le cas, le match devrait opposer André Greipel à Tyler Farrar. Les deux sont en excellente condition et ca se jouera probablement au placement dans les derniers hectomètres.

Attention à plusieurs autres bons finisseurs, à commencer par Tom Boonen et Oscar Freire. Ces deux là peuvent aussi s’imposer au sprint.

Pour les puncheurs qui ne voudront pas attendre le sprint, il faudra surveiller Philippe Gilbert (vainqueur sortant), récent vainqueur de la Coppa Sabatini en Italie, mais aussi Filippo Pozzato ainsi que Samuel Sanchez. Les Français Romain Feuillu et Jimmy Casper voudront aussi tenter de tirer leur épingle du jeu au sprint.

Les grands absents

Cadel Evans d’abord, nouveau champion du monde et occupé à une campagne de préparation en Italie, tout cela en vue du Tour de Lombardie le week-end prochain. Mark Cavendish, qui a mis un terme à sa saison. Thord Hushovd, Robbie McEwen, Alessandro Petacchi, Daniele Bennati et Alejandro Valverde sont tous également absents.

Suivre Paris-Tours sur internet

Votre "best call" sera probablement Steephill.tv.

MetriGear, le capteur de puissance révolutionnaire

Je dois dire que je suis impressionné par l’avancée technologique.

La compagnie MetriGear commercialisera début 2010 un nouveau capteur de puissance révolutionnaire puisque très miniature et facile d’installation.

C’est simple, le capteur de puissance se glisse dans l’axe des pédales Speedplay. Ajoutez à cela un petit transpondeur discret sur le bout de la manivelle pour la transmission sans fil des données et le tour est joué.

Comme un capteur est placé dans chaque pédale, le gadget vous donne aussi la puissance développée de chaque jambe.

On annonce la précision du capteur à plus ou moins 1,5%, soit un degré de fiabilité comparable aux capteurs haut de gamme chez SRM ou PowerTap. Le système MetriGear serait doté de davantage de "senseurs" de puissance que les concurrents directs, améliorant la précision.

Les gros avantages ? J’en vois à priori au moins deux hormis la précision tout à fait acceptable: premièrement, le poids, le système étant annoncé à 25 grammes par pédale (total 50 g additionnel sur le vélo !). Deuxièmement, le prix, annoncé à environ 1000$. C’est nettement moins que les capteurs SRM qui sont, de surcroît, considérablement plus lourds.

Cette nouvelle technologie pourrait évidemment ouvrir la porte à d’autres appareils du genre et, qui sait, à une révolution dans le domaine des pédales automatiques, l’intégration de capteurs de puissance pouvant faire l’objet de d’autres initiatives (capteurs placés sous la zone de contact avec le soulier ?).

Merci aux VeloGessien pour le tuyau.

Les couleurs de l’Outaouais

Petit vidéo d’une sympathique sortie avec mes amis cyclistes Dan, Martin et Louis dans les couleurs automnales de la vallée de la Gatineau. 90 bornes de pur bonheur !

Petite photo du décor, avec les artistes en scène :

Le Tour 2010

Le parcours du Tour de France 2010 sera dévoilé mardi prochain le 14 octobre à Paris. Déjà, les indiscrétions sont nombreuses et plusieurs sites y vont de leurs pronostics. La Flamme Rouge fait le point ce soir sur le tracé du Tour 2010. 

Tout d’abord, soulignons le travail remarquable d’un blogueur, Thomas, qui propose une analyse très détaillée de ce qui pourrait être, étape par étape, le Tour 2010, preuves à l’appui. Ces preuves sont des articles de journaux locaux, des réservations d’hôtels déjà faites, des déclarations, etc. Difficile, dans ce contexte, de ne pas croire à la précision du parcours anticipé. Selon les hypothèses et documents du blogueur, le Tour 2010 irait comme suit:

Étape 1: Rotterdam (CLM) – départ confirmé par ASO depuis un moment déjà
Étape 2: Rotterdam—Bruxelles (honneur aux 65 ans d’Eddy Merckx)
Étape 3: Bruxelles—Spa
Étape 4: Wanze—St Amand-les-Eaux
Étape 5: Cambrai—Reims
Étape 6: Epernay—Montargis
Étape 7: Montargis— Gueugnon
Étape 8: Tournus—Lamoura /Les Rousses
Étape 9: Bois d’Amont —Morzine-Avoriaz
Étape 10: Morzine-Avoriaz—La Toussuire (arrivée en altitude)
Étape 11: St Jean-de-Maurienne—Gap
Étape 12: Sisteron—Valence
Étape 13: Valence—Mende
Étape 14: Rodez—Revel
Étape 15: Revel—Ax/Les 3 Domaines (arrivée en altitude)
Étape 16: Pamiers—Luchon
Étape 17: Luchon—Pau
Étape 18: Pau—Col du Tourmalet (arrivée en altitude)
Étape 19: Salies-de-Béarn—Bordeaux
Étape 20: Bordeaux—Pauillac (CLM)
Étape 21: Rambouillet—Paris

Tout cela repose évidemment sur des hypothèses. Certaines me paraissent plus contestables que d’autres.

En premier lieu, le parcours anticipé ne comporte que deux contre-la-montre, assez courts de surcroît. Selon les hypothèses sous-jacentes à l’exercice ci-haut, le contre-la-montre par équipe serait également évincé de l’édition 2010. Est-ce raisonnable d’y croire ? Je vois personnellement une belle possibilité pour un clm par équipe dans la région de Reims quelques jours après le départ.

En deuxième lieu, les étapes des Alpes ne semblent être l’endroit ou l’incertitude est la plus grande. Le Tour nous a par exemple donné l’habitude, depuis plus d’une décennie, de visiter l’Alpe d’Huez à la moyenne d’un an sur deux environ. Si un détour par Morzine semble convaincant à la vue de certaines preuves, l’arrivée à La Toussuire me semble plus incertaine, le Tour n’étant pas passé par la région de l’Isère en 2009. Il faut aussi dire que La Toussuire fait beaucoup de démarches, depuis quelques années, pour attirer des événements sur son territoire. Réponse le 14 octobre prochain !

Enfin, la dernière semaine du Tour me semble correspondre assez bien aux informations qui filtrent depuis un moment déjà, à savoir que le Tour de France souhaite souligner en 2010 le centième anniversaire de l’introduction du Tourmalet à l’épreuve. C’était en effet le 21 juillet 1910 lors de la 10e étape, Bayonne-Luchon (326 kms), remportée par Octave Lapize en… 14h10 ! Suite à cette étape, les coureurs François Lafourcade ainsi qu’Octave Lapize déclareront à propos des organisateurs "vous êtes tous des assassins", soulignant le caractère extrèmement difficile de l’étape qui franchissait outre le Tourmalet, Peyresoudre, Aspin et Aubisque, enchaînement aussi appelé le "cercle de la mort".  

Plagiat

Un authentique cas de plagiat sur internet: le site VeloNews publie un article du bien connu journaliste John Wilcockson qui présente ses hypothèses du parcours du Tour 2010. En regardant de plus près, on se rend compte que les hypothèses attribuées à Wilcockson sont en tous points identiques à celle de Thomas, publiées avant. La probabilité que deux personnes produisent exactement les mêmes hypothèses sur 21e étapes que comporte le Tour, le plagiat est probable et La Flamme Rouge le dénonce vertement, étant tout à fait contraire à son éthique de travail. Wilcockson vient de descendre considérablement dans mon estime. 

Quoi qu’il en soit, réponse mercredi prochain en ce qui concerne le profil du Tour 2010 !

À chacun son défi – Laurent Jalabert

Quelconque. C’est le seul mot qui me vient à l’esprit quand je tente de résumer le récent livre de Laurent Jalabert (co-écrit avec Alain Billouin) intitulé "À chacun son défi". 

Je pense également que ce livre sera jugé de la sorte par tous les sportifs confirmés s’étant déjà donné un défi d’envergure, que ce soit la pratique de la compétition ou simplement terminer une cyclosportive, un marathon ou une autre épreuve d’endurance.

Ce livre sera enfin surtout quelconque pour les passionnés de cyclisme qui n’y trouveront rien d’intéressant portant sur la carrière ou les expériences vécues du champion cycliste Laurent Jalabert.

J’ai d’ailleurs toujours eu une relation ambigue avec Laurent Jalabert. J’ai aimé, tôt dans sa carrière, son franc-parlé : tout jeune, Jalabert n’avait pas hésité à fustiger l’Amstel, déclarant en parlant de son parcours souvent dangereux "je ne comprend pas".

Plus tard, j’ai moins aimé Laurent Jalabert à la Once, surtout en 1998 lors du Tour de France et de l’Affaire Festina. Son rapport à la lutte anti-dopage n’a jamais été très clair et ca m’a toujours beaucoup gêné, étant évident que sur ce sujet, il a clairement pris l’approche de la langue de bois.

À la fin de sa carrière, j’ai quelque peu redécouvert Laurent Jalabert, ce coureur généreux de ses efforts, surtout en montagne ou il n’a pas hésité, sur ses derniers Tours de France et dans un style renouvellé, à passer à l’attaque, à assurer le spectacle et à communier avec le public. D’une personnalité plutôt sympathique, ses commentaires à l’antenne de France Télévision où il officie comme consultant-course sont habituellement pertinents et/ou amusants.

Son récent livre est loin d’être une biographie (celle-ci a d’ailleurs déjà été publiée) et Laurent Jalabert a le mérite d’annoncer dès les premiers paragraphes la couleur: "Alors j’ai voulu que ce livre soit avant tout un témoignage, en même temps qu’un guide amical destiné à aider tous ceux qui, à un moment de leur existence, ont ressenti comme moi la nécessité ou simplement l’envie de se (re)construire, d’aller à la rencontre d’eux-mêmes, de repousser leurs limites." Le livre se divise en quatre grandes parties, 4 étant le chiffre chanceux de Jalabert : envie de liberté, retour aux sources, compétiteur et aventurier, tous en piste.

À mes yeux, la section "compétiteur et aventurier" est de loin la plus intéressante de tout le livre, Jalabert nous présentant, malheureusement souvent superficiellement, ses expériences dans plusieurs gros événements sportifs comme des marathons, des ironmans, ou encore la Diagonale des fous. Cette partie sera surtout intéressante pour les néophytes du sport qui voudraient se fixer un objectif, la narration – toujours sur une base très personnelle – de ses aventures pouvant paraître instructive, bien que Jalabert n’aille pas très loin dans la description des difficultés de ces épreuves, ni dans les détails de sa préparation. Pour ce faire, il faudra se référer à la section "tous en piste" ou Jalabert donne quelques conseils pratiques destinés aux marathoniens, aux triathlètes et aux cyclistes. Ces conseils demeurent toutefois très vagues, se résumant aux principes très généraux de l’entrainement et de la gestion d’une compétition.

Pour le sportif confirmé ayant déjà participé à des compétitions ou des épreuves de masse, le livre devient vite lassant car on n’y apprend rien. Laurent Jalabert livre ses témoignages personnels (parfois, c’est même sans intérêt) dans le style "sportif exalté trop nourri à la pensée positive". On retrouve souvent des phrases creuses, presque vides de sens. Exemple: "Il n’y a pas d’autres voies à suivre que celles de lutter, réagir, se reconstruire" ou encore "Après un coup dur, un arrêt, on peut toujours prendre un nouveau départ et revenir plus fort, en conquérant."

Sur une base personnelle, j’espérais que Laurent Jalabert nous permette de mieux comprendre, à la lumière de sa carrière cycliste, la façon dont il s’y prend pour passer au travers des moments difficiles et de doutes, que ce soit à l’entrainement ou lors des épreuves. J’aurais aimé pouvoir comprendre ce qui me distingue de lui dans mon approche des moments difficiles, en comprenant mieux comment il aborde ces moments. Après tout, n’a-t-il pas été un champion cycliste de premier plan ? N’a-t-il pas un mental, une approche pour gérer la souffrance, les doutes, les moments difficiles ? N’a-t-il pas une façon de se sublimer davantage que moi dans les moments difficiles d’une compétition et qui fait souvent la différence ? Son livre informe peu les pratiquants sur ces aspects.

Bref, "À chacun son défi" s’adresse avant tout aux non-sportifs qui, bien assis devant leur télé dans leur salon, murissent l’idée louable de commencer (ou recommencer) à bouger en se donnant un objectif ambitieux. La lecture de ce livre pourrait être l’étincelle qui les fera passer de l’intention aux gestes. Le livre de Jalabert n’est donc pas inutile en ce sens. Mais pour ceux qui encaissent déjà plusieurs heures d’entrainement par semaine et qui ont déjà vécu l’expérience de devoir "s’accrocher" lors d’une épreuve, je ne vois rien dans ce livre qui soit digne d’un grand intérêt, une fois passé le fait que son auteur s’appelle Laurent Jalabert.

Récent salon du cycle de Paris

 

Complètement fou !

Le défi La Flamme Rouge

La réponse de l’UCI au rapport de l’AFLD n’a pas trainé et ne surprendra personne. Extrait: 

«  L’AFLD ne prête attention qu’à ce qu’elle considère comme des dysfonctionnements pratiques des autres parties, pour faire croire ensuite qu’elles ont globalement mal travaillé […] Il est regrettable que le bon partenariat opérationnel mis en place lors du Tour de France 2009 ait été miné par la recherche de visibilité médiatique de M. Bordry, lequel semble aussi vouloir saboter les efforts effectués par l’UCI et ses partenaires ces dernières années dans le domaine de la lutte contre le dopage »

Rien évidemment sur les faits rapportés dans le rapport de l’AFLD, l’UCI ne visant qu’à miner la crédibilité de l’agence française en prêtant des intentions à son directeur, M. Bordry.

L’argumentation de l’UCI se suffit à elle-même. Je laisse donc à nos lecteurs le soin de se forger une opinion tout en les informant que lassé du merdier du dopage dans le cyclisme, je me lance un défi ce soir: ne pas parler de dopage sur ce site pendant un mois. Moratoire complet. Il sera question de matos, de courses professionnelles et amateurs, d’entrainement, de littérature et d’autres sujets encore, mais plus de dopage. Pendant un mois complet. Ca fera une petite pause salutaire pour le moral…

Contrôles antidopage Astana sur le Tour: l’AFLD sonne l’alarme

Il y a des matins comme ca: une mini-bombe éclate dans le cyclisme, tout le monde est surpris et ma première réaction est "bof"… Aucune surprise. Comme si je savais déjà tout ca. En fait, ma surprise est ailleurs: ce nouvel événement me prouve hors de tout doute que le livre "Le sale Tour" est probablement dans le vrai et que Walsh et Ballester ont réalisé là un excellent travail de journalisme d’enquête.

L’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) vient de publier un rapport accablant pour l’UCI, rapport portant sur la conduite des contrôles anti-dopage sur le dernier Tour de France. Rappelons que ces contrôles étaient sous la responsabilité de l’UCI et non de l’AFLD comme en 2008, année où avaient éclaté plusieurs scandales, dont ceux de Ricco-Piepoli, de Kohl. L’UCI avait repris la responsabilité de la lutte contre le dopage sur le Tour grâce au "traité de paix" signé entre la nouvelle direction d’ASO et l’UCI, cette nouvelle direction d’ASO ayant la volonté de stopper les scandales de dopage lors de l’épreuve phare du cyclisme, estimant que cela nuisait trop à son image de marque. La nouvelle direction d’ASO n’a par ailleurs pas hésité à limoger ceux qui osaient s’attaquer de plein front au problème, notamment Patrice Clerc, ex-président d’ASO, congédié en décembre 2008.

Dans ce nouveau rapport envoyé aujourd’hui à l’UCI, à l’AMA mais aussi à ASO ainsi qu’aux ministres français des sports et de la santé, l’AFLD conclut notamment que l’équipe Astana d’Alberto Contador et de Lance Armstrong ont reçu sur le Tour 2009 un "traitement de faveur", le protocole des contrôles étant pour le peu laxiste. Refus des escortes de l’AFLD pour empêcher que les coureurs s’administrent rapidement des diluants sanguins, délais trop longs entre l’annonce du contrôle et le contrôle lui-même, mauvais entreposage des échantillons sanguins prélevés (on croit rêver!), annonce à l’avance des contrôles du lendemain, la liste est accablante.

Pour compléter le tableau du jour, la police française révèle aujourd’hui avoir discrètement "fait les poubelles" des équipes professionnelles sur le dernier Tour de France. Les trouvailles sont très intéressantes, plusieurs produits dopants ou masquants et ne faisant l’objet d’aucune autorisation d’importation en sol français (donc les équipes les avaient cachés) ayant été trouvés.

La suite ? Elle est simple et déjà prévisible. Je m’attends à ce que l’UCI porte ce nouveau rapport très embarassant pour elle dans l’opinion publique. L’UCI va s’attacher à démolir non pas les conclusions du rapport, mais bien l’image de l’AFLD qu’elle accusera de vouloir se venger de l’UCI pour la perte des contrôles du Tour. Lance Armstrong va évidemment s’en mêler, mais plus tard (il va d’abord laisser son ami McQuaid essayer de régler le problème en allant au baton), et rappeler qu’il fut un des coureurs les plus contrôlés sur le Tour 2009 et qu’il est propre à 100%. Il dira que l’AFLD entretient une vendetta à son égard et à l’égard de son équipe et il se servira du contrôle inopiné du mois de mars dernier comme preuve.

La vérité ? Elle est partiellement disponible, on peut en saisir beaucoup d’éléments en tout cas dans le livre de Walsh et Ballester. La vérité, c’est que l’UCI continue de protéger les coureurs cyclistes et n’a aucune crédibilité dans la lutte contre le dopage, étant en conflit d’intérêt flagrant entre deux objectifs contraire, le développement du cyclisme et de son image et la lutte contre le dopage, justement destructeur de l’image de marque du cyclisme.

La vérité, c’est que Pat McQuaid avait déclaré AVANT le Tour de France 2009 qu’il n’y aurait pas de scandales de dopage sur la course (propos tenus au départ d’une étape du Tour de Californie en janvier 2009). Le rapport publié aujourd’hui par l’AFLD nous montre seulement comment il s’y est pris pour atteindre cet objectif.

La vérité, c’est que l’UCI et ASO ont garanti à Lance Armstrong un retour sans problème sur le plan du dopage, ces deux organismes ayant cruellement besoin du champion américain pour relancer le cyclisme, un sport mis à mal depuis 4 ans avec les scandales Landis, Basso, Ullrich, Mayo, Sinkewitz, Dekker, Petacchi, Ricco, Sella, Schumacher, Rasmussen, Kohl, Vinokourov, Kaschekin, DiLuca et bien d’autres encore.

Début de la saison de cyclo-cross

Depuis quelques années, le cyclo-cross est en net regain de popularité, du moins au Canada. C’est ainsi que les courses régionales de cyclo-cross attirent, dans la région d’Ottawa-Gatineau, un nombre impressionnant de coureurs – et coureuses – chaque week-end de l’automne. J’ai pu le constater en personne aujourd’hui en allant voir avec ma fille le cyclo-cross de Britannia Park à Ottawa.

Les meilleurs coureurs canadiens s’illustrent à l’étranger, comme en témoigne les résultats de l’épreuve de Gloucester aux États-Unis ce week-end. Quelques entrevues et compte-rendus sont disponibles ici.

Les Championnats canadiens de la discipline auront d’ailleurs lieu le week-end prochain à Edmonton, en Alberta. Je souhaite bonne chance à mon équipier Shawn Marshall, actuel champion du Québec de la discipline chez les Maîtres A.  

Étant peu familier avec la discipline, ce n’est pas par snobisme qu’il est rarement question de cyclo-cross sur La Flamme Rouge. N’ayant jamais participé à une épreuve de cyclo-cross, ne connaissant rien à la technique ni au matos spécifiques à la discipline, étant incapable d’estimer le type d’effort requis par une telle course, j’évite d’en parler, question de crédibilité.

Le petit écart aujourd’hui à notre règle se veut en premier lieu un clin d’oeil à la discipline et ses pratiquants, mais aussi pour annoncer le début de la Coupe du monde de cyclo-cross de l’UCI avec la tenue, aujourd’hui à Trévise, de la première manche. C’est le Belge Niels Albert, le champion du monde en titre, qui s’est imposé. Un petit vidéo de la course est disponible ici.

Question: on me disait aujourd’hui que la clef du cyclo-cross était d’amener de gros braquets sur les portions effectuées à vélo. L’épreuve des images de Trévise montre au contraire que les meilleurs "tournent" les jambes rapidement, presque comme sur la route. Alors, qu’en est-il vraiment ? Doit-on mouliner ou amener la braquasse ?

Le ProTour au Québec: mise au point

Des commentaires laissés sur La Flamme Rouge suite à l’article proposant quelques hypothèses quant au peloton qui pourrait se présenter à Québec et Montréal en 2010 laissent croire que je suis négatif envers ces deux événements. Je tiens à affirmer clairement que ce n’est absolument pas le cas, étant au contraire ravi de pouvoir aller voir les meilleurs coureurs du monde à quelques kms de chez moi. Je serai présent comme spectateur aux courses, comme j’ai été présent à chaque édition du GP des Amériques entre 1988 et 1992, même l’année où il tombait des hallebardes et que Ballerini a fait tout un numéro solo. Nous n’étions pas nombreux dehors cette année-là dans Camilien Houde… mais Franco était sympa puisqu’après un moment, il nous saluait à chacun de ses tours, la rareté des spectateurs dehors, la pluie et le froid ayant tissé des liens ! À la question d’un journaliste lui demandant, sur la ligne d’arrivée, comment il avait fait pour endurer 6h de course dans ces conditions, Franco avait d’ailleurs répondu que ce qu’il ne comprenait pas, c’était comment des spectateurs avaient pu eux-aussi passer 6h sur le bas-côté de la route à regarder passer les cyclistes tous les 30 minutes… Je vous passe également les détails concernant l’évolution de ma relation de couple de l’époque suite à ces 6h passées dans la pluie et le froid… !

Quoi qu’il en soit, l’unique but de l’article il y a quelques jours était de présenter quelques éléments à prendre en compte pour que nos lecteurs puissent se faire une idée éclairée quant à l’éventuel plateau présent en 2010. J’ai présenté des éléments en faveur de la présence des meilleurs coureurs du monde, et d’autres moins en faveur, convaincu que les courses concurrentes, la nature du parcours des Mondiaux 2010 voire les habitudes de certains coureurs seront des éléments importants. Ceci étant, nul n’a de boules de cristal comme il est évidemment que pour les passionnés de cyclisme – dont je suis – la qualité du plateau de coureurs ne changera en rien notre motivation à soutenir l’événement et à y participer.

Il est toujours surprenant pour moi de constater à quelle vitesse certains me prêtent des intentions et s’obstinent à lire autre chose que ce qui est réellement écrit dans mes articles!

Page 2 of 3