Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : août 2009

La Vuelta est partie

Pas très motivée ces jours-ci, La Flamme Rouge. Il me semble que l’actualité cycliste est un peu tristounette en ce début septembre. Couvrons toutefois quelques brèves à propos de la 64e édition de la Vuelta qui s’est élancée samedi dernier d’Assen, aux Pays-Bas.

Le parcours

Étape intéressante demain vers Liège et qui reprend certaines routes des Classiques d’avril. Sinon, la course sera réellement lancée que samedi prochain par un clm de 30 bornes qui précède deux étapes de montagne, l’une se terminant à Alta de Aitana (première arrivée en altitude), l’autre à Xorret de Cati. Il faudra toutefois attendre à la traversée de la Sierra Nevada, vers la fin de la deuxième semaine, pour réellement voir la course se décanter. Comique, les organisateurs de la Vuelta ont concentré cette année les étapes intéressantes durant… les week-ends, question très probablement de maximiser les cotes d’écoute. Le 3e week-end de course réserve en effet un beau programme, avec pas moins de 3 arrivées en altitude en 3 jours (!!!), soit à Alto de Velefique, à Alto de Sierra Nevada et à La Pandera. Le vainqueur de la Vuelta 2009 devrait émerger durant ces étapes et il n’aura plus qu’à négocier une 3e semaine sans grand danger pour triompher à Madrid le 20 septembre prochain, le dernier clm étant très court (28 bornes). Au total, cette Vuelta couvre 3292 kms dont 63 seulement en clm répartis sur 3 étapes contre 8 étapes de montagne dont 5 arrivées en altitude.

Le nouveau directeur de course

Il s’appelle Javier Guillen et succède à Victor Cordero. Sa première déclaration fut malheureuse je pense, déclarant que l’absence cette année d’Alberto Contador ne se ferait pas sentir !

Les favoris

Le podium 2008 (Contador, Leipheimer, Sastre) étant absent cette année, les yeux se tournent vers d’autres coureurs: Andy Schleck d’abord, 2e du récent Tour de France, est probablement le coureur le plus à surveiller sur cette Vuelta. L’opposition viendra de Roman Kreuziger, auteur d’un excellent prologue samedi, mais aussi d’Alejandro Valverde bien sûr, qui doit sauver sa saison et justifier son salaire à la Caisse d’Épargne, et de Cadel Evans, qui doit pour sa part sauver une saison plombée par un Tour de France catastrophique. Outre ces trois coureurs, d’autres cyclistes voudront tenter de monter sur le podium : Ivan Basso, qui pourrait surprendre, Damiano Cunego, lui-aussi en quête d’une grande performance cette saison, Robert Gesink, 7e l’an dernier, Samuel Sanchez, le champion olympique, Thomas Danielson, qui veut sauver une carrière, Frank Schleck, le frère de l’autre et qui n’est jamais à prendre à la légère, voire Alexandre Vinokourov, le repenti. 

L’outsider

Sans conteste, Ezequiel Mosquera, 5e en 2007 et 3e l’an dernier. Coureur méconnu évoluant au sein de la modeste équipe Xacobeo-Galicia, attention à lui.

La couverture télé

Merci à un lecteur attentif de La Flamme Rouge et qui nous informe que sur le site de Universal Sports, on peut suivre la Vuelta sans frais.

Les Canadiens

Ils sont quatre au départ, du jamais vu je pense sur un grand tour. Trois font partie de la formation américaine Garmin: Christian Meier, Svein Tuft et Ryder Hesjedal. Enfin, un Québécois est de la fête, Dominique Rollin chez Cervelo. Rollin s’acquitte jusqu’ici très bien de son rôle de poisson-pilote dans les derniers kms des étapes, ayant bien placé Roger Hammond hier en vue du sprint. Hesjedal, qui je pense a un bon coup à jouer dans la montagne, se réserve probablement pour la suite.

Les Liquigas à la fête

C’était sur le prologue samedi, 4 coureurs dans les 10 premiers !!! (Bennati 5e, Kreuziger 6e, Basso 8e et Bodnar 10e).

Les brèves de la semaine

La Flamme Rouge couvre ce soir l’actualité cycliste des derniers jours:

1 – Délire de persécution. C’est l’oeuvre de Danilo DiLuca, convaincu d’usage de CERA sur le dernier Giro qu’il avait terminé à la 2e place derrière Denis Menchov, et dont la contre-expertise a confirmé les résultats de l’échantillon A (évidemment).

Comique, le gus avait affirmé haut et fort suite au premier contrôle sur l’échantillon A que si la contre-expertise confirmait sa positivité, il prendrait illico sa retraite.

Évidemment, l’homme fut tout aussi rapide à changer d’avis à la vue des résultats de l’échantillon B et affirme aujourd’hui avoir la certitude qu’il disputera de nouveau le Giro. En bref, "comptez encore sur moi". Du coup, DiLuca a changé sa tactique pour tenter de justifier l’injustifiable et affirme aujourd’hui avoir possiblement été la victime d’un "complot" contre lui ! Ca n’a même pas le mérite d’être original, Pantani ayant déjà sorti ce genre d’argument en 1999 suite à son contrôle hématocrite supérieur à 50% à Madonna di Campiglio.

Danilo DiLuca ? Un pantin navrant, même pas original, multi-récidiviste (plusieurs contrôles positifs dont une implication dans l’affaire Oil for Drugs) et qui nous prend tous pour des cons. La vérité c’est qu’il n’en est pas à ses premiers contrôles positifs, que le gus est une authentique chaudière formée à l’époque de la fin des années 1990 ou on se dopait copieusement en toute impunité et qu’on ne le regrettera pas s’il est exclu des pelotons pendant 4 ans (la sanction à espérer).

2 – Repoxygen, un nom à retenir. La Flamme Rouge vous en parlait en février dernierL’article récent du Figaro donne froid dans le dos et l’évocation simple que ce produit eut déjà été utilisé par des sportifs fait froid dans le dos, comme l’idée que l’UCI aie jugé le produit suffisamment abouti pour le placer dès maintenant sur sa liste de produits interdits. Mais où s’arrêtera-t-on ?!

3 – Le Québécois Rollin à la Vuelta. Voilà une excellente nouvelle en premier lieu pour lui, en deuxième lieu pour nous tous amateurs de cyclisme du Québec. Ca ne sera pas facile d’encaisser trois semaines de course à ce niveau, d’autant que ce sera son premier grand tour, mais quelle expérience ! Et à 26 ans, il est temps de débuter dans ce genre d’épreuve qui est susceptible de lui faire passer un nouveau pallier en prévision de la saison 2010.

Un détail m’a cependant surpris récemment, celui de constater que Rollin était critique de son équipe Cervélo, cette dernière l’ayant apparemment tenu peu informé du statut de sa candidature pour l’équipe de la Vuelta. Rollin aurait appris sa sélection en recevant son billet d’avion pour les Pays-Bas ou sera lancée la course ! Côté gestion, il apparait donc que tout n’est pas parfaitement au point chez Cervelo et que le courant passe peut-être pas si bien que ca entre Rollin et ses directeurs sportifs. L’annonce d’un changement d’équipe pour 2010 ?

J’ignorais par ailleurs que seuls deux autres Québécois ont déjà pris part à un grand tour cycliste (Italie, Espagne ou France) dans l’histoire: Pierre Gachon, parisien d’origine, sur le Tour 1937 (il avait abandonné après la… 1ere étape!) et, plus récemment, Gianni Vignaduzzi, qui a complété la Vuelta en 1994.

4 – Vinokourov sera sur la Vuelta avec "son" équipe (retrouvée) Astana. Tout le monde a droit à une deuxième chance, mais dans le cas de Vinokourov, le manque d’aveux me gêne énormément, comme dans le cas Landis.

L’équipe Astana se présentera par ailleurs sur cette Vuelta avec Horner en son sein. Attention à lui !

5 – Délire tout court: c’est de la part de Pat McQuaid qui affirme que le cyclisme entre dans une période "plus faste" après des années plombées par le dopage.

Ha oui ? Je n’en suis pas si sûr. Malgré le fait qu’aucun contrôle n’ait été positif sur le récent Tour de France, les propos d’experts du dopage, notamment Pierre Bordry, étaient éloquents puisqu’il affirmait notamment être certain que de nouveaux produits étaient en usage dans le peloton et qu’entre 50 et 60 coureurs étaient "probablement dopés". De plus, comme le souligne cet article, "Des courses toujours plus rapide, des moyennes qui explosent, des records qui tombent. Comment expliquer que certain coureurs propres d’aujourd’hui réalisent de meilleures performances que les coureurs reconnus dopés d’hier ?"

6 – Les Belges Rosseler et Steegmans vont rejoindre l’équipe RadioShack d’Armstrong en 2010. Ce dernier, flanqué de Johan Bruyneel, est donc en intense période de recrutement. Rappelons que Steegmans a démissionné de l’équipe Katusha début août après avoir été placé sur la liste des coureurs "non-actifs" de l’équipe pour avoir refusé de signer la charte anti-dopage en vigueur au sein même de l’équipe. Un détail qui, de toute évidence, n’émeut guère Lance Armstrong…

7 – Sans surprise, Valverde sera le leader de la Caisse d’Épargne sur la Vuelta. Il a en effet du rattrapage à faire… Valverde a également récemment déclaré n’avoir aucun problème à la venue éventuelle d’Alberto Contador à la Caisse d’Épargne, estimant que ce dernier est surtout motivé par le Tour et lui par les Classiques d’avril, surtout les Ardennaises, ainsi que par la Vuelta. Encore un indice laissant croire que les chances sont excellentes pour que Contador soit à la Caisse d’Épargne en 2010…

La fin de saison de courses au Québec

Petits ajouts à ma conclusion lundi quant aux courses et épreuves cyclistes encore à disputer au Québec en cette fin de saison:

1 – outre la Sherboucle samedi prochain, les coureurs pourront tenter dimanche le 30 août de conquérir le titre de champion du Québec du critérium. Les épreuves ont lieu à Contrecoeur et sont organisées par le club cycliste des Dynamiks de Contrecoeur, un club très actif en cyclisme sur route depuis des années au Québec. Son président, Alain Levasseur, nous fait remarquer que les épreuves sont organisées pour toutes les catégories à compter de 9h dimanche prochain. Le circuit apparaît assez technique, avec 8 virages à négocier par tour de 1,6 km. Cela devrait garantir un peloton très étiré donnant peu de chances de récupération.

2 – À ne pas oublier le 6 septembre prochain la Classique Laval-Ste-Agathe Le Petit Bonheur, environ 100 bornes sur un circuit assez exigeant.

Demain, La Flamme Rouge reprendra sa couverture de l’actualité cycliste internationale en présentant les dernières nouvelles du milieu, notamment la participation de Dominique Rollin à la Vuelta ainsi que les récents transferts.

Les Provinciaux Maitres A racontés

C’était jour de course hier avec la tenue des Championnats du Québec sur route à Huntingdon, sur la rive-sud de Montréal. J’étais du départ chez les Maîtres A, les 30-39 ans. Récit d’une course sans relief…

Première surprise

Première surprise en arrivant sur le site: il y avait un autre Pinarello sur place, un… Dogma 60.1, vélo lancé cet été par la célèbre compagnie italienne. Quel vélo ! Petite discussion avec son propriétaire qui me confie rouler dessus depuis une semaine, avec d’excellentes sensations. Apparemment, la rigidité du cadre serait encore supérieure à celle du Prince. Autrement dit, ce cadre est une véritable barre à mine… La peinture, avec le fini « Diamond », est absolument magnifique. Bref, il y avait deux Pinarello au départ de la course Maitres A hier et c’est… le Dogma qui a remporté la course ! Ca doit être ca, je me suis trompé en jettant mon dévolu sur le Prince, c’est le Dogma qui gagne… 

Heureux de retrouver l’ambiance

Ayant manqué l’essentiel d’une saison 2009 qui s’annonçait pourtant excellente en mai dernier, j’étais heureux de retrouver l’ambiance des courses provinciales. Visiblement, l’organisation de la course était au point et les coureurs heureux de se lancer à l’assault de ce circuit exempt de difficultés.

Une course fade

Sur un parcours peu sélectif et une météo favorable, sans aucun vent qui aurait pu créer des bordures, la course fut assez fade chez les Maîtres A, le peloton roulant groupé la plupart du temps. Si les tentatives d’échappées se succédérent en tête de course, aucune ne pris le large et une arrivée au sprint était inévitable. Plusieurs bons sprinters étaient dans le peloton, notamment Michel Détry au sein d’une formation Trek puissante en 2009. Sur la ligne, mon équipe des Rouleurs de l’Outaoauais termine au pied du podium avec une 4e place pour mon équipier Shawn Marshall. Moyenne finale de la course: 42 km/h.

Une chute, temps fort de ma course

Pris dans une chute collective à la fin du 5e tour (km85), l’effort de la journée fut consacré à rentrer sur le peloton. 5 petites minutes de chasse bien appuyée et le tour était joué, pour constater que j’avais été touché sur le côté gauche. Dans le dernier tour, le fessier gauche crampait, limitant mon champ d’action. C’est la course ! Les sensations étaient cependant très bonnes durant toute la course, c’est toujours rassurant après une longue absence des pelotons !

L’exploit du jour

Celui d’un ami et coureur, Dominique Picard, un cycliste se forgeant mine de rien un joli petit palmarès sur la scène des cyclosportives au Québec. Dans le dernier tour, Dominique est sorti solo et a réussi à résister au peloton pendant environ 5 bornes. Il est, à ma connaissance, le seul qui a été capable de résister aussi longtemps au peloton hier. Tu aurais dû m’avertir de tes intentions Dominique, je sortais avec toi et deux gars de Sherbrooke se seraient fait la belle!

La paire de jambes

Celle de Dominique justement. Connaissez-vous l’ex-professionnel Marcel Wust, vainqueur de plusieurs étapes sur la Vuelta et aujourd’hui testeur de vélo pour la revue anglaise ProCycling ? Et bien Dominique, c’est les mêmes jambes. Impressionnant.

Coucou

À Martin Caya, que je découvre ce matin grâce à son numéro de dossard et qui est gentiment venu me saluer hier dans le peloton. Merci de tes commentaires quant à La Flamme Rouge. Rappelons que Martin a terminé 3e de la course il y a une semaine.

La suite

Reste peu de courses au Québec cette saison. L’attention des coureurs se porte désormais sur le Green Mountain Stage Race aux États-Unis, une superbe course par étapes dans les montagnes. Pour ceux voulant rester au Québec, ne manquez pas la Sherboucle la semaine prochaine, une cyclosportive dans la région de l’Estrie et dont le départ se donnera depuis Sherbrooke. C’est le club cycliste de Sherbrooke qui l’organise.

ProTour au Québec: le point

Un lecteur fait remarquer qu’on a peu parlé, sur ce site, de l’avènement de deux courses ProTour au Québec en 2010. Il a entièrement raison et c’est pourtant une excellente nouvelle pour le développement du cyclisme au Canada. La Flamme Rouge vous propose de faire le point sur ce projet.

L’idée

Le projet est d’attirer les coureurs du ProTour pour deux courses d’un jour au Québec en 2010, une seule course étant jugée trop peu pour justifier un tel déplacement depuis l’Europe, camp de base de la très vaste majorité des équipes de premier plan en cyclisme.

Deux courses d’un jour seraient donc organisées, l’une se déroulant à Québec et l’autre à Montréal. L’épreuve de Québec comporterait environ 290 kms et le parcours serait celui emprunté, ces dernières années, par les cyclistes du Tour de Beauce voire des Championnats canadiens qui se sont déroulés à Québec. En gros, la côte Gilmour ou la côte de la Montagne, directement dans le Vieux-Québec, seraient exploitées. L’épreuve se déroulerait le vendredi du long week-end de la Fête du travail, fête qui intervient au Canada le premier lundi du mois de septembre et non en mai comme en Europe. 

La deuxième course aurait lieu le dimanche sur une distance d’environ 240 kms et emprunterait le traditionnel – et légendaire – circuit du Mont Royal à Montréal, un circuit utilisé en 1974 pour les Mondiaux que Merckx avait remporté et également utilisé pour le défunt GP des Amériques à la fin des années 1980 et au début des années 1990.

Le promoteur

Le promoteur de ces événements est Serge Arsenault, propriétaire du Canal Évasion qui offre depuis quelques années déjà les retransmissions du Tour de France au Québec. Passionné de cyclisme, Arsenault était déjà l’organisateur en chef du GP des Amériques il y a 20 ans et connaît donc bien comment fonctionne les rouages du cyclisme. 

Les accords avec l’UCI

Le projet est déjà bien avancé, l’UCI ayant garanti à Arsenault deux épreuves ProTour pour une durée de 5 ans, soit de 2010 à 2014. Le projet sera ré-évalué à mi-parcours, en 2012, avec une possible extension jusqu’en 2018 à la clef.

À noter que d’autres organisateurs de courses cyclistes en Europe tentent depuis un moment déjà d’obtenir le label ProTour pour leurs épreuves, sans succès. Arsenault a réussi ce tour de force en bénéficiant de la politique d’internationalisation du cyclisme prônée par l’UCI. Cette instance désirant par dessus tout faire du cyclisme un sport mondial – une idée de Verbruggen reprise par McQuaid, son disciple – elle favorise des initiatives comme celle d’Arsenault, espérant qu’elle contribue à populariser et développer de nouveaux marchés pour le sport cycliste. Avec plus de 330 millions de consommateurs fortunés et avec la première économie mondiale sur le territoire, l’Amérique du Nord est évidemment un marché très important pour l’UCI.

Les équipes présentes

Conformément aux règlements de l’UCI, chaque équipe ProTour se verrait dans l’obligation de dépêcher au minimum 7 coureurs pour les épreuves du Canada. Quatre "wild cards" seraient laissées à la discrétion de l’organisateur. Arsenault a déjà affirmé son ambition de réserver ces wild cards à des équipes locales, notamment une équipe nationale canadienne, une équipe nationale américaine, l’équipe Planet Energy de Steve Bauer – un ami et vainqueur du premier GP des Amériques en 1988 – ainsi qu’une équipe pro continentale relevant de la zone des Amériques.

D’autres projets ambitieux

Il aura probablement été d’autant plus facile de convaincre l’UCI de donner son aval à ce projet qu’Arsenault a d’autres ambitions en poche pour l’avenir. D’une part, l’organisation de ces deux courses sur route est une excellente plate-forme pour préparer la venue d’un Championnat du monde au Québec. Gageons qu’Arsenault pense déjà à… 2014, 40 ans après les premiers Mondiaux de Montréal. Il suffirait de devancer quelque peu la date des Mondiaux cette année-là pour permettre au peloton européen de disputer non pas 2 mais 3 courses sur route au Canada, la dernière étant les Mondiaux de cyclisme.

D’autre part, Arsenault nourrit le projet d’organiser une course dans la région de Boston. Course sur route ou épreuve par étapes entre le Canada et les États-Unis, cela reste à voir mais l’arrivée du ProTour au Canada en 2010 est une excellente plate-forme pour lancer ce projet.

Les difficultés

Elles sont pour le moment de deux ordres à mon humble avis. D’une part, Arsenault n’a pas encore trouvé de sponsor principal pour l’aider à financer l’opération, une opération estimée à au moins 4 millions de dollars. S’il a déjà reçu l’appui des maires de Québec – Régis Labeaume – et de Montréal – Gérald Tremblay – et qu’il peut probablement compter sur l’appui des gouvernements fédéral et provincial, il devra également trouver des partenaires privés pour son projet. Si la tâche ne sera probablement pas facile dans le contexte actuel, on peut toutefois penser que ce sera plus simple qu’il y a 20 ans, alors que le cyclisme était à peu près méconnu de ce côté-ci de l’Atlantique, Bauer et LeMond exclu.

L’autre difficulté me semble venir du calendrier même du ProTour, les épreuves d’Arsenault entrant en compétition avec certaines semi-classiques italiennes ainsi qu’avec… la Vuelta. L’épreuve espagnole demeure une épreuve prestigieuse et souvent prisée des professionnels pour préparer les Mondiaux. Dans ce contexte, il n’est pas impossible que les 7 coureurs minimum par équipe ProTour envoyés au Canada soient des coureurs de second rôle ou des coureurs ayant pour ainsi dire "terminé" leur saison. L’attraction d’un plateau de choix sera donc une préoccupation non-négligeable. Les récents choix de Lance Armstrong, notamment de privilégier une "petite" épreuve comme le Tour d’Irlande pour le mois d’août et d’ignorer Plouay, prouvent toutefois qu’un organisateur peut, s’il a de bons arguments (!), convaincre des coureurs de premier plan de disputer leurs épreuves.

Un appui inconditionnel

Évidemment, La Flamme Rouge donne un appui inconditionnel au projet d’Arsenault, convaincu de son bienfait pour le développement du cyclisme au Canada.

Pour en savoir plus

Un article de CyclingNews est disponible ici.

Un article de Canadian Cyclist est disponible ici.

De retour avec quelques brèves

Après 2 semaines de vacances, La Flamme Rouge reprend le service normal en couvrant quelques nouvelles récentes dans le monde du cyclisme.

1 – Petite révolution aux prochains Mondiaux de Mendrisio, en Suisse: la France et les Pays-Bas n’auront droit d’aligner "que" 6 coureurs au lieu des 9 habituels, ces deux pays étant placés au delà de la 10e place dans le classement mondial par pays de l’UCI. Le Luxembourg (!), la Russie, la Norvège, le Royaume-Uni ainsi que les États-Unis sont tous des pays qui auront le droit d’aligner 9 coureurs sur l’épreuve sur route.

Évidemment, le classement par nations n’est pas étranger aux performances offertes par les coureurs qui en sont les ressortissants. C’est ainsi que les performances récentes au Tour de France des frères Schleck, de Cavendish ainsi que de Lance Armstrong auront permis au Luxembourg, au Royaume-Uni et aux États-Unis d’intégrer le haut du classement. Malgré un Tour de France satisfaisant, les coureurs français et néerlandais n’ont pas accumulé assez de bonnes performances internationales cette année pour déloger d’autres nations du top-10. Il faut dire que ni la France, ni les Pays-Bas n’ont actuellement de champion cycliste faisant partie des 10 meilleurs mondiaux.

Le Canada aura droit à 3 partants à Mendrisio qui seront vraissemblablement choisi au sortir de la Vuelta que feront probablement Hesjedal, Tuft et Rollin.

J’émets quelques réserves quant au mode de sélection des équipes pour les Mondiaux, le classement par nations ne me semblant pas être le mieux désigné pour procéder à la qualification – ou non – de pays. Est-il en effet normal qu’un petit pays comme le Luxembourg aie droit à 9 coureurs au départ de l’épreuve sur route simplement parce qu’il dispose actuellement de seulement trois coureurs de tout premier plan sur la scène internationale (les frères Schleck et Kirchen)? Un système de points cumulatifs et pondérés me semblerait plus adapté.

2 – On annonce Contador comme possible chez la Caisse d’Épargne, mais non sans l’arrivée d’un 2e sponsor pouvant aider à couvrir le prix global du transfert de chez Astana, le Madrilène ayant encore un an de contrat dans l’équipe Kazakh. Chez Astana, on affirme que Contador devra respecter son année additionnelle de contrat. Personnellement, je n’y crois pas, Contador ayant l’envie de rentrer en Espagne et de disposer d’une équipe entièrement à son service sur les grands tours. Chez Astana en 2010, il se ré-expose à une année à l’image de 2009 si vous remplacez Armstrong par… Vinokourov qui revient. Et les coureurs faisant un come-back, Contador en a marre !

On annonce par ailleurs Mauricio Soler à la Caisse d’Épargne en 2010, ce qui constituerait un précieux allié pour Contador en montagne. 

3 – Taylor Phinney, le jeune prodige américain, n’intégrera probablement pas la nouvelle équipe de Lance Armstrong, RadioShack, s’estimant pas assez  mûr pour le ProTour en 2010. Je n’en crois rien et pense qu’Armstrong saura être convaincant.

Par ailleurs, Leipheimer aurait déjà été mis sous contrat au sein de cette formation, tout comme Popovitch et Zubeldia. Il est à prévoir qu’Hincapie et que Horner fassent aussi l’objet d’un contrat chez RadioShack en 2010.

4 – Les salons du cycle sont sur le point de débuter et pas mal de nouveautés seront intéressantes pour 2010. Outre le somptueux Pinarello Dogma, on surveillera notamment les nouvelles pédales Time Iclic ainsi que le nouveau cadre Time RXR Instinct.